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Obligations - Actualisation 2017 Livres III Régime de Lobligation Et IV Preuve
Obligations - Actualisation 2017 Livres III Régime de Lobligation Et IV Preuve
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Garance Cattalano-Cloarec
Section 2 : L’effet du terme ....................................................................................................... 22
Chapitre 2 : La condition ............................................................................................................... 23
Section 1. Le jeu de la condition ............................................................................................... 23
Section 2. L’encadrement des conditions .................................................................................. 29
Titre 2 : Les modalités relatives aux sujets de l’obligation ............................................................... 30
Chapitre 1 : Le principe de division de l’obligation ...................................................................... 30
Chapitre 2 : Les exceptions au principe de division de l’obligation.............................................. 30
Section 1 : L’obligation solidaire .............................................................................................. 30
Section 2 : L’obligation in solidum ........................................................................................... 32
Titre 3 : Les modalités relatives à l’objet de l’obligation .................................................................. 32
Chapitre 1 : Les obligations indivisibles ....................................................................................... 32
Chapitre 2 : Les obligations à objet complexe .............................................................................. 32
Section 1 : Obligations conjonctives ......................................................................................... 32
Section 2 : Obligations disjonctives .......................................................................................... 32
Partie IV : Les opérations sur obligations ............................................................................................. 34
Titre I : La transformation de l’obligation : la novation .................................................................... 34
Section 1. Les conditions de la novation ................................................................................... 34
Section 2. Les effets de la novation ........................................................................................... 34
Titre II : La transmission de l’obligation........................................................................................... 34
Chapitre 1 : La cession de créance ................................................................................................ 34
Section 1 : Conditions de la cession de créance ........................................................................ 34
Section 2 : Effets de la cession de créance ................................................................................ 36
Chapitre 2 : La subrogation ........................................................................................................... 39
Section 1 : Les conditions de la subrogation ............................................................................. 39
Section 2 : Les effets de la subrogation ..................................................................................... 40
Chapitre 3 : La cession de dette ..................................................................................................... 42
Titre III : L’adjonction d’obligations : la délégation ......................................................................... 42
Section 1 : Notion ...................................................................................................................... 42
Section 2 : Effets ....................................................................................................................... 43
Livre IV : La preuve des obligations ..................................................................................................... 44
Section 1 : Les règles relatives à l’objet et la charge de la preuve ............................................ 45
Section 2. Comment prouver : les moyens de preuve ............................................................... 47
Sous-section 1 : la diversité des modes de preuve..................................................................... 47
Sous-section 2 : L’admissibilité des modes de preuve .............................................................. 50
Table des matières ............................................................................................................................. 58
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LIVRE III : LE RÉGIME DE
L’OBLIGATION
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PARTIE I : L’EXTINCTION DE
L’OBLIGATION
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Le paiement peut aussi être fait par autrui ou à autrui. Le paiement de la dette d’autrui est parfaitement
valable et éteint en principe l’obligation.
Mais il faudra distinguer le paiement inconscient de la dette d’autrui (qui ouvre au solvens des recours
fondés sur le paiement de l’indu) et le paiement conscient de la dette d’autrui (qui peut dans certains
cas ouvrir au solvens des recours fondés entre autres sur la subrogation).
Néanmoins, la Cour de cassation a récemment eu l’occasion de se pencher sur l’ancienne procédure des
offres réelles et consignation.
« Qu'en statuant ainsi, alors que les actes authentiques faisaient foi de l'heure à laquelle
l'huissier de justice s'était présenté à la CDC ainsi que de la personne à l'ordre de
laquelle les chèques consignés étaient libellés, dès lors que ces faits, argués de faux,
avaient été personnellement constatés par l'officier public, de sorte que l'exactitude des
mentions des procès-verbaux litigieux les relatant devait s'apprécier en considération
de leur réalité et non de leur incidence sur la validité de la procédure d'offres de
paiement et de consignation en cause, la cour d'appel a violé les textes susvisés. »
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CHAPITRE 2 : LES RÈGLES PROPRES AUX OBLIGATIONS DES
SOMMES D’ARGENT
La cour de cassation décide « qu'est nulle une clause d'indexation qui exclut la
réciprocité de la variation et stipule que le loyer ne peut être révisé qu'à la hausse ;
qu'ayant relevé, par motifs adoptés, que la clause excluait, en cas de baisse de l'indice,
l'ajustement du loyer prévu pour chaque période annuelle en fonction de la variation
de l'indice publié dans le même temps, la cour d'appel, qui a exactement retenu que le
propre d'une clause d'échelle mobile était de faire varier à la hausse et à la baisse et
que la clause figurait au bail, écartait toute réciprocité de variation, faussait le jeu
normal de l'indexation, a, par ces seuls motifs légalement justifié sa décision ».
C'est donc, selon la Cour de cassation, la finalité même de la clause d’indexation qui
justifie qu'elle ne puisse opérer dans un seul sens ; parce qu'elle tend à maintenir dans
les contrats successifs la stricte valeur libératoire de l'unité monétaire, elle doit donc
s'appliquer à la hausse comme à la baisse. La nullité de la clause d’indexation n’emporte
la nullité de l’acte entier que si elle a un caractère essentiel de l'exclusion d'un
ajustement à la baisse du loyer à la soumission du loyer à l'indexation, selon
l’appréciation souveraine des juges du fond.
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§2. LA DETTE DE VALEUR
CHAPITRE 1 : LA COMPENSATION
Il s’agit en vérité d’un paiement simplifié : tu me dois de l’argent, je te dois de l’argent, évitons de faire
circuler l’argent.
On opère une soustraction des deux obligations qui s’éteignent à concurrence de leur montant
respectif, le solde éventuel restant dû par celui qui avait la plus faible créance.
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Réciprocité
Cass. 1 ère 25 novembre 2015, n° 14-14003
Une femme est condamnée par un tribunal pénal à l’égard des associés de son mari. Son
mari a lui-même une créance à l’encontre de ses anciens associés au titre de la valeur de
ses parts dans la société dont il avait été exclu. La femme demande compensation entre
sa dette et la créance qu’a son mari sur ses propres créanciers. Elle estime en effet
qu’étant soumise au régime de la communauté universelle avec son époux, les créances
de l’un devraient pouvoir éteindre les dettes de l’autre à l’égard d’un tiers puisque les
biens communs répondent des dettes de chacun des époux. Le régime de la communauté
universelle rend en effet commun tous les biens. Les créanciers de chacun des époux
sont donc fondés à les saisir. L’épouse en déduisait que son époux, affecté
éventuellement dans son patrimoine par la dette de l’épouse, devenait, par ce
truchement, lui-aussi débiteur de la dette de l’épouse.
La Cour de cassation approuve les juges du fond d'avoir considéré que, bien que le
patrimoine de l'époux puisse être affecté par la condamnation de sa femme en l'état de
son régime matrimonial, il n'en restait pas moins qu'elle était seule obligée à paiement
de sorte que la créance du mari ne pouvait venir en compensation de la somme pour
laquelle il n'existait pas de titre de paiement à son encontre.
Mais attendu que, selon l'article 1289 du code civil, la compensation ne s'opère qu'entre
deux personnes qui se trouvent débitrices l'une envers l'autre ; qu'ayant relevé que les
consorts Z...-A...avaient un titre de condamnation contre Mme X..., seule obligée à
paiement, la cour d'appel a retenu à bon droit que la circonstance que le patrimoine de
M. X... puisse être affecté par cette condamnation, en l'état de son régime matrimonial,
ne suffisait pas à la délivrance d'un titre de paiement contre lui ; qu'elle en a exactement
déduit qu'aucune compensation de cette créance avec celle résultant de la demande de
condamnation en paiement de la valeur de ses parts sociales formée par M. X... ne
pouvait être prononcée ; que le moyen n'est pas fondé ;
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de quelques semaines le commandement de payer, même si l’exécution provisoire de ce
jugement avait ensuite été arrêtée après le commandement de payer délivré par la
banque. La Cour de cassation approuve le juge d'appel qui avait admis la compensation
et annulé en conséquence le commandement délivré :
Selon la haute juridiction, la procédure de saisie immobilière était donc devenue sans
objet : la créance dont la banque poursuivait le recouvrement avait été payée par
compensation avec la créance détenue par les emprunteurs dès la notification du
jugement assorti de l’exécution provisoire, soit le 7 mai 2014. Et la décision postérieure
d’arrêt de l’exécution provisoire ne pouvait remettre en cause la compensation légale,
ainsi définitivement opérée. La solution aurait été la même si le nouvel article 1347 du
Code civil avait été applicable, puisque ce texte prévoit lui-aussi un effet de la
compensation à la date de réunion de toutes les conditions de la compensation.
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Cass. com. 13 mars 2012, n° 10-28635
Il résulte de la combinaison des articles 1234, 1294, alinéa 2, et 2288 du Code civil que
la compensation opérée entre une créance de dommages-intérêts, résultant du
comportement fautif du créancier à l'égard de la caution, et celle due par cette dernière,
au titre de sa garantie envers ce même créancier, n'éteint pas la dette principale
garantie mais, à due concurrence, l'obligation de la caution.
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Liepvre, des frais financiers relatifs au paiement échelonné du prix des actions cédées,
n'étaient pas de nature à caractériser l'intention des trois parties de faire de leurs
différentes conventions un ensemble contractuel indivisible et leur volonté de voir leurs
créances et dettes réciproques respectives pouvoir faire l'objet d'une compensation
conventionnelle globale, la cour d'appel n'a pas donné de base légale à sa décision. La
compensation conventionnelle qui pourrait naître d’un ensemble contractuel indivisible
semble donc pouvoir faire échec à la condition de réciprocité.
CHAPITRE 3 : LA CONFUSION
CHAPITRE 1 : LA PRESCRIPTION
Loi n° 2008-561 du 17 juin 2008 portant réforme de la prescription en matière
civile
Distinction de la prescription et de la forclusion
Cass. com. 26 janvier 2016, n° 14-23285 **
Une personne s’était portée caution pour garantir l’exécution d’un prêt. Une clause du
cautionnement prévoyait que « la caution est engagée pour la durée du prêt majorée de
2 ans. Ce délai supplémentaire étant prévu pour permettre à la banque d’actionner, s’il
y a lieu, la caution au titre de son obligation de règlement ». La Cour de cassation
censure la Cour d’appel qui aurait dû y voir un délai de forclusion et non de prescription.
Ce délai est insusceptible d’interruption de sorte que la banque était forclose.
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Néanmoins, cette disposition ne s’applique pas à la forclusion qui sont, du reste, en principe
insusceptible de suspension. Mais la Cour de cassation, dans un important arrêt, a décidé que le délai de
forclusion pouvait être suspendu en application de l’adage contra non valentem.
