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COURS DE PSYCHIATRIE

Par CT Dr Marcellin BUGEME


PLAN

• GENERALITES

• OBSERVATION PSYCHIATRIQUE

• PATHOLOGIES PSYCHIATRIQUE

• CONCLUSION
INTRODUCTION
• Définition:
Discipline médicale d’étude et traitement des maladies du psychisme.
Mental = facultés cognitives
INTRODUCTION
Causes et facteurs
• Bien qu'on ne connaisse pas parfaitement les causes de nombreux troubles
mentaux, on pense qu'ils sont influencés par

• une association de facteurs

• Biologiques,

• Psychologiques

• Sociaux : événements stressants, contexte familial difficile, pathologies


cérébrales, hérédité, problèmes génétiques ou médicaux
L'OBSERVATION D'UN MALADE

EN PSYCHIATRIE
L'OBSERVATION D'UN MALADE EN PSYCHIATRIE

Comme toute observation médicale, elle doit être:

Rigoureuse
Précise Et
Complète

Mais en réalité il ne ressemble que peu à l'examen clinique en médecine


interne
L'OBSERVATION D'UN MALADE EN PSYCHIATRIE

• Ne pas s’acharner sur les gestes médicaux habituels

• Mais plutôt d’observer le malade (au sens d‘ "inspection« en


médecine générale) et d’écouter son discours

• Eviter de prendre position

• De s’ingérer et de faire de jugement de valeur quant au contenu


du discours et/ou de ses accompagnants
L'OBSERVATION D'UN MALADE EN PSYCHIATRIE

• L’interrogatoire ne doit être ni de type policier, ni de type


journalistique. Généralement on laissera le patient s'exprimer
librement et spontanément.
L'OBSERVATION D'UN MALADE EN PSYCHIATRIE

• Les prises de notes ne doivent pas être excessives, ce qui pourrait


rendre le malade plus méfiant

• Il ne faut jamais susciter la colère du malade, mais favoriser


l'instauration d'un climat de confiance par un contact affectif assez
satisfaisant

• Les silences seront respectés tant qu'elles ne seront pas trop


longues.
L'OBSERVATION D'UN MALADE EN PSYCHIATRIE

• L'entretien en tête-à-tête serait préféré, si possible, à la


présence des tiers.

• L'examen durera 15 à 90mn (en moyenne 1heure)

• Il sera plus court chez les malades confus ou peu coopérants et


verbalisant bien

• Mais le plus souvent il doit être long et répété. Le langage sera


adapté au niveau culturel et intellectuel du malade.
L'OBSERVATION D'UN MALADE EN PSYCHIATRIE

• L'examen psychiatrique comprendra:


✓ L'identité du patient;
✓ Le motif principal de la consultation;
✓ L'histoire de la maladie actuelle;
✓ Les antécédents médicaux et psychiatriques du malade et de sa
famille;
✓ L'histoire personnelle du patient(Biographie);
✓ L'état mental (examen psychiatrique proprement dit);
✓ Le résumé syndromique.
L'OBSERVATION D'UN MALADE EN PSYCHIATRIE

• II–IDENTITE DU PATIENT
✓La date de la première observation;
✓Le numéro du dossier;
✓ Le malade (nom, prénom, âge, sexe, race, ethnie,religion);
✓Son adresse actuelle (domicile, téléphones...), son origine;
✓Sa profession (chômage, déflaté, en retraite ,en activité)
✓Sa situation matrimoniale: marié,divorcé,veuf, célibataire.
L'OBSERVATION D'UN MALADE EN PSYCHIATRIE

• III–MOTIF DE CONSULTATION OU D'HOSPITALISATION

✓ Avec le ou les accompagnants: il comporte un bref énoncé du


motif principal de consultation

✓ Il arrive souvent que le malade répond qu'il n'a pas demandé à


venir consulter ou qu'il se sent bien..
L'OBSERVATION D'UN MALADE EN PSYCHIATRIE

✓La demande peut en effet émaner soit d'un tiers (les parents en
particulier), ou de la société (milieu professionnel ou les
pouvoirs publiques par exemple).

On se retournera donc volontiers vers ses accompagnateurs


IV–HISTOIRE DE LA MALADIE
• Elle consigne l'évolution des symptômes depuis le
début de la maladie actuelle jusqu'à maintenant, en
essayant de préciser les interactions éventuelles avec
les événements de la vie du malade (conflits, stress,
maladie intercurrente ,deuil, échec,prise de mdcments,
changement dans la vie professionnelle…).
• La chronologie des faits et de l'installation des
symptômes doit être respectée afin de pouvoir établir un
lien probable de cause à effet entre un fait et la
survenue d'un symptôme
• Le retentissement des symptômes sur le comportement
du malade, l'existence éventuelle d'une perturbation de
la vie familiale et professionnelle.
• L'évolution des troubles, sans ou sous traitement,
moderne et/ou traditionnel, avec notion de rémission
temporaire, de stabilité ou d'aggravation, sera
également précisée.
V–ANTECEDENTS
A)Personnels
– Médicochirurgicaux:

❑ Maladies antérieures (traumatisme crânien,


comitialité,infection à germes banals ou syphilitique, affection
endocrinienne);

❑ Notiond'alcoolisme chronique;

❑ Hospitalisations antérieures.

- Gynéco-obstétricaux: Fausse couche, fille-mère… -

- Psychiatriques: Pathologie mentale, toxicomanie


• B)Familiaux

Au niveau des ascendants(Père et mère),des


descendants (enfants) et des collatéraux (frères et surs)
ainsi qu'au niveau des deux lignées paternelle et
maternelle, il faut rechercher:

➢Une notion de maladie psychiatrique, de Tuur, de


Xambou d'autres types de croyances ancestrales;
➢ Le mode de relations interindividuelles dans le cercle
familial et le caractère large ou fermé, mono ou
polygamique, dispersé ou non, de celui-ci;

➢ Le contexte socioculturel (mode de vie moderne ou


traditionnelle) et difficultés financières de la famille;
➢ Les données biographiques de ses membres (Profil de

chacun des parents ou du tuteur ,du conjoint; Lien de


consanguinité entre les parents; la position de la mère
ou de la patiente dans une famille polygame);

➢Si décès d'un membre de la famille, préciser la date, la


cause et la nature du deuil fait par le patient.
VI–BIOGRAPHIE
• A/Naissance et première enfance
Si possible précise:

✓La grossesse et l'accouchement de la mère;

✓Grossesse désirée ou non;

✓ Son rang dans la fratrie utérine;

✓ Son éducation et les principales étapes de son


développement psychomoteur (station debout, assise,
marche, langage, âge du premier sourire);
➢ Notion de déménagement, de migration, d'émigration,
de séparation précoce avec une personne chère;

➢ Un placement éventuel chez d'autres personnes, en


précisant, le motif, la durée, et l'impact psychologique
de ce placement
• B/Enfance :

➢ Apprentissage de la propreté;

➢Personnalité timide ou ouverte;

➢ La qualité de l'éducation morale,religieuse et sexuelle;

➢ Conduites des éducateurs;

➢Expérience conflictuelle contraignante ou traumatisante (chocs


affectifs).
C/Adolescence

➢ Histoire scolaire, classements, niveau d'étude, renvois,


fugues, difficultés scolaires, diplômes obtenus

➢Formation professionnelle éventuelle et degré de


qualification;

➢ Qualité des rapports sociaux avec les amis, les


camarades;

➢ Relation avec l'autorité.


• D/Adulte
Situation matrimoniale :
➢ Célibataire;
➢Divorcé (pourquoi? quand?);
➢ Veuvage (de puis quand?);
➢Mariage (où,quand et comment?);
➢ Echec conjugal
• Statut professionnel actuel :
➢ Le métier est-il l’objet de satisfaction ou est-il subi avec
passivité?;
➢ Chômage, licenciement, faillite.

Les pôles d’intérêtactuels :


➢ Activité artistique, syndicale ou religieuse;
➢ Engagements sociaux, politiques;
➢ Distractions: lecture, sport, spectacle
• Histoire sexuelle du patient: masturbation, impuissance,
anorgasme, paraphilie, éjaculation précoce ou tardive.
VII–L’EXAMENPSYCHIATRIQUE

• «C’est l’examen central : il devra intégrer d’emblée le


maximum d’éléments et il couvrira, si possible, tout le
champ de la sémiologie psychiatrique»

Il permet d’explorer :
➢ le comportement du malade;
➢ l’activité psychique basale actuelle.
A) LE COMPORTEMENT DU MALADE
C’est le comportement du malade au moment de l’examen et
dans le service, sa présentation et la verbalisation.

• A.1. La présentation: On notera

❖La façon dont le malade entre et s’assoit;

❖L’aspect de sa tenue vestimentaire et corporelle. Cette tenue


peut être débraillée, sale, maniéré, excentrique;

❖Sa mimique qui peut être triste, gaie, mobile ou figée


• A.2.Le contact :
• Le degré de réceptivité du malade peut varier de la confiance à
l’oppositionnisme en passant par la familiarité, l’indifférence…
• Il peut s’agir:
❖ D’une opposition active, agressive ou ludique ;
❖ D’une opposition inconsciente avec mutisme et réticence ;
❖ D’une indifférence ;
❖Ou alors d’une coopération assez satisfaisante à l’examen.
▪ A.3.Le langage : On recherchera :
▪ Une aphasie (trouble du langage provoqué par une atteinte
cérébrale);
▪ Un lapsus (faute commise en parlant ou en écrivant);
On précisera :
▪ La syntaxe: agrammatisme (langage de style télégraphique avec
perte de la capacité d’organiser la phrase selon les règles de la
syntaxe);
▪ La sémantique:
▪ paralogisme: utilisation des mots habituels dans un sens personnel
avec une signification nouvelle;
▪ néologisme: fabrication et emploi d’un mot nouveau inexistant;
• On notera l’aspect du discours qui peut comporter :

• une logorrhée (flux de parole continu, rapide, incoercible et


parfois improductif. Le patient parle sans trêve, intarissable,
infatigable),

• un mutisme (absence de langage avec conservation de


l’intégrité organique des centres du langage et de l’appareil
vocal),

• une verbigération (logorrhée incohérente, répétition


anarchique de mots dénués de sens),
• Une palilalie (répétition involontaire et itérative de mots, de syllabes
ou de phrases courtes avec accélération du rythme),

• une causticité du langage (animosité, rancur, méchanceté),

• une soliloquie (tendance à parler seul),

• une écholalie(répétition involontaire et immédiate des derniers mots


entendus par le malade,
• des stéréotypies (répétitions de mots, de phrases, de gestes…) etc

• On s’intéresse à la forme et au contenu


• A.4.Les troubles psychomoteurs

• Degré d’activité: agitation psychomotrice (en état ou en crise);

• Troubles psychomoteurs systématisés:

Tics (froncements des sourcils,clignement des yeux, reniflements,


bruits de la gorge, haussements des épaules),

Impulsions (actes soudains, irraisonnés, qui échappent au contrôle du


sujet),
• Maniérisme ( ensemble de manifestations motrices donnant un
aspect théâtral: style emphatique, phrases sophistiquées, gestes
hypertrophiés, désadaptés, compliqués),

• Parakinésie ( mouvement anormaux qui parasitent, remplacent, ou


caricaturent les mouvements normaux. Il s’agit le plus souvent de
stéréotypies de grattage, de balancement, de rotation,..)
• Déficits moteurs:

• Ralentissement moteur,

• Catalepsie (persistance des mouvements imposés, associée à une


rigidité plus ou moins complète des masses musculaires, avec
suspension de l’initiative),

• Stupeur(diminution profonde de la vigilance),


• Catatonie (manifestations psychomotrices caractérisées par
l’alternance de phase d’immobilité, avec forte résistance à la
mobilisation passive, de négativisme et de mutisme).
A.5. Les conduites instinctuelles
• Soins corporels et vestimentaires discipline sphinctérienne (miction et
défécation);

• Sommeil (insomnie,hypersomnies),coucher et lever;

• Alimentation (refus,restriction,excès;..);

• Sexualité (déviations de l’instinct sexuel de reproduction ou


perturbation de la réalisation de l’acte);

• Vie sociale, professionnelle et familiale.


