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Chapitre 2

Etude des phénomènes de la


combustion
Partie 1

 Mécanismes de la combustion
1. PHÉNOMÈNE DE LA COMBUSTION
 1.1 Qu’est-ce que la combustion ?

 La combustion est une réaction chimique globalement et généralement fortement


exothermique, autonome, susceptible de s’accélérer brutalement et d’être accompagnée
d’émission de rayonnements. Elle peut être lente ou vive, turbulente, spontanée,
catalytique...
 Elle nécessite un comburant (généralement l’air ou l’oxygène) et un combustible (tels que
les composés hydrocarbonés et oxygénés).
a. Comburant
• Oxygène de l’air : le comburant le plus courant, sa
composition volumique dans l’air est de 21%.

• Autres Comburants
Protoxyde d'azote (N2O)
Monoxyde d’azote (NO)
Trifluorure de chlore (ClF3)
Acide nitrique (HNO3)
Nitrate de sodium (NaNO2)
Peroxyde d’hydrogène (H2O2)
Chlorate de sodium (NaClO3)
b. Combustible

• Gaz ou vapeurs : hydrogène, HC gazeux, H2S…


• Gaz liquéfiés: propane, ammoniac, butadiène….
• Liquides, gouttelettes, aérosols : Alcools, HC liquides,
cétones, aldéhydes, solvants.
• Solides massifs, poussières: Polystyrène, polyéthylène,
soufre, certains métaux (fer, aluminium, sodium, magnésium)

c. Source d’énergie
 (flamme, étincelle …..etc.)
1.2. Paramètres d’évaluation du risque
d’inflammabilité

• Point éclair (flash point) 

Température (T0) à laquelle un HC émet des vapeurs en quantité


suffisante pour que leur mélange avec l'air soit inflammable. La
combustion ne peut pas s'entretenir d'elle-même
Selon le point d´éclair, on distingue les liquides:

Extrêmement inflammables

PE < 0°C

(essence, benzène, acétone, éther)


Facilement inflammables

0°C < PE< 21°C

(éthanol, toluène)
Inflammables

21° C < PE < 55°C


(xylène)
Combustibles

PE > 55°C

(Gasoil)
Produits T° point éclair
Essence auto - 40 °
Benzène - 11 °
Hexane - 22 °
Acétone - 18 °
Méthanol 11 °
White spirit + 27 °
Gasoil + 65 °
Huile de graissage > 160 °
• Température d’inflammation 

Température (T1) à laquelle un HC émet des vapeurs en quantité


suffisante pour former avec l'air un mélange inflammable tel que
la combustion puisse s'entretenir d'elle-même.
T1 > T0 de 1 à 3°C environ

Température d’auto – inflammation 

Température (T2) à partir de laquelle les vapeurs émises par un


hydrocarbure s'enflamment spontanément.
Limites d’inflammabilité

La zone d’inflammabilité est délimitée par deux limites :


limite inférieure d’explosivité (LIE) et limite supérieure
d’explosivité (LES)
Zone 1 : mélange trop pauvre en gaz
combustion impossible.
Zone2 : mélange en proportion convenable
combustion peut se développer
Zone3 : mélange trop riche en gaz
combustion impossible
Quelques exemples de LIE/LSE
5,0 15,0
Méthane
2,2 10,0
Propane
1,9 8,5
Butane
1,5 7,8
Pentane
1,2 7,5
Hexane
Heptane 1,2 6,7
1,0 7,6
Essence super
0,7 5,0
Kérosène
Gas Oil 6,0 13,5
4,1 74,0
Hydrogène 4,3 46,0
H²S
2,7 34,0
Ethylène
2,5 81,0
Acétylène
0% %VOL 100%

REMARQUES :
Ces limites sont valables à T°AMBIANTE ( entre 15°C et 20°C )
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Energie d’inflammation

C’est l’énergie minimale de l’étincelle qui provoque


l’inflammation d’un mélange gazeux combustible.
• les sources d'inflammation

Dans la zone d’inflammabilité, un apport d'énergie, même très faible,


déclenche le mécanisme de combustion, cet apport est fait par :

a. Flamme
créé par une soudure, une allumette, une cigarette …
b. Elévation de température
Elle peut amener le combustible à sa température d’auto – inflammation.

