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L’article commence sur l’évaluation de la psychopathie qui prend de plus en plus sens à l’heure actuelle.
L’utilité de ce diagnostic touche particulièrement le domaine de l’expertise, celui du traitement mais aussi
l’évaluation du risque et la gestion de la récidive. L’article concerne principalement les adultes
psychopathes. Dans un premier temps, il parcourt l’évolution du concept de psychopathie. Dans un
deuxième temps, il décrit les instruments d’évaluation de la psychopathie et mentionne ses critères
pertinents. Il aborde ensuite l’intérêt de la psychopathie dans le champ de la prédiction du risque de
récidive et de l’expertise pénale. Il explicite les liens entre la psychopathie et les comportements violents
auprès des populations délictueuses particulières. Enfin, il étudie les implications de la psychopathie dans
le domaine des émotions, de la qualité de vie perçue et de son influence dans la prise en charge.
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Dès lors, Cooke, Hart, Logan et Michie proposent, au travers de la LSRP [42]. La consistance interne du facteur de psychopa-
de la CAPP, un modèle de psychopathie qu’ils considèrent thie primaire s’élève à .82, tandis que celle de la psychopathie
comme étant plus valide. Celui-ci semble complet en raison de secondaire est seulement de .63. Une autre étude menée sur un
ses multiples domaines d’application, mais également plus échantillon de plus de 1 000 étudiants [43] a débouché sur un
dynamique, en pouvant mesurer les changements dans la coefficient alpha de Cronbach égal à .84, pour l’échelle de
manifestation des symptômes au cours du temps [41]. psychopathie primaire, et de .68, pour l’échelle de psychopathie
secondaire.
Passation et cotation En termes de validité, une étude intéressante a été menée en
2001 sur un échantillon se composant de 549 détenus [44]. Ces
L’utilisation d’un tel instrument exige que son utilisateur soit
auteurs ont analysé la validité de construit de la LSRP en
un chercheur expérimenté, ou un praticien en milieu
relation avec la structure bifactorielle de la PCL-R. L’échelle
psychiatrique/carcéral formé à l’évaluation des sujets psychopa-
primaire était plus hautement corrélée avec le facteur 1 de la
thes, mais également que celui-ci ait été dûment formé à la
PCL-R (r = .30 dans les deux échantillons) qu’avec le facteur 2
passation de la CAPP. Le système de cotation de la CAPP se fait
(r = .19 et .08 chez les Américains Caucasiens et les Américains
selon différents modèles. Premièrement, le modèle catégoriel
Africains respectivement). L’échelle secondaire a montré quant
propose une échelle à sept points : 0 représentant l’absence de
à elle une corrélation semblable avec le facteur 1 (r = .46 ; r
dysfonctionnement, et 6 représentant le degré maximal de
= .26) et le facteur 2 (r = .37 ; r = .28) de la PCL-R. Il semble
sévérité du dysfonctionnement. Pour ce faire, l’évaluateur doit
donc que la LSRP mesure davantage des conduites antisociales,
considérer la persistance du symptôme, c’est-à-dire sa fréquence
et non les caractéristiques plus fondamentales liées aux traits
dans le temps, le contexte, en précisant les rapports à l’autre.
interpersonnels et affectifs. Une étude menée sur 661 partici-
Deuxièmement, le modèle dimensionnel propose une échelle à
pants détenus en milieu carcéral a permis d’évaluer la validité
trois points : 0 indiquant que tous les traits ne sont pas décrits
discriminante de la LSRP en relation avec le Psychopathic
chez le sujet, et 3 indiquant que tous sont très descriptifs du
Personality Inventory (PPI) [45] . L’échelle de psychopathie
sujet. Il faut aussi tenir compte de la façon dont le trait se
primaire était corrélée à .62 et à .16 avec les facteurs 1 et 2 du
manifeste lorsqu’il est présent. Troisièmement, le modèle
PPI, respectivement [44].
dichotomique évalue la présence ou l’absence des comporte-
ments supportant le symptôme. Il s’agit d’une méthode com-
Psychopathic Personality Inventory (PPI) [46]
plète permettant d’évaluer chaque symptôme de personnalité
pris séparément. Description
En ce qui concerne les domaines d’application, les champs Cette échelle est composée de huit sous-échelles se rapportant
dans lesquels s’applique aisément la CAPP sont divers : clinique, à l’évaluation des différentes facettes de la psychopathie, ainsi
soins psychiatriques, communauté et famille. que de trois échelles de validité. Elle compte un grand ensemble
Il existe une version de la CAPP spécialement conçue pour le d’items, soit 147 [47].
