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TD 5 : Le multiplicateur

Exercice 1 : Questions courtes


1. Expliquer littérairement comment l’on peut distinguer les multiplicateurs
statiques et dynamiques.

◦ Il y a différents types de multiplicateur, comme par exemple le multiplicateur de dépenses publiques ou le multiplicateur
d’impôt.

◦ Le multiplicateur budgétaire, qu’est-ce que c’est ?

◦ Il estime l’impact d’un euro supplémentaire des dépenses publiques sur le revenu (Y).

◦ Il y a bien sûr un impact direct : Y = C + I + G + X – M

◦ Mais également un impact indirect : en augmentant les dépenses publiques, l’Etat stimule la demande agrégée, donc
la production, donc le niveau de l’emploi, donc les salaires versés aux travailleurs, donc la consommation des ménages,
etc.

◦ Plus le multiplicateur est élevé, plus l’impact des dépenses publiques sur le PIB est important.
1. Expliquer littérairement comment l’on peut distinguer les multiplicateurs
statique et dynamique.

◦ Quelle différence entre multiplicateur statique et multiplicateur dynamique ?


◦ C’est une question de temporalité :

◦ Le multiplicateur statique permet d’établir la variation du revenu en réponse à une variation autonome de la dépense,
lorsque la dépense est effectuée sans retard.

◦ Le multiplicateur dynamique permet d’établir la variation du revenu sur un nombre donné de périodes, lorsque la
dépense induite est retardée. Ainsi, dans un processus statique, il y a une simultanéité entre la consommation et le revenu
disponible alors que dans un processus dynamique il y a une relation de retard.
◦ Exemple
◦ Soit la fonction de consommation C = 40+0, 80Yd , l’investissement I = 50 et le revenu disponible Yd = 450.

◦ Cas statique, il n’y a pas de décalage temporel :


◦ Pour la période t, on a Yt = Ct + It = 40 + 0, 8Yd,t + 50 = 40 + 0, 8x450 + 50 = 450.
◦ Toutes les variables sont à la période t.
◦ De même, pour la période t+1 : Yt+1 = Ct+1 + It+1.
◦ Toutes les variables sont à la période t+1.

◦ Cas dynamique, il y a un retard d’une période sur le revenu disponible :


◦ Pour la période t+1 : Yt+1 = Ct+1 + It+1 = 40 + 0, 8Yd,t + 50.
◦ Ici on a bien Yd,t alors qu’on est en t+1, il y a un decalage d’une période.
◦ De même, pour t+2 : Yt+2 = Ct+2 + It+2 = 40 + 0, 8Yd,t+1 + 50.

◦ Le multiplicateur dynamique permet de prendre en compte les effets au cours du temps : une politique (de relance budgétaire ou
de baisse des impôts) produit ses effets sur plusieurs périodes, et non uniquement à la date t de sa mise en place.
2. Expliquer la fonction 𝐶𝑡 = 𝑓(𝑌𝑑𝑡−1)

◦ Cette fonction indique que la dépense de consommation est fonction du revenu disponible avec un
retard d’une période.

◦ Par conséquent, une augmentation du revenu disponible en t ne se traduira pas par une augmentation
de la consommation en t, mais seulement en t+1.

◦ C’est comme si les ménages définissaient leur niveau de consommation en t+1 fonction de leur revenu
disponible en t. Par exemple, si un ménage a vu son revenu disponible augmenter en 2020 (suite, par
exemple, à une baisse d’impôt) il va décider d’augmenter sa consommation en 2021.
3. En se basant sur une fonction de consommation vue à la question 2, trouver
le multiplicateur dynamique pour 4 périodes lorsque la propension marginale à
consommer est de 0,80.

