LE VITRAGE

Par Abdelilah BOULOUIZ 1

 INTRODUCTION
La vitrerie est le complément indispensable à la menuiserie
dont elle remplit les vides.
D’une manière générale, aucune indication de vitrerie ne figure
sur les plans du maître d’œuvre, par contre elle est entièrement définie
par les descriptifs techniques.
Elle assure l’éclairage, l’étanchéité à l’air, à l’eau et dans
certains cas des protections particulières telles que la sécurité, la
protection solaire, l’isolation thermique et acoustique.
Dans l’habitation, la vitrerie ne pose guère de problèmes, la
nature des verres et leurs épaisseurs sont en fonction des
dimensions des baies et de leurs emplacements.
Le vitrage, malgré sa part relativement modeste dans les
marchés de bâtiments (environ 1.2 % dans les bâtiments
traditionnels, 10 % dans les bâtiments avec mûrs rideaux), joue un
rôle majeur dans la qualité de l’habitat.

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 I. Le verre
A) L’état vitreux (amorphe):
Les corps solides que l’on rencontre dans la nature se présentent
généralement sous forme de cristaux dont la structure est rigoureusement
ordonnée. Par contre le verre se caractérise par une structure désordonnée
analogue à celle des liquides.
L’état vitreux s’obtient à partir de matières premières de composition
appropriée, par un échauffement à une température au point de fusion, suivi d’un
refroidissement suffisamment rapide pour éviter la cristallisation.
Le verre est un matériau qui est caractérisé particulièrement par ses
propriétés de transparence et sa fragilité.
Il est aussi un corps homogène et peu sensible aux agents atmosphériques
ce qui justifie son emploi dans le bâtiment aussi bien en vitrage (verre plat) qu’en
isolation (fibre de verre).
B) La composition du verre:
Le verre est caractérisé par une composition silico-sodo-calcique:
• Un corps vitrifiant qui est la Silice sous forme de sable (environ 60 %)
• Un fondant qui est la Soude sous forme de carbonate et sulfate (environ 14 %)
• Un stabilisant qui est la Chaux sous forme de calcaire (environ 10 %)
• Divers Oxydes (alumine, magnésie,..etc.) qui améliorent sa résistance
notamment aux agents atmosphériques
• Certains Oxydes métalliques incorporés à la pâte vitreuse permettent une
coloration dans la masse.
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 II. Le Verre étiré et la glace

Les produits verriers (Verre étiré et glace) ont des

caractéristiques dimensionnelles propres afin de fournir les
surfaces d’éclairage nécessaires aux pièces des bâtiments.

1- Le verre étiré :
C’est le produit de base pour le remplissage des fenêtres
courantes.
C’est un verre plat transparent, fabriqué principalement
par étirage mécanique vertical, puis après solidification et un lent
refroidissement, le verre est découpé et ne subit aucun travail de
surfaçage.
Son épaisseur est régulière (2, 3, 4, 5 et 6 mm), c’est le
produit le plus économique, il résiste à la plupart des produits
chimiques, cependant il reste médiocre du point de vue "isolation
thermique et phonique", sa transparence est bonne mais n’assure
pas de protection solaire.
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 II. Le Verre étiré et la glace

2- La glace :
La glace est une feuille de matière silicatée qui après
fusion est coulée et laminée, ensuite après refroidissement le verre
subit un traitement approprié (mécanique, physique, chimique ou
thermique), destiné à rendre ses deux faces pratiquement polies,
planes et parallèles, afin de donner une vision nette par
transparence ou réflexion, et d’éliminer les distorsions visuelles.
Pour les surfaces de vitrage de plus de 4 m², le verre est
remplacé par la glace.
La glace est caractérisée par son épaisseur de 6 à 19 mm,
sa solidité est assurée grâce au collage entre feuilles de glace.
La glace peut être translucide, émaillée, décorée en
relief, colorée, creuse ou encore imprimée à la machine telle que le
verre de cathédrales ou encore le verre martelé.
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III. Produits verriers et sécurité
1-La glace armée :
Son épaisseur est généralement de 7 mm et comporte un treillis métallique, ses
deux faces sont planes, polies et parallèles, de sorte que la vision au travers est la même
que pour une glace transparente , la présence de l’armature n’étant pas gênante.

2- Le verre armé :

Son épaisseur est généralement entre 6 et 7 mm et comporte un treillis

métallique incorporé lors de la fabrication à mailles carrées de 12,5 à 25 mm.
C’est un verre coulé dont les faces présentent des dessins en relief, de sorte
qu’il n’est que translucide et non pas transparent.
Plusieurs dessins et plusieurs teintes sont proposées.
En cas de bris, les morceaux de verre restent attachés au treillage.

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 3- La glace et le verre trempés :
Les verres courants sont des matériaux fragils qui se brisent facilement sous
l’effet des chocs ou sous une contrainte thermique en donnant des éclats dangereux.
A cet effet, il y a eut la création des verres assurant une protection en cas de rupture.
Les produits verriers trempés proviennent des produits recuits non armés
auxquels on fait subir le traitement de trempe.
A cette fin, le verre est réchauffé lentement jusqu’à la température de ramollissement (de
l’ordre de 700 à 800 °C), puis refroidi brusquement par soufflage d’air froid sur ces deux
faces.
Le réchauffage lent dilate le verre uniformément, le refroidissement brusque
rétracte d’abord les couches externes ensuite les couches internes qui se figent, ce qui
produit un verre dont les résistances à la flexion, aux chocs mécaniques et aux chocs
thermiques sont cinq fois meilleures que celles un verre normal, et dont la fragmentation
(petits morceaux) en cas de bris ne présente pas de danger de coupure grave.
On ne peut pas tremper les verres et glaces armés à cause de la présence des
armatures métalliques.

