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MASTER SCIENCES DU LANGAGE

SEMESTRE III
MODULE : SYNTAXE

Compte rendu:
« Le Paramètre du  Sujet Nul (2)»
Noam Chomsky

Dans le cadre du séminaire de


la syntaxe du:
Prof. Amal
OUSSIKOUM

Année universitaire 2020/2021


PLAN

 Introduction

 I/ Le Paramètre du « sujet Nul »

 II/ Récupérabilité et clitiques

 Conclusion

 Bibliographie

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INTRODUCTION

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 Chomsky repense la grammaire en énumérant une
panoplie de conditions générales invariantes d’une
langue naturelle à une autre qu’il nomme « principes » et
des variantes spécifiques, appelés « paramètres »,
assurant la liaison entre ces conditions dites générales et
les langues particulières.
 la grammaire universelle propose les principes relatifs à
une grammaire dite noyau. Sauf que les grammaires
particulières aux langues peuvent ne pas contenir
certains de ces principes. D’où le recours au concept du
paramètre.
PROBLÉMATIQUE

Chomsky considère le sujet nul comme étant un


paramètre assurant une diversité linguistique. Ainsi,
quels sont les propriétés de ce paramètre ?
II) LE PARAMÈTRE DU  SUJET NUL (2)

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 Les langues à sujet réalisé comme le français et
l’anglais respectent le principe de projection étendue.
Alors que les langues à sujet nul semblent la violer.

 Exemples :
En français l’on dit : je parle / tu parles / il parle,
mais
En espagnol l’on dit : hablo / hablas / habla
 C’est donc dans le but de remédier à une telle
violation du Principe de Projection Etendu qu’on a pensé
à la présence d’une catégorie vide dans cette position ; il
s’agit alors d’un pronom sujet sans réalisation
phonétique, noté pro. Et l’on obtiendra alors pour
l’espagnol :
pro hablo / pro hablas/ pro habla.
 la théorie de Kayne:
la catégorisation des catégories vides (ECP) étant
donné « un principe de la forme logique (FL) et qui
s’applique et aux variables formées en FL et aux traces
de Mouvements Qu et, de façon plus générale, à
n’importe quelle trace » (Chomsky : 425).
Par la suite, l’on postule à ce que l’exemple de that-
trace et celui des phénomènes de mouvement long ne
peuvent s’appliquer dans le cas des langues à sujet nul.
Pourquoi ?

Le sujet s’y trouve gouverné par ACC et le fait qu’un


gouverneur propre apparaisse ou non dans COMP n’y
porte pas à conséquence. Par conséquent, les variables à
portée large devraient apparaitre dans la position sujet
des langues à sujet non réalisé, contrairement à ce qui se
passe en français ou en anglais.
Telle propos pose problème lorsque l’on est devant des
exemples comme ceux de la liste (1) :
(1)
 non voglio che tu parli con nessuno

« pour aucun x, je veux que tu parles à x »


 *non voglio che nessuno venga (où nessuno est interprété
avec une portée large)
« pour aucun x, je veux que x vienne »
 voglio che nessuno venga

« je veux que pour aucun x, x vienne »

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 (2)
 non voligo che venga nessuno

« pour aucun x, je veux que x vienne »

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 Des langues à sujet nul (comme l’italien) tendent à présenter,
parmi d’autres, l’ensemble des propriétés suivantes :
I. sujet nul

II. inversion libre dans les phrases indépendantes

III.« mouvement Qu long » du sujet

IV. Des pronoms résomptifs vides dans les phrases enchâssées

V. Violation apparentes du Filtre *[that-t]

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 Les propriétés essentielles des langues à sujet nul sont celles de
(3I) et (3II).
 ECP s’applique dans ces langues de la même façon qu’il le fait
dans les langues à sujet réalisé.
 RES(NIC) (et donc ECP) est un principe qui fait partie de FL.

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 (11) SN [sv V-FLEX…]
 Dans (11), ACC (dans FLEX) ne gouverne la position sujet ni
en S-structure ni en FL, et PRO peut donc apparaitre dans cette
position.

 (12) R peut s’appliquer en syntaxe.

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 (15)

 (I) ACC est coïndcié avec le SN qu’il gouverne


 (II) Le Cas nominatif est assigné au SN(ou vérifié pour le SN) qui
est gouverné par ACC.

 (16) Le principe (15I) s’applique en D-structure

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 (23)
 (I) there arrived three men
 (II) il est arrivé trois hommes (=I)

 les langues à sujet nul adoptent, en vertu du paramètre (12), la


stratégie qui consiste à utiliser le principe Eviter-les-pronoms.

