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I.

Macrofaune du sol

I.1. Définition

Les animaux du sol sont nombreux, variés et surtout de petite taille. Le sol est la couche la
plus externe de la croûte terrestre résultant de l’interaction entre la lithosphère, l’atmosphère,
l’hydrosphère et la biosphère. Il résulte de la transformation de la couche superficielle de la
roche mère, dégradée et enrichie en apports organiques par les processus vivants de
pédogénèse.

La richesse spécifique des organismes du sol est extrêmement importante. De manière


générale, GOBAT et al., (1998) définissent la faune du sol comme l’ensemble des animaux
qui passent une partie importante de leur cycle biologique dans le sol (faune endogée) ou sur
sa surface immédiate (faune épigée), y compris dans la litière.

I.2. Classification

suivant la taille des organismes ciblés, GOBAT et al., (1998) classent la faune du sol en
quatre catégories.

I.2.1. La microfaune

La microfaune rassemble les invertébrés qui ont une longueur inférieure à 0,2 mm (diamètre
< 0,1 mm). Les différentes espèces de ce groupe présentent le plus souvent des formes de
résistance à la sécheresse (vie ralentie, déshydratation, enkystement). Les Protozoaires et les
Nématodes constituent l’essentiel de la microfaune.

I.2.2. La mésofaune

La mésofaune représente les animaux dont la longueur varie entre 0,2 et 4 mm, est constituée
par des animaux dépendant ou non de l’humidité. Les deux grands groupes de
Microarthropodes que sont les Collemboles et les Acariens forment l’essentiel de cette
mésofaune, avec aussi les Enchytréides (petits vers oligochètes), les petits Myriapodes (tels
les Symphyles) et les plus petits Insectes ou leurs larves.

I.2.3. La macrofaune

Elle est constituée des animaux d’une longueur comprise entre 4 à 80 mm, à savoir les
Lombricidés ou vers de terre, les Insectes supérieurs (Macroarthropodes), les Myriapodes, de
nombreux ordres d’Arachnides à représentants intertropicaux ou subtropicaux, les
Mollusques, quelques Crustacés et quelques autres groupements de moindre importance. Pour
des mesures pratiques, d’autres définitions différentes suivant les auteurs, ont été attribuées à
cette catégorie. Il s’agit, de manière globale, d’invertébrés du sol qui :

 sont visibles à l’œil nu (KEVAN, 1968 cité par BROWN et al ., 2002);


 ont une longueur > 1 cm (WALLWORK, 1970),
 ont une largeur > 2 mm (SWIFT et al, 1979) et
 ont 90 % de leurs individus visibles à l’œil nu (EGGLETON et al., 2000).

I.2.4. La mégafaune

La mégafaune regroupe les animaux de longueur supérieure à 80 mm, comprend les vertébrés
tels que les taupes, les rats et certains grands vers de terre.

I.3. Les espèces fréquentes sur le sol

2.4. Les groupes qu’on peut rencontrer

D’après GOBAT et al., (1998), plusieurs embranchements ou phyla peuvent être rencontrés
dans cette catégorie de la faune du sol, à savoir :

 Le phylum des Arthropoda


 Le phylum des Annelida
 Le phylum des Mollusca

I.3.1 Le phylum des Arthropoda

Il est divisé en deux sub-phyla:

• Le sub-phylum des Mandibulata

Il regroupe les classes Insecta, Hexapoda, Crustacea, Diplopoda, Chilopoda, Symphyla et les
Pauropoda. La classe Crustacea héberge les cloportes appartenant à l’ordre des Isopoda et au
sous-ordre des Oniscoïda. La super-classe Hexapoda regroupe quatre classses : la classe des
Collembola comprend entre autres groupes les Isotomidae, les Sminthuridae, les
Onychiuridae et les Entomobryiidae. La classe des Protura est représentée par les
Eosentomidae. La classe des Diplura compte les Campodae et les Japygidae. La classe Insecta
héberge le plus grand nombre d’espèces de la faune du sol. Ses principaux représentants
appartiennent aux ordres des Isoptera (termites), des Coleoptera (carabes, hannetons,
staphylins,..), des Diptera (mouches, taons, tipules, etc.) des Hymenoptera (fourmis, guêpes,
abeilles…) et des Lepidoptera (chenilles). La classe des Diplopoda ayant deux paires de pattes
par segment est représentée par les Iules, les Glomeris, les Polydesmides et Polyxènes. Les
Chilopoda ayant une paire de pattes par segment regroupent les Géophiles, les Scolopendres,
les Lithobies et les Scutigères. La classe des Symphyla est constituée essentiellement des
Scutigéres. Les Pauropoda regroupent les pauropodes.

Photo : les principaux groupes qui composent le sub-phylum des Mandibulata.