c. Etincelles
• Elles sont provoquées par des chocs de métal/métal, métal/béton sec,
métal/pierre.
• Postes de soudages
• Matériels électriques
d. Composés pyrophoriques

Ils s’oxydent rapidement au contact de l’air et dégagent suffisamment de


chaleur pour s’enflammer spontanément (phosphore, sulfure de fer….).
e - Autres sources d’inflammation
• foudre
• compression et ondes de chocs
• rayonnements ionisants
Partie 2

PHÉNOMÉNOLOGIE
1. Définitions
2. Phénomènes dangereux: les grandes familles
3. Objectifs

La description de la phénoménologie des phénomènes dangereux et des


effets qui leur sont associés est nécessaire, car on essayant de comprendre
ces phénomènes dangereux, leur origine et leur effets, cela aide à éviter
leur survenue.
4. Les effets

Les types d’effets que l’on rencontre dans l’industrie (excepté l’industrie nucléaire) peuvent
être classés en trois catégories :
 Effets thermiques (incendies, BLEVE)
 Effets de pression (explosions)
 Effets toxiques (dispersion atmosphérique)
 Effet missile (fragments)
La finalité de l’estimation des conséquences est de
déterminer l’intensité des effets sur:
 l’homme,
 l’environnement
 les installations
des événements indésirables.
Scénarios, termes source et effets
5. Phénomènes instantanés

Les phénomènes dangereux susceptibles de produire d’importants effets


thermiques et dont la durée est considérée comme instantanée sont les
suivants :
- UVCE
(Unconfined Vapour cloud Explosion)
- BLEVE
(Boiling Liquid Expanding Vapour Explosion)
- Boil Over
5.1. UVCE
Unconfined Vapour Cloud Explosion
« Explosion d’un nuage de gaz en atmosphère libre »
 Description du phénomène
• fuite d'un gaz combustible liquéfié ou évaporation d'une
flaque de liquide inflammable
• mélange de ce rejet avec l'oxygène,(mélange
inflammable)
• on observe la dispersion et la convection du nuage de
gaz (dérive), dont une fraction reste inflammable, c’est-
à-dire une atmosphère où la limite inférieure
d’explosivité LIE est atteinte.
• La formation d’un nuage explosible dérivant reste toujours possible mais,
dans la majorité des cas, les explosions se produisent à proximité du lieu
de formation, donc sans dérive ou avec une dérive très faible ;
• déplacement du nuage hautement inflammable.

• inflammation du nuage lors de la rencontre avec une source de chaleur.


puis une explosion de type UVCE (explosion non confinée de gaz ou de
vapeurs) ;
• Un front de flamme se propage associé à l’expansion des gaz brûlés créant
une onde de pression aérienne, si sa vitesse de propagation est suffisante.
• La température des gaz brûlés passent alors par des températures de
plusieurs centaines de degrés Celsius, et peuvent atteindre 2 000 °C
Origines
- Fuite d'un gaz combustible liquéfié ;
- Évaporation d'une flaque de liquide inflammable.

Une très faible énergie suffit pour initier l'explosion.


Par ailleurs, l'allumage peut être différé dans le temps
et par conséquent se produire à une certaine distance
du lieu de la fuite.
Délai d’allumage
 Le délai d’allumage est le temps nécessaire compris entre l’instant
de la fuite et l’instant de l’allumage.
 Généralement, le temps d’allumage est très court (inférieur à la
minute). Cela est lié au fait que nombre d’accidents prennent
naissance dans des zones industrielles où les sources d’ignition sont
nombreuses.
l’énergie d’inflammation

 Plus l’énergie d’inflammation est plus importante, plus la vitesse de


propagation des flammes est aussi plus importante.

 les sources d’inflammation accidentelles les plus fréquentes


(comme l’électricité statique, les surfaces chaudes, etc.) délivrent
des énergies d’inflammation de l’ordre du joule.
Remarque:
 L’inflammation d’un nuage à l’air libre peut être due à une
explosion interne, dans un bâtiment par exemple. Dans ce cas,
l’explosion interne peut être à l’origine d’une onde de choc elle-
même capable de compresser les gaz du nuage jusqu’à leur
température d’auto-inflammation.(l’effet domino)
Accélération des flammes et effets de pression
 
 Lors d’une explosion, plusieurs régimes de combustion des gaz sont susceptibles
d’être observés successivement au cours du temps.

