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Analyse des allocations budgétaires aux secteurs sociaux
Analyse des allocations budgétaires aux secteurs sociaux
[Rapport final]
Août 2016
i
Cette étude de cas sur l’analyse des tendances des allocations budgétaires en
faveurs des secteurs sociaux orientées sur la réalisation des droits sociaux
économiques et culturels (DSEC) de l’enfant et de la femme dans les Budgets de
l’Etat de 2012 à 2016 s’inscrit dans le cadre des activités de Suivi des dépenses
publiques des secteurs prioritaires et du plaidoyer en vue de l’élargissement de
l’espace fiscal en faveur de ces secteurs pour assurer la pleine réalisation des droits
de l’enfant et de la femme initié par UNICEF – Burkina Faso.
Des informations complémentaires sur l’étude peuvent être obtenues auprès de Mr.
Francis N. OUBDA, PhD – Social Policy Specialist au Bureau de l’UNICEF –
Ouagadougou.
01 BP 3420 Ouagadougou 01
Tel : (+226) 50 30 02 35
Mobile : (+226) 70 74 26 11
Email: foubda@unicef.org
ii
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION.................................................................................................................................... 1
iii
2.3- ANALYSE DES DEPENSES BUDGETAIRES D’EDUCATION ................................................................ 85
iv
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
v
l’Assainissement
EIPBF : Indicateurs du Paludisme au Burkina Faso
EPEM : Equivalents Points d’Eau Moderne
EPT : Education Pour Tous
ETFP : Enseignement Technique et Formation Professionnelle
F CFA : Franc de la Communauté Française d’Afrique
FCFA : Franc de la Communauté Française d’Afrique
FTI : Fast Track Initiative
GIRE : Gestion Intégrée des Ressources en Eau
IDH : Indice de Développement Humain
IOV : Indicateurs Objectivement Vérifiables
JMP : Joint Monitoring Programme
MAHRH : Ministère de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources Halieutiques
MARH : Ministère de l’Agriculture et des Ressources Halieutiques
MARHASA : Ministère de l’Agriculture, des Ressources Hydrauliques, de l’Assainissement
et de la Sécurité Alimentaire
MATD : Ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation
MCA : Millenium Challenge Corporation
MDE : Monde Digne des Enfants
MDNAC : Ministère de la Défense Nationale et des Anciens Combattants
MEA : Ministère de l'Eau et de l'Assainissement
MEAHA : Ministère de l’Eau, des Aménagements Hydrauliques et de l’Assainissement
MENA : Ministère de l’Education Nationale et de l’Alphabétisation
MFB : Ministère des Finances et du Budget
MII : Moustiquaire Imprégnée d’Insecticides
MILDA : Moustiquaire Imprégnée à Longue Durée d’Actions
MINEFID : Ministère de l’Economie, des Finances et du Développement
MOD : Maitrise d’Ouvrage Délégué
MS : Ministère de la Santé
ODD : Objectifs de Développement Durable
OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
ONEA : Office National de l’Eau et de l’Assainissement
ONG : Organisation Non Gouvernementale
OSC : Organisations de la Société Civile
PADS : Projet d’Appui au Développement Sanitaire
PAGIRE : Plan d’Actions pour la Gestion Intégrée des Ressources en Eau
PAM : Programme Alimentaire Mondial
PAPS : Programme Appui Politique Sectoriel Santé
PCIME : Prise en Charge Intégrée des Maladies de l’Enfant
PD : Paiement Direct
PDDEB : Plan Décennal de Développement de l’Education de Base
PDSEB : Programme de Développement Stratégique de l’Education de Base
PETS : Public Expenditure Tracking Survey
vi
PN-AEPA : Programme National Approvisionnement en Eau Potable et Assainissement
PNDES : Plan National de Développement Economique et Social
PNDS : Plan National de Développement Sanitaire
PNLP : Programme National de Lutte contre le Paludisme
PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement
PREVISAR : Programme de Prévention VIH-SIDA et Santé de la Reproduction
PSN : Politique Sanitaire Nationale
PSSPSR : Plan Stratégique de Sécurisation des Produits de Santé de la Reproduction
PSSPSR : Plan Stratégique de Sécurisation des Produits de Santé de la Reproduction
PTF : Partenaires techniques et financiers
RDP : Revue des Dépenses Publiques
RGPH : Recensement Général de la Population et de l’Habitat
SASDE : Stratégie Accélérée pour la Survie et le Développement du Jeune Enfant
SCADD : Stratégie de Croissance Accélérée et de Développement Durable
SIDA : Syndrome Immuno Déficience Acquise
SNAT : Schéma National d'Aménagement du Territoire
SONU : Soins Obstétricaux et Néonataux d’Urgence
SP : Sulfadoxine Pyriméthamine
SP/PAGIRE : Secrétariat Permanent PAGIRE
SRMNI : Santé de la Reproduction, Maternelle, Néonatale et Infantile
SRMNI : La promotion de la Santé de la Reproduction, Maternelle, Néonatale et
Infantile
SSP : Soins de Santé Primaires
TAMA : Taux d’Accroissement Moyen Annuel
TPIg : Traitement Préventif Intermittent durant la grossesse
UEMOA Union Economique et Monétaire Ouest Africaine
UNFPA : Fonds des Nations Unies pour la Population
UNICEF : Organisation des Nations Unies pour l’Enfance
USAID : Agence des États-Unis pour le développement international
vii
LISTE DES TABLEAUX
viii
Tableau 35- Taux d'exécution du budget du ministère de la santé de
2010 à 2015 (en %) ............................................................................................................... 68
Tableau 36- Catégories de dépenses publiques prises en compte en
matière de SRMNI................................................................................................................. 69
Tableau 37- Part du budget de lutte contre le paludisme dans le budget
total de la santé ................................................................................................................... 72
Tableau 38- Parts des contributeurs au budget de lutte contre le paludisme
de 2009 à 2014 ...................................................................................................................... 73
Tableau 39- Liste détaillée des prestations subventionnées et leurs tarifs ...................................... 76
Tableau 40- Evolution du coût total de la prise en charge des SONU et
accouchements eutociques (en milliards F CFA) ......................................................... 77
Tableau 41- Financement prévisionnel pour l’achat des produits de santé
de la reproduction ............................................................................................................... 79
Tableau 42- Liste des projets / programmes de développement répertoriés
dans le domaine de la santé en 2015 ............................................................................. 81
Tableau 43- Cibles, indicateurs et valeurs actuelles OMD et SCADD en
matière d'éducation ........................................................................................................... 86
Tableau 44- Programme, sous programmes, Objectifs, actions et IOV en
matière d’infrastructures ..................................................................................................... 88
Tableau 45- Nombre d'écoles, de salles de classes et effectifs des élèves ................................... 91
Tableau 46- Nature et état des murs de 2012 à 2015 ........................................................................ 91
Tableau 47- Ratio élèves/classe de 2012 à 2015 ................................................................................. 92
Tableau 48- Parts budgétaires selon les sources de financements des plans
d'actions de 2012 à 2015 .................................................................................................... 93
Tableau 49- Parts relatives du budget du MENA dans le budget de l'Etat .................................... 94
Tableau 50- Parts relatives des dotations par titres budgétaires du MENA
de 2012 à 2016 ...................................................................................................................... 94
Tableau 51- Taux de croissance des dotations budgétaires du MENA par titre
de 2011 à 2015 ...................................................................................................................... 95
Tableau 52- Evolution du taux d’exécution des titres budgétaires du MENA ............................... 96
Tableau 53- Parts budgétaires relatives des différents programmes des plans
d'actions du MENA de 2010 à 2015 .................................................................................. 96
Tableau 54- Parts budgétaires relatives des activités clés du programme
d'amélioration de l'accès à l'éducation de base ......................................................... 97
Tableau 55- Comparaison des parts budgétaires relatives du MENA et
MDNAC dans le budget de l'Etat entre 2010 à 2015 .................................................... 98
Tableau 56- Comparaison des taux de croissance budgétaires du MENA
et du MDNAC entre 2010 et 2015 ..................................................................................... 99
Tableau 57- Indicateurs clés du secteur de l’éducation ................................................................100
ix
Graphique 10- Dépenses publiques du secteur eau assainissement par
sous-secteur en milieu rural ........................................................................................... 25
Graphique 11- Dépenses eau assainissement en milieu urbain par sous-secteurs ...................... 25
Graphique 12- Dépenses eau assainissement en milieu urbain sur financements
extérieurs et par sous-secteur ....................................................................................... 26
Graphique 13- Evolution comparée des dépenses du MEA et du MDNAC sur
la période 2012-2015 ...................................................................................................... 27
Graphique 14- Evolution comparée de la part du budget de l’Etat consacrée
à la santé, à l’éducation, à l’agriculture, et à l’eau assainissement ................... 27
Graphique 15- Dépenses publiques Eau et Assainissement en % du PIB ....................................... 28
Graphique 16- Evolution de la part des dépenses publiques (en % du budget
de l’Etat) ........................................................................................................................... 30
Graphique 17- Evolution des dépenses publiques du secteur Eau & Assainissement
par niveau ........................................................................................................................ 31
Graphique 18- Part des dépenses publiques eau assainissement par sous-secteur ................... 34
Graphique 19- Structure des dépenses publiques au titre du budget de l’Etat par
nature économique ....................................................................................................... 35
Graphique 20- Structure des dépenses sur ressources propres de l’ONEA par nature
économique .................................................................................................................... 36
Graphique 21- Proportion de cibles annuelles réalisées ................................................................... 37
Graphique 22- Accès à l’eau potable en Afrique en 2012 .............................................................. 38
Graphique 23- Accès à l’assainissement en Afrique .......................................................................... 38
Graphique 24- Evolution de l’accès à l’eau potable ........................................................................ 39
Graphique 25- Evolution de l’accès à l’assainissement .................................................................... 40
Graphique 26- Evolution du taux de réalisation physique AEP rural ............................................... 41
Graphique 27- Corrélation entre points d’eau réalisés et taux d’accès ....................................... 41
Graphique 28- Evolution du taux de réalisation des latrines familiales........................................... 43
Graphique 29- Evolution du taux de réalisation du budget du PAGIRE ......................................... 45
Graphique 30- Evolution du taux d’accroissement des dotations du secteur
de la santé sur la période 2011-2015 .......................................................................... 60
Graphique 31- Evolution du rythme de croissance des dépenses exécutées
au niveau du secteur de la santé sur la période 2011-2015 .................................. 60
Graphique 32- Evolutions des parts budgétaires consacrées au secteur de
la santé dans le budget total sur la période 2011-2015 .......................................... 61
Graphique 33- Evolution du taux d’exécution des dépenses publiques du secteur
de la santé sur la période 2011-2015 .......................................................................... 64
Graphique 34- Evolution des niveaux de dotation et d’exécution de la fonction
santé sur la période 2011-2015 ..................................................................................... 65
Graphique 35- Dynamique des titres budgétaires du ministère de la santé de
2012 à 2016 ...................................................................................................................... 67
Graphique 36- Evolution du taux d’exécution des dépenses d’investissement
du ministère de la santé sur la période 2012-2015 ................................................... 68
Graphique 37- Taux d’accroissement moyen annuel des titres de dépenses de
consommation ................................................................................................................ 69
Graphique 38- Evolution de la part des dépenses de SRMNI sur la période 2010-2015.............. 70
Graphique 39- Evolution du taux de décaissement des contributeurs à la lutte contre
le paludisme sur la période 2009-2014........................................................................ 73
Graphique 40- Evolution des dépenses prévisionnelles pour la prise en charge
des SONU et accouchements eutociques sur la période 2006-2015 (en milliards
F CFA) ................................................................................................................................ 77
Graphique 41- Evolution du rythme de croissance des dépenses prévisionnelles
pour la prise en charge des SONU et accouchements eutociques sur la
période 2006-2014 ....................................................................................... 78
Graphique 42- Dynamique des titres budgétaires du MENA de 2012 à 2016 ............................... 95
Graphique 43- Dynamique des exécutions budgétaires du MENA et du MDNAC
entre 2012 et 2015 ........................................................................................................100
x
LISTE DES ENCADRES
xi
RESUME EXECUTIF
Entre 2012 et 2016, les prévisions de recettes propres ont connu un accroissement
annuel moyen de 8,7%. En 2012, les prévisions de recettes ordinaires représentaient
58,1% des recettes totales contre 41,9% pour les recettes extraordinaires. Les recettes
ont baissé de l’ordre de deux points en pourcentage en passant de 16,5% du PIB en
2013 à 14,4% du PIB. Le taux de croissance des prévisions de recettes ordinaires est
compris entre -7,6% (en 2015) et 24,0% (en 2013) avec un Taux d’accroissement
moyen annuel (TAMA) de 8,7%. Il ressort que les taux de croissance des prévisions de
recettes ordinaires ont été erratiques entre 2012 et 2016. L’année 2012 a été propice
à la mobilisation des recettes propres. Avec un niveau de mobilisation des recettes
intérieures de 14% du PIB, le Burkina Faso est en net recul par rapport au passé
récent où la pression fiscale était de l’ordre de 17% et loin du critère de
convergence révisé de 20% fixé par l’UEMOA.
Quant aux recettes extraordinaires, leur taux de croissance a été compris entre -
40,0% (en 2015) et 26,5% (en 2014). Ces recettes ont été erratiques avec une seule
année de croissance positive (2014) et des années de croissance négative (2013,
2015 et 2016). Globalement, les recettes extraordinaires sont en baisse avec un
TAMA de -11,8% sur la période 2012-2016.
Le déficit budgétaire s’est établi à 2% moins que la norme de 3% fixée par l’UEMOA.
En dépit des efforts faits par le gouvernement de la Transition, l’engagement des
dépenses liées à la gestion de la sécurité dans le pays a entrainé l’accumulation de
nouveaux arriérés en 2015 auxquels il faut ajouter le reliquat des factures antérieures
à la période de la Transition. L’apurement dans les meilleurs délais de ces arriérés de
paiement dus aux petites et moyennes entreprises est une étape importante pour la
relance économique.
xii
consécutivement à l’application du mécanisme de contrôle des prix par le
Gouvernement ont eu pour effet de réduire le taux d'inflation qui est resté en
moyenne à 1,9% en 2015 (l’un des plus faibles des pays de l’UEMOA).
Durant la période 2012-2016, les parts relatives des dotations budgétaires du MENA
dans le budget total de l’Etat se situent entre 6,7% en 2012 et 12,6% en 2016.
Pourtant, les besoins en salles de classe pour l’année scolaire 2015-2016 se chiffrent à
4 000 salles de classes au minimum avec 3 769 salles de classes sous-paillotes pour
l’année scolaire 2014-2015. Les parts relatives des dotations de budget du ministère
de la santé sont comprises entre 5,8% en 2012 et 9,4% en 2015. Cependant, les
niveaux d’exécution des dépenses budgétaires du ministère de la santé et du
ministère en charge de la défense ont été presque voisins sur la période de l’étude
même si le budget du ministère de la santé a représenté presque le double (1,8 fois)
de celui du ministère en charge de la défense sur la période 2012-2016 en termes de
prévisions. En d’autres termes, la défense coûte autant au budget de l’Etat
burkinabè que la santé, en termes d’exécutions budgétaires.
L’eau et l’assainissement
En milieu urbain, plus de 20% des dépenses sur financements extérieurs sont allés à
l’assainissement.
La décomposition des dépenses par source de financement montre que le
financement du secteur eau et assainissement est essentiellement tributaire du
financement extérieur représentant 54,30% (150,66 milliards F CFA) des dépenses
exécutées sur la période 2012-2015 contre 45,70% (126,75 milliards) sur ressources
propres. L’instabilité institutionnelle du ministère en charge de l’eau et
l’assainissement à travers la vague de scission/fusion avec le ministère de
l’agriculture n’a pas été favorable à l’allocation des ressources propres de l’Etat en
faveur du secteur eau assainissement.
xiii
niveau de sa capacité à atteindre les résultats stratégiques attendus qu’à celle de
consommer les ressources mobilisées.
En zone urbaine, le taux d’accès à l’assainissement familial est passé de 17% en 2008
à 32% en 2014 et n’a pas permis l’atteinte des Objectifs du millénaire pour le
développement (OMD). L'enquête intégrée de 2014 sur les Conditions de vie des
ménages révèle que (i) plus d'un ménage sur cinq des plus pauvres en milieu rural
(Q1 et Q2) continuent d’utiliser des sources d'eau non potable telles que rivières, lacs
et barrages ; (ii) 62,6% des ménages les plus pauvres (Q1 et Q2) pratiquent la
défécation à l’air libre tandis que 67,55% d'entre eux utilisent la nature, la rue,
l'intérieur des cours… comme principal mode d'élimination des excréments ; (iii) les
dépenses mensuelles pour l'eau des ménages les plus pauvres (Q1 ménages, sans
BP) est de 6,2% du total des dépenses mensuelles de consommation des ménages,
ce qui est en dehors de la gamme standard internationale de 3 à 5%. Toutefois, ce
ratio est inférieur à 5% pour les ménages les plus riches (Q4 et Q5, sans BP) et Q5
avec BP.
Le financement des produits de santé de la reproduction est pris en charge par les
PTF à hauteur de 61,4% contre 38,6% pour le budget de l’Etat. En matière de prise en
charge des produits relatifs au PTME, l’intervention de l’Etat représente à peine 10%.
Au niveau des besoins en intrants SONU, l’Etat ne supporte que 30% du budget
prévisionnel contre 70% de subventions nécessaires à la charge des PTF.
xiv
La problématique de la santé maternelle et infantile est théoriquement prise en
compte dans les documents de politiques et de stratégies du fait que tous les
documents de politiques et stratégies accordent une place de choix à l’atteinte des
OMD y relatifs. Dans la pratique, la question de la santé maternelle et infantile est
insuffisamment prise en charge dans la réalité des budgets dédiés à la question. Sur
la période 2012-2016, le financement des actions de santé maternelle et infantile
incombe à plus de 70% en moyenne aux PTF, le budget de l’Etat représentant à
peine 30% du financement. Par conséquent, la part du budget du ministère de la
santé dans le budget national est largement en deçà des 15% pour lesquels le
Burkina Faso s’est engagé en faveur de la SRMNI en accord avec la déclaration
d’Abuja. La prévalence de la malnutrition aigüe globale est de 10,4% et celle de la
forme sévère est de 2,2%. La prévalence de la malnutrition chronique est de 30,2%. Il
ressort alors qu’environ un tiers des enfants de moins de 5 ans (30,2%) souffrent de
retard de croissance dont 9,3% souffrent de forme sévère (SMART 2015, MSP).