Source : www.natureecoevocommunity.nature.com
• Le sub-phylum des Chelicerata :

Il est essentiellement représenté par la classe des Arachnida comprenant les ordres Scorpiones
(scorpions), Pseudoscorpiones (pseudoscorpions), Solifugae (solifuges, ammotréchides,
erémobatides), Acari (acariens) et Araneae (araignées).

Photo : Subphylum Chelicerata


Source : www.slideplayer.com

I.3.2. Le phylum des Annelida

Le phylum des Annelida comporte les deux représentants suivants :


• Les Lumbricidae ou vers de terre appartenant à la classe des Oligochèta, à l’ordre des
Haplotaxida et au sous-ordre des Lumbricina.

• Les Enchytraeidae de la classe des Oligocheta, ordre des Haplotaxida du sous ordre des
Enchytreina.

Photo : Phylum Annelida


www.microbenotes.com

I.3.3. Le phylum des Mollusca

Il est représenté par les escargots et les limaces de la classe des Gastéropodes, sous-classe des
Pulmonés et ordre des Stylommatophora.

Photo : principaux groupes du phylum Mollusca

Source : www.msnucleus.org
Tableau : Principaux groupes composant la pédofaune et leur rôle au sein de l’écosystème du
sol.

Source : courrier de l’environnement de l’INRA n◦ 49, Juin 2003

I.4. Méthode d’inventaires de la Faune

I.4.1. La méthode TSBF

a. Définition
La technique d'échantillonnage de la macrofaune du sol traditionnellement utilisée par les
scientifiques est appelée la méthode TSBF (mise en œuvre dans le cadre d'un programme
international nommé Tropical Soil Biology and Fertility).

La méthode consiste à trier à la main tous les macro-invertébrés (supérieurs à 2 mm ou


visibles à l'œil nu) compris dans un bloc de sol de 25 cm de côté et 30 cm de profondeur.
Tous les organismes récoltés sont conservés dans l'alcool à 50% avant d'être triés, identifiés,
pesés et comptés. (www.supagro.fr)

b. Les avantages

- Applicable à la quasi-totalité des sols ;


- Facile à mettre en œuvre sur le terrain ;
- Ne nécessite pas de matériel spécifique.

c. Les inconvénients

- Contraintes météorologiques ;
- Nécessite une main-d’oeuvre importante ;
- Entraîne une perturbation importante du sol.
d. Les principales étapes

Voici les étapes détaillées de la méthode TSBF d’après Andriamampianina 2018.

1ère étape

Délimiter la zone à creuser à l’aide d’un cadre de 25 x 25 cm, espace les différents monolithes
en fonction de la taille de la zone à étudier.

2ème étape

Isoler le monolithe en faisant une tranchée tout autour ou d’un seul côté (pour limiter la
perturbation et diminuer le temps de travail) de la délimitation de la zone prévue

3ème étape

Récolter (rapidement) la litière de surface dans un récipient.

4ème étape

Creuser délicatement les 10 premiers centimètres du monolithe et les placer dans une bassine.

5ème étape
Répéter l’opération pour la couche de 10 à 20 cm et pour la couche de 20 à 30 cm de
profondeur.

6ème étape

Ensuite, pour chaque bassine, récolter les éléments de la faune visibles à l’oeil nu. Pour cela:

 étaler une poignée de sol sur un récipient plat (petite assiette) pour que les éléments de
la faune soient visibles.
 Casser délicatement les mottes et les agrégats du sol avec les doigts pour extraire les
animaux qui pourraient se cacher.
 Effectuer cette opération jusqu’à ce qu’il n’y ait plus d’organismes visibles (attention
de ne pas y passer un temps trop important : environ 5 minutes par poignée de sol).
 Puis répéter ceci jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de sol dans la bassine.

7ème étape

Déposer les individus dans un pilulier contenant de l’alcool à 75%, chaque récipient étant
étiqueté et spécifique à chaque couche et chaque monolithe, et chaque site.

8ème étape

Passer à la bassine suivante, avec un autre pilulier

9ème étape

De retour au laboratoire, pour chaque pilulier, verser l’alcool et les organismes dans une
coupelle en verre (type boite de Pétri). Placer les organismes sur un papier absorbant pendant
environ 1 minute pour éliminer l’excès de liquide.

Dernière étape

Identifier (à l’oeil nu ou sous binoculaire), compter et peser les individus en fonction de leur
taxonomie, par grand groupe taxonomique (Ordre généralement).

II- Méthode d’inventaire de la végétation

II.1. Son importance

L’inventaire de la végétation permet de :


 Connaitre les grandes formations végétales.
 Connaitre les principes des systèmes de classification de la végétation.
 Connaitre les structures phytogéographiques aux différentes échelles spatiales
considérées.
 Et une bonne gestion de la phytodiversité.