Attendu que, pour déclarer irrecevable le recours formé par Mme Z..., l'arrêt retient
notamment que, certes, pour être valide, la transaction concernant un mineur doit être
homologuée par le juge des tutelles ; que, de plus, aux termes de l'article 2235 du code
civil, issu de la loi du 17 juin 2008, la prescription ne court pas ou est suspendue contre
les mineurs non émancipés ; que, néanmoins, le délai de deux mois pour saisir la cour
d'appel d'un recours contre l'offre d'indemnisation du FIVA n'est pas un délai de
prescription, mais un délai préfix non soumis aux dispositions relatives à la
prescription et ne pouvant pas être suspendu pendant la minorité ni pendant la durée
de la procédure devant le juge des tutelles ; que la notification de l'offre du FIVA
mentionnait d'ailleurs que la procédure d'approbation de l'offre par le juge des tutelles
n'avait pas pour effet de suspendre le délai de recours contentieux devant la cour
d'appel ; qu'il appartenait ainsi à la mère de saisir la cour d'appel dans le délai de deux
mois sans attendre la réponse du juge des tutelles et la désignation d'un administrateur
ad hoc ; que le recours de Mme Z... n'a pas été formé dans le délai prévu par l'article
25 du décret du 23 octobre 2001 ; Qu'en statuant ainsi, la cour d'appel a violé les textes
et la règle susvisés.
Point de départ
La jurisprudence applique, avant l’heure, la règle posée au nouvel article 2226 c. civ.
La prescription court à compter de l’exigibilité de la créance. Si la dette est payable par termes
successifs, il y a autant de point de départ de la prescription que d’échéances.
Des banques avaient prêtés des fonds à des particuliers. Elles avaient attendu quelques
mensualités impayées pour prononcer la déchéance du terme. Les emprunteurs
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invoquaient la prescription des actions introduites plus de deux ans après la première
échéance impayée (= prescription biennale du droit de la consommation). L’argument
n’est accueilli que pour celles relatives aux échéances non réglées. Pour l’action tenant
à la part de capital restant dû, le délai court au jour de la déchéance du terme.
Sauf si l’avenant porte sur la cause de nullité, la conclusion d’un avenant ne reporte pas le point de
départ de la prescription relative à une cause de nullité du contrat.
Attendu, selon l'arrêt attaqué, que par acte notarié du 12 février 1988, la caisse
régionale de Crédit agricole mutuel de Toulouse et du Midi toulousain (la banque) a
accordé à MM. X...et Y..., médecins, un prêt remboursable en cent vingt mensualités à
compter du 5 mars 1988 ; que ces fonds ont été débloqués par la banque ; que la somme
prêtée n'ayant pas été remboursée, la banque a entrepris les 13 mai et 15 juillet 2005
des mesures d'exécution sur les biens de M. X...; que ce dernier a saisi le juge de
l'exécution pour faire juger que la créance de la banque était prescrite et obtenir
l'annulation des mesures d'exécution ;
Attendu que, pour dire que la créance résultant du titre exécutoire n'était pas prescrite,
l'arrêt retient que la poursuite de l'exécution d'un acte notarié est régie par la
prescription de droit commun de trente ans ;
Qu'en statuant ainsi, alors que la durée de la prescription est déterminée par la nature
de la créance et que la circonstance que celle-ci soit constatée par un acte authentique
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revêtu de la formule exécutoire n'a pas pour effet de modifier cette durée, la cour
d'appel a violé les textes susvisés.
Interruption de la prescription
Cass. 2 e civ. 9 janvier 2014, n° 12-28272, P+B *
Les juges du fond ont pu souverainement retenir « qu’en sollicitant le plan
conventionnel de redressement par lequel sa dette avait été aménagée, [la débitrice]
avait reconnu la créance de la banque, de sorte que le délai de prescription avait été
interrompu en application de l’article 2240 du Code civil. »
Il est important de bien se souvenir que la simple mise en demeure n’interrompt pas la prescription.
Il faut une vraie action en justice à cette fin. Préciser ce qu’est la mise en demeure et renvoyer à l’article
1344 C. civ. qui définit désormais la mise en demeure.
Article 1344 : « Le débiteur est mis en demeure de payer soit par une sommation ou un acte
portant interpellation suffisante, soit, si le contrat le prévoit, par la seule exigibilité de
l’obligation ». = concrètement, acte par lequel le créancier demande au débiteur de payer, soit
par exploit d’huissier, soit par simple lettre qui pour des raisons probatoires prendra bien souvent
la forme d’une LRAR.
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Cass. 2 e civ. 19 mai 2016, n° 15-19792 ***
Mais attendu qu'aux termes de l'article 2239, alinéa 1, du code civil, la prescription est
suspendue lorsque le juge fait droit à une demande de mesure d'instruction présentée
avant tout procès ; que, selon l'alinéa 2 de ce texte, le délai de prescription recommence
à courir, pour une durée qui ne peut être inférieure à six mois, à compter du jour où la
mesure a été exécutée ; que les articles L. 114-1, L. 114-2 et L. 114-3 du code des
assurances ne font pas obstacle à l'application de l'article 2239 du code civil ; qu'il
s'ensuit que la suspension de la prescription prévue par l'article 2239 du code civil est
applicable aux actions dérivant d'un contrat d'assurance ;
Que la cour d'appel ayant constaté qu'une expertise judiciaire avait été ordonnée par
une ordonnance du juge des référés du 4 novembre 2009 et que la mesure d'instruction
était toujours en cours, en a déduit à bon droit que la mesure d'instruction ordonnée
avait suspendu la prescription de l'action, de sorte que l'exception de prescription
devait être rejetée.
On trouve désormais l’action oblique à l’article 1341-1 du C. civ. On parle d’action oblique car le
droit exercé n’est pas celui du créancier mais celui de son débiteur agissant contre un tiers. En d’autres
termes, l’action oblique permet une véritable ingérence dans les affaires de son débiteur.
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§1. LA CARENCE DU DÉBITEUR
Mais attendu qu'ayant relevé que l'action oblique en résiliation du bail commercial
avait, selon les assignations, pour fondement, d'une part, les violations réitérées du
règlement de copropriété concernant la transformation du lot 2 de la copropriété
horizontale, en parking, d'autre part, le trouble anormal de voisinage résultant de
l'entrée et du stationnement irrégulier des véhicules des clients de la salle de sport à
l'intérieur de la copropriété, dont la cessation était demandée sous astreinte, et que le
vendeur du fonds de commerce avait sciemment induit en erreur l'acquéreur sur un
élément déterminant de son consentement en lui laissant croire, par la formulation de
l'acte, que cette action portait uniquement sur l'utilisation d'un terrain qui n'était pas
inclus dans le périmètre de la cession du fonds de commerce, alors que l'action en
résiliation de bail pour trouble anormal de voisinage constitue un aléa important
concernant la pérennité du fonds, la cour d'appel a, par ces seuls motifs, légalement
justifié sa décision.
Là se trouve sans doute aujourd’hui l’utilité résiduelle de l’action oblique : exercer des
prérogatives contractuelles en lieu et place du débiteur.
[Mais attendu que la société] n'ayant pas été organisée par un pacte conforme à celui
d'une société en participation à durée déterminée, la société en cause était
nécessairement à durée indéterminée, la cour d'appel a exactement déduit de ces seuls
motifs que M. Y... était fondé à demander la dissolution de la société
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Garance Cattalano-Cloarec
On aurait pu ici s’interroger sur l’utilité de l’action oblique dans cette hypothèse. Les
créanciers d’un indivisaire disposent, en effet, du droit de provoquer le partage offert
par l’article 815-17 C. civ. Néanmoins ce droit est présenté comme un droit qu’ils
exercent « au nom du débiteur » : il est donc, lui-même, une application de l’action
oblique et non un droit propre du créancier. Or, l’article 1872-2 C. civ. interdit aux
associés d’une société en participation de demander le partage des biens indivis tant que
la société n’est pas dissoute. Cette dissolution, si la société est à durée indéterminée,
peut résulter d’une décision unilatérale de l’un des associés (la société en participation
fonctionne alors comme un CDI). L’action oblique permet ici au créancier de solliciter
la dissolution de la société, ce qui lui permet ensuite de provoquer le partage au nom de
la société.
L’action paulienne diffère de l’action oblique. À la différence de l’action oblique, le débiteur n’est
plus simplement négligent mais bel et bien malveillant.
- D’abord parce que le créancier agit en son nom personnel, alors que dans le cadre de l’action
oblique, le créancier agit à la place du débiteur. Il se prémunit ainsi contre la fraude organisée
par le débiteur.
- Ensuite l’action paulienne est bien plus intéressante pour le créancier puisqu’elle lui permet
de considérer que tous les actes passés en fraude de ses droits par le db lui sont inopposables.
Càd qu’il peut faire comme si ces actes n’existaient pas, et ce à ses seuls yeux. Elle a donc un
effet individuel qui la rend plus utile pour un créancier chirographaire que l’action oblique qui
a un effet collectif.
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SECTION 1 : LES CONDITIONS DE L’ACTION PAULIENNE
§3. LA FRAUDE
Quelques années après s'être porté caution des engagements de la société qu'il
dirigeait, un homme consent à son épouse - aujourd'hui décédée - et à leurs deux enfants
une donation-partage de ses droits sur un important bien immobilier. Estimant que cette
donation a été accordée en fraude de ses droits, le créancier bénéficiaire du
cautionnement assigne alors les donataires en inopposabilité de la donation-partage.
La Cour de cassation approuve les juges d’appel d’avoir fait droit à la demande du
créancier.
Selon la Cour, la créance n’a pas à être liquide au jour de l’acte litigieux : « il suffit,
pour l’exercice de l’action paulienne, que le créancier justifie d'une créance certaine
en son principe au moment de l'acte argué de fraude ». La liquidité n’est exigée qu’au
jour du paiement. Par ailleurs, le fait que la donation-partage soit consentie en
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contrepartie du paiement par l’épouse d’une dette fiscale ne suffisait pas à rendre l’acte
onéreux en raison du faible montant de la charge comparativement à la donation.
Quant aux effets, la Cour de cassation considère que l’action paulienne peut jouer bien
que le montant de la dette ne soit pas encore complètement déterminé dès lors qu’il est
acquis, par le biais d’une reconnaissance de dette, qu’elle dépasse très largement le
plafond qui peut être exigé de la caution. L’action paulienne peut donc être exercée
pour un paiement à hauteur de ce plafond.
CHAPITRE 3 : L’ASTREINTE
L’astreinte est une mesure judiciaire. Dès lors, doit être requalifiée en clause pénale la clause prévoyant
une astreinte conventionnelle :
Qu'en statuant ainsi, alors que la clause litigieuse s'analysait en une clause pénale qu'il
lui appartenait de qualifier et d'apprécier, la cour d'appel, investie des pouvoirs du juge
de l'exécution, a violé les textes susvisés, par fausse application le deuxième et, par
refus d'application le troisième ;
CHAPITRE 1 : LE TERME
Articles 1305 et s. du C. civ.
Le terme est un évènement futur et certain dont dépend l’exigibilité de l’obligation. On l’oppose en cela
à la condition. Pourtant la distinction entre terme et condition n’est pas toujours aisée.