Bien que l’Etat soit la plus grande source de financement, les parts budgétaires de
l’éducation de base dans le budget national ont été de 9,65% en moyenne sur la
période 2012-2016. En moyenne annuelle, le taux d’exécution des dépenses
budgétaires du MENA est de 79,5% sur la période considérée. Les parts relatives du
budget du MENA allouées aux dépenses d’investissements ont été comprises entre
18,86% en 2014 et 11,30% en 2015. La contraction des dépenses d’investissement
affecte la réalisation des infrastructures scolaires. Les besoins en salle de classe pour
l’année scolaire 2015-2016 se chiffrent à 4 000 salles de classes au minimum avec
3 769 classes sous-paillotes répertoriées pour l’année scolaire 2014-2015. Aussi, trois
quart (3/4) de la population active burkinabè (15-64 ans) est analphabète. Ce
secteur enregistre un taux d’exécution moyen de 79,5% sur la période, qui reste
toutefois loin du taux de 114% du ministère de la défense.
xv
- Veiller à corriger les iniquités constatées en matière d’allocation des
ressources en eau et d’assainissement ;
- Renforcer les instruments de gouvernance du sous-secteur eau et
assainissement.
xvi
INTRODUCTION
CONTEXTE ET JUSTIFICATION
Le Burkina Faso fait partie des pays à faible indice de développement humain. Sa
population est en grande majorité analphabète et confrontée au problème de la
pauvreté dont les groupes les plus touchés sont les femmes et les enfants. Afin de
lutter plus efficacement contre la pauvreté et les inégalités, et faire face à une
demande sociale sans cesse croissante, le gouvernement du Burkina Faso, en
collaboration avec ses principaux partenaires techniques et financiers, a élaboré et
mis en œuvre le Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté (CSLP) sur la période
2000-2010. Au regard du bilan mitigé du CSLP en termes de réduction de la pauvreté
(43,6% en 2003 contre 46,7% en 2010), le pays s’est doté d’une Stratégie de
Croissance Accélérée et de Développement Durable (SCADD) pour la période 2011-
2015. Cette stratégie visait à réaliser une croissance économique forte (prévision de
croissance moyenne du PIB réel de 10% sur la période de mise en œuvre), soutenue
et de qualité, génératrice d'effets multiplicateurs pour une diminution de l’extrême
pauvreté. Sur la base des leçons ainsi apprises et en fonction de la vision des
nouvelles autorités mises en place à l’issue des élections couplées (présidentielle et
législatives) du 30 novembre 2015, le Burkina s’est doté d’un Plan National de
Développement Economique et Social (PNDES) pour la période 2016-2020. Ledit plan
ambitionne de transformer structurellement l'économie burkinabè, pour une
croissance forte, résiliente, inclusive et créatrice d'emplois décents pour tous.
Les secteurs sociaux occupent toujours une place importante dans les politiques de
développement et de réduction de la pauvreté du pays. En effet, les actions du
gouvernement ont mis l’accent sur les secteurs sociaux comme l’éducation, la santé
et l’assainissement. C’est sans doute ce souci qui a amené le Gouvernement à
entreprendre les différentes réformes budgétaires depuis plus d’une décennie et qui
sont en phase d’expérimentation (Cadre budgétaire à Moyen Terme, processus
d’implantation du budget-programme…).
1
du fait de la baisse drastique des ressources ayant conduit à une compression des
investissements et une accumulation d’arriérés de paiement.
Mais, en dépit des réformes et des efforts consentis par le pays, en particulier dans la
promotion des services sociaux de base (éducation, santé et assainissement), le
déficit persiste du fait, d’une part, de la forte demande consécutive à la croissance
rapide de la population et, d’autre part, à des possibilités d’offres très limitées. Ainsi,
le pays reste confronté au défi de la répartition équitable des ressources publiques
surtout en faveur des groupes sociaux les plus défavorisés (enfants, femmes et
handicapés). Aussi, le travail budgétaire appliqué mené par les Organisations de la
Société Civile (OSC) se déroule-t-il dans un contexte politique et institutionnel
ambivalent, caractérisé à la fois par l’ouverture et la fermeture du système, des
atouts et des faiblesses.
Au niveau des atouts, on peut mentionner, outre les réformes budgétaires en cours
depuis les années 90, l’accélération du processus d’implantation du budget
participatif, qui vise à aligner la gestion budgétaire sur les principes de la Gestion
Axée sur les Résultats (GAR). Il s’agit là d’une chance à saisir pour consolider le travail
budgétaire appliqué aux résultats, qui prend en compte les priorités des
administrations publiques (centrales et locales), en conformité avec les besoins des
populations. Aussi la nécessité de poursuivre les activités de recherche-action au
niveau des budgets locaux, tout en consolidant l’approche globale et le travail
entrepris au niveau du budget de l’Etat revêt une importance capitale. Mais en
pratique, la mise en œuvre des activités de recherche-action sur le budget se
heurtent à des réticences des pouvoirs publics et à la faible capacité des
Organisations Non Gouvernementales (ONG) qui s’y engagent.
2
ne sont pas toujours conscients des droits et devoirs consacrés par les textes à cet
égard.
METHODOLOGIE
Après avoir pris connaissance du contenu des TDR, une séance de cadrage a eu
lieu avec le commanditaire (UNICEF) de l’étude et le Centre d’Information, de
Formation et d’Etudes sur le Budget (CIFOEB). Ce cadrage a permis d’avoir une
compréhension commune des TDR et aussi de s’accorder sur les produits attendus et
les autres commodités. A la suite de cette rencontre de cadrage, une collecte des
données secondaires auprès des différentes structures ministérielles a été réalisée.
Cette collecte de données a été suivie d’une revue documentaire et une analyse
des données collectées afin d’élaborer le présent rapport.
L’analyse s’est focalisée sur les dotations budgétaires et les dépenses budgétaires
exécutées en se référant à la fois au budget objet et à la classification fonctionnelle
des services de l’Etat. En outre, selon les dotations budgétaires, il n’a pas été possible
de prendre en compte des dépenses inter ministérielles allant aux secteurs de
3
l’étude pour les calculs des dotations budgétaires revenant aux ministères ciblés
dans le cadre de la présente étude. Néanmoins, ces dépenses inter ministérielles
sont comprises dans les dépenses globales du budget de l’Etat (la part relative des
dotations budgétaires des ministères étudiés dans le budget de l’État intègre les
dépenses interministérielles au dénominateur pour ce qui est du budget national ;
mais au numérateur, les allocations budgétaires des ministères ne les intègrent pas).
PLAN DU RAPPORT
4
1- ANALYSE DES RESSOURCES BUDGETAIRES ALLOUEES AUX SECTEURS DE
L’ETUDE ENTRE 2012 ET 2016
Les prévisions de recettes totales du Burkina Faso sont passées de 1 602 548 400 000 F
CFA en 2012 à 1 611 911 518 000 F CFA en 2016. Entre 2012 et 2016, les recettes
totales ont connu un taux d’accroissement annuel moyen de 0,1% seulement.
La structure des recettes montre deux (2) composantes principales : les recettes
propres (ou recettes ordinaires) et les recettes extraordinaires. La comparaison
annuelle de ces deux catégories de recettes montre des variations dans le temps. En
effet, la figure 1 ci-dessous présente les recettes ordinaires et les recettes
extraordinaires. En volume, les prévisions de recettes propres ont continuellement
augmenté de 2012 à 2014, puis ont connu une baisse de 7,6% en 2015, compte tenu
de la particularité de cette année (transition politique, tentative de coup d’état
ayant occasionné des pertes de ressources propres). De 931 603 094 000 F CFA en
2012, ces recettes ont atteint 1 148 042 820 000 FCFA en 2015 et 1 256 833 000 000 F
CFA en 2016. Entre 2012 et 2016, les prévisions de recettes propres ont connu un
accroissement annuel moyen de 8,7%.
L’augmentation des recettes propres est plus que celles des recettes totales et
montre les effets des stratégies de mobilisation des ressources internes en vue de
respecter les critères de convergence de l’UEMOA. Il n’en demeure pas moins que
cette augmentation des recettes propres ne devrait pas négliger l’esprit d’équité
dans la contribution des populations à la mobilisation des ressources internes propres
pour le financement du développement. L’absence d’équité dans la collecte des
recettes propres serait source de mouvements sociaux qui conduiraient à une faillite
des politiques de développement s’appuyant sur le financement des ressources
internes au regard des conditions difficiles qui remettent en cause les droits humains
élémentaires.
5
Quant aux prévisions de recettes extraordinaires, elles sont passées de 670 945 306
000 F CFA en 2012 à 368 458 305 000 F CFA en 2015 et à 355 078 512 000 F CFA en
2016. Les prévisions de recettes extraordinaires, contrairement aux recettes propres
qui ont connu une dynamique d’augmentation plus ou moins constante durant la
période de l’étude, ont évolué en dents de scie avec une tendance globale à la
baisse au cours de la période de l’étude.
10.0% 0.025
8.0% 0.020
6.0% 0.015
4.0% 0.010
Economic growth (%)
2.0% Moyenne mobile (5 dernières années) 0.005
Standard deviation (5 dernières années)
0.0% 0.000
2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
Source: macroeconomic report, World Bank – 2016.
6
total, le déficit du compte courant s’est fortement contracté de 11% du PIB en 2013
à seulement 4% du PIB en 2015 et a été financé par les flux d’aides extérieures.
80.0%
60.0%
40.0%
20.0%
0.0%
2012 2013 2014 2015 2016
Dans tous les cas, il est appréciable de constater que les recettes propres ont
progressivement augmenté sur la période 2012-2016, exception faite de l’année
2015, année de fortes perturbations socio-économiques au niveau du Burkina Faso,
ayant entrainé une sorte de grippage de la machine économique. La baisse des
recettes intérieures est une contrainte majeure pour la réalisation des objectifs de
développement. Avec un niveau de mobilisation des recettes intérieures de 14% du
PIB, le Burkina est en net recul par rapport au passé récent où la pression fiscale était
de l’ordre de 17% et loin du critère de convergence révisé de 20% fixé par l’UEMOA.
La poursuite et l’approfondissement des réformes fiscales dont l’élargissement de la
base taxable et la lutte contre la fraude et la corruption sont nécessaires pour le
retour à la soutenabilité budgétaire mise à mal par l’accroissement des dépenses
courantes dont les salaires. Aussi, serait-il important pour le nouveau gouvernement
de poursuivre dans la lancée de la mobilisation des ressources ordinaires pour une
mise en œuvre optimale du PNDES sur la période 2016-2020. Cela doit se faire entre
autres par : (i) la maitrise des exonérations fiscales pour mieux limiter les manques à
7
gagner sur les différents types d’exonérations fiscales et mieux lutter contre la fraude
fiscale ; (ii) la poursuite de l’informatisation du système de recouvrement par
l’instauration de la facture normalisée pour les moyennes entreprises en vue
d’assurer une meilleure collecte de la TVA ; (iii) la mise à jour de la base de données
des contribuables notamment celle des petites et moyennes entreprises ; (iv) la
gestion et la lutte contre la fraude et le faux.
L’irrégularité des taux de croissance des prévisions de recettes totales s’explique par
le rythme d’évolution des prévisions de recettes ordinaires et extraordinaires, elles-
mêmes liées au contexte sociopolitique difficile de 2015. En effet, La baisse drastique
des importations consécutive à un contexte politique difficile, combinée à la fraude
fiscale ont entrainé une contreperformance dans le recouvrement des recettes et
une contraction des dépenses d’investissement. Les recettes ont baissé de l’ordre de
deux points en pourcentage en passant de 16,5% du PIB en 2013 à 14,4% du PIB. Le
taux de croissance des prévisions de recettes ordinaires est compris entre --7,6% (en
2015) et 24,0% (en 2013) avec un TAMA de 8,7%. Il ressort que les taux de croissance
des prévisions de recettes ordinaires ont été erratiques entre 2012 et 2016. L’année
2012, a été propice à la mobilisation des recettes propres.
Quant aux recettes extraordinaires, leur taux de croissance a été compris entre -
40,0% (en 2015) et 26,5% (en 2014). Ces recettes ont été erratiques avec une seule
année de croissance positive (2014) et des années de croissance négative (2013,
2015 et 2016). Globalement, les recettes extraordinaires sont en baisse avec un
TAMA de -11,8% sur la période 2012-2016.
Les différents taux de croissance des recettes sont contenus dans le tableau 1. Il
ressort que le taux de croissance des recettes totales est plus tributaire de celui des
recettes ordinaires que de celui des recettes extraordinaires. Toutefois, bien que les
recettes ordinaires soient en augmentation au cours du temps, les recettes
extraordinaires ne sauraient être négligeables dans le financement des activités de
développement au Burkina Faso. En outre, ces ressources sont plus destinées au
financement des investissements dont les effets sont déterminants sur les conditions
socio-économiques de la population et de la croissance économique à cause des
effets d’infiltration des retombées de l’investissement.
8
TAMA 2013 2014 2015 2016 Moyenne
Recettes totales 2,4% 13,2% -18,3% 6,3% 0,1%
NB: TAMA = taux de croissance moyen annuel
Source : auteur, sur la base des données budgétaires de la DGB/MINEFID
1.2.1- Parts relatives des titres budgétaires au niveau national sur la période 2012-
2016
Evolution des ressources et dépenses (en Evolution des dépenses exécutées FCFA
milliards de FCFA) (base engagement)
9
Le déficit budgétaire s’est établi à 2% moins que la norme de 3% fixée par l’UEMOA.
En dépit des efforts faits par le gouvernement de la Transition, l’engagement des
dépenses liées à la gestion de la sécurité dans le pays a entrainé l’accumulation de
nouveaux arriérés en 2015 auxquels il faut ajouter le reliquat des factures antérieures
à la période de la Transition. L’apurement dans les meilleurs délais de ces arriérés de
paiement dus aux petites et moyennes entreprises est une étape importante pour la
relance économique.
A la suite des dépenses de personnel, celles des transferts courants occupent la 3 ème
position avec des parts relatives comprises entre 17,6% en 2013 et 36,6% en 2012.
Cette forte augmentation des dépenses de transferts est consécutive à la crise
sociopolitique de 2011.
Le tableau suivant contient les différentes parts relatives des titres budgétaires au
niveau national.
1.2.2- Taux de croissance des titres des dépenses du budget total de 2012 à 2016
Sur la période 2012-2016, la plupart des titres de dépenses de l’Etat connaissent des
hausses et des baisses simultanées en matière de dotations. Il convient de noter par
contre que les dotations de dépenses de personnel connaissent, pour leur part, un
accroissement continuel ; seul le rythme de croissance a tendance à changer d’une
année à l’autre. L’accroissement des dotations de dépenses de personnel en 2014,
qui se situe à 19,5%, est largement au-dessus de la moyenne annuelle qui est de
13,0%. Cette situation pourrait être due à l’accroissement des avantages multiples
accordés au ministère de la défense nationale et des anciens combattants et au
10
ministère de la sécurité. Toutefois, il reste que le respect de la norme sous régionale
(critère UEMOA) doit être surveillé pour éviter une forte dégradation des autres
critères.
Par ailleurs, il est à relever la forte baisse des dotations du titre 4 de 55,1% en 2013 qui
serait liée à la non reconduction des avantages octroyés aux militaires à la suite de
la crise sociopolitique et militaire de 2011. On note aussi un taux de croissance
exponentiel des dotations du titre 6 avec 487,3% en 2013. Cette forte croissance
s’expliquerait par la rubrique « Restructuration des entreprises (Transfert capital
entreprise publique non financière et Capital institutions financières) ».
Le tableau suivant présente les taux de croissance des différents titres budgétaires
prévus. Il ressort que sur la période 2012-2016, les taux de croissance moyens annuels
(TAMA) sont compris entre -16,4% pour le titre 4 et 24,2% pour le titre 1.
Tableau 3- Taux de croissance des dépenses prévues par titre de 2013 à 2016
2013 2014 2015 2016 TAMA
Titre 1 14,5% 20,1% 20,0% 44,0% 24,2%
Titre 2 9,5% 19,5% 7,3% 8,2% 11,0%
Titre 3 -4,0% 1,6% 9,4% 5,5% 3,0%
Titre 4 -55,1% 12,3% -10,9% 8,8% -16,4%
Titre 5 27,7% -15,8% -14,4% 2,3% -1,5%
Titre 6 487,3% -73,5% -21,8% -2,1% 4,5%
Total -6,6% -2,3% -5,0% 8,5% -1,5%
Titre 1 : Amortissement, charge de la dette et dépenses en atténuation des recettes ; Titre 2 : Dépenses de personnel ; Titre 3 :
Dépenses de fonctionnement ; Titre 4 : Dépenses de transferts courants ; Titre 5 : Dépenses d’investissements ; Titre 6 : dépenses de
transferts en capital
Source : auteur, sur la base des données budgétaires de la DGB/MINEFID
Sur la période 2012-2016, la plupart des dépenses de l’Etat ont connu des tendances
variées et diversifiées. Si les titres 2 et 5 ont eu des tendances haussières comme le
montre la figure ci-dessous, les tendances des autres titres de dépenses ont été plus
ou moins à la baisse.
Graphique 4- Dynamique des parts des titres du budget national de 2012 à 2016
60.0%
50.0%
Parts relatives
40.0%
30.0%
20.0%
10.0%
0.0%
2012 2013 2014 2015 2016
Titre 1 Titre 2 Titre 3 Années
Titre 4 Titre 5 Titre 6
Titre 1 : Amortissement, charge de la dette et dépenses en atténuation des recettes ; Titre 2 : Dépenses de personnel ; Titre 3 :
Dépenses de fonctionnement ; Titre 4 : Dépenses de transferts courants ; Titre 5 : Dépenses d’investissements ; Titre 6 : dépenses de
transferts en capital
Source : auteur, sur la base des données budgétaires de la DGB/MINEFID
11
1.3- ALLOCATIONS BUDGETAIRES DES MINISTERES ETUDIES DE 2012 A 2016
1.3.1- Poids relatifs des budgets des ministères étudiés (MENA, MS, MAHRH/MEAHA,
MDNAC) dans le budget national
Face à ces défis majeurs, il est évident qu’une dotation budgétaire de 12,6% en 2016
du budget total, même en accroissement par rapport à 2015, ne serait pas à mesure
d’adresser efficacement ces contraintes quand on sait surtout que les dépenses de
personnel et de fonctionnement occupent plus de la moitié du budget de ce
secteur. En effet, il est à noter que durant la période 2012-2016, les parts relatives des
dotations budgétaires du MENA dans le budget total de l’Etat se situent entre 6,7%
en 2012 et 12,6% en 2016.
