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Métrologie Dimensionnelle Et CAO
Métrologie Dimensionnelle Et CAO
Exemples et logiciels
par Catherine CUBÉLÈS
Docteur en automatique et informatique
Expert en IPAO (ingénierie de process AO), EADS-CIMPA (European Aeronautic Defense
Space Company)
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Mesures et Contrôle R 1 213 − 1
MÉTROLOGIE DIMENSIONNELLE ET CAO ____________________________________________________________________________________________________
Le système de référence euclidien de la figure 2 est obtenu par Figure 1 – Localisation de trois alésages sur un cylindre
l’union du plan A et du cylindre B. Le SATT_système_de_référence
correspond à l’association entre l’élément géométrique de réfé-
rence minimum (EGRM) plan A et l’EGRM droite B. Le plan A est
la référence primaire et le cylindre B est la référence secondaire.
L’EGRM droite B est positionné par rapport à l’EGRM plan A, B
sous la contrainte de positionnement C8 : plan A_droite B,
perpendicularité. Par ce biais, la perpendicularité exprimée implici-
tement dans le dessin de définition (figure 1) est maintenant expli-
citement exprimée dans le modèle informatique. Cependant, un tel A
système de référence, déclaré de cette manière, n’est pas complet.
Il est fait appel à la déclaration d’EGRM dérivés construits, de
manière à compléter ce système de référence. Par suite, le point
d’intersection, entre le plan A et la droite B, est déclaré. C’est un Figure 2 – Définition du système de référence
EGRM dérivé point. Il est déclaré à l’aide de la contrainte de posi-
tionnement C4 : point (à construire)_droite B, coïncidence, et de la
contrainte de positionnement C3 ; point (à construire) ⇒ plan A,
distance (la distance étant nulle dans ce cas).
120°
À ce stade, la déclaration de la zone de tolérance peut être réa- L1
lisée puisque le système de référence est complètement déclaré. P1 L2
120°
Remarquons que ce système de référence conserve un degré de 120°
liberté en rotation. L’utilisation des contraintes de positionnement
relatif du modèle SATT (surfaces associées technologiquement et P2
topologiquement) permet de déclarer explicitement dans le
modèle informatique la perpendicularité, exprimée implicitement
dans le dessin de définition, et de respecter la hiérarchie entre les
références.
Figure 3 – Déclaration de la zone de tolérance
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120°
120° Composants identifiés
120° du système de référence
2
A Contrainte de
positionnement :
1 B A' C8 : plan-droite,
perpendicularité
Figure 4 – Positionnement de la zone de tolérance par rapport B'
au système de référence Système de référence réel
120°
3 x ø 10± 0,1
1.2 Correspondance entre surface
00 ø 0,2 A B
120° øø 33 nominale et nuage de points
L’objectif général de cette activité de palpage est d’associer à
chaque surface nominale un nuage de points, comme le suggère
la figure 6. Cependant, un prépalpage des surfaces cylindriques
est nécessaire pour déterminer la direction du palpage à cote
constante. Cette opération de dégauchissage de certaines surfaces
de la pièce correspond à l’identification des EGRM de réglage. Il
faut donc identifier l’axe de palpage après avoir dégauchi la sur-
face B dans cette séquence de prépalpage. À cette séquence de
prépalpage succède une séquence d’identification ou d’association
des surfaces, de manière à déterminer les directions de palpage à
A cote constante. Plus généralement, les activités de palpage et
B d’identification d’EGRM de réglage se succèdent tout au long de
cette première phase.
Figure 5 – Dessin de définition par rapport au gabarit informatique
déclaré
1.3 Analyse des résultats
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Composants ∆ ∆'
Zone de identifiés
Composants du repère réel
du repère tolérance
Nuage de
A A
points
B I' I B
Nuage de points
A
B ∆'
∆
Figure 8 – Mise en coïncidence du repère nominal et du repère réel I'
I
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A↔B
d ( Pi + 2 , Pi + 4 ) = m Pi + 4 – m Pi + 2
e
C d ( Pi + 4 , Pi + 3 ) = m P – m P
i+3 i+4
B
m m Pi + 3 – m Pi + 2 = k
Pi + 4 – m Pi + 2
D
f
d ( Pi + 2 , Pi + 4 ) + d ( Pi + 4 , Pi + 3 ) – d ( Pi + 2 , Pi + 3 ) = 0
Figure 12 – Zone de tolérance asymétrique évolutive
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Dist M i , plan C = m i ⋅ n C – d C = ε i
2.1.3 Positionnement relatif de la zone
par rapport à la référence Dist M j , plan D = m i ⋅ n D – d D = ε j
La déclaration du « calibre » virtuel de tolérancement correspond
Ang ( plan C, plan D ) = arcsin n = 90 o
à la mise en position de la zone de tolérance par rapport au sys- plan D ∧ n plan D
tème de références.