A.6. Les conduites sociales

• Fugues, errance et vagabondage ; Homicide, tentative de suicide ou


équivalents suicidaires ; Attentat aux mœurs ,voie de fait, vol,viol
,pyromanie
B.L ’ACTIVITE PSYCHIQUE BASALE
• B.1.L’état de conscience
• L’attention peut être augmentée ou diminuée;

• L’orientation dans le temps et dans l’espace peut être défectueuse


dans les états confusionnels et dans les états de déficits congénitaux
ou acquis (démence);

• Troubles quantitatifs à type d’hyper ou d’hypovigilance (état


confusionnel) voire de coma;
• Troubles qualitatifs de la vigilance:

états crépusculaires ou oniroïdes (c’est un état proche


du rêve avec rétrécissement du champ de la conscience),
• États seconds (c’est un état de perte de conscience pendant lequel le
sujet est cependant capable d’accomplir de façon automatique des
actes parfois compliqués. L’accès débute et cesse brusquement),
états oniriques (apparition à l’état de veille d’une succession
d’images presque exclusivement visuelles et d’associations fortuites
d’idées, comme dans le rêve.),
B.2.L’affectivité
• Thymie:

Humeur dépressive, triste, lugubre, timide, craintive,


suicidaire,anxieuse, désespérée;

Humeur expansive, euphorique,

exaltante, heureuse, chaleureuse, agréable;

Humeur indifférente, inexpressive ( Athymie)


• Sentiments:

• Pauvres ou chaleureux;

• Agréables ou désagréables.
B.3.La mémoire
• Explorer les différentes mémoires :
▪ Mémoire ancienne(à long terme);
▪ Mémoire récente;
▪ Mémoire immédiate (ou ‘empan ’ ).
• Ceci permet de noter ses deux versants que sont la fixation et
l’évocation :

• Des amnésies de fixation ou antérograde (c’est l’incapacité à fixer de


nouveaux souvenirs avec conservation des informations anciennes);
Des amnésies d’évocation ou rétrograde (c’est l’impossibilité de
restituer un souvenir qui a été normalement fixé. Elle est rarement
isolée, souvent associée à une amnésie antérograde);
• Amnésie élective (c’est une amnésie qui porte sur un secteur
particulier d’un souvenir: oubli d’un nom, de titres de romans ou de
films, d’un numéro de téléphone…); Amnésie lacunaire (c’est une
amnésie portant sur une portion limitée du passé. Les souvenirs
anciens et récents sont normaux)

• Des hypermnésies(exaltation incoercible des souvenirs avec


réactualisation d’évènement passés);
• De paramnésies (productions imaginaires prise pour des souvenirs):
Fausses reconnaissances : identification erronée de personne ou de
lieux. Le patient croit avoir déjà été en présence de telle situation, de
telle personne,

• Fabulation: création de récits imaginaires et fantaisistes riches avec


des détails très circonstanciés.
B.4.Les perceptions
• Hallucinations: (c’est la perception sans objets à percevoir. Elle peut
être olfactive, auditive, tactile, visuelle, psychiques);

• Hallucinoses (ce sont des perceptions sans objet mais reconnues


comme telles par le sujet qui n’y adhère pas: elles s’observent dans
souvent dans les ophtalmopathies, dans les lésions pédonculaires et
dans les épilepsies partielles);

• Illusions (perceptions déformées d’un objet réel :elles peuvent être


physiologiques et banales ou pathologiques).
B.5.Les troubles de la pensée
• Troubles du cours de la pensée

• Tachypsychie (accélération du rythme de la pensée),

• Bradypsychie (ralentissement du rythme de la pensée),

• Diffluence (c’est un mode de pensée qui se développe dans diverses


directions avec troubles de l’association des idées caractérisé par des
digressions incontrôlables et sans rapport entre elles),

• Coq-à-l’âne (sauts sans transition d’un sujet à un autre, sans raison


apparente),
• Barrages (c’est un arrêt brusque du cours de la pensée. Le patient
cesse brusquement de penser et de parler . Après un court laps de
temps, le cours des idées se rétablit),

• Réponse À côté (ce sont des réponses absurdes, sans lien logique
avec la question posée. Le malade donne souvent l’impression d’être
un simulateur),
• Fuite des idées (afflux excessifs d’idées associé à leur fugacité. A
peine formées, les idées quittent le champ de la conscience
bousculée par d’autres idées nouvellement apparues et ainsi de
suite.).
Troubles du contenu de la pensée

• Idées fixes (le sujet exprime toujours la même phrase, la même idée),
o Obsessions (idées contraignantes assiégeant la pensée consciente.
Le sujet ne peut s’en détacher par la seule volonté),

• Compulsions (c’est une force mentale interne ,irrésistible,


contraignante, poussant le sujet à accomplir un acte précis. Elle est à
l’origine d’une lutte anxieuse contre l’accomplissement de cet acte),
• Phobie (c’est une crainte irrationnelle et angoissante,jugée comme
excessive ou absurde par le patient, déclenchée par la présence d’un
objet, d’une personne, d’une activité ou d’une situation ne
présentant pas de caractère objectivement dangereux),

• Idées délirantes (idées fondées sur la réalité commune, auxquelles


le sujet attache sur une foi absolue, non soumise à la preuve et à la
démonstration, non rectifiables par le raisonnement. Elles expriment
une réalité propre au sujet.),
• Dépersonnalisation (trouble de la conscience de soi caractérisé par le
sentiment de n’être plus soi-même)

• Troubles de l’attention et de la concentration psychique ;


• Troubles de l’abstraction et des opérations intellectuelles
B.6.Trouble du jugement
• Le jugement est la compréhension des relations entre des faits et la
capacité d’en tirer des conclusions. Il peut être:

• Facilité;

• Distordu:

• Rationalisation morbide (processus mental qui étouffe et restreint la


réalité vivante et concrète à l’aide de raisonnements abstraits,
d’élaborations stérile et contraignantes);
• Interprétation délirante (attribution d’un sens erroné à un fait réel.
Tendance à reconstituer, à partir de faits exacts, un scénario conforme
au projet délirant);
• Fausseté du jugement (tendance à tout interpréter dans le même
sens, en rapport avec une conviction prévalent et caractéristique de la
pensée paralogique)
LES PATHOLOGIES PSYCHIATRIQUES
1. Manie
2.Dépression
3.Trouble bipolaire
4.Schizophrénie
5.Hystérie
6.Anxiété et attaque de Panique
7.Anorexie mentale
8.Etat hypochondriaque
9.Troubles psychiques au cours des tumeurs cérébrales
MANIE
• LE SYNDROME MANIAQUE

1. EXHALTATION DE L’HUMEUR

Une hyperthymie expansive


Il existe un sentiment d’euphorie de gaieté exagérée, de bien-être extraordinaire et
un enthousiasme intense. Mais cette tonalité affective est instable, fluctuante et
labile : le patient passe des éclats de rire et de la joie aux larmes et l'euphorie peut
rapidement faire place à l’irritabilité, la colère, la rage, voire la fureur.
• Une vision exagérément positive de soi
Le patient exprime des idées de grandeur et s'attribue toutes les
qualités (intelligence, charme, beauté, séduction), tous les dons
(éloquence, créativité etc.), voire, des diplômes et fonctions qu'il ne
possède pas (doctorat, brevet d'invention, missions spéciales etc.)
• Une vision exagérément positive de l'avenir

Le maniaque est envahi par un optimisme démesuré ; il a plein de


projets grandioses, est prêt à tout entreprendre et à tout réussir, dans
un avenir radieux
• Une vision exagérément positive du monde

• Au début de l'accès, le monde semble plein d’opportunités, de


richesses, de beauté et de plaisirs inépuisables ; le sujet a soif de
rencontres et multiplie les contacts sociaux. Il a le contact facile, il
est familier avec tout le monde et généreux de sa personne
comme de son argent qu'il dépense souvent de façon
inconsidérée. Mais, à la longue, l’environnement devient hostile et
l'euphorie se transforme en agressivité.
• 2. EXCITATION PSYCHIQUE

accélération du fonctionnement mental (tachypsychie) que se traduit par un


emballement de la pensée, un langage continu, logorrhéique (parfois intarissable);
la pensée et le discours du maniaque donnent l'impression de l'incohérence, en
fait, un fil conducteur existe.

L’association des idées est superficielle et fragile. Elle s’établit par assonances,
rimes et slogans. Ce qui caractérise le maniaque, c'est la fuite des idées, il s'agit
d'une véritable "volatilité" des idées.
• Le contenu du discours peut être riche en jeux de mots,
plaisanteries et citations et prend donc une dimension ludique.
L'attention volontaire est quasi impossible, le maniaque est en
distraction perpétuelle due à l'éparpillement de l'attention
spontanée. Il est incapable de faire un choix et réagit à toutes
les sollicitations extérieures.
• Les perceptions et l’orientation restent relativement bien
conservées, mais sans recherche de conduites adaptées.
L’hypermnésie participe à l'excitation psychique générale
surtout dans ses modalités d'évocation et de reproduction
automatique. Les souvenirs sont évoqués au cours de la crise
avec beaucoup de détails : des textes appris par cœur par
exemple sont récités abondamment
• L'imagination est aussi exaltée et peut de ce fait aboutir à des
productions imaginatives pseudo-délirantes : idées d'invention,
de grandeur, auxquelles le malade ne croit pas sérieusement
• 3. Excitation motrice
Elle est caractérisée par la dimension ludique (jeu) : le maniaque
est instable, ne tient pas en place, il peut déplacer les objets,
passer d'un endroit à l'autre pratiquement sans arrêt. La
résistance physique est souvent surprenante, compte tenu de
l'intensité des efforts déployés et de l'énergie dépensée (il
semble infatigable, inépuisable) Cette activité débordante peut le
mener à des excès et le pousser à des activités dangereuses,
tapageuses ou scandaleuses
• 4. Excitation instinctuelle
• Des conduites de désinhibition sexuelle peuvent se voir
génératrices parfois d’exhibitionnisme, d'actes médicolégaux à
type d'outrage ou d'attentat à la pudeur. Une insomnie sévère
se voit sans sensation de fatigue. La faim et la soif sont
augmentées mais sans prise de poids
• Episode hypomaniaque :
• (A) Une période nettement délimitée durant laquelle l’humeur
est élevée de façon anormale et persistante ou humeur
expansive ou irritable et associée à une augmentation de
l’activité orientée vers un but ou à un niveau d’énergie anormal
et persistant et présent la plupart du temps tous les jours
pendant au moins 4 jours consécutif
• (B) Au cours de cette période de perturbation de l’humeur et de
l’augmentation de l’activité ou de l’énergie au moins 3 des
symptômes suivants (4 si l’humeur est seulement irritable) sont
présent à un degré significatif et représentent un changement
par rapport au comportement habituel :

• 1. Augmentation de l’estime de soi ou idées de grandeur

• 2. Réduction du besoin du sommeil (p.ex., le sujet se sent


reposé après seulement 3 heures de sommeil
• 3. Plus grande communicabilité que d’habitude ou désir de parler
constamment

• 4. Fuite des idées ou sensation subjective que les idées défilent

• 5. Distractibilité (p.ex. ; l’attention est trop facilement attirée par des


stimuli extérieurs sans importances ou insignifiants) observée ou
rapportée

• 6. Augmentation de l’activité orientée vers un but (social,


professionnel, scolaire ou sexuel) ou agitation psychomotrice
• 7. Engagement excessif dans des activités agréables mais à
potentiel élevé de conséquences dommageables (p.ex., la
personne se lance sans retenue dans des achats inconsidérés,
des conduites sexuelles inconséquentes ou des
investissements commerciaux déraisonnables)
• (C) L’épisode s’accompagne de modifications indiscutables du
fonctionnement, qui diffère de celui du sujet hors période
symptomatique.

• (D) La perturbation de l’humeur et la modification du


fonctionnement sont manifestes pour les autres.
• (E) La sévérité de l’épisode n’est pas suffisante pour entraîner
une altération marquée du fonctionnement professionnel ou
social, ou pour nécessiter l’hospitalisation, et il n’existe pas de
caractéristiques psychotiques.

• (F) Les symptômes ne sont pas dus aux effets physiologiques


directs d’une substance (p. ex. substance donnant lieu à abus,
médicament ou autre traitement) ou d’une affection médicale
générale
LES DIFFERENTES FORMES CLINIQUES DE L’ACCÈS MANIAQUE

• .1. La manie aigue ou suraigüe ou furieuse :fureur maniaque

Elle est caractérisée par une agitation motrice extrême pouvant


atteindre un état de fureur clastique. A ce niveau les jeux et les
plaisanteries sont remplacés par des propos violents et des
exigences forcenées de reconnaissance de droits et l’affirmation
orgueilleuse et impérieuse de supériorité. Cette forme est
redoutable, vu le retentissement sur l’état général et le potentiel
élevé de dangerosité
• 2 La manie délirante : Elle correspond à l’Episode Maniaque
avec Caractéristiques psychotiques dans le DSM-5. Le délire
apparait après les symptômes thymiques. La thématique est le
plus souvent congruente à l’humeur, mégalomaniaque, de
grandeur et de toute puissance Le mécanisme est interprétatif,
imaginatif, rarement hallucinatoire..
• Ces idées délirantes soumises aux fantaisies imaginaires sont
fluctuantes et non systématisées. Parfois la thématique peut
devenir non congruente à l’humeur avec apparition d’idées de
persécution et de référence

• De manière générale, le délire chez le maniaque est plus verbal


qu’agi, plus variable et fugace que rationnel et structuré, les
revendications sont mobiles et provisoire
3. La manie confuse :

Elle associe des éléments confusionnels et se voit surtout chez


le sujet âgé (il faut éliminer l’organicité)

4 La manie catatonique : Elle correspond à l’épisode maniaque


avec caractéristiques catatoniques
PRISE EN CHARGE
C’est une urgence thérapeutique.
L’hospitalisation est obligatoire. Elle peut se faire sous le mode libre
ou sous contrainte. Elle permet d’instaurer le traitement s’il s’agit d’un
premier accès et de l’imposer en cas de refus.

Les sels de lithium sont utilisés de première intention sauf contre-


indication en association aux antipsychotiques pour gérer l’agitation.

