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TOURS
LALLEMAN Constance
Résumé p1
I) Introduction p 1-2
A) L’adolescence p 3-4
B) Violence chez des adolescents atteints de schizophrénies p 4-5
V) Discussion p7
VI) Conclusion p8
Bibliographie p 8-10
Annexes
Résumé
Introduction
La schizophrénie est une maladie qui fait l’objet de nombreuses controverses tant par sa
complexité des signes cliniques que par sa difficulté de diagnostic. L’Organisation
Mondiale de la Santé, qualifie ce trouble mental : “[...] par des distorsions de la pensée,
des perceptions, des émotions, du sentiment de soi et du comportement” (2016). En 2019,
l'OMS distingue la schizophrénie faisant partie des maladies les plus inquiétantes de notre
époque. En effet, 23 millions de personnes souffrent mondialement de schizophrénie, soit
une prévalence de 0,7 à 1%. Néanmoins, en prenant exemple sur les troubles bipolaires,
qui concernent 3,7% des personnes ou encore à la dépression qui touche 18% des
individus, la schizophrénie semble atteindre qu’une infime partie de la population
mondiale. C’est à travers de nombreuses pathologiques que la schizophrénie a su trouver
sa place. Malgré une difficulté dans la qualité du bilan psychologique, les manifestations
constatées suggérant un trouble schizophrénique ont pu être démontrées. Cependant, avec
tous ces enchevêtrements psychopathologiques, les symptômes cliniques spécifiques vont
permettre de reconnaître et de différencier la schizophrénie par le biais d’autres maladies
mentales.
Très peu de personnes sont touchées par la schizophrénie mais pourtant c’est une maladie
prépondérante mondialement, elle apporte donc de nombreux questionnements.
Notamment, à l'adolescence, dans lequel on regroupe la catégorie d’âge 12-18 ans. En
effet, la prévalence de la maladie va être la plus forte entre 15 ans et 18 ans et faible en
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dessous de 12 ans et au-dessus de 18 ans (Dumas J.E,1999). Par ailleurs, l’origine de la
maladie à l'adolescence serait dû à des facteurs tels que l'hérédité, les antécédents
familiaux, les habitudes de vie et/ou les réactions face à la vie quotidienne
(Ottawa-Carleton, ON, 2016). Parmi les manifestations psychotiques, les comportements
violents sont symboliques et semblent attachés à la maladie schizophrène. De par ce
facteur, la violence va alerter la personne elle-même ou son entourage, d’une anomalie
structurelle et fonctionnelle. La violence survient donc en cohabitation avec d’autres
signes cliniques tels que les hallucinations ou les délires.
Cadre Théorique
1) Lien schizophrénie et violence
A) Violence
La violence est beaucoup exprimée dans de nombreuses affections psychotiques. A
rappeler que l’histoire de la psychiatrie a débuté avec les “fous criminels”. De manière
universelle, la violence est un acte direct et brutal. Il s'agirait pour le sujet d’agir pour de
multiples raisons : se défendre, se protéger, extérioriser une colère interne, se sentir
puissant ou encore d’être méchant "gratuitement". D'après le psychanalyste Freud, la
violence serait à l’origine d’un comportement animal, ce qu’il appelle “la tendance à
l’agression” (Das Unglück in der Kultur, 1930 ; Internationaler Psychoanalytischer
Verlag). Par ailleurs, dans son ouvrage, Freud présente la violence dans une triade
caractéristique : elle serait intégrée dans le corps, dans le monde extérieur et dans les
rapports avec autrui (1929, p. 21). Sous l’analyse négative du terme, la violence est
représentée comme quelque chose que la culture (le “lien social”) condamne mais si on
l’étudie de manière positive, la violence apparaît comme une expérience face au monde et
dans les relations (Askofaré & Sauret, 2002 ; Clinique de la violence Recherche
psychanalytique, p. 248). Elle peut se caractériser de manière physique (manifestations
externe) ou psychologique (manifestation interne).