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Attendu, selon l'arrêt attaqué (Paris, 11 septembre 2014), que, le 5 décembre 2007, la
société Cegim a vendu à la société Promotion financière immobilière (Profimob) un
bien immobilier par un acte notarié dont une clause prévoyait que le solde du prix de
vente était payable à terme, après production par le vendeur d'une convention
garantissant l'exploitation d'un golf et au fur et à mesure de la présentation des factures
de travaux de réalisation du golf dont l'achèvement était fixé au plus tard au 31
décembre 2009 ; que, la société Cegim ayant fait procéder à diverses saisies faute de
paiement de cette somme, la société Profimob a saisi le juge de l'exécution pour en
obtenir la mainlevée et la nullité ;
Mais attendu qu'ayant constaté qu'une clause de l'acte de vente, figurant dans le
paragraphe « paiement du prix », prévoyait qu'une partie de celui-ci était payable à
terme, relevé, par une interprétation souveraine, exclusive de dénaturation, que
l'ambiguïté des termes de cette clause rendait nécessaire, que l'obligation de paiement
était née lors de la conclusion de la vente et que les modalités de paiement du solde
étaient liées à la réalisation d'événements futurs certains dont seule la date demeurait
incertaine et retenu que la société Cegim, qui produisait deux factures de travaux et un
bail commercial pour l'exploitation du golf, justifiait d'un titre exécutoire portant
obligation à paiement d'une créance certaine, liquide et exigible, la cour d'appel a pu
en déduire, abstraction faite d'un motif surabondant, que cette société était fondée à
pratiquer des mesures d'exécution ;
Comment interpréter cette solution ? va-t-on vers une résurrection du terme subjectif
(au fur et à mesure de l’avancement des travaux) ? ou alors idée que le terme a pour
fonction d’affecter l’exigibilité et non l’existence de l’obligation. Le critère dès lors
serait fonctionnel et non plus notionnel ?
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§2. L’EFFET DU TERME À SON ÉCHÉANCE
CHAPITRE 2 : LA CONDITION
Art. 1304 et s. c. civ.
A. LA CONDITION PENDANTE
Tant que la condition est pendante, il est possible d’y renoncer.
La renonciation à la condition
Celui qui a intérêt à se prévaloir d’une condition qui ne s’est pas réalisée peut y renoncer.
B. LA DÉFAILLANCE DE LA CONDITION
1) LA DÉFAILLANCE SPONTANÉE
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Art. 1304-6 C. civ. : En cas de défaillance de la condition suspensive, l’obligation est réputée n’avoir
jamais existé.
Attendu, selon l'arrêt attaqué (Dijon, 26 janvier 2012), que par une promesse
synallagmatique du 18 août 2010, la société Number One a vendu à la société BMB un
terrain et des bâtiments, sous plusieurs conditions suspensives dont l'obtention par
l'acquéreur d'un prêt avant le 30 novembre 2010, l'acte devant être réitéré par acte
authentique au plus tard le 31 décembre 2010 ; que la société BMB a sollicité la
prolongation du délai de réalisation des conditions suspensives par courrier du 28
novembre 2010, auquel la société Number One n'a pas répondu puis, par lettre du 28
mars 2011 la société BMB a fait savoir qu'elle avait obtenu le financement nécessaire
et sollicité la fixation d'une date pour la signature de l'acte authentique ; que la société
Number One ayant répondu que la promesse était caduque, la société BMB l'a assignée
en exécution forcée de la vente ;
Attendu que pour dire que la promesse de vente du 18 août 2010 n'était pas caduque
l'arrêt retient qu'il ressort explicitement des termes du "compromis que la condition
suspensive d'obtention de prêts était prévue dans l'intérêt de l'acquéreur, qu'il n'était
pas prévu de sanction ou de caducité du « compromis » au cas d'irrespect du terme fixé
pour la régularisation de la vente par acte authentique au 31 décembre 2010, qu'il en
résulte que la société BMB était en droit de poursuivre la signature de l'acte authentique
dès lors que la société Number One ne l'avait pas auparavant mise en demeure de
s'exécuter et n'avait pas agi en résolution de la convention ;
Qu'en statuant ainsi, alors qu'un délai était prévu pour la réalisation de la condition
suspensive et qu'à la date prévue pour la régularisation de la vente par acte
authentique, cette condition n'était pas accomplie, la cour d'appel, qui n'a pas constaté
que le vendeur avait accepté un report du délai de signature, a violé le texte susvisé.
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Cass. 3 e civ. 30 juin 2015, n° 14-16929, inédit
Caducité du contrat dont la condition suspensive ne s’est pas réalisée et ce même s’il
existait une clause résolutoire dès lors que celle-ci n’avait pas été invoquée avant la
défaillance de la condition suspensive. Ici la clause était stipulée dans l’intérêt de
l’acquéreur qui est celui qui se prévaut de la caducité :
Attendu qu'ayant relevé que la SCI ne s'était pas prévalue de la clause résolutoire dès
l'expiration du délai de versement du solde du dépôt de garantie, que la promesse de
vente était toujours en vigueur à la date à laquelle l'acquéreur s'était prévalu utilement
de la défaillance de la condition suspensive et qu'il y avait eu absence de toute
manifestation de volonté du vendeur de mettre en oeuvre la clause résolutoire avant
cette défaillance, la cour d'appel, abstraction faite d'un motif erroné mais surabondant
selon lequel le vendeur aurait renoncé à se prévaloir de la clause résolutoire, en a
déduit à bon droit que la défaillance de la condition suspensive avait entraîné
l'anéantissement du contrat et que la SCI ne pouvait plus, dès lors, se prévaloir de la
clause résolutoire.
Qu'en statuant ainsi, alors que, lorsqu'une condition suspensive est stipulée dans
l'intérêt exclusif de l'une des parties, seule celle-ci peut se prévaloir des conséquences
juridiques de la défaillance de cette condition, la cour d'appel, qui avait constaté que
l'offre de prêt avait été adressée le 31 octobre 2005 aux acquéreurs qui avaient sommé
leurs vendeurs de régulariser l'acte authentique le 2 février 2006, a violé les textes
susvisés.
La solution ici retenue est très classique. Il est néanmoins douteux que cette solution se
maintienne sous l’empire des textes nouveaux. L’article 1304-4 du Code civil prévoit
en effet qu’« une partie est libre de renoncer à la condition stipulée dans son intérêt
exclusif, tant que celle-ci n'est pas accomplie ». Le législateur a ainsi entendu
condamner la renonciation à la défaillance de la condition suspensive.
25
Garance Cattalano-Cloarec
devra intervenir la réitération en la forme authentique. À cette date, les conditions
suspensives prévues dans l'avant-contrat ne sont pas réalisées et les parties laissent
l'avant-contrat en l'état. Quelques mois plus tard, les acquéreurs obtiennent finalement
leur permis de construire et leur financement. Ils convoquent alors la venderesse chez
le notaire afin de régulariser la vente. Cette dernière refuse de signer l'acte authentique.
Les acquéreurs l'assignent donc en vente forcée et en paiement de la clause pénale.
La cour d'appel accueille ces prétentions au motif que la venderesse n'avait pas rempli
les formalités nécessaires à la constatation de la caducité de la promesse. En réponse, la
venderesse forme un pourvoi au sein duquel elle soutient que lorsque les conditions
suspensives ne sont pas accomplies à l'issue du délai contractuellement prévu pour
régulariser la vente, la promesse synallagmatique est frappée de facto de caducité.
L’idée est donc que si les parties ont encadré la réalisation des conditions suspensives d’un délai et prévu
à une certaine date la réitération de la vente par acte authentique :
- la PSV est en théorie caduque à l’expiration du délai fixé pour la réalisation des conditions.
Toutefois, seule la partie dans l’intérêt duquel la condition a été stipulée peut se prévaloir des
conséquences juridiques de la défaillance de cette condition.
- Au-delà de ce délai, si les conditions n’ont pas été réunies avant la réitération par acte
authentique de la PSV, la promesse est définitivement caduque, et ce sans avoir à accomplir
de formalités particulières pour constater cette caducité. La réitération par acte authentique est
donc le terme définitif de l’accomplissement des conditions suspensives enfermées dans un
délai.
En revanche, si aucun délai n’est prévu pour l’accomplissement des conditions, la date de réitération
en la forme authentique ne constitue pas un terme implicite susceptible d’entraîner la défaillance des
conditions qui ne se seraient pas réalisées avant (Civ. 3e, 21 nov. 2012, n° 11-23382). Il s’agit
simplement de la date à partir de laquelle l’une des parties pourra imposer à l’autre la réitération forcée
de la vente.
26
Garance Cattalano-Cloarec
constitutive du point de départ à partir duquel l'une des parties pourrait obliger l'autre
à s'exécuter, la cour d'appel, en l'absence d'une date fixée pour la réalisation des
conditions suspensives, a retenu à bon droit que la vente intervenue le 29 octobre 2001
était parfaite dès la réalisation de ces conditions ;
27
Garance Cattalano-Cloarec
Cass. 3e civ. 20 nov. 2013, n° 12-29021
Vu l'article 1178 du code civil ;
Attendu que pour débouter M. X... de sa demande au titre de la clause pénale, l'arrêt
retient qu'il est reproché à Mme Y... d'avoir demandé à la BNP un prêt à un taux
inférieur au taux prévu à la promesse de vente, qu'il est vrai qu'elle a demandé une
simulation sur la base d'un taux de 4, 20 % dont il n'est pas démontré cependant qu'il
soit fantaisiste, que le seul fait de demander un taux légèrement inférieur au taux prévu
par la promesse ne constitue pas une faute justifiant la mise en jeu de la clause pénale
et qu'il n'y a pas là une " instrumentalisation " de la condition suspensive ainsi que le
prétend M. X... ;
Qu'en statuant ainsi, tout en constatant, d'une part, que Mme Y... avait sollicité de la
banque BNP Paribas un prêt à un taux ne correspondant pas aux caractéristiques de la
promesse, d'autre part, qu'elle se contentait de produire une lettre de Cetelem indiquant
que son dossier avait été détruit, la cour d'appel, qui n'a pas tiré les conséquences
légales de ses constatations, a violé le texte susvisé ;
Selon l’art. 1344 C. civ. « Le débiteur est mis en demeure de payer soit par une sommation ou un acte
portant interpellation suffisante » Or la Cour de cassation se montre sévère sur la caractérisation de la
mise en demeure, réalisant cette interpellation suffisante du débiteur.
Attendu que, pour constater l'acquisition de la clause résolutoire, l'arrêt retient que,
par la sommation de payer délivrée à sa débitrice, le créancier d'aliments a fait valoir
son état de besoin, que Mme Y... n'en a pas réglé les causes, ni offert d'exécuter en
nature son obligation et qu'elle n'a pas fourni d'éléments en caractérisant l'exécution ;
Qu'en statuant ainsi, alors qu'une sommation de payer n'équivaut pas à une mise en
demeure d'exécuter une obligation stipulée en nature, la cour d'appel a violé les textes
susvisés.
La solution est sévère pour le créancier d’aliment. Mais elle s’explique par le fait que la
dette du débiteur n’est pas ici une obligation de somme d’argent mais une obligation en
nature. La mise en demeure doit donc lui demander d’exécuter son obligation en nature.
28
Garance Cattalano-Cloarec
SECTION 2. L’ENCADREMENT DES CONDITIONS
A. LE CARACTÈRE ACCESSOIRE DE LA CONDITION
Cass. 3 e civ. 22 oct. 2015, n° 14-20096 **
La clause qui prévoit une condition portant sur un élément essentiel à la formation du
contrat doit être réputée non écrite.