◦ Si la consommation est une fonction du revenu disponible avec un retard d’une période, le
multiplicateur dynamique (k) pour 4 périodes et pour c= 0,8 on a :
◦ k = 1 + c + 𝑐2 + 𝑐3

◦ 𝑘 = 1 + 0,8 + 0,82 + 0,83

◦ k = 2,952
◦ Preuve
◦ Pour la fonction de consommation vue à la question 2, si on fait l’hypothèse d’exogénéité des valeurs de la consommation
incompressible, de l’investissement et des dépenses gouvernementales, on a alors :
◦ Yt+1 = Ct+1 + It+1 + Gt+1 = C0 + 0,8Yd,t + I0 + G0

◦ Yt+2 = Ct+2 + It+2 + Gt+2 = C0 + 0,8Yd,t+1 + I0 + G0

◦ Yt+3 = Ct+3 + It+3 + Gt+3 = C0 + 0,8Yd,t+2 + I0 + G0

◦ Yt+4 = Ct+4 + It+4 + Gt+4 = C0 + 0,8Yd,t+3 + I0 + G0

◦ Ces différentes équations peuvent ainsi s’emboîter :

◦ Yt+2 = C0 + 0, 8[C0 + 0, 8Yd,t + I0 + G0] + I0 + G0

◦ Pour Yt+4, on aura :

◦ Yt+4 = C0 + 0, 8[C0 + 0, 8Yd,t+2 + I0 + G0] + I0 + G0

◦ Yt+4 = C0 + 0, 8[C0 + 0, 8[C0 + 0, 8Yd,t+1 + I0 + G0] + I0 + G0] + I0 + G0

◦ Yt+4 = C0 + 0, 8[C0 + 0, 8[C0 + 0, 8[C0 + 0,8Yd,t + I0 + G0] + I0 + G0] + I0 + G0] + I0 + G0

◦ On dérive Yt+4 en fonction de G0 et on obtient :

𝜕𝑌𝑡+4
◦ = 1 + 0,8 + 0,82 + 0,83 = 𝟏 + 𝒄 + 𝒄𝟐 + 𝒄𝟑 = 𝟐, 𝟗𝟓𝟐
𝜕𝐺0
◦ Tout d’abord, il faut bien comprendre l’énoncé.
◦ On nous parle d’impôt forfaitaire et d’impôt proportionnel… Quelle est la difference entre les deux ?

◦ Impôt forfaitaire : c’est une somme fixe, qui ne depend pas du revenu.

◦ Exemple : La taxe audiovisuelle, d’un montant forfaitaire (fixe) de 138€.

◦ Impôt proportionnel : le montant de l’impôt est proportionnel aux revenus.

◦ Exemple : l’impôt sur le revenu.


◦ En regardant l’énoncé, quel est le taux d’imposition de l’impôt proportionnel ?

◦ t = 0,25 => 25% du revenu

◦ L’équation 𝑇𝑛 nous donne donc l’imposition nette des ménages.

◦ Imposition nette = Impôts payés – transferts sociaux

◦ Les transferts sociaux sont, par exemple, les APL, le RSA, etc.

◦ L’équation 𝑌𝑑 nous donne le revenu disponible des ménages.

◦ 𝑌𝑑 = 𝑌 − 𝑇𝑛 = 𝑌 − 𝑡𝑌 + 𝑇𝑟 − 𝑇𝑥
◦ On nous demande de calculer 3 multiplicateurs, dont les formules générales sont rappelées ci-dessous :

◦ Ces 3 multiplicateurs sont logiquement plus faibles en présence d’un impôt proportionnel, car il y aura
toujours automatiquement une partie du revenu supplémentaire qui finira par une hausse d’impôts.
◦ Calculons maintenant les multiplicateurs. On part donc de :

𝑌 = 𝐶0 + 𝑐 𝑌 − 𝑡𝑌 − 𝑇𝑥 + 𝑇𝑟 + 𝐼 + 𝐺
◦ On a remplacé C dans Y = C + I + G par son expression C = cYd + C0, puis on a remplacé Yd par son expression.

◦ On développe et on obtient :

𝑌 = 𝐶0 + 𝑐𝑌 − 𝑐𝑡𝑌 − 𝑐𝑇𝑥 + 𝑐𝑇𝑟 + 𝐼 + 𝐺


◦ On a donc :

𝑌 = 𝐶0 + 𝑐𝑌 − 𝑐𝑡𝑌 − 𝑐𝑇𝑥 + 𝑐𝑇𝑟 + 𝐼 + 𝐺

◦ On passe les Y à gauche de l’équation et on factorise :

𝑌(1 − 𝑐 + 𝑐𝑡) = 𝐶0 − 𝑐𝑇𝑥 + 𝑐𝑇𝑟 + 𝐼 + 𝐺

◦ Puis on isole Y en divisant par (1 – c + ct) :

