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100_trucs_pour_améliorer_les_relations_avec_les_enfants_Danie_Beaulieu
100_trucs_pour_améliorer_les_relations_avec_les_enfants_Danie_Beaulieu
Bonne lecture!
De 0 à 6 mois
La personnalité de l’enfant est perceptible dès les premiers mois de sa vie.
Il est démontré que les enfants calmes feront des adultes calmes, alors que
les enfants agités deviendront des adultes très actifs. Chacun est différent, et
ces différences exigent des parents une bonne capacité d’adaptation.
Le toucher représente le mode de communication que le bébé comprend le
mieux. Lorsque vous changez sa couche ou que vous l’habillez, massez-le,
mettez-lui doucement de la crème sur le corps, effleurez-le avec différents
tissus pour enrichir son expérience du monde environnant et stimuler sa
curiosité.
Bébé aime beaucoup les sons, la parole principalement, de même que la
musique. Lorsqu’il est par terre, placez-le souvent sur le ventre pour l’aider
à se tourner par lui-même et pour développer sa motricité.
Nommez les objets qu’il voit et éveillez ses sens en l’amenant à découvrir
chacune des pièces de la maison, les sons, l’éclairage, les couleurs
brillantes, etc. Bref, trouvez des stimulations à sa mesure pour enrichir sa
compréhension du monde qui l’entoure.
De 6 à 18 mois
L’enfant commence à comprendre qu’il a une influence sur son
environnement et il explore ses possibilités à tous les niveaux: il veut
toucher à tout, palper et goûter ce qu’il rencontre sur son passage. C’est sa
façon d’apprivoiser le monde.
Il peut se traîner sur le ventre et plus tard se tenir debout ou marcher, ce qui
lui permet de scruter son milieu. Mettez à sa disposition différents objets de
formes et de textures variées, et nommez-les-lui. Laissez-le même goûter, si
possible.
Surveillez les produits dangereux, retirez de la vue les objets fragiles, les
plantes. Évitez de parler en bébé à votre enfant. Faites des phrases courtes,
mais complètes.
Quand il produit des sons ou qu’il réalise des «exploits», encouragez-le par
vos sourires et vos applaudissements, ce qui l’incitera à poursuivre son
exploration.
Avez-vous déjà réalisé qu’à une hauteur de deux pieds du sol, la vision du
monde est très particulière? Les objets intéressants sont placés trop haut, les
choses et les êtres sont parfois terrifiants (imaginez un chien plus grand que
vous, qui vous montre sa gueule avec toutes ses dents effilées): pas étonnant
que bébé se mette à pleurer lorsqu’un adulte le regarde de trop près en
manifestant sa colère! Sachez vous mettre plus souvent à son niveau pour
comprendre sa perception de la réalité.
De 18 mois à 3 ans
Vers 18 mois, pour la première fois, l’enfant se rend compte qu’il est une
personne différente des autres, surtout de ses parents. Il dit «NON» pour
tout et pour rien, juste pour avoir le plaisir d’être différent. Il commence
aussi à développer sa propre pensée, à émettre certaines opinions, à
manifester ses goûts et ses valeurs d’enfant. Il se montre très curieux par
rapport à tout ce qui l’entoure et répète souvent: «C’est quoi, ça?»
L’enfant a besoin de prendre sa place et d’exercer sa différence, donc, au
lieu de lui donner des ordres, offrez-lui des choix. De cette façon, il aura
l’impression de décider «tout seul». Au lieu de dire: «Viens prendre ton
bain», dites plutôt: «Veux-tu monter seul prendre ton bain ou préfères-tu
que j’aille te chercher?» Comme vous le constatez, l’enfant n’a pas
vraiment le choix, car il est clair que c’est l’heure du bain! L’important,
c’est de lui faire croire que c’est lui qui décide. Faites la même chose avec
la nourriture (ex.: «Préfères-tu des carottes en dés ou en rondelles?»)
comme avec tout le reste. Vous serez étonné des résultats. Et si la stratégie
ne fonctionne qu’une fois sur deux, ce sera toujours cela de gagné… et vous
aurez permis à l’enfant d’exercer ses nouvelles compétences.
Chaque enfant naît avec son essence propre; notre rôle est
principalement de la reconnaître et d’aider l’enfant à la respecter. On
n’a jamais vu de pommiers donner des fraises, et c’est parfait ainsi!
Certains voient les enfants comme un vase qu’il faut remplir, d’autres,
comme une graine qu’il faut aider à pousser. Et vous, qu’en pensez-
vous?
De 3 à 6 ans
C’est l’âge du débordement de l’imagination; pour la première fois, l’enfant
peut imaginer des choses qui n’existent pas! Avant, un gilet par terre était
un gilet par terre. Maintenant, ce dernier peut devenir un bateau de pirates,
un château et même changer de rôle plusieurs fois dans la même heure!
L’enfant joue souvent à faire semblant. Vous pouvez tirer profit de son
imagination extrêmement fertile durant cette période pour lui faire imaginer
que les pansements de Batman, Cars ou Doris le guériront plus rapidement
que tout autre, que son toutou lui épargnera des cauchemars, ou que le fait
de se coucher avec votre oreiller l’aidera à s’endormir plus rapidement.
Son imaginaire est tellement puissant qu’il confond parfois la réalité avec
ses fantasmes et ne sait plus si la sorcière est réellement dans le placard ou
s’il l’a imaginée. La meilleure manière de l’aider à chasser ses fantômes est
d’abord de le prendre au sérieux: il ne sert à rien de lui dire qu’ils n’existent
pas; pour lui, ses peurs sont bien réelles. Un traitement des plus efficaces
pour ces rêves diurnes ou nocturnes est de demander à l’enfant de dire à ces
«présences» indésirables de s’en aller puisqu’il ne les a pas invitées. Notez
que les effets sont beaucoup moins puissants lorsque c’est vous qui les
renvoyez. Il doit faire face à ses peurs lui-même… avec papa ou maman à
ses côtés.
Autre phénomène de cette période, il commence à rêver à l’avenir: «Quand
je serai grand…», mais il change d’idée toutes les dix minutes.
C’est également une étape importante pour la découverte de son corps et
celui de l’autre. Répondez à ses questions en utilisant les vrais termes
(vulve, pénis, scrotum…). Les livres de Jocelyne Robert cités en
bibliographie sont fort utiles pour aider l’enfant à cette étape.