Une cession de bail avait été conlue sous la condition suspensive qu’un nouveau bail
soit conclu entre le cessionnaire et la bailleur.
Attendu, selon l'arrêt attaqué (Nîmes, 24 avril 2014), que la société Enlux, titulaire d'un
bail commercial portant sur des locaux appartenant à la SCI Capucine I, s'est engagée
à le céder à la société Banque Chaix, sous diverses conditions suspensives dont la
signature d'un nouveau bail commercial, devant être réalisées le 15 septembre 2012 ;
que des pourparlers entre la société propriétaire et la société Banque Chaix se sont
prolongés au-delà de cette date ; qu'invitée à signer l'acte de cession le 15 janvier 2013,
la Banque Chaix ne s'est pas présentée en invoquant la caducité du compromis ; que la
société Enlux l'a assignée aux fins de voir déclarer la vente parfaite et de la voir
condamnée au paiement de diverses sommes ;
Attendu que, pour rejeter les demandes de la société Enlux, l'arrêt retient que le juge
n'a pas le droit de modifier la loi des parties en appréciant la cohérence des contrats et
en procédant à leur réfaction par des considérations propres et qu'il n'y a pas lieu de
déclarer non écrite la clause subordonnant la cession de bail à la signature d'un
nouveau bail ;
Qu'en statuant ainsi, alors que la clause qui prévoit une condition portant sur un
élément essentiel à la formation du contrat doit être réputée non écrite, la cour d'appel
a violé le texte susvisé ;
On saluera l’originalité de la sanction car une telle clause devrait emporter la nullité de
l’obligation et non le caractère non écrit de la condition.
Attendu que pour rejeter la demande d'annulation de l'acte de cession fondée sur le
caractère potestatif de la clause subordonnant le paiement du complément de prix à la
délivrance d'un brevet européen, l'arrêt retient que celle-ci ne dépend pas de la société
R'santé qui, dans son intérêt et celui de M. X... a déposé les demandes de brevet français,
européen et international dans des délais normaux ;
29
Garance Cattalano-Cloarec
Attendu qu'en se déterminant ainsi sans rechercher si, selon les stipulations
contractuelles, il ne dépendait pas de la seule volonté de la société R'santé de maintenir
ou de retirer la demande de brevet européen, la cour d'appel a privé sa décision de base
légale ;
Solidarité conventionnelle
Cass. 3e civ. 30 octobre 2013, n° 12-21034
Vu les articles 1202 et 1222 du code civil ;
Attendu que, selon le premier de ces textes, la solidarité ne se présume point et doit être
expressément stipulée ; que, selon le second, chacun de ceux qui ont contracté
conjointement une dette indivisible en est tenu pour le total, encore que l'obligation n'ait
pas été contractée solidairement ;
Attendu, selon l'arrêt attaqué (Bordeaux, 22 mars 2012), que la SCI du 12 cours Xavier
Arnozan (la SCI) a donné à bail des locaux à usage professionnel à MM. X... et Y...,
avocats, le contrat mentionnant le « Cabinet Yves X... et Pierre Y... » en qualité de
locataire ; que M. Z..., ayant remplacé M. Y... avec l'accord de la SCI, a quitté les lieux
courant 2005 sans donner congé ; que M. X... a donné congé et a restitué les lieux le 9
juillet 2007 ; que la SCI a assigné celui-ci en paiement d'un solde de loyers échus de
2005 à 2007 ;
Attendu que pour accueillir cette demande, l'arrêt retient qu'une dette de loyer est
indivisible entre des colocataires, dans la mesure où elle est la contrepartie du droit de
30
Garance Cattalano-Cloarec
jouissance des biens donnés à bail, droit qui est lui-même indivisible, qu'il s'ensuit que
la SCI est fondée à agir contre M. X... seul en paiement de la totalité des loyers
impayés ;
Qu'en statuant ainsi alors que le bail ne stipulait pas la solidarité des preneurs et que
la dette de loyer n'est pas par elle-même indivisible, la cour d'appel a violé les textes
susvisés ;
Qu'en statuant ainsi, alors que tous les copreneurs solidaires sont tenus au paiement
des loyers et des charges jusqu'à l'extinction du bail, quelle que soit leur situation
personnelle, et que la stipulation de solidarité, qui n'est pas illimitée dans le temps, ne
crée pas au détriment du preneur un déséquilibre significatif entre les droits et
obligations respectifs des parties au contrat, la cour d'appel a violé le texte susvisé ;
[…] Qu'en statuant ainsi, alors qu'en l'absence de stipulation expresse visant les
indemnités d'occupation, la solidarité ne pouvait s'appliquer qu'aux loyers et charges
impayés à la date de résiliation du bail, la cour d'appel a violé le texte susvisé.
31
Garance Cattalano-Cloarec
« Vu l’article 455 du Code de procédure civile. […] Qu'en statuant ainsi, alors que le
décès de l'un des codébiteurs solidaires qui laisse plusieurs héritiers n'efface pas le
caractère solidaire de la dette au regard des débiteurs originaires, la cour d'appel, qui
n'a pas répondu aux conclusions de la société Hong Hoa qui soutenait que, le bail ayant
été consenti solidairement aux époux X..., le refus de renouvellement délivré à Mme X...
était opposable aux héritiers de M. X..., n'a pas satisfait aux exigences du texte susvisé »
Par ces motifs, casse et annule, mais seulement en ce qu'il met hors de cause M. Jean-
Baptiste E. et rejette la demande de Mme Z. tendant à le voir déclarer solidairement
responsable de la dette locative.
32
Garance Cattalano-Cloarec
§1. OBLIGATIONS ALTERNATIVES
33
Garance Cattalano-Cloarec
PARTIE IV : LES OPÉRATIONS SUR
OBLIGATIONS
La réforme du droit des contrats a supprimé l’exigence du respect des formalités de 1690 C. civ.
pour l’opposabilité de la cession. Celle-ci devient opposable :
34
Garance Cattalano-Cloarec
L’art. 1690 c. civ. organisait l’information du débiteur cédé :
Le cessionnaire n'est saisi à l'égard des tiers que par la signification du transport faite au débiteur.
Néanmoins, le cessionnaire peut être également saisi par l'acceptation du transport faite par le débiteur
dans un acte authentique.
Curieusement, la Cour de cassation impose le respect du formalisme de l’article 1690 du C. civ. en cas
de cession de contrat, même si le cocontractant a autorisé la cession dans le contrat initial (v. supra,
Livre I – Actes juridiques, La cession de contrat).
Plus étrangement encore, la « substitution de contractant » (sorte de cession de contrat prévue dès
l’origine) échappe, quant à elle, aux exigences de l’article 1690 C. civ.
Jusque récemment, le respect des formalités de 1690 était une condition d’opposabilité de la cession de
créance aux tiers (contra, réforme).
« Attendu que la société Piano fait grief à l'arrêt de rejeter ses demandes à l'encontre
de la chambre des notaires, alors, selon le moyen, que l'avis à tiers détenteur ne peut
avoir pour effet que d'obtenir le versement, par le détenteur de fonds devant revenir aux
redevables d'impôts, des fonds qu'ils détiennent à concurrence des impositions dues par
ces redevables ; le cessionnaire d'une créance est saisi à l'égard des tiers par la
signification du transport faite au débiteur ; que l'arrêt attaqué retient que la cession à
la société Piano de la créance correspondant au prix de vente des parts sociales avait
été signifiée le 17 septembre 2004 à M. Y..., débitrice cédée, ce dont il résulte que le
transfert de propriété de cette créance était opposable dès cette date aux tiers, y compris
la chambre des notaires ; que par suite la chambre des notaires ne pouvait valablement
se dessaisir au profit du Trésor public de fonds qui ne devaient pas revenir à M. X...,
redevable des impôts au titre desquels l'avis à tiers détenteur lui a été signifié le 25
mars 2005 ; qu'en jugeant le contraire, pour exclure toute responsabilité de la chambre
35
Garance Cattalano-Cloarec
des notaires, la cour d'appel a violé les articles 262 et 263 du livre des procédures
fiscales et l'article 1690 du code civil. Mais attendu qu'il résulte de l'article 1690 du
code civil que ne sont des tiers, au sens de ce texte, que ceux qui, n'ayant pas été
parties à l'acte de cession, ont intérêt à ce que le cédant soit encore créancier ; que tel
n'est pas le cas de la chambre des notaires, simple dépositaire des fonds ; qu'il s'ensuit
que le moyen est inopérant ; […]
Attendu qu'il résulte du dernier de ces textes que la cession de créance ne transfère
au cessionnaire que les droits et actions appartenant au cédant et attachés à la
créance cédée ; qu'il s'ensuit que le cessionnaire d'une créance ne peut être tenu
d'une dette née d'un manquement du cédant, antérieur à la cession, sauf connexité
avec la créance cédée ; que tel n'est pas le cas d'une créance de dommages-intérêts
fondée sur une faute commise par le cédant à l'encontre de la caution garantissant le
paiement de la créance cédée ;
Attendu que pour condamner la société, venant aux droits de la banque, à payer aux
cautions une indemnité de 85 000 euros, et ordonner la compensation de cette créance
avec celle dont elle était détentrice envers elles, l'arrêt retient que la banque a manqué
à ses obligations contractuelles à l'égard des cautions, en débloquant les fonds sans
avoir fait inscrire à titre provisoire le nantissement sur le fonds de commerce et le droit
au bail et en négligeant de s'assurer que cette inscription avait été prise par le notaire,
son mandataire, dans un délai permettant d'assurer la sauvegarde de leurs intérêts, que
cette faute leur a causé préjudice et que les créances sont liquides et exigibles ;
Attendu qu'en statuant ainsi, la cour d'appel a violé les textes susvisés ;
36
Garance Cattalano-Cloarec
§2. DROITS DU DÉBITEUR CÉDÉ
A. OPPOSABILITÉ DES EXCEPTIONS
B. RETRAIT LITIGIEUX
Lorsque le droit cédé est litigieux, le débiteur bénéficie d’un droit de retrait destiné à éviter l’immoralité
de telles cessions.