1
𝑌= (𝐶0 − 𝑐𝑇𝑥 + 𝑐𝑇𝑟 + 𝐼 + 𝐺)
(1−𝑐+𝑐𝑡)

◦ On peut exprimer l’équation en variation :


1
∆𝑌 = (∆𝐶0 − 𝑐∆𝑇𝑥 + 𝑐∆𝑇𝑟 + ∆𝐼 + ∆𝐺)
(1−𝑐+𝑐𝑡)

◦ Cette équation nous permet d’exprimer la variation du PIB en function de la variation de la consommation autonome
(C0), des impôts forfaitaires (Tx), des transferts sociaux (Tr), de l’investissement (I0) et des dépenses publiques (G).
◦ Nous avons donc l’expression suivante :

1
∆𝑌 = (∆𝐶0 − 𝑐∆𝑇𝑥 + 𝑐∆𝑇𝑟 + ∆𝐼 + ∆𝐺)
(1−𝑐+𝑐𝑡)

◦ Pour calculer les multiplicateurs, nous n’avons plus qu’à remplacer c et t par leurs valeurs respectives, à savoir 0,8 et 0,25 :
◦ Combien il y a t-il de types d’agents et qui sont-ils ?
◦ Il y a 3 agents
◦ Les ménages, qui consomment (C).
◦ Les entreprises, qui investissent (I).
◦ L’Etat, qui fait de la dépense publique (G).

◦ Quels sont leurs comportements ?


◦ Les ménages consomment en fonction de leur revenu (fonction de consommation de type Keynésienne)
◦ Les entreprises investissent un montant exogène (I0), c’est à dire qui ne depend pas du revenu Y.
◦ L’Etat fait une dépense publique exogène (G0), qui ne depend pas du revenu Y.
◦ Les variabless, elles determinent independanement par les composent.
◦ On écrit l’expression de Y à partir des données de l’énoncé :
◦ Y = C + I + G (pas d’exportations ni d’importations dans cette économie)

◦ On isole Y à gauche de l’équation et on factorise :

◦ Ce qui nous permet de calculer le revenu d’équilibre :

◦ Et la consommation d’équilibre :

◦ C = 350 + 0,75*4600 = 3800


◦ Il est précisé dans l’énoncé que le hausse des dépenses publiques est financée par l’emprunt, il n’y a
donc pas d’augmentation des taxes.
◦ Le revenu disponible n’est donc pas négativement impacté.

◦ On part de la function du revenu :


𝑌 = 𝐶0 + 𝑐𝑌 + 𝐼0 + 𝐺0

◦ On remplace par les valeurs de l’énoncé :

𝑌 = 350 + 0,75𝑌 + 350 + (450 + 50)

◦ On isole Y et on trouve le revenu final après une hausse des dépenses publiques :

𝑌 = 4800

◦ Le revenu a augmenté de 200 (4800 – 4600) et la consommation de 150 (3950 – 3800).


◦ Ce qui nous permet de calculer la consummation d’équilibre :

◦ C = 350 + 0,75*4800 = 3950

◦ Le revenu a augmenté de 200 (4800 – 4600) et la consommation de 150 (3950 – 3800).

◦ On constate donc une hausse plus que proportionnelle du revenu et de la consommation par rapport à la hausse des
dépenses publiques, lié à la valeur du multiplicateur de dépenses publiques.

◦ C’est l’effet du multiplicateur budgétaire !

◦ Quelle est la valeur du multiplicateur budgétaire ?

◦ 2 manières de le calculer ici :

◦ Une augmentation des dépenses publiques de 50 a généré une hausse du revenu de 200.

◦ Multiplicateur budgétaire = (Variation de Y)/(Variation de G) = 200/50 = 4

◦ Une autre approche est d’utiliser la formule que nous avons vu précédemment :

∆𝑌 1 1 1
◦ = 1−𝑐+𝑐𝑡 = 1−0,75 = 0,25 = 𝟒
∆𝐺
◦ Le revenu disponible devient donc : 𝑌𝑑 = 𝑌 − 𝑇0
◦ On a donc la fonction de consommation suivante :
◦ 𝐶 = 𝐶0 + 𝑐1 (𝑌 − 𝑇0 )

◦ La valeur de T0 est inconnue, mais on peut la calculer à partir des données de l’énoncé :
◦ On sait que G0 = 450 (cf énoncé de la question 2)

◦ On sait que le déficit public est égal à 50

◦ Quelle est la valeur de T0 ?

