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Expertise psychiatrique et

medicopsychologique
Pr Madoui fz
• III / Psychiatrie et code pénal
• L’article 47 du code pénal algérien stipule :
• « Il n’y a ni crime, ni délit lorsque le prévenu était en état de démence
pendant l’acte qui lui est reproché ou lorsqu’il a été contraint par une force
à laquelle il n’a pas pu résister ».
• L’expertise psychiatrique du prévenu, demandée par le juge est obligatoire
après un crime ou un délit grave.
• Elle permet d’apprécier si le prévenu était conscient du caractère illicite de
son acte au moment des faits. En cas d’irresponsabilité du prévenu, le juge
l’adresse dans un service psychiatrique fermé en hospitalisation judiciaire /
• . Il existe en Algérie trois (03) services fermés régionaux :
• Oued Athmania (w. Mila) pour l’est et le sud-est, Blida pour le centre et Sidi
Chahmi (w. Oran) pour l’ouest et le sud-ouest.
• IV / Psychiatrie et code civil
• Dans le droit civil, toute personne âgée de plus de 18 ans est capable
d’exercer tous les actes de la vie civile (achat, vente, vote, émission de
chèque ...).
• L’altération des facultés intellectuelles au cours de certaines affections
graves et chroniques (insuffisance mentale, schizophrénie déficitaire,
démence…) ou aigues (accès manique) peut ne plus permettre aux
patients de défendre leurs intérêts.
• Ainsi ils doivent être protégés par la loi.
• La mise sous tutelle ou curatelle à la demande d’un tiers servant les intérêts du
malade peut être décidée par le juge après expertise psychiatrique confirmant
l’incapacité du patient.
• Remarques : * Le jargon judiciaire diffère du jargon médical.
• Par exemple dans l’article 47 du code pénal, le terme « démence » désigne toute
affection psychiatrique grave, rendant le sujet irresponsable de ses actes au
moment des faits qui lui sont reprochés.
• Ainsi, dans ce groupe, on peut retrouver toutes les psychoses aiguës
(schizophrénies et autres psychoses chroniques), les psychoses aiguës en état de
décompensation au moment des faits, et les troubles intellectuels (démences au
sens médical du terme et les arriérations mentales).
• Toutes ces affections altèrent les capacités de jugement et de discernement du
sujet. * La curatelle est une tutelle atténuée.
• Le sujet peut par exemple gérer une petite somme d’argent uniquement. Par
contre, cette mesure judiciaire est très peu utilisée dans notre pays.
• l’expertise psychiatrique et l’expertise psychologique pénales ont des
particularités propres à chacune des deux disciplines
• la différence entre l’expertise psychiatrique et l’expertise psychologique ?

• le psychiatre est un médecin qui agit comme tel bien que le prévenu ne l’ait pas
choisi. Il agit comme médecin traitant, il lui demande pourquoi il est en prison. Il
s’enquiert ensuite des antécédents médicaux, chirurgicaux, psychiatriques,
allergiques, traumatiques, judiciaires, etc.
• Puis il examine le prévenu et fait un diagnostic : “Le sujet présente-t-il un trouble
psychique ou mental ?” et en tire des conclusions qui sont une sorte de prescription
sur des soins utiles, une hospitalisation, le pronostic de réinsertion, la
responsabilité pénale.
• Le psychologue, lui, se penche sur le fonctionnement interne du sujet, ses
motivations inconscientes, toutes choses beaucoup plus difficiles à analyser, pour
lesquelles il peut s’aider avec toutes sortes de tests,, tests que le psychiatre ne sait
pas manier. […] »
• Expertise psychiatrique
• I- INTRODUCTION
• L’expertise est le recours de l’institution judiciaire à l’avis d’un technicien, l’expert psychiatre,
pour éclairer une situation particulière.
• L’expertise psychiatrique pénale est la demande d’un avis technique sur l’état des facultés
mentales d’un sujet et la responsabilité d’un inculpé.
• Elle obéit à une exigence scientifique et à une méthode que tout expert doit suivre afin de
garantir un avis éclairé. Toutefois la pratique expertale en Algérie souffre de plusieurs
insuffisances qui se sont accumulés au fil du temps ce qui a faire perdre à cet art beaucoup de sa
gloire.
• II- BUTS DE L’EXPERTISE
• - Repérer les troubles mentaux.
• - Déterminer si ceux-ci sont en rapport avec le passage à l’acte criminel. - Evaluer la dangerosité
psychiatrique.
