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Plusieurs personnes voient le rôle de parent comme une réalisation faite de

blocs Lego: le parent fournit les bons morceaux à l’enfant et il s’attend à ce


que ce dernier reproduise exactement ce qu’il y a sur la boîte, soit sa
définition de ce qui est «le-meilleur-pour-son-enfant».
Pourtant, la réalité est tout à fait différente. D’abord, l’enfant a déjà des
morceaux bien à lui, puis il fait une sélection parmi les morceaux que vous
lui proposez. Ensuite, il va en chercher d’autres à l’école, chez ses amis, à
la télévision, dans les livres… Bref, comme le dit le proverbe africain: Il
faut tout un village pour éduquer un enfant. Il faut également ajouter qu’il
n’y a pas de date de début des travaux, et donc, encore moins de date quant
à leur fin!
En tant que parents, tout ce que nous pouvons faire, c’est de tout mettre en
œuvre pour offrir les meilleurs morceaux possible à notre enfant. Nous
devons également l’aider à développer son sens critique et son autonomie
pour qu’il fasse des choix éclairés parmi l’ensemble des morceaux qui lui
sont proposés… y compris les nôtres!
Voilà donc ce que je vous propose dans ce guide pratique: des morceaux de
Lego, c’est-à-dire des outils simples et concrets pour vous aider dans votre
rôle de parent. Libre à vous de décider si vous souhaitez ou non les joindre
à votre réalisation parentale!

Bonne lecture!
De 0 à 6 mois
La personnalité de l’enfant est perceptible dès les premiers mois de sa vie.
Il est démontré que les enfants calmes feront des adultes calmes, alors que
les enfants agités deviendront des adultes très actifs. Chacun est différent, et
ces différences exigent des parents une bonne capacité d’adaptation.
Le toucher représente le mode de communication que le bébé comprend le
mieux. Lorsque vous changez sa couche ou que vous l’habillez, massez-le,
mettez-lui doucement de la crème sur le corps, effleurez-le avec différents
tissus pour enrichir son expérience du monde environnant et stimuler sa
curiosité.
Bébé aime beaucoup les sons, la parole principalement, de même que la
musique. Lorsqu’il est par terre, placez-le souvent sur le ventre pour l’aider
à se tourner par lui-même et pour développer sa motricité.
Nommez les objets qu’il voit et éveillez ses sens en l’amenant à découvrir
chacune des pièces de la maison, les sons, l’éclairage, les couleurs
brillantes, etc. Bref, trouvez des stimulations à sa mesure pour enrichir sa
compréhension du monde qui l’entoure.
De 6 à 18 mois
L’enfant commence à comprendre qu’il a une influence sur son
environnement et il explore ses possibilités à tous les niveaux: il veut
toucher à tout, palper et goûter ce qu’il rencontre sur son passage. C’est sa
façon d’apprivoiser le monde.
Il peut se traîner sur le ventre et plus tard se tenir debout ou marcher, ce qui
lui permet de scruter son milieu. Mettez à sa disposition différents objets de
formes et de textures variées, et nommez-les-lui. Laissez-le même goûter, si
possible.
Surveillez les produits dangereux, retirez de la vue les objets fragiles, les
plantes. Évitez de parler en bébé à votre enfant. Faites des phrases courtes,
mais complètes.
Quand il produit des sons ou qu’il réalise des «exploits», encouragez-le par
vos sourires et vos applaudissements, ce qui l’incitera à poursuivre son
exploration.
Avez-vous déjà réalisé qu’à une hauteur de deux pieds du sol, la vision du
monde est très particulière? Les objets intéressants sont placés trop haut, les
choses et les êtres sont parfois terrifiants (imaginez un chien plus grand que
vous, qui vous montre sa gueule avec toutes ses dents effilées): pas étonnant
que bébé se mette à pleurer lorsqu’un adulte le regarde de trop près en
manifestant sa colère! Sachez vous mettre plus souvent à son niveau pour
comprendre sa perception de la réalité.

De 18 mois à 3 ans
Vers 18 mois, pour la première fois, l’enfant se rend compte qu’il est une
personne différente des autres, surtout de ses parents. Il dit «NON» pour
tout et pour rien, juste pour avoir le plaisir d’être différent. Il commence
aussi à développer sa propre pensée, à émettre certaines opinions, à
manifester ses goûts et ses valeurs d’enfant. Il se montre très curieux par
rapport à tout ce qui l’entoure et répète souvent: «C’est quoi, ça?»
L’enfant a besoin de prendre sa place et d’exercer sa différence, donc, au
lieu de lui donner des ordres, offrez-lui des choix. De cette façon, il aura
l’impression de décider «tout seul». Au lieu de dire: «Viens prendre ton
bain», dites plutôt: «Veux-tu monter seul prendre ton bain ou préfères-tu
que j’aille te chercher?» Comme vous le constatez, l’enfant n’a pas
vraiment le choix, car il est clair que c’est l’heure du bain! L’important,
c’est de lui faire croire que c’est lui qui décide. Faites la même chose avec
la nourriture (ex.: «Préfères-tu des carottes en dés ou en rondelles?»)
comme avec tout le reste. Vous serez étonné des résultats. Et si la stratégie
ne fonctionne qu’une fois sur deux, ce sera toujours cela de gagné… et vous
aurez permis à l’enfant d’exercer ses nouvelles compétences.

Chaque enfant naît avec son essence propre; notre rôle est
principalement de la reconnaître et d’aider l’enfant à la respecter. On
n’a jamais vu de pommiers donner des fraises, et c’est parfait ainsi!
Certains voient les enfants comme un vase qu’il faut remplir, d’autres,
comme une graine qu’il faut aider à pousser. Et vous, qu’en pensez-
vous?
De 3 à 6 ans
C’est l’âge du débordement de l’imagination; pour la première fois, l’enfant
peut imaginer des choses qui n’existent pas! Avant, un gilet par terre était
un gilet par terre. Maintenant, ce dernier peut devenir un bateau de pirates,
un château et même changer de rôle plusieurs fois dans la même heure!
L’enfant joue souvent à faire semblant. Vous pouvez tirer profit de son
imagination extrêmement fertile durant cette période pour lui faire imaginer
que les pansements de Batman, Cars ou Doris le guériront plus rapidement
que tout autre, que son toutou lui épargnera des cauchemars, ou que le fait
de se coucher avec votre oreiller l’aidera à s’endormir plus rapidement.
Son imaginaire est tellement puissant qu’il confond parfois la réalité avec
ses fantasmes et ne sait plus si la sorcière est réellement dans le placard ou
s’il l’a imaginée. La meilleure manière de l’aider à chasser ses fantômes est
d’abord de le prendre au sérieux: il ne sert à rien de lui dire qu’ils n’existent
pas; pour lui, ses peurs sont bien réelles. Un traitement des plus efficaces
pour ces rêves diurnes ou nocturnes est de demander à l’enfant de dire à ces
«présences» indésirables de s’en aller puisqu’il ne les a pas invitées. Notez
que les effets sont beaucoup moins puissants lorsque c’est vous qui les
renvoyez. Il doit faire face à ses peurs lui-même… avec papa ou maman à
ses côtés.
Autre phénomène de cette période, il commence à rêver à l’avenir: «Quand
je serai grand…», mais il change d’idée toutes les dix minutes.
C’est également une étape importante pour la découverte de son corps et
celui de l’autre. Répondez à ses questions en utilisant les vrais termes
(vulve, pénis, scrotum…). Les livres de Jocelyne Robert cités en
bibliographie sont fort utiles pour aider l’enfant à cette étape.
Vous pouvez l’aider à développer un sentiment de compétence et d’estime
de soi en lui demandant fréquemment son point de vue sur différentes
décisions mineures qui le concernent: «Préfères-tu aller faire des courses
avec moi ce matin ou cet après-midi?»
Il est amoureux tour à tour de son père et de sa mère. Profitez-en quand
vient votre tour et faites le plein avant l’adolescence où il est en général
amoureux ni de l’un ni de l’autre! Il lui arrive aussi d’être jaloux de ses
frères et sœurs. La situation persiste malheureusement souvent jusqu’à la
vie adulte. N’oubliez pas qu’il est inutile de tenter de réduire ces tensions
en adoptant les mêmes règles pour tout le monde. L’enfant sera rassuré de
savoir qu’il bénéficie d’un traitement «sur mesure».

De 6 à 11 ans
L’enfant commence à s’adapter à un monde plus vaste. Il réalise qu’il a une
vie intérieure différente de celle des autres et qu’il y a des distinctions entre
les autres familles et la sienne, ce qui l’amène parfois à contester vos règles.
L’enfant découvre ses forces et ses faiblesses scolaires. Il a parfois un deuil
à faire, et les encouragements du parent sont importants pour l’aider à
s’accepter intégralement et à développer son plein potentiel.
C’est une période riche en découverte de soi et en apprentissages de toutes
sortes, et durant laquelle le parent peut fournir à l’enfant des expériences
stimulantes pour lui permettre d’explorer ses capacités.
Tous les parents le diront, c’est parfois plus facile de faire les choses à la
place de l’enfant. D’abord, cela prend moins de temps; de plus, cela vous
permet de contrôler sa vie et de jouir ainsi d’une meilleure image aux yeux
des autres tout en épargnant douleurs et échecs à votre enfant. Si vous
choisissez ses vêtements, l’habillez vous-même, le coiffez et lui brossez les
dents, il paraît bien. Les autres vous voient comme un bon parent et ont
tendance à vouloir vous imiter auprès de leurs propres enfants. Mais qu’est-
ce que vous avez appris au jeune? Qu’il doit correspondre aux normes de
ses parents plutôt qu’être lui-même et risquer d’être imparfait. Vous voulez
qu’il soit en santé, alors vous décidez à sa place ce qu’il doit manger et la
sorte d’activités physiques qu’il doit faire. Mais que retient-il, sinon qu’il
n’est pas en mesure de décider pour lui-même et que son opinion n’a
aucune importance? Vous souhaitez qu’il soit débrouillard, cultivé et qu’il
se démarque des autres: en conséquence, vous l’inscrivez à toutes sortes de
cours. Mais que faites-vous de son apprentissage de l’autonomie et de sa
capacité de faire ses propres choix?
Jacques Salomé affirme que les parents éprouvent une certaine répugnance
à laisser s’exprimer l’identité naissante de l’enfant, parce qu’ils ont besoin
de le voir agir à leur façon plutôt que selon son propre tempérament. De
plus, s’ils le laissent choisir par lui-même, ils risquent d’être décontenancés
ou de se sentir impuissants devant les erreurs du jeune.
Mais, tôt ou tard, l’enfant aura à décider seul ce qu’il veut être, faire et
devenir. S’il a eu la chance d’exercer cette habileté, il aura d’autant plus de
facilité à l’actualiser avec aisance, à prendre des décisions réfléchies et à
assumer les responsabilités qui en découleront. Et cela commence plus tôt
qu’on ne le pense. Dès que notre chérubin va à la garderie ou à l’école, loin
de notre protection, il fait des choix. Et même avant.

APPRENDRE LE CONTRÔLE DE SOI


Savoir dominer sa colère, son orgueil ou sa timidité n’est pas inné, pas plus
que d’être doté du sens de la discipline, d’avoir le souci de la propreté ou de
respecter le bien d’autrui. L’assurance, la politesse et la ponctualité sont
également des caractéristiques qui doivent être apprises. En somme,
l’enfant a tout à apprendre. En cela, ses parents sont ses professeurs les plus
influents. Retenez ceci: l’important est de ne travailler qu’un savoir-faire à
la fois. Ce sera plus efficace et plus facile à intégrer pour votre enfant.
Donnez un nom à l’aptitude qui doit être
développée
Rendez l’apprentissage «officiel» en donnant un titre impressionnant à la
compétence à développer. Vous éveillerez ainsi la curiosité de votre enfant
et capterez sa pleine attention. Pour le corriger s’il a tendance à mentir, vous
pourriez, par exemple, nommer le défi «Vaincre la mythomanie». Pour un
enfant que la timidité empêche de socialiser, vous pourriez l’inviter à
«Développer la musculature de la bravoure et de l’assurance». Dans le cas
de la gestion de la colère, le parent pourrait intituler le défi «Augmenter ta
zénitude» ou «Dominer le Pepsi». Ce dernier titre fait référence à une
bouteille de Pepsi que vous agitez avec vigueur; au moment d’ouvrir le
bouchon, il y aura un débordement du contenu dans tous les sens. N’est-ce
pas ce qui se passe lors d’un accès de colère? Une démonstration pourrait
d’ailleurs s’avérer fort convaincante et servir de code entre vous et votre
enfant pour référer à ses réactions par la suite: «Es-tu en train d’agiter ton
Pepsi?» ou «Bravo! Tu as bien contrôlé ton Pepsi!»

Décrivez brièvement ce qu’il aura à faire pour


atteindre l’objectif visé
C’est le moment (de 1 an à 4-5 ans) de semer de nouvelles stratégies que
l’enfant ne connaît pas encore. Par exemple, s’il fait des colères, vous
pourriez lui dire: «Au lieu de crier ou d’insulter les autres, ou de briser des
objets, tu peux me dire: “Je suis en colère parce que mon frère a volé mon
jouet”, mais il n’est pas permis de le frapper ou de crier.» Vous pouvez aussi
lui suggérer d’aller dans le coin de la mauvaise humeur (voir à la page 66)
ou de garder ses deux mains ensemble et de respirer jusqu’à ce qu’il sente
que la pression de son «Pepsi» soit calmée. Dans le cas des mensonges
(mythomanie), vous pourriez lui expliquer qu’il est toujours difficile
d’admettre ses torts, que plusieurs adultes n’y parviennent même pas, mais
qu’on se sent très fort et très fier quand on dit la vérité ou qu’on reconnaît
une erreur. Bref, si vous présentez la stratégie que vous souhaitez le voir
apprendre dans un langage clair, il sera capable de comprendre et d’agir en
ce sens.
Faites-lui des remarques fréquentes sur les
coûts et les bénéfices associés à ses
comportements
Par exemple, si vous êtes en train de travailler sur la gestion de la colère et
qu’il brise un de ses objets préférés sous le coup de l’émotion, attendez
qu’il soit calmé et dites-lui: «Tu vois ce que ça fait faire, la colère? Ça nous
fait briser les objets qu’on aime. C’est pour cela qu’il faut la contrôler.» Ou
si, au contraire, il s’est bien dominé, faites-lui le commentaire suivant: «Tu
as été vraiment fort. Tu as réussi à contrôler ta colère. Sais-tu que même des
adultes n’arrivent pas toujours à faire cela? Je te félicite. Vraiment, tu
m’épates.» Je vous recommande même d’user de renforcements positifs
dans les situations où l’enfant se contrôle toujours, question de renforcer
encore davantage ces comportements.

Reconnaissez le degré de difficulté inhérent à


la tâche
Citez-vous à titre d’exemple. Lorsque vous vous emportez et manifestez
votre colère de façon inappropriée, sautez sur l’occasion, une fois l’orage
passé, pour reconnaître votre erreur et signifier à votre enfant que même les
adultes n’arrivent pas toujours à se dominer. Même chose pour les autres
compétences que vous voulez lui inculquer et pour lesquelles il vous arrive
encore de faillir.

Assurez-vous qu’il ne soit pas trop exigeant


envers lui-même
Il est essentiel d’aider votre enfant à accepter de commettre des erreurs.
Pour le rassurer, vous pouvez toujours lui dire, à la suite d’une négligence
excessive pour laquelle il se culpabilise: «Je sais que maman t’en demande
beaucoup et que cela exige énormément d’efforts de ta part. C’est normal,
tu sais, de ne pas toujours y arriver comme on le voudrait.»
Connaissez-vous la technique du trou dans le ventre?
Pour les jeunes de 2 à 6 ans qui ont tendance à être perfectionnistes et
à se blâmer pour leurs erreurs, demandez-leur de vérifier s’ils ont un
trou dans le ventre (il s’agit du nombril, évidemment). Quand ils
auront confirmé, vous pourrez ajouter: «C’est pour ça! Toute
personne qui a un trou dans le ventre fait des erreurs. Regarde, moi
aussi j’en ai un. Ton grand frère également. Remarque bien ce que je
te dis: tous ceux qui ont un trou dans le ventre font des fautes, tôt ou
tard.» Notez que ce truc est utile avec des ados. Quad j’ai demandé à
mon fils de 14 ans s’il avait un trou dans le ventre, il m’a lancé son
regard de «Rapport?». Je lui ai fait part de ma conclusion, ce qui a
donné lieu à plusieurs moments de rigolade par la suite. Dès que je
faisais une erreur, il se chargeait de me rappeler que j’avais un «gros»
trou dans le ventre, moi aussi! Il n’empêche que le message du droit à
l’erreur était passé et compris.