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4- Le verre feuilleté (Stadip) :
Se sont des vitrages de sécurité composés de deux ou plusieurs vitrages simples,
intimement collés par l’interposition d’un film de polyvinyle de butyral qui est en
matière plastique transparente choisie pour ses qualités de résistance, d’élasticité et
d’adhérence au verre. Cette adhérence est obtenue par traitement sous pression.
En cas de bris, le polyvinyle de butyral constitue une armature sur la quelle les
éclats de verre restent collés.
Les vitrages feuilletés peuvent être découpés ou façonnés après assemblage.
Les fréquences sonores aigues sont largement amorties par la présence du film
plastique.
Ces vitrages peuvent être teintés dans la masse et leurs dimensions sont
limitées à 2,50 x 1, 60 m environ.
Le verre feuilleté est utilisé pour les
mûrs rideaux, les cloisons, les magasins,
les banques, les cafés, les restaurants, etc.

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IV. Le vitrage isolant (Thermopane)
Un vitrage isolant est constitué par deux plaques de verre enfermant une
lame d’air sec et déshydraté, de 6 à 12 mm, scellées entre elles de façon
hermétique.
Le joint entre les deux vitrages est en aluminium renforcé avec du
silicone pour assurer une étanchéité à la poussière et à l’humidité pendant une
durée minimale de dix ans.
Il est possible d’associer jusqu’a 8 vitres entre elles pour former un
thermopane multi-vitrage.
Ce vitrage permet de maintenir un degré Hygrométrique satisfaisant à
l’intérieur et apporte une amélioration sur le plan phonique du fait de sa masse
plus élevée, avec deux plans de différentes épaisseurs pour éviter toute résonance
sous certaines longueurs d’ondes.
Le Thermopane est fabriqué sur mesure car la coupe est pratiquement
impossible.
Il peut être teinté c’est-à-dire que la vitre externe reçoit un dépôt
métallique teinté du coté de la lame d’air et donnent d’excellentes performances
lumineuses, énergétiques et thermiques.
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V. Le vitrage extérieur collé (VEC)
Le VEC est une technique de mise en œuvre de produits verriers,
constituant l’enveloppe extérieure de bâtiments (façade), par collage sur un
cadre.
Le collage réalisé en cordon de mastic (silicone) transmet aux éléments
d’ossature de supporter les charges climatiques et éventuellement le poids des
vitrages.
Le cadre d’assemblage généralement en aluminium, est composé de
profilés assemblés en angle sur équerre ou par soudure et constituant un support
de collage.
Les produits verriers utilisés pour le VEC sont le verre trempé, le
verre émaillé totalement ou partiellement, le verre feuilleté et le verre isolant.

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 VI. Le survitrage
Le survitrage est constitué par des vitres que l’on place sur les fenêtres
existantes sans destruction ni dépose des vitres déjà en place, de manière à créer une lame
d’air.
Ils contribue à remédier aux nuisances dues au bruits routiers lorsqu’on tient à
conserver les vitres déjà en place.
Ce survitrage est rapporté soit sur les vantaux, soit sur les dormants ou sur les
embrasures.
Dans ce dernier cas il s’agit pratiquement de double fenêtres qui laissent un
espace d’air de 15 cm environ ce qui procure une bonne isolation acoustique.

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 VII. Les produits de moulage

1- Le pavé de verre :

Le verre en fusion est versé dans une presse automatique qui lui donne
la forme carrée ou ronde lisse et évidée.
A la sortie du moule la trempe est réalisée par un brusque soufflage d’air
sur les différentes faces du pavé.
Les pavés de verre ne doivent en aucun cas être soumis à un effort
provenant du gros-œuvre.
Le ferraillage d’un panneau en pavés de verre est évidement indépendant
de celui du béton du gros-œuvre.
Ces dalles translucides sont uniquement utilisées en couverture, terrasse,
plancher, ou cloison.
Pour les travées continues, il faut prévoir en longueur et en largeur un
joint de dilatation tout les 8 m généralement dans l’axe des poutres porteuses de l’ossature.
Il faut aussi prévoir une légère pente de 2% à 3% pour les écoulements
des eaux pluviales pour éviter leur stagnation sur le panneau de pavés de verre.

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 2- La brique de verre :
A la sortie du bassin de fusion, une presse automatique donne au verre la forme
désirée.
Les briques passent ensuite dans une arche de recuisson où elles
homogénéisent en température et se refroidissent lentement.

On distingue :

Les briques Nevada :

Se sont des briques pleines en verre claire moulées en une seule pièce, de
forme carrée et comportant une gorge sur les quatre cotés.

Les briques Primalith :

Ce sont des briques en verre clair ou émaillé, lisse ou en relief, colorées ou non,
constituées de deux demi-briques moulées et soudées à chaud avec à l’intérieur
un vide d’air raréfié qui leur conféré de remarquables propriétés d’isolant
thermique et phonique.

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 La brique de verre est un matériau incontournable de la décoration
contemporaine.
Le terme « brique de verre » est plus particulièrement employé pour
les cloisons verticales, intérieures ou en façade.
Le terme « pavé de verre » s’emploie pour les réalisations horizontales,
en pavés de sol.
Matériau tendance et écologique, les carreaux de verre apportent de la
lumière naturelle, de l’intimité et de la décoration.

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