 Propagation d’un front de flamme luminaire


 Propagation d’un front de flamme cellulaire
 Propagation d’un front de flamme turbulent
Propagation d’un front de flamme luminaire

 Juste après l’inflammation, le régime de combustion des gaz est


généralement laminaire
 Ce front de flamme est lisse, le mélange inflammable est transformé
en gaz brûlés avec une densité moindre que le mélange initial, si bien
qu’il s’ensuit une brusque expansion volumique. Les flammes agissent
comme un piston sur les gaz réactifs et provoquent leur écoulement.
 la vitesse relative du front de flamme par rapport au mélange
combustible, appelée vitesse fondamentale de combustion Su est de
l’ordre de 0,5 m/s pour des mélanges vapeurs inflammables et air
(Lewis et Von Elbe, 1987). La vitesse absolue est de l’ordre de Propagation d’un front de flamme laminaire
quelques m/s, elle correspond dans ce cas au rapport d’expansion des
gaz (environ 8) multiplié par Su et est donc de l’ordre de quelques
m/s.
Propagation d’un front de flamme cellulaire
 Un front de flamme laminaire est très sensible aux
perturbations de son environnement d’après Leyer (1969) :
variation de la vitesse des gaz, interaction avec des ondes de
pression, variation locale de la concentration du mélange…
Rapidement, la flamme prend une structure plissée et instable,
ce qui a pour effet d’accroître la surface de flamme, donc la
consommation du mélange combustible, la production de gaz
brûlés et la vitesse du front de flamme.
 dès que ce régime de combustion est observé, la vitesse «
apparente » de combustion ne correspond plus à Su mais à une
vitesse de combustion dont la valeur varie entre 1,5×Su à 3×Su. Représentation d’un front de flamme
La vitesse absolue, Vf des flammes devient donc proche de la cellulaire
dizaine de m/s.
INERIS DRA - YMo/YMo - 1999 -

 Le frottement du fluide sur des parois ou son interaction avec des


obstacles induit de la turbulence dans l’écoulement, ce qui accentue
encore ce phénomène. Cette accélération augmente la vitesse
d’écoulement dans le mélange combustible et le niveau de turbulence
de l’écoulement. Ainsi, par ce mécanisme auto-entretenu , la flamme
s’accélère d’elle-même : il s’agit du régime de déflagration.
 La présence d’un confinement partiel (mur, auvent, etc..) peut
accentuer la montée en pression en bloquant l’expansion volumique
des gaz dans une ou plusieurs directions. Représentation d’un front de flamme
Figure 5 : Représentation d’un front de flamme turbulent
turbulent
Ainsi, lorsque l’écoulement des gaz réactifs devient turbulent, la combustion est accélér
l’effet « piston » exercé par les flammes sur les gaz frais est accentué. Ce qui, en prés
d’obstacles, conduit à intensifier encore la turbulence. Ce mécanisme, schématisé en figu
est instable et il conduit, dans certains cas, à une accélération continuelle des flammes
qu'il est entretenu. Dès lors, il est aussi clair que plus la flamme parcourt une dist
importante dans une zone encombrée d’obstacles, plus cette accélération peut se dévelo
Un UVCE génère plusieurs effets :

 Une boule de feu qui consume ou endommage


ce qui se trouve à l'intérieur.
 Un rayonnement thermique sur le voisinage
immédiat de la boule de feu.
 Des effets de pression plus ou moins
importants suivant l'encombrement du lieu de
l'accident.
Les conséquences de l’UVCE dépendent de :
• La masse de gaz combustible concerné, c’est à dire du volume du nuage.
• La composition du nuage de gaz.
• L’encombrement de l’espace.
5 .2. Le BLEVE

Boiling Liquid Expandind Vapour Explosion.