Attendu qu'en se déterminant ainsi, alors que la cession en bloc de plusieurs créances
ne fait pas obstacle à l'exercice du droit de retrait litigieux à l'égard d'une créance
qui y est incluse si son prix est déterminable, la cour d'appel, qui n'a pas recherché si
la part correspondant à la créance litigieuse dans le prix de cession global était
déterminable, n'a pas donné de base légale à sa décision ;
Vu l'article 1699 du code civil ; […] Attendu qu'en statuant ainsi, alors que l'exercice
du droit de retrait litigieux n'est pas subordonné à l'existence d'une intention
spéculative des parties à la cession de créance, la cour d'appel, qui a ajouté à la loi une
condition qu'elle ne comporte pas, a violé le texte susvisé ; »
La Cour de cassation a rendu un arrêt à propos d’un retrait en matière de propriété litigieuse, dont la
portée doit être étendue à la cession de droits litigieux :
Attendu que les consorts X... font grief à l'arrêt de constater que la SCI Campo Rosso
ne fait pas suite à leur offre de retrait alors selon le moyen, que le retrait litigieux se
réalise par la notification de son exercice par le retrayant au retrayé et ne suppose pas
d'être accepté par le retrayé ; qu'en affirmant, pour rejeter la demande de retrait
litigieux des consorts X... concernant les parcelles cadastrées C 169 et C 170 vendues
par Mme A... à la SCI Campo Rosso par acte notarié du 24 juin 2003, que la SCI Campo
Rosso ne faisait pas suite à l'offre de retrait formulée par les consorts X..., la cour
d'appel a violé l'article 1699 du code civil ;
Mais attendu que le retrait litigieux ne pouvant être exercé que par un défendeur à
l'instance en contestation du droit litigieux, les consorts X... qui sont demandeurs à
l'instance, ne sont pas recevables à exercer leur droit de retrait
37
Garance Cattalano-Cloarec
Cass. 2 e civ. 12 nov. 2015, n° 14-23401 *
Un particulier avait conclu un contrat de location avec option d’achat portant sur un
véhicule automobile. Le contrat fut résilié pour impayés. Le bailleur obtint une
injonction de payer correspondant aux loyers impayés. Cette ordonnance fut signifiée
au débiteur un an plus tard en même temps qu’il fut informé de la cession du porte
feuille de créances intervenue au profit d’un tiers. Le débiteur contestait l’injonction de
payer. Selon lui le fait de n’avoir reçu aucune information sur le prix globale de la
cession et sur le prix de la créance cédée entachait la procédure d’irrégularités. La Cour
d’appel a constaté que la créance était litigieuse au moment de la cession en faisant
remonter la date de cette contestation au dépôt de l’injonction de payer survenu avant
la cession. Le cessionnaire aurait donc dû mettre le débiteur en mesure d’exercer son
retrait en l’informant du prix de la cession. La Cour de cassation censure la position de
la Cour d’appel sur ces deux points : d’abord sur le caractère litigieux de la créance
puisque le doit n’est litigieux selon l’article 1700 C. civ. que lorsqu’il y a procès (et non
simple injonction de payer). Ensuite elle censure la Cour d’appel sur le fait d’avoir
subordonné l’opposabilité de la cession à la possibilité d’exercer efficacement le retrait.
Ces deux questions sont différentes.
Vu l'article 1690 du code civil ; Attendu que, pour décider que la cession de créance
n'est pas opposable à M. X... et, en conséquence, rejeter la demande en paiement de la
société DSO interactive, l'arrêt énonce que la signification de l'acte de cession opérée
par cette dernière est irrégulière, en ce qu'elle ne comporte pas le prix global de la
cession ; Qu'en statuant ainsi, alors que le prix de la cession ne constitue pas un
élément nécessaire à l'information du débiteur cédé quant au transport de la créance,
la cour d'appel a violé le texte susvisé ;
Sur le même moyen, pris en sa troisième branche : Vu l'article 1700 du code civil ;
Attendu que, pour statuer comme il le fait, l'arrêt, après avoir relevé que l'instance
ouverte par l'opposition à l'ordonnance d'injonction de payer était la continuation de
la phase judiciaire déclenchée par la requête présentée par la société Daimler Chrysler,
retient qu'aucune mise en demeure de payer n'a été adressée à M. X... ni aucun acte
notifié à sa personne ou à son domicile jusqu'à la signification conjointe, le 30
septembre 2009, de ladite ordonnance et de la cession du portefeuille de créances, de
sorte que le débiteur n'a pas été en mesure de connaître et de contester, avant cette date,
le montant des sommes réclamées ; qu'il en déduit que la créance invoquée est un droit
litigieux depuis la présentation de la requête du 16 mai 2008 ; Qu'en statuant ainsi,
alors que, selon ses propres constatations, le droit cédé n'avait fait l'objet d'aucune
contestation sur le fond antérieurement à la cession, la cour d'appel a violé le texte
susvisé ;
Et sur le même moyen, pris en sa sixième branche : Vu les articles 1690 et 1699 du code
civil ;
Attendu que, pour statuer comme il a été dit, l'arrêt retient encore qu'en prévoyant un
prix de cession global pour un ensemble de créances et en ne donnant aucun élément
permettant d'individualiser et de déterminer le prix de cession de la créance litigieuse,
la société DSO interactive a privé le débiteur cédé de la possibilité d'exercer son droit
de retrait litigieux ; Qu'en statuant ainsi, alors que les conditions d'exercice du droit
de retrait litigieux sont sans incidence sur l'opposabilité de la cession de créance,
38
Garance Cattalano-Cloarec
subordonnée à la seule signification du transport faite au débiteur, la cour d'appel a
violé les textes susvisés.
Pour pouvoir exercer le retrait, il faut que le droit soit l’objet d’un litige au moment de la cession portant
sur le fond du droit. Il faut ainsi que le débiteur poursuivi dans une instance antérieure à la cession ait,
en qualité de défendeur, contesté le fond du droit.
Les juges du fond considèrent que les conditions du retrait litigieux sont réunies. Selon eux, la
créance cédée était litigieuse avant même l’instance engagée entre le cédant puis le cessionnaire
et la caution en 1998. En effet, la caution avait, par diverses lettres missives, soutenu qu’elle
était victime d’un vice de son consentement et elle avait réitéré sa contestation par conclusions
en mai 1999. L’arrêt est cassé par la chambre commerciale de la Cour de cassation. Selon elle,
le retrait litigieux ne peut être exercé que si, antérieurement à la cession, un procès a été engagé
sur le bien-fondé du droit cédé et qu'au cours de l'instance celui qui entend exercer le retrait a,
en qualité de défendeur, contesté ce droit au fond.
Qu'en statuant ainsi, alors que, selon ses propres constatations, la créance cédée n'avait fait
l'objet, dans le cadre de l'instance engagée par la Caisse à l'encontre des débiteurs principaux
et de leur caution, d'aucune contestation sur le fond antérieurement à la cession, ce dont il
résulte que les conditions du retrait litigieux n'étaient pas réunies et que la mutuelle n'avait donc
pas été privée de la possibilité de l'exercer, la cour d'appel a violé le texte susvisé.
CHAPITRE 2 : LA SUBROGATION
La subrogation a pour effet la substitution dans les droits du créancier de la personne qui paie une
créance à la place du débiteur. Le subrogé devient titulaire de la créance avec ses accessoires. (1346 C.
civ.).
39
Garance Cattalano-Cloarec
La subrogation suppose un paiement par un tiers. Faute de paiement par un tiers, il ne saurait donc y
avoir subrogation.
L’article 1250, 1°, du code civil, dans sa rédaction antérieure à celle issue de
l’ordonnance n° 2016-131 du 10 février 2016, prévoit que le créancier subrogeant doit
recevoir son paiement d’une tierce personne.
N’est pas l’auteur du paiement le prêteur qui se borne à verser au vendeur les fonds
empruntés par son client afin de financer l’acquisition d’un véhicule, ce client étant
devenu, dès la conclusion du contrat de crédit, propriétaire des fonds ainsi libérés entre
les mains du vendeur.
40
Garance Cattalano-Cloarec
et en a déduit à bon droit que leur action engagée, avant toute saisine du conseil de
l'ordre des architectes, était irrecevable ;
La subrogation ne s’étend pas aux actions purement personnelles. Néanmoins, celui qui a désintéressé
une victime peut bénéficier de l’interdiction de l’effacement de la dette de réparation du responsable
surendetté offerte à la victime.
« Attendu que pour déclarer recevable l'action du FGTI, l'arrêt énonce que la
subrogation transmet au subrogé les droits et actions relatifs à la créance du
subrogeant, de sorte que l'action du FGTI, subrogé dans les droits des victimes des
agissements de l'instituteur, contre l'Etat dont la responsabilité est substituée à celle de
ce dernier, est soumise à la prescription applicable à l'action directe des victimes ; que
cependant, la subrogation trouvant sa cause dans le paiement, la prescription de
l'action du FGTI, fondée sur cette subrogation, ne pouvait commencer à courir avant
ce paiement ;
Qu'en statuant ainsi, alors que, si la prescription invoquée par le préfet était acquise
antérieurement au paiement, quelle qu'en soit la date, elle pouvait être opposée au
FGTI, subrogé dans les droits des victimes, la cour d'appel a violé les textes susvisés. »
La règle est d'ailleurs désormais implicitement rappelée dans le Code civil à un nouvel
article 1346-5 C. civ. qui distingue le sort des exceptions inhérentes et extérieures à la
dette.
41
Garance Cattalano-Cloarec
CHAPITRE 3 : LA CESSION DE DETTE
Com. 9 février 2016, n° 14-23219
Une société est placée en procédure collective. L’activité fait l’objet d’un plan de
cession, dans lequel est inclut un emprunt consenti à la société. Le cessionnaire est
défaillant et la banque demande remboursement du prêt à la caution de la société
cédante, y compris pour les échéances postérieures au plan de cession.
Attendu que pour limiter l'obligation à paiement de la caution aux échéances échues
antérieurement au plan de cession, l'arrêt retient que ce plan homologué par le tribunal
a opéré le transfert du contrat de prêt au profit du cessionnaire, celui-ci s'étant engagé
à poursuivre le paiement des échéances, et qu'il y a eu un changement de débiteur ayant
eu pour effet d'éteindre le cautionnement pour les échéances échues postérieurement au
plan ;
Qu'en se déterminant ainsi, sans constater que le créancier avait consenti à décharger
le débiteur du paiement des échéances du prêt à compter du plan de cession, la cour
d'appel a privé sa décision de base légale.
Le prêt n’étant pas un contrat en cours au sens du droit des procédures collectives, il
n’était pas possible d’y voir une cession de contrat. La cour refuse aussi d’y voir une
novation par changement de débiteur. Mais alors qu’est-ce donc ? une reprise de dette
ou sans doute une cession de dette qui ne dit pas son nom. Autrement dit, faute d’accord
du créancier, le débiteur originaire et sa caution ne sont pas libérés du paiement des
échéances postérieures au plan de cession. Le « cessionnaire » n’est qu’un débiteur
supplémentaire et non un débiteur de substitution.
42
Garance Cattalano-Cloarec
SECTION 2 : EFFETS
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Garance Cattalano-Cloarec
LIVRE IV : LA PREUVE DES
OBLIGATIONS
44
Garance Cattalano-Cloarec
SECTION 1 : LES RÈGLES RELATIVES À L’OBJET ET LA CHARGE
DE LA PREUVE
NB : Le programme se limite à la preuve des obligations mais quelques exemples sont tirés du droit
social et du droit pénal pour illustrer les principes généraux du droit de la preuve.
§ 1. LES PRINCIPES
A. QUOI PROUVER : L’OBJET DE LA PREUVE
1/ L’EXCLUSION DE LA PREUVE DU DROIT
2/ LA NÉCESSITÉ DE LA PREUVE DES FAITS
B. QUI DOIT PROUVER : LA CHARGE DE LA PREUVE
1/ RÉPARTITION DE LA CHARGE DE LA PREUVE ENTRE LES PARTIES ET LE JUGE
2/ RÉPARTITION DE LA CHARGE DE LA PREUVE ENTRE LES PARTIES
La charge de la preuve incombe au demandeur (anc. art. 1315 C. civ. et plus généralement, art. 9 CPC).
