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PCSI1 Mathématiques Lundi 22 avril 2024

Correction du Devoir Surveillé n°7 (3h)

Première partie : questions de cours

Exercice 1 :
1. a. Dénir l'ordre de multiplicité d'une racine d'un polynôme.
La multiplicité de λ ∈ K comme racine de P ∈ K[X] est le plus grand k ∈ N tel que (X − λ)k |P .
b. En donner la caractérisation par les dérivées.
λ est racine de multiplicité m de P ssi P (λ) = P 0 (λ) = . . . = P (m−1) (λ) = 0 et P (m) (λ) 6= 0.
c. Énoncer la formule de Taylor sur les polynômes.
Pn P (k) (a)
Si P ∈ Rn [X] (càd que deg(P ) 6 n), et si a ∈ K, alors P = k=0 (X − a)k .
k!
d. Dénir polynôme irréductible.
Un polynôme P est irréductible ssi il n'admet aucune écriture sous la forme P = A × B avec 0 < deg A et 0 < deg B .
e. Quels sont les irréductibles de R[X] ?
Ce sont exactement les polynômes de degré 1 et ceux de degré 2 sans racine réelle (càd ceux de discriminant strictement
négatif).
f. Quels sont les irréductibles de C[X] ?
Ce sont exactement ceux de degré 1.
g. Dénir polynôme scindé. Donner un exemple de polynôme non scindé.
Un polynôme est scindé ssi il peut s'écrire comme un produit de polynômes de degré 1, ou de manière équivalente, ssi il
admet autant de racines (comptées avec multiplicité) que son degré.
Le polynôme X 2 + 1 n'est pas scindé sur R[X], de même que (X 2 + X + 1)(X − 2)3 en raison de la présence d'un facteur
irréductible de degré 2. (Sur C[X], tout polynôme est scindé d'après le théorème fondamental de l'algèbre).
2. a. Dénir "f admet un DL à l'ordre n en x0 ". f admet un DL à l'ordre n en x0 ssi il existe des réels a0 , · · · , an
n
tels que f (x0 + h) = ak hk + o(hn ).
P
k=0
h→0
Attention : une telle fonction peut ne pas vérier les hypothèses de Taylor-Young (ne pas admettre de dérivées d'ordre > 1,
ou même ne pas être dénie en x0 ) ! ! !
b. Donner le DL
2
à l'ordre
2
3 en 1 de ln.
h h
ln(1 + h) = h − + + o(h3 ).
h→0 2 3
c. Déterminer le DL à l'ordre 3 en 2 de ln.
h h h h2 h2
ln(2 + h) = ln(2(1 + )) = ln(2) + ln(1 + ) = ln(2) + − + + o(h3 ).
2 2 h→0 2 8 24
d. Énoncer et démontrer la caractérisation de la dérivabilité en termes de DL.
Soient I ⊂ R, f : I → R et a ∈ I .
f est dérivable en a ssi f admet un DL à l'ordre 1 en a.
De plus, si c'est le cas, alors le terme constant du DL est f (a) et celui d'ordre 1 est f 0 (a).

e. Soient a et b des réels. Que signie "la droite d'équation y = ax + b est asymptote à la courbe de f en
+∞" ?
Cela signie que f (x) − (ax + b)) −→ 0.
x→+∞

f. Dénir "f est de classe C k ".