• Il n’y a pas de maladie irresponsabilisante consensuelle ( les psychoses aigues et chronique en
poussées, les troubles thymiques, les troubles confusionnels et les démences sont considérées
comme des maladies pouvant abolir le discernement.
• Les troubles psychotiques en dehors des poussées, les troubles anxiodépressifs quant à elles
altèrent le discernement).
• IV- CONDUITE DE L’EXPERTISE PSYCHIATRIQUE
• 1- Conditions générales
• - Respect de la dignité de la personne quelle que soient les raisons de son inculpation.
• - La relation avec l’expertisé n’est pas de nature thérapeutique et ne sera pas soumise au secret
professionnel mais restera soumise au secret d’instruction.
• - L’expert doit informer clairement le sujet expertisé de l’objet et du sens de sa mission.
• - Il doit se récuser s’il a déjà traité le patient. - Il n’a pas à s’immiscer dans la thérapeutique du sujet
examiné. 2-Examen clinique
• 2-a - Partie exploratoire et descriptive :
• * Rappel des faits selon l’expertisé et selon le dossier d’instruction.
• * Antécédents : - Judiciaires (pénaux, civils, routiers) : importants dans l’évaluation du risque de
réitération de comportements antisociaux et de la dangerosité. - Médicaux, chirurgicaux et
psychiatriques.
• * Anamnèse personnelle, familiale, sentimentale et sexuelle.
• * Observation clinique: Eléments cliniques anamnestiques: les entretiens avec des tiers, le dossier
d’instruction et autres documents offrent des éléments cliniques qu’il s’agit de relever de manière
synthétique sans commentaires ni interprétations.

• Observations cliniques actuelles :
• Présentation générale,
• fonctions cognitives,
• troubles du registre anxieux (obsession, phobies),
• troubles de l’humeur, troubles de la personnalité,
• troubles du registre de la psychose, mode de relation à l’autre (qualité des
relations d’objet),
• auto-perception et auto-évaluation, épreuve de réalité ( capacité de
distinguer le soi du non soi, capacité d’évaluer ses affects, son
comportement selon les normes sociales) fonction du surmoi( degré
d’identification du sujet à des valeurs morales),
• observations lors de la confrontation( observer le sujet lorsqu’on le met face
à des éléments cliniques objectifs contradictoires de son discours), défenses
psychiques observées et utilisées, capacité d’introspection.
• Exploration psychopathologique de l’acte délictueux :
• Il s’agit d’évaluer s’il existe chez l’expertisé(e) une reconnaissance du délit (
reconnaissance totale, partielle ou aucune reconnaissance) les
considérations autour du délit (l’exploration anamnestique et clinique de la
vie du sujet autour du délit est importante pour mieux saisir dans quel
contexte s’ancrent les actes), pendant le délit et finalement le vécu après
le(s) passage(s) à l’acte.
• Evaluation du risque de passage à l’acte et du risque de réitération
(dangerosité et récidive) : utilisation d’échelles standardisées.
• Résumé des éléments anamnestiques obtenus auprès des interlocuteurs
externes consultés: synthétique et sans commentaires ni interprétation.
• Diagnostic DSM CIM10
• resultats des tests et echelles psychometriques
• 2-b - Partie analytique - Ne pas préjuger le sujet mais fournir des éléments qui
permettent d’étayer ses observations et de penser la dynamique du sujet. - Le
texte doit être clair, compréhensible pour un non spécialiste. Discussion
médico-légale 1-Généralités(synthèse de toute la partie exploratoire en lien
avec l’acte).
• 2-Discussion du/des diagnostics : elle consiste à formuler le diagnostic en
fonction des critères de la nosologie psychiatrique actuelle ainsi que la qualité
du fonctionnement psychique (tests projectifs, QI, tests neuropsychologiques,
les notions psycho dynamiques, les données de structure de la personne…)
• 3-Discussion de la responsabilité : elle doit à chaque fois évaluer l’état
psychique au moment des faits. Il est donc très important d’effectuer une
anamnèse très précise de la période entourant les faits.
• La responsabilité doit s’évaluer à la lueur de deux concepts : Les capacités
cognitives (les capacités de compréhension et de raisonnement, les capacités
intellectuels de développer une capacité de représentation mentale, les
capacités de discernement pour apprécier les limites de la légalité).
• Elles permettent d’évaluer si la personne avait la capacité d’apprécier e
caractère illicite de ses actes, si elle ne l’avait pas ou si elle ne l’avait que
partiellement.