A la chimiothérapie, on adjoint les mesures psychoéducatives et les


règles hygiéno-diététiques
TROUBLE BIPOLAIRE
• Le trouble bipolaire est une pathologie chronique débutant chez
l’adulte jeune et dont le handicap est très important. Il s’agit d’un
trouble récurrent de l’humeur alternant des phases d’expansion de
l’humeur avec une augmentation de l’énergie et des activités
(manie ou hypomanie), et des baisses de l’humeur (dépression),
avec des intervalles libres plus ou moins longs.
• Le trouble bipolaire est l’une des pathologies psychiatriques les
plus sévères. Cette pathologie psychiatrique a de nombreuses
comorbidités et conduit le plus fréquemment aux tentatives de
suicide
• Les troubles bipolaires peuvent être accompagnés ou non par
des symptômes psychotiques. Les épisodes des troubles
bipolaires peuvent être: hypomaniaques ; • maniaques sans
symptômes psychotiques ; • maniaques avec des symptômes
psychotiques ; • dépressifs légers ou modérés ;
• • dépressifs sévères sans symptômes psychotiques ; •
dépressifs sévères avec des symptômes psychotiques ; •
mixtes sans symptômes psychotiques ; • mixtes avec des
symptômes psychotiques

• Selon le DSM 51 , les troubles bipolaires sont catégorisés en


trouble bipolaire de type I, trouble bipolaire de type II et trouble
bipolaire non spécifié
• Trouble bipolaire I
Caractérisé par la survenue d’un ou de plusieurs épisodes maniaques.
La présence d’épisodes dépressifs n’est pas nécessaire pour porter ce
diagnostic. Exclusion: • Trouble de l’humeur induits par une substance
ou dus à une affection médicale • Les épisodes thymiques ne sont pas
mieux expliqués par un trouble schizo-affectif et ne sont pas surajoutés
à une schizophrénie, à un trouble schizophréniforme, à un trouble
délirant ou à un trouble psychotique non spécifié
• Le trouble bipolaire II Il est caractérisé par la survenue d’un ou
plusieurs épisodes dépressifs majeurs accompagnés d’au
moins un épisode hypomaniaque. L’absence de tout épisode
maniaque est essentielle pour porter le diagnostic d’un trouble
bipolaire II.
• Exclusion:

• Troubles de l’humeur induits par une substance ou dus à une


affection médicale • Les épisodes thymiques ne sont pas mieux
expliqués par un trouble schizo-affectif et ne sont pas
surajoutés à une schizophrénie, à un trouble
schizophréniforme, à un trouble délirant ou à un trouble
psychotique non spécifié
• Il faut noter que les sujets présentant un trouble bipolaire II
peuvent ne pas ressentir les épisodes hypomaniaques comme
pathologiques. Il importe alors de s’en informer au près de son
entourage proche.
• Evolution Et Complications Des Troubles Bipolaires
A. Modalités évolutives
Evolution de l’accès maniaque

En l’absence de tout traitement, il dure de 4 à 8 mois. Sous traitement, il


dure 3 à 6 semaines : la composante délirante disparait en premier, puis
l’excitation, la logorrhée et enfin la dispersion de l’activité. La normalisation
du sommeil est un bon critère de guérison
• EVOLUTION du trouble bipolaire
• Le trouble bipolaire est une maladie épisodique avec des
récurrences et des intervalles libres. La durée des épisodes est
variable. La durée des épisodes dépressifs est souvent
supérieure à celle des phases maniaques. La récurrence des
épisodes thymiques augmente avec le nombre d’épisodes
antérieurs. La fréquence des épisodes est variable, elle croît
durant les dix premières années d’évolution avant d’atteindre
un plateau.
• La fréquence et la longueur des intervalles est variable. Ils se
réduisent de plus en plus avec l’évolution de la maladie du fait
de l’augmentation de la fréquence des accès et du
prolongement de leur durée. Il existe une stabilité diagnostique
concernant les TBI et TBII. 5 à 10% des patients évoluent vers
un trouble bipolaire à cycles rapides (plus de 4 épisodes par
an). Cette évolution est facilitée par la prescription
d’antidépresseurs.
• Caractère saisonnier : - les cycles peuvent subir des influences
saisonnières. - Il s’agit, typiquement, d’accès dépressifs à
l’autonome avec rémission ou transformation en un accès
maniaque au printemps. - Ces troubles à caractère saisonnier
sont plus fréquents chez les femmes et dans les pays
nordiques.
• Cas particulier du Trouble Bipolaire II (TB II) : Par rapport au
TBI, le TBII présente les caractéristiques suivantes : -un âge de
début plus précoce -les femmes sont plus concernées -plus de
récurrences, plus de chronicité et des rémissions plus faibles :
la moitié de leur vie est symptomatique, la durée des
symptômes dépressifs est nettement plus longue que celle des
symptômes hypomaniaques
• -des hospitalisations plus fréquentes et plus de conduites
suicidaires en rapport avec les épisodes dépressifs -plus de
comorbidités : abus de substance, troubles anxieux, trouble de
personnalité.
B. Complications
• Le suicide : C’est la complication la plus redoutable. Ce risque
est estimé de 15-20% pour les sujets non traités. Dans le
trouble bipolaire, la majorité des suicides se font lors d’épisodes
dépressifs. Cependant, le risque suicidaire est plus important
dans le Trouble bipolaire que dans le trouble dépressif majeur
• Ce risque est augmenté : -en début d’évolution -dans les
formes à début précoce -lors des épisodes dépressifs, des
épisodes avec caractéristiques mixtes ou psychotiques, des
virages maniaque sous antidépresseurs. -lors des TBII, des TB
à cycles rapides -par une histoire familiale de conduites
suicidaires -par la comorbidité avec des troubles anxieux, des
conduites addictives, un trouble de la personnalité (impulsive)

• -par une situation familiale, sociale ou professionnelle difficile -


Lors d’antécédents personnels de tentatives de suicide
• Les problèmes médico-légaux : L’épisode maniaque est le plus
pourvoyeur d’actes médicolégaux (AML). Ceci est facilite par
l’excitation, la labilité de l’humeur, les idées de grandeur, la
transgression des interdits, la levée des inhibitions sociales.
Ces AML sont de 3 types : • financiers (chèques sans provision,
escroquerie) • conduites sexuelles à risque • et les actes de
rébellion au travail
• Les conduites addictives : Les facteurs de risque de cette
complication sont : -âge de début précoce du TB -des accès
thymiques plus importants en nombre et en durée -la fréquence
plus importante d’épisodes dépressifs, d’épisodes avec
caractéristiques mixtes, et de cycles rapides. Le risque
suicidaire, de violence et d’impulsivité est plus important
• Lesproblèmes professionnels : démissions irréfléchies,
licenciements, absentéisme, Les problèmes conjugaux :
divorces, séparations (par intolérance du conjoint ou par
décision irréfléchie)
PRISE EN CHARGE
• Les moyens thérapeutiques Les thymorégulateurs Ce sont des
psychotropes permettant de réduire la fréquence, la durée, et
l’intensité des épisodes thymiques, et d’améliorer la qualité des
intervalles libres. Ils constituent la pierre angulaire du traitement des
troubles bipolaires. Il en existe différents types : - Les sels de lithium
: (Téralithe*) : chef de file des thymorégulateurs - Les
anticonvulsivants : • Le valproate (Dépakine*) et Valropmide
(Dépamide*) • La lamotrigine : (Lamictal*) • La carbamazépine
(tégrétol*
• Les antipsychotiques : Récemment, il a été démontré que
certains antipsychotiques de seconde génération ont des vertus
thymoragulatrices tels la quétiapine (Séroquel*), l’olanzapine
(Zyprexa*, Vaincor*), l’aripiptazole (Abilify*) et la rispéridone
(Risperdal*)
• Les anxiolytiques : Ils sont utilisés à visée sédative. Le
Clonazépam (Rivotril) a même montré une action antimaniaque
ainsi que le Lorazépam (Temesta)*. Les antipsychotiques :
Hormis certains antipsychotiques qui ont une action
thymorégulatrice. D’autres antipsychotiques, notamment
première génération, sont utilisés à but sédatif dans les
épisodes maniaques notamment dans les formes très agitées
ou délirantes tels que la chlorprmazine et l’halopéridol (Haldol*).
Ils ont l’avantage d’avoir un délai d’action rapide.
• Les antidépresseurs : Ils doivent être maniés avec beaucoup de
précaution vue le risque accru de virage maniaque. Ils sont à
préconiser dans les dépressions bipolaires sévères avec une
couverture par un thymorégulateur.

• L’électroconvulsivothérapie : Prescrite soit en deuxième


intention, après échec du traitement thymorégulateur, soit en
première intention en cas de : - Manie agitées et furieuses -
Manie et dépression délirantes - Manie confuse
• Les psychothérapies : • Il s’agit principalement d’une
psychoéducation du patient et de sa famille : expliquer la
maladie et la nécessité du traitement pour obtenir une bonne
alliance thérapeutique et assurer une bonne observance
thérapeutique.
• Le médecin doit également insister sur les règles hygiéno-
diététiques : -Eviction des substances toxiques (alcool,
cannabis, autres toxiques) -Eviction ou diminution des excitants
(café, thé, tabac, amphétaminiques) -Eviction de certains
traitements médicamenteux (corticoïdes
• ) -Bonne régularité des cycles veille-sommeil (éviter les nuits
blanches et les décalages de phase) -Aménagement de
l’environnement (travail, loisirs…) pour une meilleure gestion
des facteurs de stress
• D’autres psychothérapies plus structurés peuvent être
proposées telles que : - La psychothérapie, centrée sur la
gestion du stress. - La thérapie comportementale et cognitive :
surtout dans la dépression 13.2. Les modalités thérapeutiques
DÉPRESSION
3.
Plan

I-Généralités

II-Etiopathogénie

III-Etude clinique

IV-Traitement

V-Evolution-Pronostic

Conclusion
I-Généralités

1-Définition:

oTrouble de l’humeur, fait habituellement d’une Humeur triste

oHumeur est « une disposition affective de base qui donne à


chacun de nos états d’âme une tonalité agréable ou
désagréable oscillant entre les 2 pôles extrêmes que sont le
plaisir et la douleur »

(Delay et Denicker)
I-Généralités

2-Intérêts:
• Les troubles dépressifs, préoccupation majeure de santé
publique
• 3è rang des maladies handicapantes ( F.Ferreri, C.Agbokou et P.Nuss
2006)

• Pathologie fréquente avec une prévalence de 5% en pop


générale
• Diagnostic souvent méconnu, et la PEC incorrecte
• Pronostic , surtout vital à cause du risque suicidaire
II-Etiopathogénie
1-Facteurs de risque: chez l’adulte
• Solitude (isolement social et affectif)

• Veuvage, deuil

• sexe féminin

• perte d’autonomie

• Comorbidité physique : cancer, Parkinson , diabète, AVC, IDM , HTA

Surtout vasculaire ==> concept de dépression vasculaire (Alexopoulos)

• Démence

• médicaments (B bloquants, antihypertenseurs centraux, neuroleptiques, BZD, L-


DOPA, stéroïdes…)
II-Etiopathogénie
oFDR chez l’enfant
• Age: enfant (2%), adolescent (10%) (Ferreri M. Cousin F.1986)

• Sexe: filles +++ à partir de l’adolescence

• Vécu(s) stressant(s)

• Caractéristiques familiales:

• Monoparentalité (persistance ++, déclenchement +/-)

• Psychopathologie des parents (dépression maternelle, alcoolisme


parental/personnalité antisociale?)

• Relation parent-enfant
II-Etiopathogénie
2-Facteurs étiologiques:
Hypothèses socio-psychologiques, neurobiologiques et génétiques

oFacteurs psychosociaux:
• Changement de domicile
• Passage à la retraite
• Pauvreté, problèmes financiers
• Manque de relations privilégiées
• Poids des événements de la vie
II-Etiopathogénie

oFacteurs neurobiologiques:
• Atteinte du système limbique
• Lésion des GB et des aires prémotrices
• Diminution des neurotransmetteurs cérébraux
• Maladies somatiques (migraines)
oFacteurs génétiques: mal connu
oPrise de drogues, tabac
II-Etiopathogénie
3-Classifications internationales:

-Classification de l’Association américaine de Psychiatrie: diagnostic

and statiscal manual of mental disorders ( DSM IV)

• Troubles unipolaires

• Troubles bipolaires

• Formes cliniques expérimentales

-Classification de l’OMS: classification internationale des maladies (CIM) 10 ou ICD (10è édition, 1992)
Trouble dépressif récurrent, trouble anxieux et dépressif mixte
III-Etude clinique
1-Syndrome dépressif typique:
Épisode dépressif majeur

oHumeur dépressive:

• La tristesse pathologique: pessimisme à l’encontre de soi et du


monde

• La douleur morale taraudante, persistante, incontrôlable: patient


honteux de son état, se sent las, à bout.

• Le désintérêt: incapacité d’anticipation, absence de projet;


affectivité s’émousse et le plaisir s’évanouit. L’ anhédonie
dépressive s’installe.
Syndrome dépressif typique

o Ralentissement psychomoteur

• Ralentissement moteur: faciès peu expressif, épaules voutées,


démarche et gestuelle ralenties, voix lente, monocorde avec des
pauses .
Le ralentissement moteur : lenteur modérée ou prostration voire
catatonie

▪ Ralentissement psychique: fatigue intellectuelle, difficultés à lire, à


regarder la TV, lenteur idéatoire et difficulté à effectuer une tache
complexe
Syndrome dépressif typique

o Troubles cognitifs:

• Représentations cognitives: pessimisme , pensées de mésestime de soi,

• Distorsions cognitives: l’attention est réduite, la mémoire à court terme


perturbée. La mémoire biographique se focalise sur les faits douloureux ,
dramatisés.

• L’anxiété est l’un des éléments du pronostic.

L’état dépressif impose une évaluation du risque suicidaire ( étape de


l’entretien ++++) .L’échelle de HARD de Rufin et Ferreri permet de calculer
un indice suicidaire.
Syndrome dépressif typique
o Troubles conatifs:
Aboulie, fléchissement des capacités d’effort, d’initiative d’anticipation.

o Signes somatiques:

• Asthénie: symptôme le+ fréquent et le + précoce.