◦ G0 – T0 = 50

◦ T0 = 450 – 50 = 400
◦ On peut maintenant calculer le revenu d’équilibre :

◦ On passe les Y à gauche de l’équation :

◦ On peut désormais calculer la consommation :


◦ On part de l’équation de la question précédente :

◦ G0 augmente de 30, on a donc :

◦ 𝑌 = 350 + 0,75𝑌 − 0,75 ∗ 400 + 350 + 450 + 𝟑𝟎


◦ On rassemble les Y à gauche de l’équation :

◦ 𝑌 1 − 0,75 = 880

◦ Y = 3520

◦ On peut calculer la consommation :

◦ C = 350 + 0,75*(3520 - 400) = 2690


◦ On va maintenant calculer l’effet d’une baisse des impôts (dT0 = - 30)

◦ On part de la même équation que précédemment :

◦ T0 diminue de 30, on a donc :

◦ 𝑌 = 350 + 0,75𝑌 − 0,75 ∗ 370 + 350 + 450


◦ On rassemble les Y à gauche de l’équation :

◦ 𝑌 1 − 0,75 = 872.5

◦ Y = 3490

◦ On peut calculer la consommation :

◦ C = 350 + 0,75*(3490 - 370) = 2690


◦ Regardons de plus près les résultats que nous avons obtenus :
◦ Pour une hausse de 30 des dépenses publiques, on a Y = 3520

◦ Pour une baisse de 30 des impôts, on a Y = 3490

◦ Que pouvons-nous en conclure ?


◦ Qu’une hausse des dépenses publiques est plus efficace qu’une baisse des impôts !

◦ L’effet d’une hausse des dépenses publiques de 30 ou d’une baisse des impôts de 30 est la même sur les comptes publics.

◦ Dans les 2 cas, on aggravera le déficit de 30.

◦ Mais on constate que la relance via la dépense publique a un effet plus élevé sur Y qu’une baisse des impôts.

◦ Comment expliquer ce résultat ?


◦ Le multiplicateur budgétaire est plus élevé que le multiplicateur fiscal.

=> 1/(1-c) = 1/(1-0,75) = 1/0,25 = 4

=> -0,75/(1-0,75) = -0,75/0,25 = -3


◦ Quels sont les critères du Pacte de Stabilité et de Croissance ?
◦ Les Etats membres doivent maintenir leur deficit en dessous de 3% et leur dette publique sous 60% du PIB.

◦ Depuis la crise Covid, ces critères ont été largement dépassés par bon nombre de pays.

◦ On nous indique ici que l’Etat souhaite mener une politique de relance sans aggraver le deficit public.
◦ Par quel moyen cela est-il possible ?

◦ Par l’impôt ! L’Etat va donc augmenter les impôts pour financer son plan de relance.

◦ Sachant que le plan de relance est de 30, de combien vont augmenter les impôts ?

◦ De 30 ! Car si on veut que G – T reste égal à 50 (montant du déficit), si on souhaite augmenter G de 30, alors on doit
mécaniquement augmenter T de 30.
◦ On part de la même équation que précédemment :

◦ Et on réapplique la même méthode. T0 et G0 augmentent de 30, on a donc :

◦ 𝑌 = 350 + 0,75𝑌 − 0,75 ∗ (400 + 𝟑𝟎) + 350 + 450 + 𝟑𝟎

◦ On rassemble les Y à gauche de l’équation et on factorise :

◦ 𝑌(1 − 0,75) = 350 − 0,75 ∗ (400 + 𝟑𝟎) + 350 + 450 + 𝟑𝟎

◦ Puis on calcule la valeur de Y :

◦ 𝒀 = 𝟑𝟒𝟑𝟎
◦ Puis on calcule la valeur de C :

◦ 𝐶 = 𝑐0 + 𝑐𝑌 = 350 + 0,75 ∗ (3430 − 430) = 𝟐𝟔𝟎𝟎


◦ On a donc Y = 3430 et C = 2600

◦ Comparons avec les résultats que nous avions trouvé dans la question 4 :
◦ Y = 3400 et C = 2600

◦ Que constatons-nous ?
◦ Y a augmenté de 30, la consommation reste au même niveau.