N’exigez pas la perfection


Attendez-vous à ce qu’il fléchisse de temps à autre et qu’il reprenne ses
anciens modèles. Cela ne signifie pas que vous devez recommencer à zéro.
Pour déterminer les limites, basez-vous sur votre propre contrôle de vos
émotions en tant que parent. Par exemple, comptabilisez le nombre de fois
où vous élevez le ton en une semaine. Bien que nous souhaitions tous
devenir meilleurs, il nous faut néanmoins accepter qu’il nous arrive souvent
de commettre des erreurs. Partant de ce barème, donnez plus de chances à
votre enfant: rappelez-vous qu’il n’a ni vos compétences ni votre maturité.
Alors, soyez patient et compréhensif envers lui!
Le papillon
Un petit garçon veut aider un papillon qui se détache difficilement de
son cocon. Croyant lui rendre service, il le dégage délicatement de son
enveloppe. Le papillon s’envole, franchit quelques mètres, mais tombe
bientôt au sol, mort.
Le père de l’enfant lui explique alors qu’on n’aide pas le papillon en
facilitant sa libération. Il doit y parvenir par luimême, renforçant
ainsi les muscles de ses ailes, qui lui permettront de voler par la suite.
Vous, en tant que parent, laissez-vous votre enfant surmonter lui-
même ses difficultés ou lui facilitez-vous les choses en les faisant à sa
place?

Soyez prêt à investir du temps dans ces


entraînements
Le temps, la patience et le respect du rythme de votre enfant seront toujours
des atouts essentiels pour atteindre vos objectifs et pour l’aider à développer
de nouvelles habiletés.

DÉVELOPPER DES HABILETÉS SOCIALES


Votre enfant perdra une part de son estime de soi et de son réseau social si
vous ne lui apprenez pas à réagir convenablement aux répliques et aux
comportements des autres. De plus, il doit être guidé sur la façon de se
comporter en société. Créez avec lui différentes mises en scène et faites-le
s’entraîner à interagir avec les autres. Vous vous retrouverez ainsi à incarner
différents personnages, jeunes et adultes, et verrez les réactions qu’il doit
améliorer. Il a besoin de ce genre d’exercices, qu’on appelle des jeux de
rôle, pour développer de nouvelles compétences. L’une des plus belles
façons de montrer à votre enfant que vous l’aimez, c’est de lui donner les
ressources nécessaires pour surmonter ses difficultés et ainsi lui permettre
de se sentir grand.

Choisir ses vêtements


Nous connaissons tous des histoires d’enfants rejetés par leur groupe à
l’école à cause de leur habillement ou de leur manque d’hygiène. Il n’est
pas nécessaire d’être riche pour permettre à votre enfant d’être vêtu de
manière à ne pas provoquer des critiques blessantes. Aidez-le à choisir des
couleurs qui s’agencent bien et à vérifier l’état général de ses vêtements
(propreté, faux plis, etc.). Vous contribuerez ainsi à augmenter son estime
de lui-même.
Faire des achats sensés
Une bonne façon d’occuper votre enfant de manière constructive pendant
que vous faites vos emplettes, c’est de lui donner des responsabilités de
consommateur. Mentionnez-lui les critères à respecter (contenu du produit,
marque et prix) et confiez-lui la charge d’une partie de votre épicerie. Vous
pouvez même lui donner un certain montant d’argent pour qu’il se choisisse
un fruit ou un légume qui sort de l’ordinaire. Il sera ainsi plus porté à le
goûter! Par la suite, amenez-le à faire lui-même ses propres achats… sous
votre supervision!

Parler aux adultes


Qu’est-ce qu’on dit à un adulte quand on est un enfant? Bonne question!
Comme le jeune ignore souvent la réponse, il évite tout simplement
d’adresser la parole à ses aînés ou, dans le cas contraire, le fait trop souvent
de manière inappropriée. Pourquoi ne pas lui apprendre à formuler des
demandes, à s’informer de l’autre, à interrompre poliment, à accepter les
compliments, à s’affirmer? Et n’oubliez pas de répéter avec lui, sous forme
de jeu de rôle, les scénarios mettant ces habiletés en action pour lui
permettre de se sentir davantage en confiance.

Manger: une occasion de rapprochement


Voici une préoccupation importante concernant les repas: «Qu’est-ce qu’on
va lui donner à manger? Il ne mange rien», disent certains parents. Alors,
que pouvez-vous faire?
Dès 4-5 ans, demandez-lui de préparer son menu quotidien ou hebdomadaire en lui
donnant quelques notions d’une alimentation saine. Faites-en un jeu en devenant sa ou
son secrétaire.

Impliquez-le dans la préparation des repas: l’enfant est habituellement plus enclin à
goûter les plats qu’il a préparés lui-même.

Offrez-lui d’acheter un nouvel aliment de son choix à l’épicerie, pour l’inciter à goûter
quelque chose de différent et à élargir ses options.
Allez-y avec des suggestions incitatives, du genre: «Tu dois avoir hâte d’être plus
grand pour pouvoir manger de tout!»

Donnez-lui des choix. Par exemple: «Veux-tu du bœuf ou du poulet pour ton repas?»
ou: «Préfères-tu des haricots ou des carottes?»

Servez des petites portions de chaque aliment pour qu’il en redemande.

Utilisez la technique des trois bouchées (avant de pouvoir manger un autre aliment).

Évitez que l’heure du repas ne devienne une bataille. Favorisez plutôt la conciliation
en offrant toujours deux menus, dont un, rapide, que tout le monde aime. À la longue,
l’enfant va se fatiguer de manger toujours le même plat et optera de lui-même pour de
nouvelles expériences gustatives.

Mettez-vous à sa place. Quelques enfants naissent avec le désir de manger des huîtres
nature pour déjeuner, mais avouons-le, ils sont rares. TRÈS rares. Le goût se
développe avec le temps, comme tout le reste. La plupart d’entre nous se sentiraient
agressés s’ils se faisaient dire quoi, quand et quelle quantité manger. Il n’en va pas
autrement pour votre enfant.

Alerte à la puberté
Vous avez sans doute lu que la puberté débute de plus en plus tôt? C’est un fait.
Plusieurs thèses expliquent le phénomène, mais pour le parent, la réalité est qu’il faut
être prêt à intervenir plus tôt.

Dès que votre fille commence à avoir un début de seins, c’est qu’elle est dans la
troisième phase de la puberté. Pour le garçon, il n’y a rien de vraiment visible, mais
son comportement parle habituellement de lui-même: il est plus distant, plus secret…
Ce que ça signifie, c’est que les hormones ont commencé leur travail pour assurer le
développement des caractères sexuels secondaires en vue de la procréation. Ce que ça
signifie aussi, c’est que votre enfant n’est déjà plus un enfant – ces puissants
changements hormonaux suscitent la curiosité pour le sexe opposé et stimulent le désir
de rapprochement. Sa recherche d’information sur la sexualité débute.

Malheureusement, de nos jours, Internet déborde de données auxquelles nous


souhaiterions que nos jeunes n’aient jamais accès – je parle de pornographie ou de
sites où les relations sexuelles sont banalisées. Je vous invite donc à sélectionner un ou
des livres que vous jugez comme étant de bonnes références pour les offrir à votre
jeune. Typiquement, les jeunes ne sont pas très à l’aise de parler de sexualité avec
leurs parents – et l’inverse est aussi vrai. Si je peux me permettre une suggestion, j’ai
écrit un livre pour les adolescents, et pour lequel j’ai été supervisée par 16 ados. Le
but, comme le titre l’indique, est que Ça roule! Guide pratique pour que tout se
déroule plus facilement à l’adolescence. Il existe une foule de choix dans les librairies,
mais je recommanderais de fournir à votre jeune les réponses à ses questions avant
qu’il aille les chercher aux mauvais endroits. Lorsque les 16 jeunes ont lu le chapitre
sur la sexualité de mon livre, ils m’ont tous dit qu’ils ne changeraient pas un mot.
«C’est précisément ce que les jeunes veulent savoir!» m’ont-ils assuré. Quand je l’ai
présenté aux parents, ils étaient plutôt inquiets de faire lire ce chapitre à leur jeune…
Personnellement, je n’hésiterais pas! Les jeunes recherchent toutes les informations
sur le sujet – et c’est ce que j’y ai inclus.

La puberté signifie que le parent va commencer à se faire remettre en question.


Comme un mobile dont on fait bouger une tige, toutes les autres tiges vont être mises
en mouvement. Le parent est celui qui doit venir stabiliser le mobile; pour ce faire, il
doit être sûr de ses valeurs, de l’éducation qu’il souhaite transmettre à son enfant, et y
tenir malgré les tentatives de son jeune de les ébranler. Vous serez comparé aux autres
parents: «Pourquoi mon amie peut, et moi, je ne peux pas?» «Parce que je ne veux
pas!» ne fonctionnera plus. Il faudra expliquer le pourquoi, le fondement de votre
décision, vos croyances, vos valeurs.

On dit que le plus grand succès d’un parent est de devenir inutile. La pré-adolescence
est déjà un bon moment pour impliquer votre enfant dans la gestion de son budget
pour ses vêtements, ses loisirs, la prévision à long terme de ses vacances d’été et des
Fêtes, de l’entretien de la maison, l’établissement du menu hebdomadaire, le lavage de
ses vêtements. Il ne s’agit pas de le mettre en charge de tout, mais déjà, de le rendre
autonome autant que possible. Lorsque l’adolescence frappera de plein fouet, vous
serez heureux d’avoir initié votre jeune à l’autonomie.
Selon la philosophie du papillon, qui doit vivre sa métamorphose par lui-
même (voir l’encadré à la page 24), il est important de se rappeler qu’on
n’aide pas l’enfant en faisant les choses à sa place. Il faut lui laisser de plus
en plus de responsabilités pour lui donner l’occasion de développer les
compétences nécessaires à son cheminement vers l’autonomie. Il est
évident qu’il est toujours plus facile de ranger sa chambre, de l’habiller, de
le coiffer, etc., mais si on agit ainsi, il n’apprendra pas à le faire par lui-
même.
Faites un petit examen de conscience: dressez la liste de toutes les tâches
que vous accomplissez actuellement pour votre enfant, puis notez celles que
vous pourriez lui déléguer.
L’écoute du langage non verbal de votre
enfant
Le corps traduit admirablement bien la vie intérieure de l’enfant. Il
représente même son moyen de communication privilégié, puisque l’enfant
n’a pas totalement acquis la capacité de se définir pleinement et de
s’exprimer par le mode verbal. Considérant ces informations, vous pouvez
développer une toute nouvelle façon de découvrir votre enfant. Par
exemple, qu’y a-t-il à comprendre derrière ses somatisations? Quels
messages ses regards traduisent-ils? Que signifient ses gestes? Votre enfant
peut aisément cacher son besoin de tendresse et d’affection derrière un
nouveau «bobo» ou des pleurs apparemment injustifiés. Son excès
d’agitation traduirait-il une anxiété causée par les disputes des parents ou un
besoin de limites plus strictes? Que dire des coups qu’il inflige à sa sœur?
Comment ne pas y voir une manifestation de sa résistance à partager
maman avec elle? Faites plus que le voir ou le surveiller. Observez-le
attentivement afin de décoder les messages qu’il envoie.
Décoder ses questions
Les adultes ont parfois de la difficulté à saisir le monde de l’enfant. En
effet, l’enfant se caractérise à la fois par une grande ignorance de la vie en
général et par une énorme soif de connaître et de comprendre. L’ambiguïté
est souvent amplifiée par les expressions confuses du jeune. Par exemple,
au lieu de dire: «Je m’ennuie de maman», il va demander: «Est-ce que
maman arrive demain?» Il peut témoigner de sa peur du noir par la
question: «Qu’est-ce qu’on fait si on manque d’électricité?» Il faut savoir
lire entre les lignes et l’aider à formuler ses questions pour qu’elles
traduisent davantage ses besoins et son monde intérieur.

Les «veux» incessants de votre enfant


«J’en veux!» «Je veux ci, je veux ça.» Tout enfant naît avec une
gigantesque valise remplie de désirs («Je veux dormir avec toi; je veux que
tu m’achètes ça; je ne veux pas prêter mes jouets à ma sœur») et un
minuscule bagage d’habiletés sociales. Le travail de parent n’est pas de
répondre le plus possible à ses désirs, mais de l’aider à en être moins
dépendant graduellement, tout en l’aidant à développer la maîtrise de ses
pulsions pour qu’il soit de plus en plus capable d’autonomie et
d’indépendance. Grâce à vos enseignements précieux, votre enfant sera
éventuellement capable de décider lui-même à quel moment il est opportun
de fouiller dans chacune de ses valises.

Voici quelques trucs efficaces pour mieux vivre avec les «veux»
incessants de votre enfant.
Reconnaissez son désir.
«Je sais que tu aimerais beaucoup aller dormir chez ton amie, et que ça te fait de la
peine de ne pas pouvoir y aller.» L’enfant n’a très souvent besoin que d’être reconnu
dans son désir.

Félicitez-le lorsqu’il se maîtrise.


«Je tiens à te féliciter. Je sais que tu tenais beaucoup à ce jouet et malgré cela, tu n’as
pas pleuré lorsque j’ai refusé de te l’acheter. Je suis bien content. Tu dois être fier de
toi.»

Faites-lui dresser une liste de ce qu’il veut.


Si vous vous trouvez dans un magasin avec votre enfant et qu’il insiste réellement
pour avoir un article que vous ne pouvez ou ne voulez pas lui acheter sur-le-champ,
demandez-lui de l’inscrire sur sa «liste de désirs». Grâce à cette petite technique,
l’enfant sait que sa convoitise est prise en considération et il devient graduellement
capable de retarder la satisfaction de ses désirs. Ultimement, lorsque sa liste s’étire un
peu trop, il comprend par lui-même que ses souhaits sont trop nombreux et qu’ils ne
pourront pas tous être comblés. L’idée est qu’en reportant l’achat, vous lui apprenez à
maîtriser ses «veux». Si l’enfant a moins de 5 ans, en utilisant la technique de la liste,
il ne se souviendra probablement plus de son vœu une fois sorti du magasin.

Prenez garde à la contamination.


Plusieurs parents appréhendent la réaction de l’enfant devant leur refus et se mettent
en colère avant même qu’il ne manifeste son insatisfaction. D’autres se fâchent
simplement parce que le petit a exprimé son désir d’avoir un objet ou une permission,
alors que ce droit est pourtant bien légitime. Permettez-lui d’exprimer ses vœux, et
reconnaissez simplement qu’il serait effectivement bien agréable de pouvoir tous les
combler.

Une journée de mots gentils


Voici un petit défi à lancer à vos jeunes pour les aider à socialiser et à
apprendre à donner.
«Ça te dirait de vivre une journée toute spéciale? Il n’en tient qu’à
toi! Essaie d’utiliser le plus de mots gentils que tu trouves ci-dessous
et avec le plus de personnes possible. Tu peux même en inventer de
nouveaux! Tu verras: le fait d’apporter du bonheur aux autres est la
meilleure façon de s’e procurer à soi-même. Vas-y, et tu découvriras
peut-être une nouvelle manière de mettre du pétillant dans tes
journées, à l’école comme à la maison.»
Merci de m’aider!

Tu es gentil!

Tu as de bonnes idées!

Moi, je sais que tu es capable!


Je suis bien avec toi!

Dis-moi si je peux t’aider.


Ton dessin est vraiment joli.

Tu es le meilleur des amis!


Le regard et la voix
M.C. d’Welles affirme: «Pour que les mots aient de la valeur, il faut qu’ils
soient accompagnés d’un regard, d’une intonation, d’un sentiment, d’une
énergie.» Combien de «Je t’aime» ont été perdus parce qu’ils ont été
prononcés avec un ton de voix peu convaincant et sans qu’on lève les yeux
de la tablette! Combien de «Tes résultats sont très très bons» ont semblé
vouloir dire «Tout ce qui te concerne est très banal et inintéressant», à cause
d’un regard fuyant et d’un ton plutôt froid. Apprenez à tirer profit des atouts
de l’expressivité pour que vos attitudes traduisent bien vos pensées et
sentiments profonds. Comme le disent si bien Nancy Samalin et Jacques
Salomé: «Réapprenons le langage du sourire.»

Le toucher
Vous savez sans doute que le toucher est indispensable non seulement à la
santé psychologique de l’enfant, mais aussi à sa survie. Des enfants placés
dans un orphelinat mouraient lorsque personne ne les touchait
suffisamment, même s’ils recevaient tous les soins de base dont ils avaient
besoin. Il y a aussi les touchers incestueux ou inappropriés qui remplissent
l’enfant de honte, de peur et d’un malaise profond dont plusieurs ne
réussissent pas à se débarrasser malgré les efforts de toute une vie.
Touchez-vous votre enfant? Comment croyez-vous qu’il interprète vos
contacts?
Enregistrez dans la mémoire de votre petit des moments formidables,
empreints de bonté, d’amour et de respect. Multipliez les prétextes pour
prendre votre enfant dans vos bras, le caresser, le chatouiller, le cajoler.
Lorsque ces gestes sont basés sur l’amour et le respect, ils vous évitent bien
des mots… et bien des maux.