f est de classe C k ssi elle est dérivable k fois et si f (k) est continue.
g. Dénir "f est k−lipschitzienne".
f : I → R est k−lipschitzienne ssi ∀x, y ∈ I, |f (y) − f (x)| 6 k|y − x|.
h. Énoncer le théorème de la limite de la dérivée. Voir ch12
i. Énoncer le théorème de Rolle. Voir ch12
j. Énoncer l'inégalité des accroissements nis.
Soit I un intervalle et f : I → R. Soit k ∈ R. On suppose dérivable sur I et telle que ∀x ∈ I, |f 0 (x)| 6 k . Alors f est
k−lipschitzienne.
k. Dénir "f est convexe".
Une fonction convexe n'est pas forcément dérivable, donc dénir la convexité par la croissance de la dérivée ou par la
positivité de la dérivée seconde n'est pas possible ! Ce sont des caractérisations, pas la dénition.
f : I → R est convexe ssi ∀x, y ∈ I, ∀λ ∈ [0, 1], f ((1 − λ)x + λy) 6 (1 − λ)f (x) + λf (y).
3. a. Dénir "sev engendré (par ?)".
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b. Dénir famille libre .
c. Dénir famille génératrice .
d. Dénir application linéaire .
e. Dénir le noyau d'une application linéaire.
f. Énoncer les résultats associés à cette notion.
g. Dénir somme de sev , ,
somme directe supplémentaire .
h. Dénir projection et symétrie .
i. Énoncer le théorème sur les bases adaptées à une somme directe.
4. a. Dénir espace vectoriel de dimension nie. Qui admet une famille génératrice nie.
b. Dénir la dimension d'un tel espace vectoriel en expliquant pourquoi cette dénition a du sens.
C'est le cardinal de n'importe quelle base de cet ev . Cela a du sens car tout ev de DF admet au moins une base (d'après le
TBE), et toutes ses bases ont le même cardinal.
c. Soit E un ev de dimension n. Que dire du cardinal d'une famille libre ? D'une famille génératrice ? D'une base ?
d. Soit E un ev de dimension n. Que dire (est-elle libre ? génératrice de E ?) d'une famille de p vecteurs de E dans chacun
des 3 cas suivants : p < n, p > n, p = n ?
Pour les 2 premiers cas, on prend la contraposée des résultats de la question précédente :
 si p < n, alors la famille n'est pas génératrice de E .
 si p > n, alors elle est liée.
 Enn, si p = n, alors il y a équivalence entre "la famille est libre" et "elle est génératrice de E ". Pour les 3 questions
suivantes, bien préciser le cadre (nature des objets manipulés, à quel (s)ev appartient tel vecteur, de quel ev telle famille est
une base, etc).
e. Dénir matrice d'un vecteur puis .
matrice d'une famille de vecteurs

f. Dénir matrice d'une application linéaire .


g. Dénir matrice de passage .
h. Énoncer la formule de changement de base pour un vecteur.
i. Énoncer la formule de changement de base pour une application linéaire (entre 2 ev quelconques).
j. Énoncer la formule de changement de base pour un endomorphisme.

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Seconde partie

Exercice 2 : Soit f : R → R
arctan(x) + cos(x)
x 7→
3
1. Justier que f est de classe C ∞ et déterminer f 0 .
arctan et cos sont de classe C ∞ , doncleur CL f aussi.
1 1
De plus, pour tout x ∈ R, f 0 (x) = − sin(x)
3 1 + x2
2
2. Montrer que f est −lipschitzienne.
3
1 2
f est dérivable sur R et pour tout x ∈ R, 0 6 2
6 1 et −1 6 − sin(x) 6 1 donc 0 6 f 0 (x) = |f 0 (x)| 6 .
1+x 3
2
D'après l'IAF, f est donc −lipschitzienne.
3
3. Montrer que f admet un unique point xe, qu'on notera α.
2 1
La fonction g : x 7→ f (x) − x est dérivable sur R, avec ∀x ∈ R, g 0 (x) = f 0 (x) − 1 6 − 1 = − < 0 donc g est strictement
3 3
décroissante.
π π π 1 π1
De plus, pour tout x ∈ R, − 6 arctan(x) 6 et −1 6 cos(x) 6 1 donc x − − 6 g(x) 6 x + .
2 2 6 3 63
Grâce au théorèmes d'existence d'une limite par minoration/majoration, on en déduit que g(x) −→ +∞ et que g(x) −→ −∞.
x→+∞ x→−∞
Comme −∞ < 0 < +∞, et comme g est continue et strictement décroissante, le théorème de la bijection nous permet d'en
déduire qu'il existe un unique α ∈ R tel que g(α), ce qui équivaut à f (α) = α.
4. On considère une suite u = (un )n∈N telle que ∀n ∈ N, un+1 = f (un ).
 n
2
a. Montrer que ∀n ∈ N, |un − α| 6 |u0 − α|.
3
2
Du caractère lipschitzien de f on déduit que pour chaque n ∈ N, |un+1 − α| = |f (un ) − f (α)| 6 |un − α| puis on utilise
3
cette relation pour démontrer par récurrence sur n l'inégalité demandée.
 n
2
b. En déduire la limite éventuelle de u. Comme |u0 − α| −→ 0, le théorème d'existence d'une limite par
3 n
x→+∞
2
encadrement permet de déduire de ∀n ∈ N, 0 6 |un − α| 6 |u0 − α| que |un − α| −→ 0, ce qui équivaut à un −→ α.
3 x→+∞ x→+∞