• Troubles du sommeil: endormissement difficile, rêves pénibles, cauchemars
avec réveil en sursaut la nuit
• Troubles de l’appétit: anorexie, désintérêt pour la nature ou hyperphagie
• Troubles sexuels: réduction du désir sexuel, impuissance ou frigidité
Syndrome dépressif typique

oSignes somatiques:

• Troubles urinaires: pollakiurie, dysurie, miction impérieuse


• Troubles digestifs: nausées, dysphagies, dyspepsie,
ballonnement
• Troubles cardiovasculaires: fréquents, tachycardie, bouffées
vasomotrices ou hypotension, bradycardie vagotonique
• Troubles musculaires: fatigue musculaire, crampes, myalgies
erratiques
• Troubles neurologiques: céphalées fréquentes avec vertiges,
cénesthésies, paresthésies
Formes cliniques

A-Formes selon l’intensité:

o Formes légères: asthénie physique et psychique avec des idées


pessimistes permettant encore une activité professionnelle réduite.
L’aggravation est possible.

o Formes moyennes: intensité intermédiaire

o Formes sévères: importante tristesse, anhédonie, désintérêt avec


des idées suicidaires actives et retentissement social majeur,

impossibilité d’accomplir une activité professionnelle.


Formes cliniques
B-Formes évolutives
o Dépressions récurrentes brèves: brièveté évolutive « dépression
intermittente de 3jours»

o Dysthymie: humeur dépressive d’intensité modérée; pas d’épisodes


dépressifs majeurs, mais son évolution est handicapante. Deux sous-
ensembles: dysthymie dépressive mineure et dysthymie à spectre
caractériel.

o Dépression chronique: épisode dépressif dont la durée ≥ à 2 ans.


Formes cliniques
C-Formes symptomatiques:

o Dépression anxieuse agitée: anxiété+++; subagitation psychique et


motrice désordonnée.
o Mélancolie anxieuse: agitation anxieuse+++, associée à des idées
suicidaires fréquentes hospitalisation en urgence
o Dépression hostile: dépression agitée, irritabilité, opposition,
agressivité.
o Dépression ralentie: ralentissement des processus intellectuels qui
aggrave les troubles cognitifs; parole ralentie, gestuelle rare
o Mélancolie typique: douleur morale intense et ralentissement
psychomoteur important
Formes cliniques

C-Formes symptomatiques:
o Une dysphorie avec humeur irritable, peut masquer l’humeur
dépressive, la tristesse, le désintérêt et la perte de plaisir
o Mélancolie délirante
o Mélancolie stuporeuse
o Dépression mixte
o Dépression confuse
o Dépression saisonnière
o Dépression atypique
Formes cliniques
D-Dépression en fonction de l’âge:

o Dépression de l’enfant:
• Humeur dépressive
• comportement dépressif
• Troubles dysthymiques ≥ à 2ans; signes somatiques, RDPM
o Dépression de l’adolescent:
• Épisode dépressif majeur: troubles du comportement,
difficultés scolaires et relationnelles
• Souvent atypique: hyperphagie et hypersomnie, troubles de la
personnalité
Formes cliniques
o Dépression du sujet âgé:
• Symptômes dépressifs retardés par rapport au sujet jeune
• Signes somatiques au 1er plan (30%des cas): Troubles
neurovégétatifs: anorexie, troubles du sommeil, amaigrissement
• Troubles mnésiques, troubles intellectuels, confusion

• Humeur triste, anhédonie, pessimisme, ralentissement


psychomoteur
• Troubles du comportement
• Anxiété agoraphobique, angoisse matinale, délire de préjudice
• Diagnostic différenciel avec la démence
IV-Traitement
1-Buts:
• Redresser l’humeur dépressive

• Eviter la survenue des complications, traiter la cause si


possible; tenir compte de la fragilité de la personne ( chez
l’enfant)

• Prévenir le risque de passage à l’acte suicidaire

2-Moyens:

•Médicamenteux: IRS, IRSNA, ATD Tricycliques sédatif et mixte,


anxiolytiques, sédatifs, neuroleptiques, thymorégulateurs
IV-Traitement

2-Moyens:
• Non médicamenteux: Psychothérapie de soutien, interpersonnelle
et familiale; Sociothérapie, stimulation cognitive, Groupes de
paroles, musicothérapie……

3-Indications:
• Modifications de l’absorption, de la biodisponibilité, du
métabolisme et de l’élimination des médicaments en fonction de
l’age.
• Atteindre progressivement la dose thérapeutique efficace
Traitement: Indications

• Préférer la monothérapie

• Attention aux BZD ( sevrage )

• Privilégier les Tricycliques et les IRS en 2è intention


Imipramine:2-4ans: 10mg/jour,4-8ans: 30mg/jour,8-15ans: 75mg/jour
( enfant)
Clomipramine: 0,5-2mg/kg/jour

• Dépression résistante: changer d’ATD ou tricycliques ou 2ATD

• Psychothérapie: essentielle dans tous les cas


• Psychothérapies •
• De soutien (non structurée) : dédramatiser la situation, faire
comprendre au patient son trouble et améliorer son adhésion à la
prise en charge.
▪ Psychothérapie interpersonnelle : consiste à amener le patient à
trouver des moyens de résoudre ses difficultés relationnelles, et à
mieux comprendre son environnement et à le maitriser. •
▪ Psychanalytique : dépression survenant sur une personnalité
pathologique de type hystérique, phobique ou obsessionnelle. •
▪ Cognitive : prendre conscience des distorsions cognitives et les
corriger
V-Evolution-Pronostic

o Evolution spontanée: guérison avec disparition des


symptômes en ≈ 6 mois

o Evolution sous traitement:


• Rémission complète (score total ≤7 à l’échelle de Hamilton
HDRS)
• Guérison: période de rémission ≥ 6 mois
• Rémission partielle: score à l’échelle HDRS entre 8 et 15
V-Evolution-Pronostic
oEvolution sous traitement:

• Rechute :réapparition des symptômes avant la guérison

• L’absence de rémission: résistance au TTT, passage à la chronicité

• Dépression résistante: jugée après 4 semaines de TTT à doses


efficaces

• Le suicide: survient les 1ers temps de la dépression; mélancolie


anxieuse+++
Résumé

• La sémiologie dépressive s’exprime++ par des symptômes


fondamentaux

• Les différents formes cliniques variant en fonction de l’évolution, de


l’age et de la culture

• Les travaux récents ont permis de repérer des formes

Paucisymptomatiques et de souligner la fréquence croissante des


formes transculturelles du fait des migrations et du mixage des
populations.

• Les récidives restent toutefois fréquentes et augmentent le risque


suicidaire
SCHIZOPHRENIE :
PLAN
PLAN
1. INTRODUCTION

2. CLINIQUE

3. EVOLUTION

4. FORMES

5. PRISE EN CHARGE
INTRODUCTION

• Les maladies schizophréniques font parties du groupe des psychoses.

• BLEULER , psychiatre suisse, en 1911 propose le terme de schizophrénie


(Grec schizein = fractioner, phrèn = Esprit ) pour caractériser la perte de
cohésion et la dislocation du fonctionnement psychique du sujet malade.

• Selon KRAEPLIN (1989) : démence précoce, car selon lui l’évolution


déficitaire était inéluctable.

• Trouble psychotique caractérisé par une distorsion de la


pensée , de la perception et la perte du contact avec la réalité
INTRODUCTION
INTRODUCTION
• La schizophrénie : affection psychotique d’expression très variée.

• Touche 1 % de la population mondiale, soit en France environ 600 000


pers.

• Les troubles débutent entre 15 et 30 ans et évoluent sur la vie entière.

• Touche autant l’homme que la femme

• La répartition de la schizophrénie dans le monde est homogène et


n’épargne aucun lieu géographique et aucune culture.
CAUSES ET MECANISME
CAUSES

• Origine reste inconnue.

• Leur éthiopathogénie est multifactorielle ( héréditaire, biologique,


environnementale…)

• Actuellement l’on pense que l’addition de facteurs génétiques et de


stress psychologiques et environnementaux créerait une vulnérabilité,
permettant le développement des troubles.
CAUSES

• Facteur génétique:
• L'hérédité : études familiales: plus une personne est proche
héréditairement d'un parent malade, plus son risque de développer la
même maladie pendant sa vie est élevé.

• Pour les enfants d'un parent schizophrène, le risque de développer la


maladie est de 13 % et il grimpe à 46 % si les deux parents sont
atteints de la maladie
CAUSES

• Jumeaux dizygote Vs Homozygote

• Des gènes ont été identifiés: Le gène Arp2/3 sur le chromosome 2


(2p14)

• Il n’est pas certain que la présence d’une vulnérabilité


génétique soit une condition indispensable à la survenue de la
maladie
CAUSES
• Facteurs environnementaux

a) Microbiote : Mauvaise Flore intestinale : virus, bactéries,


champignons, parasites. endommagerait la muqueuse intestinale et
nuirait à sa perméabilité laissant passer dans le sang des molécules
indésirables

b) Prénataux : malnutrition sévère et violent stress psychologique (deuil


, détresse, grossesse non désirée) survenant au second trimestre de la
grossesse

Incompatibilité Rhésus
CAUSES

c) Obstétricaux: les hémorragies, le diabète maternel, la prématurité, le


RCIU, l'incompatibilité Rhésus, la pré-éclampsie et les malformations
fœtales.

L'asphyxie périnatale est susceptible d'augmenter le risque de


schizophrénie avant l'âge de 22 ans (césarienne, mauvaise présentation
du bébé, malformation cardiaque, tétralogie de Fallot…
CAUSES
d) Sociologique: L’instabilité familiale: séparation mère-enfant ou père-
enfant de plus de 1 ½ an.

✓Expérience d’au moins deux déménagements de foyer

✓Mésentente entre parents

✓Supériorité de la mère sur le père

✓Les origines ethniques : l'immigration et l'isolement social jouent


peuvent être la conséquence de difficultés sociales, de discriminations
raciales, de dysfonctionnements familiaux, d'une absence d'emploi ou
encore de basses conditions de vie ou d'hébergement
CAUSES
• Les traumatismes : enfin, des expériences traumatisantes et des
abus subis durant l'enfance sont des facteurs de risques d'un
diagnostic de schizophrénie plus tard durant la vie de l'individu

• Infection : Virus : tous virus susceptibles d’interférer dans le


développement cérébral du fœtus ou la migration neuronale
embryonnaire est un facteur de risque « schizogène »

Toxoplasmose

• Intoxication et drogues
CLINIQUE

• La sémiologie des maladies schizophréniques est caractérisée par trois


grands syndromes :

• Syndrome dissociatif

• Syndrome délirant paranoïde

• Syndrome autistique
CLINIQUE

1. Le syndrome dissociatif :
Rupture de l’unité psychique à l’origine d’une désorganisation de
l’activité mentale

1.1. Troubles du cours de la pensée

La pensée perd sa cohérence et sa logique et devient diffluente.

Le sujet passe d’une idée à une autre sans suite logique.


CLINIQUE

• Le barrage correspond à un arrêt brusque du discours, qui peut ne pas


reprendre ou reprendre sur le même ou sur un autre thème.

• Le fading mental correspond à un engluement du discours qui


ralenti puis reprend son rythme.
CLINIQUE
• 1.2. Troubles du langage
Le discours ne semble plus nécessairement destiné à établir un contact.
• Néologismes
• Mauvaise utilisation des mots (paralogisme)
• Mauvaise utilisation de la syntaxe (agrammatisme)
• Maniérisme du langage (préciosité)
• La schizophasie correspond à un langage totalement incohérent et
incompréhensible.
• Mutisme ou semi-mutisme
CLINIQUE

• 1.3. Altération du système logique

• Le sujet schizophrène a sa propre logique qui confère au discours un


aspect bizarre et impénétrable.

• Altérations des capacités de raisonnement (prend les choses au


premier degré)
CLINIQUE

• 1.4. Troubles de l’affectivité

Parler de la mort d’un proche avec un grand sourire

La dissociation est à l’origine d’une ambivalence affective.

Ces troubles de l’affectivité manifestations émotionnelles


déconcertantes et imprévisibles. (Réaction affectueuse spectaculaire ou
agressivité brutale
CLINIQUE

• 1.5. Troubles psychomoteurs


• Maniérisme gestuel

• Stéréotypies motrices (balancement, grattage…)

• Phénomènes en écho : écholalie, échomimie, échopraxie

• Négativisme (refus de la main tendue, regard fuyant…)

• Catalepsie : perte de l’initiative motrice, conservation des attitudes


(rigidité en tuyau de plomb)
CLINIQUE

• 6. La dépersonnalisation

Elle correspond à un sentiment de perte de l’intégrité psychique et


physique, de morcellement corporel à l’origine d’une angoisse intense de
néantisation
CLINIQUE
2. Le délire paranoïde
• Le DP n’est pas systématisé (peu ou pas cohérent). C’est un délire flou,
incohérent, impénétrable, chaotique dont les mécanismes sont
polymorphes (hallucinations ++, illusions, intuitions…) et les thèmes
souvent intriqués (mystiques, persécutions, influence…). L’adhésion du
sujet à son délire est le plus souvent totale et peut déclencher des
troubles du comportement (agitation, agressivité, stupeur…)
CLINIQUE

• Le syndrome d’automatisme mental fortement évocateur du diagnostic


correspond à une perte de contrôle du sujet sur une partie de ses
pensées. Le sujet perçoit un écho de sa pensée, un commentaire de sa
pensée ou de ses actes. Il a le sentiment que ses pensées sont
volées ou devinées.
CLINIQUE

3. L’autisme
L’autisme schizophrénique correspond à une modification des rapports
du sujet au monde caractérisé par : • Perte de contact avec la réalité
(apragmatisme, désintérêt, indifférence affective, athymhormie,
incurie…) • Prédominance de la vie intérieure (fantasmes, monde
imaginaire, idées abstraites et hermétiques…) L’installation de ce monde
autistique est à l’origine d’un isolement social sévère. ( repli extrême sur
soi )
CLINIQUE

• MODES DE DEBUT
1. Début aigu
✓Bouffée délirante aigue
✓ Etat dépressif atypique
✓ Etat maniaque
✓Trouble du comportement
2. Débuts insidieux
Le diagnostic de schizophrénie est souvent porté tardivement, parfois
après plusieurs années d’évolution retardant d’autant l’accès aux soins
CLINIQUE
✓Fléchissement de l’activité (scolaire, professionnelle…)

Désinvestissement pour les activités habituelles

✓Modification du caractère

Repli sur soi, tendance à la rêverie, agressivité, hostilité contre les


proches…

✓Modification de l’affectivité

Indifférence affective, affectivité marquée par la bizarrerie


CLINIQUE

✓ Manifestations pseudo-névrotiques
• Troubles obsessionnels
• Troubles anxieux
• Troubles phobiques
• Préoccupations corporelles (dysmorphophobies)
✓Troubles du comportement alimentaire
✓Toxicomanie, alcoolisme
CLINIQUE
• LES FORMES CLINIQUES

1. La schizophrénie paranoïde ( moins grave)

Prédominance de l’activité délirante paranoïde

2. La schizophrénie hébéphrénique

Prédominance du syndrome dissociatif et de l’autisme

3. La schizophrénie catatonique ( la plus grave)

Prédominance du syndrome dissociatif au niveau psychomoteur. Cette forme


correspond à une perte de l’initiative motrice pouvant évoluer jusqu’à la
catalepsie.
• .
CLINIQUE
• 4. Les troubles schizo-affectifs (schizophrénie dysthimique)

Association de troubles schizophréniques à des troubles de l’humeur (épisodes


maniaques, dépressifs ou mixtes)

5. Les schizophrénies pseudo-névrotiques

Manifestations de symptômes d’allures névrotiques (obsessionnels, phobiques,


anxieux, hystériques…), souvent à l’origine d’errances diagnostiques.