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 (24)
(I) *SN sembra [che Temps Sv]
(II) SN crede [che pronominal Temps Sv]
 les exemples qui correspondent à ces structures sont (25I) et
(25II) :
 (25)
 (I) *gli amici sembrano [che partiranno]
« Les amis semblent [qu’ils partiront] »
 (II) gli amici credono [che partiranno]
 « Les amis croient [qu’ils partiront] » 
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 La question de l’assignation du Cas nominatif au SN postverbal et
de l’accord de ce SN avec le verbe. Il y a deux possibilités :
 (26)

(I) Le Cas est assigné au SN postverbal.


(II) Le Cas est assigné au SN sujet préverbal et est
ensuite « hérité » par le SN postverbal par le biais de la
coindiciation du PRO avec le sujet préverbal en position sujet.

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 Les S-structures sont celles de (27) :
 (27)

(I) PROi [ SV [SV V-ACCi ] [SNi ]


(II) PROi [ SV V-ACCi ] [SNi ]

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 Les règles régissent l’assignation du Cas nominatif par le bais de
l’accord peuvent être formulées comme suit :

 (28) Assigner le Cas nominatif, en S-structure, au SN


gouverné par ACC, avec lequel il est coindicié à l’aide de
suscrits.

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 (34) est une reformulation de (28)

 (34) Dans une P qui contient ACC, il y a un SN nominatif


gouverné par ACC, avec lequel ce SN est coindicié à l’aide des
suscrits.

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 Chomsky a comparé les constructions copulatives en Italien et
en français(ou en anglais) telles qu’elles sont illustrées dans 47
 (47)

(I) sono io
(II) c’est moi « it’s me »
 Les S-structure correspondantes sont celles de 48

(48)
(I) [p SN*[SV copule-ACC SN ]
(II) [p SN* ACC [SV copule- SN ]

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 (49)
(I)… [SV V SN [t to SV]]
(II) * John was persuaded Bill [t to win]]
« John a été persuadé Bill [t (de) gagner] »
(III) *who did John persuade Bill [t to win]
« qui a John a été persuadé Bill [t (de) gagner] »
 (52) :
α SV
α V SN
 (52) R peut s’appliquer en syntaxe

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 (53) ECP : [α e] doit etre proprement gouvernée.
 (54) α gouverne proprement β si et seulement si α gouverne β et
α ≠ACC
 (55) α gouverne proprement β si et seulement si α gouverne β et
α est lexical.

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 Dans la configuration (56), où α et β sont des catégories du
même type , la tête de β gouverne, mais ne gouverne pas
proprement, SN* :
 (56) [α SN*β]

 (57) [SV [SV V…] SN*]


 (58) [SA [A’ quitte A [p SN* to…]]
([SA [A’ assez A [p SN*pour…]])

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 (59)  ECP généralisé : Si α est une catégorie vide, alors :
(I) α est PRO si et seulement si il n’est pas gouverné.
(II) α est une trace seulement si il est proprement gouverné.
(III) α est une variable seulement si il est marqué pour le cas.

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RÉCUPÉRABILITÉ ET CLITIQUES
les problèmes qu’explicite la formulation de RES (NIC)

la relation entre ECP et la récupérabilité des effacements


l’asymétrie entre sujet et objet
la mise en œuvre de la différence entre sujet nominatif et sujet
infinitif
la possibilité d’avoir un PRO comme sujet ,dépend de la
manifestation lexicale de ACC dans la morphologie du verbe.

les problèmes résiduels dépendent de la cliticisation

des études sur le concept de cliticisation et son apport à la ECP


Quelle est la relation entre ECP et la récupérabilité des
effacements et

celle entre la paire (SN,ACC) et la paire (clitique ,position


postverbale vide).
- Il y a deux types de cliticisation :celle de SP et

celle d’objet direct et indirect


-la distinction de base entre les langues se fait au niveau de la

d-structure, les langues ne peuvent avoir que l’une de ces

deux formes de base :

-forme de base 1 : SN FLEX [sv cl-VSN]

-Forme de base 2 : SN FLEX[sv V SN]


-la relation qu’entretient ACC avec le sujet est semblable à

celle qu’entretient la clitique à l’objet.

-c’est le principe Evitez les pronoms qui permet que le

sujet -vide soit présent là ou ACC est suffisamment fort et

que le SN associé au clitique soit vide.


3-Pièrre le voit

4-Pière [sv le voit SN]

5-pièrre [sv voit [SNα]]


-Si l’on admet que la D-structures et la S-structure soient

celles de (4),cette structure sera conforme au principe de

projection et à celui du θ-critère.

-Donc, si le SN reçoit un θ-rôle en (4)


-Donc, si le SN reçoit un θ-rôle en (4),quelles sont les
caractéristique de SN objet en (4) et de en (5) ?et quelles sont les
relation entre le verbe , le clitique et l’objet ?

