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Psychopathie et son évaluation


V. Majois, X. Saloppé, Claire Ducro, T.H. Pham

L’article commence sur l’évaluation de la psychopathie qui prend de plus en plus sens à l’heure actuelle.
L’utilité de ce diagnostic touche particulièrement le domaine de l’expertise, celui du traitement mais aussi
l’évaluation du risque et la gestion de la récidive. L’article concerne principalement les adultes
psychopathes. Dans un premier temps, il parcourt l’évolution du concept de psychopathie. Dans un
deuxième temps, il décrit les instruments d’évaluation de la psychopathie et mentionne ses critères
pertinents. Il aborde ensuite l’intérêt de la psychopathie dans le champ de la prédiction du risque de
récidive et de l’expertise pénale. Il explicite les liens entre la psychopathie et les comportements violents
auprès des populations délictueuses particulières. Enfin, il étudie les implications de la psychopathie dans
le domaine des émotions, de la qualité de vie perçue et de son influence dans la prise en charge.
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Mots clés : Psychopathie ; Évaluation ; Outils ; Risque ; Violence ; Expertise

Plan ■ Outils structurés pour


¶ Introduction 1
l’évaluation de la psychopathie
¶ Outils structurés pour l’évaluation de la psychopathie 1
Évolution du concept de psychopathie 1
Évolution du concept de psychopathie
Évaluation structurée de la psychopathie 2 À l’origine, le concept de « psychopathie » signifiait la
Évaluations de la psychopathie dérivées de la PCL-R 3 maladie mentale, dans son sens le plus large. Les influences
Comprehensive Assessment of Psychopathic Personality 4 anglo-saxonnes et germanophones ont recentré la psychopathie
Évaluation autorapportée de la psychopathie 5 sur les troubles graves de la personnalité en rapport au fait que
¶ Implication de l’évaluation de la psychopathie 6 les facultés intellectuelles et le sens critique étaient globalement
Psychopathie et comportements violents 6 conservés. Dès lors, le sujet psychopathe était qualifié de
Psychopathie et prédiction du risque de récidive 7 « dégénéré », de « pervers constitutionnel » atteint de « folie
Implication dans le domaine de l’expertise pénale 7 morale », de « déséquilibre psychique » ne souffrant ni de
Implication de l’évaluation de la psychopathie dans les recherches psychose ni de déficience mentale significative, mais menant
relatives aux émotions 7 une vie non conforme aux normes sociétales [1].
En France, la psychiatrie employa le terme « déséquilibré »
¶ Conclusion 8
pour signifier le terme allemand « psychopathe » ou « antiso-
cial ». En 1914, Birnbaum a évoqué le terme de « personnalité
sociopathique », où le problème était généré par la société [2].
■ Introduction Ensuite, en 1934, Kurt Schneider a défini la « personnalité
psychopathique » comme se caractérisant par des perturbations
L’article porte sur l’évaluation de la psychopathie qui prend caractérielles, et des manifestations antisociales, témoignant de
de plus en plus sens à l’heure actuelle. L’utilité de ce diagnostic la recherche de son identité. Ces manifestations sont diverses et
touche particulièrement le domaine de l’expertise, celui du citées comme suit : instabilité, irritabilité, impulsivité, inadapta-
traitement mais aussi l’évaluation du risque et la gestion de la bilité, criminalité polymorphe, abus de substances diverses, etc.
récidive, qui constituent des enjeux essentiels aujourd’hui [1]. Schneider évoque une conduite « sociopathe » : le sujet psycho-
L’article concerne principalement les adultes psychopathes. pathe manifestant ainsi dès son plus jeune âge son opposition
Dans un premier temps, nous parcourons l’évolution du ferme aux règles et normes de la société, et montrant une réelle
concept de psychopathie, depuis sa conceptualisation ancienne irresponsabilité en mettant sa vie et celle des autres en perpétuel
à sa définition actuelle. Puis nous décrivons les instruments danger [1].
d’évaluation de la psychopathie et mentionnons ses critères La « psychopathie » n’existe pas au sens strict au sein des
pertinents. Nous abordons l’intérêt de la psychopathie dans le classifications internationales [3]. Le Diagnostic and Statistical
champ de la prédiction du risque de récidive et de l’expertise manual of Mental disorders (DSM) [4-6] définit la « personnalité
pénale et explicitons les liens entre la psychopathie et les antisociale ». Cette dernière est définie comme suit : « trouble de
comportements violents auprès des populations délictueuses la personnalité comportant une histoire de conduites antisocia-
particulières. Enfin, nous étudions les implications de la les chroniques et continues, avec violation des droits d’autrui,
psychopathie dans le domaine des émotions et de la qualité de persistance à l’âge adulte d’un mode de conduite antisociale
vie perçue. apparu avant l’âge de 15 ans, et incapacité à conserver une

Psychiatrie 1
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Tableau 1. Évaluation structurée de la psychopathie