Exercice 3 : Soit g : ]0, +∞[ → R


1
x 7→ (x − 1)e− x
1. Montrer que g admet en +∞ une asymptote D dont on déterminera l'équation. Préciser les positions
relatives au voisinage de +∞ de la courbe de g et de cette asymptote.
u2
Quand x → +∞, u = − x1 → 0 donc eu = 1 + u + + o(u2 ) et
   2
1 1 1
= (x − 1) 1 − + 2 + o )
x→+∞ x 2x x2 
1 1
= x−1+ +o
x→+∞ 2x x
g(x) =
1 1
−1 + + o
x  x
3 1
= x−2+ +o .
x→+∞ 2x x
3
Ainsi, la droite D d'équation y = x − 2 est asymptote en +∞ à la courbe de g et g(x) − (x − 2) ∼ est strictement
x→+∞ 2x
positif au voisinage de +∞, donc au voisinage de +∞, la courbe de f est au dessus de cette asymptote.
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2. Montrer que g admet en 1 un DL à l'ordre 3 qu'on déterminera.
Quand x → 1, posons x = 1 + h avec h = x − 1 → 0. Ainsi, en posant u = h − h2 + o(h2 ) → 0
1

g(1 + h) = he 1 + h
2
+o(h2 )
= he−1+h−h
= he−1+u
u2
= h(1 + u + + o(u2 ))
2
h2
= h(1 + h − h2 + + o(h2 )
2
h3
= h + h2 − + o(h3 ).
2
(x − 1)3
Ce DL à l'ordre 3 en 1 s'écrit aussi g(x) = (x − 1) + (x − 1)2 − + o((x − 1)3 ).
x→1 2
3. En déduire l'équation de la tangente T à la courbe de g au point d'abscisse 1.
Ainsi la courbe de g admet au point d'abscisse 1 une tangente T d'équation y = x − 1.
De plus, g(x) − (x − 1) ∼ (x − 1)2 > 0 donc au voisinage du point de tangence, la courbe de f est au dessus de T .
x→1
4. a. Montrer que pour tout n ∈ N, g(x) = o(xn ).
x→0
1 g(x) tn
Soit n ∈ N. Pour x > 0, en posant t = , on a t −→ +∞ et = −→ 0 par croissances comparées, càd que
x x→0+ x n et x→0+
g(x) = o(xn ).
x→0
b. g admet-elle un DL à l'ordre 4 en 0 ? Si oui le déterminer.
Oui, d'après la question précédente : g(x) = (x4 ). C'est bien un DL à l'ordre 4 en 0 (dont tous les coecients sont nuls).
x→0+
c. Montrer que g admet un prolongement par continuité en 0, qu'on note h.
En tronquant le DL précédent à l'ordre 0, on obtient immédiatement que f (x) −→ 0 donc g admet un prolongement par
x→0+
continuité en 0 déni par
h : [0, +∞[ → R
si x = 0

0
x 7→
g(x) sinon.
d. Montrer que h est de classe C 1 . Sur ]0, +∞, h est de classe C ∞ (car g l'est par opérations sur les fonctions C ∞ )
donc de classe C 1 .
g(x) 2
Avec, pour x > 0, h0 (x) = g 0 (x) = (x + x − 1) −→ 0.
x2 x→0+
Du DL à l'ordre 1 en 0 h(x) = g(x) = = 0 + 0 × x + o(x), on déduit que h est dérivable en 0 et que h0 (0) = 0. (remarque :
+ x→0
on peut aussi appliquer le théorème de la limite de la dérivée).
Ainsi h0 (x) −→ 0 = h0 (0), ce qui établit la continuité de h0 en 0.
x→0+
Ainsi h est bien de classe C 1 sur [0, +∞[.
5. Étudier les variations de g . √ √
−1 − 5 −1 + 5
Pour x > 0, h (x) est du signe de x + x − 1 = (x − x1 )(x − x2 ), avec x1 =
0 2
< 0 et x1 = > 0, càd du
2 2
signe de x − x2 .
Donc g décroît strictement sur ]0, x2 ] et croît strictement sur [x2 , +∞[.
6. Représenter la courbe de g (faire apparaître D, T ainsi que la tangente en 0 à la courbe de h). D'après le
DL à l'ordre 1 en 0 de h, T a pour équation y = 0. On a ∀x ∈]0, 1[, h(x) < 0 donc sur ]0, 1[ la courbe de h (et donc celle de
g ) est en dessous de cette tangente T .