Vous pouvez l’aider à développer un sentiment de compétence et d’estime
de soi en lui demandant fréquemment son point de vue sur différentes
décisions mineures qui le concernent: «Préfères-tu aller faire des courses
avec moi ce matin ou cet après-midi?»
Il est amoureux tour à tour de son père et de sa mère. Profitez-en quand
vient votre tour et faites le plein avant l’adolescence où il est en général
amoureux ni de l’un ni de l’autre! Il lui arrive aussi d’être jaloux de ses
frères et sœurs. La situation persiste malheureusement souvent jusqu’à la
vie adulte. N’oubliez pas qu’il est inutile de tenter de réduire ces tensions
en adoptant les mêmes règles pour tout le monde. L’enfant sera rassuré de
savoir qu’il bénéficie d’un traitement «sur mesure».
De 6 à 11 ans
L’enfant commence à s’adapter à un monde plus vaste. Il réalise qu’il a une
vie intérieure différente de celle des autres et qu’il y a des distinctions entre
les autres familles et la sienne, ce qui l’amène parfois à contester vos règles.
L’enfant découvre ses forces et ses faiblesses scolaires. Il a parfois un deuil
à faire, et les encouragements du parent sont importants pour l’aider à
s’accepter intégralement et à développer son plein potentiel.
C’est une période riche en découverte de soi et en apprentissages de toutes
sortes, et durant laquelle le parent peut fournir à l’enfant des expériences
stimulantes pour lui permettre d’explorer ses capacités.
Tous les parents le diront, c’est parfois plus facile de faire les choses à la
place de l’enfant. D’abord, cela prend moins de temps; de plus, cela vous
permet de contrôler sa vie et de jouir ainsi d’une meilleure image aux yeux
des autres tout en épargnant douleurs et échecs à votre enfant. Si vous
choisissez ses vêtements, l’habillez vous-même, le coiffez et lui brossez les
dents, il paraît bien. Les autres vous voient comme un bon parent et ont
tendance à vouloir vous imiter auprès de leurs propres enfants. Mais qu’est-
ce que vous avez appris au jeune? Qu’il doit correspondre aux normes de
ses parents plutôt qu’être lui-même et risquer d’être imparfait. Vous voulez
qu’il soit en santé, alors vous décidez à sa place ce qu’il doit manger et la
sorte d’activités physiques qu’il doit faire. Mais que retient-il, sinon qu’il
n’est pas en mesure de décider pour lui-même et que son opinion n’a
aucune importance? Vous souhaitez qu’il soit débrouillard, cultivé et qu’il
se démarque des autres: en conséquence, vous l’inscrivez à toutes sortes de
cours. Mais que faites-vous de son apprentissage de l’autonomie et de sa
capacité de faire ses propres choix?
Jacques Salomé affirme que les parents éprouvent une certaine répugnance
à laisser s’exprimer l’identité naissante de l’enfant, parce qu’ils ont besoin
de le voir agir à leur façon plutôt que selon son propre tempérament. De
plus, s’ils le laissent choisir par lui-même, ils risquent d’être décontenancés
ou de se sentir impuissants devant les erreurs du jeune.
Mais, tôt ou tard, l’enfant aura à décider seul ce qu’il veut être, faire et
devenir. S’il a eu la chance d’exercer cette habileté, il aura d’autant plus de
facilité à l’actualiser avec aisance, à prendre des décisions réfléchies et à
assumer les responsabilités qui en découleront. Et cela commence plus tôt
qu’on ne le pense. Dès que notre chérubin va à la garderie ou à l’école, loin
de notre protection, il fait des choix. Et même avant.
Impliquez-le dans la préparation des repas: l’enfant est habituellement plus enclin à
goûter les plats qu’il a préparés lui-même.
Offrez-lui d’acheter un nouvel aliment de son choix à l’épicerie, pour l’inciter à goûter
quelque chose de différent et à élargir ses options.
Allez-y avec des suggestions incitatives, du genre: «Tu dois avoir hâte d’être plus
grand pour pouvoir manger de tout!»
Donnez-lui des choix. Par exemple: «Veux-tu du bœuf ou du poulet pour ton repas?»
ou: «Préfères-tu des haricots ou des carottes?»
Utilisez la technique des trois bouchées (avant de pouvoir manger un autre aliment).
Évitez que l’heure du repas ne devienne une bataille. Favorisez plutôt la conciliation
en offrant toujours deux menus, dont un, rapide, que tout le monde aime. À la longue,
l’enfant va se fatiguer de manger toujours le même plat et optera de lui-même pour de
nouvelles expériences gustatives.
Mettez-vous à sa place. Quelques enfants naissent avec le désir de manger des huîtres
nature pour déjeuner, mais avouons-le, ils sont rares. TRÈS rares. Le goût se
développe avec le temps, comme tout le reste. La plupart d’entre nous se sentiraient
agressés s’ils se faisaient dire quoi, quand et quelle quantité manger. Il n’en va pas
autrement pour votre enfant.
Alerte à la puberté
Vous avez sans doute lu que la puberté débute de plus en plus tôt? C’est un fait.
Plusieurs thèses expliquent le phénomène, mais pour le parent, la réalité est qu’il faut
être prêt à intervenir plus tôt.
Dès que votre fille commence à avoir un début de seins, c’est qu’elle est dans la
troisième phase de la puberté. Pour le garçon, il n’y a rien de vraiment visible, mais
son comportement parle habituellement de lui-même: il est plus distant, plus secret…
Ce que ça signifie, c’est que les hormones ont commencé leur travail pour assurer le
développement des caractères sexuels secondaires en vue de la procréation. Ce que ça
signifie aussi, c’est que votre enfant n’est déjà plus un enfant – ces puissants
changements hormonaux suscitent la curiosité pour le sexe opposé et stimulent le désir
de rapprochement. Sa recherche d’information sur la sexualité débute.
On dit que le plus grand succès d’un parent est de devenir inutile. La pré-adolescence
est déjà un bon moment pour impliquer votre enfant dans la gestion de son budget
pour ses vêtements, ses loisirs, la prévision à long terme de ses vacances d’été et des
Fêtes, de l’entretien de la maison, l’établissement du menu hebdomadaire, le lavage de
ses vêtements. Il ne s’agit pas de le mettre en charge de tout, mais déjà, de le rendre
autonome autant que possible. Lorsque l’adolescence frappera de plein fouet, vous
serez heureux d’avoir initié votre jeune à l’autonomie.