• Les capacités volitives (les moyens psychiques de contrôler les émotions,
les motivations, les impulsions ; la capacité d’agir selon une volonté
délibérée ; le degré de liberté intérieure qui permet de choisir et de
décider).
• Elles permettent d’évaluer si la personne avait la capacité de se déterminer
d’après cette appréciation (cad du caractère illicite de son acte), s’il ne
l’avait pas ou s’il ne l’avait que partiellement
• 4- Discussion du risque de passage à l’acte et de réitération :
• la prédiction d’un comportement violent chez un individu est lié à des éléments
démographiques et sociaux ( âge, sexe, classe sociale, lieu de domicile, culture,
insertion sociale),
• à des éléments anamnestiques (actes délictueux antérieurs, délinquance dans
l’adolescence, violences subies),
• à la personnalité et aux habitudes ( personnalité pathologiques, dépendance à
l’alcool, aux drogues, aux médicaments) ,
• au statut psychiatrique et aux facteurs d’environnement (famille, travail, accès
aux armes..).
• Il faut évaluer l’expertisé en référence à son comportement et par rapport à son
environnement en sachant que ni l’environnement, ni l’entourage, ni la
symptomatologie ne sont des caractéristiques immuables.
• Il est donc prudent d’indiquer le risque d’un comportement selon les
circonstances (ex risque d’agressivité en cas de décompensation psychotique).
• 5- Conclusion Réponses aux questions
• 1) Dire si l’examen du sujet révèle des troubles psychiques, le cas échéant
les décrire et formuler un diagnostic.
• 2) Dire si l’infraction commise a eu une relation avec ces éventuels
troubles, en particulier si la personne était atteinte au moment des faits
d’un trouble psychique ou neuropsychique ayant aboli son discernement
ou le contrôle de ses actes ou d’un trouble psychique ou neuropsychique
ayant altéré son discernement ou entravé le contrôle de ses actes.
• 3) Le sujet présente-t-il un état dangereux.
• 4) Le sujet est-il accessible à une sanction
• V- L’EXPERTISE PSYCHIATRIQUE DANS LE CONTEXTE ALGERIEN
• 1- CE QUE DIT LA LOI :
• Le code de procédure pénale aborde les conditions générales de l’expertise y
compris l’expertise psychiatrique dans ses articles de 143 à 156.
• L’expertise est facultative dans les délits mais obligatoire dans les affaires
criminelles et si le juge n’est pas obligé de tenir compte des expertises il doit
justifier sa décision.
• Mais pour les expertises psychiatriques les décisions des juges vont dans le
sens de l ’avis de l’expert.
• Le décret 95-310 du 15 octobre 1995 fixe les conditions et les modalités
d’inscription sur la liste des experts judiciaires.
• Parmi ces conditions:
• - Diplôme universitaire dans la spécialité requise ( nature du diplôme non
spécifié) et on retrouve dans le champ expertal des psychiatres, des
psychologues et des médecins généralistes.
• - Avoir exercé cette profession ou cette activité dans des conditions ayant pu
conférer une qualification suffisante pendant une durée d’au moins sept (07)
ans, ce critère n’est pas respecté.
• - Devoir être agréé par l’autorité de tutelle dans sa spécialité ou inscrit sur
une liste dressé par cette autorité.
• - L’article 11 stipule que l’expert doit présenter une demande justifiée de
récusation dans deux cas : lorsqu’il ne peut exécuter sa mission d’expert
dans les conditions restrictives de liberté d’action ou susceptibles de nuire à
sa qualité d’expert judiciaire et lorsqu’il a déjà connu l’affaire à un autre titre.
• - Les honoraires de l’expert sont fixés à 500 DA .
• 2- CE QUE SE FAIT EN PRATIQUE :
• - Le module psychiatrie légale est insuffisamment voire pas du tout enseigné durant le cursus de résidanat, et aucune
formation continue n’est prodiguée au cours de l’exercice.
• - On peut être requis à n’importe quel moment de la carrière professionnelle même si on n’a aucune expérience dans
le domaine ce qui entraîne des erreurs graves.
• - L’ accès libre et inconditionnel au dossier d’instruction n’est pas garanti même si les juges accepteront volontiers de
relater les faits à la demande du psychiatre, ceci reste insuffisant car l’approche du juge diffère de celle du psychiatre.