Modèle de psychopathie d’Hervé Cleckley (1964).
Description des items Échelle d’évaluation de la psychopathie de Hare [8]
1. Charme superficiel et bonne « intelligence » Description
2. Absence de délires ou de tout autre signe de pensée irrationnelle
La PCL-R est constituée de 20 items répartis principalement
3. Absence de « nervosité » ou de manifestations psychonévrotiques en deux grands facteurs : le facteur 1, relatif aux caractéristiques
4. Sujet sur qui on ne peut compter interpersonnelles, affectives et narcissiques de la psychopathie,
5. Fausseté et hypocrisie et le facteur 2, définissant les caractéristiques liées au style de
6. Absence de remords et de honte vie impulsif/parasite et la tendance antisociale chronique. Dans
7. Comportement antisocial non motivé la première version de son manuel, Hare (1991) a insisté sur la
8. Pauvreté du jugement et incapacité d’apprendre de ses expériences structure bifactorielle de la psychopathie. Cette structure
9. Egocentrisme pathologique et incapacité d’aimer demeure largement utilisée à l’heure actuelle. Depuis la seconde
10. Réactions affectives pauvres version du même manuel (2003), ces deux grands facteurs sont
11. Incapacité d’introspection
eux-mêmes scindés en quatre facettes. Le premier facteur
comprend les facettes évoquant la relation interpersonnelle et la
12. Incapacité de répondre adéquatement aux manifestations générales
qui marquent les relations interpersonnelles (considération, gentillesse,
froideur émotionnelle du sujet psychopathe, le deuxième
confiance, etc.) comprend les facettes style de vie impulsif, et comportement
13. Comportement fantaisiste et peu attirant lorsque sous l’effet
antisocial du psychopathe. Seuls deux items ne font partie
de l’alcool, voire sans ledit effet d’alcool d’aucun facteur et, par là-même, d’aucune facette alors qu’ils
figurent parmi les 20 critères [1, 12].
14. Rarement porté au suicide
15. Vie sexuelle interpersonnelle, banale et peu intégrée Passation et cotation
16. Incapacité de suivre quelque plan de vie que ce soit
La passation de cette échelle doit obligatoirement être
effectuée par un clinicien ou un chercheur, le plus souvent
psychologue, ou psychiatre. Une formation de plusieurs jours
efficience professionnelle satisfaisante durant plusieurs est indispensable. Chaque item de la PCL-R est évalué sur une
années » [3] . Dans une conceptualisation assez proche, la échelle à trois points selon que l’item s’applique ou non :
Classification statistique internationale des maladies et des • un score de 0 est octroyé au sujet pour qui l’item ne s’appli-
problèmes de santé connexes 10e révision (CIM-10) [7] définit la que pas ;
« personnalité dyssociale ». Il est souvent évoqué, à tort, la • un score de 1 est octroyé lorsque l’item s’applique au sujet
personnalité antisociale et la personnalité dyssociale comme dans une certaine mesure ;
équivalent à la personnalité psychopathique. • et un score de 2 est octroyé au sujet pour qui l’item s’appli-
Le trouble de « personnalité antisociale » n’est pas le seul à être
que complètement.
associé à la psychopathie. En effet, le trouble de « personnalité
Au total, le sujet peut présenter un score minimal de zéro
borderline » est souvent cité et ce, en raison de l’irresponsabilité,
de l’instabilité affective, de la recherche d’identité, et de l’abus de point, et un score maximal de quarante points. Les scores
substances qui s’avèrent être des caractéristiques communes aux obtenus à cette échelle peuvent être, selon la littérature [12], soit
troubles de la personnalité borderline et de la psychopathie. considérés comme une catégorie ou soit comme un continuum.
La définition opérationnelle de la psychopathie la plus Hare (2003) ainsi que ses collègues ont proposé un point de
validée à l’heure actuelle est sans nul doute l’échelle d’évalua- coupure de 30/40 lorsqu’on aborde le score de psychopathie à
tion de la psychopathie de Hare (PCL-R) [8]. La psychopathie la PCL-R comme une catégorie. Dans cette approche, le dia-
ainsi définie constitue un construit clinique défini par un gnostic de psychopathie peut clairement être posé pour un
pattern de caractéristiques interpersonnelles, affectives et score de 30/40, a contrario, il peut être exclu pour un score
comportementales comprenant l’égocentricité, la manipulation, inférieur ou équivalent à 20/40. Ces points de coupure permet-
l’insensibilité aux autres, l’irresponsabilité, l’instabilité relation- tent de définir des groupes de psychopathes et de non psycho-
nelle, l’impulsivité, le manque d’empathie, d’anxiété, de pathes qui diffèrent significativement sur un certain nombre de
remords ou de culpabilité et un pauvre contrôle comportemen- mesures de comportement [12]. Un score de 30 correspond, selon
tal, qui se manifestent notamment par la mise en place de ces auteurs, au prototype de la psychopathie : traits hautement
comportements antisociaux mais pas nécessairement narcissiques, froideur émotionnelle, style de vie impulsif, et
criminels [8-10]. comportements antisociaux chroniques. Néanmoins, des varia-
À l’aide de la PCL-R, la distinction entre personnalité antiso- tions interculturelles ont été mises en avant et nuancent ce
ciale et personnalité psychopathique est plus claire. En effet, la point de coupure [13-16]. Il est également possible d’aborder le
psychopathie se distingue de la personnalité antisociale en score à l’échelle de psychopathie de Hare comme un continuum
raison de l’inclusion de critères diagnostiques plus centrés sur allant de 0 à 40. Dans cette dernière perspective, il s’agit de
les caractéristiques interpersonnelles et affectives de la person- repérer des traits saillants de personnalité chez le sujet. Il existe
nalité. Les caractéristiques antisociales font partie du tableau, une validation française de la PCL-R [16, 17] . Le Tableau 2
mais elles ne définiraient pas, à elles seules, le diagnostic de présente les items composant cette échelle.
psychopathie. Nous parlons dans ce cas de diagnostics asymé-
triques entre la personnalité et la psychopathie, où un sujet Débat sur la structure factorielle de la PCL-R
psychopathe aurait nécessairement une personnalité antisociale,
alors que le sujet présentant une personnalité antisociale ne Un débat existe de longue date au sujet de la structure
serait pas nécessairement psychopathe. En effet, la prévalence factorielle de la PCL-R. Cooke et al. [18-20] défendent une
des deux diagnostics varie considérablement au sein des structure différente. Premièrement, selon eux, il n’y aurait pas
populations incarcérées : il y aurait entre 50 % et 80 % de 20 mais 13 critères répartis, non pas en quatre facteurs, mais en
personnalité antisociale, contre 5% à 10 % de personnalité seulement trois facteurs, excluant le facteur antisocial. Les items
psychopathique (PCL-R avec un point de coupure égal à 30) [8]. inhérents au comportement antisocial sont ici considérés
L’ensemble des outils d’évaluation de la psychopathie qui comme des symptômes dits « secondaires », c’est-à-dire qu’ils
vont suivre ont notamment été influencés par les travaux de seraient la conséquence des trois premières facettes. De plus, les
Cleckley (1964) [11] qui a décrit le prototype de psychopathie à deux items (11 et 17), qui ne font partie d’aucun des deux
partir de seize items clés. Ce dernier a défini ses critères ainsi grands facteurs de la PCL-R, ni d’aucune de ses quatre facettes
que ses hypothèses étiologiques à partir de sa pratique clinique selon le modèle de Hare (2003) ne devraient pas faire partie du
et de ses recherches théoriques (Tableau 1). tableau diagnostique.

2 Psychiatrie
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Tableau 2. psychopathie de Hare renverrait à une entité clinique dis-