« Explosion due à l’expansion des vapeurs d'un liquide en ébullition »


Définition

Le BLEVE est un type d’explosion qui se produit à la rupture d’un équipement


contenant un liquide dont la tension de vapeur est très supérieure à la pression
atmosphérique.
Suite à la décompression rapide, une ébullition extrêmement violente et une
vaporisation quasi instantanée d’une partie du liquide entraîne des ondes de pression
semblables à une explosion.
Produits concernés
Il s’agit des gaz liquéfiés combustibles tels que :
GPL (propane, butane)
propylène
butène
Acétylène
ammoniac
CVM (chlorure de vinyle monomère)
oxyde de propylène -...
Les gaz liquéfiés non combustibles (CO2, N2, O2, Cl2, Hélium, ...) et l’eau à
l’équilibre liquide- vapeur peuvent être aussi sujets au BLEVE.
Equipements concernés
Le BLEVE concerne les équipements aériens contenant ces gaz liquéfiés sous
pression

 Stockages fixes : sphère


 Engins de transport : camions, wagons, navires
 Tuyauteries
 Bouteilles d’échantillon, bouteilles petit vrac
Les réservoirs cryogéniques de gaz liquéfiés ne sont donc pas sujets au BLEVE car,
rarement à une pression supérieure à la pression atmosphérique, et de plus protégés :
par le calorifuge “froid” lorsqu’ils sont métalliques
par l’enveloppe extérieure en béton précontraint.
Les chaudières et en particulier les ballons supérieurs sont aussi concernés par le BLEVE.
Origines

 Corrosion.
 Hautes températures (incendie).
 Impact mécanique
 Sur-remplissage du réservoir
 dilatation du liquide
 augmentation de la pression
 rupture du réservoir
Les étapes du BLEVE

Etape N°1 :

Réservoir soumis à un rayonnement dû à un incendie.


Etape N°2 :

L'élévation de la température du liquide entraînant un


phénomène de vaporisation donc une augmentation de
la pression du ciel gazeux.

Diminution du niveau de liquide


P
T
Etape N°3 :

La pression interne et l’effet de la température


extérieure, la paroi de la citerne cède.
Etape N°4 :
rupture de l’enceinte suivie d’une explosion: Une Onde de
pression choc (détonation)

P
Effet missile
Projection de débris pouvant atteindre des proportions énormes, à
plus d’un kilomètre de diamètre de la
source.
Description du phénomène sur une capacité non
refroidie équipée de soupapes de sûreté.
1 - DÉROULEMENT DU BLEVE : GAZ LIQUÉFIÉS
COMBUSTIBLES

a – Scénario

On considère une sphère de propane dans les conditions normales de service :


T ≅ 25°C
P ≅ 8,2 bar.
b – Incendie - Montée en pression

 Fuite sur la sphère elle-même ou sur un équipement voisin.


 Nuage de gaz combustibles et inflammation sur un point d’ignition.
 Feu sous la capacité sous forme de flamme.
 Dans la sphère, la température monte, la pression augmente comme la tension de
vapeur du propane.
 La pression atteint la pression de début d’ouverture des soupapes (16 bar).
 Le débit de chaleur dû à l’incendie apporte la chaleur latente de vaporisation au liquide
dont une partie se vaporise et est évacuée aux soupapes.
 La pression atteint au maximum 110 % de la pression de début d’ouverture si le feu
persiste.
 La température du métal mouillé par le liquide reste à peu près constante (≅ 55°C).
 Baisse du niveau liquide due à la vaporisation.
c - Perte de la résistance mécanique - Rupture

La température du métal non mouillé augmente rapidement (par rayonnement des


flammes au sol ou aux soupapes).
Exemple acier A 52
Température 20 100 300 400 500
(°C)
Limite 315 300 215 180 150
élastique
(N/mm2)

Après 10 à 20 minutes, formation d’une boursouflure par étirement du métal.


