Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Chapitre2diagramme de Phases
Chapitre2diagramme de Phases
nα
xαi = Pn i
i=1 nαi
α xαi
β
β xi
γ
γ xi
... ...
Pour n constituants indépendants dans une phase, il faut donc connaı̂tre (n − 1) composi-
tions (relations de concentrations). Dans φ phases, il faudra connaı̂tre φ(n − 1) relations de
concentrations (appelées variables de positions) sans oublier les 2 variables d’action (P et T) ;
soit donc un nombre total des variables = φ(n − 1) + 2, appelées grandeurs variables.
21
β
— Si i est présent dans 2 phases α et β, alors 1 relation suffit : µαi = µi .
β γ
— Si i est présent dans 3 phases α, β, γ, alors 2 relations suffisent : µαi = µi et µαi = µi .
β γ
— Si i est présent dans 4 phases α, β, γ, δ, alors 3 relations suffisent : µαi = µi , µαi = µi , et
µαi = µδi .
— Si i est présent dans φ phases, il faudrait (φ − 1) conditions restrictives.
— Et pour n constituants indépendants présents dans φ phases, le nombre de relations
entre les constituants serait : n · (φ − 1) appelées grandeurs déterminées.
On peut ainsi définir autrement la variance : On appelle ”variance”, l’excédent des ”gran-
deurs variables” sur les ”grandeurs déterminées” :
V =n+2−φ (II.2)
Avec :
V =0 Équilibre invariant
V =1 Équilibre monovariant
V =2 Équilibre bivariant
V =3 Équilibre trivariant
Dans le cas d’un alliage binaire. Aussi, si on considère que la pression est fixée à la pression
atmosphérique, seule la température sera variante. On peut écrire alors :
V =2+1−φ (II.3)
22
II.2 Diagramme d’un corps pur (n = 1, 1 ≤ φ ≤ 3)
II.2.1 Représentation graphique
L’ensemble des équilibres du système est représenté dans le plan en utilisant un repère
orthonormé où l’axe des abscices correspond à la température, et celui des ordonnés au
pression. Le graphe ainsi obtenu représente le diagramme de Clapyron.
23
Le point triple divise chaque courbe d’équilibre à deux phases en deux branches, dont l’une
correspond à des équilibres stables et l’autre à des équilibres métastables. L’angle délimitant
le domaine des équilibres stables d’une phase est toujours inférieur à 180°.
Le prolongement de chaque courbe au delà du point triple est situé entre les deux autres
Remarque
La courbe de vaporisation est limitée à haute température par un point appelé point critique
(le point c).
24
Figure II.3: Représentation du diagramme de phases binaire.
Remarque
— Ne pas oublier que la relation entre xB et wB n’est pas linéaire :
wB
xB = (II.4)
wB + (1 − wB ) M
MB
A
xB
wB = MB
(II.5)
xB + (1 − xB ) M A
25
Figure II.4: Diagramme d’équilibre du système binaire A-B.
26
Figure II.5: Diagramme d’équilibre Ag-Si.
Règle de l’horizontale
A une température donnée, les compositions des phases liquide et solide en présence
sont données par les abscisses des points d’intersection de l’horizontal correspondant à
la température donnée, avec le liquidus et le solidus
Par exemple, pour l’alliage à 36.76 % Si, à la température de 1200 °C :
N. B. : A 1200 °C , les compositions respectives des phases liquide et solide seront les mêmes
pour tous les alliages dont la teneur en silicium est comprise entre 18.32 % et 46.55 %.
OK OH
% liquide = × 100, % solide = × 100
HK HK
Pour l’alliage à 36.76 % Si, à la température de 1200 °C :
OK 46.55 − 36.76
Proposition de phase liquide : L = × 100 = × 100, soit 34.68 %
HK 46.55 − 18.32
OH 36.76 − 18.32
Proposition de phase solide : L = × 100 = × 100, soit 65.32 %
HK 46.55 − 18.32
27
II.3.5 Utilisation pratique des diagrammes
Lorsque la solidification commence, le premier germe solide qui apparaı̂t aura pour compo-
sition s1 .
Au cours de la solidification la composition de la phase solide va évoluer de s1 à c, et celle
du liquide de c à l2 .
La dernière goutte liquide aura pour composition l2 .
V =n+p−ϕ⇒V =2+1−3=0
L’équilibre à trois phases, caractérisé par V = 0, est souvent graphiquement représenté sous
la forme d’un palier sur les diagrammes de phases.
Tous les diagrammes faisant intervenir un palier d’invariance se ramène à deux types
représentés sur la figure II.7
Figure II.7: Type des diagrammes faisant intervenir un équilibre à trois phases.