domaine institutionnel : CAPP-IRS (Institutional Rating Scale). Les huit sous-échelles de la psychopathie ont été tirées
Cet outil est en plein développement, il pourra être utilisé dans d’analyses factorielles exploratoires, et elles se rapportent à huit
les hôpitaux psychiatriques sécuritaires, psychiatriques commu- facteurs : égocentricité/machiavélisme, puissance sociale,
nautaires, ainsi que dans le milieu de soin carcéral. Chaque intrépidité, froideur affective, manque de conformité impulsive,
symptôme pourra être évalué selon son apparition au cours des responsabilité rejetée, manque de planification, et stress nul [47].
6 derniers mois. Au départ, cette échelle a été conçue pour être utilisée auprès
Le modèle CAPP a initialement été développé pour son d’échantillons non délinquants.
utilisation au sein de la recherche. Or, encore aujourd’hui, la
recherche insiste sur le besoin d’évaluer la validité ainsi que la Passation et cotation
fidélité de ce modèle. Comme toute échelle de type autorapporté, le participant
doit coter chacun des items. La cotation se fait ici sur base
Évaluation autorapportée d’une échelle à quatre points, allant de 1 à 4. Un score apparaît
pour chacune des sous-échelles, mais le score total permet
de la psychopathie d’évaluer la psychopathie dans son ensemble, tel est le cas pour
la PCL-R [47].
Levenson’s Self-Report Psychopathy Scale
(LSRP) [42] Qualités psychométriques
Description Examinons les qualités psychométriques du PPI auprès
d’échantillons délictueux. Une première étude établie sur un
La LSRP est composée de 26 items évaluant des domaines échantillon de 50 délinquants a été menée sur la corrélation
similaires à ceux de la PCL. Une structure bifactorielle se dégage entre le PPI et la PCL-R [48] . Une corrélation de .54 a été
de cet outil. Le premier facteur se réfère notamment à l’égoïsme, mesurée entre ces deux échelles. Les corrélations ont également
au manque d’empathie et de culpabilité, à la manipulation et à été examinées entre la structure factorielle de la PCL-R et le PPI.
l’utilisation des autres pour le propre intérêt du sujet. Le Une corrélation égale à .54 a été mesurée entre le PPI et le
deuxième est lié à l’impulsivité et au mauvais contrôle compor- facteur 1 à la PCL-R, et une corrélation égale à .40 avec le
temental en général. Ces deux facteurs font référence à deux facteur 2 à la PCL-R.
types de psychopathie : psychopathie primaire au travers du Une seconde étude a été menée auprès d’un échantillon de
premier facteur, et psychopathie secondaire au travers du 153 femmes incarcérées [47]. La consistance interne de l’échelle
deuxième facteur. Le but de cet instrument est d’évaluer les est élevée, le coefficient alpha de Cronbach étant égal à .94. Les
traits psychopathiques auprès d’échantillons non institutionna- ensembles d’items relatifs aux différentes sous-échelles présen-
lisés [43, 44]. tent une consistance interne qui varie de .79 à .89. La corréla-
Passation et cotation tion test-retest du score total au PPI est élevée avec un « r » égal
à .92. Cette échelle a été validée sur une population belge [49, 50].