Quant aux parts relatives des dotations de budget du ministère de la santé, elles sont
comprises entre 5,8% en 2012 et 9,4% en 2015 du budget total de l’Etat. Cette
proportion parait limiter face aux enjeux sanitaires (paludisme, Ebola, grippe aviaire,
etc.). Pour le ministère en charge de l’assainissement, les parts des dotations
budgétaires ont évolué entre 8,7% en 2012 et 11,2% en 2015. Par contre, les parts
budgétaires du Ministère de la Défense et des Anciens combattants se situent entre
4,2% en 2012 et 5,1% en 2015.
Le tableau suivant présente les parts budgétaires relatives des dotations des
différents ministères étudiés.
Tableau 4- Poids relatifs des prévisions budgétaires des ministères étudiés dans le
budget national sur la période 2012-2016
2012 2013 2014 2015 2016 Moyenne
MENA 6,7% 8,1% 9,7% 11,1% 12,6% 9,6%
MS 5,8% 7,3% 9,4% 9,4% 8,8% 8,2%
MEAHA 0,0% 4,8% 4,1% 0,0% 0,0% 1,8%
MAHRH 8,8% 4,2% 4,6% 11,2% 8,8% 7,5%
MDNAC 4,2% 4,4% 4,9% 5,1% 4,6% 4,6%
MS= Ministère de la Santé ; MENA= Ministère de l’Education Nationale et de l’Alphabétisation ; MAHRH = Ministère de
l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources Halieutiques ; MDNAC= Ministère de la Défense Nationale et des
Anciens Combattants
Source : fait sur la base des données budgétaires de la DGB/MINEFID
12
1.3.2- Taux de croissance des dotations budgétaires des ministères étudiés entre
2013 et 2016
Cette situation traduit la modestie des ressources allouées aux secteurs concernés
face à des défis de plus en plus importants. La persistance à la hausse de l’incidence
de la pauvreté et le rang qu’occupe le pays au dernier classement du PNUD de
l’IDH (185 sur 187) traduit bel et bien la précarité dans laquelle vit près de 47% de la
population burkinabè dont plus de la moitié sont en milieu rural avec pour corolaires
un faible niveau d’accès aux services sociaux de base, la persistance des
contestations et une forte demande sociale de plus en plus croissante d’une
jeunesse en proie au chômage, à la drogue etc.
13
est à noter qu’au cours de la période de l’étude, les volumes des dotations
budgétaires du MENA, du MS et du ministère en charge de l’agriculture sont
sensiblement égaux. Cela pourrait entrevoir l’importance accordée à ces ministères
au regard des engagements contractés par l’Etat en matière de santé et
d’éducation. Toutefois, l’importance du ministère en charge de l’agriculture pour les
populations burkinabè commande que sa part budgétaire soit beaucoup plus
importante. Pourtant, pour l’année 2016, le ministère en charge de l’agriculture a
reçu une dotation moins importante que celles des deux autres ministères cités.
0 MDNAC
2012 2013 2014 2015 2016
MS= Ministère de la Santé ; MENA= Ministère de l’Education Nationale et de l’Alphabétisation ; MAHRH = Ministère de
l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources Halieutiques ; MDNAC= Ministère de la Défense Nationale et des
Anciens Combattants
Source : construit à partir des données budgétaires de la DGB/MINEFID
En ce qui concerne les parts relatives, aucun de ces ministères n’a pu obtenir une
part budgétaire d’au moins 10% en moyenne sur la période 2012-2016 en termes de
dotations. En effet, seul la dotation budgétaire du MENA a pu atteindre 12,6% du
budget de l’Etat en 2016. En 2012, la dotation budgétaire du MENA ne représente
que 6,7% du budget de l’Etat. Pour le MS, les parts relatives des dotations
budgétaires ont été dans l’intervalle de 5,8% en 2012 et 9,4% en 2015. En 2016, le
budget du MS ne représente que 8,8% du budget de l’Etat. La part la plus
importante des dotations budgétaires du MAHRH dans le budget de l’Etat a été
atteinte en 2015 avec 11,2%, à la faveur de la transition politique et suite à la
réunification des ministères en charge de l’agriculture et de l’eau et l’assainissement
après deux ans de séparation. Durant la période 2012-2016 les dotations budgétaires
du MDNAC sont restées plus ou moins constantes en termes de part budgétaire dans
le budget global de l’Etat avec une moyenne de 4,6% sur la période.
De manière générale, il faut noter que c’est en 2015 que les parts relatives des
dotations budgétaires des différents ministères étudiés ont été les plus importantes
dans le budget total de l’Etat. Cette situation est certes liée à la baisse des dotations
budgétaires de 2015 (-5,0% par rapport à 2014), mais il faut reconnaitre que les
efforts ont été mis sur les secteurs prioritaires socio-économiques.
14
En dépit de ces efforts, il ressort clairement que les budgets alloués aux secteurs
sociaux sont insuffisants par rapport aux besoins réels de la population et de la forte
demande sociale d’une population en majorité très jeune.
Les niveaux de réalisations budgétaires des ministères étudiés ont connu des
variations diverses sur la période 2012-2015. Si les réalisations budgétaires du MS et du
MDNAC ont varié en dents de scies sur la période 2012-2015, les réalisations
budgétaires du MENA ont constamment augmenté sur la période. Par contre, celles
du MAHRH ont au contraire une diminution constante pour atteindre leur plus bas
niveau en 2015 avec moins de 40 milliards F CFA d’exécution sur une prévision totale
de 198,3 milliards F CFA.
150,000,000 MENA
100,000,000 MS
MAHRH
50,000,000
MDNAC
-
2012 2013 2014 2015
MS= Ministère de la Santé ; MENA= Ministère de l’Education Nationale et de l’Alphabétisation ; MAHRH = Ministère de
l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources Halieutiques ; MDNAC= Ministère de la Défense Nationale et des
Anciens Combattants
Source : construit à partir des données budgétaires de la DGB/MINEFID
Il est fort remarquable de constater que les niveaux d’exécution des dépenses
budgétaires du ministère de la santé et du ministère en charge de la défense ont
été presque voisins sur la période de l’étude. Si en 2012, les dépenses réalisées du MS
sont au-dessus de celles du MDNAC, en 2015, les réalisations du MDNAC sont au-
dessus de celles du MS. Pour les deux années du milieu (2013 et 2014), les dépenses
exécutées des deux ministères sont presque identiques. Pourtant, en termes de
dotations, le budget alloué au MS a toujours été de loin supérieur au budget alloué
au MDNAC. Le budget du MS a représenté presque le double (1,8 fois) de celui du
MDNAC sur la période 2012-2016 en termes de prévisions. Toutefois, en termes de
réalisations, les deux ministères exécutent presque les mêmes niveaux de budget
15
dans la réalité. En d’autres termes, la défense coûte autant au budget de l’Etat
burkinabè que la santé, en termes de réalisation budgétaire.
Tableau 7- Taux de croissance des réalisations budgétaires des ministères étudiés sur
la période 2013-2015
2013 2014 2015 TAMA
MENA -1,7% 8,7% 49,9% 17,0%
MS 7,9% -16,3% 29,3% 5,3%
MAHRH -51,7% -12,0% -24,0% -31,4%
MDNAC 21,7% -12,4% 31,0% 11,8%
ETAT 15,5% -6,5% -10,9% -1,3%
MS= Ministère de la Santé ; MENA= Ministère de l’Education Nationale et de l’Alphabétisation ; MAHRH = Ministère de
l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources Halieutiques ; MDNAC= Ministère de la Défense Nationale et des
Anciens Combattants
Source : auteur, sur la base des données budgétaires de la DGB/MINEFID
16
2- ANALYSE DES ALLOCATIONS BUDGETAIRES INTRA-SECTORIELLES : EAU ET
ASSAINISSEMENT, SANTE DE LA MERE ET DE L’ENFANT, INFRASTRUCTURES
SCOLAIRES
17
Analyse des allocations budgétaires et progrès en matière
d’alimentation en eau potable et d’assainissement
18
2.1- ANALYSE DES DEPENSES PUBLIQUES DU SECTEUR EAU ET ASSAINISSEMENT
19
2010 Formulation et Démarrage de la phase 2 du PAGIRE (2010-2015)
Rehaussement de la position du SP/PAGIRE, rattachement au SG du
MAHRH
Démarrage de l'ABS au PN-AEPA
Décision du MAHRH d'exécuter les crédits délégués aux régions via les
Agences de MOD
Saison de pluie exceptionnelle entrainant des inondations et perturbant
l’exécution des activités sur le terrain
2011 Crise politique suite à une mutinerie d'une partie de l'armée
Création du Ministère de l'Agriculture et de l'Hydraulique
2012 Mise en place des 4 autres agences de l’eau (signature convention
constitutive, nomination DG)
2013 Ministère de l'Eau, des Aménagements Hydrauliques et de l'Assainissement
(MEAHA)
Mise en place tardive du budget (2ème semestre) suite aux difficultés liées
à la séparation avec l'Agriculture
2014 Arrêt de l'exécution des crédits délégués via les agences de MOD, pleine
responsabilisation des DREAHA
Insurrection populaire, mise en place d'un gouvernement de transition
Ministère de l’Agriculture, des Ressources Hydrauliques, de l’Assainissement
et de la Sécurité Alimentaire (MARHASA)
2016 Ministère de l'Eau et de l'Assainissement
Source : auteur, sur la base des informations du Ministère de l’Eau et de l’Assainissement
Dans le cadre de ce même document, l’Etat s’est aussi fixé comme objectif «
d’améliorer les finances publiques en allégeant le poids du secteur de l’eau par un
partage équilibré des charges entre les partenaires concernés : les pouvoirs publics,
les collectivités et les usagers ».
Ces principes ont été traduits dans les documents opérationnels : le Plan d’Action
pour la Gestion Intégrée des Ressources en Eau (PAGIRE, 2003-2015) et le
Programme National d’Approvisionnement en Eau Potable et d’Assainissement (PN-
AEPA, 2007-2015). Les schémas institutionnels de leur mise en œuvre sont représentés
ci-après.
20
Graphique 7- Schéma de mise en œuvre de l’AEP
Usagers
Supportent la quasi-totalité des charges d’exploitation en milieu
urbain
Supportent une partie des charges d’exploitation en milieu rural
Contribution à l’investissement en milieu rural
Source : auteur, sur la base des informations fournies par le dispositif du PN-AEPA
Usagers
Contribution financière à la connaissance et à la protection des RE à
travers les principes préleveur-payeur, pollueur-payeur
Source : auteur, sur la base des informations fournies par le dispositif du PN-AEPA
21
2.1.2- Analyse des dépenses budgétaires du secteur eau et assainissement
Les documents de politique sectoriels PN-AEPA, PAGIRE, avaient été préparés suivant
une approche programme. Un cadre programmatique a été donc retenu et mettait
en lumière les ressources à mobiliser dans le secteur pour permettre l’atteinte des
OMD à l’horizon 2015.
Les coûts initiaux du PN-AEPA et du PAGIRE avaient été estimés à 565,36 milliards de
FCFA sur la période 2007-20152 dont 543,8 milliards FCFA pour le PN-AEPA et 21,66
milliards pour le PAGIRE au titre de sa 2ème phase. Cela représentait près de 367,2
milliards de FCFA pour l’eau potable, 115,3 milliards pour l’assainissement et 21,66
milliards pour le PAGIRE, soit respectivement 65%, 20 % et 4% du coût total pour
l’ensemble du secteur.
Le coût du PN-AEPA pour le milieu rural avait été estimé à hauteur de 406 milliards de
FCFA dont près de 367,2 milliards au titre de l’eau potable et 115,2 milliards pour
l’assainissement. Quant au milieu urbain, le coût du programme s’élevait à 137,8
milliards de FCFA dont 86,9 milliards pour l’eau potable et 50,9 milliards pour l’urbain.
Tableau 9- Rappel des coûts initiaux des programmes sectoriels PN-AEPA et PAGIRE
2
Ce montant ne prend pas en compte les ressources de la première phase du PAGRE qui portaient sur la
période 2003-2009
22
Le plan de financement du PN-AEPA et du PAGIRE prévoyait le recours à cinq
principales sources de financement : (i) les ressources nationales à travers le budget
de l'Etat (ii) les contributions des collectivités territoriales, (iii) le produit de la
contribution financière des usagers et (iv) l’aide extérieure à travers des conventions
de financement avec les partenaires au développement et aussi (v) le recours à des
fonds privés. Le plan de financement prévoyait une contribution à hauteur de 7,9%
de la part du budget national, 83,8% de la part des PTF, 6,8% de la part des ONG du
secteur AEPA et 1,5% de la part des populations bénéficiaires.
200,000,000,000
150,000,000,000 Titre 2
Titre3
100,000,000,000
Titre4
50,000,000,000
Titre5
0
2012 2013 2014 2015 2016
Source : construit à partir des données des Lois de finances
23
La comparaison des dépenses exécutées avec les dotations budgétaires indique
qu’en général, les taux d’exécution ont été plus élevés pour le sous-secteur eau
avec un taux estimé à 82%, contre 76% pour le sous-secteur assainissement et 78%
pour le sous-secteur GIRE.
La répartition des montants investis3 par sous-secteur est présentée au tableau ci-
après. On note que la bonne performance globale du secteur eau potable est
attribuable principalement à l’ONEA qui présente des taux d’exécution par rapport
au budget d’investissement initial de près de 148% pour ce sous-secteur. La
performance d’ensemble pour l’assainissement est plutôt faible avec des niveaux
d’exécution de 49% pour l’urbain et de 47% pour le rural.
3
Il convient de préciser que les données financières sur les investissements considérés dans la revue portent sur les investissements dans
leur ensemble consacrés au secteur (y compris, les bâtiments, et autres formes d’investissements
24
En milieu rural, les dépenses publiques eau et assainissement se sont établis à 21
milliards de FCFA en 2012 et sont passées à 24 milliards après un pic de 33,2 milliards
en 2015. La part des dépenses eau en milieu rural a représenté en moyenne 83%
contre 16% pour les dépenses assainissement.
100
80
60
40
20
0
2012 2013 2014 2015
Eau Assainissement
L’évolution des dépenses eau assainissement en milieu urbain indique une part
prépondérante des dépenses consacrées à l’eau potable.
100%
95%
90%
85%
80%
2012 2013 2014 2015
Eau Assainissement
25
FCFA en 2012 à 4,5 milliards en 2015. Pour l’eau, les dépenses sont passées de 20,7
milliards de FCFA en 2012 contre 35,4 milliards de FCFA en 2015.
100%
50%
0%
2012 2013 2014 2015
Eau Assainissement
La part des dépenses eau en milieu urbain est restée très élevée de l’ordre de 86%
en moyenne alors que la part des dépenses assainissement est restée autour de 13%
en moyenne.
En milieu urbain, plus de 20% des dépenses sur financements extérieurs sont allés à
l’assainissement.
Le sous-secteur de la GIRE a reçu au total sur la période 2008 à 2014, près de 11,7
milliards de FCFA. Les dépenses exécutées annuellement sont en moyenne de 1,67
milliards de FCFA par an sur la période.
Les dépenses consacrées au sous-secteur GIRE ont varié entre 0,6 et 3,2% en
pourcentage du secteur eau potable et assainissement dans son ensemble. Ce ratio
rapporté au total des dépenses d’investissements du secteur eau potable et
assainissement et GIRE donne un chiffre de 3,4%. La planification initiale avait estimé
un niveau de dépenses pour la GIRE à hauteur de 4% du total des investissements4.
On note donc qu’un effort réel a été fait par le gouvernement et les partenaires
techniques et financiers pour accroître le niveau des financements réalisés pour la
GIRE.
Année Total Etat (%) Source de financement pour la GIRE (%) Total
(milliard DANIDA CFE* PD* AELB* MCA* Autres
s FCFA)
2011 2,86 9,42% 59,56% 28,02% 3,00% 100%
2012 2,46 22,17% 66,89% 8,19% 2,75% 100%
2013 4,20 27,35% 47,09% 3,01% 9,32% 10,75% 2,48% 100%
2014 5,77 13,60% 54,07% 2,49% 4,41% 0,58% 22,61% 2,24% 100%
2015 2,58 28,77% 37,93% 10,70% 9,70% 1,02% 11,88% 100%
*AELB : Agence de l’Eau, Loire Bretagne, MCA : Millenium Challenge Corporation, PD : paiement direct
par les PTF qui financent la GIRE, CFE (contribution financière Eau)
Source : auteur, à partir des données des rapports PAGIRE
4
Ce montant avait considéré uniquement le coût de la 2ème phase de la GIRE.
26
2.1.2.2- Comparaison des dépenses du ministère de l’eau et de l’assainissement et
celles d’autres ministères
L’analyse comparée du niveau des dépenses publiques par rapport aux autres
secteurs n’a été possible que pour les dépenses sur ressources propres de l’Etat
compte tenu des difficultés dans la maîtrise des données relatives aux financements
extérieurs. L’intérêt d’une telle analyse n’est pas de comparer les niveaux absolus de
dépenses publiques dans les secteurs au centre des priorités de développement du
pays mais d’examiner l’évolution des dépenses qui leur sont allouées.
150,000,000,000
100,000,000,000
50,000,000,000
0
2012 2013 2014 2015
MEAHA MDNAC
Il ressort globalement que le secteur eau et assainissement est celui dont la part
dans le budget de l’Etat a stagné sur toute la période.
15
10
5
0
2012 2013 2014 2015
27
La part estimée du ministère en charge de l’eau et de l’assainissement n’a guère
dépassé 1% du budget de l’Etat sur la période. Elle a été en moyenne de 0,57% sur la
période. La part de l’agriculture est à 7,30%, celle de la santé à 3,81% et celle de
l’éducation à 8,92%. Les autres ministères (santé, éducation, agriculture) enregistrent
une tendance nette à la hausse de leur part dans le budget de l’Etat entre 2013 et
2014, avant de régresser en 2015. La baisse enregistrée à partir de 2014 s’explique
essentiellement par la crise socio-politique que le pays a traversée et qui a conduit à
l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 qui a énormément affectée la
situation économique du pays. Ces évolutions confirment la faiblesse des ressources
qui ont été allouées au titre du budget de l’Etat sur ressources propres au secteur
eau et assainissement.
