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Sécheresse et déficit hydrique

Diagnostic –MESURES –PERSPECTIVES


Le Maroc est frappé de plein fouet par sa pire sécheresse depuis près de
quarante ans, une sévère pénurie d'eau potable cette année, conséquence du
changement climatique et d'une gestion hydrique inefficiente. Selon le ministère de
l'Agriculture, la sécheresse devrait s'intensifier progressivement au Maroc
jusqu'en 2050 sous l'effet d'une baisse de la pluviométrie (- 11 %) et d'une
augmentation des températures (+ 1,3 °C). Elle entraînera une « diminution de la
disponibilité en eau d'irrigation de plus de 25 % », Or le développement
économique et social du royaume est tributaire du secteur agroalimentaire, qui
représente 21 % du PIB et près de 39 % de l'emploi. Le pays n'a pas enregistré une
telle situation depuis le début des années 1980

Diagnostic

Si, par le passé, la sécheresse – récurrente au Maroc – touchait principalement les


régions rurales et le secteur agricole, elle pèse actuellement sur
l'approvisionnement en eau potable en zone urbaine

Soumis de longue date aux variations climatiques, le pays subit un sévère déficit
pluviométrique depuis septembre 2021 et une baisse alarmante des réserves des
barrages de près de 89 % par rapport à la moyenne annuelle, selon les statistiques
officielles. Ce déficit est un indicateur inquiétant, même s'il a été résorbé par des
mesures préventives afin d'éviter les pénuries d'eau.

Au-delà des facteurs environnementaux, « la forte demande en eau » et « la


surexploitation des nappes phréatiques » contribuent à faire pression sur les
ressources hydriques.

Le royaume chérifien mise principalement sur le dessalement de l'eau de mer pour


remédier au déficit hydrique.Mais la mise en chantier du programme est confrontée
à « des retards ». La station de dessalement de Casablanca est toujours en chantier
et la mégapole économique est menacée d'un déficit en eau dès 2025. Autre
exemple : le retard de livraison de l'usine de dessalement de la station balnéaire de
Saïdia (nord-est) a « provoqué une pénurie » dans les villes environnantes, selon
Nizar Baraka.

Par ailleurs, la construction de 15 barrages prend aussi du retard.

Les villes désormais menacées

La menace d'un déficit en eau potable planait également sur la ville touristique
d'Agadir, à hauteur de 70 % en mars par rapport à ses besoins. Un risque évité
grâce notamment à la nouvelle station de dessalement de ce chef-lieu de la plus
importante région agricole du Maroc, selon des chiffres officiels. Les mesures
draconiennes imposées à Agadir à l'automne 2020 – l'eau des robinets était coupée
la nuit – ne sont aujourd'hui plus qu'un mauvais souvenir.

Deux grandes villes, Marrakech (sud), capitale touristique, et Oujda (est), ont évité
le pire en ayant recours depuis fin décembre à la nappe phréatique pour assurer leur
approvisionnement.

Mesures et Financement mobilisé

Pour contenir les effets dévastateurs de la sécheresse,

Le Maroc a un programme d'aide au secteur agricole pour faire face à cette


sécheresse exceptionnelle. Ce plan d'urgence vise à atténuer les effets du retard
des précipitations, à alléger l'impact sur l'activité agricole et à fournir l'aide aux
agriculteurs et aux éleveurs concernés.
Objectif : protéger le capital animal et végétal et gérer la pénurie d'eau, ainsi que
financer des opérations d'approvisionnement du marché en blé et en fourrage et
alléger les agriculteurs de leurs charges financières. La Mutuelle agricole
marocaine d'assurances (MAMDA) a annoncé la mise en œuvre d'un dispositif
spécifique pour accompagner et soutenir les agriculteurs face à la sécheresse de la
campagne agricole 2021-2022. La première mesure a concerné le report des
échéances de paiement des primes d’assurance agricoles dues au titre de 2021,

La Banque mondiale va accompagner le pays par un financement de projet d'un


montant de 180 millions de dollars (163 millions d'euros) afin d'appuyer une
agriculture résiliente et durable au Maroc. Ce prêt a pour but de renforcer la
gouvernance des ressources hydriques dans le secteur agricole, améliorer la qualité
des services d'irrigation et élargir l'accès des agriculteurs à des conseils techniques
dans ce domaine

Changement d'approche dans la gestion de la ressource

Mais, à long terme, il est « nécessaire de changer notre vision sur la question de
l'eau. Le changement climatique est réel et nous devons nous préparer pour y faire
face . Avec seulement 600 mètres cubes d'eau par habitant et par an, le Maroc se
situe largement sous le seuil de la pénurie hydrique.
PERSPECTIVES

Concernant les perspectives futures du projet du Programme National de l’Eau


2050, elles concernent notamment le renforcement de l’offre hydrique à travers la
poursuite de la politique des grands et petits barrages et les lacs collinaires,
l’élargissement du réseau des systèmes hydriques par le biais des projets de
connexion entre les bassins hydrauliques et ce, en vue d’assurer une gestion
flexible des ressources en eau et la réduction des disparités territoriales. Ces
perspectives comportent également le développement du dessalement de l’eau de
mer en ayant recours aux énergies renouvelables et la réduction du taux
d’envasement des barrages de 20% à travers l’aménagement des bassins
hydrauliques.
Ainsi, le grand potentiel dont dispose le Maroc dans le domaine des énergies
renouvelables, étant donné qu'il existe une vision claire concernant le coût de la
production électrique qui s'étend sur quarante ans et qui doit donc être prise en
compte dans le système de l'eau.
Le Royaume dispose de 3.500 km de plages, soit un stock d'eau important qui
permettrait d'avoir une vision à moyen et long termes sur la mobilisation des eaux
souterraines et de surface.

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