◦ A quoi correspond cette augmentation de 30 pour Y ?


◦ Au montant du plan de relance ! L’Etat a en effet augmenté ses dépenses de 30.
◦ Quelle est donc la valeur du multiplicateur des dépenses publiques et du multiplicateur fiscal combinés ?
◦ 1, car on a dépensé 30 et on a au final une hausse de 30 du PIB.

◦ On est ici dans le cas du théorème d’Haavelmo : une variation simultanée et équivalente de G et T est effectuée, alors la
relance budgétaire se fait à budget équilibré et le multiplicateur budgétaire est égal à 1.
◦ Nous avions auparavant un système de taxe forfaitaire, et nous avons désormais un impôt
proportionnel.
◦ Impôt forfaitaire : une somme fixe pour tout le monde (exemple : taxe audiovisuelle)

◦ Impôt proportionnel : un impôt proportionnel au revenu (exemple : l’impôt sur le revenu)

◦ L’Etat taxe désormais à hauteur de 20% du revenu.

◦ On part de la même équation que précédemment :


◦ On ajoute l’expression de l’impôt proportionnel :

◦ On passe les Y à gauche de l’équation :

◦ On peut maintenant calculer la consommation :

◦ 𝐶 = 𝑐0 + 𝑐𝑌𝑑 = 350 + 0,75 ∗ (2125 − 400 − 0,2 ∗ 2125) = 𝟏𝟑𝟐𝟓


◦ On part de la même équation que précédemment :

◦ On passe les Y à gauche de l’équation :

◦ On va reprendre les mêmes valeurs que précédemment, à l’exception de l’investissement que l’on
diminue de 50 :

C = 1250
Peut-on parler de stabilisateur fiscal ?

◦ On constate que Y a baissé de 125 et C de 75.

◦ La baisse de la consommation est donc plus faible que la baisse du revenu.

◦ Comment peut-on expliquer cela ?

◦ Ici nous avons une part de l’imposition qui est proportionelle au revenu. Par conséquent, lors que le revenu baisse, le
montant d’impôts prélevés sur les ménages baisse également (contrairement à un impôt forfaitaire, qui est fixe et ne
baisse pas lorsque le revenu baisse)

◦ Il s’agit ici d’un stabilisateur fiscal :

◦ Il stabilise l’économie dans le sens où il permet de freiner la baisse de la consommation liée à une récession.

◦ C’est également un stabilisateur “automatique” car il ne requiert pas d’intervention de la part de l’Etat.
◦ On part de l’équation du PIB et on remplace C et Yd par leur expression respective :

◦ Puis on isole Y :
◦ On a donc :

◦ Et donc :

1
◦ 𝑌= (𝐶0 − 𝑐𝑇𝑥 + 𝑐𝑇𝑟 + 𝐼0 + 𝐺0 + 𝑋)
1−𝑐+𝑐𝑡+𝑚

◦ On dérive pour trouver les multiplicateurs :


Observation des multiplicateurs en
économie ouverte

◦ On constate qu’on a maintenant “+m” au dénominateur, qui définit la part des importations dans le PIB
◦ Question : Comment évoluent les multiplicateurs lorsque la part des importations dans le PIB (= m) augmente ?

◦ Ils diminuent ! Car le dénominateur augmente.


◦ Comment expliquer la baisse des multiplicateurs ?

◦ Prenons un exemple : le gouvernement souhaite faire une politique de relance via une baisse des impôts.
◦ Le revenu disponible des ménages va donc augmenter.
◦ En posant l’hypothèse que la PMS reste constante, comment va évoluer Y ?
◦ En économie fermée ?
◦ Il va forcément augmenter, car la hausse de la consommation va être dirigée vers la production nationale.
◦ En économie ouverte ?
◦ L’effet est plus difficile à estimer. Si la hausse de la consommation part intégralement dans les importations,
alors l’effet sera nul.
◦ Preuve :
◦ Y=C+I+G+X–M
◦ Si C augmente de 10 et que M augmente également de 10… alors Y reste constant.
◦ Pour répondre à cette question, on va se servir des multiplicateurs que nous venons de
calculer :

◦ L’effet combiné d’une hausse des dépenses publiques et des taxes est donc :