Mini max ε i , εj
Déclaration du SATT de tolérance géométrique
Positionnement relatif : zone de tolérance – système de réfé-
rence 2.2.1.2 Déclaration du décalage extérieur matière
M2
A
L’association du système de références est ici contrainte
« extérieur matière ». Il est donc maintenant nécessaire de déclarer
la détermination d’un point extérieur matière (un pour chaque plan
e P9
constituant la référence). Soit un point PD , un point d’approche
C M1 déterminant l’extérieur par rapport à une surface plane (figure 15).
B
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Contraintes
SATT nuage
de points réel
SATT
TT nominal de
tolérance géométrique
Nuage de points
SATT Contraintes des positionnement
correspondant au
repère et optimisation de fonctions objectif
système de référence
Chaque point Pti du nuage de points est positionné par rapport Pour la mesure orientée bureau d’études, le sup(εi ) est déclaré.
à l’EGRM de la zone de tolérance, c’est-à-dire le point courant de
la surface complexe (AB). Pour chacune des positions de ce point
courant, la position de la tangente à la surface, et donc de la nor-
male, est connue. Par suite, pour chacun des points Pti , on déclare 2.4 Implémentations
la distance εi par rapport à la position respective du point courant
P9 , en incluant la contrainte topologique pour que le point Pti Deux types d’implémentations ont été réalisées à l’aide du
appartienne au segment [M1, M2]. Le système d’équations corres- logiciel MATLAB. Une première implémentation couvre la déclara-
pondant est le suivant. tion d’une courbe de Bézier par la méthode du point courant, la
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— méthode :
• déclaration de l’association du système de références,
• déclaration de la vérification de la localisation,
100
• déclaration du contrôle orienté fabrication.
80
60
40
3. Solutions logicielles
20
3.1 Logiciels Dassault Systèmes
0
et DELMIA
– 20
0 200 400 600 800 1 000
100 300 500 700 900 3.1.1 Logiciels FD&T
(functional dimensioning & tolerancing )
Figure 16 – Implémentation sous MATLAB La conception usuelle et traditionnelle du cycle de vie du produit
débute par la conception assistée par ordinateur (CAO) ; la pièce
est modélisée soit dans un environnement bidimensionnel (2D) par
la réalisation directe du dessin industriel de la pièce, soit dans un
environnement tridimensionnel (3D). Dans ce second cas, les sur-
faces de la pièce ou sa géométrie nominale sont directement
f modélisées — par opposition à une représentation de ses surfaces
lors de la réalisation du dessin 2D. C’est justement cette connais-
sance complète des surfaces de la pièce qui permet d’enclencher
e la révolution du cycle de vie du produit. La phase succédant à
ø
B la conception, le tolérancement, s’en voit complètement trans-
formée : les annotations de tolérancement spécifiées sur les des-
sins, sans lien direct avec la géométrie de la pièce, laissent place
A ø1 A B à une spécification fonctionnelle appliquée directement sur les sur-
faces de cette même pièce. La fonction FD&T (functional dimensio-
ning and tolerancing ) de la ligne de produits CATIA de Dassault
Figure 17 – Implémentation sous MATLAB avec optimisation Systèmes utilise la classe de ces surfaces pour proposer unique-
ment les symboles de tolérancement relatifs à la classe de cette
surface et pour créer une phrase-information transparente pour
l’utilisateur. Cette phrase, dans le cas d’une spécification géométri-
déclaration induite d’une zone de tolérance décalée et évolutive et que avec système de références par exemple, contient l’informa-
la déclaration de la tangente et de la normale à la courbe consi- tion sur l’élément tolérancé (l’élément à contrôler), sur les
dérée (figure 16). références spécifiées avec la hiérarchie qui détermine le système
Cette implémentation permet de valider le nouveau modèle de références ainsi que l’information sur la zone de tolérance et les
SATT, appliqué à la déclaration de la géométrie et du tolérance- conditions ou les modificateurs qui peuvent lui être appliqués
ment. (figure 18).
La deuxième implémentation, réalisée sous MATLAB et son La fonction FD&T permet donc de spécifier le tolérancement
module d’optimisation, permet de valider le nouveau modèle directement sur la géométrie 3D. Par une simple sélection des sur-
SATT, appliqué à la déclaration de la métrologie dimensionnelle faces à tolérancer ou à prendre en référence, le logiciel guide l’uti-
(figure 17) : lisateur, pour l’amener à ne spécifier que ce qui est autorisé par les
normes de tolérancement. Il est systématiquement réalisé une véri-
— pièce réelle, mesurée avec une machine trois axes (acqui-
fication syntaxique et sémantique du tolérancement. La fonction
sition MESTRID ) :
FD&T supporte la sémantique et la syntaxe de tolérancement ISO
• plan A : six points de mesure, (cotation, ajustement, tolérancement géométrique, état de surface,
• plan B : cinq points de mesure, etc.) et ASME. Les normes correspondantes sont listées dans la
• cylindre : quatre sections/cinq points ; partie Pour en savoir plus [Doc. R 1 214].