28
Type eutectique
A partir de ce type, on peut avoir les quatre figures suivantes :
a/ 1, 2, 3 sont liquides :
∆
L1 + L3 −→ L2
∆
L2 + S −→ L1
*/ soit
∆
L + S2 −→ S1
C’est le cas metatectique
d/ trois solides :
∆
S1 + S3 −→ S2
29
Type péritectique
A partir de ce type, on peut avoir les quatre figures suivantes :
a/ 1, 2, 3 sont liquides :
∆
L2 −→ L1 + L3
*/ soit
∆
L2 −→ L1 + S
*/ soit :
∆
S2 −→ S1 + L
*/ soit :
∆
L −→ S1 + S2
c/ trois solides :
∆
S2 −→ S1 + S3
30
II.3.7 Diagramme à combinaison chimique (existence d’une phase in-
termédiaire ou d’un composé défini)
Un diagramme à combinaison chimique stable Ax B y est représenté par les figures II.13 et
II.14 (a et b). Il peut être partager en deux parties : la première caractérise les alliages formés
par le composant A avec la combinaison chimique (domaine A - Ax B y ) qui joue le rôle d’un
composant à part et la deuxième caractérise les alliages formés à partir de la combinaison
chimique Ax B y et le composant B (domaine Ax B y – B).
Pour les alliages considérés, chaque partie du diagramme traduit la composition des
alliages à solubilité limitée à l’état solide avec formation d’un eutectique ou péritectique. Le
nombre de paliers augmente en fonction du nombre des phases intermédiaires.
Exemple de diagramme avec phase intermédiaire : Mg-Sn, Mg-Pb, . . .
Exemple de diagramme avec composé défini : MoO3 - MgMoO4
Figure II.13: Diagramme de phases des alliages formant une phase intermédiaire avec (a) à
fusion congruente et (b) à fusion non congruente.
Figure II.14: Diagramme de phases des alliages formant un composé défini avec (a)- à
fusion congruente et (b)- à fusion non congruente.
31
Remarque
? Lorsque la combinaison chimique représente un composé non-stœchiométrique (oc-
cupe un certain domaine de concentration), alors la combinaison chimique est dite
phase intermédiaire (figure II.13). Par contre si le domaine de concentration est très
étroit autour d’une composition stœchiométrique, la combinaison chimique est dite
composé défini (figure II.14).
? Un diagramme présentant une combinaison chimique (phase intermédiaire ou com-
posé défini) comporte deux types différents de combinaison chimique :
— Phase intermédiaire (ou composé défini) à transformation congruente qui passe
directement à la phase liquide en augmentant la température ;
— Phase intermédiaire (ou composé défini) à transformation non congruente qui
passe par un domaine biphasé avant d’atteindre la fusion.
? Si la température de fusion du composé défini ou la phase intermédiaire est supérieure
à TA et TB , il y a obligatoirement un palier eutectique, le deuxième peut être eutectique
ou péritectique. Si sa température de fusion est intermédiaire entre celles des deux
éléments, il apparaı̂t par palier péritectique.
32
A la température TE , les alliages tels que x (s1 ) ≤ X ≤ x (s2 ) sont constitués des trois phases
α(s1 ), liquide, β(s2 ).
On définie l’équilibre eutectique isotherme :
Dans ce qui suit, on décrit en détail les transformations subies par les alliages A-B, depuis
l’état liquide, dans des conditions de refroidissement lent de manière que l’état d’équilibre
thermodynamique soit constamment réalisé et qu’en particulier l’homogénéité chimique de
chacune des phases soit atteinte à chaque instant.
mα NP m MN
ωα = = et ω` = ` =
m MP m MP
Simultanément, la composition chimique des deux phases varie. Elles s’enrichissent
en B. La composition de la phase liquide suit le liquidus P0 PP1 , alors que celle de la
ssolution solide α suit le solidus M0 MM1 .
• T = T f : fin de solidification. Les dernières gouttes de liquide ont la composition x(P1 ).
L’intervalle Tc − T f s’appelle l’intervalle de solidification.
• T2 < T < T f : l’alliage est constitué d’une solution solide homogène de composition X.
• T = T2 : X est égale à la limite de solubilité de B dans A.
• T < T2 : l’éxcès de B donne naissance à une solution solide de β (de A dans B). Il y a
formation de cristaux de phase β en quantité correspondant à la règle des segments
inverses appliquée au domaine biphasé α + β.
L’apparition d’une nouvelle phase (en dessous de Tc ou de T2 ) se fait par des processus de
germination et de croissance qui dépendent des conditions de refroidissement réelles, et que
le diagramme de phases ne permet pas de préciser. Par ecemple, le diagramme de phases ne
peut en aucun cas prévoir la taille des grains de la solution solide α.
La même démarche peut être entreprise pour les alliages tels que x(s2 ) ≤ X ≤ 100%
33
Figure II.16: Alliages tels que 0 ≤ X ≤ x(s1 ).
34
• T > TE : l’alliage est constitué d’un liquide homogène de composition E.
• T = TE :deux nouvelles phases, α(s1 ) et β(s2 ) apparaissent simultanément par germina-
tion à partir du liquide suivant la réaction :
mα RE m S1 R
ωα(S1 ) = = et ω`(E) = ` =
m S1 E m S1 E
La phase α(S1 ) formée avant l’eutectique est dite proeutectique.