Ce qui signifie en vérité qu’il incombe à celui qui invoque un fait de le prouver, faute de quoi il
supporte le risque de la preuve.
45
Garance Cattalano-Cloarec
o À une règlementation nationale selon laquelle la charge de la preuve du défaut
d’exécution des obligations d’information incombant au prêteur repose sur le
consommateur
o Aux clauses-types imposant au juge de considérer que le consommateur a reconnu la
bonne exécution de ces obligations (les simples attestations de la remise d’un document
en revanche sont recevables dès lors qu’elles ne lient pas le juge quant au constat de
l’exécution des obligations).
La preuve de l’exécution d’une obligation d’information n’est pas toujours aisée à rapporter. La
production du courrier ne permet pas de présumer de son envoi. Mieux vaut à cet égard recourir à la
LRAR.
46
Garance Cattalano-Cloarec
SECTION 2. COMMENT PROUVER : LES MOYENS DE PREUVE
SOUS-SECTION 1 : LA DIVERSITÉ DES MODES DE PREUVE
En droit civil, le système est un système mixte. La preuve est dans l’ensemble morale, et par exception
seuls certains modes de preuve sont parfois reçus.
Ainsi, en matière de faits juridiques, le ppe est celui de la preuve par tous moyens, alors qu’en matière
d’actes juridiques, au-delà d’un certain montant, seule la preuve écrite est recevable. La règle reçoit
toutefois un certain nombre d’exceptions.
On notera du reste que cette obligation ne s’impose qu’aux parties à l’acte et pas aux tiers. C’est
parfaitement logique puisqu’ils n’ont pas la possibilité de se préconstituer d’écrit.
On notera bien à cet égard que l’effet probatoire des contrats rayonne au-delà des parties.
§1. L'ÉCRIT
Nul ne peut se constituer son propre titre
La jurisprudence a établi un principe selon lequel nul ne peut se constituer de titre à soi-même. L’écrit
qui émanerait de celui qui l’allègue ne pourrait donc être admis. Bien que souvent présentée comme un
principe du droit de la preuve, la prétendue interdiction de se constituer une preuve à soi-même ne
reposait jusqu’à la réforme sur aucun texte général et sa portée était très incertaine. La règle est limitée
à la preuve des actes juridiques en matière civile.
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Garance Cattalano-Cloarec
insuffisants dans la mesure où ils sont fondés uniquement sur des documents émanant
de la comptabilité de la société Roches contract ;
Qu'en statuant ainsi, alors que le principe selon lequel nul ne peut se constituer de
preuve à soi-même n'est pas applicable à la preuve des faits juridiques, la cour d'appel
a violé le texte susvisé.
Ce principe se trouve désormais consacré à l’article 1363 du code civil selon lequel « nul ne peut se
constituer de titre à soi-même ». Le texte n’interdit pas n'importe quelle preuve auto-constituée, mais
seulement la preuve littérale. La solution est logique car le juge est lié par une preuve littérale, alors
qu’il ne l’est pas par les autres modes de preuve, dont il demeure libre d’apprécier la force probante. Il
peut donc se forger sa propre opinion sur l’authenticité de la preuve auto-constituée.
Désormais, l’article 1379 simplifie ces règles. Les copies ont la même valeur probatoire que l'original
(qui, s’il existe doit être produit) à condition d’être « fiables ». Cette fiabilité est présumée dans deux
hypothèses :
- Une présomption irréfragable en présence d'une copie exécutoire ou authentique d'un acte
authentique (les « grosses » ou « expéditions »).
- une présomption simple est attachée aux copies qui présentent deux qualités :
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Garance Cattalano-Cloarec
o elles doivent être « une reproduction à l'identique de la forme et du contenu » de
l'original - qualité propre à la plupart des copies actuelles - (critère de « fidélité »)
o et leur intégrité doit être garantie par le recours à un procédé conforme à des
prescriptions réglementaires (critère de « durabilité ») qui seront définis par décret.
§3. L'AVEU
Cass. com. 30 juin 2015, n° 13-28367
Une caution avoue devoir une certaine somme à une banque en vertu d’un prêt qu’elle
garantissait. Après étude, le TEG du prêt se révèle erroné, ce qui modifie le montant des
intérêts dus. La caution y voit une erreur justifiant de revenir sur ses aveux. Tel n’est
pas l’avis de la Cour de cassation pour qui l’erreur est une erreur de droit qui interdit la
révocation des aveux.
Mais attendu, en premier lieu, que la révocation en cause d'appel de l'aveu judiciaire
fait en première instance par M. X... et la société relativement à l'existence de la dette
litigieuse exigeait que fût prouvé que celui-ci était la suite d'une erreur de fait ; que dès
lors que n'était ni établie ni même alléguée une erreur de fait pouvant justifier la
révocation de l'aveu judiciaire qu'elle venait de constater, la cour d'appel a pu leur
opposer leur aveu ;
La solution est sévère car bien qu’étant une erreur sur les règles du TEG, l’erreur
entrainait une modification du quantum de la dette ce qui peut être vu comme une erreur
de fait.
§6. LE TÉMOIGNAGE
Attendu que, pour accueillir la demande, l'arrêt retient que le rapport d'audit, que la
société Elbeuf distribution a commandé à la société TH21, a été versé aux débats et
soumis à la discussion contradictoire des parties, de telle sorte que c'est sans
méconnaître le principe de la contradiction que la cour d'appel peut se déterminer en
considération de ce seul document, que ce rapport fait état des travaux de reprise
suivants : optimisation des réseaux laboratoires et suppression des bras morts,
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Garance Cattalano-Cloarec
remplacement des circulateurs de bouclage, mise en place d'un adoucisseur,
calorifugeage des réseaux cafétéria, que ces travaux de reprise, qui doivent être mis à
la charge de la société Eiffage, s'élèvent à la somme de 42 360 euros et que c'est donc
cette somme que la société Eiffage sera condamnée à verser à titre de dommages-
intérets ; Qu'en statuant ainsi, en se fondant exclusivement sur une expertise non
contradictoire établie à la demande d'une des parties, la cour d'appel a violé le texte
susvisé.
Mieux vaut dès lors recourir à l’expertise judiciaire qui, si elle ne lie pas non plus le
juge, sera nécessairement contradictoire.
Bien qu’il soit fondamental, ce droit n’est pas absolu et doit être concilié avec d’autres exigences, telles
que le principe de loyauté de la preuve ou le principe de proportionnalité face à d’autres droits
fondamentaux (et notamment le droit à la vie privée). Le droit à la preuve peut entrer en conflit avec les
nécessités de l’ordre public ou avec d’autres droits et libertés fondamentaux.
La reconnaissance d’un droit à la preuve soutient le principe de liberté de la preuve, puisque toute preuve
devrait pouvoir être produite. Néanmoins, le droit à la preuve se heurte aux nécessités d’ordre public qui
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Garance Cattalano-Cloarec
peuvent justifier d’entraver le droit à la preuve par des règles d’admissibilité des preuves notamment en
matière d’actes juridiques.
Tout d’abord, en aucun cas les moyens de preuve ne doivent avoir été obtenus par violence ou par
fraude, et ce en vertu du respect de la dignité de la justice.
Ainsi, des preuves obtenues grâce à un système automatisé de données personnelles non déclaré à la
CNIL sont irrecevables.
Le principe de loyauté de la preuve suppose aussi d’écarter toutes les preuves obtenues au moyen d’un
stratagème, ou en provoquant à l’infraction. Cette règle trouve souvent à s’appliquer en matière pénale
à propos des OPJ. Elle a été solennellement formulée par un arrêt récent.
Attendu que porte atteinte au droit à un procès équitable et au principe de loyauté des
preuves le stratagème qui en vicie la recherche par un agent de l’autorité publique. »
(en l’occurrence deux gardés à vue avaient été placés dans des cellules contigües
sonorisées pour les pousser à échanger).
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Garance Cattalano-Cloarec
Cass. soc. 19 nov. 2014, n° 13-18749
À propos d’un piège monté par un employeur pour pousser l’un de ses salariés à
détourner des fonds.
Ce qui justifie d’exclure une preuve portant une atteinte disproportionnée au droit au respect de la vie
privée, puisqu’il faut respecter « les droits de l’individu ».
V. par exemple :
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Garance Cattalano-Cloarec
Attendu que le droit à la preuve ne peut justifier la production d'éléments portant
atteinte à la vie privée qu'à la condition que cette production soit indispensable à
l'exercice de ce droit et que l'atteinte soit proportionnée au but poursuivi ; […] Qu'en
statuant ainsi, tout en relevant que les investigations, qui s'étaient déroulées sur
plusieurs années, avaient eu une durée allant de quelques jours à près de deux mois et
avaient consisté en des vérifications administratives, un recueil d'informations auprès
de nombreux tiers, ainsi qu'en la mise en place d'opérations de filature et de
surveillance à proximité du domicile de l'intéressé et lors de ses déplacements, ce dont
il résultait que, par leur durée et leur ampleur, les enquêtes litigieuses, considérées dans
leur ensemble, portaient une atteinte disproportionnée au droit au respect de la vie
privée de M. X..., la cour d'appel n'a pas tiré les conséquences légales de ses propres
constatations et violé les textes susvisés ;
La durée et l'ampleur des actions qui portent atteinte à la sphère de la vie privée sont
donc deux critères permettant d’apprécier la disproportion de la mesure utilisée.
À cet égard, le droit de la preuve se trouve souvent confronté aux nouvelles technologies. Celles-ci
peuvent en effet contribuer à la violation du droit à la vie privée des individus et ce parfois à leur insu.
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Garance Cattalano-Cloarec
donc le droit du procès justifient en effet qu’on encadre la production des moyens de preuve. Tous ne
peuvent donc être prouvés par tous moyens.
Le droit encadre alors de manière bien plus contraignante la production des preuves en exigeant une
preuve écrite, mais de l’autre côté offre une sécurité bien plus grande puisque cet écrit est parfait et lie
le juge.