Éclatement de la boursouflure et rupture du réservoir avec projection de fragments.
d - “Explosion” /Boule de feu

La soudaine décompression, jusqu’à la pression atmosphérique, entraîne :


 des ondes de surpression
 la brusque vaporisation d’une partie du propane liquide ( ≅ 1/3) sous forme
d’aérosol qui s’enflamme et provoque une boule de feu
– La chaleur de vaporisation est apportée par les flammes et par le propane
liquide restant dans la sphère dont la température atteint la température d’ébullition
normale.
 La boule de feu croît rapidement, s’élève dans les airs puis se fragmente et s’éteint
après consommation du combustible.
 La radiation de la boule de feu (250 à 300 kW/m2) est suffisante pour enflammer
tout combustible ordinaire et causer des brûlures mortelles aux personnes par effets
thermiques.
 Par ailleurs, du liquide enflammé, retombe au sol.
 L'éclatement du réservoir entraîne la projection de fragments appelés
"missiles".
2. CONDITIONS NÉCESSAIRES AU BLEVE

Équilibre liquide-vapeur et température limite de surchauffe

Avant rupture du réservoir il y a théoriquement équilibre liquide-vapeur


La vapeur est saturée.

Le liquide est à sa température d’ébullition (à la pression interne).


Il y a formation de bulles sur les sites actifs que sont les impuretés et les interfaces
avec les solides : paroi et équipements internes du réservoir.
Ces sites sont appelés sites de nucléation ou “nucleïs”.
Mais, lorsqu’il n’y a pas suffisamment de sites de nucléation dans le liquide, la
température d’ébullition peut être dépassée sans qu’il y ait ébullition : le liquide
est surchauffé.
 Il existe cependant une limite de température, à une pression donnée, au-delà de
laquelle se développent des bulles de vapeur dans tout le liquide, même en l’absence
de sites de nucléation.
 Cette limite est la température limite de surchauffe appelée encore “température de
nucléation spontanée”.
3. Type de BLEVE
La notion de BLEVE froid ou chaud se réfère uniquement à la température limite de
surchauffe (TLS) du produit :

1.la transformation qui se produit en dessous de la température limite de surchauffe à


pression atmosphérique, est généralement appelée « BLEVE froid ».
2.la transformation , qui se produit au-dessus de la température limite de surchauffe à
pression atmosphérique, est généralement appelée « BLEVE chaud ».
La température limite de surchauffe à la pression atmosphérique est estimée par la
formule :
TLS= 0.885 TC

avec
TLS = température limite de surchauffe en K
Tc = température critique en K
BLEVE froid

Lorsque la paroi du réservoir cède, la pression chute brutalement :


si T du produit < TLS, il se produit une violente ébullition en surface avec des
effets non négligeables (aérosol, ondes de pression, projectiles éventuels, ...) et la
température décroît jusqu’à la température d’ébullition normale.
Il n’y a pas de BLEVE à proprement parlé.
Actuellement, de plus en plus, les spécialistes appellent ce phénomène un “BLEVE
froid”.
BLEVE chaud

Si T du produit > TLS, en quelques millisecondes, une violente vaporisation dans


la masse se produit par nucléation spontanée.
On est en présence d’une véritable explosion.
Il y a BLEVE.
Actuellement, de plus en plus, les spécialistes appellent ce phénomène un “BLEVE
chaud”.
4 - MODES DE RUPTURE DES
ÉQUIPEMENTS
a - Cas général
D’une manière générale la rupture d’un réservoir a plusieurs origines :
- rupture aux conditions de service : défaut de fabrication, corrosion, impact de
fragment, ...
 rupture ductile par surpression à température ambiante : expansion
thermique d’un liquide sans ciel gazeux, montée en pression due à une brusque
vaporisation
 rupture ductile sous l’action de la chaleur.
 rupture fragile par baisse de température : À basse température le métal atteint
sa température de transition ou température de rupture fragile.
Le nombre de fragments peut être :
de 3 à 4 dans le cas de réservoirs cylindriques
d’une vingtaine dans le cas d’une sphère
Les distances atteintes par les fragments peuvent être de l'ordre de 1000 m dans certains cas.
5 - BLEVE DE GAZ LIQUÉFIÉS NON COMBUSTIBLES

La rupture brusque de la capacité, suite à une perte ou à la résistance mécanique peut


être due :
 à un excès de pression dû à un incendie voisin entraînant une rupture ductile du
métal sous l'action de la chaleur.
 à un excès de pression à la température normale du procédé (soupapes ou
disques de rupture isolés ou absents) dû à un suremplissage par exemple, avec
rupture ductile.
 à une diminution de l'épaisseur du métal par corrosion
 à une perforation par l'impact d'un missile
6. CONSÉQUENCES DU BLEVE