Des mots magiques


Répétez-les souvent. N’hésitez pas à les dire encore et encore. Ces
mots magiques: «Tu es important», «Je t’aime», «Je suis heureux de
t’avoir» Votre enfant a besoin de les entendre, et souvent. Parions que
vous y deviendrez vite accro, vous aussi.
Les reflets
L’une de nos missions parentales consiste à aider notre enfant à se connaître
et à découvrir le monde qui l’entoure. À cette fin, les reflets, qui consistent
à paraphraser une expérience de l’enfant, constituent des outils importants,
tout comme ils favorisent l’harmonie entre le parent et l’enfant. Mais
refléter les faits, l’anecdote ou les détails d’une situation problème ne suffit
pas. L’essentiel dans l’usage des reflets est d’en arriver à dégager les
opinions et les émotions du jeune en rapport avec ladite situation.

Exemple 1: Être entendu


Votre enfant rentre de l’école et vous dit: «Charles a dit que tu es un moins que rien
parce que tu ne travailles pas.» Si vous lui répondez: «Attends un peu, je vais aller lui
dire deux mots, moi, à ce petit morveux», votre attitude est inadéquate. Être entendu,
voilà ce dont votre enfant a besoin. Une réaction plus appropriée serait: «Tu as dû te
sentir blessé quand il t’a dit ça. Il y a des gens qui jugent les autres sans savoir, c’est
dommage.» Grâce au reflet que vous lui présentez, l’enfant apprend à reconnaître son
émotion, se sent compris et apprend à répondre aux calomnies avec maturité. La
confrontation directe avec l’opposant est rarement nécessaire.

Exemple 2: Les bienfaits de l’empathie


Une fillette de 9 ans, très perfectionniste, présente les résultats de sa première année
de cours de guitare devant un auditoire de 200 personnes. Sa grande nervosité l’amène
malheureusement à offrir une très mauvaise performance. Lorsqu’elle quitte la scène,
la petite ressent une profonde humiliation. Sa mère, qui l’attendait derrière les rideaux
pour la rassurer, lui lance: «Mais je t’avais dit de ne pas choisir une pièce aussi
compliquée! Tu le sauras pour la prochaine fois.» Croyez-vous que ce commentaire a
aidé l’enfant? Bien sûr que non; en réalité, la mère se sentait impuissante devant la
situation et voulait atténuer l’échec de sa fille. La difficulté principale pour le parent
réside dans le fait de reconnaître, de déterminer et de traduire les sentiments pénibles
qu’éprouve son enfant. C’est comme si, en évitant de refléter la douleur, le parent
espérait la lui éviter. Hélas! Chacun de nous rencontre des moments difficiles, et il
n’existe aucune façon d’y échapper. Si l’enfant sent auprès de lui une présence
empathique et responsabilisante, le moment désagréable deviendra une grande leçon
de vie. Ainsi, la mère aurait pu lui dire simplement: «J’ai l’impression que tu es très
déçue de ta présentation, n’est-ce pas? C’est sûr que tout le monde fait des erreurs,
mais ça ne nous empêche pas de nous sentir embarrassés et humiliés.»

Notez que les reflets ne sont pas applicables à toutes les situations. Si votre fils écrit
sur les murs de sa chambre, ce n’est pas le temps d’essayer de comprendre son plaisir,
mais bien de lui signifier qu’il doit tout nettoyer et que ce genre «d’art» n’est tout
simplement pas permis à la maison.

Abstenez-vous de minimiser ses difficultés


Les comportements ou les tâches qui vous semblent insignifiants, simples et
triviaux parce que vous les avez répétés maintes et maintes fois représentent
souvent un défi de taille pour votre jeune. Lorsque vous lui dites: «Mais
oui, c’est facile; regarde: tu fais ça comme ça», il comprend que, s’il ne
réussit pas du premier coup, c’est qu’il n’est vraiment pas doué. Dites-lui
plutôt: «C’est difficile, je sais. Recommence et, en t’exerçant bien, tu vas y
arriver, toi aussi.» Cette formule encourageante préserve son estime
personnelle et le motive à continuer de s’améliorer.
Le slogan fétiche de tout bon parent: PPPP
Combien de fois un saint parent répète-t-il à son jeune qu’il va y
arriver, qu’il doit faire des efforts, qu’il doit se montrer patient, qu’à
force de recommencer, il finira par maîtriser ses nouvelles
compétences? Voici une façon de le dire qui accroche la mémoire et
dont l’enfant risque de se souvenir toute sa vie, surtout si vous le lui
répétez souvent, et surtout si vous le lui dites sur un ton amusant:
PPPP! L’acronyme signifie: le plus petit pas possible. À utiliser sans
modération… et cela fonctionne avec les adultes aussi!

Réduisez les ordres


Avez-vous idée du nombre d’ordres qu’un enfant reçoit chaque jour?
«Lève-toi, fais ton lit, habille-toi, arrange ta chemise, viens déjeuner, essuie
ta bouche, mange comme il faut, va me chercher du lait, va te brosser les
dents…», et il n’est encore que 8 h du matin! Nancy Samalin suggère de
nouvelles façons de transmettre tous ces messages. Le parent pourrait, par
exemple, employer un peu plus de formules interrogatives («Es-tu prêt à
venir déjeuner? As-tu pensé à te brosser les dents?»), de demandes polies
(«Pourrais-tu m’apporter le lait, s’il te plaît?») et d’affirmations neutres
(«C’est l’heure de se lever. Le déjeuner est servi.»). Le fait est que les
ordres créent une forme d’agression et imposent la subordination. En
d’autres termes, on se retrouve avec un dominant et un dominé, ce qui est
loin du modèle de relation idéale, même entre parents et enfants. Il ne s’agit
pas d’accéder à la perfection, mais si vous pouviez transformer cinq ordres
par jour en échanges respectueux, ce serait déjà un énorme progrès.

Augmentez l’écoute et montrez-vous curieux


C’est tout simplement formidable d’entendre les multiples théories et
interprétations qui naissent dans la petite tête de votre jeune. Posez-lui des
questions. Laissez-vous émerveiller par la simplicité ingénieuse de ses
raisonnements. Ne faites pas qu’entendre ses paroles, écoutez-les, savourez-
les et profitez un peu de votre visite dans son monde pour alléger votre
quotidien. Ses réponses sont généralement très intéressantes, voire
surprenantes. Par exemple, une mère demande à son fils: «À ton avis, c’est
quoi, la mort?» Quelle n’est pas sa surprise (et son soulagement) de
l’entendre répondre: «C’est quand on perd notre coquille pour devenir une
étoile.» Jacques Salomé nous parle aussi d’une petite fille qui disait à sa
mère: «Maman, viens voir l’étoile d’araignée.» Cette innocence, empreinte
à la fois de naïveté et de simplicité, produit souvent des effets
thérapeutiques chez les personnes devenues trop sérieuses.

Faites des demandes respectueuses


L’enfant entend souvent la locution «tout de suite» et, donc, il s’y habitue.
Quand il se fait dire «tout de suite», il en arrive à comprendre «quand je
crierai». Encore une fois, entendez-vous avec votre jeune pour remplacer
cette expression par «aussitôt que possible», en lui disant que c’est pour le
respecter et l’aider à se sentir mieux. Ainsi, chaque fois que vous la
prononcerez, il comprendra que vous lui accordez de l’importance et sera
plus enclin à répondre à votre demande «tout de suite»!

Admettez vos erreurs


Entendez-vous sur l’usage du mot «effaçons» pour rayer vos erreurs ou
celles de votre enfant et vous permettre de recommencer votre discussion.
Par exemple, votre fille pleure un matin parce qu’elle a de la difficulté à
enfiler son pantalon. Vous êtes pressé, vous perdez patience et vous voilà en
train de lui parler agressivement. La petite pleure encore davantage et vous
lui dites: «Écoute, effaçons ce que je viens de dire; je recommence,
d’accord?» Vous pouvez même remplacer le mot par le geste d’effacer;
c’est un code qui pourra vous servir encore à l’adolescence!
Dites-lui souvent que vous l’aimez
Quand vous corrigez ses erreurs incontournables, quand vous manquez de
patience (ce qui est aussi inévitable), quand vous n’êtes pas disponible,
l’enfant en arrive à se questionner sur votre amour pour lui. Il est important
de lui rappeler que vous l’aimez, et même plusieurs fois par jour. Il existe
un livre inspirant à ce sujet, écrit par Jan Dargatz, qui propose 52 façons
simples de démontrer votre amour à votre enfant.

Voici quelques-unes de ces propositions.


Si, pendant que vous êtes avec votre enfant, vous rencontrez des amis, présentez-le à
ceux-ci, il se sentira important.

Informez-vous de sa journée en lui demandant: «Quelle est la meilleure chose qui te


soit arrivée aujourd’hui?»

Trouvez-lui un surnom qu’il aime, qu’il conservera toujours et qui lui signifiera qu’il
est unique pour vous.

Réservez-lui un endroit spécial pour garder ses souvenirs. Il pourra les reprendre à sa
guise pour retrouver les petits bonheurs du passé.

Gardez précieusement ses mots d’amour pour manifester l’importance qu’ils


représentent pour vous.

Faites-lui des surprises comme celle de décorer sa chambre pendant la nuit pour son
anniversaire le lendemain.

Inscrivez des petits mots à côté des photos dans l’album pour l’aider plus tard à se
remémorer plus fidèlement les détails reliés à la scène.

Cachez des mots-surprises dans sa boîte à lunch ou sous son oreiller.


Évitez les mots qui accentuent les problèmes
Il est bien connu en hypnose que les mots ont le pouvoir de s’installer dans
notre cerveau et de créer des réactions conformes à leur signification. On
sait par exemple qu’il ne faut pas demander à un asthmatique s’il se sent
étouffer, mais plutôt s’il respire librement. Ne dites pas à un enfant qui
vomit: «Tu es malade, mon pauvre chou, tu as mal au cœur, n’est-ce pas?»
Apportez-lui plutôt votre réconfort par les mots: «Maman est près de toi. Ça
va bien maintenant et tu vas te sentir de mieux en mieux.» De même, la
formulation «Cessez de vous chicaner» aurait intérêt à être remplacée par
«Essayez de vous entendre, tous les deux». Méfiez-vous aussi des paroles
prononcées sous le coup de la colère: «Espèce de paresseux!» «Tu
n’écoutes jamais quand on te parle!» «Tu m’énerves!» Si, par erreur, vous
prononcez ce genre de paroles, prenez soin de les rectifier le plus
rapidement possible. Préférez toujours les termes positifs aux négatifs.

Félicitez-le de la bonne manière


D’abord, développez vos commentaires d’approbation. Ne vous limitez pas
à dire: «Bravo pour tes notes en français.» Étoffez davantage votre
remarque pour bien marquer sa réussite: «Je te félicite pour tes résultats en
français. Vraiment, je vois que tu as travaillé dur parce que tu as réussi à
augmenter ta moyenne de trois points depuis ton dernier bulletin. C’est
vraiment un grand succès.» Ensuite, utilisez la formule «Tu dois être fier de
toi» plutôt que «Je suis fier de toi». En fait, vous pouvez mentionner les
deux, mais n’oubliez surtout pas la première pour ainsi apprendre à l’enfant
à faire les choses pour lui et non pour vous. Un autre petit détail: n’en
mettez pas trop, en disant, par exemple: «Tu es TOUJOURS si gentil!»
Selon Nancy Samalin, une telle remarque exerce une pression sur votre
enfant pour qu’il se conforme à vos attentes, ce qu’il ne peut évidemment
pas TOUJOURS réussir à faire.

Créez votre propre langage des signes


Remplacez par des codes non verbaux les expressions que vous utilisez
quotidiennement et qui parfois deviennent irritantes, tant pour votre jeune
que pour vous. Ils produisent un climat de complicité sans pareil. Par
exemple, au lieu de répéter constamment: «Tu as oublié le mot magique»
ou «Qu’est-ce qu’on dit?», vous pourriez utiliser deux petits gestes discrets
qui signifieraient «S’il vous plaît» et «Merci». Vous pouvez en inventer un
ou deux pour confier vos mots doux, et d’autres pour lui rappeler de bien
maîtriser sa colère ou de faire ses devoirs.

Encouragez-le à s’exprimer
Pour découvrir votre jeune sous un nouvel angle et le faire s’exprimer plus
facilement, utilisez des symboles dans lesquels il pourra se projeter. Utilisez
par exemple des images d’animaux. Vous serez surpris de constater tout ce
que ces derniers peuvent évoquer. L’exercice permettra à votre jeune de se
révéler et de vous offrir une porte d’entrée dans son monde. À utiliser avec
les jeunes jusqu’à 7-8 ans. Voici quelques exemples.

CHATON: Doux, affectueux et coquin.


MOUTON: Obéissant, gentil et douillet.
TORTUE: Timide, calme et persévérante.
PORC-ÉPIC: Piquant, susceptible et effarouché.
LION: Fort, puissant et grognon.
RENARD: Intelligent, vif et rusé.
CHIEN: Amical, enjoué et serviable.
POISSON: Discret, paisible et lunatique.
LAPIN: Énergique, bondissant et frétillant.
Trop souvent, les parents disent à l’enfant quoi ne pas faire: «Je ne veux
plus que tu frappes ta sœur», «Je t’interdis de me parler sur ce ton», etc. En
réalité, il faudrait surtout proposer à l’enfant quoi faire à la place du
comportement non souhaité. Pour y arriver, voici quelques stratégies.

Valorisez ses BONS comportements


Récompensez-le physiquement (par des caresses, des câlins), verbalement
(«Tu dois être fier de toi!»), socialement (faites une sortie dans un endroit
qu’il affectionne, permettez-lui de faire une visite chez un ami ou de
recevoir la visite d’un ami) ou matériellement (à l’aide d’un tableau
semblable à celui que je vous propose ci-après).
Le tableau de motivation qui suit permet à votre enfant d’accumuler des
points chaque fois qu’il atteint un objectif. Dressez avec lui une liste des
récompenses potentielles associées au nombre de points qu’il aura en
banque. Il est important d’ajuster le tout en fonction de l’évolution de
l’enfant. Prévoyez peut-être une graduation ou une activité spéciale lorsque
l’enfant aura réussi pendant plusieurs jours, voire plusieurs semaines, à être
fidèle à un modèle de comportement. Fabriquez-en alors un nouveau ou
cessez temporairement l’utilisation de cette technique.
Utilisez la bonne vieille règle de grand-mère
Les devoirs d’abord, les loisirs ensuite. C’est comme pour les impôts: on
n’aime pas en payer, mais c’est une règle, on le fait sans discuter!
Aidez-le à développer ses nouvelles habiletés
Une bonne manière de lui fournir un modèle adéquat est de lui faire une
démonstration du bon comportement à adopter. Par exemple, si le jeune,
dans un élan de colère, crie: «Je ne t’aime plus!» vous pourriez reformuler
son message en lui disant: «Est-ce que tu veux dire que tu es en colère
contre moi parce que je t’ai retiré ton jouet?» ou encore «As-tu de la peine
parce que je ne veux pas que tu joues à tes jeux vidéo?»

Faites des demandes claires


Faites en sorte que vos demandes soient bien claires. N’oubliez pas le
facteur temps (avant 18 h, par exemple), lorsque c’est approprié. De plus,
ne demandez pas plus d’une ou deux choses à la fois, sinon votre enfant
oubliera.

Donnez l’exemple
L’enfant pourrait être comparé à une éponge: il absorbe tout ce qu’on lui
montre. Prêtez attention à vos attitudes, car il est certain qu’il vous imitera.

Faites-le participer au plan


Demandez-lui carrément son opinion sur la façon dont vous pourriez l’aider
à développer une habileté, par exemple garder sa chambre propre ou ranger
ses jouets dans la salle familiale avant d’aller au lit, sans que vous ayez à le
lui rappeler. Vous pourriez être surpris des bonnes solutions qu’il saura vous
proposer. Vous pouvez même l’inclure pour choisir une pénalité en cas de
récidive.

Recourez à la règle du mot unique


Pour rappeler à votre enfant son devoir ou son engagement, ne prononcez
que le mot principal de la tâche à accomplir, par exemple: dents, jouet,
bottes. Et vous pouvez le répéter le nombre de fois nécessaire pour l’amener
à amorcer le geste (deux, trois, au plus quatre fois sont habituellement
suffisantes). La règle du mot unique vous évite de gronder ou de dire des
paroles désobligeantes. Cette technique s’applique toutefois à l’enfant d’âge
scolaire. Pour celui qui a moins de 5 ans, il est important de faire des
phrases courtes, mais complètes, pour lui apprendre à s’exprimer
correctement.