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identifient la schizophrénie à une dangerosité envers autrui et 16% attribue le terme de
schizophrénie à la “violence, la peur, le danger…” (Senon et al.,2006, p. 645). De même,
cette théorie a été complémentaire avec un grand nombre d’études qui indiquaient un lien
de passé violent ou des récidives à l’acte avec la maladie schizophrène.
C) Schizophrénie
La schizophrénie est caractérisée par des symptômes positifs (productifs) tels que les idées
délirantes ou encore les hallucinations ; des symptômes négatifs (déficitaires) comme un
appauvrissement affectif et émotionnel (isolement, anhédonie, émotions négatives) et par
des symptômes dissociatifs correspondant à une dissociation des paroles, de la pensée ou
des comportements moteurs (INSERM, 2020). Ces symptômes peuvent être chroniques ou
épisodiques. La schizophrénie a été définie dans le DSM-V (Diagnostic and Statistical
Manual of Mental Disorders)1 avec 5 sous types de schizophrénies (paranoïde,
désorganisé, héboïdophrénie…). Le psychiatre E. Bleuler introduit pour la première fois le
mot de “schizophrénie” en 1908. Depuis cette période, la schizophrénie a été définie
comme étant un trouble mental sévère et chronique appartenant à la classe des troubles
psychotiques (L’Encéphale (2009) Supplément 1, S6–S9 D. Da Fonseca).
Par conséquent, la symptomatologie peut se confondre avec d’autres troubles ce qui ne
permet pas de diagnostiquer la maladie en temps et en heure et donc entraîne des
répercussions négatives sur l’avenir du sujet.
1
Annexe 1
2
Signes précoces avant le début de la maladie. Selon El Khazen et al en 2008, ces symptômes seraient la “capacité à
annoncer l'éclosion de la psychose, c'est-à-dire leur spécificité et leur validité qui ne sont pas encore démontrées”. El
Khazen,C., Canceil, O., Krebs, M.-O., & Baylé, F.-J (2008) Les symptômes prodromiques de la schizophrénie Doi :
ENC-12-2003-29-6-0013-7006-101019-ART1.
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développementale. Par conséquent, on peut relater un aspect inachevé d’intériorisation du
soi, provenant de l’enfance. Des aménagements entre le monde externe et le monde
interne peuvent quelquefois poser une ambiguïté. Celle-ci peut ainsi impacter le
fonctionnement interne d’une personne et notamment à l’adolescence, où des
comportements contradictoires à la nature du sujet peuvent apparaître. L’altération du
monde interne va donc affecter le mécanisme d’action du sujet. Pour conclure, la violence
peut donc être conforme à une pathologie psychique, c'est-à-dire à une altération du
monde intérieur du sujet.
Lors d’une étude de cohorte sur la prévalence de la schizophrénie, qui comprenait 312
jeunes personnes hospitalisées pour schizophrénie, 91% patients avaient reçu un
diagnostic de schizophrénie entre 15 ans et 18 ans (Thomsen, 1996, Schizophrenia with
childhood and adolescent onset ?, p.189). Cependant, certaines études indiquent que le
nombre d'erreurs est souvent élevé, à la suite de la réalisation du diagnostic de
schizophrénie.
Par ailleurs, à la différence de l’adolescent, la maladie schizophrène adulte peut être
détrônée par d’autres maladies comme par exemple le trouble bipolaire (Asarnow et
al.,1994, p. 616), avec qui elle présente de nombreuses confusions.