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Troisième partie

Problème 1 :
On considère l'application ϕ : Rp [X] × Rp [X] → Rp+n [X]
(F, G) 7→ ϕ(F, G) = (1 − X)n F + X n G.
1. Rappeler la dimension et la base canonique de Rp [X].
D'après le cours, dim Rp [X] = p + 1 et la base de canonique de Rp [X] est (1, X, X 2 , · · · , X p ).
2. Rappeler comment on dénit la structure vectorielle (càd ses opérations et le vecteur nul) d'un produit
d'espaces vectoriels (ici Rp [X] × Rp [X]). Si E et F sont des R − ev . Prenons u = (x, y) ∈ E × F et v = (x0 , y 0 ) ∈ E × F .
Alors
leur somme est dénie par u + v = (x + x0 , y + y 0 ),
le produit par un scalaire λ ∈ R est déni par λ.u = (λ.x, λ.y)
le vecteur nul de E × F est (0E , 0F ).
3. Préciser la dimension de Rp [X] × Rp [X] ainsi que, dans le cas p = 1, une base B.
De manière générale, si E et F sont de dimension nie, alors E × F aussi et dim(E × F ) = dim E + dim F .
Ici, cela donne dim(Rp [X] × Rp [X]) = dim Rp [X] + dim Rp [X] = 2(p + 1).
Une base de R1 [X] × R1 [X] est B = (1, 0); (X, 0); (0, 1); (0, X); .


4. Justier que ϕ est bien dénie et linéaire.


Soit (F, G) ∈ Rp [X] × Rp [X], c'est-à-dire que deg F 6 p et deg G 6 p.
Alors deg(1 − X)n F = n deg(1 − X) + deg F 6 n + p.
| {z }
1
De même, deg X n G = n + deg G 6 n + p.
D'où deg ϕ(F, G) 6 max(deg(1 − X)n F, deg X n G) 6 n + p.
Ainsi ϕ(F, G) ∈ Rn+p [X], ce qui prouve que ϕ est bien dénie.

Pour la linéarité. Soient λ ∈ R, u = (F, G) ∈ Rp [X] × Rp [X] et v = (H, K) ∈ Rp [X] × Rp [X].


Alors λu + v = (λF + H, λG + K), d'où

ϕ(λu + v) = (1 − X)n (λF + H) + X n (λG + K)


= λ(1 − X)n F + (1 − X)n H + λX n G + X n K
= λ(1 − X)n F + λX n G + (1 − X)n H + X n K
= λϕ(u) + ϕ(v) ce qui prouve la linéarité de ϕ

5. Pour cette question uniquement, on prend n = 1 et p = 1. Déterminer alors (dans l'ordre de votre choix) :
le rang de ϕ,
la matrice de ϕ dans les bases B et C avec C la base canonique de R2 [X],
la dimension et une base de son noyau,
la dimension et une base de son image,
si ϕ est injective ou non
si ϕ est surjective ou non.
On a B = (1, 0); (X, 0); (0, 1); (0, X) et C = 1; X; X 2 .
 