Communiquez clairement
Dites: «On doit être poli avec sa tante» au lieu de: «Tu es très mal élevé. Tu
n’as pas intérêt à recommencer à manquer de respect comme ça à
quelqu’un. Tu penses qu’elle t’achètera encore des cadeaux après ça? En
tout cas, tu ne les mérites pas.» Quelquefois, il vaut mieux s’éclipser après
lui avoir brièvement expliqué ce que l’on attend de lui; cela lui permet de
préserver sa dignité et vous évite d’embrouiller votre discours… et de le
regretter par la suite.

Faites-le décider
Quand vous lui laissez la possibilité de décider (vêtements, nourriture,
moments où il accomplira sa tâche) tout en fixant des objectifs clairs, vous
lui permettez d’apprendre à développer son autonomie. Il devient aussi plus
enclin à faire ce qui a été entendu sans que vous ayez à le lui rappeler. En
ayant le sentiment d’agir de son propre chef, tout deviendra plus intéressant
pour lui.

Faites-lui part de vos sentiments et donnez-lui


la chance de faire amende honorable
Dites-lui comment vous vous sentez par rapport à ce qu’il a fait ou à ce
qu’il n’a pas fait. Et n’oubliez pas: tous les enfants, y compris le vôtre, ont
besoin d’une seconde chance pour se faire pardonner.

Faites de la prévention
Tous les enfants ont besoin d’attention et de temps de qualité avec leurs
parents. Prenez soin de lui donner ses «points d’attention» fréquemment,
afin d’éviter qu’il n’en manque. Et surtout, sachez reconnaître vos torts.

Mémo de votre enfant


Ne me gâte pas. Je sais très bien que je ne peux obtenir tout ce que je
veux. J’essaie seulement. N’aie pas peur d’être ferme avec moi.
J’aime mieux ça, je me sens en sécurité.
Ne me laisse pas acquérir de mauvaises habitudes. Je compte sur toi
pour les détecter pendant que je suis jeune.
Ne me fais pas sentir plus petit que je ne le suis. Cela me fait agir
stupidement pour montrer que je suis grand.
Ne me corrige pas en public, si tu le peux. Je comprends beaucoup
mieux quand tu me parles doucement et dans l’intimité.
Ne me protège pas trop des conséquences de mes actes. Je dois
apprendre de la façon la plus réaliste.
Ne me dis pas que mes erreurs sont des péchés. Cela dérange mon
sens des valeurs.
Ne sois pas trop fâché quand je te dis: «Je te hais!» Ce n’est pas toi
que je hais, mais ton pouvoir de me commander.
Ne répète pas toujours la même chose. Si tu agis ainsi, je devrai me
protéger en faisant la sourde oreille.
Ne fais pas de promesses que tu ne peux pas tenir. Je suis très déçu
quand les promesses sont brisées.
N’oublie pas que je ne peux pas m’exprimer aussi bien que je le
voudrais. C’est pourquoi je ne suis pas toujours précis.
Ne remets pas trop en question mon honnêteté. Si tu me fais peur, je
raconterai des mensonges.
Ne sois pas de ceux qui changent toujours d’idée. Mon esprit
s’embrouille et je perds confiance en toi.
Ne me repousse pas quand je te questionne. Si tu fais cela, je devrai
trouver des réponses ailleurs.
Ne me dis pas que tu es parfait ou infaillible. Cela me donne un grand
choc quand je découvre le contraire.
N’oublie pas que j’aime faire mes expériences. Je ne peux pas vivre
sans elles. Sois patient.
Ne te préoccupe pas trop de mes petits malaises. Ils m’apportent
souvent l’attention dont j’ai besoin.
N’oublie pas que je grandis rapidement. C’est difficile de me suivre,
mais essaie.

Anonyme
Quand vous avez à quitter vos enfants pour
quelques jours
L’enfant a besoin de sécurité, de savoir où vous êtes, ce que vous faites. Si
possible, appelez-le régulièrement pendant vos déplacements. Préparez-lui
des surprises sous forme de chasse au trésor qu’il pourra faire après votre
départ, pour qu’il sente que vous avez pensé à lui. Envoyez-lui des cartes
postales, des courriels. Commencez à son intention une collection d’objets
étrangers. Laissez-lui votre oreiller ou un vêtement encore imprégné de
votre parfum pour qu’il vous sente près de lui, même pendant votre
absence. Votre retour se fera plus en douceur si vous prenez le temps pour
ces petites attentions.

Quand votre enfant menace de quitter la


maison
Il est fréquent qu’un jeune en arrive à faire des menaces de ce genre.
Certains parents croient qu’en le prenant au mot et en préparant sa valise,
ils vont lui donner une leçon qui évitera à jamais la répétition de ce
comportement. C’est bien possible, sauf que cette réaction l’amènera aussi
à réprimer ses sentiments. Essayez plutôt de distinguer ce qui se cache
derrière cette bravade, et enseignez-lui comment exprimer plus sainement
ses revendications. En général, vous découvrirez qu’il recherche plus
d’attention et d’affection. En corrigeant vos comportements pour nourrir ces
besoins, vous noterez rapidement des changements dans ses attitudes.

Pour faciliter la pénible tâche du coucher


«Maman, j’ai trop chaud.» «Maman, j’ai soif.» «Maman, j’ai perdu mon
toutou.» De telles remarques vous sont-elles familières? La raison pour
laquelle l’enfant refuse de rester couché après le couvre-feu est très simple:
toutes les activités intéressantes se déroulent à l’extérieur de sa chambre.
Les autres membres de la famille écoutent la télévision, bricolent, discutent,
tandis que lui est privé de tous ces plaisirs.

Le Dr Patrick C. Friman, un psychologue du Nebraska, propose une


technique fort simple, mais très efficace pour ces situations pénibles. Il
suggère, après avoir traversé le rituel affectueux du dodo (lui lire une
histoire, le border…), de donner autant de billets à l’enfant que le nombre
de fois qu’il se relève habituellement. Ces billets lui donneront le droit de se
relever brièvement une fois qu’il aura été mis au lit pour accomplir quelque
chose qu’il aura oublié. Une fois la provision écoulée, il ne pourra plus se
prévaloir de cet avantage pour le reste de la nuit. Les billets peuvent être de
l’argent de Monopoly, une ancienne carte de crédit sur laquelle vous
inscrivez le nombre de «droits de passage» qui lui sont accordés ou,
simplement, des cartons que vous fabriquez spécialement pour l’occasion.
Offrez-lui, par exemple, trois billets par nuit, chacun lui accordant le
privilège de votre présence pour une raison ou pour une autre. Ainsi, au lieu
de se relever quatre fois, la cadence diminuera vraisemblablement à deux
ou trois. Éventuellement, vous pourrez diminuer le nombre de billets, en le
félicitant toujours de façon à l’amener à développer une plus grande
maîtrise de lui-même. Au cas où il aurait un besoin réel, le jeune conservera
toujours au moins un billet «en banque». Il est possible que vous ne
parveniez pas à aller en deçà de cette quantité, mais c’est quand même
mieux que les interminables va-et-vient auxquels il s’était habitué.
Mot d’enfant
«Quand je vais faire dodo, je n’ai même pas peur du grand méchant
loup. Il ne peut pas être dans ma chambre, parce qu’il est bien trop
gros pour se cacher sous mon lit!»

Jean-Raphaël, 3 ans

Pour diminuer la nervosité associée aux


examens scolaires
Pour atténuer les effets de la nervosité de votre enfant à l’égard des
examens scolaires, vous pouvez lui écrire un petit mot ou lui faire un dessin
que vous pourrez glisser dans ses poches ou dans son sac d’école. Vous
pouvez également lui offrir un objet transitionnel (bijou, vêtement, crayon)
qui vous appartient. Ainsi sentira-t-il votre soutien et votre affection tout au
long de la journée.

Pratiquer la chrono-stratégie
Qu’est-ce que la chrono-stratégie? C’est une stratégie reliée au temps.
Lorsque votre enfant ne veut pas faire une tâche ou laisser l’ordinateur, ou
bien qu’il manque de concentration quand il fait ses devoirs, appliquez cette
méthode. Il s’agit de négocier un laps de temps que votre enfant sera prêt à
accepter sans broncher. Au lieu de complètement abandonner votre requête,
donnez-lui trois minutes de plus pour jouer sur l’ordi avant de le fermer, ou
quatre minutes de bonne concentration avant de fermer ses cahiers, ou cinq
bonnes minutes de rangement avant de pouvoir aller jouer dehors. Ce petit
plus l’amènera à développer de plus en plus de persévérance et deviendra
une source de fierté. Il faut respecter les délais que vous annoncez,
toutefois. Parlez-lui de cette chrono-stratégie, et il l’appliquera peut-être lui-
même pour s’automotiver.
Pour vous préparer à un voyage en famille
Les vacances en famille sont des moments dont les enfants se souviennent
toute leur vie. Il importe donc de se préparer pour que ces jours précieux
s’inscrivent parmi les bons souvenirs. Je vous invite à faire l’exercice qui
suit. Envoyez d’abord un mémo à tous les intéressés pour qu’ils se
présentent à une réunion familiale intitulée «Préparation psychologique à
notre voyage». Arrivez avec un jeu de cartes*. Demandez aux membres de
votre famille quelles seraient les grandes qualités d’un voyageur (la
patience, le contrôle de sa colère, la souplesse, la curiosité, l’humour…),
puis amenez-les à se choisir des cartes pour représenter leur maîtrise de ces
caractéristiques. Un as signifierait une très grande force dans une qualité
particulière, alors qu’un deux indiquerait une grande difficulté à la
maîtriser. Notez que le parent doit également choisir les cartes qui le
représentent. Compte tenu du fait que ce genre de projet familial implique
nécessairement des ratés, prévoyez ensemble un nombre de «droits à
l’erreur» à accorder à chacun (surtout à ceux qui ont choisi une carte en bas
de six ou sept pour se représenter). Ce petit exercice amènera vos voyageurs
à devenir plus conscients des attitudes gagnantes à adopter pendant les
vacances et favorisera une plus grande collaboration de la part de chacun.
Au retour, vous pourrez vérifier si vos «joueurs» ont amélioré leur main
pendant le voyage.

Pour impliquer toute la maisonnée dans les


tâches ménagères
Lynn Lott et Riki Intner ont pensé à un moyen fort utile pour transformer
les interminables tâches ménagères en plaisir pour toute la famille. Vous
devez disposer dans un sac des bouts de papier sur lesquels sont inscrites
toutes les corvées pouvant être réalisées par vos enfants. Incluez-y aussi des
devoirs amusants, comme imiter un pingouin, danser la claquette, etc. Au
moment que vous jugez opportun, chacun doit piger trois papiers et réaliser
ses mandats, un par un, pendant le délai inscrit sur les billets. Vous verrez
bientôt vos petits vous demander de sortir votre sac.
* Cette technique est tirée de mon livre intitulé Techniques d’impact en psychothérapie, relation
d’aide et santé mentale, Éditions Québec-Livres, 2014.
Les stratégies doivent évoluer avec l’âge des enfants. Pendant la tendre
enfance, il est normal et sain d’offrir à votre petit un encadrement strict, une
surveillance étroite et une indépendance limitée. Mais votre devoir est de
l’amener à développer peu à peu son autonomie et sa connaissance de lui-
même.

Voici quelques méthodes qui, sans enseigner le comportement adéquat,


permettent d’éliminer certains comportements jugés inadéquats. Dans tous
les cas, la règle d’or est la suivante: ce que vous renforcerez se maintiendra
et se développera, et ce que vous n’encouragerez pas disparaîtra. Par
ailleurs, retenez que les renforcements positifs, c’est-à-dire ceux qui offrent
quelque chose à l’enfant pour le récompenser, sont toujours plus efficaces
que les renforcements négatifs, qui consistent à lui retirer un privilège.

Ne faites pas que l’entendre, écoutez-le


Habituellement, l’enfant manifeste des comportements pour que vous
l’écoutiez. À partir du moment où il sent que vous l’avez compris (notez
que les adultes réagissent aussi de cette façon), il cesse de répéter la même
chose. Il n’a plus besoin de le faire, son message a été reçu. Soyez attentif à
ce qu’il essaie de vous communiquer par ses réactions; vous perdrez ainsi
moins d’énergie.

Définissez clairement vos limites


Soyez clair et n’oubliez pas le regard et le ton de voix désapprobateurs.
Nancy Samalin affirme à juste titre que plusieurs parents sont victimes du
«piège du bonheur», c’est-à-dire qu’ils font tout pour ne pas déplaire à leur
enfant. Ce piège est encore plus présent chez les parents dont l’enfant est né
prématurément, a été gravement malade, victime d’un accident, d’un
traumatisme psychologique ou, encore, dans les cas d’adoption. Il est
inévitable que les restrictions que vous imposez à votre enfant ne
provoquent pas d’euphorie. Vous ne vous attendez quand même pas à ce
que votre fils vous remercie ou vous louange quand vous l’obligez à sortir
les poubelles! Le plus tôt vous ferez le deuil de toujours plaire à votre
enfant, le plus facilement vous pourrez l’aider en lui imposant les limites
nécessaires à sa tranquillité d’esprit et à son épanouissement personnel.
Un petit truc en passant: demandez-lui de vous redire les consignes une fois
que vous les avez énoncées. Cela vous évitera de les répéter plusieurs fois
et vous serez assuré qu’il vous aura compris. Une fois que vous avez défini
vos limites, gardez-vous de faire des remontrances. En d’autres termes, pas
de «Tu vois ce que tu as fait? À cause de toi, j’ai été obligé de…» Évitez
ces remarques aussi nuisibles que superflues. Votre silence deviendra une
marque de respect envers lui et un indice de maîtrise de vous-même. Vous
en retirerez une grande satisfaction personnelle… et votre enfant aussi.
Tenez-vous-en aux conséquences préalablement déterminées.

Tirez parti des conséquences naturelles du


comportement de l’enfant
Les conséquences naturelles sont celles qui surviennent spontanément
lorsqu’on ne s’interpose pas. En tirer parti constitue l’une des méthodes les
plus efficaces, mais, malheureusement, l’une des moins populaires. Elle est
pourtant simple: vous n’intervenez pas. Si votre fils se lève en retard et
manque son autobus, il aura lui-même à s’expliquer auprès de son
professeur. Quand votre enfant malmènera le chat, il se fera griffer, et ce
sera probablement la dernière fois qu’il le fera. Lorsqu’il abîmera ses
jouets, il devra s’en passer.
À moins que la sécurité de l’enfant ne soit en danger, expliquez-lui que
vous n’interviendrez pas et qu’il aura à assumer les conséquences de ses
gestes. Ses deux ou trois retards à l’école exigeront de la patience de votre
part et votre philosophie sera mise à rude épreuve, mais ils auront pour effet
une plus grande responsabilisation de votre enfant dans l’avenir. Si vous
observez bien, vous constaterez que cette stratégie vaut vraiment le coup.

Servez-vous des conséquences logiques


Les conséquences logiques sont celles qui ont un lien direct avec le
comportement à éliminer. Par exemple, l’enfant ne ramasse pas ses jouets:
le parent peut les lui confisquer pour quelques heures. Ou encore, la petite
brise délibérément sa balançoire: on peut lui interdire de l’utiliser pendant
deux jours.

Ignorez-le complètement
On commet souvent l’erreur d’accorder trop d’égards aux manifestations
impétueuses de l’enfant. De ce fait, il comprend qu’il peut recevoir de
l’attention en agissant de la sorte. Une fois que vous avez dit votre dernier
mot, si l’enfant continue à contester, ignorez-le, mais ignorez-le
complètement. S’il crie ou pleure, ne lui accordez aucun intérêt. Comme
vous ne réagirez pas à ses crises, il n’y verra plus de gains et cessera ses
comportements. Évidemment, la sécurité de l’enfant ne doit jamais être
compromise.
Faites appel aux conséquences indirectes
Vous pouvez retirer à l’enfant un privilège qui n’est pas directement relié au
comportement à corriger. Par exemple: l’enfant ne respecte pas les
consignes préétablies et crie pendant le souper chez grand-maman. Plutôt
que de réagir par des commentaires insolites du genre: «Je ne t’emmènerai
plus jamais chez grand-maman», il serait plus gagnant d’utiliser cette
formulation: «Tu te souviens de notre entente: je devrai t’enlever tes Lego
demain en matinée parce que tu ne l’as pas respectée», et vous appliquez la
règle, mais sans ajouter de blâme. Les conséquences indirectes sont surtout
utiles lorsqu’il n’est pas possible de punir l’enfant sur le coup ou lorsque les
conséquences directes sont impossibles à appliquer.