Échelle d’évaluation de psychopathie de Hare (PCL-R) [8].
tincte [22, 23, 25] . Des données récentes auprès de patients
Facettes
internés vont dans ce sens [24, 26].
Pour l’axe II, les troubles de personnalité du cluster B étaient
Items 1 2 3 4 significativement associés au diagnostic de psychopathie
1. Loquacité/charme superficiel x (rapport de côtes = 3,57, p < .01 ; point de coupure = 30) ; plus
2. Surestimation de soi x particulièrement, le diagnostic de personnalité antisociale
3. Besoin de stimulation/tendance à s’ennuyer x (rapport de côtes = 7,0, p < .001 ; point de coupure = 30) [24].
4. Tendance au mensonge pathologique x Qualités psychométriques
5. Duperie/manipulation x
La littérature internationale rapporte souvent une fidélité
6. Absence de remords ou de culpabilité x
interjuges élevée, variant de .78 à .94 pour les hommes incar-
7. Affect superficiel x cérés [8, 16, 17] et de .92 à .96 pour les femmes incarcérées [27].
8. Insensibilité/manque d’empathie x La consistance interne de la PCL-R est bonne avec un coeffi-
9. Tendance au parasitisme x cient alpha de Cronbach variant de .76 à .96 [12]. La corrélation
10. Faible maîtrise de soi x moyenne inter-items varie entre .22 et .47 [8, 28, 29]. Les coeffi-
11. Promiscuité sexuelle cients de généralisation varient de .82 à .90 [8].
En termes de validité convergente, la PCL-R est significative-
12. Apparition précoce de problème x
de comportement
ment corrélée à une version autorapportée de l’échelle de
psychopathie (r = .38 à .54), aux échelles psychopathie (r = .19
13. Incapacité à planifier à long terme x
à .26) et manie (r = .14 à .27) du Minnesota Multiphasic
et de façon réaliste
Personnality Inventory (MMPI), et au diagnostic du trouble de
14. Impulsivité x
personnalité antisociale du DSM-III (corrélations point-bisérial
15. Irresponsabilité x entre .45 et .67) [8].
16. Incapacité d’assumer la responsabilité x
de ses faits et gestes
Évaluations de la psychopathie dérivées
17. Nombreuses cohabitations de courtes durées
18. Délinquance juvénile x
de la PCL-R
19. Violation des conditions de libération x PCL-Short Version (version abrégée
conditionnelle de la PCL-R) [30]
20. Diversité des types de délits commis par le sujet x
Description
Note : les croix indiquent l’appartenance des items à telle ou telle facette et les
espaces blancs la non-appartenance. Les items 11 et 17 sont à évaluer en dehors Il existe une version abrégée de la PCL-R qui est constituée de
des facettes. douze items. Ces derniers sont inclus dans la version complète
de l’échelle d’évaluation de psychopathie de Hare (2003). La
structure de la PCL-SV est bifactorielle, le facteur 1 mesurant les
Relation entre la PCL-R et les axes I et II du DSM [5, 6] caractéristiques interpersonnelles et affectives, et le fac-
teur 2 mesurant le comportement socialement déviant et la
De nombreuses études ont été réalisées sur les corrélations criminalité passée [31, 32].
entre le diagnostic de psychopathie selon la PCL-R et les
troubles mentaux et de la personnalité des axes I et II du Passation et cotation
DSM [21-24]. Le mode de passation ainsi que la cotation des items de la
Une étude belge francophone a confirmé les résultats présents PCL-SV demeurent identiques à ceux de la PCL-R. En effet, la
au sein de la littérature internationale sur un échantillon de cotation des items est conséquente à la lecture de dossier ainsi
84 patients adultes internés dans un établissement psychiatrique qu’à des entretiens de type semi-structuré [31]. En effet, l’évalua-
sécuritaire [24]. teur doit déterminer si l’item ne s’applique pas (0), s’il s’applique
Les résultats ont montré que, concernant les syndromes de dans une certaine mesure (1), ou s’il s’applique parfaitement au
l’axe I, 94 % des patients présentaient un trouble mental majeur sujet (2). Le score total s’étend de 0 à 24 points. Un point de
selon la répartition suivante : 69 %, un abus de substances, coupure supérieur ou égal à 18 a été établi pour pouvoir
56,6 %, un trouble anxieux, 44 %, un trouble de l’humeur, conclure à un diagnostic de psychopathie à la PCL-SV [33].
17,9 %, un trouble psychotique, et 20,2 %, un trouble somato-
forme. Le pourcentage de participants ayant présenté une Qualités psychométriques
comorbidité sur l’axe I s’élevait quant à lui à 67,8 %. Au niveau La PCL-SV a des qualités psychométriques comparables à la
des troubles de la personnalité de l’axe II, 71,4 % des patients PCL-R. La PCL-SV rapporte une fidélité interjuge élevée de
présentaient, au minimum, un trouble de la personnalité, les .84 pour le facteur 1 et de .92 pour le facteur 2. La consistance
troubles du cluster B du DSM étant les plus représentés : 47,6 % interne de la PCL-SV est acceptable avec un coefficient alpha de
de personnalité antisociale, 25 % de personnalité de type Cronbach de .84. La corrélation moyenne entre le facteur 1 et
borderline, 17,9 % de personnalité narcissique, et 2,4 % de le facteur 2 est de .53. Cela est en accord avec les attentes basées
personnalité histrionique. Les troubles de la personnalité des sur les recherches concernant la PCL-R [8] . Concernant la
cluster A et C du DSM étaient moins fréquents, 28,6 % et validité convergente, la PCL-SV est positivement corrélée avec le
22,6 % respectivement. Le pourcentage de patients présentant cluster B et les personnalités borderline, narcissique et antiso-
une comorbidité sur l’axe II s’élevait quant à lui à 42,9 %. En ciale du DSM-III [5]. Elle est également positivement corrélée
prenant un point de coupure de 30, la prévalence du diagnostic avec l’abus de substance, particulièrement pour le facteur 2 [30].
de psychopathie à la PCL-R est de 14,3 %. Avec un point de
coupure égal à 26, la prévalence monte à 28,6 % [24] . La PCL- Young Version (échelle d’évaluation
prévalence de la comorbidité a été évaluée entre les deux de la psychopathie chez les adolescents) [34]
premiers axes du DSM-III et le diagnostic de psychopathie. Pour
l’axe I, seul le diagnostic relatif à l’abus de substance était Description
significativement associé au diagnostic de psychopathie selon la Au sein de la littérature internationale, les caractéristiques de
PCL-R (rapport de côtes = 5,2 ; p < .01 ; point de coupure = 30). psychopathie peuvent également s’appliquer aux adoles-
Les items de la PCL-R ne seraient pas suffisants pour caractériser cents [35]. La préoccupation d’évaluer la psychopathie auprès de
les sujets qui, en plus de leur psychopathie, souffrent de jeunes adolescents a émergé des différentes recherches auprès
troubles mentaux majeurs, tels que les troubles psychotiques et des adultes [8, 34, 36-38]. En effet, ces travaux ont mis en évidence
les troubles de l’humeur. Un score total élevé à l’échelle de un lien entre la psychopathie, les comportements violents et la

Psychiatrie 3
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répétition des délits. Un certain pessimisme thérapeutique a été Tableau 3.


décrit concernant la psychopathie [39] . Aussi, l’évaluation Domaines et traits du modèle d’évaluation complète du trouble de la
précoce des tendances psychopathiques peut améliorer les personnalité psychopathique (CAPP) selon Cooke, Hart, Logan et
chances de réussite des interventions menées auprès des Michie [41].
psychopathes [34]. Domaines Symptômes
Dans la PCL-YV, l’essentiel des 20 items de psychopathie,
présents dans la PCL-R, n’ont pas été fondamentalement Attachement Détaché
modifiés. Toutefois, les sources à l’origine des cotations ont été Peu engagé
adaptées à la vie des adolescents. Les 20 items sont considérés Non empathique
au sein d’une structure bifactorielle (facteur 1 : caractéristiques Indifférent
interpersonnelles/affectives ; facteur 2 : style de vie/compor- Comportement Manque de persévérance
tement antisocial). Cette échelle a aussi pour objectif de mettre Manque de fiabilité
en place des stratégies d’intervention [32].
Imprudent
Passation et cotation Agité
Perturbateur
Cette échelle vise une population âgée entre 12 et 18 ans. Sa
passation exige, comme pour la PCL-R, la passation d’un Agressif
entretien semi-structuré. Ensuite, l’examinateur peut coter Cognition Soupçonneux
chacun des items selon une échelle à trois points, tout comme Manque de concentration
la PCL-R. L’évaluateur attribue une note de 0 si l’item ne Intolérance
s’applique pas au sujet, de 1 si l’item s’applique en partie, et Inflexible
enfin, une note de 2 si l’item s’applique entièrement au sujet. Manque de planification
Cet outil fournit un score total résultant de l’addition des scores
Dominance Antagoniste
aux vingt items et d’un score pour chacun des deux facteurs [34].
Dominateur
Qualités psychométriques Fausseté/mensonge
Les qualités métrologiques de cette échelle sont assez compa- Manipulateur
rables à celles obtenues pour la PCL-R, pour les échantillons Manque de sincérité
adultes [12]. Cependant, une étude, menée sur un échantillon de Loquacité
115 adolescents de sexe masculin, au Royaume-Uni, issus Emotionnel Manque d’anxiété
d’institutions de soins de type sécuritaire pour jeunes délin-
Manque de plaisir
quants, a examiné la fidélité ainsi que la validité de la PCL-YV.
Manque de profondeur émotionnelle
Pour les 20 items, un coefficient alpha de Cronbach de .79 a été
trouvé. La corrélation inter-items était significative, variant de Manque de stabilité émotionnelle
.32 à .60. En termes de validité, cette étude a examiné la Manque de remords
validité concourante de l’outil avec le comportement antisocial, Soi Égocentrisme
des mesures d’impulsivité et d’empathie. Le score total à la Autoglorification (surestimation)
PCL-YV est positivement corrélé au nombre d’agressions Sentiment d’être unique, exceptionnel
violentes, et négativement corrélé au comportement antisocial Sentiment d’ayant-droit
et à l’âge lors de la première arrestation. L’impulsivité est
Sentiment d’être invulnérable
positivement corrélée au facteur 2 de la PCL-YV, tandis que le
manque d’empathie est corrélé au facteur 1 de cette échelle [34]. Autojustification
Idée de soi instable