• - La consultation expertale se fait généralement dans la prison en généralement une séance rarement plus et ceci est
fonction de la coopération de l’accusé et l’existence ou non de maladie mentale.
• - Les éléments anamnestiques et les antécédents sont pratiquement absents du dossier médical et donc du rapport
de l’expertise. On se contente sur ce point de ce que va dire l’accusé et souvent des erreurs apparaissent sur le
rapport.
• - Les tests projectifs ne sont pas réalisés et la psycho dynamique de la personnalité est insuffisamment abordée.
• - Le délai pour remettre le rapport d’expertise se raccourcit et on voit de plus en plus de juges qui exigent des délais
de 15 jours voire d’une semaine ce qui met le pression pour rendre le travail au plus vite.
• - Si l’examen psychiatrique est fait selon les normes, la discussion médico-légale est inexistante dans les rapports
d’expertise. Souvent on passe de l’examen clinique aux réponses aux questions. Il faut dire que la problématique de la
langue joue ici un effet dévastateur et ne favorise guère la propension à la discussion (on se dit que finalement les
juges ne vont lire que les réponses transcrites en arabe). - Finalement le rapport d’expertise est rédigé en 1 à 2 pages
uniquement ce qui est insuffisant pour statuer sur la responsabilité (et donc de l’avenir) d’un être humain
• Textes règlementaires de la profession d’expert :
» Décret exécutif n° 95-310 du 18 octobre 1995 fixant les conditions et les
modalités d’inscription sur les listes des experts judiciaires et déterminant leurs
droits et obligations, publié au journal officiel n° 60 du 15 octobre 1995, page 3.
Définition de la profession d’expert judiciaire :
Les experts judiciaires, lors de leur première inscription sur les listes des Cours,
prêtent le serment prévu par l’article 145 du code de procédure pénale. (Art. 9)
L’expert judiciaire exerce sa mission sous l’autorité du juge qui l’a désigné, et
sous le contrôle du procureur général. (Art. 10)
Le procureur général assure la protection et l’assistance nécessaires à l’expert
judiciaire pour mener la mission qui lui est confiée par la juridiction. (Art. 14)
L’expert judiciaire est seul responsable des études et travaux dont il est
l’auteur. (Art. 12)
• Conditions d’accès à la profession d’expert judiciaire :
Peut être inscrite sur la liste des experts judiciaires toute personne physique réunissant les
conditions suivantes :
• Etre de nationalité algérienne, sous réserve des conventions internationales,
• Etre titulaire d’un diplôme universitaire dans la spécialité requise pour l’inscription ou
justifiant d’une certaine qualification professionnelle dans les spécialités pour lesquelles
l’inscription est demandée,
• N’avoir encouru aucune peine définitive pour des faits contraires aux bonnes mœurs ou à
l’honneur,
• Ne pas avoir été failli ou admis au règlement judiciaire,
• Ne pas avoir été un officier public destitué ou révoqué, avocat radié du bureau ou
fonctionnaire révoqué par mesure disciplinaire pour des faits contraires aux bonnes mœurs
ou à l’honneur,
• Ne pas avoir été frappé d’une interdiction d’exercer la profession, par une décision
judiciaire,
• Avoir exercé cette profession ou cette activité dans des conditions ayant pu conférer une
qualification suffisante pendant une durée d’au moins sept (7) ans,
• Devoir être agréé par l’autorité de tutelle dans sa spécialité ou inscrit sur une liste dressée
par cette autorité.
• Pour être inscrite sur une liste des experts judiciaires, la personne morale doit : (Art. 5)
• Avoir des dirigeants sociaux remplissant les conditions prévues ci-dessus,
• Avoir exercé une activité pendant une durée d’au moins cinq (5) ans lui ayant conféré une qualification
suffisante dans la spécialité dans laquelle elle sollicite une inscription,
• Avoir son siège social ou un établissement technique en rapport avec sa spécialité dans le ressort de la
Cour.
La demande d’inscription sur la liste d’experts judiciaires est adressée au procureur général près la Cour
auprès de laquelle l’expert judiciaire sollicite son inscription. (Art. 6) La demande doit être accompagnée
des pièces nécessaires. (Art. 7)
Après avoir procédé par lui-même à une enquête administrative, le procureur général transmet le dossier
au président de la Cour qui convoque l’assemblée générale des magistrats en activité au niveau de la Cour
et des tribunaux de son ressort, afin de dresser la liste des experts judiciaires par spécialité dans les deux
(2) mois au moins précédant la fin de l’année judiciaire. Ces listes sont transmises au ministre de la Justice
pour homologation. (Art. 8)
Missions de l’expert judiciaire :
L’expert est un technicien spécialisé dans un domaine bien défini (comptabilité, médecine, architecture …
etc.). Le magistrat recourt à lui afin d’apporter des éclaircissements sur des questions techniques. (Code
de procédure civile et administrative).