MADAGASCAR 0.13
ETHIOPIE 0.37
NIGER 0.67
BENIN 0.79
BURKINA 0.79
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9
0.37
GHANA 0.46
0.46
SENEGAL 0.64
0.89
LESOTHO 1.78
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4 1.6 1.8 2
28
investissements nécessaires et mis en place le cadre réglementaire approprié pour
une intervention du secteur privé afin de se consacrer à sa fonction de régulateur du
secteur. La situation de ces pays pourrait donner une indication de la trajectoire
possible pour le Burkina avec en vue une intervention plus forte du secteur privé.
Tableau 13- Exécution totale des dépenses d’eau et d’assainissement (en milliards
de FCFA)
Dépenses Ministère Budget hors fin ext. 2012 2013 2014 2015 TOTAL
MARH Budget ministère MARH 90,66 137,85 121,14 87,57 349,65
Dépenses (hors financement
eau extérieur)
assainisse MENA Budget ministère 129,36 136,38 167,69 127,53 560,96
ment pour éducation (hors
les autres financement extérieur)
Ministères MS Budget ministère de la 75,24 46,74 35,80 32,85 190,63
santé (hors financement
extérieur)
Source : données CID, et données DGCOOP pour Budget Etat, données rapports de suivi budgétaire
pour ONEA.
29
matière d’eau et d’assainissement au regard du nombre important des écoles au
niveau national suivi du ministère de l’agriculture et des ressources halieutiques.
Les résultats indiquent que le niveau actuel des dépenses publiques dans le secteur
est assez substantiel. Elles se sont établies à 277,87 milliards FCFA sur la période 2012-
2014, soit 133,95 milliards au titre des ressources propres et 143,91 milliards au titre des
financements extérieurs. Elles ont connu une baisse régulière à partir de 2013.
Tableau 15- Dépenses publiques totales de 2012 à 2015 (en milliards FCFA)
Dépenses publiques totales sur financement 42,93 41,24 30,92 28,82 143,91
extérieur
Dépenses publiques totales 75,62 76,38 65,58 60,29 277,87
Source : auteur, à partir des données CID, et ONEA
La part du budget de l’Etat (hors dette, hors transferts en capital), consacrée aux
dépenses eau assainissement a connu une augmentation constante de 2008 à 2011,
en passant de 3% à 4,5% avant de baisser à 2% en 2014. Cette évolution est
principalement le fait des dépenses sur financement extérieur. Les dépenses sur
ressources propres sont restées assez stables et n’ont guère dépassé le niveau de 1%
du budget de l’Etat sur la période.
4.00
2.00
0.00
2012 2013 2014 2015
30
le budget de l’Etat (hors régions et transferts aux communes) est passé de 22,32
milliards de FCFA en 2008 à 12,55 milliards en 2014. Les dépenses exécutées par
l’ONEA ont quant à elles évolué de 25,47 milliards de FCFA à presque 40 milliards en
2014. On constate donc une nette montée en puissance de l’ONEA sur la période et
une régression des dépenses au titre du budget de l’Etat.
Le niveau déconcentré et décentralisé n’a pas réussi à prendre son envol. En effet,
les dépenses allouées aux régions (estimation des dépenses salariales, de
fonctionnement et d’investissement réalisées par les régions), ont à peine atteint 11
milliards de FCFA, en situation de régression sur la période. Elles sont passées de 9,10
milliards de FCFA en 2012, à 6,76 milliards de FCFA en 2015. Les transferts de
ressources aux communes sont passés de 4,26 milliards de FCFA en 2012 à 3,47
milliards en 2015.
Tableau 16- Dépenses publiques eau assainissement par niveau (en milliards de
FCFA)
Les transferts aux communes, qui ont démarré à partir de 2009, ont également eu
tendance à baisser à partir de 2013, en se situant à 3,47 milliards FCFA en 2015
contre 4,70 milliards FCFA en 2013. Les fonds transférés aux communes prennent en
compte non seulement les transferts faits au titre du ministère en charge de l’eau et
de l’assainissement mais aussi les transferts faits au profit de l’éducation et de la
santé5 pour la réalisation d’ouvrages d’eau et d’assainissement (forages et latrines).
Graphique 17- Evolution des dépenses publiques du secteur Eau & Assainissement
par niveau
50
40
30 2012
20 2013
2014
10
2015
0
Ministère (hors régions Régions Transferts aux Fonds permanent ONEA
et transferts communes
communes)
Source : auteur, à partir des données CID, ONEA
5Les transferts au titre de l’éducation et de la santé ont été estimés à partir des arrêtés dans le secteur eau et
assainissement en estimant la valeur des ouvrages d’eau et d’assainissement devant faire l’objet des réalisations dans le
cadre des ressources transférées dans ces secteurs.
31
Le taux d’exécution en moyenne sur la période est proche de 80% pour les dépenses
publiques totales. Les taux d’exécution sur ressources propres s’établissent à près de
95% pour les dépenses publiques. Les dépenses publiques totales sur financement
extérieur présentent un taux d’exécution moyen de l’ordre de 72%.
On note une réalisation importante par comparaison avec le budget initial prévu
pour le PN-AEPA. En effet, les dépenses totales pour le secteur se sont situées à
467,86 milliards FCFA. Les dépenses totales d’investissements pour les sous-secteurs
eau et assainissement se sont situés à 333,92 milliards contre 482,5 milliards pour toute
la période dans le document du PN-AEPA. Ce qui représente presque 70% de taux
de réalisation par rapport au budget initial du PN-AEPA.
Tableau 17- Part des dépenses d’eau et d’assainissement par type de financement
dans le budget de l’Etat de 2012 à 2015
Part des dépenses sur financement extérieur 78,4% 78,8% 71,7% 68,27%
Part de l'ABS dans les dépenses d’eau et 23,7% 25,4% 28,7% 23,42%
d’assainissement du budget de l’Etat
Source : auteur, à partir des données CID, ONEA
32
2012 2013 2014 2015
Dépenses publiques totales sur fin extérieur 42,93 41,24 30,92 28,74
Dépenses totales eau assainissement budget Etat 46,99 46,22 32,31 29,73
Dépenses totales eau assainissement budget Etat sur 10,17 9,81 9,15 8,47
ressources propres
Dépenses totales eau assainissement sur financement 36,82 36,40 23,16 21,26
extérieur
Budget global ONEA sur ressources propres 22,40 25,01 25,08 22,17
Total général ONEA fin extérieur + transferts Etat 17,76 17,34 14,90 13,72
Total ONEA 40,17 42,35 39,98 35,89
Source : auteur, à partir des données CID, et rapports d’exécution budgétaire ONEA
L’analyse des dépenses publiques par source de financement indique que les
dépenses publiques sur ressources propres ont enregistré une baisse continue sur la
période 2012 à 2015 en passant de 32,69 milliards de FCFA en 2012 à 32,47 milliards
en 2015. Les dépenses sur financement extérieurs ont aussi régulièrement baissé sur la
même période en passant de 42,93 milliards de FCFA en 2012 à 28,74 milliards en
2015. La part des dépenses sur ressources propres a représenté près de 20% en
moyenne sur la période.
Au niveau de l’ONEA, la répartition des dépenses indique une part importante des
dépenses sur ressources propres de l’ONEA et une moindre dépendance des
financements extérieurs. Elles sont passées de 22,40 milliards de FCFA en 2012 à 22,17
milliards en 2015 marquant une tendance générale à la baisse durant la période.
Quant aux dépenses sur financement extérieur, elles ont également enregistré une
baisse sur la période 2012-2015, en passant de 17,76 en 2012 à 13,72 milliards de
FCFA en 2015.
33
2.1.2.5- L’analyse par sous-secteur
Graphique 18- Part des dépenses publiques eau assainissement par sous-secteur
100
80
60
40
20
0
2012 2013 2014 2015
6 La DGRE utilise une clé de répartition standard pour la désagrégation des données budgétaires en donnant une pondération de 80% pour
l’eau et une pondération de 20% pour l’assainissement. L’avantage d’une telle clé est qu’elle permet de pouvoir désagréger les données
financières des projets et programmes entre les sous-secteurs eau et assainissement. L’usage d’une telle clé peut toutefois surévaluer les
dotations sous sectorielles notamment pour ce qui concerne le sous-secteur assainissement.
34
2.1.2.6- L’analyse par nature économique
L’analyse par nature économique des dépenses en milieu rural indique que
l’essentiel des dépenses est dédié aux investissements. Les dépenses de
fonctionnement et de personnel constituent une part marginale des dépenses
totales. Ainsi en 2014, les dépenses totales pour le milieu rural (budget Etat, hors
dépenses ONEA), s’établissaient à 25,60 milliards FCFA, et seulement 640 millions
étaient consacrés au fonctionnement et 1,48 milliards FCFA aux dépenses de
personnel.
Tableau 20- Evolution des dépenses en milieu rural par nature économique (en
milliards de FCFA)
La structure des dépenses par nature économique montre qu’en moyenne 5,8%
seulement des dépenses sur ressources propres sont consacrées au personnel, 2,1%
au fonctionnement, 5,6% aux dépenses de transferts et 84,5% aux investissements sur
ressources propres.
Graphique 19- Structure des dépenses publiques au titre du budget de l’Etat par
nature économique
50.00%
40.00%
30.00%
20.00%
10.00%
0.00%
2012 2013 2014 2015
35
Tableau 21- Evolution des dépenses par nature économique de l’ONEA
La structure des dépenses sur ressources propres de l’ONEA montre qu’en moyenne
16% des dépenses sur ressources propres sont consacrées au personnel, 27% au
fonctionnement et 57% aux investissements. L’ONEA consacre par ailleurs un
montant substantiel de ses dépenses à l’entretien. Ces dépenses ont représenté en
moyenne 10,2 % des dépenses d’investissement du milieu urbain.
L’analyse de la structure des dépenses en milieu urbain montre que l’ONEA s’est
donné les moyens humains et techniques pour remplir sa mission.
Graphique 20- Structure des dépenses sur ressources propres de l’ONEA par nature
économique
50.00%
40.00%
30.00%
20.00%
10.00%
0.00%
2012 2013 2014 2015
Source : auteur, à partir des données des rapports de suivi budgétaire ONEA
La comparaison avec le cas du milieu rural est sujet à caution car en milieu rural,
l’option retenue est complétement différente. Il reste toutefois que le cas de l’ONEA
peut donner la mesure des ressources à développer par le secteur au plan humain
et matériel pour faire face aux défis de la gestion efficiente du système d’eau et
assainissement en milieu rural.
Le Rapport CSO 2 de AWCSO (2011) avait estimé pour le Burkina Faso, à environ 18
millions USD par an les ressources nécessaires pour financer les coûts d’exploitation et
de maintenance (O&M). Cela représente pour le milieu rural 8 millions USD pour
l’hydraulique rurale, et 2 millions pour l’assainissement et pour le milieu urbain, 7
millions pour l’hydraulique urbaine et 1 million pour l’assainissement urbain). Il
apparait que le Burkina Faso est loin de ces objectifs pour ce qui concerne le milieu
rural.
36
2.1.3- Analyse de l’efficacité des dépenses publiques du secteur eau et
assainissement
0%
2009 2010 2011 2012 2013 2014
Secteur
Toutefois, si l’on tient compte du fait que les cibles ont été mises à jour chaque
année sur la base des performances antérieures et des ressources disponibles, on
devra conclure à une performance globale plutôt limitée malgré les circonstances
atténuantes. Cela est particulièrement vrai pour les indicateurs « taux d’accès à
l’eau potable en milieu rural », « Nombre de nouvelles latrines améliorées réalisées en
milieu rural » et « Taux d'accès à l'assainissement familial en milieu urbain (%) » dont la
cible annuelle n’a été atteinte qu’une seule fois sur les 7 dernières années.
37
L’Afrique est le continent qui souffre le plus du manque d’eau au regard de sa
position géographique et des effets du réchauffement climatique. En effet, le
graphique ci-dessous nous donne un aperçu de l’accès à l’eau potable en 2012 sur
le continent africain. En effet, 328 million de personnes en Afrique ont obtenu accès
à une source d’eau potable améliorée depuis 1990. Le nombre de personnes ayant
accès à une connexion d’eau courante à domicile est passé de 147 millions en 1990
à 279 millions en 2012. Pour réaliser l’objectif des OMD pour l’eau potable, 215 million
de personnes doivent obtenir accès entre 2010 et 2015. Malgré une amélioration en
accès à l’eau potable de 56%de la population en 1990 à 68% en 2010, le nombre de
personnes qui dépendent d’une source d’eau potable non améliorée a augmenté
de 279 millions en 1990, à 344 millions en 2012. En 2012, 117 millions de personnes
puisent de l’eau de surface pour leurs besoins en eau potable.
38
Source : Africa AMCOW Sonapshot – 2012
Pour sa part, le Burkina Faso ne sera pas en mesure d’atteindre, d’ici 2015, l’objectif
qu’il s’est fixé pour le secteur de l’eau potable : 59 pourcent est le taux d’accès en
2008 pour un objectif de 79 pourcent en 2015. Par contre, les chiffres du Joint
Monitoring Programme (JMP) suggèrent que, avec un taux d’accès de 76 pourcent,
le Burkina Faso avait déjà dépassé en 2008 le taux de 72 pourcent correspondant
aux Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) en matière d’eau
potable. Si le rythme des réalisations se maintient jusqu’en 2015, le pays dépassera
donc largement cet objectif (cf. figure ci-dessous). Notons cependant que les
définitions et les méthodes de calcul du JMP diffèrent de celles du PN-AEPA, ce qui
explique cette différence dans les estimations.
39
Graphique 25- Evolution de l’accès à l’assainissement
Selon les données des rapports bilan annuels du PN-AEPA7 le secteur a pu réaliser en
moyenne 78% de sa programmation cumulée de 2007 à 2015 exprimée en
Equivalents Points d’Eau Moderne (EPEM)8.
Tableau 22- Taux de réalisation cumulée des ouvrages d’AEP en milieu rural
7
Il y a une divergence entre les chiffres des rapports annuels 2007, 2008 et 2009 avec le récapitulatif présenté dans le rapport 2014. Nous
avons retenu cette dernière source.
8
1EPEM= 1 PEM (forage équipé de PMH ou puits moderne) et dessert 300 personnes selon les normes nationale. 1 Borne Fontaine (BF)
correspond à 1,7 EPEM car elle dessert 500 personnes en milieu rural selon les normes nationales.
40
Graphique 26- Evolution du taux de réalisation physique AEP rural
Si l’on considère que 2007 et 2008 voire 2009 correspondent à la fin des projets et
programmes initiés avant l’ère du PN-AEPA, ce graphique montre que la dynamique
du PN-AEPA n’a véritablement commencé à prendre corps et à impacter
positivement les performances sectorielles qu’à partir de 2012.
En ce qui concerne l’impact de ces réalisations sur le taux d’accès, le graphique ci-
dessous indique une certaine corrélation de 2007 à 2012 puis une stagnation du taux
d’accès malgré l’important volume d’EPEM réalisés de 2013 à 2015. Cela suggère
que la réduction du nombre de village n’ayant aucun accès à l’eau au fil des
années implique une plus forte exigence en termes de ciblage des sites
d’intervention pour éviter un suréquipement des villages déjà couverts.
41
Tableau 23- Nombre de personnes desservies AEP rurale
La région du Centre qui présente le plus faible taux d’efficacité est caractérisé par
un nombre important de points d’eau réalisés par des acteurs non identifiés, donc
probablement non maitrisables (voir figure ci-après). Le MEA ou les projets sous sa
tutelle n’y ont pas eu une grande influence. On notera aussi le fort taux des
ouvrages réalisés sous la responsabilité des communes.
La Région de la Boucle du Mouhoun qui présente le plus fort taux d’efficacité (86%)
est plutôt dans une situation inverse à celle du Centre avec une prédominance des
réalisations sous contrôle du MEA.
42
année. Le taux d’accès est passé de 3,1% en 2012 à 12% en 2015. Paradoxalement
les cibles annuelles relatives au nombre de latrines réalisées n’ont pas été atteinte de
2009 à 2013. Ce qui indique qu’aucun lien ne semble avoir été établi entre les taux
d’accès visés et le nombre de latrines à réaliser. Selon les chiffres du rapport bilan
PN-AEPA 2015, 184 505 latrines familiales ont été subventionnées de 2007 à 2015
contre un besoin OMD estimé à 395 118 soit un taux de 47%.
100%
80%
60%
40%
20%
0%
2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
Un traitement des données partielles issues des rapports bilan du PN-AEPA dans 4
régions (Est, Boucle du Mouhoun, Plateau Central, Centre)9 montre que les ONG ont
joué un rôle majeur dans la réalisation des latrines familiales dans le cadre du PN-
AEPA. L’Etat et les projets sous sa tutelle n’ont réalisé que 21% du nombre total de
latrines sur la période.
Tableau 24- Contribution des partenaires dans la réalisation des latrines familiales en
milieu rural
9
Seulement 4 régions sur 13 ont répondu à la demande de la DGRE de mettre à notre disposition les rapports bilan
régionaux depuis le début du PN-AEPA.
10
Sauf 2012 pour la région de l’Est pour laquelle le rapport bilan 2012 ne figure pas dans le lot transmis à la mission.
43
En zone urbaine, le taux d’accès à l’assainissement familial est passé de 17% en 2008
à 32% en 2014 n’atteignant qu’une seule fois (en 2009) la cible annuelle retenue
dans la matrice de performance sectorielle. Cette contre-performance interpelle du
fait que : (i) les cibles étaient mises à jour chaque année en fonction de l’expérience
et des moyens disponibles, (ii) ces cibles ne visaient plus les OMD jugés trop
ambitieux et non atteignables dans le contexte du Burkina.
Face à ce constat, l’ONEA a initié deux actions majeures pour améliorer l’efficacité
de sa stratégie : (i) Démarrage en 2013 du transfert de l’assainissement aux
communes à travers un projet pilote sur ressources ABS, (ii) Réalisation en 2014 d’un
audit organisationnel de la Direction de l’Assainissement (DASS). L’objectif est de
focaliser la mission de la DASS sur l’assainissement collectif et l’appui-conseil aux
communes pour l’assainissement autonome.
11
Field note sur la stratégie de promotion de l’assainissement autonome, ONEA/PEA BM, Février 2011.