Comprehensive Assessment of Psychopathic


Personality [40] Hare et al. (2003) avaient proposé les quatre domaines
décrivant des traits de personnalité dysfonctionnels suivants :
Description interpersonnel, affectif, impulsivité/irresponsabilité et antisocial.
Cooke et al., à partir de leur revue de la littérature ainsi qu’aux
Le modèle conceptuel de la psychopathie décrit au sein de la avis des cliniciens-experts, ont ajouté les domaines mesurant
Comprehensive Assessment of Psychopathic Personality (CAPP) des traits relatifs au concept de soi, de l’attachement et aux
est hiérarchique. Il présente six domaines de fonctionnement : cognitions. Cependant, ce modèle n’inclut désormais plus
attachement, comportement, cognition, dominance, émotion, aucun item relevant du domaine de l’histoire comportementale
et fonctionnement du soi. Ce modèle mesure des traits de et criminelle du sujet. Ce dernier domaine étant considéré
personnalité, en considérant l’ensemble de la vie du sujet, et comme mesurant des symptômes secondaires (non primaires),
non seulement les traits actuellement présents chez le sujet. Ce « conséquentiels » de la personnalité psychopathique.
modèle débouchera sur des outils actuellement en cours de La définition du prototype de psychopathie selon le modèle
développement [40]. de la CAPP est ainsi la suivante : « sujet caractérisé par des
Dans le but de construire ce modèle, les auteurs ont mené rapports aux autres dysfonctionnels marqués par la domination
une revue de la littérature relative à la psychopathie et à des de l’autre, des émotions inconsistantes et superficielles, une
construits semblables, comme le trouble de personnalité conduite impulsive et irresponsable, des processus d’attribution
antisociale. Ils ont ensuite sondé des cliniciens confrontés à des de la faute dysfonctionnels, et des distorsions cognitives quant
patients atteints du trouble de personnalité psychopathique afin à sa culpabilité » [41].
de déterminer les facteurs communs observables [41]. Les auteurs Selon Cooke et al., les items de la facette antisociale prédisent
ont aussi relevé que la compréhension du trouble de personna- le comportement criminel futur. Toutefois, la mesure du
lité psychopathique a été dans une très large mesure inspirée domaine du comportement antisocial ne devrait pas contaminer
par les travaux de Cleckley (cf. Tableau 1). celle du domaine psychologique. Idéalement, l’évaluation
Le modèle de structure de personnalité présenté par Cooke, diagnostique devrait distinguer les différents domaines de
Hart, Logan et Michie est un modèle multidimensionnel de mesure. Les items de la facette antisociale ainsi que ceux de la
personnalité qui consiste en six dimensions incluant chacune promiscuité sexuelle et des cohabitations de courte durée ne
des traits de dysfonctionnement observés dans le trouble de constituent pas la base fondamentale du concept de psychopa-
personnalité psychopathique (Tableau 3). Il s’agit d’une série de thie. Ils prédisent mal les items liés aux facettes interpersonnel-
combinaisons diverses de traits/symptômes de personnalité les et affectives qui sont les constituants centraux décrivant des
dysfonctionnant [41]. traits de personnalité [41].