Selon la philosophie du papillon, qui doit vivre sa métamorphose par lui-
même (voir l’encadré à la page 24), il est important de se rappeler qu’on
n’aide pas l’enfant en faisant les choses à sa place. Il faut lui laisser de plus
en plus de responsabilités pour lui donner l’occasion de développer les
compétences nécessaires à son cheminement vers l’autonomie. Il est
évident qu’il est toujours plus facile de ranger sa chambre, de l’habiller, de
le coiffer, etc., mais si on agit ainsi, il n’apprendra pas à le faire par lui-
même.
Faites un petit examen de conscience: dressez la liste de toutes les tâches
que vous accomplissez actuellement pour votre enfant, puis notez celles que
vous pourriez lui déléguer.
L’écoute du langage non verbal de votre
enfant
Le corps traduit admirablement bien la vie intérieure de l’enfant. Il
représente même son moyen de communication privilégié, puisque l’enfant
n’a pas totalement acquis la capacité de se définir pleinement et de
s’exprimer par le mode verbal. Considérant ces informations, vous pouvez
développer une toute nouvelle façon de découvrir votre enfant. Par
exemple, qu’y a-t-il à comprendre derrière ses somatisations? Quels
messages ses regards traduisent-ils? Que signifient ses gestes? Votre enfant
peut aisément cacher son besoin de tendresse et d’affection derrière un
nouveau «bobo» ou des pleurs apparemment injustifiés. Son excès
d’agitation traduirait-il une anxiété causée par les disputes des parents ou un
besoin de limites plus strictes? Que dire des coups qu’il inflige à sa sœur?
Comment ne pas y voir une manifestation de sa résistance à partager
maman avec elle? Faites plus que le voir ou le surveiller. Observez-le
attentivement afin de décoder les messages qu’il envoie.
Décoder ses questions
Les adultes ont parfois de la difficulté à saisir le monde de l’enfant. En
effet, l’enfant se caractérise à la fois par une grande ignorance de la vie en
général et par une énorme soif de connaître et de comprendre. L’ambiguïté
est souvent amplifiée par les expressions confuses du jeune. Par exemple,
au lieu de dire: «Je m’ennuie de maman», il va demander: «Est-ce que
maman arrive demain?» Il peut témoigner de sa peur du noir par la
question: «Qu’est-ce qu’on fait si on manque d’électricité?» Il faut savoir
lire entre les lignes et l’aider à formuler ses questions pour qu’elles
traduisent davantage ses besoins et son monde intérieur.
Voici quelques trucs efficaces pour mieux vivre avec les «veux»
incessants de votre enfant.
Reconnaissez son désir.
«Je sais que tu aimerais beaucoup aller dormir chez ton amie, et que ça te fait de la
peine de ne pas pouvoir y aller.» L’enfant n’a très souvent besoin que d’être reconnu
dans son désir.
Tu es gentil!
Tu as de bonnes idées!
Le toucher
Vous savez sans doute que le toucher est indispensable non seulement à la
santé psychologique de l’enfant, mais aussi à sa survie. Des enfants placés
dans un orphelinat mouraient lorsque personne ne les touchait
suffisamment, même s’ils recevaient tous les soins de base dont ils avaient
besoin. Il y a aussi les touchers incestueux ou inappropriés qui remplissent
l’enfant de honte, de peur et d’un malaise profond dont plusieurs ne
réussissent pas à se débarrasser malgré les efforts de toute une vie.
Touchez-vous votre enfant? Comment croyez-vous qu’il interprète vos
contacts?
Enregistrez dans la mémoire de votre petit des moments formidables,
empreints de bonté, d’amour et de respect. Multipliez les prétextes pour
prendre votre enfant dans vos bras, le caresser, le chatouiller, le cajoler.
Lorsque ces gestes sont basés sur l’amour et le respect, ils vous évitent bien
des mots… et bien des maux.
Notez que les reflets ne sont pas applicables à toutes les situations. Si votre fils écrit
sur les murs de sa chambre, ce n’est pas le temps d’essayer de comprendre son plaisir,
mais bien de lui signifier qu’il doit tout nettoyer et que ce genre «d’art» n’est tout
simplement pas permis à la maison.
Trouvez-lui un surnom qu’il aime, qu’il conservera toujours et qui lui signifiera qu’il
est unique pour vous.
Réservez-lui un endroit spécial pour garder ses souvenirs. Il pourra les reprendre à sa
guise pour retrouver les petits bonheurs du passé.
Faites-lui des surprises comme celle de décorer sa chambre pendant la nuit pour son
anniversaire le lendemain.
Inscrivez des petits mots à côté des photos dans l’album pour l’aider plus tard à se
remémorer plus fidèlement les détails reliés à la scène.
Encouragez-le à s’exprimer
Pour découvrir votre jeune sous un nouvel angle et le faire s’exprimer plus
facilement, utilisez des symboles dans lesquels il pourra se projeter. Utilisez
par exemple des images d’animaux. Vous serez surpris de constater tout ce
que ces derniers peuvent évoquer. L’exercice permettra à votre jeune de se
révéler et de vous offrir une porte d’entrée dans son monde. À utiliser avec
les jeunes jusqu’à 7-8 ans. Voici quelques exemples.
Donnez l’exemple
L’enfant pourrait être comparé à une éponge: il absorbe tout ce qu’on lui
montre. Prêtez attention à vos attitudes, car il est certain qu’il vous imitera.
Communiquez clairement
Dites: «On doit être poli avec sa tante» au lieu de: «Tu es très mal élevé. Tu
n’as pas intérêt à recommencer à manquer de respect comme ça à
quelqu’un. Tu penses qu’elle t’achètera encore des cadeaux après ça? En
tout cas, tu ne les mérites pas.» Quelquefois, il vaut mieux s’éclipser après
lui avoir brièvement expliqué ce que l’on attend de lui; cela lui permet de
préserver sa dignité et vous évite d’embrouiller votre discours… et de le
regretter par la suite.
Faites-le décider
Quand vous lui laissez la possibilité de décider (vêtements, nourriture,
moments où il accomplira sa tâche) tout en fixant des objectifs clairs, vous
lui permettez d’apprendre à développer son autonomie. Il devient aussi plus
enclin à faire ce qui a été entendu sans que vous ayez à le lui rappeler. En
ayant le sentiment d’agir de son propre chef, tout deviendra plus intéressant
pour lui.
Faites de la prévention
Tous les enfants ont besoin d’attention et de temps de qualité avec leurs
parents. Prenez soin de lui donner ses «points d’attention» fréquemment,
afin d’éviter qu’il n’en manque. Et surtout, sachez reconnaître vos torts.