44
Objectifs général et spécifiques Responsable 2012 2013 2014 2015
OS3 : Assurer le suivi et développer la DGRE 71% 54% 79% 89%
connaissance des ressources en eau au
bénéfice des usages à travers le Système
National d’Information sur l’Eau
OS4 : Assurer la coordination et le suivi du SP/PAGIRE 87% 83% 86% 80%
processus de la GIRE à travers
l’opérationnalisation du SP/PAGIRE
Source : rapports annuels du PAGIRE
100% 84%
77% 72%
80% 59%
60%
40%
20%
0%
2012 2013 2014 2015
45
o La lourdeur des procédures administratives et financières internes à la DGRE pour
la mise à disposition des ressources au profit de ses services techniques.
Par ailleurs, les agences de l’Eau ne bénéficient pas encore pleinement de leur
statut de GIP faute de disposer de la totalité du personnel administratif et financier
(DAF, Contrôleur financier, comptable public) indispensable pour exécuter le
budget et passer les marchés en toute autonomie à l’image des Etablissements
Publics de l’Etat. Seule l’Agence du Nakambé remplit ces conditions depuis avril
2015.
Des préoccupations émergent quant à la qualité des ouvrages réalisés du fait des
taux de panne constatés dès les premières années de mise en service. Il serait
indiqué de réaliser un audit des installations concernées ainsi que des conditions de
leur réalisation afin d’en déceler les véritables causes. Mais on peut d’ores et déjà
supposer que cela soit en grande partie liée à une inefficacité/faiblesse dans
l’exercice de la fonction de maitre d’ouvrage.
La mise en place des Agences de l’Eau dans les 5 espaces de gestion s’est réalisée
assez tardivement, en particulier pour les 4 dernières. Leur niveau d’opérationnalité
46
ne leur permet pas encore (excepté l’agence du Nakambé) de développer
pleinement leur potentiel en matière de décentralisation de la gestion de l’eau. Ce
processus est toutefois engagé et devra être accompagné en droite ligne avec les
actions programmées dans le programme GIRE post 2015.
47
Sous-secteur Indicateurs* 2015 2020 2025 2030
- Zone urbaine 32% 55% 78% 100%
*Selon le Plan d’Actions National du WSS SDG adopté par l’atelier national des décideurs (Juillet – Novembre
2015)
Les ménages les plus pauvres ont un accès limité aux services d’eau et
d’assainissement. L'enquête intégrée de 2014 sur les Conditions de Vie des Ménages
révèle que (i) Plus d'un ménage sur cinq ménages les plus pauvres en milieu rural (Q1
et Q2) continuent d’utiliser des sources d'eau non potable telles rivières, lacs et
barrages ; (ii) 62,6% des ménages les plus pauvres pratiquent la défécation à l’ air
libre (Q1 et Q2) tandis que 67,55% d'entre eux utilisent la nature, la rue, l'intérieur des
cours… comme principal mode d'élimination des excréments ; (iii) les dépenses
mensuelles pour l'eau des ménages les plus pauvres (Q1 ménages, sans BP) est de
6,2% du total des dépenses mensuelles de consommation des ménages, ce qui est
en dehors de la gamme standard internationale de 3 à 5%. Toutefois, ce ratio est
inférieur à 5% pour les ménages les plus riches (Q4 et Q5 sans BP) et Q5 avec BP.
Par ailleurs, la forte augmentation de la demande en eau liée à une forte croissance
démographique et à une rapide urbanisation cause d’énormes défis. En effet, les
projections démographiques à moyen et à long termes indiquent que la population
du Burkina Faso pourrait plus que doubler d'ici 2025 et être multipliée par cinq ou six
d'ici à 2050.
Sud-Ouest
Plateau-Central
Hauts-Bassins
Centre-Sud
Centre-Nord
Centre
B du Mouhoun
0 5 10 15 20 25
48
Les régions du Sahel, du Centre-Sud et de la Boucle du Mouhoun sont celles qui ont
connu les plus faibles progressions. Les déterminants de cette situation n’ont pas pu
être appréciés en l’absence d’un nombre significatif de rapports annuels régionaux
du PN-AEPA qui auraient permis d’analyser l’équité dans l’allocation des ressources.
Les conditions initiales pour bénéficier d’un point d’eau potable constituent par
ailleurs une source d’iniquité et d’inefficacité. En milieu rural dans l’optique de
susciter une plus forte appropriation des points d’eau par les bénéficiaires, une
contribution initiale de 150 mille francs par PEM et de 400 mille francs par BF est
demandée au village avant toute intervention. Cela est problématique à plus d’un
titre :
o Une telle contribution n’est pas demandée en milieu urbain pour la construction
de bornes fontaines
o Aucune étude n’a prouvé que cette contribution financière joue un rôle
déterminant dans l’appropriation des ouvrages.
Dans le contexte de l’approche fondée sur les droits humains où les anciens
bénéficiaires deviennent des détenteurs de droits et usagers du service public de
l’eau, cette contribution financière initiale devra tout simplement être abolie.
Au niveau de l’assainissement, la politique de subvention des ouvrages familiaux du
fait qu’elle n’est pas ciblée sur une catégorie précise de la population, crée de fait
une iniquité entre ceux qui en bénéficient et ceux qui devront réaliser leurs ouvrages
par leurs moyens.
12
Il s’agit de la proportion des ménages qui mettent moins de 30 minutes pour accéder à une source d’eau
utilisée pour boire ou d’une source d’eau potable
13
Cet indicateur répond à la question : Quelle est la source principale d’approvisionnement en eau de boisson ?
49
Principaux enseignements de l’analyse de l’équité
50
Analyse des allocations budgétaires et progrès en matière de santé
de la mère et de l’enfant
51
2.2- ANALYSE DES DEPENSES PUBLIQUES DE SANTE (MATERNELLE ET INFANTILE)
Le Burkina Faso est l’un des pays à fort taux de natalité avec une moyenne de 6
enfants par femme en âge de procréer. Avec un tel accroissement
démographique, les services publics appuyés par le privé n’arrivent pas à couvrir les
besoins de la population. Le Burkina Faso a mis en œuvre depuis 2001 une politique
volontariste de développement de l’offre sanitaire et de stimulation de la demande
à travers la Politique Sanitaire Nationale (PSN) adoptée en 2000. L’évaluation des
résultats atteints a permis au Gouvernement d’adopter une nouvelle politique
nationale de santé en 2011 et un deuxième Plan National de Développement
Sanitaire (PNDS II) sur la période 2011-2020 dans le but d’accélérer l’atteinte des
Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) et relever les défis principaux
dans le secteur tout en s’inscrivant également dans la SCADD et dans le Schéma
National d'Aménagement du Territoire (SNAT).
Les réformes mises en œuvre par le Burkina Faso depuis 2001 avec le PNDS I et
ensuite dans le cadre du PNDS II, ont produit des résultats tangibles. Les ressources
publiques affectées au secteur de la santé ont permis d’accroître quantitativement
et qualitativement les offres des formations sanitaires. Elles ont bénéficié d’opérations
importantes de recrutement et de formation d’agents de santé ayant contribué à
augmenter de près de 15% entre 2006 et 2014 des formations sanitaires remplissant
les normes minimales en personnel avec une cible de 90% en 2014. Aussi ces
ressources publiques ont- elles permis de rapprocher les formations sanitaires des
usagers. En effet, les ménages voient réduite la distance moyenne à parcourir pour
rejoindre une formation sanitaire publique. Le rayon d’action des formations
sanitaires est passé de 7,83km en 2006 à 6,9km en 2014 avec une cible de 6,5km en
2014.
Des progrès ont été enregistrés dans l’offre de santé avec un développement de
l’offre du paquet minimum d’activités standard dans tous les Centres de Santé et de
Protection Sociale (CSPS) fonctionnels, la hausse de l’utilisation des services avec un
accroissement des nouveaux contacts, l’amélioration des couvertures vaccinales.
Enfin, les services de prévention de l’infection à VIH et la prise en charge des
personnes vivant avec le VIH(PVVIH) se sont nettement améliorés. Des programmes
spécifiques ont été développés en faveur des groupes vulnérables comme les
mères, les enfants. La disponibilité des médicaments et consommables médicaux
s’est également améliorée. La déconcentration de la Centrale d’achat des
Médicaments Génériques et des Consommables Médicaux (CAMEG) a contribué à
une accessibilité accrue des médicaments. Les indicateurs d’impact connaissent
également une amélioration évidente liée essentiellement à la qualité des
infrastructures sanitaires et aux prestations offertes. Les conditions rendant mortelles
l’épidémie du paludisme sont réduites pour la couche la plus vulnérable notamment
les enfants et les femmes.
Malgré les efforts consentis et les résultats atteints dans certains domaines de la
santé, les objectifs du millénaire pour le développement (OMD) n’ont pu être réalisés
à fin 2015 et le secteur de la santé reste confronté dans son ensemble à des défis
majeurs. La démographie galopante, notamment dans les zones rurales, est une
contrainte additionnelle pour l’atteinte des ODD en 2020. Le pays connait une
tradition épidémiologique marquée par des maladies transmissibles et non
transmissibles. Ces maladies mettent à rude épreuve la santé des populations avec
52
leur corollaire de morbi-mortalité. La collaboration intra-sectorielle et intersectorielle
insuffisante (entre les sous-secteurs publics et privés) ne permet pas d’assurer une
couverture convenable des maladies transmissibles et non transmissibles qui
touchent plus les populations rurales. Le système de santé au Burkina Faso a besoin
d’être renforcé afin de lever les goulots d’étranglement qui entravent l’amélioration
du système de santé dans son ensemble.
Au titre des mesures fortes retenues par le nouvel exécutif au sortir des élections
couplées (présidentielle et législatives) de fin 2015, figure la gratuité des soins pour la
mère et les enfants de moins de cinq (5) ans. Il s’agira, selon les ambitions du
Gouvernement, de renforcer et rendre plus accessibles les soins de santé à une
certaine catégorie plus vulnérable d’enfants et de femmes. Cette mesure, qui a
démarré par trois (3) régions du Burkina Faso (Centre, Hauts-Bassins et Sahel)
pendant deux mois (avril et mai 2016) se justifie par le fait que ces dernières ont,
selon le Gouvernement, un mauvais niveau des indicateurs comme l’indice de
pauvreté, les mortalités maternelle et néonatale. Depuis le 1er juin 2016, la gratuité
des soins pour la mère et les enfants de moins de cinq (5) ans est entrée en vigueur
sur toute l’étendue du territoire burkinabè.
Selon le RGPH (2006), les quotients de mortalité infanto-juvénile se situent dans les
régions du Centre, des Hauts Bassins et du Sahel respectivement à 80,2‰ ; 133,4‰ et
153,0‰. En 2013, le nombre de décès néo-natal (enfants de 0 à 28 jours) est de 219
pour la région du Centre, 331 pour la région des Hauts Bassins et 129 pour la région
du Sahel, pour une moyenne nationale de 34,9 (Annuaire MS, 2013). Le nombre de
décès de femmes en couche, toutes causes confondues, s’élevait à 158 dans la
région du Centre, 121 dans la région des Hauts Bassins et 117 dans la région du Sahel
en 2013. Ce qui représente respectivement 20,9% ; 16,0% et 15,5% des cas totaux de
décès de femmes en couche. A eux trois, ces régions cumulent ainsi plus de 52% des
décès maternelles en 2013. La région du Sahel présente ainsi le taux de mortalité de
parturientes le plus élevé avec un niveau de 303,1 pour 100 000 parturientes
(Annuaire MS, 2013). Les taux de létalité dus au paludisme sont de 1,7% pour les
enfants de moins de 5 ans et 0,4% pour les femmes enceintes dans la région du
Centre. Ces taux sont respectivement de 3,8% et 0,4% dans la région des Hauts
Bassins et de 3,9% et 0,3% dans la région du Sahel.
53
2.2.1- Cadre institutionnel de la santé au Burkina Faso
Lors du Sommet des Chefs d’Etat à Abuja en 2001, les Etats africains s’engageaient à
accorder 15% de leur budget national au secteur de la santé. En se fondant sur le
principe que la santé est un droit basique pour les populations, le gouvernement
burkinabè a pris des engagements, à travers la Stratégie mondiale pour la santé de
la femme et de l'enfant, à développer et mettre en œuvre un plan sur les ressources
humaines pour la santé. En 2011, au cours de la conférence de Ouagadougou sur le
Planning familial, le gouvernement burkinabè s’est engagé à (i) atteindre un
accroissement de la prévalence contraceptive de 2,7 points par an, (ii) réduire d’au
moins 50% les prix des produits contraceptifs, (iii) augmenter de 15% chaque année
la dotation de la ligne destinée à l’achat des produits contraceptifs sur le budget de
l’État.
La Politique Sanitaire Nationale (PSN), adoptée en 2010, est mise en œuvre à travers
le PNDS. Du diagnostic du secteur de la santé, préalable à l’élaboration de cette
54
politique, neuf (09) problèmes prioritaires ont été mis en évidence. Il s’agit de : (i) une
collaboration intersectorielle insuffisante et une faible performance du système de
santé en termes de gouvernance et de prestations de services ; (ii) un état de santé
de la population caractérisée par une forte charge de morbidité et une surmortalité
chez la mère et l’enfant ; (iii) une qualité et une sécurité sanitaire des aliments peu
satisfaisantes ; (iv) des ressources humaines caractérisées par leur insuffisance en
quantité et en qualité et leur gestion peu performante ; (v) des produits de santé
(médicaments, consommables, vaccins, produits sanguins) caractérisées par leur
insuffisance en qualité et en couverture des besoins ; (vi) des infrastructures, des
équipements et une logistique caractérisés par leur insuffisance en couverture et en
maintenance ; (vii) une gestion peu performante du système d’information sanitaire ;
(viii) une recherche pour la santé insuffisamment coordonnée et une faible utilisation
des résultats pour la prise de décision ; (ix) un financement insuffisant de la santé et
une gestion peu rationnelle des ressources allouées.
14
EDS, 1998
15
RGPH, 2006
55
- la convention relative aux droits de l’enfant ;
- la convention relative à la lutte contre toutes les formes de discriminations à
l’égard des femmes ;
- la plate-forme de Beijing ;
- la déclaration du forum mondial de Bamako sur la recherche pour la santé, le
développement et l’équité.
Aussi, une analyse des orientations stratégiques montre une prise en compte de la
santé maternelle et infantile dans les documents de planification stratégique et
opérationnelle. Sur les huit (08) objectifs stratégiques, il y a un objectif qui porte
notamment sur la question de la santé maternelle et infantile. Il s’agit de l’orientation
stratégique 2 « Amélioration des prestations des services de santé ». Cette
orientation comporte un seul objectif spécifique « Accroître l’utilisation des services
de santé et de nutrition de qualité en faveur de la population en général et des
groupes spécifiques en particulier. Des cinq (05) axes d’intervention de cet objectif
spécifique, deux concernent la santé maternelle et infantile « Renforcement de
l’offre de santé de qualité en faveur de la santé de la mère et de l’enfant » et
«Renforcement de l’offre de services de nutrition de qualité ». A cette fin, plusieurs
actions prioritaires sont proposées.
56
Tableau 28 - Actions prioritaires en matière de santé maternelle et infantile
Orientation stratégique 2 : Amélioration des prestations des services de santé
Objectifs Axes Actions prioritaires
spécifiques d’intervention
2.1- 2.1.2 poursuivre le repositionnement de la planification
Accroître « Renforcement familiale ;
l’utilisation de l’offre de poursuivre la mise en œuvre de la PCIME au niveau
des santé de de l’ensemble des CSPS et au niveau
services qualité en communautaire ;
de santé et faveur de la assurer une offre de soins de santé de la
de nutrition santé de la reproduction à tous les niveaux du système de
de qualité mère et de santé ;
en faveur l’enfant » assurer la permanence des soins d’accouchements,
des de soins obstétricaux et néonataux d’urgence de
groupes base dans les CSPS et complets au niveau de
spécifiques l’ensemble des structures de référence ;
en poursuivre la mise en œuvre de la PTME/VIH ;
particulier poursuivre la mise en œuvre des TETU dans toutes les
structures de référence ;
assurer une prise en charge efficace de la santé du
nouveau-né.
2.1.3 renforcer la surveillance et la prise en charge
Renforcement nutritionnelle des enfants ;
de l’offre de promouvoir les pratiques appropriées de
services de l’alimentation du nourrisson et du jeune enfant ;
nutrition de renforcer la lutte contre les carences en
qualité micronutriments ;
renforcer la lutte contre les maladies chroniques non
transmissibles liées à la nutrition ;
améliorer la mise en œuvre du PMA nutrition dans
les structures d’offre de soins ;
renforcer l’offre des services à base communautaire
en matière de nutrition ;
renforcer la coordination intra sectorielle et la
collaboration intersectorielle en matière de nutrition.
Source : PNDS 2011-2020
16
Ministère de la santé, Plan stratégique de sécurisation des produits de la santé de la reproduction 2009-
2015.
57
réduire « la faible capacité des acteurs dans le domaine de la conception des
messages et supports d’IEC et d’améliorer l’accès des populations à des
informations de qualité en matière de santé de la reproduction »17.
On peut donc conclure que la santé maternelle et infantile est une question majeure
de la PSN, de la PNDS et du Gouvernement en termes d’engagements et de
prévisions. Toutefois, en matière de réalisations, il ressort, selon le rapport de l’analyse
initiale de situation de la santé néonatale et infantile18, que des faiblesses demeurent
en termes de couverture géographique, notamment au niveau de la CPN, de la
planification familiale, de l’assistance à l’accouchement et la vaccination, au
niveau de la promotion de l’allaitement ainsi que dans le domaine de la lutte contre
le paludisme.
D’une manière générale, les faiblesses liées au continuum de soins s’expliquent par :
17
Revue de la Feuille de route pour la réduction de la mortalité maternelle et néonatale, Rapport provisoire,
juin 2012.
18
UNICEF, Rapport de l’Analyse initiale de situation de la santé néonatale et infantile dans le cadre des fonds
français MUSKOKA au Burkina Faso, Décembre 2012.
58
- l’insuffisance de compétences des agents pour l’offre de planification
familiale et de consultation pré natale dans les structures de soins ;
- l’insuffisance dans la gestion des produits contraceptifs et des intrants de la
consultation pré natale ;
- l’insuffisance de la qualité de la surveillance du travail, de l’accouchement et
des suites de couches immédiates ;
- l’insuffisance de matériel de réanimation du nouveau-né et des ventouses
dans les CSPS ;
- la répartition inégale des ressources humaines ;
- l’insuffisance d’information et de conseils sur les pratiques familiales clés ;
- l’insuffisance dans l’offre des soins du postpartum pour la mère et le nouveau-
né ;
- l’absence de prise en charge du nouveau-né au niveau communautaire.