En outre, on peut retrouver une sous forme de schizophrénie qui adhère spécifiquement à
la violence : l'héboïdophrénie. De la racine grecque “Hêbé” signifiant adolescent et
“phrên” rendant compte de l’âme, de l’esprit. Il s’agirait d’une psychose avec des
expressions psychopathiques qui intègre l’impulsivité, les troubles du comportement, des
comportements antisociaux (Kahlbaum, 1890) et un risque accru de violence associé à un
délire schizophrénique (R., 2015). L’héboïdophrénie relate une forme violente importante
de la schizophrénie. Elle est catégorisée sous le nom de schizophrénie pseudo
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psychopathique dans la Classification Internationale Mondiale 10.
Cependant, la violence est-elle réellement un facteur caractéristique de la schizophrénie ?
A travers les nombreuses études, nous avons montré que la violence peut s’imposer
pendant une schizophrénie. La schizophrénie a été étudiée dans sa dimension analytique
pour ainsi définir son apparition pendant l’adolescence. C’est à travers des questionnaires
et des observations cliniques, que nous allons observer l'appartenance significative ou non
des signes relatifs à la violence, survenue à la suite du diagnostic schizophrène, sur une
population âgée entre 12 ans et 18 ans.
Méthode hypothétique
Dans le cas de l’étude, nous allons chercher à montrer par le biais d’une échelle
d’évaluation, la corrélation entre la schizophrénie et la violence, à l’adolescence.
Population : Notre population se compose de 42 adolescents (12 ans -18 ans) avec
une moyenne d’âge de 15,33 ans et d’un écart-type de 1,91. Nous avons divisé la
population en 2 groupes : les adolescents schizophrènes et les adolescents présentant
d’autres troubles mentaux (groupe contrôle). La population à été évaluée selon un test
clinique et le test du BPRS (Brief Psychiatric Rating Scale) (Ventura et al., 1993)3 qui
évalue de manière brève, rapide et efficace les symptômes psychiatriques. La population
schizophrène se compose de 14 hommes et 7 femmes, la population non schizophrène se
compose de 13 hommes et 8 femmes. Cette population réside dans le département
d'Indre-et-Loire. Nous allons étudier la population lors de pics d’intensité de symptômes
(légers, modérés ou intenses) pour ainsi percevoir toute la singularité de la maladie.
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catégorie des 10 items sur les facteurs historiques, car non étudiés dans l’étude.
Résultats
Pour l’item clinique, les groupes (n=42) obtiennent les résultats suivants : le score est plus
“élevé” chez le groupe des adolescents schizophrènes pour la cotation 2 (élevé) pour une
moyenne de 11,2 et un écart-type de 0,84 contrairement au groupe contrôle (moyenne de
6,2 pour un écart-type de 2,05). Pour le score 0 (faible), les résultats sont plus élevés chez
le groupe contrôle. En effet, le groupe contrôle à une moyenne de 9 pour 1,58 d’écart-type
contrairement au groupe des adolescents schizophrènes qui ont une moyenne de 3 pour un
écart-type de 0,71. Il y a une différence non significative pour le score 1 (modéré) entre
les deux groupes (moyenne de 6,8 pour un écart-type de 0,45 et moyenne de 5,8 pour un
écart-type de 0,84).
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Les scores aux facteurs gestion du risque, pour les deux groupes (n=42) sont les suivants :
le score élevé (2) est plus élevé chez le groupe schizophrène (moyenne de 12,2 pour un
écart-type de 0,84) que dans le groupe contrôle (moyenne de 4,8 pour un écart-type de
0,84). De même, le score faible (0) est plus élevé dans le groupe contrôle (moyenne de 9,2
pour un écart-type de 1,30) que dans le groupe schizophrène (moyenne de 3 pour un
écart-type de 1,22). Le score modéré (1) est plus élevé dans le groupe contrôle (moyenne
de 7 pour un écart-type de 0,71) comparé au groupe schizophrène (moyenne de 5,8 pour
un écart-type de 0,84).