4 Psychiatrie
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Dès lors, Cooke, Hart, Logan et Michie proposent, au travers de la LSRP [42]. La consistance interne du facteur de psychopa-
de la CAPP, un modèle de psychopathie qu’ils considèrent thie primaire s’élève à .82, tandis que celle de la psychopathie
comme étant plus valide. Celui-ci semble complet en raison de secondaire est seulement de .63. Une autre étude menée sur un
ses multiples domaines d’application, mais également plus échantillon de plus de 1 000 étudiants [43] a débouché sur un
dynamique, en pouvant mesurer les changements dans la coefficient alpha de Cronbach égal à .84, pour l’échelle de
manifestation des symptômes au cours du temps [41]. psychopathie primaire, et de .68, pour l’échelle de psychopathie
secondaire.
Passation et cotation En termes de validité, une étude intéressante a été menée en
2001 sur un échantillon se composant de 549 détenus [44]. Ces
L’utilisation d’un tel instrument exige que son utilisateur soit
auteurs ont analysé la validité de construit de la LSRP en
un chercheur expérimenté, ou un praticien en milieu
relation avec la structure bifactorielle de la PCL-R. L’échelle
psychiatrique/carcéral formé à l’évaluation des sujets psychopa-
primaire était plus hautement corrélée avec le facteur 1 de la
thes, mais également que celui-ci ait été dûment formé à la
PCL-R (r = .30 dans les deux échantillons) qu’avec le facteur 2
passation de la CAPP. Le système de cotation de la CAPP se fait
(r = .19 et .08 chez les Américains Caucasiens et les Américains
selon différents modèles. Premièrement, le modèle catégoriel
Africains respectivement). L’échelle secondaire a montré quant
propose une échelle à sept points : 0 représentant l’absence de
à elle une corrélation semblable avec le facteur 1 (r = .46 ; r
dysfonctionnement, et 6 représentant le degré maximal de
= .26) et le facteur 2 (r = .37 ; r = .28) de la PCL-R. Il semble
sévérité du dysfonctionnement. Pour ce faire, l’évaluateur doit
donc que la LSRP mesure davantage des conduites antisociales,
considérer la persistance du symptôme, c’est-à-dire sa fréquence
et non les caractéristiques plus fondamentales liées aux traits
dans le temps, le contexte, en précisant les rapports à l’autre.
interpersonnels et affectifs. Une étude menée sur 661 partici-
Deuxièmement, le modèle dimensionnel propose une échelle à
pants détenus en milieu carcéral a permis d’évaluer la validité
trois points : 0 indiquant que tous les traits ne sont pas décrits
discriminante de la LSRP en relation avec le Psychopathic
chez le sujet, et 3 indiquant que tous sont très descriptifs du
Personality Inventory (PPI) [45] . L’échelle de psychopathie
sujet. Il faut aussi tenir compte de la façon dont le trait se
primaire était corrélée à .62 et à .16 avec les facteurs 1 et 2 du
manifeste lorsqu’il est présent. Troisièmement, le modèle
PPI, respectivement [44].
dichotomique évalue la présence ou l’absence des comporte-
ments supportant le symptôme. Il s’agit d’une méthode com-
Psychopathic Personality Inventory (PPI) [46]
plète permettant d’évaluer chaque symptôme de personnalité
pris séparément. Description
En ce qui concerne les domaines d’application, les champs Cette échelle est composée de huit sous-échelles se rapportant
dans lesquels s’applique aisément la CAPP sont divers : clinique, à l’évaluation des différentes facettes de la psychopathie, ainsi
soins psychiatriques, communauté et famille. que de trois échelles de validité. Elle compte un grand ensemble
Il existe une version de la CAPP spécialement conçue pour le d’items, soit 147 [47].
domaine institutionnel : CAPP-IRS (Institutional Rating Scale). Les huit sous-échelles de la psychopathie ont été tirées
Cet outil est en plein développement, il pourra être utilisé dans d’analyses factorielles exploratoires, et elles se rapportent à huit
les hôpitaux psychiatriques sécuritaires, psychiatriques commu- facteurs : égocentricité/machiavélisme, puissance sociale,
nautaires, ainsi que dans le milieu de soin carcéral. Chaque intrépidité, froideur affective, manque de conformité impulsive,
symptôme pourra être évalué selon son apparition au cours des responsabilité rejetée, manque de planification, et stress nul [47].
6 derniers mois. Au départ, cette échelle a été conçue pour être utilisée auprès
Le modèle CAPP a initialement été développé pour son d’échantillons non délinquants.
utilisation au sein de la recherche. Or, encore aujourd’hui, la
recherche insiste sur le besoin d’évaluer la validité ainsi que la Passation et cotation
fidélité de ce modèle. Comme toute échelle de type autorapporté, le participant
doit coter chacun des items. La cotation se fait ici sur base
Évaluation autorapportée d’une échelle à quatre points, allant de 1 à 4. Un score apparaît
pour chacune des sous-échelles, mais le score total permet
de la psychopathie d’évaluer la psychopathie dans son ensemble, tel est le cas pour
la PCL-R [47].
Levenson’s Self-Report Psychopathy Scale
(LSRP) [42] Qualités psychométriques
Description Examinons les qualités psychométriques du PPI auprès
d’échantillons délictueux. Une première étude établie sur un
La LSRP est composée de 26 items évaluant des domaines échantillon de 50 délinquants a été menée sur la corrélation
similaires à ceux de la PCL. Une structure bifactorielle se dégage entre le PPI et la PCL-R [48] . Une corrélation de .54 a été
de cet outil. Le premier facteur se réfère notamment à l’égoïsme, mesurée entre ces deux échelles. Les corrélations ont également
au manque d’empathie et de culpabilité, à la manipulation et à été examinées entre la structure factorielle de la PCL-R et le PPI.
l’utilisation des autres pour le propre intérêt du sujet. Le Une corrélation égale à .54 a été mesurée entre le PPI et le
deuxième est lié à l’impulsivité et au mauvais contrôle compor- facteur 1 à la PCL-R, et une corrélation égale à .40 avec le
temental en général. Ces deux facteurs font référence à deux facteur 2 à la PCL-R.
types de psychopathie : psychopathie primaire au travers du Une seconde étude a été menée auprès d’un échantillon de
premier facteur, et psychopathie secondaire au travers du 153 femmes incarcérées [47]. La consistance interne de l’échelle
deuxième facteur. Le but de cet instrument est d’évaluer les est élevée, le coefficient alpha de Cronbach étant égal à .94. Les
traits psychopathiques auprès d’échantillons non institutionna- ensembles d’items relatifs aux différentes sous-échelles présen-
lisés [43, 44]. tent une consistance interne qui varie de .79 à .89. La corréla-
Passation et cotation tion test-retest du score total au PPI est élevée avec un « r » égal
à .92. Cette échelle a été validée sur une population belge [49, 50].
Comme toute échelle autorapportée, le participant doit coter
chacun des 26 items de l’outil. Il s’agit ici d’une échelle à quatre Self-Report Psychopathy Scale (SRP) [51]
points marquant le total désaccord du sujet (1), ou le total
accord de celui-ci (4), en passant par deux positions plus Description
nuancées (2 et 3) [43]. La première version de cette échelle contenait 29 items
choisis pour leurs bonnes corrélations avec les scores de la
Qualités psychométriques
PCL-R. Sa deuxième version, la SRP-II [52] contenait quant à elle
Au niveau de la consistance interne, une étude comptant deux grandes dimensions, ou facteurs, englobant un ensemble
487 étudiants a calculé la consistance interne des deux facteurs de 60 items. Les deux facteurs de cette version de la SRP, tout