6. L’héboïdophrénie

Existence de troubles pseudo-psychopathiques.


CLINIQUE
• EVOLUTIONS CLINIQUES
• Variable d’un individu à l’autre, d’une forme à l’autre
• L’apparition des traitements neuroleptiques au début des années 1950 a
considérablement amélioré le pronostic de cette maladie.
• Le taux de suicide chez les schizophrènes est très élevé (plus de 10% se
suicident)
• L’évolution peut se faire par poussées avec des périodes de rémissions.
• L’évolution peut être progressive vers un état déficitaire (25% de formes
déficitaires)
• Dans les formes résiduelles de schizophrénie la symptomatologie est atténuée
et caractérisée par la présence de symptômes négatifs.
CLINIQUE

• Facteurs de bon pronostic :


• Début tardif et brutal

• Présence de troubles thymiques

• Forme paranoïde

• Bonne réponse au traitement.

• Entourage familial solide


PRISE EN CHARGE

• La PEC vise la diminution des symptômes et la préservation de la


meilleure qualité de vie possible. Elle doit prendre en compte les
symptômes, l’insertion sociale, familiale et affective. Elle comporte 3
volets : biologique, psychothérapique et social.

• Le ttt méd=élément central.


PRISE EN CHARGE

• TRAITEMENT BIOLOGIQUE
• Médicaments psychotropes:
• Classiques ( première génération)
• Atypiques ( deuxième génération): Risperidone,Olanzapine,...
Ont une efficacité égale sur les symptômes positifs
2è gén : efficacité supérieure sur les symptômes négatifs, moins
d’effets
secondaires ( parkinsonisme, prise de poids, etc)
Ces médic attenuent les symptomes, mais la maladie peut tjrs évoluer
PRISE EN CHARGE

• D’autres médicament peuvent être prescrits:


• Régulateurs de l’humeur
• Bénzodiazépines : anxiolytique: efficace dans les formes catatoniques
• Antidépresseurs: si symptômes dépressifs
• Correcteurs des effets indésirables des antipsychotiques
• Electroconvulsivothérapie: si inefficacité des médicaments
• Stimulation magnétique trans-crânienne répétée
PRISE EN CHARGE

• PSYCHOTHERAPIES
• Permettent de modifier la perception, la compréhension et la gestion
des symptômes.

• Doivent toujours s’associer au suivi psychiatrique et au traitement


médicamenteux ; n’en sont jamais une alternative.
PRISE EN CHARGE

❑ Thérapie de soutien:

Permet au patient des échanges sur son quotidien, sa maladie et ses


conséquences, afin de mieux cerner les difficultés et trouver des solutions

❑ Thérapies comportementales et cognitives (TCC):

Aident à réduire les symptômes, en particulier délirants, et peuvent


améliorer la régulation des émotions, la gestion du traitement et de la
vie quotidienne. L’entrainement aux habiletés sociales vise à améliorer
la communication avec les soignants ou les proches.
PRISE EN CHARGE

• Remédiation cognitive
• Individuelle ou en groupe, permet d’améliorer les troubles cognitifs.
Exercices réalisés avec un professionnel à partir de différents supports
(planches avec des mots, images, films, souvent à l’aide d’un
ordinateur).
PRISE EN CHARGE

• Éducation thérapeutique du patient (ETP) et psychoéducation:


Organisées par des psychiatres, psychologues et infirmiers, avec la
participation de travailleurs sociaux, pharmaciens, diététiciens…

En groupe le plus souvent, aident les patients et proches à comprendre


causes, symptômes, traitement et effets sur l’entourage de la maladie.

Efficacité sur le nombre de rechutes


PRISE EN CHARGE

• Thérapies familiales :
Parfois nécessaires pour résoudre les conflits que le système familial ne
peut plus gérer. Les thérapeutes ne cherchent pas à culpabiliser les
proches, mais à les aider à devenir des partenaires des soins.
PRISE EN CHARGE

• MESURES SOCIALES THÉRAPEUTIQUES


Nécessaires pour maintenir ou rétablir l’insertion sociale et l’autonomie
et améliorer la qualité de vie.

Certains schizophrénes sont parfaitement autonomes ou peu gênées,

d’autres peuvent avoir besoin d’aide (droits sociaux, ressources, travail,


logement…).

Un schizophrène peut travailler en milieu ordinaire


CONCLUSION

• La schizophrénie est une maladie mentale chronique

• Causée par une multiplicité des facteurs

• Les symptômes varient d’une personne à une autre et d’une forme à


une autre

• La prise en charge précoce et pluridisciplinaire permet une meilleure


évolution
HYSTERIE
HYSTERIE

• Définition : Névrose caractérisée par une tendance aux


manifestations émotives spectaculaires, qui peut se traduire par des
symptômes d'apparence organique et par des manifestations
psychiques (délire, angoisse, mythomanie…)
INTERET INTERET

➢Les conversions : 5 % des consultations en médecine générale


jusqu’à 30 % en neurologie

➢Difficultés diagnostiques et thérapeutiques :


➢20 % a 50 % des troubles conversifs sont secondairement révisés comme
étant des maladies neurologiques,

➢10 % des pathologies initialement appréhendées sous l’angle


neurologique seront finalement reconsidérées comme psychogènes
EPIDEMIOLOGIE
EPIDEMIOLOGIE

➢Prévalence : 0,3 – 1 % de la population


➢Prédominance féminine (3/1)
➢Adolescence – adulte jeune
HISTORIQUE HISTORIQUE

➢hypocrate : 460 avant J.-C., hystérie = entrailles , matrice ,


utérus
l’utérus se déplaçait dans le corps créant ainsi les symptômes de l’
hystérie

➢Platon : « La matrice est un animal qui désire ardemment engendrer


des enfants ; lorsqu'elle reste longtemps stérile après l'époque de la
puberté, elle a peine à se supporter, elle s'indigne, elle parcourt tout le
corps, obstruant les issues de l'air, arrêtant la respiration, jetant le corps
dans des dangers extrêmes, et occasionnant diverses maladies, jusqu'à ce
que le désir et l'amour, réunissant l'homme et la femme, fassent naître un
fruit et le cueillent comme sur un arbre ».
HISTORIQUE
HISTORIQUE:
➢Charcot :
• déclare que les symptômes hystériques sont dus à un « choc »
traumatique provoquant une dissociation de la conscience
➢Freud :
• maladie psychique lié à un traumatisme sexuel
• conversion comme symbolisation d’un conflit psychique
Migration de l’utérus secondaire à une privation de sexe
➢Au moyen Age : femmes hystériques = Possédées
= exorcisme
PSYCHOPATHOLOGIE:
➢Traumatisme psychique de l’enfance ( abus le plus souvent )
➢Régression et fixation à une phase archaïque du développement de la
personnalité
➢Refoulement , mécanisme de défense mis en œuvre contre l’angoisse
➢Evènement traumatique déclencheur → conflit psychique inconscient
➢Conversion somatique ou psychique (bénéfice primaire)
➢fixation du symptôme , (Bénéfices secondaires )
CLINIQUE
•:

Manifestations paroxystiques

Manifestations de conversion durables

Perturbations du système neuro-végétatif

Symptômes d’expression psychique


A. MANIFESTATIONS PAROXYSTIQUES :

➢La crise convulsive :


• les éléments de diagnostic différentiel en faveur d’un accident de conversion sont :
• le déclenchement réactionnel ou émotionnel de la crise
• l’expressivité théâtrale des mouvements
• l’absence habituelle d’un réelle perte de connaissance (la chute est lente et
amortie) ;
• l’absence d’une morsure de la langue
• l’absence d’une perte d’urines
• l’absence de phénomènes post critiques (confusion mentale, amnésie).
• L’EEG est normal
MANIFESTATIONS PAROXYSTIQUE

➢La grande attaque de Charcot


• Succession 4 phases :
1. Perte de connaissance : peu authentique, sans chute véritable,
2. Contorsions
3. Grands mouvements clownesques
4. Attitudes passionnelles : patient mime des scènes violentes ou
érotiques.
MANIFESTATIONS PAROXYSTIQUE
➢La crise de « nerfs » et la crise d’agitation psychomotrice :
Décharge émotionnelle avec contorsions, crises, arrachement de cheveux, bris d’objets….

➢Les crises syncopales :


Avec perte de connaissance qui va de la lipothymie à la syncope

➢Crises tétaniformes brève

➢Accès léthargiques ou pseudo coma


Caractéristique est l’occlusion forcée des paupières qui résiste à toute
tentative d’ouverture.
MANIFESTATIONS DURABLE:

➢Troubles de la motricité :
➢Troubles de la sensibilité
➢Troubles sensoriels
➢Troubles de la phonation
TROUBLES DE LA MOTRICITÉ
➢Paralysies :
• Paralysie de fonction : astasie abasie +++
• Paralysies localisées d’un membre ou d’un segment de membre
• Hémiplégie, paraplégie, quadriplégie
• Belle indifférence : absence paradoxale d’angoisse vis-à-vis du symptôme.
➢Contractures
• Cou (torticolis), du tronc (camptocormie ).
➢Mouvements anormaux
• Tremblements, distractibilité ++++
• Mouvements choréiques tics qui n’entravent pas la vie professionnelle.
TROUBLES DE LA SENSIBILITE
➢Anesthésies :
Ne respectant pas la systématisation anatomo-fonctionnelle
➢Hyperesthésies :
• Zones hystérogènes : Leur localisation peut être précise et fixe ou au contraire
vague : exemple du "clou hystérique " au sommet du crane ; les " points ovariens
" dont la compression déclenche la douleur ou d'autres symptômes
➢Algies : +++
Céphalées, algies pelviennes, dorsalgies ,lombalgies…
MANIFESTATIONS DURABLES
➢Troubles sensoriels:
• Visuels : diplopie, la vision trouble, la cécité au décours d’une émotion.
• Surdité , anosmie

➢Troubles de la phonation:
• Mutisme, aphonie, dysphonie
• Aboiements interprétés en termes d’ensorcellement ou de possession.
TROUBLES NEURO-VÉGÉTATIF

➢ Les spasmes :
• Pharyngé : spasme oro-pharyngé gênant l’alimentation,boule œsophagienne , crise de hoquet
• Respiratoire : toux nerveuse avec spasmes respiratoires
• Vésical : rétention d’urine ou énurésie par spasme vésical
• Vaginal : vaginisme
➢ Le gros ventre hystérique (cathiémophrénose)
associe un spasme diaphragmatique associé à un tympanisme abdominal donnant l’aspect d’une
grossesse
➢ Troubles vasomoteurs :
fièvres inexplicables, hémorragies localisées ,urticaire, ecchymoses spontanées, refroidissement,
cyanoses, œdèmes sous-cutanés...
➢ Troubles trophiques :
dermographisme (marquage cutané́ persistant après un contact, prenant la forme d'une
tuméfaction blanc rosé, suivant le trajet du contact), stigmates sanglants, phlyctènes.
EXPRESSION PSYCHIQUE:

➢Dissociation hystérique :
• Amnésie psychogène
• Dépersonnalisation
• Personnalité multiple
• Somnambulisme hystérique
• Fugue psychogène
LA CLINIQUE DE L’HYSTERIE AUJOURD’HUI ?

➢Conversion hystérique réalise les affections et les troubles


de son époque.

➢Toute campagne publicitaire, toute médiatisation


télévisuelle concernant une affection médicale amènent
aussitôt leur contrepartie conversive
DIAGNOSTIC:

• Eliminer Organicité: Argument en faveur


• clinique+paraclinique Conversion
DIAGNOSTIC:
➢En faveur d’un mécanisme conversif :
• Antécédents similaires
• Facteurs favorisants récents (stress émotionnels ou affectifs, deuil…)
• Apparente indifférence aux troubles présentes (déni, absence
d’anxiété, fonction « apaisante » du symptôme)
• théâtralisme paradoxal
• Grande sensibilité́ de la symptomatologie à la suggestion
• Existence de « bénéfices secondaires », notamment sociaux et
affectifs
• Personnalité de type histrionique ou dépendante
Personnalité histrionique:
FORMES CLINIQUES :
➢Chez la femme
• L’hystérie est 2à 3 fois plus fréquente que chez l’homme.
• Chez la femme les tableaux sont plus colorés plus riches et plus polymorphes.
• Les circonstances étiologiques sont souvent en rapport avec des conflits
affectifs et sexuels.