Comme toute échelle autorapportée, le participant doit coter
chacun des 26 items de l’outil. Il s’agit ici d’une échelle à quatre Self-Report Psychopathy Scale (SRP) [51]
points marquant le total désaccord du sujet (1), ou le total
accord de celui-ci (4), en passant par deux positions plus Description
nuancées (2 et 3) [43]. La première version de cette échelle contenait 29 items
choisis pour leurs bonnes corrélations avec les scores de la
Qualités psychométriques
PCL-R. Sa deuxième version, la SRP-II [52] contenait quant à elle
Au niveau de la consistance interne, une étude comptant deux grandes dimensions, ou facteurs, englobant un ensemble
487 étudiants a calculé la consistance interne des deux facteurs de 60 items. Les deux facteurs de cette version de la SRP, tout
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comme ceux de la PCL-R, se référaient aux caractéristiques signifiant une prévalence relativement peu élevée [25]. Néan-
interpersonnelles du psychopathe, ainsi qu’à ses comportements moins, au sein du groupe particulier des auteurs d’infraction à
antisociaux [51]. Et finalement, une dernière version de cette caractère sexuel de victimes majeures, la prévalence de sujets
échelle autorapportée a vu le jour en 2006, la SRP-III [51]. Cette psychopathes s’élèverait entre 35 % et 77 %, signifiant un lien
dernière se compose toujours de ses deux facteurs. Néanmoins, bien plus fort. Les psychopathes sexuels agresseraient plus de
plusieurs modifications et ajouts apparaissent, la SRP-III se victimes d’âge adulte, et de sexe féminin, que de jeunes
divisant en quatre facettes, et comptant 40 items. Les facettes de victimes [57]. Selon Brown et Forth en 1997 [58], les violeurs
la SRP-III renvoient aux mêmes appellations et définitions que psychopathes ne constitueraient cependant pas une catégorie à
celles de la PCL-R. eux seuls. En effet, les agressions sexuelles qu’ils commettent
Passation et cotation feraient partie de la versatilité criminelle propre à la psychopa-
thie. Au sein de la littérature, nous trouvons la dénomination
En ce qui concerne la cotation, cette échelle est, comme son de « psychopathe opportuniste » [57, 59]. Sur base du constat
nom l’indique, autorapportée, les participants devant noter
suivant, Rice et Harris ont déduit que, parmi les auteurs
chaque item sur une échelle à cinq points : de 1 indiquant que
d’infraction à caractère sexuel, les psychopathes n’ayant aucune
le sujet est en total désaccord avec l’item, à 5 indiquant que le
préférence sexuelle dite déviante récidiveraient avec violence :
sujet est en accord total avec l’item [51].
« Le diagnostic de psychopathie offre le meilleur indice de
Qualités psychométriques prédiction au plan de la récidive violente, alors que c’est un
Nous allons décrire la fidélité et la validité de la SRP-III. De indice basé sur l’interaction entre le diagnostic de psychopathie
façon générale, le score total à la SRP-III et les scores aux et celui de déviance sexuelle qui offre le meilleur potentiel de
facettes de cette dernière version présentent de bonnes qualités prédiction en ce qui a trait à la récidive sexuelle. » [60].
psychométriques [52]. Psychopathie chez les auteurs d’homicide
La SRP-III disposerait, selon une étude réalisée auprès d’une
population de 245 étudiants, d’une consistance interne adé- Le délit d’homicide semble rarement rapporté chez les sujets
quate à .79 [53] . Pour chaque facette prise séparément, un psychopathes, la corrélation entre les deux serait même signifi-
coefficient de consistance de .76 a été mesuré pour la facette cativement négative [16]. De même, au sein des échantillons
interpersonnelle, de .74 pour la facette relative à la froideur issus d’hôpitaux psychiatriques, le score total à la PCL-R n’est
émotionnelle, de .67 pour la facette style de vie impulsif, de pas en lien avec le délit d’homicide. Cependant, ces derniers
.91 pour la facette comportement antisocial. En ce qui concerne résultats ne peuvent pas être considérés pleinement car le taux
la validité convergente, la même étude a mesuré des corrélations de psychopathie s’avère réduit en milieu psychiatrique. Néan-
positives avec d’autres échelles autorapportées, comme le moins, ces résultats peuvent s’expliquer par le fait que les
Psychopathic Personality Inventory (PPI), ou encore l’échelle auteurs d’homicide présentent généralement plus de troubles
autorapportée de psychopathie de Levenson (LPSP). Ces derniers mentaux graves [61].
résultats ont été trouvés sur une étude effectuée auprès de En résumé, en dépit du fait que la psychopathie soit associée
274 étudiants [54]. à la violence pour certaines catégories de délits, comme les voies
Soulignons néanmoins que les questionnaires d’autoévalua- de faits, le vol qualifié et l’usage d’armes à feu, elle n’est
tion sont intéressants dans le cadre d’études auprès de popula- associée que faiblement à l’homicide et à la violence à caractère
tions non délinquantes. Ces instruments ouvrent une multitude sexuel [25, 62, 63].
de champs de recherche, notamment au niveau émotionnel. Il
est prudent de rappeler qu’ils sont néanmoins insuffisants pour
confirmer le diagnostic clinique de psychopathie.
Expression de la violence chez les psychopathes
Le score observé à la PCL serait associé à une violence dite
instrumentale, ayant donc un objectif matériel [25, 62, 63]. En
■ Implication de l’évaluation effet, le facteur 1 de la psychopathie s’avère davantage corrélé
de la psychopathie aux délits planifiés, tandis que le facteur 2 serait lié aux délits
plus impulsifs [25, 64]. Ce type de violence est associé à une
connaissance généralement plus rare de leur victime [62, 63, 65].