 0) = X − X  ϕ(0, 1) = X ϕ(0, X) = X .
2 2
ϕ(1, 0) = 1 − X ϕ(X,
1 0 0 0
D'où MatB,C (ϕ) = −1 1 1 0.
0 −1 0 1
 
1 0 0 0
Eectuer les OEL L2 ← L2 + L1 puis L3 ← L3 + L2 transforme cette matrice en 0 1 1 0
  0 0 1 1
 a = 0  a = 0
Ainsi (a + bX, c + dX) ∈ Kerϕ ⇐⇒ b + c = 0 ⇐⇒ b=d
c+d=0 c = −d
 
Donc Kerϕ = {(dX, −d + dX); d ∈ R} = Vect (X, −1 + X) est la droite vectorielle dirigée par le vecteur (X, −1 + X). Ainsi


rgϕ = rgMatB,C (ϕ) = 3 (ou par théorème du rang : 4 − 1 = 3).


Comme rgϕ = dim R2 [X], on a Imϕ = R2 [X] qui admet comme base C = (1, X, X 2 ) et ϕ est surjective.

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6. Montrer que pour que ϕ soit bijective, il est nécessaire (on ne demande pas si c'est susant) que p = n−1.
Pour que ϕ soit bijective, il faut que les dimensions de sa source et de son but soient égales, c'est-à-dire que dim Rp [X]2 =
dim Rn+p [X], ce qui équivaut à 2p + 2 = n + p + 1, qui se simplie en p = n − 1.

On suppose dans toute la suite que p = n − 1.

8. a. Si (1 − X)n A = X n B avec A, B ∈ Rn−1 [X], montrer que A = B = 0.


Soient A, B ∈ Rn−1 [X] vériant (1 − X)n A = X n B . Le membre de droite X n B possède pour racine 0, avec une multiplicité
au moins égale à n. Il en va donc de même avec le membre de gauche (vu qu'ils sont égaux).
Or la multiplicité de 0 comme racine de (1 − X)n A est somme de sa multiplicité comme racine de (1 − X)n (c'est-à-dire 0
puisque 0 n'est pas racine de (1 − X)n ) et de celle de A.
Donc 0 est racine de multiplicité au moins n de A. Comme A ∈ Rn−1 [X], cela entraine A = 0. Ensuite on déduit de X n B = 0
que B = 0 (car R[X] est intègre [un produit est nul ssi un au moins des facteurs est nul] et X n 6= 0).
b. En déduire que ϕ est bijective. Si (F, G) ∈ Kerϕ, alors A = F et B = −G sont des polynômes de degré inférieur
ou égal à p − 1 qui vérient (1 − X)n A = X n G, qui sont donc nuls d'après la question précédente. Ainsi Kerϕ = {(0, 0)},
et donc ϕ est injective. Or par choix de p, on a dim Rn−1 [X]2 = 2n = dim R2n−1 [X], donc ϕ : Rn−1 [X]2 → R2n−1 [X] est
bijective par argument de dimension.
9. On déduit de ce qui précède que pour n ∈ N∗ l'équation ϕ(F, G) = 1 admet une unique solution (F, G) ∈
Rn−1 [X]2 . On choisit de noter cette unique solution (Fn , Gn ). Ainsi Fn et Gn sont des polynômes de degré
inférieur ou égal à n − 1 vériant (1 − X)n Fn + X n Gn = 1, et cela les caractérise.
a. Montrer que Fn et Gn sont de même degré.
La relation (1 − X)n Fn = 1 − X n Gn nous assure que F 6= 0 (sinon en substituant 0 à X on aurait 0 = 1 − 0). Le degré du
membre de gauche est n + deg(P ), celui du membre de droite n + deg(Q). Ils coïncident, d'où deg(P ) = deg(Q).
b. Calculer Fn et Gn pour n ∈ {1, 2, 3}.
Le plus rapide est d'appliquer la méthode de la toute dernière question de ce problème, ce qui donne : F1 = G1 = 1,

F2 = (1 − X) + 3X = 1 + 2X, G2 = 3(1 − X) + X = 3 − 2X,

F3 = (1 − X)2 + 5X(1 − X) + 10X 2 = 1 + 3X + 6X 2 , G3 = 10(1 − X)2 + 5X(1 − X) + X 2 = 10 − 15X + 6X 2 .