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+ 0, 3
4 x ø 42 – 0 , 1
30 °
±0,30
°
0
40°
ø 47 · 0,46h7 –0,025
35
P 40
ø 10
A A1 A2 Rz 25
0,2 / 10 x 10 Information
textuelle
ø 0,5 M I
0,3 B-C
2x ø 0,8 M A B M C L ø 0,3 M A
ø 0,3 M A ø 0,1 P A
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3.3 Logiciels de DEA Brown & Sharpe d’une représentation virtuelle de la machine qui reproduit à l’écran
l’exécution du programme hors ligne et détecte automatiquement
les collisions. Elle permet également de vérifier la configuration et
Le groupe DEA Brown & Sharpe possède de nombreux logiciels
le programme avant le contrôle effectif de la pièce.
applicatifs. Leurs trois produits principaux sont :
— XactChorus, spécialement développé pour l’application en La compatibilité est totale entre PC-DMIS et Microsoft.
carrosserie automobile. Il fonctionne sous Windows NT et peut Le langage Basic est intégré pour créer des macros, contrôler ou
piloter des systèmes à contact ou sans contact ; personnaliser des programmes extérieurs, faire des calculs « en
— XactQuindos, développé à partir du logiciel très connu Quin- marge ».
dos, essentiellement conçu pour le contrôle de pièces mécaniques Totalement compatible avec le langage Basic, PC-DMIS 3.0
de très haute précision, depuis le carter de cylindre et la culasse intègre désormais OLE et ActiveX, les standards Microsoft pour les
d’un véhicule automobile jusqu’aux pignons, aubes, vis sans fin, applications automatiques. Ces nouvelles fonctions permettent à
etc. Il est développé sous Windows NT ; l’opérateur de créer des interfaces personnalisées à partir de
— PC-DMIS, développé en collaboration avec l’entreprise Microsoft Visual Basic, tout en gardant un accès total aux
Wilcox, filiale de Brown & Sharpe, développé sous Windows NT. commandes et aux fonctions de PC-DMIS. Microsoft Word et Excel
C’est le logiciel le plus vendu car il permet une utilisation simple offrent par ailleurs une plus grande convivialité et une meilleure
dans une PMI, jusqu’à une connexion sophistiquée en réseau avec communication entre les différents secteurs de l’entreprise.
tous les mondes de CAO et de CFAO connus. La version 3 de À titre d’exemple, l’opérateur peut créer un macro Excel pour
PC-DMIS et ses outils associés apportent de nouvelles fonctions. ouvrir un sous-programme PC-DMIS et lire les données d’une
PC-DMIS apporte une plus grande souplesse dans la création et feuille de calcul Excel et transférer les données du sous-pro-
la présentation des rapports de contrôle, avec un nouveau rapport gramme actif vers cette feuille de calcul.
graphique programmable. Les rapports de contrôle contiennent L’ouverture simultanée de plusieurs programmes permet, lors
des informations provenant de différentes sources : sous-program- d’un contrôle en ligne par exemple, d’exécuter un programme sur
mes, programmes gérés par ActiveX ou par OLE, programmes de la MMT et, dans le même temps, d’en visionner un second hors
sources externes peuvent désormais être visualisés grâce à ce nou- ligne, tout en modifiant un troisième, en utilisant la même copie de
vel outil de rapport graphique. PC-DMIS. Un simple clic suffit pour passer d’un programme actif à
Toute caractéristique affichée est facilement déplacée et contrô- un autre.
lée avec Visual Basic intégré. PC-DMIS communique avec tous les Grâce aux nouveaux outils de balançage intégrés, le balançage
outils de dialogue standards de Microsoft. Chaque page de rapport peut être effectué à l’aide de la formule des moindres carrés en 3D
peut être personnalisée pour un programme unique ou servir de ou avec une fonction vectorielle. Des balançages en min/max 2D
modèle pour les programmes futurs. sont également possibles. Ces capacités peuvent être utilisées en
Des outils graphiques automatiques permettent de positionner tenant compte du poids et des contraintes de chaque élément de
et de représenter la pièce sur une page du rapport et de définir le référence.
nombre de caractéristiques à reporter sur chaque page. PC-DMIS Un fichier de commandes I/O est désormais disponible pour lire
imprime le résultat de chaque mesure dans les zones de texte et écrire des fichiers à partir de sous-programmes. Il permet de
entourant l’image graphique. Un trait relie chaque zone de texte à créer un fichier, de lui ajouter des données ou d’en importer, à par-
la caractéristique correspondante sur l’image graphique. tir d’un fichier enregistré. Il est également possible de faire un test
PC-DMIS dispose également de nouvelles commandes de pour vérifier l’existence d’un fichier.
conception de programmes (si/autre/fin-si ; faire/jusqu’à ; pendant/ PC-DMIS s’enrichit par ailleurs de nouvelles fonctionnalités pour
fin-pendant ; sélectionner/fin-sélectionner ; élément/fin-élément) et le contrôle des pièces de carrosserie.
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