Sur la période 2012-2016, la part des dépenses du secteur de la santé dans les
dépenses totales de l’Etat ont représenté en moyenne 7,1%, un peu moins de la
moitié des points de pourcentage du taux de 15% recommandé au sommet des
Chefs d’Etat à Abuja en 2001.
59
Graphique 31- Evolution du taux d’accroissement des dotations du secteur de la
santé sur la période 2011-2015
150.0%
100.0%
50.0%
Taux
0.0%
2011 2012 2013 2014 2015
-50.0%
-100.0%
Source : construit à partir des extractions de données de la classification fonctionnelle du budget,
MINEFID
20.0%
10.0%
Taux
0.0%
2011 2012 2013 2014 2015
-10.0%
-20.0%
Source : construit à partir des extractions de données de la classification fonctionnelle du budget,
MINEFID
60
Graphique 33- Evolutions des parts budgétaires consacrées au secteur de la santé
dans le budget total sur la période 2011-2015
2.0% 2.0%
0.0% 0.0%
2011 2012 2013 2014 2015 2011 2012 2013 2014 2015
Part dotations Part exécutions
Source : construits à partir des extractions de données de la classification fonctionnelle du budget,
MINEFID
En moyenne, sur la période 2011-2015, les parts les plus importantes en termes de
dotations budgétaires sont consacrées à la classe 4 « Affaires économiques »
(35,1%), la classe 1 « Services Généraux des administrations publiques » (27,3%) et à
la classe 9 « Enseignement » (15,6%). Ces trois classes partagent ainsi à elles seules
près de 3/4 des dotations budgétaires globales. La classe 7 « Santé » ne vient qu’en
4ème position avec une part moyenne de 7,4% sur la période étudiée, largement
inférieure à 15%. Au sein du secteur de la santé, les parts budgétaires les plus élevées
sont consacrées aux services n.c.a. (non classés ailleurs) avec 46,5% des dotations
du secteur de la santé. Suivent ensuite les services hospitaliers et les services de santé
publique avec des moyennes annuelles respectives de 24,2% et 20,9% du budget du
secteur de la santé. Le poids considérable des services n.c.a. implique la nécessité
de veiller davantage à une meilleure sous classification des catégories de dépenses
publiques à l’intérieur du secteur de la santé.
Tableau 29- Parts des dotations budgétaires par classe fonctionnelle sur la période
2011-2015
2011 2012 2013 2014 2015 Moyenne
Services généraux des administrations
1 publiques 24,4% 31,9% 30,9% 26,9% 22,2% 27,3%
2 Défense 5,2% 4,6% 5,9% 4,9% 4,9% 5,1%
3 Ordre et sécurité publics 2,5% 2,3% 3,0% 2,8% 4,3% 3,0%
4 Affaires économiques 34,1% 33,6% 35,7% 35,5% 36,5% 35,1%
5 Protection de l'environnement 0,8% 0,5% 0,4% 1,6% 0,9% 0,9%
61
2011 2012 2013 2014 2015 Moyenne
6 Logement et équipements collectifs 2,8% 1,9% 1,2% 2,4% 2,6% 2,2%
7 Santé 8,5% 7,2% 4,3% 8,4% 8,4% 7,4%
71 Produits, appareils et matériels médicaux 0,8% 4,4% 6,0% 0,6% 0,1% 2,4%
72 Services ambulatoires 8,6% 7,5% 9,4% 0,0% 0,0% 5,1%
73 Services hospitaliers 17,6% 21,1% 37,5% 23,2% 21,2% 24,2%
74 Services de santé publique 22,9% 17,8% 14,9% 25,5% 23,6% 20,9%
75 R-D dans le domaine de la santé 0,7% 0,6% 1,1% 1,3% 1,0% 0,9%
76 Santé n.c.a. 49,4% 48,6% 31,1% 49,4% 54,2% 46,5%
De même, en ce qui concerne les niveaux d’exécutions budgétaires, les parts les
plus importantes sont relevées au niveau des classes fonctionnelles 1, 4 et 9 avec
respectivement 32,0%, 27,7% et 17,6% de parts d’exécution annuelles moyennes sur
la période 2011-2015.
Tableau 30 -Parts des exécutions budgétaires par classe fonctionnelle sur la période
2011-2015
2011 2012 2013 2014 2015 Moyenne
Services généraux des administrations
1 publiques 31,2% 39,6% 34,6% 25,2% 29,4% 32,0%
2 Défense 6,9% 5,9% 7,0% 6,8% 6,9% 6,7%
3 Ordre et sécurité publics 2,8% 2,8% 3,2% 3,0% 3,6% 3,1%
4 Affaires économiques 26,7% 23,3% 26,2% 33,4% 29,0% 27,7%
5 Protection de l'environnement 0,2% 0,1% 0,2% 1,4% 0,9% 0,6%
6 Logement et équipements collectifs 1,7% 1,4% 1,0% 1,8% 1,5% 1,5%
7 Santé 8,2% 7,2% 6,4% 6,6% 6,9% 7,0%
71 Produits, appareils et matériels médicaux 0,3% 3,0% 4,8% 0,7% 0,1% 1,8%
72 Services ambulatoires 10,3% 9,6% 7,7% 0,0% 0,0% 5,5%
73 Services hospitaliers 24,3% 24,9% 24,6% 24,5% 28,6% 25,4%
74 Services de santé publique 7,1% 7,8% 6,1% 15,6% 22,3% 11,8%
75 R-D dans le domaine de la santé 0,9% 0,8% 0,9% 2,1% 1,7% 1,3%
76 Santé n.c.a. 57,1% 54,0% 55,9% 57,1% 47,3% 54,3%
62
consomme presqu’autant de ressources publiques que le secteur de la santé.
Pourtant, en matière de prévision budgétaire, le secteur de la santé reçoit en
moyenne7, 4% des prévisions globales de dépenses contre 5,1% pour la Défense. Ce
phénomène est lié en partie au fait qu’en matière d’exécution budgétaire, le
secteur de la santé est généralement plus exposé aux impératifs de la conjoncture
budgétaire que celui de la défense.
Tableau 31 -Taux d’exécution des dépenses par classe fonctionnelle sur la période
2011-2015
2011 2012 2013 2014 2015 Moyenne
Services généraux des administrations
1 publiques 95,9% 96,7% 92,6% 65,9% 89,1% 88,1%
2 Défense 99,2% 99,4% 99,4% 97,6% 94,9% 98,1%
3 Ordre et sécurité publics 82,8% 93,2% 86,0% 75,5% 57,3% 79,0%
4 Affaires économiques 58,7% 53,9% 60,6% 66,4% 53,6% 58,7%
5 Protection de l'environnement 17,2% 24,4% 35,7% 60,5% 65,1% 40,6%
6 Logement et équipements collectifs 46,4% 56,0% 66,3% 50,8% 38,6% 51,6%
7 Santé 72,4% 77,6% 122,7% 54,8% 54,9% 76,5%
71 Produits, appareils et matériels médicaux 28,7% 52,3% 98,2% 66,7% 100,0% 69,2%
72 Services ambulatoires 86,1% 99,2% 99,8% 95,0%
73 Services hospitaliers 100,0% 91,3% 80,5% 57,7% 73,8% 80,7%
74 Services de santé publique 22,4% 34,0% 50,3% 33,6% 52,0% 38,4%
75 R-D dans le domaine de la santé 100,0% 100,0% 100,0% 100,0%
76 Santé n.c.a. 83,6% 86,2% 220,9% 63,3% 48,0% 100,4%
63
difficultés de passation des marchés publics, et en partie à l’insuffisance
d’organisation de certains acteurs impliqués dans la gestion budgétaire.
0.0%
2011 2012 2013 2014 2015
Source : construit à partir des données de la classification fonctionnelle du budget, MINEFID
Le taux d’exécution le plus faible (54,8%) a été relevé en 2014 et le plus fort (122,7%)
en 2013. Le faible taux d’exécution du budget du secteur de la santé en 2014 est
expliqué presque par l’ensemble des sous classes du secteur de la santé et
particulièrement par la faiblesse du niveau d’exécution des rubriques « services de
santé publique » et « Services n.c.a » comparativement aux autres années.
Tableau 32- Evolution des taux d’exécution des classes fonctionnelles sur la période
2011-2013
2011 2012 2013 2014 2015 Moyenne
7 Santé 72,4% 77,6% 122,7% 54,8% 54,9% 76,5%
Produits, appareils et matériels
71 médicaux 28,7% 52,3% 98,2% 66,7% 100,0% 69,2%
72 Services ambulatoires 86,1% 99,2% 99,8% 95,0%
73 Services hospitaliers 100,0% 91,3% 80,5% 57,7% 73,8% 80,7%
74 Services de santé publique 22,4% 34,0% 50,3% 33,6% 52,0% 38,4%
75 R-D dans le domaine de la santé 100,0% 100,0% 100,0% 100,0%
76 Santé n.c.a. 83,6% 86,2% 220,9% 63,3% 48,0% 100,4%
Source : calculs faits à partir des extractions de données de la classification fonctionnelle du budget,
MINEFID
64
il faut noter que ce niveau d’exécution est en net recul de 10,9% en 2013 par rapport
à son niveau de 2012.
150,000,000,000
En F CFA
100,000,000,000
50,000,000,000
0
2011 2012 2013 2014 2015
Dotations Réalisations
Source : construit à partir des extractions de données de la classification fonctionnelle du budget,
MINEFID
Les allocations budgétaires pour les dépenses de la santé y compris les appuis
multiformes des partenaires techniques et financiers ont montré des limites quant au
financement de la santé. En effet, les besoins de financement du secteur de la santé
sont immenses au Burkina Faso pour assurer un meilleur accès des populations péri
urbaines et rurales aux soins de santé de qualité. Le financement insuffisant de la
santé et une gestion peu rationnelle des ressources allouées ont eu comme
conséquences une faible qualité des soins, un poids élevé des dépenses de santé
dans les dépenses des ménages ainsi qu’une forte morbidité et une surmortalité chez
la mère et l’enfant.
Sur la période 2012-2016, les dotations budgétaires du Ministère de la Santé (MS) sont
passées de 118,75 milliards F CFA à 179,38 milliards F CFA entre 2012 et 2016, soit un
taux d’accroissement moyen annuel de 11,4% sur la période. Les dotations
budgétaires du ministère de la santé ont représenté en moyenne 8,5% du budget
total de l’Etat au cours de la période 2012-2016, la part la plus importante ayant été
relevée en 2015 avec 9,4% du budget de l’Etat. Quant à la part la plus faible de la
période concernée par l’étude, elle a été relevée en 2012 avec 7,4% du budget de
l’Etat.
Tableau 33- Dotations du ministère de la santé par titre de dépenses sur la période
2010-2015 (en milliers F CFA)
2012 2013 2014 2015 2016
Dépenses de 35 339 474 40 271 999 45 311 535 56 608 391 63 385 650
personnel (Titre 2)
Dépenses de 10 434 193 9 315 953 13 102 591 13 577 169 12 723 360
fonctionnement (Titre
3)
Dépenses de transferts 30 110 552 33 282 101 37 805 934 31 415 394 43 116 890
courants (Titre 4)
Dépenses 42 869 160 55 560 944 78 309 315 64 851 662 60 154 630
d'investissement (Titre
5)
65
2012 2013 2014 2015 2016
Total budget santé 118 753 379 138 430 997 174 529 375 166 452 616 179 380 530
Budget Etat 1 602 548 400 1 769 041 290 1 894 727 820 1 936 908 210 1 914 321 710
Source : calculs faits à partir des données des lois de finances 2012-2016
Tableau 34- Parts relatives des dotations budgétaires du ministère de la santé par
titre (en %)
2012 2013 2014 2015 2016 Moyenne
Dépenses de personnel (Titre 2) 29,8 29,1 26,0 34,0 35,3 30,8
Dépenses de fonctionnement (Titre 3) 8,8 6,7 7,5 8,2 7,1 7,7
Dépenses de transferts courants (Titre 4) 25,4 24,0 21,7 18,9 24,0 22,8
Dépenses d'investissement (Titre 5) 36,1 40,1 44,9 39,0 33,5 38,7
Total 100,0% 100,0% 100,0% 100,0% 100,0%
Source : calculs faits à partir des données des lois de finances 2012-2016
Les dotations budgétaires du ministère de la santé ont plus ou moins évolué en dents
de scies sur la période de l’étude avec une baisse de croissance enregistrée en 2015
et un ralentissement du rythme de croissance constaté en 2013. En 2013, le
ralentissement du rythme de croissance des dotations étaient principalement liée
aux dépenses de fonctionnement qui ont connu une baisse de 10,7%. La baisse de
croissance notée en 2015, est liée à celle des dépenses de transferts courants et des
investissements, respectivement de l’ordre de 16,9% et 17,2%. En 2016, le rythme de
croissance a fortement ralenti en s’établissant à +7,8% pour une moyenne annuelle
de 12,8% sur la période. Cette situation est liée tant à la baisse des dépenses de
fonctionnement (-6,3%) qu’à celle des dépenses d’investissement (-7,2%).
Tableau 35- Taux de croissance des dotations budgétaires par titre (en %)
2012 2013 2014 2015 2016 TAMA
Dépenses de personnel (Titre 2) 23,2 14,0 12,5 24,9 12,0 19,8
Dépenses de fonctionnement (Titre 3,3 -10,7 40,6 3,6 -6,3 5,5
3)
Dépenses de transferts courants 20,0 10,5 13,6 -16,9 37,2 10,8
(Titre 4)
Dépenses d'investissement (Titre 5) 42,5 29,6 40,9 -17,2 -7,2 10,1
Total 26,4 16,6 26,1 -4,6 7,8 12,8
Source : calculs faits à partir des données des lois de finances 2012-2016
66
Sur la période 2012-2016, hormis les dépenses de personnel qui ont augmenté de
manière continue, toutes les autres catégories de dépenses ont connu des baisses
relatives. Les baisses les plus remarquables ont été constatées en 2015, notamment
pour les dépenses de transferts courants et les dépenses d’investissement du
ministère, comme le montre le graphique ci-dessous.
100,000.00
80,000.00
Titre 2
60,000.00
Titre 3
40,000.00
Titre 4
20,000.00
Titre 5
-
2012 2013 2014 2015 2016
Source : construit à partir des données des lois de finances 2012-2016
Pour la mise en œuvre des mesures visant à renforcer et à rendre plus accessibles les
soins de santé à une certaine catégorie plus vulnérable d’enfants et de femmes, un
coût estimatif de 20 milliards de F CFA pour le reste de l’année 2016 a été prévu. Le
renforcement de la santé communautaire « se fera à travers le recrutement de 16
000 Agents de Santé à Base Communautaire (ASBC) qui œuvreront en collaboration
avec les agents de santé pour contribuer à la résolution des problèmes de santé des
populations », a précisé le ministre de la santé.
67
2015 par exemple, le taux d’exécution des dépenses d’investissement est ressorti à
seulement 8,5% (2014) et 26,5% (2015). C’est dire que depuis 2012, le taux
d’exécution des dépenses d’investissement est très faible au niveau du ministère de
la santé. En moyenne, sur 100 F CFA prévus pour être investit, pas plus de 34 F CFA
ont été réellement dépensés en termes d’investissement par le ministère de la santé
sur la période 2012-2015.
Tableau 36- Taux d'exécution du budget du ministère de la santé de 2010 à 2015 (en
%)
2012 2013 2014 2015 Moyenne
Dépenses de personnel (Titre 2) 100,5 96,2 107,6 83,7 97,0
Dépenses de fonctionnement (Titre 3) 98,2 98,3 72,9 91,6 90,3
Dépenses de transferts courants (Titre 4) 99,7 100,0 65,5 93,9 89,8
Dépenses d'investissement (Titre 5) 52,4 45,8 08,5 26,5 33,3
Total 82,7 77,1 51,4 64,0 68,8
Source : calculs faits à partir des données du ministère
40.0%
Taux
20.0%
0.0%
2012 2013 2014 2015
Source : construit à partir des données du ministère de la santé
68
fonctionnement exécutées en termes de consommations budgétaires croissent
annuellement de 11,1% et 7,1% respectivement, les dépenses de transferts courants
et d’investissements diminuent respectivement de 0,6% et 7,9% en moyenne par an,
sur la période de l’étude.
10.0%
0.0%
Titre 2 Titre 3 Titre 4 Titre 5
-10.0%
TAMA
Source : construit à partir des données du ministère de la santé
En termes relatifs, la part des dépenses exécutées du ministère de la santé dans les
dépenses totales effectuées par l’Etat est en moyenne de 7,5% sur la période 2013-
2015, la part la plus importante ayant été relevée en 2015 (8,1%) et la plus faible en
2014 (6,5%). En moyenne, on note ainsi que les dépenses exécutées au niveau du
ministère de la santé sont en dessous de la barre de 10% des dépenses totales de
l’Etat.
69
Section Chapitre Article Parag. Catégories de dépenses SRMNI
21 65142 SUBVENTION CONTRACEPTIFS
21 65143 GRATUITÉ DES SOINS PRÉVENTIFS
21 67133 63 639 FDS APPUI PROG/SANTÉ PERS. VULNÉRABLES
21 67201 63 639 AIDE ENFANTS ENCÉPHAL. ET PERS. AGÉES
21 69103 63 639 CENTRE NL D'APPAREILLAGE ET D'ORTHOPÉDIE
21 69104 63 639 CENTRE NL DE LUTTE CONTRE TUBERCULOSE
21 69106 63 639 CENTRE NL RECH. - FORMAT° SUR PALUDISME
21 99120 63 639 FONDS NAT. LUTTE CONTRE LES ÉPIDÉMIES
21 3216 23 233 Construction de magasins (PEV)
21 3217 62 629 Programmes sociaux
21 3218 62 629 Communication en matière de santé de reproduction
21 3203 62 629 Assistance aux groupes vulnérables/Santé
21 3222 62 629 Droit en SR & accès aux services de reproduction
21 3223 62 629 Promotion comportement moindre risque en RS
21 3224 62 629 Disponibilité services de santé maternelle
21 23 233 Construction CHU CDG (Pavillon Néonatal)
21 3232 62 629 Renforcement Capacités Nationales de Prévention et
Traitement de la Fistule
21 3233 62 629 Renforcement du Système National de Sécurité et
Approvisionnement Pt SR
21 3235 62 629 Renforcement des capacités en matière de SONU Pt3
Source : auteur, à partir de la nomenclature budgétaire de l’Etat, lois de finances des années 2012 à
2016
Sur la période 2010-2015, les dépenses de SRMNI ont évolué en moyenne de 14,5%
par an en passant de 7,55 milliards francs CFA en 2010 à 14,43 milliards francs CFA en
2015. Ce qui correspond à une part annuelle moyenne de 7,9% des dépenses du
ministère de la santé sur la période considérée. La part des dépenses SRMNI dans les
dépenses totales du ministère de la santé s’est élevée à plus de 14% en 2011, liée
principalement à l’accroissement des dépenses d’assistance aux groupes
vulnérables qui se sont situées à 6 661 159 000 francs CFA compte tenu de la
subvention PAM.
