Le Maroc traverse actuellement une crise hydrique critique, résultant d’une
combinaison de facteurs naturels et humains. Au fil des années, les ressources en eau disponibles par habitant ont considérablement diminué, passant de 2560 m³ en 1960 à seulement 606 m³ en début 202412. Cette situation alarmante est exacerbée par la baisse significative des apports en eau aux réservoirs, atteignant leur niveau le plus bas depuis 1945, avec une moyenne de 3,6 milliards de m³1.
En réponse à cette crise, le ministre de l’Équipement et de l’Eau, Nizar Baraka, a
présenté un plan d’action exhaustif devant la chambre des représentants. Ce plan vise à contrer les défis posés par la diminution des ressources hydriques et à assurer que la pénurie d’eau ne freine pas le développement économique et social du Maroc. Voici quelques axes stratégiques de ce plan :
1. Augmentation de la capacité de production d’eau dessalée : L’objectif est de
produire plus d’un milliard de mètres cubes d’eau dessalée annuellement, destinée à divers usages tels que l’eau potable, l’industrie, le tourisme et l’irrigation. 2. Redistribution d’eau entre les bassins hydriques : Pour une utilisation plus équilibrée des ressources. 3. Préservation des nappes phréatiques critiques : Pour éviter leur épuisement. 4. Amélioration de l’efficacité des réseaux de distribution d’eau potable : L’objectif est d’atteindre une efficacité de 80 % d’ici 20301.
Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a également souligné
l’urgence de la situation. Selon un rapport du CESE, le potentiel du Maroc en ressources hydriques renouvelables est estimé à 22 milliards de m³ par an, soit 606 m³ par habitant. Le rapport met en évidence la tendance à la baisse des ressources disponibles depuis 1945, la raréfaction et la répartition inégale des ressources en eau de surface, ainsi que le recul alarmant des niveaux des eaux souterraines. Le CESE recommande notamment le développement d’un plan national de sécheresse, la mise en place d’un système d’alerte précoce et la généralisation de l’assurance agricole pour atténuer les effets de la sécheresse 1. Face à cette réalité, le président du CESE, Ahmed Réda Chami, a récemment mis en lumière l’entrée du Maroc dans une période de stress hydrique structurel, exacerbée par une tendance à la sécheresse prolongée et une diminution attendue des précipitations. Il a appelé à une prise de conscience nationale sur la rareté croissante de l’eau et à la nécessité de modifier les habitudes de consommation de cette ressource essentielle12. Le défi de la sécurité hydrique est crucial pour le Maroc en 2024 et pour les années à venir3.