Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Documents et images
Après avoir mis bas l'outil, les ouvriers, dans la plupart des ateliers, au lieu de partir comme
d'habitude, prirent au contraire quartier dans leurs locaux en annonçant qu'ils ne les
quitteraient pas avant d'avoir obtenu satisfaction. Seuls les adolescents et les femmes furent
autorisés à sortir. Il en résulta des scènes assez pittoresques: aménagement de dortoirs
improvisés, des plus rudîmen-taires, ravitaillement venant de l'extérieur avec le concours des
municipalités.
Indépendamment des revendications, cette grève est en elle-même une joie. Une joie pure,
une joie sans mélange. [...] Joie de pénétrer dans l'usine avec l'autorisation souriante d'un
ouvrier qui tient la porte. Joie de parcourir librement ces ateliers où l'on était rivé sur sa
machine. [...] Pour la première fois et pour toujours, il flottera autour de ces lourdes machines
d'autres souvenirs que le silence, la contrainte, la soumission. Des souvenirs qui laisseront un
peu de fierté au cœur, un peu de chaleur humaine sur tout ce métal.
« Tout ouvrier, employé ou apprenti a droit, après un an de services continus dans l’établissement, à un congé
annuel continu d’une durée minimum de quinze jours. »
« Dans les établissements industriels, commerciaux, artisanaux et coopératifs, la durée du travail effectif des
ouvriers et employés de l’un et l’autre sexe et de tout âge ne peut excéder quarante heures par semaine. »
La grève
„Cette grève est en elle-même une joie. Une joie pure. Une joie sans mélange. Oui, une joie. J’ai été voir les
copains dans une usine où j’ai travaillé il y a quelques mois. Joie de pénétrer dans l’usine avec l’autorisation
souriante d’un ouvrier qui garde la porte. Joie de trouver tant de sourires, tant de paroles d’accueil fraternel…
Joie de parcourir librement ces ateliers où on était rivé sur sa machine. Joie d’entendre, au lieu du fracas
impitoyable des machines, de la musique, des chants et des rires. »
« Moi, qui n’ai cessé de lutter pour la paix, qui depuis bien des années lui avais fait d’avance le sacrifice de ma
vie, je n’en puis éprouver de joie et je me sens partagé entre un lâche soulagement et la honte. »