Graphique 39- Evolution de la part des dépenses de SRMNI sur la période 2010-2015
20.0%
15.0%
Pourcentage
10.0%
Part
5.0%
0.0%
2010 2011 2012 2013 2014 2015
70
En 2014, la part des dépenses SRMNI dans les dépenses totales du ministère de la
santé s’est contracté à un niveau de 3,4%, liée à la baisse drastique des dépenses
publiques d’assistance aux groupes vulnérables/Santé.
En 2016, la mise en œuvre des mesures de gratuité des soins a, selon les estimations
faites par le Gouvernement, un coût estimatif de 20 milliards F CFA pour le reste de
l’année 2016. Ce qui correspondrait à une part de 11,2% du budget total du
ministère de la santé, le plus important de la période 2012-2016. Toutefois, cette part
serait en dessous de celle de 2011, qui a connu une forte contribution du PAM.
71
Paludisme (PNLP) est la structure de coordination des actions de la lutte contre ce
fléau, première cause de mortalité au Burkina Faso.
Tableau 38- Part du budget de lutte contre le paludisme dans le budget total de la
santé
2010 2011 2012 2013 2014 2015 Moy.
Budget MS (en 100 882,58 93 960,94 118 753,38 138 430,99 174 529,38 166 452,62
milliers F CFA)
Budget paludisme 2 473,17 4 300,02 5 690,67 29 890,93 5 230,12
(en milliers F CFA)
Part (%) 2,5 4,6 4,8 21,6 3,0 7,3
Source : calculs faits à partir des données du ministère de la santé
72
En moyenne, l’Etat burkinabè a contribué pour le financement du budget de lutte
contre le paludisme à seulement 24,7% contre 75,3% pour les Partenaires Techniques
et Financiers (PTF). Parmi les partenaires contribuant au financement du budget de
lutte contre le paludisme, a toujours figuré l’UNICEF avec une part moyenne annuel
de 1,4% sur la période 2009-2014. La contribution la plus importante de l’UNICEF a été
notée en 2011 avec une part de 3,3% du budget total de lutte contre le paludisme.
Tableau 39- Parts des contributeurs au budget de lutte contre le paludisme de 2009 à
2014
2009 2010 2011 2012 2013 2014 Moyenne
Etat 27,2% 22,3% 22,2% 33,3% 11,5% 31,3% 24,7%
UNICEF 1,7% 1,2% 3,3% 0,1% 0,8% 0,9% 1,4%
Plan Burkina 0,1% 0,6% 1,2% 0,0% 0,0% 0,0% 0,3%
OMS 4,3% 15,5% 4,1% 0,3% 0,0% 1,1% 4,2%
Fonds mondial paludisme 0,0% 0,0% 0,0% 42,5% 71,0% 27,5% 23,5%
Autres partenaires 66,6% 60,3% 69,1% 23,8% 16,6% 39,1% 45,9%
Total 100,0% 100,0% 100,0% 100,0% 100,0% 100,0% 100,0%
Source : calculs faits à partir des données du budget PNLP
Par rapport aux montants décaissés, on note que les principaux contributeurs au
budget de lutte contre le paludisme ont tous décaissé à 100% leur part en 2012. Une
telle coïncidence laisse penser que l’année 2012 a été une année « ajustée » en ce
qui concerne les données budgétaires en matière de lutte contre le paludisme, à
moins que les décaissements n’aient servi en même temps de dotations.
73
Deuxième enquête sur le paludisme d’envergure nationale réalisée au Burkina Faso
après celui de 2010, l’Enquête sur les Indicateurs du Paludisme au Burkina Faso(EIPBF)
201419 présente plusieurs indicateurs clés produits à partir de données collectées. Elle
a été réalisée sur les treize régions administratives20 qui composent le Burkina Faso
ainsi que le milieu urbain et rural, la ville de Ouagadougou et les autres villes.
Pour mieux appréhender l’utilisation des MII, l’EIPBF 2014 a calculé le pourcentage
des personnes vivant dans un ménage qui en possède au moins une et qui ont
effectivement dormi sous une MII la nuit précédant l’enquête. Les résultats montrent
que, dans les ménages disposant d’au moins une MII, 74% de la population de ces
ménages (69% en milieu urbain contre 75% en milieu rural) ont dormi sous les
moustiquaires la nuit précédant l’enquête. Ce taux d’utilisation est très élevé dans
les régions du Centre-Sud (84%), du Centre-Est et de l’Est (81%). Il est plus faible dans
les régions du Centre, du Centre-Ouest et du Nord (68%).
19
INSD, PNLF, ICF International, Enquête sur les Indicateurs du paludisme au Burkina Faso, Rapport préliminaire
(draft), Février 2015.
20
Il s’agit des régions suivantes : Centre, Boucle du Mouhoun, Cascades, Centre-Est, Centre-Nord, Centre-
Ouest, Centre-Sud, Est, Hauts Bassins, Nord, Plateau Central, Sahel et Sud-Ouest.
74
Concernant particulièrement les enfants de moins de cinq ans, les résultats montrent
que 77% d’entre eux ont dormi sous une moustiquaire quelconque la nuit précédant
l’enquête. Ce pourcentage varie très peu par âge passant de 78% parmi les enfants
âgés de moins de deux ans à 74% parmi ceux de 4 ans. Le pourcentage est le plus
élevé en milieu rural (78%), dans le Centre-Est (88%) et parmi les ménages des
quintiles moyens (80%). Selon le sexe, le pourcentage est le même (77%). Quant aux
femmes enceintes, il ressort des résultats que 80% d’entre elles ont dormis sous une
moustiquaire quelconque la nuit précédant l’enquête.
Le Plan en question était prévu pour être mis en œuvre sur la période 2006-2015 et
vise à contribuer à l’atteinte des OMD par l’accélération de la réduction de la
mortalité maternelle et néonatale. Dans le cadre de ce plan, l’Etat s’est engagé à :
- rendre disponibles et accessibles les SONU de qualité dans 80% des formations
sanitaires de premier niveau et les SONU de qualité dans 100% des structures
de référence (CMA, CHR, CHU) du secteur public ;
- augmenter le taux d’accouchements assistés de 50% à 80% ;
- augmenter le taux de prévalence contraceptive de 20% à 30% ;
75
- accroître la participation des individus, de la famille et des communautés
dans la mise en œuvre des programmes de santé maternelle et néonatale.
Selon les prévisions, le coût total de prise en charge des SONU et accouchements
eutociques est, à l’absolu, en progression continue au cours de la période 2006-2015
comme le relève le tableau ci-dessous.
76
Tableau 41- Evolution du coût total de la prise en charge des SONU et
accouchements eutociques (en milliards F CFA)
Années 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
Prestation SONU 0,61 0,78 0,96 1,14 1,34 1,48 1,62 1,78 1,94 2,10
Accou. Eutociques 1,06 1,22 1,39 1,57 1,75 1,84 1,94 2,04 2,15 2,26
Total 1,67 2,00 2,35 2,71 3,09 3,31 3,56 3,82 4,09 4,36
Source : Ministère de la santé
Ce sont ainsi au total 30,96 milliards F CFA qui sont prévus pour couvrir la prise en
charge des SONU et accouchements dans le domaine de la santé de la mère sur la
période 2006-2015. Une part importante de ce financement est prise en charge sous
forme de subvention par l’Etat et ses partenaires.
Graphique 41- Evolution des dépenses prévisionnelles pour la prise en charge des
SONU et accouchements eutociques sur la période 2006-2015 (en
milliards F CFA)
0
2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
SONU EUTO.
77
Graphique 42- Evolution du rythme de croissance des dépenses prévisionnelles pour
la prise en charge des SONU et accouchements eutociques sur la
période 2006-2014
30.0%
Pourcentage
20.0%
10.0%
0.0%
2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014
SONU EUTO.
A ces limites structurelles, il faut ajouter le déblocage tardif des subventions SONU
par l’Etat, les ruptures conjoncturelles et répétitives des stocks de produits
nécessaires, obligeant les patients à payer au-delà des montants prévus
indépendamment des subventions. Selon le rapport des enquêtes parlementaires
dans le secteur de la santé21 en ce qui concerne particulièrement les subventions sur
les accouchements et les SONU, l’examen des différents documents et pièces
justificatives qui ont été collectés ainsi que des entretiens réalisés ont permis de
constater les difficultés suivantes : (i) le déblocage tardif des subventions par l’Etat,
(ii) la remise tardive des chèques aux structures bénéficiaires, après le déblocage
des fonds, (iii) l’utilisation d’une partie des ressources allouées aux SONU à d’autres
fins, (iv) l’absence de pièces justificatives pour certaines dépenses et (v) la double
comptabilisation de certaines dépenses ainsi que la mauvaise tenue de
comptabilités.
21
Assemblée Nationale, Rapport sur les subventions publiques dans le secteur de la santé, Février 2012
78
Tableau 42- Financement prévisionnel pour l’achat des produits de santé de la
reproduction
Pour la plupart des indicateurs de santé, le Burkina Faso connait des chiffres pires
que les autres pays de la région. Néanmoins, les grandes campagnes de
vaccination ou de traitement financées par les organisations internationales ont
permis de faire presque disparaître des maladies telles que la poliomyélite,
l'onchocercose (cécité des rivières) ou la trypanosomiase (maladie du sommeil).
79
pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) 4, 5 et 6 liés
à la santé. Il s’agit notamment de la Stratégie Mondiale pour la santé des Femmes et
des Enfants du Secrétaire Général des Nations Unies, de la Campagne Africaine de
Réduction de la Mortalité Maternelle en Afrique (CARMMA), de l’élimination virtuelle
de la transmission du Virus d’Immunodéficience Humaine(VIH) de la mère à l’enfant.
Par ailleurs, l’expérience de la mise en œuvre de la Stratégie Accélérée pour la
Survie et le Développement du Jeune Enfant 2009-2015 (SASDE) vise la mise en
œuvre d’un paquet intégré d’interventions ayant un grand impact sur la survie des
enfants. Ce paquet comprend la supplémentation en vitamine A, le déparasitage,
la réhydratation orale et la promotion de l’allaitement exclusif, la prévention de
l’anémie chez les femmes enceintes et les enfants. Il prend aussi en compte la
promotion de moustiquaires imprégnées, le dépistage et la prise en charge précoce
de la malnutrition modérée et sévère.
2010 2014
Taux de d’accouchement assisté par du personnel 76,0 %() 86,2%
médical
Taux de mortalité maternelle (100.000 NV) 307,3
Taux de mortalité néo-natale pour 1.000 naissances 28/1000NV
vivantes
Taux de prévalence contraceptive 15% EDSIV 22% (EMC)
Enfants complétement vaccinés 81%EDSVI 98,7%
Prévalence VIH 1,22% 0.92%
Prévalence de la malnutrition aigue 10,2% 8,2%
SMART 2011 SMART 2015
Source : annuaire statistique de Santé du Burkina année 2010 / EDSIV
Cependant, le taux de mortalité infanto-juvénile reste très élevé. Estimé à 184 pour
1000 naissances vivantes en 2003, il est à 129 pour 1000 en 2010 mais il reste
malheureusement encore loin de l'objectif de 2015 de 61/1000. S’agissant de la
mortalité juvénile, le taux est passé de 127‰ en 1998 à 111‰ en 2003 et 84‰ en
2006. Quant à la mortalité maternelle, qui était de 484/100.000 en 1998, elle a évolué
en baisse passant en 2010 à 341/100.000. 70% des enfants meurent encore de
maladies évitables le plus souvent à domicile et les enfants des familles les plus
pauvres ont un risque de mourir avant l’âge de 5 ans avec un taux de 50% plus élevé
que ceux des familles les plus riches (EDS 2003). Les principales causes directes de
80
mortalité des enfants de moins de cinq ans demeurent la malnutrition (35%), les
infections respiratoires aigües (21%), le paludisme (20%), les maladies diarrhéiques
(19%) et les causes néonatales (3%) (Distribution des causes de décès parmi les
enfants de moins de 5 ans (OMS, 2008).
La malnutrition est l’un des principaux problèmes de santé publique qui affecte
sérieusement les enfants dans les pays en développement en général et au Burkina
Faso en particulier. La malnutrition affecte de manière irréversible le développement
physique et cognitif des enfants conduisant ainsi à des taux plus élevés d'abandons
scolaires, à une performance scolaire réduite et aux gains à vie inférieurs. Au Burkina
Faso, la prévalence de la malnutrition aigüe globale est de 10,4% et celle de la
forme sévère est de 2,2%. La prévalence de la malnutrition chronique est de 30,2%. Il
ressort alors qu’environ un tiers des enfants de moins de 5 ans (30,2%) souffrent de
retard de croissance dont 9,3% souffrent de forme sévère (SMART 2015, MSP).
Examinés par âge et sexe des enfants, les taux d’insuffisance pondérale, de retard
de croissance et d’émaciation sont plus élevés chez les garçons que chez les filles et
ce quel que soit l’âge (EDS, 2010). Aussi, la malnutrition affecte de façon plus
significative les enfants issus des ménages plus pauvres et des mères de plus bas
niveau d’éducation. Sur le plan géographique, la prévalence de la malnutrition
aiguë se trouve à un taux supérieur au seuil de 10% dans 9 des 13 régions du pays
témoignant des enjeux résiduels importants en matière de sécurité nutritionnelle des
jeunes enfants (ENN, 2011).
81
N° Projet / Programme
d’ordre
19 Programmes sociaux / Promotion santé dans les communes
20 Programmes sociaux / Unité de dialyse
21 Projet Appui au Développement Sanitaire Centre-Sud
22 Projet Appui au Développement Sanitaire Plateau Central
23 Projet Appui au renforcement de la couverture sanitaire et lutte contre la
maladie
24 Projet d’Appui au Développement Sanitaire (PADS)
25 Projet d'appui à la mise en œuvre du CSLS
26 Reconstruction et équipement CHR
27 Réfection / Réhabilitation Bâtiments administratifs
28 Renforcement capacité en matière de SONU Pt3
29 Renforcement des capacités nationales de prévention et traitement de la
fistule
30 Renforcement des CMA
31 Renforcement du MS en moyens de transport
32 Renforcement Systèmes Nationaux Sécurité et Approvisionnement Pt SR
33 UNFPA/SIDA
Source : loi de finances 2015
Parmi les Partenaires Techniques et Financiers (PTF) soutenant ces différents projets et
programmes de développement, le cas du Fonds des Nations Unies pour la
Population (UNFPA) mérite d’être souligné. Il s’agit d’une organisation internationale
de développement dont l’intervention au Burkina Faso vise à réduire la pauvreté
pour faire en sorte que toutes les grossesses soient désirées, que tous les
accouchements soient sans danger, que tous les jeunes soient protégés du VIH et du
Sida et que toutes les filles et toutes les femmes soient traitées avec dignité et
respect.
L'UNFPA a mis en œuvre des actions de renforcement des capacités pour améliorer
l'accès et l'utilisation des services de qualité pour la santé de la mère et du nouveau-
né. Il s'agit, par exemple de la mise en œuvre de programmes généraux de
formation des sages-femmes avec pour cibles essentielles les écoles de formation de
base dans le domaine de la santé de la reproduction / santé maternelle et les
associations professionnelles de la santé et de régulation du métier de sage-femme
et maïeuticien.
82
- Le partenariat avec les acteurs des plateformes multifonctionnelles : afin de
promouvoir la santé de la reproduction.
En dépit de cette multitude de partenaires, il faut dire que la faible gouvernance
dans le secteur a limité les résultats surtout en faveur des plus pauvres. Dans un
contexte de rareté des ressources, le taux de déperdition des allocations
budgétaires entre le niveau central et le milieu rural a été estimé en moyenne à 15%
selon la dernière étude PETS réalisée par l’UNICEF en 2013. Cette situation
s’expliquerait en partie par un système d’information sanitaire dont la gestion est peu
performante. Les conséquences de cette situation est la faible performance du
système de santé et les prestations de services de qualité insuffisantes pour les
populations en milieu rural. Les malades continuent de parcourir en moyenne 6 km
pour atteindre un centre de santé primaire. A cela s’ajoute les insuffisances des
ressources humaines en quantité et en qualité ainsi que leur gestion peu
performante.
Aussi, l’accès aux médicaments génériques par les populations à faibles revenus est
menacé par les problèmes de solvabilité de la Centrale d’Achat des Médicaments
Essentiels Génériques(CAMEG). En effet, les récentes analyses et audits de la CAMEG
ont révélé une situation financière difficile de la structure marquée par des
problèmes de solvabilité (dette extérieure très élevée) avec pour conséquence des
risques de perte de crédibilité et des difficultés pour couvrir les besoins en produits de
santé (médicaments, consommables, vaccins, produits sanguins).
83
Analyse des allocations budgétaires et progrès en matière
d’éducation
84
2.3- ANALYSE DES DEPENSES BUDGETAIRES D’EDUCATION
85
Les points examinent la place des infrastructures scolaires dans la Stratégie de la
Croissance Accélérée pour le Développement Durable (SCADD)23 et le Programme
Stratégique de Développement de l’Education de base (PDSEB).
Le tableau n° 27 suivant contient les cibles, les indicateurs et leur niveau actuel ainsi
que leurs valeurs espérées en 2015 en matière d’éducation selon les OMD et la
SCADD. Il ressort de l’examen de ce tableau n°27 que certaines valeurs cibles (taux
brut de scolarisation, taux net de scolarisation, taux d’achèvement au primaire, taux
d'alphabétisation des 15-24 ans, femmes et hommes) seraient difficilement atteintes
par le Burkina Faso en 2015.