c. Montrer que Fn (1 − X) = Gn .
Composons à droite la relation (R) dénissant Fn et Gn par le polynôme 1 − X : on remplace X par 1 − X .
On obtient alors : X n Fn (1 − X) + (1 − X)n Gn (1 − X) = 1.
Mais Fn (1 − X) et Gn (1 − X) sont des polynômes de degré inférieur ou égal à n − 1, donc l'unicité prouvée dans la question
a. nous assure : Fn (1 − X) = Gn et Gn (1 − X) = Fn .
d. Calculer Fn (0), Fn (1) et Fn (1/2).
On obtient immédiatement en évaluant (R) en 0 : Fn (0) = 1.
En évaluant en 1 la valeur de Fn établie en n de problème, on obtient une somme dont tous les termes sauf le premier sont
nuls. Et ainsi : Fn (1) = 2n−1
n−1 .
 n  n  
1 1 1 1 1
Enn, en évaluant (R) en , et puisque Gn (1/2) = Fn (1/2) : Fn (1/2) + Fn (1/2) = 1, donc : Fn = n−1 ·
2 2 2 2 2
10. On étudie les polynômes Fn et Gn dénis à la question précédente, et l'objectif de ce qui suit est de
calculer leurs coecients.
a. Montrer : nFn − (1 − X)Fn0 = KX n−1 , où K est un réel qu'on n'explicitera pas.
En dérivant (R), on obtient −n(1 − X)n−1 Fn + (1 − X)n Fn0 + nX n−1 Gn + X n G0n−1 = 0, soit encore :

(1 − X)n−1 (nFn − (1 − X)Fn0 ) = X n−1 (nGn + XG0n ) .

Le raisonnement de la question a. nous assure que 0 est racine de multiplicité au moins n−1 pour le polynôme nFn −(1−X)Fn0 ,
qui est de degré au plus n − 1, donc est nécessairement de la forme KX n−1 comme annoncé.

c. On xe n > 1 et on écrit Fn = a0 + a1 X + · · · + an−1 X n−1 .


Que vaut a0 ?
Bien entendu, a0 = Fn (0) = 1.
d. On suppose ici : n > 2. Que vaut le coecient constant dans le membre de gauche de l'équation diérentielle
vue à la question précédente ? En déduire la valeur de a1 .
Le coecient constant dans le membre de gauche de l'équation diérentielle (E) de la question précédente vaut na0 − b0 ,
avec b0 le coecient constant dans (1 − X)Fn0 , c'est-à-dire a1 . Ainsi (puisque le coecient constant est nul dans le membre
de droite et que deux polynômes sont égaux ssi ils ont les mêmes coecients) : na0 = a1 , et donc : a1 = n.

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e. Obtenir ensuite une relation reliant ak et ak+1 , pour tout entier k tel que 0 ≤ k ≤ n − 2.
Pour k ∈ J1, n − 2K, le coecient de X k dans (E) vaut d'une part 0 et d'autre part nak − (k + 1)ak+1 + kak , et donc :

n+k
ak+1 = ak .
k+1
On remarque que cette relation reste valide pour k = 0.
f. Montrer que ak vaut... un coecient binomial à déterminer !
D'après ce qui précède :
 
n+k−1 (n + k − 1)(n + k − 2) (n + k − 1)(n + k − 2) . . . n n+k−1
ak = ak−1 = ak−2 = . . . = a0 = .
k k(k − 1) k! k

Et le lecteur pointilleux pourra prouver cela par récurrence sur k .


11. En considérant ((1 − X) + X)2n−1 , montrer l'existence de deux polynômes Fn , Gn ∈ Rn−1 [X] tels que
(1 − X)n Fn + X n Gn = 1.
Dans la somme fournie par la formule du binôme, on sépare les indices k 6 n − 1 (pour lesquels 2n − 1 − k > n, permettant
de factoriser (1 − X)n ) et les indices k > n (pour lesquels k − n > 0, permettant de factoriser X n ) :
2n−1
X  
2n−1 2n − 1
((1 − X) + X) = X k (1 − X)2n−1−k
k
k=0
n−1
X 2n − 1 2n−1
X 2n − 1
n k n−1−k n
= (1 − X) X (1 − X) +X X k−n (1 − X)2n−1−k
k k
k=0 k=n
= (1 − X)n Fn + X n Gn ,
n−1
X  2n−1
X  
2n − 1 2n − 1
avec Fn = X k (1 − X)n−1−k et Gn = X k−n (1 − X)2n−1−k .
k k
k=0 k=n

-7- F in

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