Anonyme
Quand vous avez à quitter vos enfants pour
quelques jours
L’enfant a besoin de sécurité, de savoir où vous êtes, ce que vous faites. Si
possible, appelez-le régulièrement pendant vos déplacements. Préparez-lui
des surprises sous forme de chasse au trésor qu’il pourra faire après votre
départ, pour qu’il sente que vous avez pensé à lui. Envoyez-lui des cartes
postales, des courriels. Commencez à son intention une collection d’objets
étrangers. Laissez-lui votre oreiller ou un vêtement encore imprégné de
votre parfum pour qu’il vous sente près de lui, même pendant votre
absence. Votre retour se fera plus en douceur si vous prenez le temps pour
ces petites attentions.
Jean-Raphaël, 3 ans
Pratiquer la chrono-stratégie
Qu’est-ce que la chrono-stratégie? C’est une stratégie reliée au temps.
Lorsque votre enfant ne veut pas faire une tâche ou laisser l’ordinateur, ou
bien qu’il manque de concentration quand il fait ses devoirs, appliquez cette
méthode. Il s’agit de négocier un laps de temps que votre enfant sera prêt à
accepter sans broncher. Au lieu de complètement abandonner votre requête,
donnez-lui trois minutes de plus pour jouer sur l’ordi avant de le fermer, ou
quatre minutes de bonne concentration avant de fermer ses cahiers, ou cinq
bonnes minutes de rangement avant de pouvoir aller jouer dehors. Ce petit
plus l’amènera à développer de plus en plus de persévérance et deviendra
une source de fierté. Il faut respecter les délais que vous annoncez,
toutefois. Parlez-lui de cette chrono-stratégie, et il l’appliquera peut-être lui-
même pour s’automotiver.
Pour vous préparer à un voyage en famille
Les vacances en famille sont des moments dont les enfants se souviennent
toute leur vie. Il importe donc de se préparer pour que ces jours précieux
s’inscrivent parmi les bons souvenirs. Je vous invite à faire l’exercice qui
suit. Envoyez d’abord un mémo à tous les intéressés pour qu’ils se
présentent à une réunion familiale intitulée «Préparation psychologique à
notre voyage». Arrivez avec un jeu de cartes*. Demandez aux membres de
votre famille quelles seraient les grandes qualités d’un voyageur (la
patience, le contrôle de sa colère, la souplesse, la curiosité, l’humour…),
puis amenez-les à se choisir des cartes pour représenter leur maîtrise de ces
caractéristiques. Un as signifierait une très grande force dans une qualité
particulière, alors qu’un deux indiquerait une grande difficulté à la
maîtriser. Notez que le parent doit également choisir les cartes qui le
représentent. Compte tenu du fait que ce genre de projet familial implique
nécessairement des ratés, prévoyez ensemble un nombre de «droits à
l’erreur» à accorder à chacun (surtout à ceux qui ont choisi une carte en bas
de six ou sept pour se représenter). Ce petit exercice amènera vos voyageurs
à devenir plus conscients des attitudes gagnantes à adopter pendant les
vacances et favorisera une plus grande collaboration de la part de chacun.
Au retour, vous pourrez vérifier si vos «joueurs» ont amélioré leur main
pendant le voyage.
Ignorez-le complètement
On commet souvent l’erreur d’accorder trop d’égards aux manifestations
impétueuses de l’enfant. De ce fait, il comprend qu’il peut recevoir de
l’attention en agissant de la sorte. Une fois que vous avez dit votre dernier
mot, si l’enfant continue à contester, ignorez-le, mais ignorez-le
complètement. S’il crie ou pleure, ne lui accordez aucun intérêt. Comme
vous ne réagirez pas à ses crises, il n’y verra plus de gains et cessera ses
comportements. Évidemment, la sécurité de l’enfant ne doit jamais être
compromise.
Faites appel aux conséquences indirectes
Vous pouvez retirer à l’enfant un privilège qui n’est pas directement relié au
comportement à corriger. Par exemple: l’enfant ne respecte pas les
consignes préétablies et crie pendant le souper chez grand-maman. Plutôt
que de réagir par des commentaires insolites du genre: «Je ne t’emmènerai
plus jamais chez grand-maman», il serait plus gagnant d’utiliser cette
formulation: «Tu te souviens de notre entente: je devrai t’enlever tes Lego
demain en matinée parce que tu ne l’as pas respectée», et vous appliquez la
règle, mais sans ajouter de blâme. Les conséquences indirectes sont surtout
utiles lorsqu’il n’est pas possible de punir l’enfant sur le coup ou lorsque les
conséquences directes sont impossibles à appliquer.
Punissez seulement lorsque vous êtes en maîtrise de vous-même. Vous vous assurez
ainsi de lui donner un modèle de maturité saine, indispensable à son apprentissage. Par
ailleurs, cela vous évite de tenir des propos exagérés du genre: «Je ne te donnerai plus
jamais rien» ou «Je ne t’inviterai plus jamais au restaurant». Vous savez très bien que
c’est faux, et l’enfant le sait aussi.
Utilisez le moins de mots possible pour éviter de vous perdre dans des blâmes
inutiles. Par exemple, ne dites pas à votre jeune qui arrive à vélo avec une heure de
retard: «Je t’avais prévenu. Maintenant, tu ne pourras plus prendre ton vélo pour les
sept prochaines journées. Quand tu seras assez responsable pour bien te tenir, ces
situations-là n’arriveront plus. En attendant, je ne peux vraiment pas te faire confiance
et bla-bla-bla…» Dites simplement: «Ton vélo est confisqué pour une semaine.» De
cette manière, il sent que la réponse est ferme, que le parent est maître de lui-même et
qu’il est respecté, malgré le verdict.
Parlez de son comportement et non de lui. Évitez de traduire vos pensées par des:
«Tu n’es qu’un irresponsable» ou «Tu n’es qu’un bon à rien». Il est beaucoup plus
efficace de lui dire: «Tu n’as pas tenu tes engagements» ou bien «Tu as commis une
erreur». Ainsi, l’enfant comprend que ce n’est pas lui qui n’est pas correct, mais bien
le geste qu’il a posé. Comprenant qu’il lui est impossible de se changer, les
formulations qui l’attaquent le plongent dans un gouffre de désespoir. Dans le
deuxième scénario, vous lui demandez de modifier son comportement, chose qu’il
peut accomplir. Vous partez donc gagnant, de cette façon.
Chaque fois que c’est possible, prenez du recul pour trouver une conséquence
adéquate.