-Si l’on considère que α en (5° et SN en (4 ) sont des PRO , il s’en


suit que la position objet doit être non gouvernée, autrement dit : le
clitique absorbe le gouvernement.
-si l’on considère que la position objet de( 4) ou de (5) doit
être sous-catégorisée par le verbe alors qu’elle n’est pas
gouvernée par lui et que le SN qui l’occupe doit être θ-marqué
par le verbe sachant que les exigences du principe de
projection et de celui de θ-marquage soit satisfaites.
-si l’on considère que la position objet de( 4) ou de (5) doit
être sous-catégorisée par le verbe alors qu’elle n’est pas
gouvernée par lui et que le SN qui l’occupe doit être θ-marqué
par le verbe sachant que les exigences du principe de
projection et de celui de θ-marquage soit satisfaites.
-Nous en déduirons que α θ-marque la
position qu’il gouverne
-Nous considérons donc maintenant que la position du clitique
est gouvernée par le verbe et elle est aussi marquée pour le cas
par le verbe. D’où l’argument du verbe n’est pas le clitique et
le SN -objet est coïndicié à l’aide de suscrits avec le clitique.
LE REDOUBLEMENT DU CLITIQUE

-Soit l’exemple (6) de l’espagnol standard :

6-lo vimos a él

« (nous) l’avons vu à lui »

(nous l’avons vu)


Et l’exemple (7) de l’espagnol du Rio de la plata.

7-lo vumos a Juan

« nous l’avons vu à Juan »

(nous avons vu Juan)

Et (8) de l’italien :

8-Lo vimos Juan


Si l’exemple (6) est acceptable en espagnol standard, celui de

(7) ne l’est plus, alors que tous les deux sont agrammaticaux

en français et dans le dialecte standard en Italie.

Il est à noter qu’il n’y a pas d’exemple de redoublement de

clitique dans le cas de clitique SP.


De ce qui précède, il parait qu’il y a une relation étroite entre

clitique et ECP. En effet, dans le cas de redoublement de

clitique en espagnol, le SN post-verbal n’est pas gouverné.et

selon ECP , il est impossible à une variable d’apparaitre dans

la position verbale quelle qu’elle soit la manière dont elle était

produite.
Exemple (9) :

(I)-Lo visit quién

« (vous) l’avez vu à qui »

(Qui avez-vous vu)


(II)- visit a quién

« (vous) avez vu à qui »

« Qui avez-vous vu ? »
(III)-la vie a todas las mujeres

« Je l’ai vu à toutes les femmes »

(J’ai vu toutes les femmes)

(J’ai vu toutes les femmes)


IV)-vi a todas las mujeres

(Je) ai vu à toutes les femmes

(J’ai vu toutes les femmes)


D’apres ces exemples nous remarquons que dans le cas (I) et

(III) la D -structure est engendrée par un clitique ce qui n’est

pas le cas dans (II)- et (IV).

Ainsi que l’on peut produire 10(I) et 10(II) en déplaçant le

constituantQU.
10(I)-a quièn lo visit

« À qui l’ai-je vu t »

a quièn visit t

« À qui ai-je vu t »
Nous remarquons dans ces exemples que la trace devient une
variable dans les phrases de 10 et que le constituant QU est déplacé
dans (9) (I) et (9) (II)_par une règle de FL en laissant une variable
dans la position d’origine.

D’après ECP les exemples (9) (I), (9) (III et 10(I) devront être
agrammaticaux puisqu’on a une variable non gouvernée et puisque
le gouvernement est absorbé par le clitique.

Tandis qu’on s’attend à ce que (9) (II) et (9) (IV) et (10) (II) soient
grammaticaux du fait que la variable est gouvernée par le verbe
conformément à ECP.
Jäggli qui remarque par la suite que si l’on considère que le

SN postverbal doit être défini c’est parce qu’on a considère

que les SN indéfinis sont des expressions quantifiées qui

subissent la règle du mouvement de QU.


Il mentionne aussi que les objets indirects réagissent

autrement. En effet, le mouvement QU y est possible avec la

cliticisation d’où conclue -t-il que ECP a créée un SN de la

forme [sn a SN] par opposition à la vraie « a » engendrée en

base et qui apparait en construction [sp a SN


Dans cette partie, on a montré qu’il existe une relation étroite entre

la paire clitique-SN et la paire sujet accord-verbal ainsi que la

capacité de la théorie GB de rendre compte de la condition de

récupérabilité des effacements pour les pronoms.


CONCLUSION
A travers cette partie Chomsky a mené une réflexion sur la
résolution des problèmes conceptuels relatifs à RES(NIC) tout en
adoptant une analyse en termes de ECP, du liage et des deux
paramètres de base à savoir le paramètre de sujet nul et l’option
d’avoir des clitiques. En effet, comme ECP appartient à ECP
généralisée et que son résidu tombe sous la théorie du liage est de la
Θ-théorie , il parait bel et bien que le concept de gouvernement joue
un rôle centrale tout comme dans la théorie des cas et Θ-théorie.
BIBLIOGRAPHIE

 Chomsky.N, Théorie du gouvernement et du liage, Paris ,Edition Seuil,1991.

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MERCI POUR
VOTRE ATTENTION

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