Psychopathie et comportements violents Les psychopathes éprouvent des incapacités d’attachement à
autrui. Les psychopathes agiraient avec violence par plaisir, pour
Psychopathie et évaluation des comportements l’assouvissement de leurs désirs de pouvoir, de gains, et non en
violents en relation avec des populations réaction à des évènements ou à des situations [57]. L’étude de
délictueuses particulières Serin (1991) [63] mettait en évidence les différences entre les
Psychopathie et troubles mentaux graves psychopathes violents et les non psychopathes violents. Ces
résultats ont mis l’accent sur la différence qualitative de l’usage
Dans un cadre hospitalier de type psychiatrique, le score de la violence entre les deux groupes, les psychopathes utilisant
évalué à la psychopathie chez un patient est déterminé sur base
plus souvent des armes que les non psychopathes.
des délits commis (nombre, nature violente/non violente), et ce,
Cette violence serait stable, et présente depuis l’adolescence,
par année de liberté. Il semble cependant que ces déterminants
de la psychopathie soient davantage liés au facteur 2, relatif aux les problèmes précoces de comportement du psychopathe
caractéristiques antisociales du psychopathe [55]. constituant un indice de conduites délictueuses à l’âge adulte.
Toutefois, le score total élevé de psychopathie serait prédictif Néanmoins, nous pouvons observer une diminution des com-
des comportements violents. Il permettrait une distinction claire portements délictueux après l’âge de 35 ans du sujet psychopa-
entre les sujets souffrant de troubles mentaux graves issus du the [25]. Un effet de l’âge est observé dans le déclin de l’activité
milieu de la prison, et ceux issus d’un milieu de psychiatrie criminelle chez les psychopathes. Le pic de criminalité se
générale [25]. Dans une étude d’évaluation du risque de MacAr- situerait en moyenne vers 30-35 ans. Le déclin qui suit cette
thur [56], la quasi-totalité des sujets incarcérés, soit plus de 91 %, période peut être associé à un potentiel déclin des tendances
avaient, antérieurement, été condamnés pour un fait délictuel antisociales manifeste du psychopathe avec l’âge, et non à une
violent, contre un peu plus de 18 % chez les patients baisse de ses caractéristiques interpersonnelles et de froideur
hospitalisés [25]. émotionnelle [66].
L’évaluation et le traitement des comportements violents
Psychopathie en rapport avec la violence chez les auteurs chez les sujets psychopathes doivent se différencier par rapport
d’agressions sexuelles à ceux des sujets non psychopathes, car les psychopathes, au
Le taux de prévalence des sujets psychopathes parmi les niveau de la conduite violente, constitueraient un groupe
auteurs d’infraction à caractère sexuel varierait de 3 % à 15 %, hétérogène [63].
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d’empathie parce que le traitement qu’ils font des signaux de présentant des troubles de personnalité [88]. Rappelons que les
détresse, tels que les expressions faciales de peur, est déficitaire. psychopathes sont peu sujets à développer un trouble dépressif
Book, Quinsey, et Langford [84] ont récemment proposé la majeur [8, 21, 26] et peu sensibles au stress [85]. D’autre part, il
notion « d’empathie froide ». Les psychopathes parviendraient à semblerait que les conditions environnementales sécuritaires
comprendre les états mentaux d’autrui sans pour autant saisir ce n’influencent pas systématiquement de manière négative la
qu’ils ressentent. Finalement, nous pouvons dire que les sujets perception de la qualité de vie [90-92]. En effet, ces caractéristiques
psychopathiques sont moins impressionnables. Ils craignent de personnalité peuvent minimiser l’atmosphère pesante de
moins les contextes aversifs (ex : milieu carcéral). De plus, les l’enfermement et particulièrement sur le plan relationnel. Les
caractéristiques relatives à leur froideur émotionnelle peuvent psychopathes seraient moins sujets à rencontrer des difficultés
les « protéger » des symptômes de stress [85] et de dépression [8, relationnelles en milieu sécuritaire, souvent teintées de violence
21, 26]. Le comportement suicidaire serait quant à lui associé à et d’intimidation (conflits interpersonnels, situations d’agressions
la déviance antisociale (facteur 2 de la PCL-R) [86]. verbales et/ou physiques) [88], ou à en percevoir le caractère
négatif. En effet, rappelons que c’est l’item « duperie/mani-
Perception de la qualité de vie pulation » de la PCL-R qui est le plus corrélé avec le domaine
chez les psychopathes « relations sociales » du WHOQOL-bref. Ce résultat contribue
Sur le plan délictuel, comparativement à d’autres délinquants, probablement au fait que les psychopathes ne vivent pas leur
les psychopathes présentent un parcours criminel plus long et enfermement comme quelque chose d’aversif, coercitif et dissua-
émaillé de nombreux placements souvent durables, que ce soit sif [100]. Ceci constituerait un des éléments explicatifs de leurs
en milieu carcéral ou dans des établissements psychiatriques difficultés de prise en charge [39, 100] et leurs multiples récidives.