Plus l’enfant est jeune, plus les punitions doivent être de courte durée et de peu
d’importance, et plus elles doivent être administrées rapidement après que le
comportement à corriger s’est manifesté.
Hyperréceptivité?
Il est démontré que plusieurs enfants agités possèdent des canaux sensoriels
hyperréceptifs, c’est-à-dire que tout ce qu’ils entendent, ce qu’ils voient, ce
qu’ils ressentent, ce qu’ils goûtent, ce qu’ils sentent est amplifié par rapport
à la majorité des autres enfants. L’intégration de cette énorme quantité
d’informations nécessite un degré d’activité cérébrale très élevé qui peut
entraîner de l’agitation. La même réaction est visible également chez un
adulte qui traverse une période d’activité cérébrale intense, qu’elle soit
reliée à sa vie professionnelle ou à autre chose.
Au lieu de qualifier ces enfants d’«hyperactifs», ce qui fait référence à la
conséquence du problème, conséquence qui irrite et dérange d’ailleurs
beaucoup de monde, ne serait-il pas préférable de les appeler
«hyperréceptifs», pour revenir à une des sources probables du problème, et
ainsi éduquer les gens sur la meilleure manière de se comporter avec eux?
Le terme «hyperréceptif» pourrait même susciter une certaine envie du fait
que ces enfants ont accès à la vie en IMAX, en Dolby, en high-tech! Ceux
et celles qui ont à interagir avec l’hyperréceptif comprendraient,
simplement par cette dénomination, que pour diminuer l’agitation de
l’enfant, il faut réduire les informations multisensorielles qui l’entourent.
Se fondant sur cette compréhension étiologique du problème, un professeur
avait proposé à l’un de ses élèves hyperréceptifs d’apporter de chez lui un
objet de son choix pour l’aider à faire son examen du lendemain. Le jeune
s’est présenté en classe avec une grande couverture qu’il a mise sur sa tête
dès le début du test, intuitivement, pour s’aider à se couper des stimulations
environnantes. Ce jour-là, il a terminé parmi les premiers et a obtenu un
résultat de loin supérieur aux précédents… et ce n’est pas parce qu’il avait
triché!
Plusieurs écoles ont adopté ce genre de traitement pour aider ces enfants.
Elles ont construit des petits cubicules dans les classes pour permettre aux
hyperréceptifs d’aller retrouver un peu de calme «cérébral», du fait que les
stimuli sensoriels y sont amoindris. Les parents auraient intérêt à reproduire
cette stratégie à la maison, en collant simplement du ruban adhésif au
plancher autour de la chaise de travail de l’enfant, comme pour délimiter
son territoire, ou même en ayant en permanence un coin dans la maison où
les informations multisensorielles sont réduites au minimum, pour lui
permettre de s’y ressourcer au besoin.
Un mode de vie trop rapide
Pensez à l’agitation constante de la vie en ce début de XXIe siècle. Les
deux parents travaillent, l’enfant passe de moins en moins de temps avec
eux, les familles se dissolvent, et les enfants se promènent entre maman,
papa et la gardienne. Ce n’est pas un reproche: autres temps, autres mœurs.
Mais comment ne pas voir de lien avec l’attitude des enfants? Parmi les
nourritures principales de l’enfant, il y a la sécurité et l’amour.
Indéniablement, celles-ci vont affecter positivement ses comportements en
général. Veillez à les lui offrir, cela vous évitera bien des soucis.
Trop d’exigences à combler
Savez-vous qu’on voit maintenant des enfants de 5 ou 6 ans en burnout?
Avant l’école, ils doivent s’exercer au violon, après, ce sont les cours de
langue seconde, puis la fin de semaine, les leçons de ski, sans compter les
devoirs et les tâches ménagères régulières qu’il ne faut pas délaisser. Nous
ne voulons pas que notre enfant en fasse moins que les autres, donc il doit
prendre le plus de cours possible, présenter l’image d’un enfant exemplaire
et cultivé, ce qui, soit dit en passant, est censé refléter la qualité des parents!
Les spécialistes sont unanimes: les enfants ont besoin de temps pour faire
jouer leur imagination, pour créer par eux-mêmes, pour inventer, surtout
entre 3 et 6 ans. Il en va de leur équilibre physique et psychologique. Qu’on
les laisse être des enfants, avec leur innocence et leur témérité, le peu de
temps que cet épisode dure! Les cours parascolaires ne devraient être offerts
que sur demande expresse de l’enfant.
1. La soif de pouvoir
C’est le jeu qu’on appelle «Je-vais-te-montrer-qui-est-le-plus-
fort». L’enfant cherche à tenir tête au parent, lui désobéit
délibérément pour avoir le dernier mot ou vole pour être celui
qu’on ne domine pas. Mais il faut être deux, au moins, pour
jouer. Si le parent décide de ne pas participer, le jeu devient
beaucoup moins intéressant et la situation commence à
changer. L’antidote est simple: soyez à l’écoute de ce que
l’enfant vit intérieurement. Exemple: «Je sais que tu as fait cela
pour me manifester ton mécontentement par rapport à ce qui
s’est passé hier soir. Je suis désolée d’avoir à te refuser
certaines demandes.»
2. Le désir de vengeance
L’enfant veut punir son parent pour quelque chose que ce
dernier lui a fait. Il peut bouder, menacer, tenter de rendre le
parent jaloux en affirmant préférer l’autre. Si vous répondez
par la même attitude, en disant par exemple que vous aussi
vous lui préférez quelqu’un d’autre, vous le démolirez
complètement et vous lui apprendrez à devenir de plus en plus
blessant envers les autres. La meilleure façon de réagir est de
chercher à découvrir les sentiments qui se cachent derrière son
comportement. Ainsi, vous pouvez lui dire: «Tu es en colère
parce que maman a refusé de te laisser prendre ses choses,
n’est-ce pas? Je sais que c’est difficile pour toi. Moi aussi,
j’aurais beaucoup aimé pouvoir te les laisser!»
3. Le manque d’attention
Les adultes ont besoin d’un certain montant d’argent par jour
pour payer ce qui est nécessaire à leur survie. L’enfant, lui, a
besoin non pas de dollars, mais de «points d’attention», chaque
jour, pour vivre et se développer harmonieusement (remarquez
que cette règle s’applique aussi aux adultes). Les points
d’attention peuvent consister en un regard, une caresse, des
surprises, des mots tendres, des paroles valorisantes et
encourageantes, ou encore des activités que vous faites
ensemble. Si vous ne les lui accordez pas, il vous y obligera par
toutes sortes de moyens: des pleurs non justifiés, des disputes
avec le frère ou la sœur, des mauvais coups, des cris ou autres.