Psychiatrie 5
37-320-A-45 ¶ Psychopathie et son évaluation

comme ceux de la PCL-R, se référaient aux caractéristiques signifiant une prévalence relativement peu élevée [25]. Néan-
interpersonnelles du psychopathe, ainsi qu’à ses comportements moins, au sein du groupe particulier des auteurs d’infraction à
antisociaux [51]. Et finalement, une dernière version de cette caractère sexuel de victimes majeures, la prévalence de sujets
échelle autorapportée a vu le jour en 2006, la SRP-III [51]. Cette psychopathes s’élèverait entre 35 % et 77 %, signifiant un lien
dernière se compose toujours de ses deux facteurs. Néanmoins, bien plus fort. Les psychopathes sexuels agresseraient plus de
plusieurs modifications et ajouts apparaissent, la SRP-III se victimes d’âge adulte, et de sexe féminin, que de jeunes
divisant en quatre facettes, et comptant 40 items. Les facettes de victimes [57]. Selon Brown et Forth en 1997 [58], les violeurs
la SRP-III renvoient aux mêmes appellations et définitions que psychopathes ne constitueraient cependant pas une catégorie à
celles de la PCL-R. eux seuls. En effet, les agressions sexuelles qu’ils commettent
Passation et cotation feraient partie de la versatilité criminelle propre à la psychopa-
thie. Au sein de la littérature, nous trouvons la dénomination
En ce qui concerne la cotation, cette échelle est, comme son de « psychopathe opportuniste » [57, 59]. Sur base du constat
nom l’indique, autorapportée, les participants devant noter
suivant, Rice et Harris ont déduit que, parmi les auteurs
chaque item sur une échelle à cinq points : de 1 indiquant que
d’infraction à caractère sexuel, les psychopathes n’ayant aucune
le sujet est en total désaccord avec l’item, à 5 indiquant que le
préférence sexuelle dite déviante récidiveraient avec violence :
sujet est en accord total avec l’item [51].
« Le diagnostic de psychopathie offre le meilleur indice de
Qualités psychométriques prédiction au plan de la récidive violente, alors que c’est un
Nous allons décrire la fidélité et la validité de la SRP-III. De indice basé sur l’interaction entre le diagnostic de psychopathie
façon générale, le score total à la SRP-III et les scores aux et celui de déviance sexuelle qui offre le meilleur potentiel de
facettes de cette dernière version présentent de bonnes qualités prédiction en ce qui a trait à la récidive sexuelle. » [60].
psychométriques [52]. Psychopathie chez les auteurs d’homicide
La SRP-III disposerait, selon une étude réalisée auprès d’une
population de 245 étudiants, d’une consistance interne adé- Le délit d’homicide semble rarement rapporté chez les sujets
quate à .79 [53] . Pour chaque facette prise séparément, un psychopathes, la corrélation entre les deux serait même signifi-
coefficient de consistance de .76 a été mesuré pour la facette cativement négative [16]. De même, au sein des échantillons
interpersonnelle, de .74 pour la facette relative à la froideur issus d’hôpitaux psychiatriques, le score total à la PCL-R n’est
émotionnelle, de .67 pour la facette style de vie impulsif, de pas en lien avec le délit d’homicide. Cependant, ces derniers
.91 pour la facette comportement antisocial. En ce qui concerne résultats ne peuvent pas être considérés pleinement car le taux
la validité convergente, la même étude a mesuré des corrélations de psychopathie s’avère réduit en milieu psychiatrique. Néan-
positives avec d’autres échelles autorapportées, comme le moins, ces résultats peuvent s’expliquer par le fait que les
Psychopathic Personality Inventory (PPI), ou encore l’échelle auteurs d’homicide présentent généralement plus de troubles
autorapportée de psychopathie de Levenson (LPSP). Ces derniers mentaux graves [61].
résultats ont été trouvés sur une étude effectuée auprès de En résumé, en dépit du fait que la psychopathie soit associée
274 étudiants [54]. à la violence pour certaines catégories de délits, comme les voies
Soulignons néanmoins que les questionnaires d’autoévalua- de faits, le vol qualifié et l’usage d’armes à feu, elle n’est
tion sont intéressants dans le cadre d’études auprès de popula- associée que faiblement à l’homicide et à la violence à caractère
tions non délinquantes. Ces instruments ouvrent une multitude sexuel [25, 62, 63].
de champs de recherche, notamment au niveau émotionnel. Il
est prudent de rappeler qu’ils sont néanmoins insuffisants pour
confirmer le diagnostic clinique de psychopathie.
Expression de la violence chez les psychopathes
Le score observé à la PCL serait associé à une violence dite
instrumentale, ayant donc un objectif matériel [25, 62, 63]. En
■ Implication de l’évaluation effet, le facteur 1 de la psychopathie s’avère davantage corrélé
de la psychopathie aux délits planifiés, tandis que le facteur 2 serait lié aux délits
plus impulsifs [25, 64]. Ce type de violence est associé à une
connaissance généralement plus rare de leur victime [62, 63, 65].
Psychopathie et comportements violents Les psychopathes éprouvent des incapacités d’attachement à
autrui. Les psychopathes agiraient avec violence par plaisir, pour
Psychopathie et évaluation des comportements l’assouvissement de leurs désirs de pouvoir, de gains, et non en
violents en relation avec des populations réaction à des évènements ou à des situations [57]. L’étude de
délictueuses particulières Serin (1991) [63] mettait en évidence les différences entre les
Psychopathie et troubles mentaux graves psychopathes violents et les non psychopathes violents. Ces
résultats ont mis l’accent sur la différence qualitative de l’usage
Dans un cadre hospitalier de type psychiatrique, le score de la violence entre les deux groupes, les psychopathes utilisant
évalué à la psychopathie chez un patient est déterminé sur base
plus souvent des armes que les non psychopathes.
des délits commis (nombre, nature violente/non violente), et ce,
Cette violence serait stable, et présente depuis l’adolescence,
par année de liberté. Il semble cependant que ces déterminants
de la psychopathie soient davantage liés au facteur 2, relatif aux les problèmes précoces de comportement du psychopathe
caractéristiques antisociales du psychopathe [55]. constituant un indice de conduites délictueuses à l’âge adulte.
Toutefois, le score total élevé de psychopathie serait prédictif Néanmoins, nous pouvons observer une diminution des com-
des comportements violents. Il permettrait une distinction claire portements délictueux après l’âge de 35 ans du sujet psychopa-
entre les sujets souffrant de troubles mentaux graves issus du the [25]. Un effet de l’âge est observé dans le déclin de l’activité
milieu de la prison, et ceux issus d’un milieu de psychiatrie criminelle chez les psychopathes. Le pic de criminalité se
générale [25]. Dans une étude d’évaluation du risque de MacAr- situerait en moyenne vers 30-35 ans. Le déclin qui suit cette
thur [56], la quasi-totalité des sujets incarcérés, soit plus de 91 %, période peut être associé à un potentiel déclin des tendances
avaient, antérieurement, été condamnés pour un fait délictuel antisociales manifeste du psychopathe avec l’âge, et non à une
violent, contre un peu plus de 18 % chez les patients baisse de ses caractéristiques interpersonnelles et de froideur
hospitalisés [25]. émotionnelle [66].
L’évaluation et le traitement des comportements violents
Psychopathie en rapport avec la violence chez les auteurs chez les sujets psychopathes doivent se différencier par rapport
d’agressions sexuelles à ceux des sujets non psychopathes, car les psychopathes, au
Le taux de prévalence des sujets psychopathes parmi les niveau de la conduite violente, constitueraient un groupe
auteurs d’infraction à caractère sexuel varierait de 3 % à 15 %, hétérogène [63].