➢Chez l’homme
• L’hystérie est mono ou pauci symptomatique
• Les symptômes moteurs sont plus fréquents
• Les circonstances étiologiques sont souvent en rapport avec des conflits
socioprofessionnels ou un accident de travail.
➢Chez l’enfant

• Les manifestations hystériques sont moins élaborées et moins riches que chez
l’adulte.
• Il peut s’agir de troubles des fonctions : difficultés à la marche avant le départ
en classe, vomissement, douleur abdominale….

➢Chez le sujet âgé


• Les plaintes hypochondriaques et les algies s’observent plus souvent que les
paralysies ou les crises.
DIAGNOSTIQUE DIFFERENTIEL:

• Maladie Trouble
organique psychiatrique
MALADIE ORGANIQUE :
➢ Maladies neurologiques : +++
• Sclérose en plaques,
• Epilepsie : crises focale (temporale) , CGTC , attention à l’association hystérie-
épilepsie.++
• Accidents vasculaires cérébral
• Etats confusionnels
➢Autres maladies organique:
• Crise de Tétanie : Signe de chrovstek , Dosage de la calcémie
• Hypoglycémie : malaise angoisse ,agitation et crise convulsives = glycémie en
urgence.
TROUBLES PSYCHIATRIQUE
➢Névroses : L’hypocondrie névrotique
➢Mode d’entrée dans la schizophrénie
➢Maladies psychosomatiques
➢Simulation
➢Troubles factice

TRAITEMENT:
Dès le premier contact avec le patient:

➢Ecoute attentive et neutralité bienveillante.


➢Proscrire :
-Moyens coercitifs et brutaux pour lever le symptôme
comme (la gifle, l’éther pour réveiller la malade, les pincements.)
-Attitude de compassion et de complaisance.
TRAITEMENT DE LA CRISE:

➢Hospitalisation

➢Chimiothérapie

➢Suggestion
HOSPITALISATION:

➢Courte hospitalisation :
▪ Isoler le malade
▪ D’agir sur la situation de conflit en étudiant la signification du symptôme , la
personnalité , les relations interpersonnelles.
▪ D’étudier les bénéfices éventuels et de rompre le cercle vicieux des bénéfices
secondaires et mettre à distance le conflit avec la famille ou l’entourage.
➢pas toujours indiquée
CHIMIOTHERAPIE:

➢Anxiolytiques
➢Antidépresseurs sédatifs

➢Contribuent à réduire l’angoisse ayant mobilisé le mécanisme de défense.


➢Courte durée
➢posologie minimale efficace.
TRAITEMENT DE FOND:
➢Psychothérapie : +++
• Thérapie cognitive comportementale
• Psychothérapie de soutien
• Psychothérapie d’inspiration analytique
• psychanalyse
• Psychothérapies à médiation corporelle
• Psychothérapie familiale : limiter les bénéfice II aire
EVOLUTION

➢Evolution chronique :
• alternance symptôme / résolution
• +/- enrichissement ( apparition de nouveaux symptômes )
➢Complications :
• Décompensation anxio-dépressive
• Tentative de suicide
• Conduites addictives alcoolisme ; abus de médicaments
• Trouble des conduites alimentaire
• Retentissement socio-professionnel
➢Pronostic : dépend de l’ entourage , limiter les bénéfices
secondaires qui contribuent a la chronicisation
Résumé
L’hystérie est une névrose, plus fréquente chez la femme
mais peut se retrouver chez l’homme.

Il s’agit d’un mode de défense caractérisé par une expression


exagérée et théâtrale des sentiments, avec un support
psychique.

N’est pas une simulation, il y a une souffrance psychique


dont la conversion→ signes somatiques et psychiques

A ne pas banaliser car engage le pronostic fonctionnel:


handicap affectif, social et professionnel
Sans PEC adéquate →l’invalidité + désinsertion sociale.
ANXIÉTÉ ET LES ATTAQUES DE
PANIQUE
Plan

• I-Généralités: • III-Prise en charge:


❑Définitions ❑Médicamenteuse
❑Historique ❑Psychologique
❑Intérêts

• Conclusion
• II-Clinique :
❑Types d’anxiétés
❑Registres anxieux
I-Généralités
❑ Définitions:

1) Anxiété: « État émotif complexe, imprécis, sans objet réel; caractérisé par le
vécu pénible d’un danger imminent avec un sentiment d’incertitude et
d’insécurité indéfinissable »
Anxiété Angoisse Serge Tribolet; Mazda Shahidi

1) Troubles anxieux: « est persistance d’un état d’excitation neurologique ne


correspondant pas à un besoin réel»

Troubles psychiatriques+++++
❑ Définitions:

3) Attaque de panique: « est une crise d’angoisse aigue, brutale, soudaine,


intense, sans raison apparente et limitée dans le temps »

4) Trouble de panique: « est une attaque de panique répétée au moins 1crise/s


avec la présence d’une anxiété anticipatoire pouvant induire des conduites
d’évitements »
❑ Historique
❑ Intérêts

• Épidémiologique: • Pronostique:
✓Fréquence: USA 19-33%: UE 25% ✓Bonne PEC précoce évite l’évolution vers la
✓Prévalence: forte (stress); H=F chronicité (état dépressif; addiction;
(INSERM-1198; 2016)
suicide…)

• Thérapeutique:
• Diagnostique: ✓Abus d’anxiolytiques
✓Délicat: symptômes communs entre
anxiété normale et pathologique

✓Pièges+++: signes somatiques faisant


évoquer autres diagnostics

✓Facteurs prédictif et pronostic


péjoratifs
❑ Structures impliquées:

L’amygdale est le centre créateur des émotions

•Reçoit des informations sensorielles et sensitives (cortex


somesthésique et sensoriels)

•Attribue à ces infos une dimension émotionnelle


(amygdale baso-latérale ABL) Cortex Préfrontal Cortex sensoriels,
Somesthésique
•Déclenche les comportements émotionnels (amygdale
centrale AC) Comportements émotionnels

•Sous le contrôle du cortex préfrontal qui détermine la Dérégulation du système limbique (Amygdale; Hippocampe)
pertinence émotionnelle des stimuli

Anxiété
Shekhar et al., Stress, 2005, 8, 209-19 Mahan& Ressler 2012, TINS, 35, 24-35
Coplan & Lydiard, Biol Psychiatry, 1998; 44; 1264-1276
II-Clinique
❑Types Anxiétés:
•Le Syndrome de Stress Post Traumatique (SPT)
•Le Trouble de Panique (TP)
•Le Trouble Obsessionnel Compulsif (TOC)
•Les Phobies
•L’Anxiété Généralisée (AG)

Ces 5 troubles peuvent avoir des symptômes communs, ce qui rend leurs diagnostiques délicats
•Le syndrome de Stress Post Traumatique (SPT)
• Réponse différée ou prolongée après un évènement traumatisant
exceptionnel brutal, inattendu et stressant
(torture répétée, brulure, témoin de mort d’autrui, scène de guerre atroce…)

• Manifestations:
✓Peur intense, sentiment d’horreur ou d’impuissance avec fragilité
psychologique
(souvenirs récurrents, cauchemars répétitifs),

✓Hypervigilance permanente, comportement d’évitement ou dissociatif


(indifférence ou absence de souvenir du traumatisme)
Andreasen, Brave new
brain, 2001
•Le Trouble de Panique (TP) (état d’angoisse)
• Activation inappropriée du circuit de la peur par des crises anxieuses soudaines
et violentes avec ou sans déclencheur identifié

• Manifestations:
✓Anxiété anticipatoire avec Conduite d’évitement (fuite)

✓Sentiment de mort imminente ou de folie

✓Troubles somatiques+++ (palpitation, bouffée de chaleur, angor, dyspnée,


hyper sudation, tremblement, vertige, nausée, crampe musculaire…)
Maron et al., 2010, Mol Psychiatry, 15, 681-701
•Le Trouble Obsessionnel Compulsif (TOC)
(Névrose obsessionnelle)

• Idée fixe obsédante ressentie comme insensée et inopportune

• Manifestations:
✓ lutte anxieuse contre des idées ou sentiments qui s’imposent à lui de façon
répétée et incoercible

✓Le sujet lutte contre ses obsessions et cache sa maladie le plus possible et ne
consulte que lorsque les manies et rituels sont invalidants
•Les Phobies ou hystérie d’angoisse
• Angoisse paroxystique lors de la confrontation avec l’objet ou situation
phobogène
• Manifestations:
✓Comportement d’évitement (fuite devant la situation crainte)
✓Dépendance vis-à-vis de l’entourage (protection, séparation avec des
phobogènes)
« Avec le temps, l’évitement et la dépendance s’aggravent et impactent sur la qualité de vie du malade (souffrance)»

✓Trois types de phobies:


• Simple: (peur des animaux, vue du sang, dentiste, étranger…)
• Sociale: (interaction avec autrui avec la pensée négative anxiété)
• Agoraphobie: (difficulté du malade à obtenir de l’aide ou de fuir)
•L’Anxiété Généralisée (AG) ou névrose d’angoisse
• Hyper activité émotionnelle diffuse et permanente depuis au moins
6mois, de gravité variable en fonction du niveau du stress du malade
(isolée ou entre coupée d’attaque de panique).
• Manifestations:
✓Sentiment d’épuisement non physiologique et non amélioré par le repos

(lassitude, morosité, répugnance de se lever tôt)

✓Soucis excessifs et difficulté de concentration

✓Surestimation des problèmes futurs au quotidiens de la vie

✓Troubles du sommeil+++
❑ Équivalents Anxiétés
• Raptus anxieux : • Dépression anxieuse ou trouble de l’humeur
Impulsion autodestructrice ➢Agitations psychique et motrice; désordonnées qui
remplace le ralentissement moteur
➢Actes de violences
➢Hyperthymie douloureuse à l’environnement

➢Passage à l’acte suicidaire


➢Demande de réassurance constante qui peut masquer
les éléments dépressifs

➢Réapparition furtive lors d’une accalmie

➢Idées suicidaires parfois


❑ Manifestations cliniques de l’attaque de
panique
• Registre Comportemental:

➢Hypo ou hyper thymie:


✓ Faciès tendu, pâle, figé et peu expressif avec exagération de la mimique (sidération anxieuse),
sueurs froides, respiration haletante

✓ Fente palpébrale élargie avec dilatation pupillaire et battements des paupières

➢Agitations psychomotrices
✓ Exagération des mouvements de va et vient

✓ Tremblements des mains

✓ Réactions de sursauts exagérés


• Registre Psychiatrique:

➢Attente anxieuse: peur sans objet réel ou défini, attente du pire ou du danger,
anticipation des évènements à venir, peur intuitive de la mort possible ou prochaine,
peur de devenir fou ou de commettre un acte incontrôlé

➢Rumination anxieuse: répétition incessante et monotone des mêmes idées


douloureuses

➢Inquiétude: sentiment d’incertitude et d’insécurité

➢Hyper émotivité: désarroi psychique avec irritabilité et de sentiment d’être incapable de


rester sur place, de difficulté de concentration
• Registre Somatique:

➢Insomnie: difficulté d’endormissement avec réveils nocturnes+++

➢Symptômes:

✓ Cardiovasculaires: troubles du rythme (tachycardie, bradycardie, arythmie), faux angor, sensations


d’oppression thoracique ou de syncope)

✓ Respiratoires: respiration haletante, sensations d’étouffement avec toux, sanglots et de soupirs,


raucité de la voix avec bégaiement

✓ Neurovégétatifs: pâleur ou rougeur de la face, bouche sèche, hyper sudation, transpiration des
mains,
• Registre Somatique:

➢Symptômes:

✓ Neuromusculaires: grincement des dents, douleurs musculaires avec crampes, tics+++, ROT vifs+++

✓ Sensoriels: bouffées de chaleur ou de froid, picotements, bourdonnements d’oreilles

✓ Gastro-intestinaux: nausées, vomissements, anorexie, dyspepsie, pyrosis, diarrhées profuses ou de


constipation, colique abdominale, creux à estomac, amaigrissement, ictère

✓ Génito-urinaires: pollakiurie, urgence de la miction, troubles menstruels, frigidité, impuissance


sexuelle, éjaculation précoce
❑ Retenons
• L’Anxiété est un phénomène psychique normal

➢Souvent maitrisé par le sujet

➢Utile dans certaines situations (dynamise et améliore les performances physiques et intellectuelles; aide à nous
mobiliser devant un danger…)

• Elle est pathologique:

➢Disproportionnée par rapport au danger évoqué

➢Persiste après la disparition du danger

➢Intense et perturbe la vie socioprofessionnelle du sujet


❑ Prise en charge
Combinaison de chimiothérapie et psychothérapie
L’une sans l’autre fréquents échecs

▪ Médicamenteuse ▪ Psychologique
• Agoniste BZ, antagoniste BZ • Psychothérapie de soutien
(flumazénil) • Comportementale: exposition aux stimuli
craints pour s’en désensibiliser, progressive
ou implosive

• Cognitive : maîtrise de l’anxiété

• IRSS (Fluoxétine) • Hypnose : SPT, prise de distance vis à vis du


• Agoniste 5HT1 (Buspirone) trauma
• Autres : antidépresseurs tricycliques
et IMAO • Psychanalyse
❑ Résumé
• Manifestation retrouvée dans presque tous les troubles psychiatriques ou
somatiques

• Son Diagnostic précis nécessite une meilleure connaissance de sa sémiologique

• Prise en charge doit être individualisée et adaptée (vécus émotionnel, cognitif et comportemental)

• Impact significatif sur la qualité de vie du sujet concerné


ANOREXIE MENTALE
GÉNÉRALITÉS
DÉFINITION

➢« anorexie » grec “ανορεξια” (anorexia), : perte d’appétit.