Bref, il inventera des stratégies bien à lui pour obtenir
l’attention qu’il lui faut.
La quantité de «points d’attention» dont l’enfant a besoin varie
en fonction de chacun, mais aussi selon les événements
quotidiens. Un échec, la maladie, les disputes viennent
augmenter la dose minimale, alors qu’un grand succès ou un
voyage réussi en famille peuvent la diminuer.
Un bon conseil: évitez de payer des intérêts en acquittant vos
«dettes d’attention» avant que la facture n’arrive!
4. L’abandon
Les passages à l’acte dans ce cas-ci se manifestent plutôt par
des gestes de désespoir. L’enfant abdique, s’isole, abandonne: il
ne croit plus qu’il peut réussir quoi que ce soit. On lui a trop
répété: «Ce que tu peux être maladroit, regarde ce que tu as
encore fait!» ou «Tu ne réussiras jamais rien!» ou «Laisse faire,
j’aime mieux le faire moi-même, toi, tu travailles trop mal…»
Tout ce qu’on dit est enregistré dans le système neurologique
de l’enfant. Veillez à y faire circuler des éléments sains et
positifs.
Enseignez-lui à verbaliser ses états d’âme plutôt que de les manifester physiquement,
mais ce, uniquement lorsqu’il est en état de vous écouter. Comme le dit Jacques
Salomé: «Quand il y a le silence des mots se réveille alors la violence des maux.»
D’abord, en tant que parent, acceptez que votre enfant vive de la colère et qu’il soit
désagréable pendant cette période. Ne vous arrive-t-il pas, à vous aussi, de vivre des
moments d’irritation? Cela vous aide-t-il lorsque quelqu’un vous demande
agressivement de vous calmer? L’enfant n’est pas différent. Accordez-lui le droit de
réagir aux situations qu’il juge inacceptables.
Tirez profit de la Roue de la colère* ci-contre. Voyez avec votre jeune les différentes
possibilités de gestion de la colère et amenez-le à nommer celles qu’il a déjà
expérimentées. Mettez en évidence les avantages et les désavantages de chacune et, au
besoin, faites-lui appliquer les options adéquates en rapport avec différentes situations
qu’il a déjà rencontrées.
Lorsque votre enfant fait une crise, évitez de lui parler ou de lui accorder trop
d’attention. Quand il réalisera que son comportement ne vous fait pas réagir, il n’aura
d’autre choix que de le modifier. S’il brise un jouet ou quelque chose qu’il aime, ne le
remplacez pas, à moins que l’enfant ne travaille pour le mériter. Évidemment, le
travail à accomplir variera selon l’âge de l’enfant. Assurez-vous que vos exigences
sont adaptées aux capacités de votre jeune.
Enseignez-lui une manière plus appropriée de faire face au problème et faites en sorte
qu’il s’exerce à pratiquer ces nouvelles stratégies pour qu’il puisse les maîtriser
(prenez tantôt son rôle et tantôt celui de la personne avec qui il a eu un conflit).
Sachant que votre enfant n’arrivera probablement pas à se comporter avec l’autre aussi
bien qu’il l’a fait avec vous dans le jeu de rôle, prévoyez ses résultats en fixant un
barème réaliste de réussite. Par exemple, reproduire 60% de ce qu’il a fait avec vous
pendant un jeu de rôle correspondra à un succès.
Rappelez-vous: une erreur ne peut être annulée une fois qu’elle a été commise. Vous
ne pouvez que la corriger et prévenir les suivantes. Il ne sert à rien de blâmer, de
critiquer, de juger. Penser aux erreurs que vous avez faites dans votre vie vous aidera
certainement à réagir avec plus d’empathie à l’égard de votre jeune.
Vous connaissez l’expression 1 + 1 = 3? Elle est pourtant simple: un enfant
plus un autre enfant n’égalent pas deux enfants, mais bien trois, puisqu’il
faut compter l’interaction entre les deux! Ce troisième élément est d’ailleurs
le plus exigeant de tous ceux avec lesquels il faut composer. La rivalité
entre frères et sœurs est INÉVITABLE. Il existe quelques stratégies pour
intervenir efficacement dans ce genre de conflits, mais il vaut mieux faire le
deuil d’une entente parfaite entre vos enfants. L’acceptation des orages
périodiques peut même s’avérer le premier pas dans la bonne direction.
Habituellement, les bruyantes luttes de vos jeunes sont reliées à leur désir
d’obtenir votre attention et votre amour. Elles peuvent également refléter
leur manque d’habiletés dans les relations interpersonnelles, ce qui est tout
à fait normal; ces habiletés doivent s’apprendre au fil des années, et il vous
revient de les leur enseigner.
Certains parents tentent de diminuer la rivalité en offrant toujours
exactement le même traitement à chacun des enfants, que ce soit en cadeaux
ou en punitions. Hélas! Ce n’est pas la solution magique! Les études
démontrent qu’éliminer la diversité dans vos interventions auprès d’eux ne
fait qu’accentuer les problèmes: ils ne se sentent plus reconnus comme étant
uniques. N’hésitez donc pas à faire preuve de créativité pour les distinguer!
Au lieu de traiter les demandes du cadet par des «T’es trop petit» ou «T’es trop
jeune», ce qui le diminue, utilisez plutôt une formulation positive du genre: «Je parie
que tu as hâte d’avoir 10 ans, toi aussi.» Retenez aussi qu’il est normal de donner des
privilèges supplémentaires à l’aîné, sinon vous provoquerez inévitablement de la
contestation… bien légitime!
Employez un mot qui ne fait pas partie de leur vocabulaire pour les distraire. Par
exemple, alors que les deux se lancent toutes sortes de noms, vous pouvez intervenir
efficacement en leur disant: «Oh là là! Quelles pigaouettes!» Attendez-vous à ce que
les enfants vous regardent bizarrement, mais vous aurez réussi à détourner leur
attention.
Pour les plus jeunes, ayez à portée de la main papier et crayons, et faites-leur dessiner
un vilain portrait de l’autre. Vous leur fournissez ainsi un exutoire à leur colère. Vous
pouvez récupérer le tout par l’humour, en leur disant que vous ignoriez que leur frère
pouvait avoir l’air aussi monstrueux.
Totalement disponible!