◦ On nous indique la hausse des dépenses publiques est financée par l’impôt, donc ∆𝐺 = ∆𝑇𝑥 ∶
◦ On peut calculer la valeur du multiplicateur budgétaire et du multiplicateur fiscal en
remplaçant c par 0,8 , t par 0,25 et m par 0,3 :
◦ Multiplicateur budgétaire :
1 1
◦ = ≈ 𝟏, 𝟒𝟑
1−𝑐+𝑐𝑡+𝑚 0,7

◦ Multiplicateur fiscal :
−𝑐 −0,8
◦ = = −𝟏, 𝟏𝟒
1−𝑐+𝑐𝑡+𝑚 0,7

◦ Effet combiné d’une relance budgétaire intégralement financée par une hausse des impôts :
◦ 1,43 – 1,14 = 0,29
◦ On sait que X = M* , et que M = X*
◦ En effet, les exportations de mon pays sont les importations de l’autre pays, et les importations de mon pays
sont les exportations de l’autre pays

◦ On peut donc écrire Y et Y* de la manière suivante :

◦ 𝑌 = 𝐶 + 𝐼 + 𝐺 + 𝑚 ∗ 𝑌 ∗ −𝑚𝑌

◦ 𝑌 ∗= 𝐶 ∗ +𝐼 ∗ +𝐺 ∗ +𝑚𝑌 − 𝑚 ∗ 𝑌 ∗
◦ On a donc :
◦ 𝑌 = 𝐶 + 𝐼 + 𝐺 + 𝑚 ∗ 𝑌 ∗ −𝑚𝑌
◦ 𝑌 ∗= 𝐶 ∗ +𝐼 ∗ +𝐺 ∗ +𝑚𝑌 − 𝑚 ∗ 𝑌 ∗
◦ Dans la deuxième équation, on remplace C* par son expression :
◦ 𝑌 ∗= 𝑐 ∗ 𝑌𝑑 ∗ +𝐶0 ∗ +𝐼 ∗ +𝐺 ∗ +𝑚𝑌 − 𝑚 ∗ 𝑌 ∗
◦ Puis on remplace Yd* par son expression :
◦ 𝑌 ∗= 𝑐 ∗ 𝑌 ∗ −𝑡 ∗ 𝑌 ∗ +𝑇𝑟∗ − 𝑇𝑥∗ + 𝐶0 ∗ +𝐼 ∗ +𝐺 ∗ +𝑚𝑌 − 𝑚 ∗ 𝑌 ∗
◦ On isole Y*
◦ 𝑌 ∗ 1 − 𝑐 ∗ +𝑐 ∗ 𝑡 ∗ +𝑚 ∗ = 𝑐 ∗ 𝑇𝑟∗ − 𝑇𝑥∗ + 𝐶0 ∗ + 𝐼 ∗ +𝐺 ∗ +𝑚𝑌
1
◦𝑌∗= (𝑐 ∗ 𝑇𝑟∗ − 𝑇𝑥∗ + 𝐶0 ∗ +𝐼 ∗ +𝐺 ∗ +𝑚𝑌)
1−𝑐∗+𝑐∗𝑡∗+𝑚∗
◦ On a donc :
1
◦ 𝑌∗= (𝑐 ∗ 𝑇𝑟∗ − 𝑇𝑥∗ + 𝐶0 ∗ +𝐼 ∗ +𝐺 ∗ +𝑚𝑌)
1−𝑐∗+𝑐∗𝑡∗+𝑚∗)

◦ On substitue ce résultat dans l’équation de Y :

◦ 𝑌 = 𝐶 + 𝐼 + 𝐺 + 𝑚 ∗ 𝑌 ∗ −𝑚𝑌

1
◦ 𝑌 =𝐶+𝐼+𝐺+𝑚∗ 𝑐 ∗ 𝑇𝑟∗ − 𝑇𝑥∗ + 𝐶0 ∗ +𝐼 ∗ +𝐺 ∗ +𝑚𝑌 − 𝑚𝑌
(1−𝑐∗+𝑐∗𝑡∗+𝑚∗)

◦ Puis on remplace C par son expression :

1
◦ 𝑌 = 𝑐𝑌𝑑 + 𝐶0 + 𝐼 + 𝐺 + 𝑚 ∗ 𝑐 ∗ 𝑇𝑟∗ − 𝑇𝑥∗ + 𝐶0 ∗ +𝐼 ∗ +𝐺 ∗ +𝑚𝑌 − 𝑚𝑌
1−𝑐∗+𝑐∗𝑡∗+𝑚∗
◦ Puis on remplace Yd par son expression :