➢Trouble du comportement alimentaire => privation alimentaire stricte

et volontaire (+sieurs jrs/années) .


HISTORIQUE
➢ xive siècle 1er cas : Catherine Benincasa, sainte Catherine de Sienne.

➢ R. Morton (1694 ) : Physiologica, «consomption nerveuse»

➢ E.C. Lasègue (1873 ) : inanition hystérique

➢ W. Gull ( 1874) : anorexia nervosa” (origine centrale/héreditaire ,perversion

intellectuelle”.

➢ C. Huchard (1883 ) : anorexie mentale

➢ G.De la Tourette : Iaire ≠ secondaire, perception de l’image corporelle.

➢ Göttingen (1965) : 1ers critères diagnostiques . .


ÉPIDÉMIOLOGIE
➢↑ fréq AM ( sociétés occidentales : classes sociales élevées +++)

➢sexe ratio 8F/1H,

➢Age : 12-14 ans et 18-20 ans

➢Prévalence : 5cas/100mille hbts(France) ,1-8/100mille( USA)

➢Incidence ; 3-6000 nvx cas /année (France). Globalement, entre


0,5 et 1 % des femmes de 14 à 20 ans(AM sévère).

➢Mortalité: 4 à 10 % .
ETIOPATHOGENIE

➢Mal connue.

➢Origine multifactorielle ( déclenchants –entretien ).

➢Modifications comportements alimentaires :

(mécanismes adaptatifs —>comportement contraignant —> décès.


SIGNES
TDD: AM DE l’ADOLESCENTE

➢ Début: 12-20 ans (raison apparente ou traumatisme affectif).

➢Précédée boulimie , gastralgies ou perturbation de règles.

➢Triade : Anorexie- amaigrissement – aménorrhée.


TDD: AM DE l’ADOLESCENTE

ANOREXIE:

➢Maître symptôme

➢Conduite restrictive alimentaire et lutte contre la faim ( peur de

grossir , troubles gastro-intestinaux )

➢Attitudes particulières face à la nourriture .

➢Disparition sensation de faim=> intolérance , perte d’appetit .


TDD: AM DE l’ADOLESCENTE
AMAIGRISSEMENT

➢ Important et rapide, spectaculaire (25% -50%).

➢Attitude :banalisation , dissimulation , revendication

➢Aspect physique évocateur cachectique , vieillot

« statue de Giacometti en mouvement »


TDD: AM DE l’ADOLESCENTE
AMÉNORRHÉE

➢Iaire ou 2ndaire, présente++++

➢3 -6 mois minimum

➢Dysfonctionnement cortico-hypothalamo-hypophysaire

➢Gêne psychologique(-) .
TDD: AM DE l’ADOLESCENTE
DISTORSIONS COGNITIVES

➢Perturbation de l’image du corps

➢Préoccupations excessives ( poids –alimentation)

➢Croyances erronées (digestif –aliments)

➢Évitement alimentaire

➢Anomalies neuropsychologiques ( flexibilité cognitive).


TDD: AM DE l’ADOLESCENTE
TRAITS ASSOCIES

➢Traits obsessionnels

➢Difficultés dans la gestion des émotions

➢Troubles de l’ estime de soi

➢Dépendance importante au milieu familial

➢Surinvestissement intellectuel

➢Altération de la sexualité .
TDD: AM DE l’ADOLESCENTE
STRATEGIES DE CONTRÔLE DE POIDS

➢Vomissements provoqués

➢Prise ( laxatifs ,diurétiques ,coupe- faim, hormones

thyroidiennes et dérivés des amphétamines )

➢Potomanie

➢Hyperactivité physique.
TDD: AM DE l’ADOLESCENTE
PARACLINIQUE

➢Ostéoporose

➢Troubles ( hydro électrolytiques , digestifs , rythme)

➢IR fonctionnelle

➢Hypoglycémie

➢Anémie carentielle (Fer , B9, B12)

➢Thrombopénie , leucopénie et lymphopénie .


ÉVOLUTION
EDS:

- Poids , état psychologique .

MODALITÉS ÉVOLUTIVES

➢Spontanées

- Chronicité ou enkystement+++

- Rémissions spontanées ( Adolescence : Début précoce ) .


ÉVOLUTION
➢Traitement:

- Favorable : 30- 50%

- Chronicité : 30% (5 ans); 20-30% ( 10 ans)

- Rechutes 30-50 % ( 1 an après hospitalisation)

- Mortalité : 5-10% (10 ans après 1er épisode ) .


COMPLICATIONS
PRONOSTIC
FACTEURS MAUVAIS PRONOSTIC

- Retard de mise en route thérapeutique.

- Déni du trouble (évolution >4 ans )

- Vomissements

- Poids initial très faible.

- Formes à début tardif.

- Coexistence troubles humeur +personnalité

- Mauvaise qualité relations socio-familiales.


FORMES CLINIQUES
➢ Anorexie du garçon : rare, période pré-pubertaire, troubles sexuels , isolement social

+++. Testérone ↓, GH (↑ou↓), éliminer schizophrénie débutante ou un état limite.

➢ Anorexie pré-pubertaire ( 9-12 ans) : forme sévère => retard staturo-pondéral +

aménorrhée .

➢ Anorexie tardive de l’adulte : notion épisode mineur réactionnel ,

décompensation ( mariage ou naissance départ ) . Pronostic mauvais ( chronicisation,

phobies extensives ) .
FORMES CLINIQUES
➢Petite enfance : 5ème - 8ème mois :sevrage. amaigrissement ++,

vomissements glaireux, DPM normal.

➢Anorexie avec épisode boulimique : boulimie (50%) , pronostic

(-) bon .

➢Anorexie réactionnelle : traumatisme actuel, deuil ; dépression ,

guérison +++ .
DIAGNOSTIC
DIAGNOSTIC POSITIF
DIAGNOSTIC POSITIF
DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
➢Anorexie d’origine organique ( cancers, hémopathies,

tumeurs cérébrales, maladie d’Addison, hyperthyroïdie )

➢ Anorexie d’origine névrotique ( hystérie, phobie )

➢Anorexie d’origine psychotique ( délire paranoïde ,

Sx débutante et hébéphréno-catatonique )
TRAITEMENT
BUTS

➢Prévenir les complications

➢Prévenir évolution chronicité

➢ Corriger les dysfonctionnements personnels et familiaux


MOYENS

A- HOSPITALISATION : ( Contrat , isolement, réalimentation,

thérapie Institutionnelle ).

B- PSYCHOTROPES: anti-dépresseurs ( fluoxetine ) , anxiolytiques

, neuroleptiques (Olanzapine + ISRS) .


MOYENS

C- PSYCHOTHÉRAPIES : (P . de soutien , P.de type

psychanalytique , psychodrame , approche corporelle avec relaxation

(danse, art- thérapie ) , TCC ) .

D- APPROCHE FAMILIALE
INDICATIONS
INDICATIONS
CONCLUSION
➢ Urgence médico-psychiatrique.

➢Diagnostic et PEC multidisciplinaires.

➢(-) importante sociétés africaines ( rapport sociétal

poids ≠ ).
HYPOCHONDRIE
PLAN
I.INTRODUCTION

II. CARACTERISTIQUES CLINIQUES

III.DIAGNOSTIC
1. Diagnostic positif

2. Diagnostic différentiel

IV. PRISE EN CHARGE

V. CONCLUSION
I.INTRODUCTION

1. Définition
❑ Etat psychopathologique

✓Préoccupation exagérée et sans fondement apportée à la santé de


soi même

✓Préoccupation centrée sur la crainte ou l’idée d’être atteint d’une


maladie grave (Malgré un bilan médical approprié et rassurant)

✓Interprétation erronée des symptômes physiques ou psychique


I.INTRODUCTION
« Sorte de maladie nerveuse qui troublant l’intelligence des
malades leur fait croire qu’ils sont attaqués, de manière qu’ils
passent pour malades imaginaires, tout en souffrant beaucoup
et qu’ils sont plongés dans une tristesse habituelle »
I.INTRODUCTION

• Une maladie grave dans l’enfance, un évènement majeur dans


la vie, l’âge avancé peuvent favoriser l’installation d’un état
hypocondriaque.
I.INTRODUCTION

2. Intérêts

✓Diagnostique

✓Trouble invalidant

✓Economique
I.INTRODUCTION
3. Historique

✓4ème siècle av JC: Dioclès de Caryste (maladie de l’estomac, bile noire)

✓Hippocrate: mélancolie, tristesse permanente

✓1560: terme hypocondrie apparait « triste, capricieux, tjrs inquiet de sa santé »

✓Maurel (1975): Pas comme entité morbide mais un thème (façon se poser ou
s’imposer au monde)

✓DSM IV -R
I.INTRODUCTION

4. Épidémiologie

Dans une étude réalisée au Vermont aux USA:

✓4-6% population générale (angoisse de type hypocondriaque)

✓0,8%-10% en consultation spécialisée

✓2% ne croient pas leur médecin quand il leur dit qu’ils sont pas malades
II. CARACTERISTIQUES CLINIQUES
II. CARACTÉRISTIQUES CLINIQUES

❑ Présentation du patient hypocondriaque

✓A une interprétation erronée des symptômes corporels

(morcèle son corps en valorisant un organe, peur d’avoir une maladie)

✓Besoin de porter un diagnostic (agit comme un médecin sur lui-même)

✓Besoin de consommer des médicaments (le médicament est un objet concret qui
représente une protection pour l’hypocondriaque),
II. CARACTÉRISTIQUES CLINIQUES

✓Fait le «shoping médical » en faisant le tour des médecins

✓Besoins de compter et de faire des inventaires (évalue le


fonctionnement de son corps en notant les
constantes….comportement de vérification de la santé)

✓La résistance à la réassurance médicale

✓Comportement de vérification de la santé


II.CARACTÉRISTIQUES CLINIQUES

Notons des formes cliniques décrites:

❑Hypocondrie névrotique
❑Hypocondrie délirante
❑Hypocondrie et dépression
❑Évolution hypocondriaque d’une maladie somatique
❑« cybercondriaque »
❑Hypocondrie psychique
III.DIAGNOSTIC
III.1 Diagnostic positif

Les critères diagnostiques d’après le DSM IV-R:


A. Préoccupation centrée sur la crainte ou l'idée d‘être atteint
d'une maladie grave, fondée sur l'interprétation erronée par le
sujet de symptômes physiques.
B. La préoccupation persiste malgré un bilan médical approprié
et rassurant.
C. La croyance exposée dans le Critère A ne revêt pas une
intensité délirante (comme dans le Trouble délirant, type
somatique) et ne se limite pas a une préoccupation centrée sur
l'apparence (comme dans le Trouble : peur d'une dysmorphie
corporelle).
III.1 Diagnostic positif
D. La préoccupation est a l'origine d'une souffrance cliniquement
significative ou d'une altération du fonctionnement social,
professionnel ou dans d'autres domaines importants.

E. La durée de la perturbation est d'au moins 6 mois.


• F. La préoccupation n'est pas mieux expliquée par une anxiété
généralisée, un Trouble obsessionnel-compulsif, un Trouble panique,
une épisode dépressif majeur, une angoisse de séparation ou un autre
trouble somatoforme .
III.1 Diagnostic positif

❑Les critères diagnostiques de la CIM- 10 pour


l'hypocondrie précisent que la croyance
hypocondriaque doit concerner « au plus deux
maladies somatiques sérieuses » et requiert que l'une
au moins de ces maladies soit « désignée par le
patient »
III.1 Diagnostic positif
• Dans le DSM V, la plupart des états hypocondriaques sont
classés dans les « troubles à symptomatologie somatique et
apparentés» et une autre partie dans les « craintes
excessives d’avoir une maladie », dont les critères
diagnostiques répondent aux critères diagnostiques de
l’hypocondrie dans le DSMIV-R.
III.1 Diagnostic positif

DSMV→
Trouble spécifier:
✓A type de demande de soins (les soins
médicaux y compris visite chez le
médecin sont utilisés de façon
excessive)
✓A type d’évitement de soins (les soins
III.1 Diagnostic positif
Deux échelles permettent d’évaluer les états hypocondriaques:
✓Index de whiteley
✓Echelle d’attitude vis-à-vis de la maladie
III.2. Diagnostic différentiel
III.2. Diagnostic différentiel
❑Présence d’une maladie somatique
Eliminer une pathologie somatique
❑Trouble d’adaptation
Liés à une affection médicale limitée dans le temps (réponse normale à un
problème de santé existant)
❑Autres troubles à symptomatologie somatique
Quand les symptômes somatiques existent et sont significatifs
❑Troubles anxieux
Situation multiple dont la santé en fait partie
III.2. Diagnostic différentiel
❑Troubles obsessionnels compulsifs associés.
La personne présentant une crainte excessive de maladie pt avoir
de pensées intrusives concernant une maladie avec de
comportement compulsif associés
❑Troubles dépressifs
Certains patients présentent des épisodes dépressives avec
rumination concernant la santé.
❑Troubles psychotiques
Ne sont pas délirant et peuvent reconnaitre que la maladie qu’ils craignent
n’existent pas
IV. Prise en charge
❑But
✓ Ecouter l’exposé de l’hypocondriaque et le prendre au sérieux
✓Proposer des consultations régulière et donner des explications utiles
✓Rassurer le patient
✓Traiter les états dépressifs associés
IV. Prise en charge
❑Moyens et indication
✓Psychanalyse