6 Psychiatrie
Psychopathie et son évaluation ¶ 37-320-A-45

Psychopathie et prédiction du risque Implication dans le domaine de l’expertise


de récidive pénale
Dans l’évaluation du risque et de la gestion de la récidive, Selon un recensement au Centre de recherche en défense
l’évaluation de la psychopathie prend actuellement une place sociale, situé à Tournai en Belgique, les experts mandatés par le
importante. La psychopathie serait en effet un bon prédicteur ministère de la Justice posent le diagnostic de psychopathie,
des comportements délictueux [57] . Les psychopathes, par et/ou de trouble de personnalité antisociale, à hauteur de 50 %
rapport aux autres délinquants, commettraient davantage de à 70 %. Il s’agit d’une surestimation diagnostique (faux positif)
délits, et leurs délits seraient plus variés [57]. Le score total à la formulée par certains experts et qui tient à la méthode d’éva-
luation employée. L’usage d’un matériel structuré et standardisé
PCL-R est un bon prédicteur du risque de récidive générale et
tel que la PCL-R permet de dégager un pourcentage de sujets
violente [65] . Et ce, tant en Amérique du Nord [37] qu’en
psychopathes dans nos prisons et hôpitaux psychiatriques
Europe [67-69]. Dans les premières années de leur libération, les
sécuritaires belges bien plus faible [77].
psychopathes seraient quatre fois plus enclins à récidiver de En règle générale, dans le cadre d’une expertise médicolégale,
manière violente, en comparaison avec les autres types de un sujet diagnostiqué comme souffrant d’un trouble de la
délinquants [8] . D’ailleurs, au sein des échelles de risque personnalité psychopathique devrait être plus facilement dirigé
actuarielles telles que la Violence Risk Appraisal Guide (VRAG) vers un établissement carcéral, plutôt que vers un hôpital
et la Sex Offender Risk Appraisal Guide (SORAG), ou encore psychiatrique sécuritaire appelé en Belgique Établissement de
dans les échelles plus dynamiques comme la Historical-Clinical- Défense Sociale. En effet, le milieu de la Défense Sociale
Risk Management (HCR-20) et la Sexual Violence Risk (SVR- accueille une patientèle qui souffre plus généralement de
20), le score total à la PCL-R y constitue un item, un facteur de troubles mentaux majeurs, ou encore de retard mental. Il arrive
risque à part entière [65]. cependant que certains magistrats en justice placent un sujet
Hormis le fait que les psychopathes soient peu nombreux au psychopathe au sein d’un hôpital sécuritaire, c’est particulière-
sein de la population générale, ils représentent une grande ment le cas des criminels fort médiatisés. Il y a une raison
proportion au sein du milieu carcéral, et ils sont également principale à ce phénomène : la durée de séjour est indétermi-
reconnus responsables d’un taux important des délits sévères née, au contraire de nombreuses peines prononcées en
commis [65]. Les psychopathes sont reconnus pour être des prison [77].
délinquants persistants, en commençant précocement leur L’enjeu de l’évaluation de la psychopathie dans le domaine
carrière délictueuse, et en continuant à s’adonner à de telles expertal est fort important, au même titre que les autres
conduites tout au long de leur existence [35]. En effet, même s’il troubles mentaux et de personnalité. D’autant plus, au sein des
existe une diminution de leur conduite délictueuse au fil de manuels diagnostiques internationaux comme le DSM ou
l’âge, celle-ci ne serait liée qu’à leur composante de personnalité encore la CIM, le trouble de personnalité psychopathique n’est
antisociale. Leur tendance manipulatrice et leur froideur pas abordé tel que l’on peut le trouver au sein d’évaluations
cliniques structurées. Or, il s’agit d’une structure de personnalité
émotionnelle demeurant, ces personnes ne cessent pas complè-
très délicate à traiter au niveau des soins, et les sujets qui en
tement toute activité criminelle, loin de là.
souffrent sont généralement à risque élevé de récidive. Néan-
moins, ce dernier point dépend clairement du degré de psycho-
Psychopathie et évaluation du risque pathie observé. En effet, ce degré variant de psychopathe léger,
La PCL-R dispose également d’une validité prédictive valable modéré, à sévère. Un niveau diagnostique de psychopathie
pour la prédiction des comportements d’ordre criminel [8]. Au erroné peut s’avérer très problématique [77].
niveau de la prédiction du risque, le score total à la PCL-R
présente également une bonne validité, qui serait même Implication de l’évaluation
supérieure à d’autres instruments d’évaluation du risque de de la psychopathie dans les recherches
récidive [36, 59, 70, 71]. relatives aux émotions
Des études de validité convergente entre les scores à la PCL-R
et des échelles d’évaluation du risque de récidive ont été Le rapport entre la psychopathie et les émotions a été discuté
dans la littérature sous l’angle d’un déficit émotionnel global ou
menées. Notamment, l’une d’elles a porté sur la validité
spécifique à certaines émotions. Sur le plan clinique, les
convergente entre la PCL-R et la HCR-20 [69]. L’échantillon s’est
psychopathes ont été décrits comme présentant une dissocia-
constitué de soixante détenus incarcérés dans le centre de la
tion fondamentale entre les composantes cognitives et expé-
France, tous de sexe masculin. Les résultats ont montré une
rientielles des émotions [11]. Selon l’auteur, il serait possible
convergence élevée entre les deux outils. Les analyses de d’observer chez les psychopathes « des expressions orales et
corrélations entre les deux instruments ont trouvé des compa- faciales, un ton de la voix et des émotions » ; toutefois, ces
raisons intéressantes : le facteur historique de la HCR-20 serait derniers seraient « inaptes à saisir émotionnellement la signifi-
fortement corrélé au facteur antisocial chronique de la PCL-R, cation des pensées qu’ils expriment ou des expériences qu’ils
et le facteur clinique de la HCR-20 serait quant à lui corrélé au traversent au cours de l’existence » [11]. Dans cette perspective,
facteur interpersonnel de la PCL-R. Dans cette étude, il a les psychopathes présenteraient un déficit émotionnel global
également été démontré l’association entre le score total à la pouvant expliquer en partie leurs perturbations relationnelles et
PCL-R, et le délit de vol avec violence. La psychopathie figure comportements antisociaux. Cependant, une recherche récente
parmi les diagnostics étant les plus associés à la récidive évaluant les liens entre la psychopathie, l’alexithymie et
violente [69]. l’intelligence émotionnelle n’a pas confirmé l’hypothèse d’un
déficit émotionnel global chez les psychopathes [78]. En effet, les
Psychopathie et risque de récidive sexuelle psychopathes manifestent une habileté à percevoir et à réguler
leurs états émotionnels. Ils sont capables d’exprimer des
Les caractéristiques psychopathiques d’un sujet, auxquelles émotions sans pour autant les ressentir. Les recherches allant
s’ajoute une problématique délictueuse sexuelle, posent des défis dans le sens d’un déficit émotionnel spécifique à certaines
considérables à tous les niveaux. En effet, le degré de violence émotions semblent donc plus prometteuses. Il existerait des
et d’élaboration utilisés dans la mise en acte de leur délit sexuel déficits dans le traitement des stimuli émotionnels négatifs mais
seraient décuplés, en comparaison des auteurs qui n’auraient pas de déficits dans le traitement des stimuli visuels émotion-
pas ce diagnostic de psychopathie [58, 72, 73]. Aussi, leur risque de nels positifs [79, 80]. Ils rencontreraient un problème spécifique
récidive, notamment sur le plan sexuel, est également accru [66, dans le traitement de l’émotion de peur et de culpabilité [81].
74-76]. Cependant, aucune étude jusqu’à aujourd’hui ne s’est
Toutefois, lors d’une tâche de décodage des expressions faciales
réellement penchée sur les relations possibles entre la psycho- des émotions, Pham et Philippot [82] n’ont pas confirmé ces
pathie et l’agression sexuelle. résultats. Selon Deeley et al. [83], les psychopathes manquent