II.2. Les Méthodes

Selon www.benaz1.e-monsite.com, Il existe 5 techniques d’inventaire de la végétation :

II.2.1. Relevé écologique

Sur la fiche de relevé écologique on note :

 Le nom du releveur.
 Le numéro et le site de relevé.
 La géomorphologie et la topographie.
 L’état de surface et la texture du sol.
 Le recouvrement (%), l’activité de la mésofaune.
 Les remarques du releveur.

II.2.2. Relevé phytosociologique

La fiche de relevé phytosociologique donne des indications sur le site et sa composition


floristique. On note également les espèces ligneuses et leurs coefficients d’abondance –
dominance

II.2.3. Mesures dendrométriques

On mesure le diamètre (cm) à hauteur d’homme (1m 30), la hauteur, deux diamètres
perpendiculaires du houppier de chaque espèce ligneuse de la parcelle. L’état sanitaire et le
nombre de tige ainsi que toutes les informations concernant la parcelle doivent figurer sur la
fiche.

II.2.4. Méthode des points quadrat

Sur la parcelle place des ficelles (4) graduées de 100 points et espacées de 10m entre eux
parallèlement à la largeur de la parcelle. On peut noter soit toutes les espèces qui se trouvent
entre deux points sur la ficelles ou de noter toutes les espèces en contact avec les points à
l’aide d’une tige de lecture.

II.2.5. Biomasse

Pour mesurer la biomasse on place des carrés métalliques de 1m sur 1m au quatre angles et au
milieu de la parcelle. On récence toutes les espèces herbacés vivants à l’intérieur du carré
métallique. Ensuite on coupe toutes les espèces (herbacées) à l’aide d’un sectaire ou un
couteau ; on pèse le poids frais et le poids après séchage. La biomasse est le pourcentage de la
différence entre les deux poids par rapport au poids frais.

Référence :

Webographie

https://www.natureecoevocommunity.nature.com/posts/16400-recontructing-the-origin-
animals-greatest-success-story consulté le 20/04/2021 à 10 :05

https://www.slideplayer.com/slide/7875459/ consulté le 20/04/2021 à 13 :15

https://www.microbenotes.com/phylum-annelida/ consulté le 20/04/2021 à 16 :36

https://www.msnucleus.org/membership/html/jh/biological/mollusca/lesson1/mollusca1a.html
consulté le 21/04/2021 22 :14

https://www.supagro.fr/resspepites/OrganismesduSol/co/
TechniqueextractionMacrofaune.html#:~:text=La%20m%C3%A9thode%20TSBF&text=La
%20m%C3%A9thode%20consiste%20%C3%A0%20trier,%2C%20identifi%C3%A9s%2C
%20pes%C3%A9s%20et%20compt%C3%A9s. Consulté le 24/04/2021 à 14 :58

https://benaz1.e-monsite.com/blog/methodes-d-inventaire-de-la-flore.html consulté le
26/04/2021 à 11 :14

Bibliographie

Aline D., 2003, étude La faune du sol diversité, méthodes d'étude, fonctions et perspectives,
courrier de l'environnement de l'INRA n°49, juin 2003.

BROWN G., PASINI A., BENITO N.P., de AQUINO., CORREIA M., 2002. Diversity and
functional role of soil macrofauna communities in brazilian no-tillage agroecosystems: A
preliminary analysis. Paper based on an oral presentation at the “international symposium on
managing biodiversity in agricultural ecosystems”. Montréal, Canada 2001. 8p

EGGLETON P., FOLGARAIT P., TONDOH J., GEOFFROY J.J., DELEPORTE S. et


FEIJOO A., 2000. Taxonomy. The IBOY-MACROFAUNA Project: Report of an international
workshop held at Bondy (France), 2000. IRD Bondy.

GOBAT J.M., ARAGNO M. et MATHEY W., 1998. Le sol vivant : bases de pédologie et
biologie des sols. Coll. Gérer l’environnement. Presses polytechniques et universitaires
romandes. Lausane.523p.

J. Andriamampianina, A. Charles, L. Cornaert, B. Maubé, C. Willaume 2018, Caractérisation


de la macrofaune du sol par la méthode TSBF.

Jean Michel GOBAT, Michel ARAGNO, Willy MATTHEY, Le sol vivant : Bases de
pédologie-Biologie des sols, 3ͤ édition revue et augmenté, Presse polytechniques et
universitaires romandes, 2010.

Raoul CALVET, Sol : Propriétés et Fonctions, Tom 1 : Construction, Struction, Phénomènes


aux interfaces, France Agricole, 2003.

WALLWORK J. A., 1970. Ecology of soil animals. Mc Graw-Hill, London, UK. 513p

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