24
Le PDSEB a succédé le Programme Décennal de Développement de l’Education de Base
87
scolaires sont primordiales pour accueillir les élèves à travers une augmentation de
l’offre éducative pour atteinte des objectifs fixés. Afin d’opérationnaliser ces
objectifs, le programme 1, « Développement de l’Accès à l’éducation de base
formelle », vise à « développer des infrastructures et à recruter le personnel
nécessaire à tous les niveaux pour accueillir le public cible concerné en constante
augmentation et aussi respecter le ratio élèves/maître de 56 ».
88
Programme Sous Objectifs Actions Indicateurs
programmes spécifiques objectivement
vérifiables
cours de la période
pour atteindre 3 804
CEEP en 2021. Les
normes de construction
seront revues pour tenir
compte des défis du
changement
climatique et de la
vaste demande sociale
Réhabiliter ou
réfectionner les
infrastructures
existantes défectueuses
: il est prévu au regard
des données
disponibles que 20%
des structures existantes
seront réfectionnées ou
réhabilitées à partir de
2012.
Faciliter l’accès des
enfants à besoins
éducatifs spéciaux à
l’éducation préscolaire
: deux structures
d’éducation spéciale
pour enfants à
handicap profond
seront construits et
équipés.
Objectif Elaborer et mettre en Nombre d’élèves
spécifique 3 œuvre la stratégie de pris en charge
: Elargir le réalisation des dans les écoles
réseau infrastructures primaires par an
scolaire du éducatives qui prendra Taux brut
primaire en compte les risques d’admission =
suivant la de catastrophes telles 100% ;
carte que les inondations et Existence de la
éducative les vents stratégie
violents ; Nombre de salles
Construire et équiper à construire : 37
les classes : Cette 072 soit 3 707
action concerne la salles en
construction en moyenne par an
moyenne de 3 707 dont 547 au titre
salles de classes par an des résorptions
dont la résorption des classes sous
annuelle de 547 salles abris précaires
de classe sous abris par an;
précaires. Il est Nombre de salles
également prévu réhabilitées par
l’électrification de an est de 200
toutes les classes soit en salles de classes
89
Programme Sous Objectifs Actions Indicateurs
programmes spécifiques objectivement
vérifiables
énergie solaire, soit en au cours de la
énergie période
conventionnelle selon Normes de
les cas. Les nouvelles sécurité et
classes seront réalisées d'inclusion
dans les zones non- révisées et
inondables. Les écoles respectées ;
à risque seront Le ratio élèves /
préalablement classe passe de
identifiées et un plan 56 au cours de la
opérationnel de période ;
transfert de site sera mis % d'écoles hors
en œuvre. Des digues normes
de protection et des spécifiques aux
canaux d’évacuation risques ;
seront réalisés autour Nombre d’écoles
des écoles situées dans réhabilitées par
des zones inondables. an ;
Un fonds ou une ligne Nombre d'écoles
budgétaire à risque
conséquente sera pré- identifiées
positionné pour faire Nombre de salles
face aux situations et latrines
d’urgence. réhabilitées et
Réhabiliter les salles de remises aux
classe : Le PDSEB devra normes (digues
procéder à la de protection,
réhabilitation de 200 canaux
salles de classe par an d'évacuation,
entre 2012 et 2021 etc.) ;
Pré-positionner un Nombre de
dispositif de gestion des régions ayant des
urgences sur les sites dispositifs de pré-
retenus par le positionnement
CONASUR : des (tentes et
dispositifs appropriés équipements
(tentes, locaux scolaires) pour les
d’emprunt, matériel situations
didactique et d'urgence ;
fournitures scolaires) Les écoles
seront disponibles dans passent de 14,5%
les stocks d’urgence au au privé à 10% à
niveau des magasins compter de 2010
régionaux Nombre
d’enfants inscrits
au privé pré
scolaire
Source : PDSEB
90
à relever en termes de délais de réalisation des infrastructures, mais aussi de
mobilisation de ressources suffisantes pour faire face aux besoins.
En effet, l’évolution des écoles et des salles ainsi que celle de l’effectif des élèves
témoignent que les résultats attendus de la mise en œuvre du PDSEB seront
difficilement atteints.
2011/12 9 266 2 279 11 545 43 661 48 592 122 532 1 118 999 2 344 031
2012/13 9 886 2 508 12 394 47 709 53 505 1 276 330 1 190 049 2 466 379
2013/14 10 425 2 779 13 204 50 444 50 582 1 337 654 1 256 370 2 594 024
2014/15 10 939 2 892 13 831 55 098 54 610 1 395 418 1 311 385 2 706 803
Source : DGESS/MENA
Le tableau suivant montre la situation des matériaux des murs des salles de classe
construits ainsi que leur état.
Années Nombre de salles de classe ayant les murs Nombre de salle de classe
en: dont les murs sont
91
2013/14 41 603 4 326 4 341 174 42 038 7 876 530
En outre, le ratio élèves par classe au niveau du primaire demeure toujours élevé et
est loin des recommandations de l’EPT. Le tableau suivant présente les valeurs de ce
ratio durant la période d’étude.
Ce ratio est toujours élevé au niveau national. Parfois, on rencontre plus de 100
élèves par classe, surtout dans les centres urbains. Ces classes à large effectif jouent
sur la qualité de l’enseignement.
Durant la période de 2012 à 2015, l’Etat reste le plus grand financier du secteur de
l’éducation de base. Les ressources allouées par l’Etat sont au-delà de 80% du total
des financements des plans d’actions annuelles. Elles sont dans l’intervalle [80,9% ;
90,5%]. Le tableau suivant donne les parts budgétaires des plans d’actions selon les
sources de financements de 2012 à 2015.
Les parts relatives du financement extérieur à travers le CAST, le FTI, les projets, ONG
et associations se situent dans l’intervalle [9,5% ; 19,1%] des budgets annuels des
plans d’actions du MENA. A partir de 2012, on note une évolution progressive des
parts de financement autres que ceux de l’Etat de 9,5% à 19,1% en 2015. Cette
situation est appréciable, mais soulève des inquiétudes du fait que la grande partie
de ce financement extérieur est destinée à la réalisation des infrastructures scolaires.
Et l’Etat semble ne pas avoir la maîtrise totale de ces ressources financières parfois
soumises à des conditionnalités pour leur consommation.
92
Pour les collectivités, la collecte des données statistiques ne fait pas ressortir leurs
financements dans les plans d’actions annuels du MENA. Pourtant, avec le transfert
des compétences de l’éducation de base du MENA aux communes, ces dernières
sont les acteurs incontournables du développement de l’éducation. En effet, elles
reçoivent les ressources transférées de l’Etat pour l’acquisition des fournitures
scolaires, du matériel spécifique et la réalisation des constructions nouvelles et
réhabilitations. En outre, ces communes interviennent dans l’éducation de base en
injectant leurs ressources propres. L’intégration des dépenses budgétaires des
collectivités locales dans les plans d’actions du MENA permettrait d’avoir une bonne
vision des efforts financiers consentis par les structures décentralisées.
Tableau 49- Parts budgétaires selon les sources de financements des plans d'actions
de 2012 à 2015
93
Ces caractéristiques du financement se reflètent au niveau des dotations
budgétaires du MENA.
Bien que l’Etat soit la plus grande source de financement, les parts budgétaires de
l’éducation de base dans le budget national n’ont jamais atteint 11%. Le tableau
suivant confirme cette situation.
Par ailleurs, les dotations intra-MENA montrent que plus de 50% du budget vont aux
dépenses de personnel (titre 2). Les dépenses d’investissements (titre 5) occupent la
deuxième position des dépenses du MENA. Durant la période 2012-2016, les parts
relatives du budget du MENA allouées aux dépenses d’investissements ont été
comprises entre 18,86% en 2014 et 11,30% en 2015. Ces dotations budgétaires pour
les dépenses d’investissements ont baissé de 2012 à 2013 avant de remonter en 2014
avec un niveau de 18,9% pour encore baisser en 2015 avec une valeur de 11,3%.
Le tableau suivant présente les parts relatives des dotations budgétaires par titre du
MENA de 2012 à 2016.
Tableau 51- Parts relatives des dotations par titres budgétaires du MENA de 2012 à
2016
94
la faiblesse des ressources budgétaires allouées aux dépenses d’investissements. Le
tableau suivant contient les taux de croissance des dotations budgétaires par titre
du MENA de 2013 à 2016.
Tableau 52- Taux de croissance des dotations budgétaires du MENA par titre de 2011
à 2015
L’observation du rythme d’évolution des dotations des titres budgétaires révèle que
seules les dépenses de personnel connaissent une tendance haussière régulière. Les
dotations des autres titres budgétaires ont été erratiques d’une année sur l’autre.
Autrement, le budget du MENA augmente en valeur absolue à cause des dotations
des dépenses de personnel. La figure suivante présente les différentes évolutions des
dotations budgétaires par titre du MENA de 2012 à 2016.
80.00%
Pourcentage des parts
60.00%
Titre 2
relatives
40.00%
Titre 3
20.00%
Titre 4
0.00%
Titre 5
2012 2013 2014 2015 2016
Années
Source : construit sur la base des données des lois de finances 2012-2016
Les faibles parts budgétaires de l’Etat allouées au MENA et les faibles pourcentages
d’exécution budgétaires de ce ministère durant la période 2012-2016 influenceraient
95
les réalisations d’infrastructures scolaires. En effet, en plus des taux de croissance
négatifs des dépenses d’investissements, ces dernières ont des pourcentages
d’exécution faibles de l’ordre de 66,0% en 2012 et de seulement 35,2% en 2015. Les
pourcentages d’exécution des dotations budgétaires au titre des dépenses
d’investissements sont les plus faibles par rapport aux autres titres de dépenses
budgétaires du MENA. Cet état de fait est difficilement explicable : moins de
ressources budgétaires sont consacrées aux dépenses d’investissements avec une
faible partie de ces ressources budgétaires réellement consommée pour les
réalisations des infrastructures scolaires.
Les budgets des plans d’actions sont destinés aux financements de quatre
programmes : (i) l’amélioration de l’accès à l’éducation de base, (ii) l’amélioration
de la qualité et l’efficience de l’éducation de base, (iii) le développement de
l’éducation non formelle et (iv) l’amélioration de la gestion, du pilotage et du
renforcement des capacités. Mis à part l’année 2012, le programme 1 a connu la
part budgétaire la plus élevée au cours de la période de l’étude. Malheureusement
les parts budgétaires des programmes 2 et 3 sont faibles ; toutes choses qui jouent sur
la qualité de l’éducation de base, entrainant de faibles résultats à l’issue des
examens et tests éducatifs.
Le tableau suivant présente les parts budgétaires des différents programmes des
plans d’actions du MENA de 2010 à 2015.
Tableau 54- Parts budgétaires relatives des différents programmes des plans
d'actions du MENA de 2010 à 2015
96
Programmes 2012 2013 2014 2015
Total 100% 100% 100% 100%
Source : calculs faits sur la base des plans d’actions
97
Activités clés 2012 2013 2014 2015
Mise à disposition d'enseignants qualifiés 0,00% 59,55% 59,28% 55,45%
Amélioration de l'état hygiène, santé et nutrition des 0,00% 0,14% 0,13% 0,19%
élèves
Lutte contre le VIH/SIDA 0,00% 0,00% 0,02% 0,03%
Développement de l'éducation parentale 0,00% 0,00% 0,07% 0,07%
Dynamisation de la participation des APE/AME/COGES 0,00% 0,00% 0,00% 0,03%
Promotion de la formation professionnelle 0,00% 0,00% 0,00% 0,00%
Soutien technique et financier à l'enseignement privé 0,00% 0,77% 0,60% 1,80%
Total 100% 100% 100% 100%
Source : calculs faits sur la base des données des plans d’actions / MENA
Tableau 56- Comparaison des parts budgétaires relatives du MENA et MDNAC dans
le budget de l'Etat entre 2010 à 2015
98
2.3.6.2- Comparaison des taux de croissance budgétaires entre le MENA et le
MDNAC de 2010 à 2015
99
Graphique 44- Dynamique des exécutions budgétaires du MENA et du MDNAC entre
2012 et 2015
200,000,000
150,000,000
100,000,000 MENA
MDNAC
50,000,000
-
2012 2013 2014 2015
100
Période 2013 2014 2015
Taux Brut de Scolarisation du 17,2 10,6 13,9 15,9 9,8 12,8 ND ND ND
second cycle du secondaire (%)
Proportion d’élèves du 4,0 3,7 3,9 3,4 3,2 3,4 ND ND ND
secondaire inscrits dans l’ETFP (%)
Nombre d’étudiants pour 100.000 Error! 277 443 ND ND ND ND ND ND
habitants Hyperlink
reference
not valid.
Source : MENA et MESSRS
25
Eric A. Hanushek and Ludger Wößmann, «The Role of Education in Economic Growth». World Bank Policy Research Working Paper 4122,
February 2007.
101
scolaire, mais plutôt aux acquis cognitifs. La contreperformance du système
d’acquis scolaires, de compétences et de pertinence résulte d’une combinaison de
facteurs parmi lesquels la disponibilité et la gestion des ressources humaines,
matérielles et financières, la qualité des moyens mis en œuvre et les choix de
politiques éducatives. De manière générale, l’implication du secteur privé dans les
cycles de formation est marginale et les programmes de formation sont
généralement obsolètes et inadéquats.
Au regard de cette situation, des mesures devraient être mises en œuvre pour
réduire les disparités et les iniquités. Il s’agira entre autres :
que toute la communauté éducative travaille dans le même sens pour améliorer
prioritairement le niveau des apprentissages scolaires à tous les niveaux. A cet
effet, un plan de communication touchant et mobilisant tous les acteurs
(communautés, parents d’élèves, élèves, enseignants, gestionnaires, etc.) est
nécessaire. Cette communication pourrait utiliser des messages basés sur les
résultats d’évaluations existants.
102
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
Sur la période 2012-2016, les parts relatives de dotations budgétaires aux secteurs
étudiés (éducation, santé, eau et assainissement) sont en deçà des engagements
nationaux et des normes internationales convenues, compromettant dès la prévision
les objectifs assignés audits secteurs. Alors qu’il est recommandé de doter le secteur
de l’éducation d’au moins 15% des dépenses du budget de l’Etat, le MENA reçoit en
moyenne 9,6% des dotations budgétaires de l’Etat sur la période 2012-2016, la part la
plus importante ayant été notée en 2016 (12,6%). Ces allocations ne permettent pas
au MENA de prendre en charge les défis énormes en termes d’infrastructures
scolaires (salles de classe, logement pour enseignants etc.). Par exemple, les besoins
en salle de classe pour l’année scolaire 2015-2016 se chiffrent à 4 000 salles de classe
au minimum. Les parts relatives des dotations de budget au ministère de la santé
sont comprises entre 5,8% du budget total de l’Etat en 2012 et 9,4% en 2015. Cette
proportion parait limiter face aux enjeux sanitaires (paludisme, Ebola, grippe aviaire,
etc.).Quant aux dépenses publiques allouées au domaine de l’eau et de
103
l’assainissement, elles s’établissent à peine à 5% du budget de l’Etat transformant les
objectifs d’accès à l’eau potable et à l’assainissement en de simples vœux pieux.
Avec une moyenne de 4 enfants par femme en âge de procréer, les services publics
appuyés par le privé n’arrivent pas à couvrir les besoins de la population en matière
de santé. Malgré les efforts consentis et les résultats atteints dans certains domaines
de la santé, les OMD n’ont pu être réalisés à fin 2015 et le secteur de la santé reste
toujours confronté dans son ensemble à des défis majeurs. La démographie
galopante, notamment dans les zones rurales, est une contrainte additionnelle pour
l’atteinte des ODD en 2030. Le pays connait une tradition épidémiologique marquée
par des maladies transmissibles et non transmissibles. Ces maladies mettent à rude
épreuve la santé des populations avec leur corollaire de morbidité et de mortalité.
La nouvelle mesure de gratuité des soins de santé aux mères et aux enfants de moins
de cinq ans suscite beaucoup d’espoir pour une remontée franche des indicateurs
de santé pour ces groupes cibles, les plus vulnérables en matière de santé publique.
Sur la base des résultats et constats, les principales recommandations suivantes sont
faites.
104
Durant la période 2012-2016, les parts relatives des dotations budgétaires du MENA
dans le budget total de l’Etat se situent entre 6,7% en 2012 et 12,6% en 2016. Le seuil
de 20% du budget recommandé à allouer à l’éducation de base représente un
minimum alors qu’il semble être considéré dans le cas du Burkina Faso comme une
limite supérieure. Même si les 20% du budget national étaient accordés, ils
resteraient toujours insuffisants pour combler le retard du pays en matière
d’éducation. Il faudrait que le Burkina Faso affecte 44% des ressources propres pour
espérer atteindre les ODD en 2028. Il est évident qu’une dotation budgétaire de
12,6% ne serait pas à mesure d’adresser efficacement les contraintes du fait que les
dépenses de personnel et de fonctionnement occupent plus de la moitié du budget
de ce secteur. En outre, le système d’éducation/formation se caractérise par des
progrès significatifs de l’enseignement primaire au cours des 15 dernières années,
bien que les objectifs du millénaire ne soient pas atteints. Ces progrès ont
essentiellement porté sur l’accès alors que les performances sur la qualité de
l’éducation, en termes d’apprentissages scolaires, restent en deçà des attentes.
105
précarité des infrastructures éducatives. L’insuffisance des infrastructures scolaires est
l’une des difficultés d’accès à l’éducation. Face à cette situation, il est nécessaire
de développer un plan prioritaire de résorption des salles de classes sous paillotes.
En outre, toute la communauté éducative devrait travailler dans le même sens pour
améliorer prioritairement le niveau des apprentissages scolaires à tous les niveaux et
à améliorer l’efficience de l’utilisation des ressources mobilisées pour davantage de
résultats.
106
En matière de santé de la mère et de l’enfant
107
soins de santé pour la mère sont adossées en grande partie à ces catégories de
dépenses de santé, c’est dire que le Gouvernement devra davantage s’impliquer
dans une plus grande prise en charge de ces natures de soins de santé.
108
les objectifs fixés qu’à sa capacité à absorber les ressources mobilisées, l’ensemble
des financements ayant été exécuté. Ce qui confirme l’urgence du renforcement
des instruments de gouvernance sectorielle pour améliorer l’efficacité du ciblage
des interventions et la réduction des disparités.
Dans le même sens, il conviendrait d’assurer une répartition équitable des ressources
entre les sous-secteurs eau et assainissement et entre milieu rural et urbain afin
d’améliorer l’accès des couches les plus vulnérables à l’eau et a l’assainissement
109
110