• T = TE : la solution solide proeutectique ne subit aucune transformation. Seul le liquide
eutectique va subir la transformation isotherme déjà décrite :
Cette transformation est identique à celle de l’alliage eutectique E, mais elle n’affecte
ici qu’une partie de l’alliage. Cependant, dans l’eutectique, la proportion des phases
α(s1 ) et β(s2 ) est la même puisqu’il provient toujours du même liquide E
• T = TE − ε : l’alliage est biphasé. Il comporte des cristaux de solution solide α de
composition (S1 ) et des cristaux de solution solide β de composition (S2 ), de fractions
massiques :
mα RS3 mβ S1 R
ωα(S1 ) = = et ωβ(S3 ) = =
m S1 S3 m S1 S3
En appliquant ainsi la règle des segments inverses au domaine α + β, on ne fait pas la
distinction entre la phase α proeutectique et la phase α eutectique.
Il est cependant préférable, parce que plus conforme à la réalité physique, de dire qu’à la
température TE − ε, l’alliage est composé de deux constituants :
35
Figure II.18: Alliages hypoeutectiques .
— le constituant α proeutectique :
mαproeut RE
=
m S1 E
— le constituant α eutectique :
mαeut S1 R
=
m S1 E
Bien entendu, en ajoutant les masses de α proeutectique et eutectique, on retrouve la masse
totale précédente.
Le schéma micrographique de la figure II.18 montre bien l’intérêt de la séparation entre
constituant proeutectique et constituant eutectique.
36
intersection des deux liquidus. Ce type de diagramme, moins important que le diagramme
eutectique, est caractéristique des alliages Ag-Pb, Ag-Au, Cu-Sn, etc.
Un tel diagramme est schématisé figure II.19 pour deux éléments A et B. Il présente trois
domaines monophasés
— le domiante liquide ` ;
— le domaine de solution solide primaire α de B dans A.
— le domaine de solution solide primaire β de A dans B.
mα RP m S1 R
ωα(S1 ) = = et ω`(P) = ` =
m S1 P m S1 P
37
C/ Alliages tels que x(S3 <)X < x(P)
La solidification jusqu’à TP est toujours identique, et l’alliage, à T = TP + ε est constitué d’une
phase solide α(S1 ) et d’une phase liquide (P).
T = TP : la transformation péritectique a lieu. Mais cette fois-ci, le liquide est en excès. Il reste
donc en présence de β(S3 ) du liquide (P) non transformé.
T < TP : la solidification se poursuit. La quantité de phase solide s’accroı̂t en même temps
que sa composition évolue. On obtient une phase unique β ou bien deux phases α + β suivant
que la verticale de composition coupe ou ne coupe pas la ligne de transformation α + β/β.
A la température TM , les alliages tels que x(S1 ) < X < x(L2 ) sont constitués des trois phases
α(S1 ), liquide (L1 ), liquide (L2 ). On met en évidence l’équilibre monotectique :
A partir de cet équilibre, on peut raisonner sur ce diagramme de phases de la même façon
que pour les diagrammes à eutectique ou à péritectique.
Le même type de réaction peut avoir lieu entre trois phases à l’état solide, dans le cas de
l’existence d’une lacune de miscibilité fermée pour deux d’entre elles. On a alors une réaction
monotectoı̈de.
38
II.7 Transformation de phases à l’état solide
II.7.1 Diagramme à transformation allotropique
Plusieurs métaux et alliages, à l’état solide, subissent de modification de phases lorsqu’on
varie la température. La figure II.21 illustre le cas d’un diagramme d’équilibre dont un
composant A présente deux variétés allotropiques Aα etAβ .
Observations
T1 : température de fusion du composant A ;
T2 : température de transformation allotropique Aα Aβ .
Après la solidification, tous les alliages du diagramme sont composés de la solution solide
homogène β. C’est une solution solide du composant A(Aα ) et du composant B.
La baisse de température transforme la variété du composant A en variété α. C’est pourquoi
le domaine délimité par les courbes ac et ab correspond à l’équilibre de deux phases (α + β).
Le réseau cristallin de la phase A diffère de celui de la phase Aβ .
Aγ Aα et Aγ Aβ
Lorsque la solution solide γ de composition C atteint le palier isotherme, défini par le point
H, elle se décompose à température constante en donnant l’eutectoı̈de suivant la réaction :
γ α+β
39
Figure II.22: Diagramme d’équilibre binaire à transformation eutectoı̈de.
α+β γ
40
II.8.1 Diagramme Cu-Sn
Il présente en particulier :
— de nombreuses phases intermédiaires ;
— des transformations péritectiques à 798 °C, 755°C et 415 °C ;
— une transformation eutectique à 227 °C ;
— des transformations eutectoı̈des à 586 °C, 582 °C, 520 °C et 350 °C ;
— des transformations péritectoı̈des à 640 °C et 590 °C.
En outre, à 640 °C intervient la réaction isotherme catatectique :
41
— une lacune de miscibilité fermée à l’état solide, associée à une réaction monotectoı̈de :
42