Honoraires de l’expert judiciaire :
L’expert judiciaire perçoit des honoraires en rémunération de ses services, conformément à la législation
et à la réglementation en vigueur. Ces honoraires sont fixés par le juge qui l’a désigné et sous le contrôle
du procureur général. Il est strictement interdit à l’expert, sous peines des sanctions prévues en la matière,
de percevoir des honoraires directement des parties. (Art. 15)
• Examens médico-psychologiques / Expertise psychiatrique
• L’examen médico-psychologique est une mesure qui vise à évaluer la compétence et l’aptitude d’un parent à
pouvoir garder le ou les enfants. Cet examen permet aussi d’estimer la présence d’éventuelles troubles mentaux.
Il s’agit également d’évaluer la santé physique, psychique du ou des enfants et d’acter un éventuel refus, rejet ou
peur d’un des parents.
• A la fin de l’examen seront émises des recommandations sur l’autorité parentale, les modalités de résidence des
enfants et si besoin une recommandation d’un éventuel traitement.
• Qui le réalise ?
• L’examen médico-psychologique est réalisé par un psychiatre compétent dans les affaires familiales et qui posséde
une formation en psychiatrie adultes et enfants.
• Combien de temps, l’examen dure t-il ?
• Le médecin rencontre successivement l’ensemble des membres de la famille (parents et enfants)
Chaque entretien dure entre 45 minutes et 2 heures pour un parent, selon les circonstances. L’entretien dure moins
longtemps pour l’examen d’un enfant.
• Durant cet échange, l’ensemble du dossier médical et administratif ainsi que la procédure sera étudié par l’expert
qui peut aussi contacter les thérapeutes, enseignants, services sociaux qui accompagnent l’enfant ou la famille.
• L’ensemble de ces opérations (entretiens + enquête) peut prendre de 2 à 4 mois, rédaction du rapport final compris.
• Peut-on refuser un examen médico-psychologique ?
• Il est toujours possible de refuser un examen médico-psychologique mais le Juge aux Affaires Familiales en tirera des
conclusions sur la décision qu’il sera amené à prendre.
• une expertise doit être manipulable, c'est-à-dire discutable et contestable. Les
juges, les avocats, les parties doivent, en effet, toujours pouvoir contester le
rapport de l'expert. C'est justement le rôle des avocats de savoir utiliser et
débattre l'expertise dans l'esprit du contradictoire.
• En tout état de cause, le rôle de l'expert n'est pas de trancher une question
juridique ; il ne devrait donc jamais conclure lui-même sur les modalités de
résidence des enfants, contrairement à ce qui existe malheureusement en
pratique ; en effet, le juge seul doit trancher, au vu du rapport d'expertise,
mais également des autres éléments, notamment des conclusions des avocats.
conclusion
• La pratique expertale est un art qui est soumis à une méthodologie scientifique clairement définie. La
psychiatrie légale en Algérie nécessite un regard de la part des spécialistes en matière de formation. Des
séminaires de formation continue doivent familiariser les jeunes psychiatres à l’expertise pénale.
• La revalorisation du statut d’expert permettrait d’attirer plus de psychiatres vers cette sous spécialité et
d’améliorer la qualité des expertise
• la « forensic psychology » ou « legal psychology » n’est pas une sous-discipline reconnue et qu’il n’y a
pas de format­ion-recherche menant spécifiquement à cette activité, pratiquée pourtant plus ou moins
occasionnellement par des centaines de psychologues.
• Cela provient aussi du fait que cette pratique reste secondaire à une activité différente (psychologue ou
psychothérapeute libéral ou en institution) et n’est pas investie spécifiquement en tant que telle avec un
questionnement sur le fondement même de l’examen pratiqué (épistémologie et déontologie).
• Enfin, il est probable également que le peu d’intérêt des demandeurs pour la méthode d’obtention des
résultats exposés ne favorise pas une réflexion sur celle-ci.
• La seule issue à cette situation, est qu’un référentiel de formation oblige à la développer, que soit ainsi
posée la question de la pertinence des exam­ens et de leur maîtrise par les praticiens.

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