Attendu, cependant, que dans les rapports entre les parties, la preuve de la fausseté de
la cause exprimée à l'acte doit être administrée par écrit, dans les conditions prévues
par l'article 1341 du code civil ;
D'où il suit qu'en statuant comme elle a fait, la cour d'appel a violé le texte susvisé ;
Attendu, selon l'arrêt attaqué, que prétendant qu'elle était créancière à l'égard de Mme
X..., divorcée Y..., cette dernière étant prise en qualité de représentante légale de son
fils mineur Ganaël Y..., de la somme de 15 000 euros, en vertu d'une reconnaissance de
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Garance Cattalano-Cloarec
dette établie à son profit par Thierry Y..., décédé le 30 juin 2006, Mme Z... l'a assignée
en paiement de cette somme ;
Qu'en statuant ainsi, alors que faute d'indication, dans la mention manuscrite, du
montant en chiffres de la somme, l'acte litigieux, comme tout acte par lequel une partie
s'engage unilatéralement envers une autre à lui payer une somme d'argent, ne pouvait
constituer qu'un commencement de preuve par écrit, la cour d'appel a violé par fausse
application le texte susvisé ; PAR CES MOTIFS : CASSE ET ANNULE,
L’adaptation de la mention manuscrite de 1326 anc. (1376 nouv. C. civ) au support numérique conduit
à se demander ce qu’il reste de cette exigence :
Attendu que, pour rejeter la demande fondée sur les reconnaissances de dette des 2 avril
et 2 juin 2009, que M. Y... ne contestait pas avoir signées, l'arrêt retient que ces deux
documents ne comportent pas la mention manuscrite de la somme due en lettres et en
chiffres, mais uniquement la signature de M. Y..., et que, leur non-conformité aux
dispositions de l'article 1326 du code civil étant avérée, ils ne peuvent constituer qu'un
commencement de preuve par écrit ;
C’est dire que l’acte dactylographié avec mention manuscrite a pleine force probante et
la valeur d’un écrit. Néanmoins il convient alors d’établir que la mention
d’dactylographiée émane bien du débiteur. À cet effet tout procédé peut être utilisé, y
compris donc les témoignages de tiers.
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Garance Cattalano-Cloarec
B. EXCEPTIONS À L’EXIGENCE D’UNE PREUVE ÉCRITE
Impossibilité morale de se constituer un écrit
Cass. com. 22 mars 2011, n° 09-72426
Et attendu, en second lieu, qu'ayant relevé que les trois commandes litigieuses
invoquées par la société Alternagro à l'encontre de la société du Haut Verneuil
portaient sur des ventes d'aliments pour le bétail, la cour d'appel, usant de son pouvoir
souverain d'appréciation de l'impossibilité morale de se procurer une preuve littérale
de l'acte juridique résultant de l'usage en matière agricole qui autorise les parties à
conclure verbalement les ventes d'aliments pour le bétail, a estimé que ces commandes
pouvaient être faites par téléphone et ne pas être concrétisées par un écrit daté et signé
par le client, la société du Haut Verneuil
Attendu qu'il résulte de ces textes qu'il incombe au demandeur, qui s'est trouvé dans
l'impossibilité matérielle ou morale de se procurer une preuve écrite, de prouver par
tous moyens l'obligation dont il réclame l'exécution ; […] Qu'en statuant ainsi, alors
que l'impossibilité morale pour M. X...d'obtenir un écrit ne le dispensait pas de
rapporter la preuve par tous moyens du prêt allégué, la cour d'appel, qui a inversé la
charge de la preuve, a violé les textes susvisés.
Qu'en statuant ainsi, alors que les signatures apposées par les témoins sur la
reconnaissance de dette constituaient des éléments extrinsèques à l'acte, dont il lui
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Garance Cattalano-Cloarec
appartenait d'apprécier souverainement s'ils étaient de nature à compléter le
commencement de preuve par écrit produit devant elle, la cour d'appel a, par refus
d'application, violé les textes susvisés.
Mais attendu que l'arrêt relève que l'original du testament litigieux avait été remis par
le notaire dépositaire au premier expert judiciaire commis, qu'il avait été égaré à la
suite du décès de ce technicien, et que ce testament n'avait pas pu être retrouvé en dépit
des multiples démarches entreprises, tant par le magistrat chargé du contrôle des
expertises, que par le second expert désigné en remplacement ; que la cour d'appel a
pu décider que la perte du testament dans de telles circonstances se rattachait à un fait
extérieur, irrésistible et imprévisible, caractérisant un cas de force majeure, permettant
à M. I... et Mme J... de produire des photocopies à titre de preuve du testament
olographe ; que le moyen n'est pas fondé.
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Garance Cattalano-Cloarec
TABLE DES MATIÈRES
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Cass. 1ère 25 novembre 2015, n° 14-14003 ............................................................ 10
Effet rétroactif à la date de coexistence des créances......................................... 10
Civ. 2e 13 octobre 2016, n° 15-23437 ** .............................................................. 10
Section 2 : Le régime de la compensation ................................................................................. 11
§1. La compensation légale ................................................................................................... 11
Cass. Com. 24 mars 2015, n° 13-23791 ................................................................ 11
§2. La compensation pour créances connexes ....................................................................... 11
Cass. com. 13 mars 2012, n° 10-28635 ................................................................. 12
Cass. com. 14 octobre 2014, n° 13-24482 ............................................................. 12
Cass. com. 27 janvier 2015, n° 13-18656 .............................................................. 12
Cass. com. 23 septembre 2014, n° 13-20399 ** ................................................... 12
§3. Les autres formes de compensation ..................................................................................... 12
Compensation conventionnelle .......................................................................... 12
Cass. com 23 septembre 2014, n° 13-14815 * ...................................................... 12
Chapitre 2 : La dation en paiement................................................................................................ 13
Chapitre 3 : La confusion .............................................................................................................. 13
Titre 3 : L’extinction sans satisfaction du créancier .......................................................................... 13
Chapitre 1 : La prescription ........................................................................................................... 13
Loi n° 2008-561 du 17 juin 2008 portant réforme de la prescription en matière civile
............................................................................................................................... 13
Distinction de la prescription et de la forclusion ................................................ 13
Cass. com. 26 janvier 2016, n° 14-23285 ** ......................................................... 13
Contra non valentem et forclusion ..................................................................... 13
Cass. 2e civ. 8 septembre 2016, n° 15-23041 ** ................................................... 14
Point de départ .................................................................................................... 14
Cass. 2e civ. 3 nov. 2011, n° 10-16036 ................................................................. 14
Cass. 1ère civ. 11 févr. 2016, 4 arrêts, n° 14-28.383, n° 14-27.143, n° 14-22.938 et
n° 14-29612 *** .................................................................................................... 14
Cass. 3e civ. 13 Juil. 2016, n° 15-18924 * ............................................................. 15
Détermination du délai de prescription .............................................................. 15
Cass. 2e civ. 2 févr. 2012, n° 10-27517 ................................................................. 15
Computation du délai de prescription ................................................................ 16
Cass. civ. 2e 7 avril 2016, n° 15-12960, publié ..................................................... 16
Interversion de la prescription résultant de l’action en justice ........................... 16
Cass. 1e civ. 10 juill. 2013, n° 12-13850 * ............................................................ 16
Interruption de la prescription ............................................................................ 16
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Cass. 2e civ. 9 janvier 2014, n° 12-28272, P+B *.................................................. 16
Interruption et suspension de la prescription en raison d’une expertise judiciaire
16
Cass. 2e civ. 19 mai 2016, n° 15-19792 *** .......................................................... 17
Chapitre 2 : La remise de dette ...................................................................................................... 17
Section 1 : La remise de dette volontaire .................................................................................. 17
Section 2 : La remise de dette consentie au profit d’un débiteur en difficulté .......................... 17
Partie II : Les actions offertes au créancier ....................................................................................... 17
Chapitre 1 : L’action oblique ......................................................................................................... 17
Cass. 1ère civ., 30 mai 2012, n° 112302 ................................................................. 17
Section 1 : Les conditions de l’action oblique........................................................................... 17
§1. La carence du débiteur..................................................................................................... 18
§2. Le péril pour les droits du créancier ................................................................................ 18
§3. Une créance exigible ....................................................................................................... 18
Section 2 : Le domaine de l’action oblique ............................................................................... 18
§1. Droits inclus : Les droits et actions à caractère patrimonial ............................................ 18
Cass. 1ère civ. 11 février 2016, n° 14-16309, inédit ** .......................................... 18
Cass. 3e civ. 4 mai 2016, n° 14-28243 * ................................................................ 18
§2. Droits exclus : les droits exclusivement attachés à la personne du débiteur ................... 19
Section 3 : Les effets de l’action oblique .................................................................................. 19
Chapitre 2 : L’action paulienne ..................................................................................................... 19
Section 1 : Les conditions de l’action paulienne ....................................................................... 20
§1. Conditions relatives à l’acte du débiteur ......................................................................... 20
A. Un acte réduisant le droit de poursuite ......................................................................... 20
B. Un acte conduisant à l’insolvabilité du débiteur ........................................................... 20
Civ. 3e, 31 mars 2016, n° 14-25.604 * .................................................................. 20
§2. Conditions relatives à la créance ..................................................................................... 20
Cass. 1ère civ. 16 mai 2013, n° 12-13637 * ............................................................ 20
§3. La fraude.......................................................................................................................... 20
Section 2 : Les effets de l’action paulienne ............................................................................... 20
Cass. 1ère civ. 15 janv. 2015, n° 13-21174 ** ........................................................ 20
Chapitre 3 : L’astreinte .................................................................................................................. 21
Cass. 2e civ. 3 sept. 2015, n° 14-20431 ** ............................................................ 21
Partie III : Les modalités de l’obligation ........................................................................................... 21
Titre 1 : Les modalités relatives au temps de l’obligation................................................................. 21
Chapitre 1 : Le terme ..................................................................................................................... 21
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Garance Cattalano-Cloarec
Cass. 3e civ. 7 janv. 2016, n° 14-26945, inédit * ................................................... 21
Section 1 : La détermination du terme ...................................................................................... 22
§1. Le terme prévu................................................................................................................. 22
A. Le terme conventionnel ................................................................................................ 22
B. Le terme légal ............................................................................................................... 22
§2. Les aménagements du terme ........................................................................................... 22
A. Le report du terme : les délais de grâce judiciaires...................................................... 22
B. La renonciation au terme .............................................................................................. 22
C. La déchéance du terme ................................................................................................. 22
Section 2 : L’effet du terme ....................................................................................................... 22
§1. L’effet du terme avant l’échéance ................................................................................... 22
§2. L’effet du terme à son échéance ...................................................................................... 23
Chapitre 2 : La condition ............................................................................................................... 23
Section 1. Le jeu de la condition ............................................................................................... 23
§1. La condition suspensive .................................................................................................. 23
Cass. com. 10 mars 2015, n° 13-10002, P+B ** ................................................... 23
A. La condition pendante ............................................................................................... 23
La renonciation à la condition ............................................................................ 23
Cass. 3e civ., 12 janv. 2010, n° 08-18624 ............................................................. 23
Cass. 3e civ., 28 avr. 2011, n° 10-15630 ............................................................... 23
B. La défaillance de la condition ....................................................................................... 23
1) La défaillance spontanée........................................................................................... 23
Délai de réalisation de la condition .................................................................... 24
Cass. 3e civ., 9 mars 2013, n° 12-14282 ............................................................... 24
Cass. 3e civ., 29 mai 2013, n° 12-17077, PB * ..................................................... 24
Cass. 3e civ. 30 juin 2015, n° 14-16929, inédit ..................................................... 25
Partie pouvant invoquer la caducité de l’acte pour condition défaillie .............. 25
Cass. 3e civ. 27 octobre 2016, n° 15-23727 ** ...................................................... 25
Cass. 3e civ. 9 mars 2017, n° 15-26182 * .............................................................. 25
Identification d’un délai de réalisation ............................................................... 26
Cass. 3e civ., 21 nov. 2012, n° 11-23382 .............................................................. 26
Absence de délai enfermant le jeu de la condition suspensive ........................... 27
Cass. 3e civ., 20 mai 2015, n° 14-11.851, P+B * .................................................. 27
2) La défaillance provoquée par le débiteur ................................................................. 27
Cass. 3e civ., 15 déc. 2010, n° 10-10473, FS-P+B ................................................ 27
Cass. 3e civ., 6 juill. 2011, n° 09-72470,............................................................... 27
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Garance Cattalano-Cloarec
Cass. 3e civ., 20 nov. 2013, n° 12-29021 .............................................................. 28
§2. La condition résolutoire................................................................................................... 28
Cass. 3e civ. 23 mars 2017, n° 16-13060 * ............................................................ 28
Section 2. L’encadrement des conditions .................................................................................. 29
A. Le caractère accessoire de la condition ..................................................................... 29
Cass. 3e civ. 22 oct. 2015, n° 14-20096 ** ............................................................ 29
B. Le caractère non potestatif de la condition ................................................................... 29
Cass. com., 28 mai 2013, n° 12-16861 .................................................................. 29
C. Le caractère licite et possible de la condition ............................................................... 30
Titre 2 : Les modalités relatives aux sujets de l’obligation ............................................................... 30
Chapitre 1 : Le principe de division de l’obligation ...................................................................... 30
Chapitre 2 : Les exceptions au principe de division de l’obligation.............................................. 30
Section 1 : L’obligation solidaire .............................................................................................. 30
Solidarité conventionnelle .................................................................................. 30
Cass. 3e civ., 30 octobre 2013, n° 12-21034 ......................................................... 30
Cass. civ. 3e 30 octobre 2013, n° 12-21973 ........................................................... 31
Effets secondaires de la solidarité et division de la dette entre cohériters.......... 31
Cass. 3e civ. 19 février 2014, n° 12-17263 * ......................................................... 31
Renonciation à la solidarité à l’égard de l’un des codébiteurs ........................... 32
Cass. 1ère civ. 17 juin 2015, n° 14-17906 **.......................................................... 32
Section 2 : L’obligation in solidum ........................................................................................... 32
Titre 3 : Les modalités relatives à l’objet de l’obligation .................................................................. 32
Chapitre 1 : Les obligations indivisibles ....................................................................................... 32
Chapitre 2 : Les obligations à objet complexe .............................................................................. 32
Section 1 : Obligations conjonctives ......................................................................................... 32
Section 2 : Obligations disjonctives .......................................................................................... 32
§1. Obligations alternatives ................................................................................................... 33
§2. L’obligation facultative ................................................................................................... 33
Partie IV : Les opérations sur obligations ............................................................................................. 34
Titre I : La transformation de l’obligation : la novation .................................................................... 34
Section 1. Les conditions de la novation ................................................................................... 34
Section 2. Les effets de la novation ........................................................................................... 34
Titre II : La transmission de l’obligation........................................................................................... 34
Chapitre 1 : La cession de créance ................................................................................................ 34
Section 1 : Conditions de la cession de créance ........................................................................ 34
Section 1 : Conditions de la cession de créance ............................... Erreur ! Signet non défini.
