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Le Dernier Jour D'un Condamné - Les Effets Produits Par La Focalisation Interne - 2024-1
Le Dernier Jour D'un Condamné - Les Effets Produits Par La Focalisation Interne - 2024-1
CONDAMNÉ
Plan de l ’analyse
• L ’analyse globale
• Les personnages
• Le 1° chapitre
• Le GENRE de l ’œuvre
• La focalisation interne
LE DERNIER JOUR D ’UN
CONDAMNÉ
1.
L ’analyse globale de
l ’oeuvre
LE DERNIER JOUR D ’UN
CONDAMNÉ
Analyse globale
De quoi s ’agit-il?????
Un temps tragique
Il s’agit d’un compte à rebours. L’amenuisement du temps est source d’un “ tragique ” à la
fois permanent et croissant .
Art et niveaux de langue
• L’une des 1° expériences du XIX° siècle de mêler les niveaux de langue. ; VH donne
droit de cité à l’argot des prisons .
Une dimension fantastique
Les cauchemars et hallucinations du condamné confèrent au récit des aspects frappants,
étranges et fantômatiques
LE DERNIER JOUR D ’UN
CONDAMNÉ
2.
L ’analyse des
personnages
LE DERNIER JOUR D ’UN
CONDAMNÉ
Les personnages 1
Le condamné : on ne sait pas quel crime il a commis. Pourtant il n’est pas perçu
comme un monstre ; il vit atrocement l’attente de son exécution.
Les représentants de la société : juges, magistrats, directeur de la prison et prêtre
représentent la société. Pour eux, une exécution est une chose banale qui doit se
dérouler dans les formes
Marie : fille du condamné : elle a trois ans ; son père lui voue un amour absolu ;
mais elle ne reconnaît pas son père dans ce barbu qui l’embrasse ; son père n’est-il
pas mort ?
La foule, compatissante et cruelle à la fois : elle assiste à une exécution capitale
comme à un spectacle
Des personnages indifférents à la souffrance du condamné
Par l’intermédiaire de ses représentants, la société se montre indifférente à son sort
le président du jury est “ calme ”
les jurés sont “ blêmes et abattus ” mais c’est à cause de la fatigue due à la longue délibération
quelques-uns baillent
un jeune assesseur s’entretient “ presque gaiement ” avec “ une jolie dame en chapeau rose ” ( aspect dérisoire de son sort aux
mains des indifférents
l’avocat de la défense vient de “ déjeuner copieusement et de bon appétit ”
l’huissier ( qui l’accompagne à la Conciergerie) est plus préoccupé par “ la perte de son tabac ” que compatissant. Il reproche
même au condamné d’être triste.
Le bourreau ne se soucie que de ses problèmes techniques : il craint que la pluie ne rouille le mécanisme de la guillotine.
Le geôlier est “ gentil ” quand il emmène le condamné dans une autre cellule mais le narrateur pense: "Les égards du geôlier
sentent l’échafaud ”
Le directeur est gentil, mais cette gentillesse est intolérable quand il informe le condamné que c’est “ pour aujourd’hui ” et
qu’il lui demande “ en quoi il pourrait (lui) être agréable ou utile ”
LE DERNIER JOUR D ’UN
CONDAMNÉ
3.
L ’analyse du
premier chapitre
LE DERNIER JOUR D ’UN
CONDAMNÉ
Etude du Premier chapitre
• Un monologue intérieur :
• Une structure close :
• Un cri d ’horreur :
LE DERNIER JOUR D ’UN
CONDAMNÉ
Un Monologue intérieur
4.
Le genre de l ’oeuvre
LE DERNIER JOUR D ’UN
CONDAMNÉ
LE GENRE DE L ’OEUVRE
Le journal intime est caractérisé par les points suivants/ le dernier… ne présente pas ces caractéristiques
:
Le J.I. est daté: heure, jour, mois et année . Ici, seul est mentionné le lieu de l ’écriture.
On ignore même le jour où a lieu l ’exécution
Dans un J.I. il y a identité absolue entre l ’auteur ( = la personne réelle qui écrit le livre)
et le narrateur (= celui qui raconte) Ici, l ’auteur est VH et le narrateur qui dit « je » est
un condamné à mort fictif/ on ne peut donc les confondre….il s ’agit donc plutôt d ’un
pseudo-journal relevant de la fiction
LE DERNIER JOUR D ’UN CONDAMNÉ
Pourquoi ne peut-on pas parler d ’une autobiographie?