 Effets missiles : propulsion de fragments

 Effets de surpression : onde de surpression

 Effets thermiques : inflammation du mélange avec l’air et


génération d’une boule de feu
5.3. BOIL OVER
1. Définition

Un boil-over est un phénomène de moussage


brutal impliquant des réservoirs atmosphériques
et résultant de la transformation en vapeur, d'eau
liquide contenue dans un réservoir en feu.
Ce phénomène est à l’origine de violentes
projections de combustible, du bouillonnement
du contenu du bac, de l’extension des flammes
et de la formation d’une boule de feu. (INERIS)
2. Conditions de formation d’un boil-over

 Présence d’eau dans le réservoir

 La création d'une onde de chaleur

 Température d’ébullition moyenne (interface hydrocarbure/fond d’eau)


suffisamment élevée T°ébul > 120°C

 Viscosité supérieure à celle du kérosène


3. types de boil-over

 Boil Over « classique »

 Boil Over « couche mince »


Définition du phénomène de Boilover « classique »

Le NFPA (National Fire Protection Association - USA) propose une définition


précise du phénomène:
« Le terme de Boilover est attribué à un événement survenant lors d’un
incendie de certains hydrocarbures contenus dans un réservoir à ciel ouvert,
lorsqu’une soudaine augmentation de l’intensité du feu [de réservoir] est
observée, accompagnée de l’expulsion de l’hydrocarbure hors du réservoir,
après une longue période de combustion régulière [de l’hydrocarbure] »
Le Boilover a lieu lorsque les résidus de combustion, issus de la surface en feu,
deviennent plus denses que les hydrocarbures non brûlés et sombrent formant
une couche chaude qui progresse vers le fond plus rapidement que la régression
de la surface de liquide.
Lorsque cette couche chaude, également appelée onde de chaleur, atteint l’eau
ou une émulsion d’eau dans l’hydrocarbure située en fond de bac, l’eau est
d’abord surchauffée, puis portée à ébullition de façon quasi explosive
entraînant le débordement du bac. ».
Boil Over « classique »

a. Naissance d’un feu de bac

En début d’incendie du bac, le


produit occupe tout le volume du
bac avec une composition quasi-
homogène.
b. Distillation et formation d’une onde de chaleur

 Le rayonnement des flammes


provoque une distillation du
liquide.
 séparation des coupes légères
des coupes plus lourdes.
 Migration des coupes lourdes
vers le bas.
 Formation d’une onde de chaleur
(200 °C).
c. Effet piston

 L’onde de chaleur provoque


une vaporisation brutale de
l’eau.
 Augmentation importante de
volume
 joue le rôle de piston en
mettant en suspension le
liquide inflammable restant
dans le bac.
d. Débordement et formation d’une boule
de feu

• Une partie du liquide


déborde du bac.
• une autre partie se
fragmente en gouttes et se
vaporise en traversant les
flammes pour former une
boule de feu
Formation d’une onde de chaleur
Les conditions d’occurrence du phénomène de boil over «
classique »

1) un feu de bac (condition 1) après l’effacement du toit


2) la présence d'eau à transformer en vapeur (condition 2)
3) un hydrocarbure pouvant générer une onde de chaleur qui entre en contact avec
le fond d'eau et suffisamment visqueux pour s’opposer au passage de la vapeur
d’eau vers la surface (condition 3)
Séquence accidentelle théorique
Boil Over « couche mince »

 En début d’incendie du bac, le produit qui


occupe le volume du bac a une
composition homogène qui le restera tout
au long de l’incendie.
 En revanche, un gradient de température
apparaît et une zone où la température est
supérieure à 100°C peut être identifiée.
 En raison du rayonnement des flammes sur
la surface du liquide, le liquide subit une
augmentation de température sans
modification de composition locale. Il n’y
a pas de formation d’onde de chaleur.
 Une fois que tout le combustible situé
en dessous de cette zone de température
supérieure à 100°C a été consumée, il y a
contact entre l’eau et cette zone.
 Le contact entre la couche de produit et
l’eau provoque l’évaporation de cette
dernière.
Cette vaporisation brutale conduit à une
augmentation importante de volume et joue le
rôle de piston en mettant en suspension le
liquide inflammable restant dans le bac.

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