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Garance Cattalano-Cloarec
§1. Les conditions de validité de la cession entre les parties ................................................ 34
§2. Les conditions d’opposabilité de la cession au cédé ....................................................... 34
Opposabilité de la cession et formalités de l’article 1690 C. civ. ...................... 34
Cass. 3e civ. 12 avr. 2012, n° 11-14279................................................................. 35
Cass. 1re civ. 22 mars 2012, n° 11-15151 .............................................................. 35
Cass. 1ère civ. 4 juin 2014, n° 13-17077 **............................................................ 35
Section 2 : Effets de la cession de créance ................................................................................ 36
§1. Effet translatif .................................................................................................................. 36
Cass. 2e civ. 20 mai 2010, n° 09-65434 ................................................................. 36
Cass. 1re civ. 22 sept. 2011, n° 09-16198, FS-P+B+I ............................................ 36
Cass. com. 2 juill. 2013, n° 12-18413 ................................................................... 36
§2. Droits du débiteur cédé.................................................................................................... 37
A. Opposabilité des exceptions ......................................................................................... 37
B. Retrait litigieux ............................................................................................................. 37
Cass. com. 15 janvier 2013, n° 11-27298, P+B **................................................ 37
Cass. 3e civ. 19 nov. 2014, n° 13-24372 ** ........................................................... 37
Cass. 2e civ. 12 nov. 2015, n° 14-23401 * ............................................................. 38
Cass. com. 20 avril 2017, n° 15-24131 **............................................................. 39
Chapitre 2 : La subrogation ........................................................................................................... 39
Section 1 : Les conditions de la subrogation ............................................................................. 39
Cass. 1re civ. 1er juill. 2010, n° 09-12849 ** ......................................................... 39
Section 2 : Les effets de la subrogation ..................................................................................... 40
§1. Effet translatif .................................................................................................................. 40
Cass. 3e civ. 28 avr. 2011, n° 10-30721, *............................................................. 40
Cass. 1re civ. 12 mai 2016, n° 15-13742 * ............................................................. 41
§2. Opposabilité des exceptions par le débiteur .................................................................... 41
Exception de prescription ................................................................................... 41
Cass. 2e civ. 14 janv. 2016, n° 15-13040 *** ........................................................ 41
Chapitre 3 : La cession de dette ..................................................................................................... 42
Com. 9 février 2016, n° 14-23219 ......................................................................... 42
Titre III : L’adjonction d’obligations : la délégation ......................................................................... 42
Section 1 : Notion ...................................................................................................................... 42
Section 2 : Effets ....................................................................................................................... 43
§1. Extinction des rapports antérieurs ................................................................................... 43
§2. Opposabilité des exceptions ............................................................................................ 43
Cass. com. 11 avr. 2012, n° 11-13068, * ............................................................... 43
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Livre IV : La preuve des obligations ..................................................................................................... 44
Section 1 : Les règles relatives à l’objet et la charge de la preuve ............................................ 45
§ 1. Les principes................................................................................................................... 45
A. Quoi prouver : l’objet de la preuve ............................................................................... 45
1/ L’exclusion de la preuve du droit .............................................................................. 45
2/ La nécessité de la preuve des faits............................................................................ 45
B. Qui doit prouver : la charge de la preuve ...................................................................... 45
1/ Répartition de la charge de la preuve entre les parties et le juge ............................ 45
2/ Répartition de la charge de la preuve entre les parties............................................ 45
Cass. com. 10 février 2015, n° 13-16726 * ........................................................... 45
Cass. 1ère civ. 4 février 2015 *, n° 13-27505 précité supra Livre II ...................... 45
Cass. 1ère civ. 28 oct. 2010, n° 09-16913 * ............................................................ 45
CJUE 18 décembre 2014, n° C-449/13 *** .......................................................... 45
Cass. com. 9 févr. 2016, n° 14-22179 ** .............................................................. 46
Cass. 1ère civ. 13 déc. 2012, n° 11-27347 * ........................................................... 46
Cass. 2e civ. 17 mars 2016, n° 15-13122 * ............................................................ 46
§2. Les exceptions : les présomptions légales ....................................................................... 46
Section 2. Comment prouver : les moyens de preuve ............................................................... 47
Sous-section 1 : la diversité des modes de preuve..................................................................... 47
Cass. 1ère civ. 3 juin 2015, n° 14-19825................................................................. 47
Cass. 3e civ. 13 mai 2015, n° 13-27342 ................................................................. 47
§1. L'écrit ........................................................................................................................... 47
Nul ne peut se constituer son propre titre ........................................................... 47
Cass. 2e civ. 6 mars 2014, no 13-14.295 ** ........................................................... 47
Cass. 3e civ., 10 mars 2016, n° 15-13942 ** ......................................................... 47
Cass. 1ère civ. 6 avr. 2016, n° 15-10005, inédit *................................................... 48
a. Les actes authentiques ................................................................................................... 48
B. Les actes sous signature privée ..................................................................................... 48
§2. Les autres preuves littérales............................................................................................. 48
Valeur des copies ............................................................................................... 48
§3. L'aveu .............................................................................................................................. 49
Cass. com. 30 juin 2015, n° 13-28367 ................................................................... 49
§4. Le serment décisoire ........................................................................................................ 49
§6. Le témoignage ................................................................................................................. 49
§7. Les présomptions du fait de l'homme .............................................................................. 49
Cass. 3e civ. 15 oct. 2015, n° 14-22989 * .............................................................. 49
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Sous-section 2 : L’admissibilité des modes de preuve .............................................................. 50
Préliminaire : L’admissibilité des modes de preuve confrontée à l’émergence d’un droit à la
preuve .................................................................................................................................... 50
Reconnaissance d’un droit à la preuve ............................................................... 50
Cass. 1ère civ. 4 juin 2014, n° 12-21244 ***.......................................................... 50
§1. La liberté encadrée de la preuve en matière civile .......................................................... 51
A. Les limites absolues au droit à la preuve ...................................................................... 51
Le principe de loyauté de la preuve.................................................................... 51
Cass. soc. 8 oct. 2014, n° 13-14911 *.................................................................... 51
Cass. AP 6 mars 2015, n° 14-94339 ...................................................................... 51
Cass. soc. 19 nov. 2014, n° 13-18749 ................................................................... 52
Les secrets professionnels .................................................................................. 52
Cass. 1ère civ. 4 juin 2014, n° 12-21244 *** précité .............................................. 52
B. Les limites relatives au droit à la preuve : l’atteinte à un droit ou une liberté fondamentale
........................................................................................................................................... 52
Cass. 1ère civ. 10 septembre 2014, n° 13-22612 .................................................... 52
Civ. 1ère 25 février 2016, n° 15-12403 ** .............................................................. 52
Cass. com. 10 février 2015, n° 13-14779 .............................................................. 53
§2. La légalité affirmée de la preuve des actes juridiques supérieurs à un certain montant .. 53
a. Principe d’exigence de la preuve écrite préconstituée ................................................... 54
Preuve outre et contre un écrit et reconnaissance de dette ................................. 54
Cass. 1re civ. 23 févr. 2012, n° 11-11230, F-P+B+I, *** ..................................... 54
Champ de l’exigence de la preuve littérale ........................................................ 54
Cass. 1ère civ. 26 janv. 2012, n° 10-28356 ............................................................. 54
Exigence de la mention manuscrite de l’article 1326......................................... 54
Cass. 1ère civ. 27 nov. 2013, n° 12-18566 * ......................................................... 54
Cass. 1ère civ. 28 oct. 2015, n° 14-24616 ............................................................... 55
b. Exceptions à l’exigence d’une preuve écrite ................................................................. 56
Impossibilité morale de se constituer un écrit .................................................... 56
Cass. com. 22 mars 2011, n° 09-72426 ................................................................. 56
Cass. 1ère civ. 19 oct. 2016, n° 15-27387 * ............................................................ 56
Commencement de preuve par écrit ................................................................... 56
Cass. 1ère civ. 8 octobre 2014, n° 13-21776 ......................................................... 56
Cass. 1ère civ. 31 mars 2016, n° 15-12773 * .......................................................... 57
Table des matières ............................................................................................................................. 58
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