sécuritaires [8, 22, 87]. Or, les conditions d’enfermement sécuri-
taire peuvent être intrinsèquement dangereuses pour la santé
mentale, particulièrement pour les personnes vulnérables de par
■ Conclusion
leurs troubles mentaux et leur statut légal [88]. Ces facteurs À l’heure actuelle, l’évaluation de la psychopathie prend de
psychiatriques et légaux peuvent majorer l’atmosphère pesante plus en plus sens dans des domaines divers : celui du diagnostic,
de la prison représentant déjà un environnement particulière- de l’expertise, de l’évaluation du risque et la gestion de la
ment stressant. Ces personnes vulnérables présentent générale- récidive mais aussi celui du traitement. En effet, la prise en
ment un risque de suicide élevé [89]. Ces éléments sont soutenus charge des délinquants constitue un domaine essentiel sur le
empiriquement par les recherches mettant en évidence, d’une plan sociétal [1] . La littérature relative au traitement de la
part, l’influence négative des conditions environnementales psychopathie, telle que définie à la PCL-R, demeure pessi-
sécuritaires sur la perception de la qualité de vie [90-92] et, miste [39]. Néanmoins, l’évaluation de la psychopathie permet
d’autre part, une association négative entre certains troubles ou d’aborder des domaines fondamentaux en psychologie tels que
traits de personnalité et la qualité de vie perçue [93-97]. Il semble, celui des cognitions, des émotions et de la qualité de vie.
d’ailleurs, que ce lien soit proportionnel au nombre de troubles L’ensemble de ces domaines devrait enrichir et améliorer nos
présents [98]. Cependant, lors d’une précédente étude portant sur connaissances concernant l’encadrement de ces personnes sur le
des patients issus d’un hôpital psychiatrique sécuritaire, nous plan de la réduction de la récidive. Les études sur l’évolution
avons montré que les troubles appartenant au cluster B [6] dynamique des traits de personnalité psychopathiques [40]
influencent positivement la perception de la qualité de vie. En constituent un nouveau courant de recherches et laissent
effet, les patients présentant un trouble de personnalité narcis- espérer de nouvelles perspectives thérapeutiques.
sique et antisociale estimaient avoir une meilleure qualité de vie
que les autres patients [96].
Ce faisceau de données nuance la question de la vulnérabilité Remerciements : Article réalisé avec le soutien du Ministère de la région
liée à la présence de troubles de personnalité. Les caractéristi- wallonne, Santé et Affaires Sociales et Égalité des chances. Remerciements à
Alexandra Ducolombier pour ses commentaires.
ques de personnalité narcissique et antisociale du psychopathe,
l’association positive entre ces troubles de personnalité et la
qualité de vie perçue, l’aspect « protecteur » de leur fonctionne-
Cet article a fait l’objet d’une prépublication en ligne : l’année du copyright
ment émotionnel, et le fait que, comparativement à d’autres
peut donc être antérieure à celle de la mise à jour à laquelle il est intégré.
délinquants, les psychopathes passent beaucoup de leur temps
dans des établissements sécuritaires, invitent à investiguer la
.
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Service de psychologie légale UMONS, 18, place du Parc, 7000 Mons, Belgique.
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Centre de recherche en défense sociale, rue Despars 94, 7500 Tournai, Belgique.
T.H. Pham, Professeur en psychologie (thierry.pham@crds.be).
Service de psychologie légale UMONS, 18, place du Parc, 7000 Mons, Belgique.
Centre de recherche en défense sociale, rue Despars 94, 7500 Tournai, Belgique.
Centre de recherche de l’Institut Philippe-Pinel, 10905 Henri-Bourassa Est, Montréal, Québec, H1C 1H1, Canada.
Toute référence à cet article doit porter la mention : Majois V., Saloppé X., Ducro Claire, Pham T.H. Psychopathie et son évaluation. EMC (Elsevier Masson SAS,
Paris), Psychiatrie, 37-320-A-45, 2011.
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