Utilisez le coin de la mauvaise humeur


Un bijou, cette technique! Mais attention: le coin de la mauvaise humeur
n’est pas un lieu de punition, il s’agit plutôt d’un endroit où il est correct de
suivre les caprices de son tempérament. Prenez soin de choisir un
emplacement sûr, bien éclairé et à l’abri des distractions de la maisonnée
(jeu, animal domestique, télévision). En général, le coin près de la porte
d’entrée représente le lieu le plus indiqué. Il permet aussi aux parents de
poursuivre leurs activités dans les autres pièces de la maison sans être
dérangés. À propos, évitez sa chambre à coucher parce que certains enfants
développent par la suite des problèmes au moment d’aller dormir. Il semble
que ceux-ci associent alors leur chambre à la mauvaise humeur, ce qui ne
représente pas la situation idéale pour rejoindre les bras de Morphée!
Avant de mettre la technique à exécution, expliquez-lui que, dorénavant,
lorsqu’il sera en colère, il devra aller dans le coin de la mauvaise humeur,
puisque le reste de l’espace de la maison est réservé à la bonne humeur. Ne
tenez pas pour acquis qu’il s’y rendra de bon gré les premières fois. Dans
ces cas, tenez-le fermement et répétez-lui avec le plus grand calme possible
qu’il doit y aller puisqu’il est de mauvaise humeur. Si, vraiment, il résiste,
appliquez la règle des conséquences indirectes: «Si tu ne veux pas respecter
notre entente, alors dans ce cas je vais devoir te retirer ton jeu pendant x
heures.» Comptez jusqu’à cinq et, s’il s’abstient toujours d’aller à l’endroit
prévu, appliquez la sanction que vous avez annoncée. Cela ne signifie pas
qu’il arrêtera de crier, mais il réalisera éventuellement qu’il vaut mieux se
conformer à la règle plutôt que de devoir assumer les conséquences de son
infraction. Une fois que la question est tranchée, ignorez-le complètement,
sauf s’il y a un danger potentiel. Pour ce qui est de la durée de sa réflexion,
elle varie d’un enfant à un autre. Habituellement, de 3 à 15 minutes
conviennent. Récupérez cet épisode en lui demandant s’il a pensé à ce qu’il
fera de différent la prochaine fois. Le coin de la mauvaise humeur peut déjà
être implanté vers l’âge de 11-12 mois. Évidemment, plus il grandira, plus il
se dirigera vers sa chambre lorsqu’il aura besoin de réfléchir.

Voici quelques RECOMMANDATIONS


reliées à l’application des techniques pour
faire cesser un mauvais comportement
Appliquez la punition le plus rapidement possible après avoir observé le
comportement à corriger.

Punissez seulement lorsque vous êtes en maîtrise de vous-même. Vous vous assurez
ainsi de lui donner un modèle de maturité saine, indispensable à son apprentissage. Par
ailleurs, cela vous évite de tenir des propos exagérés du genre: «Je ne te donnerai plus
jamais rien» ou «Je ne t’inviterai plus jamais au restaurant». Vous savez très bien que
c’est faux, et l’enfant le sait aussi.

Utilisez le moins de mots possible pour éviter de vous perdre dans des blâmes
inutiles. Par exemple, ne dites pas à votre jeune qui arrive à vélo avec une heure de
retard: «Je t’avais prévenu. Maintenant, tu ne pourras plus prendre ton vélo pour les
sept prochaines journées. Quand tu seras assez responsable pour bien te tenir, ces
situations-là n’arriveront plus. En attendant, je ne peux vraiment pas te faire confiance
et bla-bla-bla…» Dites simplement: «Ton vélo est confisqué pour une semaine.» De
cette manière, il sent que la réponse est ferme, que le parent est maître de lui-même et
qu’il est respecté, malgré le verdict.

Parlez de son comportement et non de lui. Évitez de traduire vos pensées par des:
«Tu n’es qu’un irresponsable» ou «Tu n’es qu’un bon à rien». Il est beaucoup plus
efficace de lui dire: «Tu n’as pas tenu tes engagements» ou bien «Tu as commis une
erreur». Ainsi, l’enfant comprend que ce n’est pas lui qui n’est pas correct, mais bien
le geste qu’il a posé. Comprenant qu’il lui est impossible de se changer, les
formulations qui l’attaquent le plongent dans un gouffre de désespoir. Dans le
deuxième scénario, vous lui demandez de modifier son comportement, chose qu’il
peut accomplir. Vous partez donc gagnant, de cette façon.

Refusez d’argumenter. Utilisez plutôt la technique du «Un, deux, pénalité». Par


exemple:
Maman: «Je regrette, je ne peux pas te le permettre.»
Fils: «Mais, maman!»
Maman: «Je regrette, je ne peux pas te le permettre 1.»
Fils: «Mais pourquoi? Tous mes amis y vont!»
Maman: «Je regrette, je ne peux pas te le permettre 2.»
Fils: «Ah! Tu ne comprends jamais rien!»

Et il s’en va dans sa chambre. En général, comme il est entendu à l’avance qu’à la


troisième fois, il recevra une pénalité (lui retirer un jeu ou des permissions), il
s’arrange pour l’éviter. Vous pouvez utiliser cet outil pour le dodo, les devoirs, la
douche, etc.
N’en rajoutez pas après avoir appliqué une punition.

Chaque fois que c’est possible, prenez du recul pour trouver une conséquence
adéquate.

N’utilisez jamais la privation de nourriture (sauf de bonbons) ni le retrait de votre


amour ou de votre acceptation inconditionnelle comme moyens de le punir.

Intervenez sur un seul comportement à la fois.

Plus l’enfant est jeune, plus les punitions doivent être de courte durée et de peu
d’importance, et plus elles doivent être administrées rapidement après que le
comportement à corriger s’est manifesté.

Quoi qu’il arrive, ÉVITEZ ABSOLUMENT de frapper


l’enfant
Il arrive que certains parents frappent leur enfant en pensant que
«c’est la seule manière de lui faire comprendre le bon sens». Mais que
comprend-il exactement? Il enregistre que, quand on est en colère, on
frappe, et un plus petit que soi. Qui plus est, il peut en venir à se
méfier de ses parents. Les études démontrent que les enfants qui sont
frappés ne deviennent pas plus obéissants, mais plus hypocrites et
plus sournois: ils apprennent à ne pas se faire prendre! L’enfant battu
grandit avec un degré élevé d’agitation et de nervosité qui lui nuit
dans ses apprentissages scolaires et dans ses relations sociales. Après
avoir frappé l’enfant, le parent se sent mal, il se sent coupable. Cette
culpabilité le poursuivra d’ailleurs bien au-delà de l’enfance et de
l’adolescence du jeune. Ce dernier grandira et deviendra adulte, et le
parent récoltera alors ce qu’il aura semé. Il n’existe aucune raison
valable de frapper un enfant, absolument aucune. Si vous avez de la
difficulté à vous en empêcher, consultez avant qu’il ne soit trop tard.
Vous avez besoin d’aide. Le fait pour un parent d’avoir recours à ce
moyen traduit souvent une ignorance des autres techniques éducatives
et un manque de contrôle de lui-même.
«Faire du 24 heures sur 24»
Le métier de parent est déjà suffisamment difficile sans qu’il soit nécessaire
de travailler 24 heures sur 24. Choisissez vos batailles. Si vous êtes fatigué,
reportez simplement à plus tard l’éducation de votre enfant. Il vaut mieux
vous taire et laisser les jouets traîner dans sa chambre que de gronder et de
dire des paroles que vous regretterez. Sachez faire preuve de souplesse et
respectez certaines «heures de fermeture», en ne sacrifiant toutefois rien à
la sécurité de l’enfant.

Lui signaler ses erreurs en public


Qui ne se sent pas humilié de se faire réprimander devant tout le monde?
L’âge et la taille de l’enfant ne sont pas des raisons valables pour le traiter
comme une demi-personne. Prenez ses désirs et ses opinions en
considération.

Donner la priorité au PARAÎTRE plutôt qu’à


votre enfant
Il peut arriver, en tant que parent, que vous ayez un peu honte des réactions
de votre jeune (quand il crie dans un magasin, brise le jouet d’un autre
enfant, oublie de dire merci ou refuse de mettre son habit neuf au profit de
son vieux pantalon alors que vous êtes invités chez des amis, etc.).
Cependant, gardez en tête que lui démontrer qu’il est plus important à vos
yeux que l’opinion des autres est un cadeau inestimable pour son
apprentissage. En développant cette attitude avec lui, il apprendra à grandir
en étant lui-même et non en devenant ce que les autres attendent de lui.
Voilà du même coup une leçon de vie pour les autres parents qui vous
voient agir.

On ne réalise pas à quel point il est extraordinaire qu’en composant


un chiffre plutôt qu’un autre sur un clavier de téléphone, peu importe
où on se trouve dans le monde et où on appelle, les ondes générées,
tout à fait invisibles, s’activent et atteignent un objectif spécifique
parmi des centaines de milliards d’ondes générées simultanément et
de façon presque instantanée. D’autres ondes invisibles sont
également en circulation et vous atteignent, VOUS, précisément:
celles de vos passions et de votre mission. Voici une invitation à
retrouver ce qui vous rejoint le plus – qu’est-ce qui vous fait vibrer,
vous enthousiasme, vous interpelle? Qu’est-ce qui vous stimule et
vous apporte un grand bienêtre quand vous y répondez? Tout comme
chaque numéro de téléphone fait un lien avec une personne en
particulier, votre mission est unique – vos passions vous sont
spécifiques. En tant que parent, surtout avec de jeunes enfants, on se
sent parfois coupable de prendre du temps pour soi ou de nourrir sa
passion. Sachez que ce temps est précisément celui qui vous permet de
refaire le plein et de vous rendre encore plus apte à exercer votre rôle
de parent. «Appelez» cette énergie en planifiant votre temps de
manière à faire de la place à vos passions dans votre vie; ce sera une
merveilleuse façon de recharger vos batteries!
Récompenser accidentellement un mauvais
comportement
Certains enfants apprennent rapidement que certains de leurs
comportements leur apportent l’attention du parent. Si votre plus jeune se
dispute avec son grand frère et reçoit toujours l’approbation de ses parents,
il apprendra qu’il a le pouvoir de faire punir son aîné et utilisera ce
comportement de plus en plus fréquemment. N’oubliez pas: tout ce qui est
renforcé ou récompensé va se développer. Auriez-vous par hasard
récompensé accidentellement un comportement malsain chez votre enfant?

Dire ce que vous ne voulez pas qu’il fasse


plutôt que ce que vous voulez qu’il manifeste
Ne vous contentez pas de dire à votre enfant ce que vous ne voulez pas qu’il
fasse: «Je t’interdis de jeter ton verre par terre.» Enseignez-lui ce que vous
voudriez qu’il fasse: «Dis-moi plutôt: “Maman, je n’ai plus soif.”»

Donner le mauvais exemple


J’ai lu quelque part l’histoire de la mère qui emmène sa fille voir Gandhi
pour qu’il l’aide à cesser de manger autant de sucre. Gandhi lui répond
simplement: «Revenez dans deux semaines.» Au moment convenu, les deux
se présentent de nouveau et Gandhi dit à l’enfant: «Arrête de manger autant
de sucre.» La mère, un peu surprise de cette intervention, le questionne sur
la raison du délai de deux semaines. Il lui répond qu’il représente le temps
dont il a eu besoin pour se défaire lui-même de cette habitude. En d’autres
termes, vous ne pouvez demander à votre enfant de réussir ce que vous-
même ne parvenez pas à faire.
Faire une mauvaise évaluation de votre enfant
La majorité des parents ont tendance à surévaluer leur petit, ce qui porte
l’enfant à refuser de reconnaître ses erreurs. Cette réaction bien normale
doit toutefois être surveillée pour éviter de nuire à son sens des
responsabilités. Pour vous aider à développer une vision plus objective de
votre jeune, répondez aux questions suivantes: Répétez-vous plus de deux à
trois fois vos demandes? Camouflez-vous ses erreurs? Avez-vous de la
difficulté à avoir du répit pendant qu’il est là? Les autres semblent-ils irrités
par votre enfant? Vous est-il difficile de lui refuser ses demandes? Si oui,
vous devez augmenter votre niveau de discipline et lui fixer des limites plus
strictes. Cet encadrement l’aidera à se concentrer, à demeurer plus calme et
à être davantage apprécié des autres.
Parler de soi au lieu de parler de l’enfant
Votre enfant n’a tout simplement pas la capacité de comprendre ce que vous
vivez ni de se mettre à votre place. Il est donc superflu de lui dire: «Maman
est fatiguée ce soir, peux-tu comprendre ça?» La réponse est NON. Parlez-
lui plutôt de ce qu’il vit: «Ça ne te tente pas d’aller prendre ton bain, n’est-
ce pas? C’est sûr, c’est bien plus plaisant de continuer à jouer. Je
comprends, mon garçon. Quel jeu voudrais-tu apporter pour jouer dans le
bain?» Cette stratégie vous évitera de perdre de l’énergie, surtout dans ces
moments où vous en avez le plus besoin.

Dire des choses qui dépassent votre pensée,


sous le coup de la colère
Évitez de prendre des décisions pendant vos périodes de colère. Respirez,
retirez-vous, au besoin, et établissez des sanctions réalistes que vous serez
capable de faire respecter.

Prendre la défense du plus jeune


Ne tenez pas constamment le plus vieux responsable des problèmes du plus
jeune. Ce dernier apprendra que tout lui est permis et développera des
stratégies pour amener les autres à être accusés à sa place.

Utiliser une même méthode en espérant


obtenir des résultats différents
Si vous oubliez toujours la levure dans vos gâteaux, croyez-vous qu’ils
finiront par lever? Bien sûr que non! Alors, pourquoi continueriez-vous à
espérer que la répétition invariable d’un même type d’intervention auprès
de votre jeune provoquera des résultats différents? Il faut changer de
moyens si vous voulez obtenir des réactions différentes.
Trop parler
Chaque fois que vous réprimandez votre enfant, appliquez la règle du mot
unique ou limitez-vous à 10 mots. Cela devrait suffire pour que vous lui
transmettiez votre message, sans tomber dans le dénigrement.

«L’enfance, c’est l’envers de la vieillesse: c’est ne rien savoir et


pouvoir tout faire.» [Robert Lalonde]
•••
«En tout domaine, le génie de l’enfance est de découvrir l’essentiel
sans connaître le nom qu’il porte.» [Gilbert Cesbron]
Vous n’êtes pas sans savoir que les diagnostics d’hyperactivité ont
augmenté en flèche depuis les deux dernières décennies. Tant les
institutions d’enseignement que les familles sont devenues totalement
intolérantes à l’endroit des enfants agités. Il ne faudrait pas perdre de vue
que, dans quelques années, ces enfants seront les individus qui constitueront
notre société. Il serait important de nous questionner sur la pertinence de
nos réactions à leur égard et de nous défaire de notre myopie de l’avenir.
Pour l’instant, personne n’a de réponse définitive quant aux causes de ce
problème. Mais voici quand même cinq pistes qui pourraient expliquer ces
comportements d’agitation.