Psychiatrie 7
37-320-A-45 ¶ Psychopathie et son évaluation

d’empathie parce que le traitement qu’ils font des signaux de présentant des troubles de personnalité [88]. Rappelons que les
détresse, tels que les expressions faciales de peur, est déficitaire. psychopathes sont peu sujets à développer un trouble dépressif
Book, Quinsey, et Langford [84] ont récemment proposé la majeur [8, 21, 26] et peu sensibles au stress [85]. D’autre part, il
notion « d’empathie froide ». Les psychopathes parviendraient à semblerait que les conditions environnementales sécuritaires
comprendre les états mentaux d’autrui sans pour autant saisir ce n’influencent pas systématiquement de manière négative la
qu’ils ressentent. Finalement, nous pouvons dire que les sujets perception de la qualité de vie [90-92]. En effet, ces caractéristiques
psychopathiques sont moins impressionnables. Ils craignent de personnalité peuvent minimiser l’atmosphère pesante de
moins les contextes aversifs (ex : milieu carcéral). De plus, les l’enfermement et particulièrement sur le plan relationnel. Les
caractéristiques relatives à leur froideur émotionnelle peuvent psychopathes seraient moins sujets à rencontrer des difficultés
les « protéger » des symptômes de stress [85] et de dépression [8, relationnelles en milieu sécuritaire, souvent teintées de violence
21, 26]. Le comportement suicidaire serait quant à lui associé à et d’intimidation (conflits interpersonnels, situations d’agressions
la déviance antisociale (facteur 2 de la PCL-R) [86]. verbales et/ou physiques) [88], ou à en percevoir le caractère
négatif. En effet, rappelons que c’est l’item « duperie/mani-
Perception de la qualité de vie pulation » de la PCL-R qui est le plus corrélé avec le domaine
chez les psychopathes « relations sociales » du WHOQOL-bref. Ce résultat contribue
Sur le plan délictuel, comparativement à d’autres délinquants, probablement au fait que les psychopathes ne vivent pas leur
les psychopathes présentent un parcours criminel plus long et enfermement comme quelque chose d’aversif, coercitif et dissua-
émaillé de nombreux placements souvent durables, que ce soit sif [100]. Ceci constituerait un des éléments explicatifs de leurs
en milieu carcéral ou dans des établissements psychiatriques difficultés de prise en charge [39, 100] et leurs multiples récidives.
sécuritaires [8, 22, 87]. Or, les conditions d’enfermement sécuri-
taire peuvent être intrinsèquement dangereuses pour la santé
mentale, particulièrement pour les personnes vulnérables de par
■ Conclusion
leurs troubles mentaux et leur statut légal [88]. Ces facteurs À l’heure actuelle, l’évaluation de la psychopathie prend de
psychiatriques et légaux peuvent majorer l’atmosphère pesante plus en plus sens dans des domaines divers : celui du diagnostic,
de la prison représentant déjà un environnement particulière- de l’expertise, de l’évaluation du risque et la gestion de la
ment stressant. Ces personnes vulnérables présentent générale- récidive mais aussi celui du traitement. En effet, la prise en
ment un risque de suicide élevé [89]. Ces éléments sont soutenus charge des délinquants constitue un domaine essentiel sur le
empiriquement par les recherches mettant en évidence, d’une plan sociétal [1] . La littérature relative au traitement de la
part, l’influence négative des conditions environnementales psychopathie, telle que définie à la PCL-R, demeure pessi-
sécuritaires sur la perception de la qualité de vie [90-92] et, miste [39]. Néanmoins, l’évaluation de la psychopathie permet
d’autre part, une association négative entre certains troubles ou d’aborder des domaines fondamentaux en psychologie tels que
traits de personnalité et la qualité de vie perçue [93-97]. Il semble, celui des cognitions, des émotions et de la qualité de vie.
d’ailleurs, que ce lien soit proportionnel au nombre de troubles L’ensemble de ces domaines devrait enrichir et améliorer nos
présents [98]. Cependant, lors d’une précédente étude portant sur connaissances concernant l’encadrement de ces personnes sur le
des patients issus d’un hôpital psychiatrique sécuritaire, nous plan de la réduction de la récidive. Les études sur l’évolution
avons montré que les troubles appartenant au cluster B [6] dynamique des traits de personnalité psychopathiques [40]
influencent positivement la perception de la qualité de vie. En constituent un nouveau courant de recherches et laissent
effet, les patients présentant un trouble de personnalité narcis- espérer de nouvelles perspectives thérapeutiques.
sique et antisociale estimaient avoir une meilleure qualité de vie
que les autres patients [96].
Ce faisceau de données nuance la question de la vulnérabilité Remerciements : Article réalisé avec le soutien du Ministère de la région
liée à la présence de troubles de personnalité. Les caractéristi- wallonne, Santé et Affaires Sociales et Égalité des chances. Remerciements à
Alexandra Ducolombier pour ses commentaires.
ques de personnalité narcissique et antisociale du psychopathe,
l’association positive entre ces troubles de personnalité et la
qualité de vie perçue, l’aspect « protecteur » de leur fonctionne-
Cet article a fait l’objet d’une prépublication en ligne : l’année du copyright
ment émotionnel, et le fait que, comparativement à d’autres
peut donc être antérieure à celle de la mise à jour à laquelle il est intégré.
délinquants, les psychopathes passent beaucoup de leur temps
dans des établissements sécuritaires, invitent à investiguer la
.

qualité de vie perçue par des sujets psychopathiques dans un


environnement sécuritaire. Pham et Saloppé [99] ont effectué ■ Références
une recherche ayant pour objectif d’évaluer la qualité de vie [1] Pham TH, Ducro C, Réveillère C, Benezech M. Les développements de
perçue par des patients psychopathiques internés dans un l’évaluation de la psychopathie. Élément 2010; juillet 04:14-5.
hôpital psychiatrique sécuritaire en posant l’hypothèse que les [2] Côté G. Vers une définition de la psychopathie. In: Pham TH, Côté G,
patients hautement psychopathiques présentent une meilleure editors. Psychopathie : Théorie et recherche. Lille (France): Presses
qualité de vie comparativement aux délinquants faiblement Universitaires du Septentrion; 2000. p. 21-46.
psychopathiques. [3] Mucchielli L. Introduction à la psychopathie. In: Prise en charge de la
Les résultats révèlent que les patients « hautement » et psychopathie. Audition publique. Haute Autorité de Santé; 2005.
« moyennement psychopathiques » rapportent de meilleures p. 19-25.
relations sociales comparativement aux patients « faiblement [4] DSM-IIIAmerican Psychiatric Association.. Diagnostic and statistical
psychopathiques ». Sur le plan corrélationnel, un examen précis manual of Mental Disorders. Manuel diagnostique et statistique des
des quatre facettes de la PCL-R [8] montre que le style interper- troubles mentaux. 3th Edition. Washington DC: APA; 1980.
sonnel arrogant/trompeur et le détachement émotionnel sont [5] DSM-III-R, American Psychiatric Association.. Diagnostic and
positivement corrélés aux relations sociales perçues favorable- statistical manual of Mental Disorders. Manuel diagnostique et statis-
tique des troubles mentaux. 3th Edition, revised. Washington, DC:APA;
ment en institution. L’item de la PCL-R qui s’avère le plus
1987.
corrélé au domaine « relations sociales » du World Health
[6] DSM-IV, American Psychiatric Association. Diagnostic and statistical
Organization Quality of Life Assessment (WHOQOL-bref) est manual of mental disorders (4th ed.). Manuel diagnostique et statisti-
l’item « duperie/manipulation ». Cependant, il est important de que des troubles mentaux. Washington, DC: APA; 1994.
souligner que même si ces corrélations sont significatives, elles [7] CIM-10. Classification statistique internationale des maladies et des
sont de faibles magnitudes. problèmes de santé connexes. Dixième révision. Trois volumes. Orga-
Ces résultats convergent avec les données obtenues auprès de nisation mondiale de la santé. Genève: OMS; 1995.
patients présentant un trouble de personnalité antisociale et [8] Hare RD. The Hare Psychopathy Checklist - Revised. Toronto, Ontario:
narcissique [96]. Ces travaux nuancent, d’une part, le constat que Multi-Health Systems, Inc; 2003.
les conditions d’enfermement sécuritaire peuvent être intrinsè- [9] Neumann CS, Hare RD, Newman JP. The super-ordinate nature of the
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V. Majois.
Service de psychologie légale UMONS, 18, place du Parc, 7000 Mons, Belgique.
X. Saloppé.
Claire Ducro.
Centre de recherche en défense sociale, rue Despars 94, 7500 Tournai, Belgique.
T.H. Pham, Professeur en psychologie (thierry.pham@crds.be).
Service de psychologie légale UMONS, 18, place du Parc, 7000 Mons, Belgique.
Centre de recherche en défense sociale, rue Despars 94, 7500 Tournai, Belgique.
Centre de recherche de l’Institut Philippe-Pinel, 10905 Henri-Bourassa Est, Montréal, Québec, H1C 1H1, Canada.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Majois V., Saloppé X., Ducro Claire, Pham T.H. Psychopathie et son évaluation. EMC (Elsevier Masson SAS,
Paris), Psychiatrie, 37-320-A-45, 2011.

Disponibles sur www.em-consulte.com


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