Profitez pleinement des moments passés avec votre enfant en
éliminant toutes les autres distractions: fermez la sonnerie de votre
téléphone, apposez une note indiquant que vous êtes «occupés à être
ensemble» sur la porte de la pièce dans laquelle vous vous trouvez…
Vous passerez alors du temps de meilleure qualité et votre enfant
ressentira vraiment l’importance que ces moments ont pour vous.
Accordez-leur le droit de se disputer à condition d’aller dans le lieu réservé à cette fin:
dehors!
Prêtez attention à leur mécontentement et à leur colère, mais évitez de prendre parti,
comme ils le souhaiteraient. Ainsi les aiderez-vous à développer les outils de
communication nécessaires au maintien de relations harmonieuses avec les autres.
Dites-lui souvent que vous l’aimez, même lorsqu’il réagit avec agressivité à l’égard du
bébé.
Valorisez ce qu’il réussit à réaliser par lui-même, parce que LUI est grand maintenant.
S’il ramasse ses jouets, fait pipi dans le pot, mange seul, indiquez-lui que bébé, LUI,
n’en serait pas capable parce qu’il est trop petit. Ne le forcez toutefois pas à
développer des comportements de «grand» trop rapidement; vous pourriez récolter
l’effet contraire.
Autant que possible, transférez les articles ayant appartenu à l’aîné dans la chambre du
bébé longtemps avant sa naissance. Cette manœuvre permettra à votre plus vieux de
s’y adapter.
Sortez vos photos et faites-lui observer qu’il n’y a pas si longtemps, il était un bébé lui
aussi, et qu’à ce titre, il exigeait les mêmes soins que ceux que vous accordez
actuellement au cadet. Évitez soigneusement les comparaisons.
Applaudissez toutes les preuves d’affection qu’il donne au plus jeune et assurez-lui
que bébé est bien chanceux d’avoir un frère comme lui.
Mot d’enfant
Gaëlle, 5 ans, entend ses parents parler anglais. Sachant que c’est leur
moyen de se dire des secrets, elle s’énerve: «Allez-vous arrêter de
parler en lettres attachées!»
Parmi les épreuves que les enfants ont parfois à affronter, la séparation et le
divorce des parents figurent souvent au sommet du palmarès. Nous ne
pouvons nier que plusieurs enfants ont été fortement perturbés par une telle
situation; par contre, il est évident que des disputes constantes sont plus
préjudiciables pour un jeune qu’un divorce à l’amiable. Malheureusement,
ce genre de ruptures empreintes de maturité et de complicité ne court pas
les rues!
Si, malgré toute l’aide que vous avez obtenue et les efforts que vous avez
déployés, le divorce représente la seule issue, voici quelques suggestions
pour atténuer la douleur de votre décision chez vos enfants.
Faites preuve de patience
Les réactions vives et parfois difficiles à vivre de certains enfants
s’expliquent premièrement par le fait qu’ils n’ont pas choisi cette situation,
mais doivent quand même la subir. Deuxièmement, la structure familiale
représente leur principale sécurité: lorsqu’elle s’écroule, la plupart ont
besoin de temps pour reconstruire une nouvelle base à leur sécurité
physique, mentale et émotive. Il s’agit d’une période d’inconfort souvent
plus difficile pour l’enfant que pour le parent. Notez tout de même que les
commentaires irrespectueux de l’enfant envers ses parents ne devraient pas
être tolérés sous prétexte qu’il souffre.
Amenez-le à s’exprimer
Faites-le s’exprimer autant que possible sur ce qu’il pense et sur ce qu’il
ressent; les enfants ont une «l ogique privée» très particulière, souvent
éloignée de ce qu’un adulte pourrait soupçonner. Je pense par exemple à un
enfant dont la mère nouvellement divorcée n’arrêtait pas de répéter: «Je ne
peux plus le sentir, je ne peux plus le sentir», en parlant bien évidemment
de son ex-conjoint. L’enfant croyait que sa mère avait divorcé parce que son
père sentait mauvais. Aussi se lavait-il compulsivement parce qu’il avait
peur de subir le même sort de la part de sa mère! Lorsque votre jeune ne
possède pas tous les mots – ou n’arrive pas à les trouver – pour exprimer
comment il se sent, offrez-lui d’utiliser l’échelle de 0 à 10 (libre à vous de
l’employer également et de créer ainsi un langage commun avec votre
enfant). Par exemple, 10 pourrait représenter un grand confort par rapport à
la séparation, alors que 0 symboliserait une période très pénible. La plupart
du temps, le jeune qui refuse de communiquer accepte à tout le moins de
donner un chiffre. Cela suffit parfois à l’aider à se sentir moins seul ou vous
donne une idée de son état à ce moment, ce qui peut vous guider dans vos
interventions auprès de lui.
Faites attention à vos réactions
Sachez que votre façon de réagir avant, pendant et après la rupture
enseignera à votre enfant comment traverser une période difficile. Que vous
choisissiez de vous isoler, de dénigrer l’autre, de ne penser qu’à vous en
vous évadant dans des sorties ou en prenant différentes substances, votre
attitude et vos stratégies de réaction seront enregistrées par votre jeune et
lui serviront de modèle pour faire face à ses propres épreuves présentes et
futures.
Attention à la culpabilité
On me parle régulièrement du parent rejeté – parce que le divorce est très
souvent une décision unilatérale, prise par les femmes dans 75% des cas.
Celui des deux qui subit la décision tente parfois de se victimiser aux yeux
de l’enfant et dresse un portrait monstrueux de l’autre. Devant la déprime
de la victime, l’enfant développe beaucoup de colère vis-à-vis du parent qui
a pris la décision. Si votre jeune revient de sa visite chez votre ex-
conjoint(e) avec une attitude agressive, au lieu de répéter les mêmes erreurs
en critiquant à votre tour l’autre parent, utilisez plutôt le ton suivant: «Je
comprends que tu sois en colère contre moi si tu crois que le malheur de
papa (ou de maman) est de ma faute. Je sais aussi que tu as beaucoup de
peine pour ton père (ou ta mère). Je peux t’assurer que rien de tout cela
n’est de ta faute et que tous les deux, on t’aime beaucoup. Avec le temps, on
se rend souvent compte que rien n’arrive pour rien et que les difficultés
nous aident grandement à cheminer.» Même si votre jeune continue de
critiquer, répétez sans cesse ces paroles sur un ton de plus en plus doux.
Plusieurs enfants vivent aussi un sentiment de culpabilité relativement à la
déprime, à la colère ou au deuil du parent, et ils se sentent responsables.