Hyperréceptivité?
Il est démontré que plusieurs enfants agités possèdent des canaux sensoriels
hyperréceptifs, c’est-à-dire que tout ce qu’ils entendent, ce qu’ils voient, ce
qu’ils ressentent, ce qu’ils goûtent, ce qu’ils sentent est amplifié par rapport
à la majorité des autres enfants. L’intégration de cette énorme quantité
d’informations nécessite un degré d’activité cérébrale très élevé qui peut
entraîner de l’agitation. La même réaction est visible également chez un
adulte qui traverse une période d’activité cérébrale intense, qu’elle soit
reliée à sa vie professionnelle ou à autre chose.
Au lieu de qualifier ces enfants d’«hyperactifs», ce qui fait référence à la
conséquence du problème, conséquence qui irrite et dérange d’ailleurs
beaucoup de monde, ne serait-il pas préférable de les appeler
«hyperréceptifs», pour revenir à une des sources probables du problème, et
ainsi éduquer les gens sur la meilleure manière de se comporter avec eux?
Le terme «hyperréceptif» pourrait même susciter une certaine envie du fait
que ces enfants ont accès à la vie en IMAX, en Dolby, en high-tech! Ceux
et celles qui ont à interagir avec l’hyperréceptif comprendraient,
simplement par cette dénomination, que pour diminuer l’agitation de
l’enfant, il faut réduire les informations multisensorielles qui l’entourent.
Se fondant sur cette compréhension étiologique du problème, un professeur
avait proposé à l’un de ses élèves hyperréceptifs d’apporter de chez lui un
objet de son choix pour l’aider à faire son examen du lendemain. Le jeune
s’est présenté en classe avec une grande couverture qu’il a mise sur sa tête
dès le début du test, intuitivement, pour s’aider à se couper des stimulations
environnantes. Ce jour-là, il a terminé parmi les premiers et a obtenu un
résultat de loin supérieur aux précédents… et ce n’est pas parce qu’il avait
triché!
Plusieurs écoles ont adopté ce genre de traitement pour aider ces enfants.
Elles ont construit des petits cubicules dans les classes pour permettre aux
hyperréceptifs d’aller retrouver un peu de calme «cérébral», du fait que les
stimuli sensoriels y sont amoindris. Les parents auraient intérêt à reproduire
cette stratégie à la maison, en collant simplement du ruban adhésif au
plancher autour de la chaise de travail de l’enfant, comme pour délimiter
son territoire, ou même en ayant en permanence un coin dans la maison où
les informations multisensorielles sont réduites au minimum, pour lui
permettre de s’y ressourcer au besoin.
Un mode de vie trop rapide
Pensez à l’agitation constante de la vie en ce début de XXIe siècle. Les
deux parents travaillent, l’enfant passe de moins en moins de temps avec
eux, les familles se dissolvent, et les enfants se promènent entre maman,
papa et la gardienne. Ce n’est pas un reproche: autres temps, autres mœurs.
Mais comment ne pas voir de lien avec l’attitude des enfants? Parmi les
nourritures principales de l’enfant, il y a la sécurité et l’amour.
Indéniablement, celles-ci vont affecter positivement ses comportements en
général. Veillez à les lui offrir, cela vous évitera bien des soucis.
Trop d’exigences à combler
Savez-vous qu’on voit maintenant des enfants de 5 ou 6 ans en burnout?
Avant l’école, ils doivent s’exercer au violon, après, ce sont les cours de
langue seconde, puis la fin de semaine, les leçons de ski, sans compter les
devoirs et les tâches ménagères régulières qu’il ne faut pas délaisser. Nous
ne voulons pas que notre enfant en fasse moins que les autres, donc il doit
prendre le plus de cours possible, présenter l’image d’un enfant exemplaire
et cultivé, ce qui, soit dit en passant, est censé refléter la qualité des parents!
Les spécialistes sont unanimes: les enfants ont besoin de temps pour faire
jouer leur imagination, pour créer par eux-mêmes, pour inventer, surtout
entre 3 et 6 ans. Il en va de leur équilibre physique et psychologique. Qu’on
les laisse être des enfants, avec leur innocence et leur témérité, le peu de
temps que cet épisode dure! Les cours parascolaires ne devraient être offerts
que sur demande expresse de l’enfant.

Le besoin de limites strictes


Est-il juste de dire que, lorsque vous avez plusieurs choses qui vous
tracassent ou plusieurs tâches à effectuer, vous êtes plus stressé? C’est
habituellement le cas. C’est vrai aussi pour les enfants. Si vous ne leur
imposez pas de limites suffisamment claires, stables et strictes, ils sentent
que tout leur est permis et ils commencent à essayer toutes les options
possibles. Quand on leur laisse trop de liberté, les enfants en bas âge et
même les pré-adolescents ont tendance à imaginer des scénarios de plus en
plus malsains. Pourquoi? Justement pour vous obliger à leur donner des
cadres fermes, qui sont pour eux synonymes d’amour et de sécurité.
Par ailleurs, si vous modifiez vos consignes au gré de vos humeurs ou si
chacun des parents défait les règles de l’autre, le jeune comprend qu’il peut
toujours s’en tirer et devient de plus en plus désorienté, il continue son
errance, cherchant désespérément les frontières qui limiteraient ce qu’il
peut faire. Donc, soyez clair, stable et, de grâce, pour le bien de vos enfants,
définissez des limites fermes, indispensables à leur développement mental,
psychologique et affectif.
Trouble neurologique
De la même manière que certains naissent avec une jambe plus longue que
l’autre ou avec les yeux de couleurs différentes, il n’est pas impossible que
certains enfants arrivent au monde avec un besoin à combler sur le plan
physiologique. Certains parents refusent l’option d’une médication ou
éprouvent un sentiment de honte devant cette solution. C’est malheureux!
En effet, si votre enfant en a réellement besoin (les spécialistes sont en
mesure de le déterminer), vous rendez sa vie plus «normale» en lui offrant
cette possibilité. Vraiment, c’est un cadeau à vous faire à tous les deux. À
lui, car vous lui permettez d’avoir accès à ses ressources intérieures et de
les utiliser. À vous, car cela peut vous aider à devenir le parent que vous
êtes capable de devenir. Élever un enfant est déjà une tâche titanesque.
Élever un enfant atteint d’un trouble déficitaire de l’attention avec ou sans
hyperactivité (TDAH) s’avère souvent une «mission impossible», si on
n’accepte pas de bénéficier de l’aide pharmacologique.

Un sujet qui déplace de l’air!


Au sujet du trouble déficitaire de l’attention avec ou sans
hyperactivité, je vous suggère le livre pour enfants Mon cerveau a
besoin de lunettes: Vivre avec l’hyperactivité, de la psychiatre Annick
Vincent. Ponctué de données instructives et de trucs efficaces, ce
journal imaginaire d’un enfant hyperactif permet aux jeunes, aux
parents et aux intervenants d’apprivoiser le TDAH.
Annick Vincent, Mon cerveau a besoin de lunettes:
Vivre avec l’hyperactivité, Les Éditions de l’Homme, 2017.

Voici maintenant quelques outils pour vous aider à composer avec le


problème de l’agitation excessive.
Faites attention à votre ton de voix lorsque
vous lui parlez
Savez-vous que votre ton de voix parle plus fort que votre discours? Vous
pouvez répéter cent fois la même consigne à votre enfant, mais si votre ton
trahit votre patience illimitée, il recommencera encore et encore, jusqu’à ce
que votre intonation lui signifie que vous en avez assez. Il ne s’agit pas de
devenir agressif ni de crier, particulièrement en présence d’un enfant agité,
mais bien d’être ferme, énergique et résolu avec lui.

Ne répétez pas plus de deux fois la même


demande
S’il n’obéit pas, signalez-lui de façon pacifique que, la prochaine fois, vous
devrez appliquer les mesures dont vous aurez préalablement discuté avec
lui lors d’un moment de calme, et appliquez ces conséquences. Référez-
vous à la section 3, «Des techniques pour faire cesser un mauvais
comportement».

Limitez les bruits environnants


Limitez minutieusement le niveau de décibels auquel le jeune est exposé.
Les bruits produisent des tensions internes très grandes qui sont souvent
sous-estimées.

Évitez autant que possible les jeux vidéo, et


sélectionnez les émissions ou les films qu’il
écoute
Les jeux vidéo sont renommés pour énerver les jeunes, allant jusqu’à
déclencher des crises d’épilepsie chez certains enfants porteurs de cette
maladie. Certaines émissions violentes, effrayantes ou agressantes
produisent également un stress important. Autant que possible, proscrivez
toute activité susceptible d’augmenter son niveau de stress.

Surveillez ses yeux


La programmation neurolinguistique nous a appris que la direction du
regard d’une personne, pendant qu’elle discute ou qu’elle écoute, traduit le
type de pensées qui circulent dans son cerveau. Lorsque ses yeux regardent
vers le haut, elle fait appel à son monde visuel, sur les côtés, à l’auditif, et
vers le bas, elle plonge dans ses discours intérieurs et dans le monde
kinesthésique. En observant le regard d’un enfant agité, on peut déduire que
le jeune ne vit pas vraiment l’instant présent, mais voyage continuellement
à travers ses souvenirs et ses monologues intérieurs alors qu’on lui adresse
la parole. S’il ne fixe pas vos yeux quand vous lui parlez, cela peut signifier
que son esprit est ailleurs et qu’il n’entend donc pas ce que vous lui dites.
Assurez-vous qu’il est entièrement là, c’est-à-dire que ses yeux fixent les
vôtres, avant de lui communiquer quoi que ce soit. Un petit exercice qu’il
peut apprécier est de lui offrir une image agréable et toute petite (pour
éviter que ses yeux ne bougent), dans laquelle il doit découvrir quelque
chose d’anormal (sans que ce soit nécessairement le cas). Vous le laissez
étudier la question aussi longtemps qu’il le peut. Ce simple exercice
l’aidera sur les plans moteur et neurologique à centrer son attention sur un
objet.

Entraînez-le à faire des exercices lents


Un jeu auquel les enfants aiment bien jouer, et qui s’avère particulièrement
bénéfique pour les enfants agités, est celui de la statue ou de l’imitation.
Dans un premier temps, l’enfant court le plus rapidement possible. Au
signal (cloche, son ou mot), l’enfant doit se transformer en statue ou imiter
un objet stationnaire, comme une table, une chaise, un tapis. Comme ces
objets sont sans mouvement et que la consigne consiste à demeurer le plus
immobile possible, vous l’obligez ainsi à rester calme et stable pendant
quelques minutes et, du même coup, à exercer sa concentration.
Diminuez le nombre d’amis qui lui tiennent
compagnie
Un seul ami à la fois serait suffisant. Plusieurs enfants augmentent le bruit
et le risque de conflits; les demandes qui sont alors faites à l’enfant
deviennent plus nombreuses, et l’excitation générale, plus élevée.

Ayez recours à une musique de fond calme et


douce
La musique nous berce tout entiers, nous guérit, nous transforme, du point
de vue de la musicothérapie. Essayez-le! Écoutez de la musique douce et
apaisante durant le repas du soir ou avant l’heure de son coucher. Vous
pouvez aussi choisir des bandes sonores sur lesquelles on peut entendre des
bruits de la nature. Pour vous assurer que votre enfant prête attention à ces
airs, demandez-lui de nommer les sons qu’il entend. L’exercice le forcera à
être plus à l’écoute et à laisser entrer la musique en lui.

Faites-lui faire ses devoirs seul


Encouragez-le à faire ses devoirs seul dans la mesure du possible: vous
diminuerez ainsi les facteurs de distraction, ce qui favorisera sa
concentration.

Aidez-le à parler moins vite


Notre façon de parler, le débit et la clarté de nos paroles sont des reflets
fidèles de notre fonctionnement psychique. À défaut d’agir directement sur
ses pensées, utilisez les manifestations du cerveau, c’est-à-dire le langage,
pour réduire la vitesse de ses raisonnements. S’il parle moins vite, il doit
penser moins vite et s’habituer à rester centré sur un thème à la fois. Pour
lui transmettre cette habitude, vous pouvez, d’une part, le faire répéter, et,
d’autre part, lui montrer l’exemple.

Utilisez les trucs inventés par d’autres enfants


vivant la même difficulté
Julien, 8 ans, dit que lorsqu’il sent qu’il devient trop énervé, il se croise les
bras et compte à rebours, de 20 jusqu’à 0. Magalie, 9 ans, affirme qu’elle
arrive à centrer son attention sur une chose en formant un cadre à l’aide de
ses index et de ses pouces, et en le dirigeant ensuite vers l’objet sur lequel
elle souhaite se concentrer.

Suggérez-lui des massages corporels, des


étirements ou des bâillements
Proposez-lui un massage. S’il refuse, enseignez-lui des techniques d’auto-
massage ou amenez-le à se détendre par des étirements et des bâillements.

Offrez-lui un instrument auquel il aura un


accès illimité
À la maison, trouvez un objet ou un instrument quelconque avec lequel
l’enfant pourra se défouler au besoin. Si vous avez une bicyclette sta-
tionnaire ou des appareils pour renforcer les avant-bras, ce sera parfait.
L’essentiel est qu’il soit clair, tant pour l’enfant que pour vous, qu’il peut
avoir accès à cet objet en tout temps.

Décodez ses émotions


Nommez ce que vous percevez et aidez-le à dire avec des mots ce qu’il
exprime par des gestes et des humeurs.
Récompensez ses comportements «calmes»
Comme nous l’avons déjà mentionné, tous les comportements qui sont
renforcés vont se développer, sinon ils disparaîtront graduellement.
Souvent, il peut arriver que, sans le vouloir, vous renforciez ses
comportements agités en leur accordant beaucoup d’attention, alors que
vous ignorez ses moments de calme, ce qui freine leur développement. Les
critères pour évaluer les réactions calmes d’un enfant agité ne doivent pas
être les mêmes que ceux que l’on utilise pour un autre enfant. Dès que votre
jeune agité est assis une minute (et parfois moins) à la table, sans bouger ni
parler, félicitez-le chaleureusement: «Oh! c’est super! Ça fait déjà un petit
bout de temps que tu es assis et tu n’as même pas bougé! Tu es resté bien
calme. Je trouve que tu deviens vraiment bon pour contrôler ta nervosité.»

Donnez-lui ses points d’attention avant qu’il


n’en manque
Démontrez-lui votre affection régulièrement et valorisez ce qu’il fait de
bien. John Gottman, un psychologue qui travaille en thérapie conjugale,
affirme que pour qu’une relation demeure saine, il faut cinq commentaires
positifs pour chaque remarque négative. Avez-vous pensé au nombre de
jugements négatifs et de paroles agressives qu’un enfant hyperréceptif
reçoit? N’attendez pas qu’il fasse quelque chose d’extraordinaire; respectez
la règle de Gottman en lui offrant le plus possible de marques d’affection
verbales ou physiques pour compenser toutes les agressions qu’il récolte.

Ayez une chaise qui représente le calme


Nous avons déjà parlé du coin de la mauvaise humeur. Pourquoi ne pas
instaurer aussi le coin du calme ou la chaise du calme? Mais, attention! Cet
endroit devra être utilisé uniquement à cet effet, sinon vous lui enlèverez
son pouvoir un peu «magique». Choisissez le lieu en fonction de son
isolement, de son ambiance inspirant le calme et, si possible, de son pouvoir
d’émerveillement; rendez-le confortable, douillet, feutré, en y ajoutant peut-
être une couverture, des coussins ou un toutou qu’il adore (mais ce dernier
devra toujours demeurer dans cet endroit).

Proposez-lui des boissons et des bains chauds


Mais il ne faut évidemment pas qu’ils soient brûlants! La chaleur détend,
c’est bien connu.

Diminuez les excitants alimentaires


Évitez de lui servir du thé, du café, des sucreries, des boissons gazeuses, de
la réglisse rouge et surtout de la réglisse noire. Sachez que la réglisse noire
a des pouvoirs excitants supérieurs à ceux du café. Si vous lui en donnez,
faites-le avec parcimonie.
Planifiez
Que ce soit pour les sorties, les examens, une fête ou même quelque chose
d’aussi banal que de regarder une émission, discutez à l’avance avec
l’enfant de la façon dont il pense se comporter. Ce dialogue lui permettra de
mieux se préparer et de davantage maîtriser la situation le moment venu. Si
vous attendez des visiteurs, si l’enfant se prépare à une sortie, si un
événement particulier est prévu à l’école, bref, si une situation quelconque
augmente son niveau d’agitation, aidez-le à devenir davantage conscient de
lui-même et de ce qui l’influence en en distinguant les circonstances: «As-
tu remarqué que, depuis que tu sais que ton ami s’en vient, tu es plus excité,
tu bouges plus et tu fais plus de bruit? Il faut faire attention pour bien
contrôler ta nervosité si tu veux te sentir fier de toi et que ton ami ait
beaucoup de plaisir à revenir.» Avec son aide, prévoyez aussi des pénalités
en cas d’échec.

Consultez un spécialiste si ces techniques ne


vous donnent pas de résultats satisfaisants
Assurez-vous d’avoir la pleine attention du professionnel qui s’occupera de
vous. Méfiez-vous des diagnostics établis en 15 minutes et immédiatement
suivis d’une prescription. N’hésitez pas à consulter un deuxième et même
un troisième spécialiste avant de prendre votre décision en ce qui concerne
la médication.
La colère, comme toutes les émotions, est une manifestation saine et
normale. Cependant, la façon dont elle est vécue ou exprimée peut parfois
engendrer des problèmes et, à ce titre, il est important d’aider les enfants à
mieux vivre cette émotion. Les crises de larmes, les colères déchaînées où
l’enfant crie et veut tout démolir, les bouderies qui n’en finissent plus
proviennent généralement de quatre sources possibles, selon Alfred Adler,
une autorité en psychologie.

QUATRE SOURCES DES ÉMOTIONS


INTENSES:

1. La soif de pouvoir
C’est le jeu qu’on appelle «Je-vais-te-montrer-qui-est-le-plus-
fort». L’enfant cherche à tenir tête au parent, lui désobéit
délibérément pour avoir le dernier mot ou vole pour être celui
qu’on ne domine pas. Mais il faut être deux, au moins, pour
jouer. Si le parent décide de ne pas participer, le jeu devient
beaucoup moins intéressant et la situation commence à
changer. L’antidote est simple: soyez à l’écoute de ce que
l’enfant vit intérieurement. Exemple: «Je sais que tu as fait cela
pour me manifester ton mécontentement par rapport à ce qui
s’est passé hier soir. Je suis désolée d’avoir à te refuser
certaines demandes.»
2. Le désir de vengeance
L’enfant veut punir son parent pour quelque chose que ce
dernier lui a fait. Il peut bouder, menacer, tenter de rendre le
parent jaloux en affirmant préférer l’autre. Si vous répondez
par la même attitude, en disant par exemple que vous aussi
vous lui préférez quelqu’un d’autre, vous le démolirez
complètement et vous lui apprendrez à devenir de plus en plus
blessant envers les autres. La meilleure façon de réagir est de
chercher à découvrir les sentiments qui se cachent derrière son
comportement. Ainsi, vous pouvez lui dire: «Tu es en colère
parce que maman a refusé de te laisser prendre ses choses,
n’est-ce pas? Je sais que c’est difficile pour toi. Moi aussi,
j’aurais beaucoup aimé pouvoir te les laisser!»