Discussion
La problématique stipulait que la violence serait assimilée à la schizophrénie. Nous avons
étudié la question en comparant des adolescents schizophrènes face à un groupe porteur
d'autres maladies mentales. Nous avons observé une différence entre les deux groupes. Au
travers des résultats, l’hypothèse à pu être validée : la violence serait caractéristique de la
schizophrénie. Dès qu’il y a présence de schizophrénie, les risques de violence ont
tendance à se manifester, sans attente. Les adolescents schizophrènes montrent des
résultats plus élevés en termes de violence contrairement au groupe contrôle. Dans les
facteurs cliniques, le résultat est élevé dans le score 2 (élevé) pour les adolescents
schizophrènes alors que pour le groupe contrôle, les scores montrent un faible signe de
violence dans le score 0. A l’inverse, dans les facteurs gestion du risque, le groupe
contrôle à un résultat plus élevé dans le score 0 (faible) alors que pour le groupe
schizophrène, les scores montrent un faible signe de violence. Cependant plusieurs
facteurs sont à prendre en compte dans ces résultats. Il est à noter que tous les items de
l’échelle (comme les facteurs historiques) n’ont pas été pris en compte. Par ailleurs, le
contexte socio-démographique, socio-culturel ou encore le sexe ont été exclus de l’étude.
Or, dans de nombreuses études, il a été démontré que le niveau de vie ou encore le genre a
une incidence sur les résultats de la violence face à une schizophrénie.
Néanmoins pour l’échelle HCR-20, il faut prendre en compte qu’un comportement violent
peut survenir en corrélation avec des substances psychoactives dans l’organisme du sujet
au moment de la passation du questionnaire. En outre, la schizophrénie n’est pas la seule
maladie où il y a signe de violence. On peut voir dans les résultats que le groupe contrôle
admet tout de même des scores de violence. Par ailleurs, il faudrait prendre en compte le
point de vue de l'expérimentateur sur sa manière de définir la violence, en vue de
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l’évaluation.
Conclusion
A travers nos recherches, la méthodologie mise en place a permis de montrer qu’une
population tout venant des adolescents diagnostiqués schizophrènes montraient des signes
de violence comparés à une population non schizophrène. De par nos résultats à
l’évaluation HCR-20, l’affirmation d’une violence associée à la maladie schizophrène est
vérifiée. La violence est donc caractéristique de la schizophrénie. Dès lors, on peut
conclure que la schizophrénie engendre des comportements violents dans une population
adolescente.
Cependant, dans notre étude, les résultats, bien que positifs, admet une difficulté de
conclusion scientifique. Nous avons pu témoigner qu'une partie de l’analyse du verdict
psychologique (en écartant l’item des facteurs historiques) et nous n'avons pas pris en
compte le diagnostic clinique du DSM-V. Face à de nombreux facteurs, l’évaluation de la
schizophrénie émet quelques questionnements face à l’apparition de violence. Le manque
d’approfondissement et de données externes nous posent de nombreux doutes. Il serait
donc pertinent de s’intéresser aux causes neurobiologiques d’une violence à la suite de la
maladie, de savoir si d’autres facteurs seraient associés de manière dominante à la
schizophrénie ou encore si les substances psychoactives augmentent significativement le
risque de violence. De plus, l’origine du comportement violent serait éventuellement un
facteur pertinent à analyser. Par ailleurs, de nombreuses études montrent que certains
antécédents de violence peuvent être corrélés sur le risque futur et de récidive de ce
comportement (Hastings J, Hamberger L. Sociodemographic predictors of violence. The
Psychiatric Clinics of North America 1997;20:323-35). Par ailleurs, nous pourrions nous
intéresser aux autres maladies mentales qui présentent ou non des signes de violence. Cela
permettrait de distinguer plus précocement certains facteurs de vulnérabilité et de pouvoir
agir en fonction des maladies mentales à l’adolescence. Si l’apparition de violence dans
d’autres psychoses a lieu, la prise en charge du patient pourrait lui être adaptée au mieux
pour son comportement violent, son entourage et/ou les professionnels de santé.
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Annexe