Rassurez votre enfant à ce sujet, et ce, même s’il ne vous semble pas
éprouver de culpabilité; certains cachent bien leur jeu et évitent de partager
leur sentiment de peur d’être rejetés ou d’être «divorcés», eux aussi.
Voici les recommandations les plus fréquentes qui sont formulées par
les enfants expérimentés (ayant déjà connu le divorce de leurs
parents):
«Essayez de ne pas parler de l’autre en termes négatifs devant vos
enfants. Gardez vos problèmes entre vous.»
«Même si vous choisissez de vivre séparés, faites des efforts pour vous
entendre de sorte qu’à l’occasion, votre enfant puisse avoir ses deux
parents avec lui. Ça compte lors de moments importants dans la vie
d’un enfant.»
«Ce n’est pas juste quand maman dit que si j’aime papa, c’est que je
ne l’aime pas, ou quand elle dit que je devrais l’aimer plus que papa.»
Consultez si nécessaire
N’hésitez pas à consulter: si vous sentez que la situation vous échappe et
que vous n’arrivez plus à comprendre ni à rejoindre votre jeune, ou si vous
vous sentez envahi par la colère, la rage, voire la haine à l’endroit de votre
ex-partenaire, il est temps d’aller chercher de l’aide. En général, plus un
problème est traité rapidement, moins importants sont les dommages et plus
court est le traitement. Parfois, le fait de rencontrer un professionnel peut
aussi vous rassurer sur vos réactions mutuelles et traduire votre désir
sincère d’aider votre enfant, ce qui ne manquera pas de le toucher
profondément.
Maintenant que vous avez terminé la lecture de cet ouvrage, j’aimerais que
vous repensiez à l’analogie des blocs Lego dont je vous ai parlé en
introduction.
En tant que parents, une bonne partie de ce que nous sommes est le produit
de tous les morceaux que nous avons accumulés dans notre vie.
Habituellement, le fait d’ajouter des pièces à notre répertoire nous permet
de réaliser des projets encore plus beaux et plus grands. J’espère vivement
que ce livre vous aura offert de nouvelles options que vous aurez plaisir à
mettre en pratique. J’espère aussi qu’il vous aura permis de remettre en
question certains morceaux: si vous avez déjà utilisé des pièces qui rendent
vos réalisations plutôt fragiles ou douteuses, il vaudrait peut-être mieux
vous en défaire.
Il ne faut pas oublier que nos jeunes ont maintenant plus de choix qu’à
n’importe quel autre moment dans l’histoire de l’humanité. Ils sont
confrontés à des défis et à des possibilités qui sont différents de ceux de
notre propre enfance. Pour les accompagner, nous ne pouvons nous
contenter de recycler les morceaux que nous avons reçus de nos parents;
nous devons faire mieux, beaucoup mieux.
Je vous souhaite donc de tout cœur de conserver votre ouverture et votre
curiosité dans votre quête de blocs Lego, mais surtout, beaucoup de plaisir
dans toutes vos réalisations.
DARGATZ, Jan. 52 façons simples de dire «Je t’aime» à votre enfant,
Saint-Hubert, Un monde différent, 1994.
GOTTMAN, John M. et Nan SILVER. The Seven Principles for Making
Marriage Work, New York, Crown, 1999.
LOTT, Lynn et Riki INTNER. Chores without Wars: Turning Housework
into Teamwork, Practical Press, 2005.
ROBERT, Jocelyne, et Jo-Anne Jacob. Ma sexualité de 0 à 6 ans, Montréal,
Les Éditions de l’Homme, 2015.
ROBERT, Jocelyne. Ma sexualité de 6 ans à 9 ans, Montréal, Les Éditions
de l’Homme, 2015.
ROBERT, Jocelyne. Ma sexualité de 9 ans à 11 ans, Montréal, Les Éditions
de l’Homme, 2015.
SALOMÉ, Jacques. Papa, Maman, écoutez-moi vraiment, Paris, J’ai lu,
2010. SAMALIN, Nancy. Savoir l’entendre, savoir l’aimer, Paris, J’ai lu,
2005.
De la même auteure
100 trucs pour améliorer vos relations avec les ados, Les Éditions de
l’Homme, 2019.
Apprendre par cœur, en collaboration avec Ginette Larose, Chantal
Mongeon et Liza Murphy-Lefebvre, Éditions Québec-Livres, 2014.
À nous deux! Cartes-défis pour vous séduire, vous enrichir et vous
divertir…, Québec, Impact! Éditions, 2007.
Cures de rajeunissement pour vos relations sexuelles, Éditions Québec-
Livres, 2010.
Ça roule! Guide pratique pour que tout se déroule plus facilement à
l’adolescence, Les Éditions de l’Homme, 2019.
Leader d’impact en intervention, en classe et en milieu de travail, Éditions
Québec-Livres, 2014.
Psycho défis adulte, 52 cartes pour muscler l’intelligence émotionnelle,
Québec, Psyboutique, Académie Impact, 2004.
Psycho défis junior, 52 cartes pour muscler l’intelligence émotionnelle,
Québec, Impact! Éditions, 2006.
Techniques d’impact au préscolaire, en collaboration avec Édith Roy,
Éditions Québec-Livres, 2010.
Techniques d’impact en classe, Éditions Québec-Livres, 2010.
Techniques d’impact en psychothérapie, relation d’aide et santé mentale,
Éditions Québec-Livres, 2014.
Techniques d’impact pour grandir: Des illustrations pour développer
l’intelligence émotionnelle chez les enfants, Éditions Québec-Livres, 2014.
Techniques d’impact pour grandir: Des illustrations pour développer
l’intelligence émotionnelle chez les adolescents, Éditions Québec-Livres,
2014.
Techniques d’impact pour grandir: Des illustrations pour développer
l’intelligence émotionnelle chez les adultes, Éditions Québec-Livres, 2014.
Thérapie d’impact: Fondements théoriques et applications cliniques d’une
approche psychothérapeutique intégrative et polyvalente, Éditions Québec-
Livres, 2010.
INTRODUCTION
SECTION 2: La communication
La communication de l’enfant avec le parent
La communication du PARENT avec l’enfant
EN GUISE DE CONCLUSION…
RÉFÉRENCES
BIBLIOGRAPHIE
100 trucs pour améliorer vos relations avec les enfants
ISBN EPUB 978-2-7619-5321-4
10-19
Imprimé au Canada
DISTRIBUTEURS EXCLUSIFS:
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