1
◦ 𝑌 = 𝑐(𝑌 − 𝑡𝑌 + 𝑇𝑟 − 𝑇𝑥 ) + 𝐶0 + 𝐼 + 𝐺 + 𝑚 ∗ 𝑐 ∗ 𝑇𝑟∗ − 𝑇𝑥∗ + 𝐶0 ∗ + 𝐼 ∗ +𝐺 ∗ +𝑚𝑌 − 𝑚𝑌
1−𝑐∗+𝑐∗𝑡∗+𝑚∗

◦ Puis on isole les Y à gauche de l’équation et on simplifie (c* = c, t* = t et m* = m):

1
𝑚 1−𝑐+𝑐𝑡+𝑚 𝑐 𝑇𝑟∗ −𝑇𝑥∗ +𝐶0∗+𝐼 ∗ +𝐺 ∗
𝑐 𝑇𝑟 −𝑇𝑥 +𝐶0 +𝐼+𝐺
◦𝑌= 𝑚2
+ 𝑚2
1−𝑐+𝑐𝑡+𝑚− 1−𝑐+𝑐𝑡+𝑚
1−𝑐+𝑐𝑡+𝑚− 1−𝑐+𝑐𝑡+𝑚

◦ Puis on remplace c = 0,8 , t = 0,25. Pour m, on choisit une valeur comprise en 0 et 1 (ici m = 0,3)

1 1
◦𝑌= 0,8 𝑇𝑟 − 𝑇𝑥 + 𝐶0 + 𝐼 + 𝐺 + 0,3 0,8 𝑇𝑟∗ − 𝑇𝑥∗ + 𝐶0 ∗ +𝐼 ∗ + 𝐺 ∗
0,57 0,7
◦ On a donc :

1 1
◦𝑌= 0,8 𝑇𝑟 − 𝑇𝑥 + 𝐶0 + 𝐼 + 𝐺 + 0,3 0,8 +𝑇𝑟∗ − 𝑇𝑥∗ + 𝐶0∗ 𝐼 ∗ + 𝐺 ∗
0,57 0,7

◦ A partir de cette expression, on peut trouver le multiplicateur budgétaire en dérivant Y par G :


∆𝑌 1
◦ = ≈ 𝟏, 𝟕𝟓
∆𝐺 0,57

◦ De la même manière, on peut calculer le multiplicateur fiscal en dérivant Y par 𝑇𝑥 ∶


∆𝑌 −0,8
◦ = ≈ −𝟏. 𝟒𝟎
∆𝑇𝑥 0,57

◦ Quel va être l’effet d’une hausse des dépenses publiques intégralement financée par une hausse
des taxes ?
◦ On combine le multiplicateur budgétaire et la multiplicateur fiscal :
◦ 1,75 – 1,40 = 0,35
◦ Comparons nos résultats par rapport à la question précédente (question 2):
◦ Question 2 :
◦ Multiplicateur budgétaire : 1,43
◦ Multiplicateur fiscal : -1,14
◦ Combinaison des deux multiplicateurs : 0,29
◦ Question 3 :
◦ Multiplicateur budgétaire : 1,75
◦ Multiplicateur fiscal : -1,40
◦ Combinaison des deux multiplicateurs : 0,35
◦ Les multiplicateurs sont plus élevés dans la question 3 ! Comment expliquer cela ?
◦ Les multiplicateurs sont plus faibles en économie ouverte qu’en économie fermée.
◦ Ici, notre économie n’intéragit qu’avec une seule autre économie. Une hausse des importations dans notre
économie va donc se traduire par une hausse du Y dans l’autre économie, donc des importations dans l’autre
pays, et donc de nos exportations, venant contrebalancer en partie la “fuite” initiale liée aux importations.
◦ Si les deux économies pratiquent la même relance budgétaire, les fuites par le biais des importations sont
compensées par un surplus d’exportation de la part de l’autre économie. On a donc :

◦ On voit ici les bienfaits d’une coordination internationale dans la relance budgétaire : les relances des 2 pays
se renforcent mutuellement et donnent un résultat supérieur à la simple somme des relances individuelles.
Fin du TD5

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