3. Le manque d’attention
Les adultes ont besoin d’un certain montant d’argent par jour
pour payer ce qui est nécessaire à leur survie. L’enfant, lui, a
besoin non pas de dollars, mais de «points d’attention», chaque
jour, pour vivre et se développer harmonieusement (remarquez
que cette règle s’applique aussi aux adultes). Les points
d’attention peuvent consister en un regard, une caresse, des
surprises, des mots tendres, des paroles valorisantes et
encourageantes, ou encore des activités que vous faites
ensemble. Si vous ne les lui accordez pas, il vous y obligera par
toutes sortes de moyens: des pleurs non justifiés, des disputes
avec le frère ou la sœur, des mauvais coups, des cris ou autres.
Bref, il inventera des stratégies bien à lui pour obtenir
l’attention qu’il lui faut.
La quantité de «points d’attention» dont l’enfant a besoin varie
en fonction de chacun, mais aussi selon les événements
quotidiens. Un échec, la maladie, les disputes viennent
augmenter la dose minimale, alors qu’un grand succès ou un
voyage réussi en famille peuvent la diminuer.
Un bon conseil: évitez de payer des intérêts en acquittant vos
«dettes d’attention» avant que la facture n’arrive!

4. L’abandon
Les passages à l’acte dans ce cas-ci se manifestent plutôt par
des gestes de désespoir. L’enfant abdique, s’isole, abandonne: il
ne croit plus qu’il peut réussir quoi que ce soit. On lui a trop
répété: «Ce que tu peux être maladroit, regarde ce que tu as
encore fait!» ou «Tu ne réussiras jamais rien!» ou «Laisse faire,
j’aime mieux le faire moi-même, toi, tu travailles trop mal…»
Tout ce qu’on dit est enregistré dans le système neurologique
de l’enfant. Veillez à y faire circuler des éléments sains et
positifs.

Stratégies pour aider votre enfant à gérer sa


colère et les émotions intenses
Faites des ententes préalables, lorsque c’est possible. Par exemple, si vous savez
qu’il ne voudra pas laisser son ami au moment où vous sonnerez l’heure du départ,
prévenez le coup en discutant avec lui. Ainsi lui donnerez-vous du pouvoir et le
préparerez-vous mentalement au départ de son ami.

Enseignez-lui à verbaliser ses états d’âme plutôt que de les manifester physiquement,
mais ce, uniquement lorsqu’il est en état de vous écouter. Comme le dit Jacques
Salomé: «Quand il y a le silence des mots se réveille alors la violence des maux.»

D’abord, en tant que parent, acceptez que votre enfant vive de la colère et qu’il soit
désagréable pendant cette période. Ne vous arrive-t-il pas, à vous aussi, de vivre des
moments d’irritation? Cela vous aide-t-il lorsque quelqu’un vous demande
agressivement de vous calmer? L’enfant n’est pas différent. Accordez-lui le droit de
réagir aux situations qu’il juge inacceptables.

Tirez profit de la Roue de la colère* ci-contre. Voyez avec votre jeune les différentes
possibilités de gestion de la colère et amenez-le à nommer celles qu’il a déjà
expérimentées. Mettez en évidence les avantages et les désavantages de chacune et, au
besoin, faites-lui appliquer les options adéquates en rapport avec différentes situations
qu’il a déjà rencontrées.

* Roue de la colère, Académie Impact.


Dessinez des petits bonshommes heureux et malheureux pour afficher sur le frigo.
Lorsque vous affichez un personnage heureux, c’est pour signifier à votre enfant que
la personne représentée (l’enfant ou le parent, dont vous pouvez inscrire le nom) est
disposée à communiquer, tandis que lorsque le personnage est malheureux, cela veut
dire qu’il vaut mieux ne pas parler ou ne pas adresser la parole à l’autre pendant ce
temps. Cette technique simple enseigne graduellement à l’enfant à mieux se connaître
et à mieux gérer sa colère. Mais attention, il en arrive parfois à manipuler lui-même les
cartons, y compris le vôtre, ce qui exige une bonne dose d’humilité de votre part.

Apprenez-lui à prendre de bonnes respirations, pour se calmer, avant de réagir. Il peut


aussi faire des exercices isométriques, c’est-à-dire tendre ses muscles en essayant de
toucher le plafond ou les murs, puis les relâcher. Évitez de l’inviter à frapper dans un
coussin ou un punching bag. L’enfant en déduit tôt ou tard qu’il faut frapper sur
quelque chose pour éliminer son émotion. Ce modèle s’avère souvent générateur de
violence inutile.

Lorsque votre enfant fait une crise, évitez de lui parler ou de lui accorder trop
d’attention. Quand il réalisera que son comportement ne vous fait pas réagir, il n’aura
d’autre choix que de le modifier. S’il brise un jouet ou quelque chose qu’il aime, ne le
remplacez pas, à moins que l’enfant ne travaille pour le mériter. Évidemment, le
travail à accomplir variera selon l’âge de l’enfant. Assurez-vous que vos exigences
sont adaptées aux capacités de votre jeune.

Utilisez le coin de la mauvaise humeur (voir à la page 66).

Faire face aux conflits avec ses amis


Écoutez sa description de la situation au complet avant de réagir. Au besoin, posez des
questions, notamment sur ses réactions et ses sentiments à propos du conflit. Cela lui
fournira déjà un bon modèle.

Évitez de blâmer uniquement l’un ou l’autre. Voyez la juste part de responsabilité de


votre jeune dans l’affaire. Apprenez-lui à s’excuser, lorsque nécessaire, en lui disant
que cette attitude représente une force, non une source d’humiliation.

Enseignez-lui une manière plus appropriée de faire face au problème et faites en sorte
qu’il s’exerce à pratiquer ces nouvelles stratégies pour qu’il puisse les maîtriser
(prenez tantôt son rôle et tantôt celui de la personne avec qui il a eu un conflit).

Sachant que votre enfant n’arrivera probablement pas à se comporter avec l’autre aussi
bien qu’il l’a fait avec vous dans le jeu de rôle, prévoyez ses résultats en fixant un
barème réaliste de réussite. Par exemple, reproduire 60% de ce qu’il a fait avec vous
pendant un jeu de rôle correspondra à un succès.

Dans la mesure du possible, n’intervenez pas à sa place, sauf si sa sécurité physique


ou psychologique est en jeu ou si le problème dépasse ses compétences.

En guise de prévention, enseignez-lui les trucs proposés précédemment pour dominer


sa colère.

Rappelez-vous: une erreur ne peut être annulée une fois qu’elle a été commise. Vous
ne pouvez que la corriger et prévenir les suivantes. Il ne sert à rien de blâmer, de
critiquer, de juger. Penser aux erreurs que vous avez faites dans votre vie vous aidera
certainement à réagir avec plus d’empathie à l’égard de votre jeune.
Vous connaissez l’expression 1 + 1 = 3? Elle est pourtant simple: un enfant
plus un autre enfant n’égalent pas deux enfants, mais bien trois, puisqu’il
faut compter l’interaction entre les deux! Ce troisième élément est d’ailleurs
le plus exigeant de tous ceux avec lesquels il faut composer. La rivalité
entre frères et sœurs est INÉVITABLE. Il existe quelques stratégies pour
intervenir efficacement dans ce genre de conflits, mais il vaut mieux faire le
deuil d’une entente parfaite entre vos enfants. L’acceptation des orages
périodiques peut même s’avérer le premier pas dans la bonne direction.
Habituellement, les bruyantes luttes de vos jeunes sont reliées à leur désir
d’obtenir votre attention et votre amour. Elles peuvent également refléter
leur manque d’habiletés dans les relations interpersonnelles, ce qui est tout
à fait normal; ces habiletés doivent s’apprendre au fil des années, et il vous
revient de les leur enseigner.
Certains parents tentent de diminuer la rivalité en offrant toujours
exactement le même traitement à chacun des enfants, que ce soit en cadeaux
ou en punitions. Hélas! Ce n’est pas la solution magique! Les études
démontrent qu’éliminer la diversité dans vos interventions auprès d’eux ne
fait qu’accentuer les problèmes: ils ne se sentent plus reconnus comme étant
uniques. N’hésitez donc pas à faire preuve de créativité pour les distinguer!

Quelques trucs faciles pour vous simplifier la


vie
Commencez par observer la nature de leurs conflits. Tenez un journal des causes et des
moments de leurs disputes. Vous pourrez ainsi leur faire part de vos réflexions et serez
en meilleure position pour trouver des solutions plus adéquates aux problèmes.

Au lieu de traiter les demandes du cadet par des «T’es trop petit» ou «T’es trop
jeune», ce qui le diminue, utilisez plutôt une formulation positive du genre: «Je parie
que tu as hâte d’avoir 10 ans, toi aussi.» Retenez aussi qu’il est normal de donner des
privilèges supplémentaires à l’aîné, sinon vous provoquerez inévitablement de la
contestation… bien légitime!

Employez un mot qui ne fait pas partie de leur vocabulaire pour les distraire. Par
exemple, alors que les deux se lancent toutes sortes de noms, vous pouvez intervenir
efficacement en leur disant: «Oh là là! Quelles pigaouettes!» Attendez-vous à ce que
les enfants vous regardent bizarrement, mais vous aurez réussi à détourner leur
attention.

Enseignez-leur une manière respectueuse de faire face à une situation et faites-les


s’exercer par des jeux de rôle.

Reconnaissez la difficulté de partager et abstenez-vous de donner leurs jouets à


d’autres enfants (sœur plus jeune, cousin, etc.) sans, à tout le moins, leur en demander
la permission. Comment vous sentiriez-vous si quelqu’un décidait de son propre chef
de vous enlever un objet que vous avez déjà tellement affectionné, sous prétexte que
vous ne l’utilisez plus?

Demandez-leur de trouver des solutions à leurs discordes habituelles. Vous pourriez


être surpris par la fertilité de leur imagination.

Pour les plus jeunes, ayez à portée de la main papier et crayons, et faites-leur dessiner
un vilain portrait de l’autre. Vous leur fournissez ainsi un exutoire à leur colère. Vous
pouvez récupérer le tout par l’humour, en leur disant que vous ignoriez que leur frère
pouvait avoir l’air aussi monstrueux.

S’il s’agit de tentatives pour obtenir de l’attention, prévenez leurs guerres en


établissant le «rituel du moment particulier». Offrez-leur une période de temps
variable (idéalement au moins 15 minutes par semaine) où chaque enfant est assuré de
vous avoir tout entier juste pour lui. Ce moment peut être utilisé à votre guise ou selon
le choix de l’enfant. Ainsi, lorsqu’une situation épineuse se présente, vous pouvez
toujours lui rappeler qu’à son moment particulier, il pourra tout vous dire au sujet de
ce qu’il vit. Cela suffit souvent à le calmer et à lui permettre d’attendre… ou d’oublier.

Totalement disponible!
Profitez pleinement des moments passés avec votre enfant en
éliminant toutes les autres distractions: fermez la sonnerie de votre
téléphone, apposez une note indiquant que vous êtes «occupés à être
ensemble» sur la porte de la pièce dans laquelle vous vous trouvez…
Vous passerez alors du temps de meilleure qualité et votre enfant
ressentira vraiment l’importance que ces moments ont pour vous.

Accordez-leur le droit de se disputer à condition d’aller dans le lieu réservé à cette fin:
dehors!

Jouez au journaliste et tentez de rédiger ou d’enregistrer tout ce qu’ils disent:


«Attendez, je n’arrive pas à tout noter. Pourrais-tu répéter ce que tu viens de dire?» ou
«Juste une minute, je t’enregistre». Cela suffit habituellement pour qu’ils se séparent
et que chacun retourne à ses occupations.

Prêtez attention à leur mécontentement et à leur colère, mais évitez de prendre parti,
comme ils le souhaiteraient. Ainsi les aiderez-vous à développer les outils de
communication nécessaires au maintien de relations harmonieuses avec les autres.

Évitez la question: «Qui a commencé?» Vous cherchez ainsi un gagnant et un perdant.


Le perdant s’assurera de gagner la prochaine fois. Dites plutôt: «Qu’est-ce qui ne va
pas?»

Utilisez la méthode du perroquet où vous répétez simplement, de façon neutre, les


arguments de chacun: «Charles, ta sœur a dit que tu l’avais bousculée.» «Catherine,
ton frère a dit que c’est toi qui avais commencé.» «Charles, Catherine dit que ce n’est
pas vrai.» Et ainsi de suite. De cette manière, ils réalisent que vous n’interviendrez pas
pour régler leur différend. De plus, cette technique vous permet de ne pas prendre parti
ni pour l’un ni pour l’autre tout en accordant aux deux une attention particulière. À la
longue, ils comprennent qu’il est inutile de compter sur vous pour résoudre leurs
conflits et ils sont forcés de développer des méthodes plus matures pour réussir à
s’entendre.

Aucune méthode ne fonctionne éternellement. Sachez être créatif!


Pour diminuer la rivalité à l’arrivée d’un
nouvel enfant
L’arrivée d’un nouveau venu dans la famille amène souvent les parents à
découvrir leurs propres compétences: ils cuisinent tout en berçant le petit
dernier, maman l’allaite en même temps qu’elle raconte une histoire à
l’aîné, bref, ils deviennent des «parents professionnels»! Mais le plus vieux
voit son temps d’antenne diminuer au profit de ce nouvel être qui, de
surcroît, reçoit toute l’admiration et les petites attentions délicates de
maman, de papa et des invités! En plus, on lui donne ses anciens jouets et
les vêtements qu’il ne porte plus, sans même lui demander son autorisation!
L’aîné se sent vraiment perdant dans cette histoire. Attendez-vous donc à ce
qu’il réagisse, parfois en régressant (l’enfant qui était propre revient aux
couches ou à la sucette temporairement) ou en se montrant agressif vis-à-vis
du bébé ou du parent. Alors, que faire?

Dites-lui souvent que vous l’aimez, même lorsqu’il réagit avec agressivité à l’égard du
bébé.

Préparez-le à la naissance du deuxième enfant. Amenez-le faire les emplettes pour le


matériel de bébé qui vous est nécessaire, demandez-lui son avis sur la décoration de la
chambre ou sur le nom à donner au nouveau-né, lisez ensemble sur le sujet…

Aidez-le à comprendre la distinction entre le sentiment de colère et sa manifestation.


C’est une chose d’être fâché contre quelqu’un, c’en est une autre de l’exprimer
physiquement. Enseignez-lui que seule l’expression verbale et respectueuse est tolérée
à la maison et donnez-lui des mots pour lui apprendre à s’exprimer. S’il utilise ces
mots, prenez soin d’être à son écoute, sinon il régressera à son ancienne méthode
(frapper) avec laquelle il est certain qu’il retiendra votre attention.

Valorisez ce qu’il réussit à réaliser par lui-même, parce que LUI est grand maintenant.
S’il ramasse ses jouets, fait pipi dans le pot, mange seul, indiquez-lui que bébé, LUI,
n’en serait pas capable parce qu’il est trop petit. Ne le forcez toutefois pas à
développer des comportements de «grand» trop rapidement; vous pourriez récolter
l’effet contraire.

Autant que possible, transférez les articles ayant appartenu à l’aîné dans la chambre du
bébé longtemps avant sa naissance. Cette manœuvre permettra à votre plus vieux de
s’y adapter.

Sortez vos photos et faites-lui observer qu’il n’y a pas si longtemps, il était un bébé lui
aussi, et qu’à ce titre, il exigeait les mêmes soins que ceux que vous accordez
actuellement au cadet. Évitez soigneusement les comparaisons.
Applaudissez toutes les preuves d’affection qu’il donne au plus jeune et assurez-lui
que bébé est bien chanceux d’avoir un frère comme lui.

