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Émile Gallé

Verrier; designer; ceramiste; ébéniste; souffleur de verre


Les œuvres en verre
• Si Gallé connaissait la technique de la pâte de verre,
l'essentiel de sa production était soufflée, non pas en verre
mais en cristal, c'est-à-dire avec adjonction de sels de plomb.
À la paraison initiale de cristal, Gallé ajoutait des couches
nouvelles colorées d'oxydes métalliques, des inclusions,
avant de souffler la pièce de cristal, de la retravailler
d'inclusions nouvelles, d'appliques, de feuilles d'or ou
d'argent.
• Au refroidissement, les différences de dilatation de ces
couches étaient la cause d'accidents très fréquents,
l'ouverture des fours révélant une casse importante, qui
faisait la rareté des pièces réussies.
• Issues de la halle de cristallerie, les pièces étaient alors
retravaillées par gravure, à la roue pour les plus précieuses, à
l'acide fluorhydrique pour les plus courantes. On dégageait
ainsi un décor en camée, le plus souvent floral, rencontre
heureuse des hasards du soufflage et du savoir-faire des
graveurs-décorateurs.
• Émile Gallé est également l'inventeur de plusieurs
techniques, dont celle de la marqueterie de verre (brevet
qu'il dépose en 1898)27, par dépôt de petites inclusions de
verre dans la pâte en fusion.
L'ébénisterie
• Bien que très tôt formé à l'ébénisterie, en particulier sous l'influence
de l'Union centrale des arts décoratifs, il ne s'y investit que
relativement tardivement dans sa carrière29. Ayant besoin de
réaliser un socle pour une œuvre de verre, il se rend chez un
marchand de bois et est émerveillé des nuances colorées de ce
matériau29. Il ouvre un atelier d'ébénisterie en 1884, qui réalise à la
fois du petit mobilier bon marché et des ensembles et meubles
luxueux. Celui-ci comporte en 1889 un catalogue de plus de 600
essences de bois, en particulier chêne, noyer, frêne et prunier.

• Ses collections basées sur les ombelles et les berces des prés
remportent au début du XXe siècle un grand succès commercial,
l'usine d'art déclinant les dessins de Gallé réalisés pour un bahut à
d'autres meubles (armoire, commode) afin d'adresser la demande.

• Il réalise de nombreuses expérimentations techniques, en particulier


dans le domaine de la marqueterie : il expérimente avec les
différentes propriétés du bois issu d'un même arbre, exploite ses
défauts et joue parfois de cirage coloré, teinture, ombrage ou
introduction de nacre et de métal dans la matière. Son style, à
l'origine inspiré de la Renaissance et du 18e siècle, évolue de plus en
plus vers le naturalisme et l'exploitation des formes végétales,
comme il l'affirme lui-même dans Le mobilier contemporain d'après
la nature.
Politique
• Émile Gallé produit de nombreuses œuvres aux
accents patriotiques, célébrant la Lorraine et
protestant contre le rattachement de l'Alsace-
Moselle à l'Allemagne. Par exemple, lors de
l'Exposition internationale de Londres de 1871, il
envoie la table "Flore de Lorraine" et une
sculpture représentant la Prusse et Bismarck
sous forme d'animaux ; cette présentation lui
permet de nouer des relations avec l'aristocratie
anglaise, comme la duchesse de Montalbo. Lors
de l'Exposition universelle de 1889, il réalise de
nombreuses œuvres à la symbolique patriotique
(Vercingétorix, Jeanne d'Arc) ou plus générale.
Botanique
• Émile Gallé utilise, dès sa reprise de la
direction artistique de la manufacture de
faïence de Charles Gallé, de nombreux
thèmes botaniques conformes aux goûts du
Second Empire.
Thèmes maritimes
• Le thème maritime est très présent dès
le début de la production d'Émile Gallé,
sous l'influence des styles rococo,
rocaille et néoclassique, qui consistent
une bonne partie du répertoire de la
faïencerie de Saint-Clément que dirige
Charles Gallé. En particulier, les décors
de céramique s'inspirent des
coquillages, des fruits de mer, ou des
scènes maritimes
Style et influences - L'art islamique

• Comme de nombreux artistes de l'école de


Nancy, Émile Gallé s'inspire de l'art islamique
pour leurs techniques de verrerie (émail,
décors et formes).
• Cela est particulièrement marquant pour le
vase Espoir, présenté à l'Exposition
universelle de 1889, que ce soit dans la
forme, le choix des couleurs, l'usage de
calligraphie arabe ou la mosaïque de motifs
végétaux. L'exotisme de la pièce permet de
rêver à des horizons lointains, ici l'espoir du
retour de l'Alsace-Moselle en territoire
français. Il réalise aussi plusieurs lampes de
mosquée, s'inspirant de l'art des Seldjoukides
et des Milles et une nuits.
Bibliographie
• Lettres pour l'art. Correspondance, 1882-1904, avec Roger Marx, édition établie
par Françoise-Thérèse Charpentier et complétée par Georges Barbier-Ludwig et
Bernard Ponton, Nuée Bleue, Strasbourg, 2006, 346 p. (ISBN 2716506906).
• Le Décor symbolique, discours de réception à l'Académie de Stanislas, séance
publique du 17 mai 1900, imprimerie Berger-Levrault et Cie, 1900.
• Écrits pour l'art. Floriculture, art décoratif, notices d'exposition, préface de
Françoise Thérèse Charpentier, iconographie, Laffitte, Marseille, 1980, 379 p. ;
réimpression de la première édition, Librairie Renouard, H. Laurens, Paris, 1908.
• Camille de Coster, Catalogue raisonné des citations littéraires figurant dans
l'œuvre d'Emile Gallé (écrits et productions artistiques) - thèse soutenue en
janvier 2013

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