▪ Met en évidence les déterminants de l’angoisse hypochondriaque, la manière dont


a été acquis ou non dans l’enfance le sentiment de bonne santé (l’accès progressif
à cette signification est proposé comme voie de sortie vers la disparition des
symptômes
IV. Prise en charge
✓Psychothérapie cognitivo comportementale
Ont pour cible les croyances erronée sur la santé et les interprétations
catastrophistes des symptômes physiques.
✓Le traitement médicamenteux
▪ Les antidépresseurs ayant été experimentés dans le traitement : Fluvoxamine,
Citalopram, Paroxetine, Nefazodone

▪ Fluoxetine 52mg/j→ Amelioration


▪ Fluvoxamine 300mg/j →Amélioration de 72% des patients (11 hypocondriaques)
V. Résumé
Les personnes hypocondriaques ou présentant une « crainte excessive d’avoir une
maladie » se rencontrent plus fréquemment dans les structures médicales que dans
celle de santé mentale. Leur diagnostic permettra une meilleure orientation pour
leur prise en charge.
TROUBLES DE PERSONNALITE
TROUBLES DE PERSONNALITE

• Les troubles de la personnalité sont caractérisés par des


schémas omniprésents et persistants de pensées, de
perception, de réaction et de relations qui entraînent une
souffrance importante pour la personne et/ou nuisent
considérablement à sa capacité à fonctionner.
• Il existe 10 types de troubles de la personnalité, chacun se
caractérisant par différents problèmes liés à l’image de soi ainsi
qu’aux modèles de réponse vis-à-vis d’autrui ou d’un
événement stressant.
• Les symptômes varient selon le type de trouble de la
personnalité, mais, en général, la personne rencontre des
difficultés pour établir des liens avec autrui ainsi que gérer le
stress et/ou elle a une image d’elle-même qui varie suivant la
situation et diffère de la façon dont les autres la perçoivent.
• Le médecin envisage un diagnostic de trouble de la
personnalité lorsque la personne persiste à se voir elle-même
ou à voir les autres d’une façon irréaliste ou lorsqu’elle continue
à agir d’une manière qui entraîne toujours des conséquences
négatives.
• Les médicaments ne changent généralement rien aux TP, mais
peuvent contribuer à atténuer les symptômes sources de
souffrance.

• La psychothérapie peut aider la personne à prendre conscience


de son rôle dans la création de ses problèmes et l’aider à
modifier son comportement socialement indésirable.
Causes
• Les TP sont le résultat d’une interaction génétique et
environnementale. Ainsi, certaines personnes naissent avec une
tendance génétique à souffrir d’un TP et cette tendance est ensuite
effacée ou renforcée par des facteurs environnementaux. En
général, les gènes et l’environnement contribuent de façon à peu
près égale au développement des TP.
LES TYPES DE TROUBLES DE LA PERSONNALITE

• Paranoïde : Méfiance et suspicion

• Schizoïde : Désintérêt pour les autres

• Schizotypique : Idées et comportements bizarres ou excentriques


• Antisociale : Irresponsabilité sociale, mépris des autres,
tromperie et manipulation des autres à des fins personnelles

• Borderline : Problèmes de solitude (peur d’être abandonné), de


contrôle des émotions, et comportement impulsif

• Histrionique : Recherche d’attention et comportement excessif


• Narcissique : Amour-propre fragile, besoin d’être admiré et
vision exagérée de sa valeur personnelle (mégalomanie)

• Évitante : Éviter les relations personnelles par crainte d’être


rejeté

• Dépendante : Soumission et dépendance (par besoin d’être


pris en charge)

• Obsessionnelle compulsive : Perfectionnisme, rigidité, et


obstination
• Symptômes
• Le TP impliquent principalement des problèmes concernant :

A) L’identité et le sens de soi : une personne atteinte d’un TP


manque d’une image claire ou stable d’elle-même. Ainsi, la vision
qu’elle a d’elle-même évolue en fonction de la situation et des
personnes avec lesquelles elle se trouve. Elle peut, par exemple,
se trouver tour à tour cruelle ou gentille. Elle peut également faire
preuve d’incohérence dans ses valeurs et ses objectifs.
Elle peut, par exemple, se montrer profondément religieuse à
l’église, mais irrévérencieuse et irrespectueuse ailleurs. Son
amour-propre peut être exagérément élevé ou faible.

B) Les relations : une personne atteinte d’un TP a généralement


des difficultés à établir des liens étroits et stables avec autrui.
Elle peut se montrer insensible aux autres ou émotionnellement
détachée ou bien encore manquer d’empathie.
• Ces personnes semblent souvent incohérentes, déroutantes et
frustrantes pour les membres de la famille et les personnes qui les
entourent, y compris les médecins. Leurs pratiques parentales
peuvent être incohérentes, détachées, hyperémotives, abusives ou
irresponsables, provoquant parfois des problèmes physiques et
mentaux chez leurs enfants.
• Les personnes atteintes d’un TP peuvent avoir du mal à savoir
quelles sont les manières raisonnables, sûres et acceptables de
traiter les autres et de se comporter avec eux.

• Une personne atteinte d’un TP peut ne pas être consciente de


son rôle dans la création de ses problèmes.
• TRAITEMENT

• Psychothérapie
• Les médicaments peuvent aider à soulager les symptômes à
l’origine de la souffrance, tels que la dépression et l’anxiété, et
peuvent aider à contrôler certains traits de personnalité tels que
l’agressivité. Les médicaments ne peuvent toutefois pas guérir
un trouble de la personnalité.
Troubles psychiques au cours
des tumeurs cérébrales
Plan
I- Généralités
1-Définition
2- Intérêt
3- Epidémiologie
4- Rappel anatomo-physiologique
5-Etiopathogenie
III-Manifestions neuropsychiatriques selon la topographie de la tumeur
IV-Examens complémentaires
V-Prise en charge
Conclusion
I- Généralités

I-1-Définition
Troubles mentaux: Ils se caractérisent généralement par un ensemble anormal de
pensées, de perceptions, d’émotions, de comportements et de relations avec
autrui.

Malade mental : résident d’institution psychiatrique

Tumeurs SNC : Néoformation primitive ou secondaire siégeant au niveau cérébral


ou médullaire,
I-2-Intérêt

❖ Connaitre les manifestations psychiatriques qui pouvaient évoquer une


tumeur cérébrale

❖Diagnostic reste malheureusement tardifs pour plusieurs raisons


❖ Malade méconnait son trouble
❖Erreurs à l’ examen neurologique

❖Mauvaises interprétations des examens complémentaires simples


I-3-Epidémiologie
❖ Les tumeurs du SNC+++

❖ Incidence annuelle est estimée à 10 - 20 /100 000hts.

❖Incidence des tumeurs primitives du SNC 7 à 25 / 100 000 habitants /an.

❖Les tumeurs secondaires représentent 15 à 25 % des cas.

❖ Keschner et al, estimait que 78 % des patients atteints de tumeur


cérébrale présentaient des manifestations psychiatriques
I-3-Epidémiologie

❖ Schlesinger et al avaient trouvés 51 % des patients présentaient des


manifestations psychiatriques.

❖Remington retrouvait 34 patients (0,2 %) qui avaient une tumeur cérébrale


hospitalisées en psychiatrie pour troubles psychiatrique aigue

❖ Wen et al : retrouvent 15 -20%

❖ Holister et al : 337 TDM/IRM encéphaliques chez des malades psychiatriques


2 Cas de tumeurs cérébrales a été retrouvés
4- Rappel-anatomo-physiologique
4- Rappel- anatomo-physiologique

3- Système limbique

➢ Hippocampe

➢Le corps amydaloide

➢ Les noyaux septaux

➢ Le noyau acumbens

➢ Le corps mamillaire
4- Rappel-anatomo-physiologique
5-Ethiopathogenie

Les manifestations psychiatriques peuvent être:

❖ La conséquence directe de la lésion tumorale

❖ Mais également la conséquence indirecte de l’effet de masse, HIC , et du


processus inflammatoire.

❖ La fréquence et l’intensité des manifestations psychiatriques semblent


associées à une croissance rapide et un volume tumoral élevé, et à la présence
HIC
III-MANIFESTATIONS NEUROPSYCHIATRIQUES SELON LA

TOPOGRAPHIE DE LA TUMEUR
III-1-Tumeurs frontales
Troubles du comportement

❖Ralentissement de l’activité ,désintérêt ,attention est diminuée


❖ Modification de l’humeur ,altération du comportement sociale, absence
d’anxiété

❖ Troubles sphinctériens, grasping reflexe, astasie –abasie


❖ Atteint de l’occulomotricité++++
❖ Aphasie de Broca

❖Anosmie++++ syndrome frontal


III-2 Tumeurs temporales

❖ Les manifestations de type psychotique sont fréquentes.

❖Symptômes psychotiques atypiques sont aussi fréquemment retrouvés

❖ D’authentiques tableaux schizophréniformes avec hallucinations


visuelles,
olfactives, tactiles, auditives.

❖Crises partielles ++++ , de type hallucinations (olfactives, gustatives...)


++++ organicité
III-2 Tumeurs temporales

❖ Les atteintes du lobe temporal de l’hémisphère dominant peuvent donner


d’aphasies de type Wernicke, déficits d’apprentissage et de mémorisation
de l’information verbale.

❖ Atteinte de l’hémisphère mineur : déficits d’acquisition et de restitution


d’informations non verbales, en particulier visuo-spatiales

III-3 Tumeurs pariétales

❖Déficits sensitivomoteurs focalisés, troubles gnosiques, praxiques,


❖ Déficits des fonctions visuo-spatiales, une acalculie.
❖ L’anosognosie est également extrêmement fréquente dans les atteintes
pariétales droites
III-3 Tumeurs occipitales

❖Hallucinations sont souvent des hallucinations simples, peu élaborées (couleurs,


formes, lumière...) ,hémianopsie ,prosopagnosies

III-4 Tumeurs du diencéphales

❖Présentations psychiatriques +++


❖ Instabilité ou labilité émotionnelle, manifestations du registre psychotique
❖ Ou dépressif avec akinétisme, mutisme déficits mnésiques
❖Les tumeurs de l’hypothalamus peuvent également s’accompagner de troubles
du comportement alimentaire
III-4 Tumeurs du diencéphales

❖ Tumeurs thalamiques peuvent se manifester par des troubles


mentaux à type de Confusions mentales et des modifications variées de
l’humeur associé a une altération de la mémoire .

III-5 Tumeurs du corps calleux


❖Elles ont été décrites comme fréquemment révélées par des
❖Symptômes psychiatriques, en particulier du registre dépressif

III-6 Craniopharyngiome
❖Chez l’enfant+++, adulte
❖Mutisme akinétique , trouble du caractère, hypersomnie sont parfois noté
❖Diabète insipide, déficit hypophysaire, trouble visuels
III-6 Tumeurs hypophysaires
❖ Absence ou baisse de libido en cas d’adémone non secrétant ou à
prolactine
❖ Etat confusionnel et parfois délirant dans la maladie de cushing

III-7 Kyste colloïde du 3eme ventricule


❖Adulte jeun, une instabilité de l’humeur, une irritabilité ou euphorie et
❖ des troubles de la mémoire
❖ Céphalées souvent déclenché par le déplacement de la tête

III-8 Tumeurs de la fosse postérieure

❖Moins fréquemment d’expressions psychiatriques


❖Les tumeurs mésencéphaliques : Hypersomnie ,Hallucinose
IV-Examens complémentaires

❖Au moindre doute, chez un malade dont les troubles mentaux


pourraient être la manifestation d’une tumeur

❖Imagerie encéphalique+++

❖Détection+++

❖Processus tumoral , topographie, dimension, caractéristiques, extension

❖Aider à la décision thérapeutique et à la surveillance du processus tumoral


IV-Examens complémentaires

Tomodensitométrie: confirme la nature organique du trouble


IRM encéphalique: +++++
❖ Séquence T1 , T1+ Gd , T2
❖ Diffusion avec mesure de ADC ↑
❖Perfusion
❖Détecte néo angiogenèse / (rupture BH)
❖Augmentation Volume Sanguin cérébral VSC
❖Spectroscopie+
EEG +++

❖Biopsie stéréotaxie: Après Examen anatomopathologique


Type histologie, Grading
V- Prise en charge

❖ Elle est multidisciplinaire (RCP)

1-Traitement symptomatique
❖ Anti-inflammatoires
❖ Recours aux psychotropes pour atténuer des symptômes cibles précis
sera prudent
2-Traitement curatif/paliatif
❖ Chirurgicale : exérèse complète
❖ réduction du volume tumoral
❖ Radiothérapie++++
❖ Chimiothérapie

Ces mesures Peuvent suffire à atténuer les symptômes psychiatriques.


V- Prise en charge

3-Traitement non médicamenteux

❖Mesures psychothérapeutiques individuelles et aussi familiale


peuvent être instaurées
CONCLUSION

❖Entretien psychiatrique doit rester en éveil pour tous signe inhabituel.


❖En cas des signes psychiatrique inhabituelle, examen neurologique minutieux
doit être réaliser en 1er ou en deuxième intention
❖ Dans l’optique de trouver des signes orientant vers une atteinte organique.
❖Mais aussi demander les examens complémentaires pertinents et ainsi que
leurs interprétations,
❖Cela permettra de réduire le retard de diagnostic des tumeurs à
manifestation psychiatrique.

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