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Adoptée au mois de juillet de l’année 2021, la loi-cadre portant

réforme fiscale, s’appuie à travers ses axes sur les principales


recommandations retenues à l’issue des Assises nationales sur la
fiscalité, tenues au mois de mai 2019 et que le gouvernement
actuel s’est engagé à entamer cette réforme dès 2022. Il faut dire
que la réussite des grands chantiers lancés par le Souverain, dont
celui afférent à la généralisation de la protection sociale, est
intimement liée à la mise en œuvre de cette réforme qui doit
permettre à l’Etat de disposer de ressources financières propres,
suffisantes, stables et durables.

l’année 2022 comme étant une «année de transition fiscale» ?

la loi-cadre n° 69-19 portant réforme fiscale a été élaborée sur la base des
recommandations des troisièmes Assises nationales sur la fiscalité,
organisées en 2019. De même, il est important de souligner la parfaite
concordance des mesures de la loi-cadre avec les orientations du Nouveau
Modèle de Développement relatives au domaine fiscal.

Cette convergence permet de dire que les contours de la réforme fiscale sont
le résultat de la concertation avec l’ensemble des acteurs économiques,
politiques et sociaux concernés. Quoique certaines mesures fiscales des lois
de finances 2020 et 2021 se soient inspirées des recommandations des
Assises fiscales, la LF de 2022 constitue le 1er jalon de la mise en œuvre de
la loi-cadre portant réforme de notre système fiscal.

En effet, l’article 19 de ladite loi-cadre prévoit que l’Etat s’engage à édicter


les textes nécessaires pour la mise en œuvre des mesures prioritaires
prévues aux articles 4, 9 et 13 dans un délai de cinq ans, à compter de sa
date d’entrée en vigueur (date de sa publication au Bulletin Officiel). C’est
dire, que les mesures fiscales de la LF 2022 constituent la première étape du
processus de réforme fiscale, étant entendu que les mesures fiscales des
prochaines LF s’inspireront de cette loi-cadre qui constitue désormais, le
seul référentiel qui encadre la politique fiscale de l’Etat.

Dans le cadre du chantier de la réforme du système fiscal, quelles


sont les priorités de cette réforme à décliner au cours des trois
prochaines années ?

En vue d’opérationnaliser les objectifs de cette réforme fiscale, les


dispositions de l’article 19 de la loi-cadre prévoient comme il est souligné ci-
dessus, l’engagement de l’Etat d’édicter les textes nécessaires pour la mise
en œuvre des mesures prioritaires prévues aux articles 4, 9 et 13 dans un
délai de cinq ans, à compter de la date d’entrée en vigueur de ladite loi-
cadre.

Ces mesures prioritaires s’articulent principalement autour des axes


suivants: En matière de taxe sur la valeur ajoutée, la réforme fiscale vise la
consécration du principe de la neutralité de la TVA à travers l’élargissement
de son champ d’application, la réduction du nombre de taux et la
généralisation du droit au remboursement. S’agissant de l’impôt sur les
sociétés, la loi-cadre prévoit la convergence progressive vers un taux unifié
concernant notamment les activités industrielles, l’amélioration de la
contribution des sociétés exerçant des activités régulées ou en situation de
monopole ou d’oligopole.

En ce qui concerne l’impôt sur le revenu, la réforme fiscale porte sur le


réaménagement du barème progressif des taux de l’impôt et l’adaptation et
l’amélioration du régime des contribuables à revenu modeste pour accélérer
l’intégration du secteur informel. Enfin, la loi-cadre prévoit diverses
mesures prioritaires dont notamment, la baisse progressive des taux de la
cotisation minimale, la mise en conformité du système fiscal avec les règles
de bonne gouvernance en matière de fiscalité internationale et la refonte
des règles relatives à la fiscalité des collectivités territoriales en vue de leur
harmonisation avec les dispositions régissant les impôts d’Etat.
En matière de gouvernance administrative de l’impôt, quelles ont
été les principales réalisations au cours des dernières années et
quels sont les principaux défis à relever dans le mode de gestion
administrative de l’impôt ?

A cet égard, il est important de rappeler que les principales dispositions de


la loi-cadre édictées en matière de gouvernance, concernent la dispense
d’un service de qualité aux contribuables. Pour ce faire, il est recommandé
de poursuivre le processus de modernisation et de digitalisation des services
de l’administration fiscale, de renforcer le professionnalisme et les capacités
des ressources humaines et de développer les relations de coopération avec
les partenaires de l’administration fiscale et enrichir les bases de données.

Par ailleurs, la loi-cadre met en évidence l’importance de la consolidation de


la relation de confiance entre l’administration fiscale et les contribuables à
travers notamment, la clarification et l’amélioration de la lisibilité des textes
fiscaux, le renforcement de l’assistance et du conseil aux contribuables et
l’amélioration des moyens de communication et d’information en vue
d’inciter les contribuables à s’acquitter spontanément de leurs obligations
fiscales.

Sur le plan de la dématérialisation, l’administration fiscale est pionnière en


matière de digitalisation des services publics en procédant depuis plus de 15
ans, à la mise en place et au développement de systèmes informatiques
performants et adaptés de manière permanente aux besoins d’amélioration
de la gouvernance administrative. La digitalisation a été érigée en règle
légale insérée dans le Code général des impôts imposant au contribuable
d’accomplir toutes ses obligations déclaratives et de paiement par voie
électronique et à l’administration de délivrer par procédé électronique, les
demandes, attestations et autres services demandés par les contribuables.

Cette digitalisation à double facette, a permis de concrétiser les projets qui


entendaient associer la modernisation de l’administration et l’introduction
d’innovations managériales, en reconfigurant la relation des agents de
l’administration avec le public. La disponibilité d’une information
immédiate, exhaustive et fiable a permis d’améliorer considérablement la
gouvernance administrative dans le domaine du contrôle, grâce aux
nouvelles méthodes basées sur la gestion du risque et à une surveillance
accrue du comportement fiscal.

Enfin, conscient qu’un système fiscal basé sur la confiance et le


consentement à l’impôt constitue l’un des piliers de la réforme fiscale,
l’administration fiscale s’est impliquée dans l’effort permanent de
simplification de la législation et des procédures, des programmes ciblés en
matière de communication et de services aux contribuables, des systèmes de
traitement automatique des déclarations et des paiements, notamment pour
la relance immédiate et systématique des défaillants.

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