L ’autobiographie est caractérisée par les points suivants/ le dernier… ne présente
pas ces caractéristiques :
Une autobiographie est un « récit rétrospectif en prose qu ’une personne fait de
sa propre existence, lorsqu’elle met l ’accent sur sa vie individuelle , en
particulier sur l ’histoire de sa personnalité »
Le DJUC est bien un récit, mais il n ’est pas rétrospectif: pour l ’essentiel, il n ’est
pas rédigé au passé, mais au présent de l ’indicatif
Le « je » ne renvoie pas à une personne réelle
le récit ne porte pas sur toute l ’existence mais sur les derniers jours qui précèdent sa
mort
la personnalité du narrateur reste enfin ENIGMATIQUE: on ne connaît ni son nom,
ni son âge, ni pourquoi il a tué, ni qui il a tué
LE DERNIER JOUR D ’UN CONDAMNÉ
Etrange monologue puisqu’il s’agit d’une production écrite. ( or monologue fait partie de l’univers
du théâtre)
Or son écriture mime le langage parlé : chez lui, tout est CRI
Enfin le point de vue adopté est toujours le sien.
Un narrateur qui ne s’adresse qu’à lui-même
Au cours de l’écriture, le condamné se rend progressivement compte de sa solitude absolue et d l’inutilité
d’écrire pour autrui
De plus les destinataires possibles sont éliminés un par un
En fait il n’écrit depuis le début que pour lui-même mais cela, il ne le découvre qu’à la fin…
“ pourquoi n‘essaierai-je pas de me dire à moi-même tout ce que j’éprouve… ”
5.
Le point de vue du
narrateur
LE DERNIER JOUR D ’UN
CONDAMNÉ
Le monde vu par une conscience
Toute narration implique un point de vue à partir duquel le récit est considéré.
On parle alors de focalisation . Il en existe de trois sortes :
La focalisation zéro( ou point de vue omniscient: le narrateur sait tout)
La focalisation externe( point de vue d ’un narrateur qui ne prend pas partie, qui reste
extérieur à l ’histoire)
Le DJUC produit sur le lecteur une émotion intense, violente, insoutenable….Ceci est le
résultat de la focalisation interne
• Les romanciers modernes( Samuel Beckett; Albert Camus) ont utilisé, en l ’affinant
encore, ce procédé du MONOLOGUE INTERIEUR
LE DERNIER JOUR D ’UN
CONDAMNÉ
6.
La force de l ’écriture
hugolienne
LE DERNIER JOUR D ’UN
CONDAMNÉ
La force de l ’écriture
Le choc que l ’on éprouve à la lecture du DJUC tient à la fois:
• à l ’atrocité de son sujet
• et à la force de l ’écriture
Nous étudierons:
• La pluralité des images
• Les antithèses
• Le style dense
• La variété des registres
LE DERNIER JOUR D ’UN
CONDAMNÉ
La chanson d ’une jeune fille: « on eût dit la bave d ’une limace sur une rose »
1. Des antithèses fréquentes ( rien n ’existe sans son contraire: thème cher à
Hugo)
2. Des phrases brèves et denses
3. Une variété de registres
1. Des antithèses fréquentes ( rien n ’existe sans son contraire: thème cher à Hugo)
Qui se reconnaissent :
Dans le rapprochement de deux termes contradictoires
« Moi, seul, muet dans ce vacarme, seul immobile dans ce tumulte »
« Vous y cueillez une jolie fleur; vous la respirez; elle pue »
« Malheureusement, je n ’étais pas malade »
« Le service est lourd, la paye est légère »
dans l ’organisation d ’un chapitre
« début du XXI° chapitre: « Je suis calme maintenant »
fin du chapitre: »ô rage! démons!Malédictions! »
dans une vaste construction antithétique:TOUT EST CONTRASTE
le passé s ’oppose au présent
la détention s ’oppose à la liberté
la vie s ’oppose à la mort
aux espoirs d ’évasion s ’oppose la certitude de finir sur l ’échafaud
Des phrases brèves et denses
La brièveté des phrases CONCENTRE la violence dramatique du sujet
Des phrases nominales, sans verbe, sèches comme le diagnostic d ’un
médecin
• « Une violente douleur de tête. Les reins froids, le front brûlant »
• Ces phrases courtes, violentes , nominales ou non, ouvrent et ferment
le chapitre pour mieux frapper l ’esprit du lecteur
• « Condamné à mort! »
• « C ’est pour aujourd’hui! »
• « Les galères! Juste ciel! »
• « Il me semble qu ’on monte l ’escalier….Quatre heures! »
III Une variété de registres