Mot d’enfant
Gaëlle, 5 ans, entend ses parents parler anglais. Sachant que c’est leur
moyen de se dire des secrets, elle s’énerve: «Allez-vous arrêter de
parler en lettres attachées!»
Parmi les épreuves que les enfants ont parfois à affronter, la séparation et le
divorce des parents figurent souvent au sommet du palmarès. Nous ne
pouvons nier que plusieurs enfants ont été fortement perturbés par une telle
situation; par contre, il est évident que des disputes constantes sont plus
préjudiciables pour un jeune qu’un divorce à l’amiable. Malheureusement,
ce genre de ruptures empreintes de maturité et de complicité ne court pas
les rues!
Si, malgré toute l’aide que vous avez obtenue et les efforts que vous avez
déployés, le divorce représente la seule issue, voici quelques suggestions
pour atténuer la douleur de votre décision chez vos enfants.
Faites preuve de patience
Les réactions vives et parfois difficiles à vivre de certains enfants
s’expliquent premièrement par le fait qu’ils n’ont pas choisi cette situation,
mais doivent quand même la subir. Deuxièmement, la structure familiale
représente leur principale sécurité: lorsqu’elle s’écroule, la plupart ont
besoin de temps pour reconstruire une nouvelle base à leur sécurité
physique, mentale et émotive. Il s’agit d’une période d’inconfort souvent
plus difficile pour l’enfant que pour le parent. Notez tout de même que les
commentaires irrespectueux de l’enfant envers ses parents ne devraient pas
être tolérés sous prétexte qu’il souffre.

Évitez de prendre votre enfant pour votre


nouveau partenaire de vie
Plusieurs parents développent une véritable idylle avec leur jeune: ils
dorment ensemble dans le même lit, ils mangent toujours seuls tous les
deux. Il arrive aussi que le parent lui consacre tout son temps et son énergie.
L’enfant devient alors soit roi, soit infantilisé, soit totalement dépendant. À
la moindre petite liberté en célibataire de votre part, le jeune réagira
fortement, par des cauchemars, des crises de colère, un refus de s’alimenter
ou autres stratégies pour vous obliger à lui redonner ce que vous lui avez
appris à recevoir. Si par malheur un nouvel amoureux arrive dans le décor,
l’enfant vit alors le rejet une deuxième fois, mais plus difficilement encore
puisqu’il a l’impression d’être délaissé au profit d’un étranger ou d’une
étrangère. À la suite d’un divorce, il est donc essentiel de continuer la
même routine que d’habitude. Ne succombez pas au désir de répondre aux
demandes de symbiose de votre jeune pour atténuer votre culpabilité.

Amenez-le à s’exprimer
Faites-le s’exprimer autant que possible sur ce qu’il pense et sur ce qu’il
ressent; les enfants ont une «l ogique privée» très particulière, souvent
éloignée de ce qu’un adulte pourrait soupçonner. Je pense par exemple à un
enfant dont la mère nouvellement divorcée n’arrêtait pas de répéter: «Je ne
peux plus le sentir, je ne peux plus le sentir», en parlant bien évidemment
de son ex-conjoint. L’enfant croyait que sa mère avait divorcé parce que son
père sentait mauvais. Aussi se lavait-il compulsivement parce qu’il avait
peur de subir le même sort de la part de sa mère! Lorsque votre jeune ne
possède pas tous les mots – ou n’arrive pas à les trouver – pour exprimer
comment il se sent, offrez-lui d’utiliser l’échelle de 0 à 10 (libre à vous de
l’employer également et de créer ainsi un langage commun avec votre
enfant). Par exemple, 10 pourrait représenter un grand confort par rapport à
la séparation, alors que 0 symboliserait une période très pénible. La plupart
du temps, le jeune qui refuse de communiquer accepte à tout le moins de
donner un chiffre. Cela suffit parfois à l’aider à se sentir moins seul ou vous
donne une idée de son état à ce moment, ce qui peut vous guider dans vos
interventions auprès de lui.
Faites attention à vos réactions
Sachez que votre façon de réagir avant, pendant et après la rupture
enseignera à votre enfant comment traverser une période difficile. Que vous
choisissiez de vous isoler, de dénigrer l’autre, de ne penser qu’à vous en
vous évadant dans des sorties ou en prenant différentes substances, votre
attitude et vos stratégies de réaction seront enregistrées par votre jeune et
lui serviront de modèle pour faire face à ses propres épreuves présentes et
futures.

Reconnaissez que c’est douloureux


Reconnaissez que ce changement dans sa vie est pénible, qu’il ne l’a pas
choisi et qu’il est normal qu’il réagisse parfois par de la colère, de la peur et
de la peine.

Respectez son besoin de solitude


Le jeune choisit parfois de s’isoler; il traverse alors une phase de déprime
reliée à sa nouvelle adaptation. En soi, ce n’est pas nécessairement mauvais:
la déprime représente un mécanisme de défense dont une partie est saine;
elle amène l’individu hors du temps pour mieux pleurer sa peine et gérer les
nouveaux événements. Elle permet également à l’enfant de diminuer les
nouvelles entrées d’informations pour ainsi se consacrer à la digestion de
celles qu’il possède déjà. Dans ce cas, évitez de le harceler. Tendez-lui
simplement la perche en lui assurant que vous êtes disponible pour l’écouter
ou pour discuter s’il le souhaite. Il a aussi besoin de savoir que vous l’aimez
et que vous comprenez qu’il a besoin de se retirer un certain temps pour
mieux guérir sa peine. Lorsque cette période perdure, toutefois, sachez
détecter que votre jeune est peut-être en difficulté et qu’il a peut-être besoin
d’aide professionnelle.

Évitez d’accuser l’autre parent


Évitez à tout prix d’accuser l’autre parent ou de faire la liste de ses
comportements immatures qui ont entraîné la rupture. Je vous mets en
garde à l’avance: votre tentation augmentera avec l’adoption de cette
stratégie par votre ex-conjoint(e), mais les coûts en sont très élevés pour
votre enfant. Celui-ci risque d’adopter de façon permanente ce modèle de
dénigrement et de médisance et, plus encore, peut même développer un
profond malaise identitaire: puisqu’il est l’enfant de l’Autre, il a en lui une
partie de l’Autre, et si l’Autre est totalement mauvais, il y a donc une partie
de lui qui est très mauvaise aussi. D’un autre côté, jamais vous n’arriverez à
faire croire à un enfant que son père ou sa mère n’est pas aimable et
formidable. Même des adultes de 50 ans n’y parviennent pas, malgré des
preuves contraires souvent accablantes! Il n’est pas normal qu’un enfant se
sente déloyal simplement du fait qu’il aime ses deux parents.

Attention à la culpabilité
On me parle régulièrement du parent rejeté – parce que le divorce est très
souvent une décision unilatérale, prise par les femmes dans 75% des cas.
Celui des deux qui subit la décision tente parfois de se victimiser aux yeux
de l’enfant et dresse un portrait monstrueux de l’autre. Devant la déprime
de la victime, l’enfant développe beaucoup de colère vis-à-vis du parent qui
a pris la décision. Si votre jeune revient de sa visite chez votre ex-
conjoint(e) avec une attitude agressive, au lieu de répéter les mêmes erreurs
en critiquant à votre tour l’autre parent, utilisez plutôt le ton suivant: «Je
comprends que tu sois en colère contre moi si tu crois que le malheur de
papa (ou de maman) est de ma faute. Je sais aussi que tu as beaucoup de
peine pour ton père (ou ta mère). Je peux t’assurer que rien de tout cela
n’est de ta faute et que tous les deux, on t’aime beaucoup. Avec le temps, on
se rend souvent compte que rien n’arrive pour rien et que les difficultés
nous aident grandement à cheminer.» Même si votre jeune continue de
critiquer, répétez sans cesse ces paroles sur un ton de plus en plus doux.
Plusieurs enfants vivent aussi un sentiment de culpabilité relativement à la
déprime, à la colère ou au deuil du parent, et ils se sentent responsables.
Rassurez votre enfant à ce sujet, et ce, même s’il ne vous semble pas
éprouver de culpabilité; certains cachent bien leur jeu et évitent de partager
leur sentiment de peur d’être rejetés ou d’être «divorcés», eux aussi.

Faites confiance à son jugement


De la même manière que vous saviez très bien évaluer les tempéraments
respectifs de vos propres parents lorsque vous étiez jeune – et ce, peu
importe ce que chacun pouvait dire de l’autre –, votre enfant sait aussi
reconnaître vos forces et vos faiblesses, ainsi que celles de l’autre. Faites
confiance à son jugement, et dites-le-lui. Cette attitude sera beaucoup plus
productive que d’interminables justifications qui, de toute manière, ne
contribueraient qu’à embrouiller davantage votre jeune.

Voici les recommandations les plus fréquentes qui sont formulées par
les enfants expérimentés (ayant déjà connu le divorce de leurs
parents):
«Essayez de ne pas parler de l’autre en termes négatifs devant vos
enfants. Gardez vos problèmes entre vous.»
«Même si vous choisissez de vivre séparés, faites des efforts pour vous
entendre de sorte qu’à l’occasion, votre enfant puisse avoir ses deux
parents avec lui. Ça compte lors de moments importants dans la vie
d’un enfant.»
«Ce n’est pas juste quand maman dit que si j’aime papa, c’est que je
ne l’aime pas, ou quand elle dit que je devrais l’aimer plus que papa.»

Demeurez présent pour lui


Si vous n’avez pas obtenu la garde de votre enfant, demeurez présent par
des appels téléphoniques réguliers sans devenir harcelant et montrez votre
intérêt pour ses travaux scolaires et ses amis… L’enfant doit sentir que vous
l’aimez et que vous êtes toujours là, même si vous le voyez moins souvent.
Parallèlement, n’essayez pas de devenir le «bon» parent, celui qui offre
constamment des extras, des gâteries. Les enfants ont besoin de discipline,
de routine et de limites claires pour que leur épanouissement personnel et
affectif se développe de façon optimale.

Prenez du temps pour vous


Gardez du temps pour vous ressourcer, vous distraire et refaire le plein par
des activités ou des sorties nourrissantes. Vous serez ainsi mieux disposé à
faire face aux exigences de votre rôle.

Consultez si nécessaire
N’hésitez pas à consulter: si vous sentez que la situation vous échappe et
que vous n’arrivez plus à comprendre ni à rejoindre votre jeune, ou si vous
vous sentez envahi par la colère, la rage, voire la haine à l’endroit de votre
ex-partenaire, il est temps d’aller chercher de l’aide. En général, plus un
problème est traité rapidement, moins importants sont les dommages et plus
court est le traitement. Parfois, le fait de rencontrer un professionnel peut
aussi vous rassurer sur vos réactions mutuelles et traduire votre désir
sincère d’aider votre enfant, ce qui ne manquera pas de le toucher
profondément.
Maintenant que vous avez terminé la lecture de cet ouvrage, j’aimerais que
vous repensiez à l’analogie des blocs Lego dont je vous ai parlé en
introduction.
En tant que parents, une bonne partie de ce que nous sommes est le produit
de tous les morceaux que nous avons accumulés dans notre vie.
Habituellement, le fait d’ajouter des pièces à notre répertoire nous permet
de réaliser des projets encore plus beaux et plus grands. J’espère vivement
que ce livre vous aura offert de nouvelles options que vous aurez plaisir à
mettre en pratique. J’espère aussi qu’il vous aura permis de remettre en
question certains morceaux: si vous avez déjà utilisé des pièces qui rendent
vos réalisations plutôt fragiles ou douteuses, il vaudrait peut-être mieux
vous en défaire.
Il ne faut pas oublier que nos jeunes ont maintenant plus de choix qu’à
n’importe quel autre moment dans l’histoire de l’humanité. Ils sont
confrontés à des défis et à des possibilités qui sont différents de ceux de
notre propre enfance. Pour les accompagner, nous ne pouvons nous
contenter de recycler les morceaux que nous avons reçus de nos parents;
nous devons faire mieux, beaucoup mieux.
Je vous souhaite donc de tout cœur de conserver votre ouverture et votre
curiosité dans votre quête de blocs Lego, mais surtout, beaucoup de plaisir
dans toutes vos réalisations.
DARGATZ, Jan. 52 façons simples de dire «Je t’aime» à votre enfant,
Saint-Hubert, Un monde différent, 1994.
GOTTMAN, John M. et Nan SILVER. The Seven Principles for Making
Marriage Work, New York, Crown, 1999.
LOTT, Lynn et Riki INTNER. Chores without Wars: Turning Housework
into Teamwork, Practical Press, 2005.
ROBERT, Jocelyne, et Jo-Anne Jacob. Ma sexualité de 0 à 6 ans, Montréal,
Les Éditions de l’Homme, 2015.
ROBERT, Jocelyne. Ma sexualité de 6 ans à 9 ans, Montréal, Les Éditions
de l’Homme, 2015.
ROBERT, Jocelyne. Ma sexualité de 9 ans à 11 ans, Montréal, Les Éditions
de l’Homme, 2015.
SALOMÉ, Jacques. Papa, Maman, écoutez-moi vraiment, Paris, J’ai lu,
2010. SAMALIN, Nancy. Savoir l’entendre, savoir l’aimer, Paris, J’ai lu,
2005.
De la même auteure
100 trucs pour améliorer vos relations avec les ados, Les Éditions de
l’Homme, 2019.
Apprendre par cœur, en collaboration avec Ginette Larose, Chantal
Mongeon et Liza Murphy-Lefebvre, Éditions Québec-Livres, 2014.
À nous deux! Cartes-défis pour vous séduire, vous enrichir et vous
divertir…, Québec, Impact! Éditions, 2007.
Cures de rajeunissement pour vos relations sexuelles, Éditions Québec-
Livres, 2010.
Ça roule! Guide pratique pour que tout se déroule plus facilement à
l’adolescence, Les Éditions de l’Homme, 2019.
Leader d’impact en intervention, en classe et en milieu de travail, Éditions
Québec-Livres, 2014.
Psycho défis adulte, 52 cartes pour muscler l’intelligence émotionnelle,
Québec, Psyboutique, Académie Impact, 2004.
Psycho défis junior, 52 cartes pour muscler l’intelligence émotionnelle,
Québec, Impact! Éditions, 2006.
Techniques d’impact au préscolaire, en collaboration avec Édith Roy,
Éditions Québec-Livres, 2010.
Techniques d’impact en classe, Éditions Québec-Livres, 2010.
Techniques d’impact en psychothérapie, relation d’aide et santé mentale,
Éditions Québec-Livres, 2014.
Techniques d’impact pour grandir: Des illustrations pour développer
l’intelligence émotionnelle chez les enfants, Éditions Québec-Livres, 2014.
Techniques d’impact pour grandir: Des illustrations pour développer
l’intelligence émotionnelle chez les adolescents, Éditions Québec-Livres,
2014.
Techniques d’impact pour grandir: Des illustrations pour développer
l’intelligence émotionnelle chez les adultes, Éditions Québec-Livres, 2014.
Thérapie d’impact: Fondements théoriques et applications cliniques d’une
approche psychothérapeutique intégrative et polyvalente, Éditions Québec-
Livres, 2010.
INTRODUCTION

SECTION 1: L’univers de l’enfant


Le développement de l’enfant de 0 à 11 ans
Les multiples apprentissages de l’enfant
• Apprendre le contrôle de soi
• Développer des habiletés sociales
Autoanalyse: Le laissez-vous faire ses propres apprentissages?

SECTION 2: La communication
La communication de l’enfant avec le parent
La communication du PARENT avec l’enfant

SECTION 3: Développer des habiletés parentales efficaces


Des techniques pour renforcer les comportements souhaitables
Autres petits trucs utiles…
Des techniques pour faire cesser un mauvais comportement
Les pièges à éviter
SECTION 4: Petits et grands enjeux de l’enfance
Hyperactivité et agitation
Colères, crises et bouderies
La rivalité entre frères et sœurs
Quand maman et papa se séparent…
Votre autoévaluation et votre plan d’intervention pour les prochaines
semaines

EN GUISE DE CONCLUSION…
RÉFÉRENCES
BIBLIOGRAPHIE
100 trucs pour améliorer vos relations avec les enfants
ISBN EPUB 978-2-7619-5321-4

Édition: Danielle Choquette


Design graphique et infographie: Ann-Sophie Caouette
Révision: Hélène Ricard
Correction: Odile Dallaserra

10-19

Imprimé au Canada

© 2019, Les Éditions de l’Homme,


division du Groupe Sogides inc.,
filiale de Québecor Média inc.
(Montréal, Québec)

Tous droits réservés

Dépôt légal: 2019


Bibliothèque et Archives nationales du Québec

DISTRIBUTEURS EXCLUSIFS:
Pour le Canada et les États-Unis:
MESSAGERIES ADP inc.*
Téléphone: 450-640-1237
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* filiale du Groupe Sogides inc.,
filiale de Québecor Média inc.

Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC
– www.sodec.gouv.qc.ca
L’Éditeur bénéficie du soutien de la Société de développement des entreprises culturelles du Québec
pour son programme d’édition.

Nous remercions le Conseil des Arts du Canada de l’aide accordée à notre programme de publication.

Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre
du Canada pour nos activités d’édition.
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