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L’entretien psychiatrique

JUNIOR DOGBAN
Introduction
L’examen psychiatrique:

• Recueil des symptômes cliniques

• Établir un diagnostic

• Mise en place d’une stratégie thérapeutique

• Prise en compte de la globalité de la personne et la


singularité de chacun
L’examen psychiatrique est un acte par
lequel le clinicien dégage les signes et les
symptômes des troubles mentaux, il ne
s’agit pas d’un acte strictement objectif, le
clinicien doit tenir compte des
caractéristiques personnelles et culturelles
du patient en se gardant de tout jugement
de valeur.
• Quels sont ses objectifs?

• Établir une relation de confiance

• Éviter qu’elle soit neutre, purement scientifique et strictement


objectivante

• Données anamnestiques, déduction, matériel verbal et non verbal

• Proposer des conclusions diagnostiques et thérapeutiques

• Éviter les biais faussant l’examen (exagération, balalisation,


pressions exercées par le patient ou sa famille)
La demande de soins et types
d’entretiens

1. La demande émane du sujet lui-même:


. Bonne coopération
. Démarche difficile: honte, crainte de la « folie
. Bien qu’elle émane du patient, la demande n’est
pas pour autant simple, univoque et explicite
. Savoir préciser la nature exacte de cette
demande
2. La demande émane du sujet mais influencée par un
tiers:

. Éviter d’adopter une position d’arbitre lorsqu’il


existe des conflits familiaux ou conjugaux

. Se conduire comme un clinicien/thérapeute

. S’entretenir avec le sujet porteur de la


demande sans le culpabiliser

. L’aider à délimiter par lui-même ses propres


difficultés
3. La demande émane de l’entourage
sans être acceptée par le patient:

. Dissiper les ambigüités

. Apprécier l’intérêt du patient sans prendre parti

. Savoir faire accepter l’entretien au patient, lui en


expliquer les raisons et éviter les subterfuges.
4. La situation d’expertise:

. Contexte particulier

. Les questions varient selon la situation ( expertise


médico-légale, demande d’un employeur,
organisme d’assurance…)
. Ne pas assimiler le psychiatre à l’organisme qui l’a
mandaté

. Relation non thérapeutique et ne débouche pas


vers un projet de soins
Attitude du praticien
• Etablir le lien de confiance

• Avoir de Empathie

• Savoir percevoir la position affective du patient et moduler son


attitude en fonction

• Savoir conjuguer silence et questions durant l’entretien

• Écoute +++ (repérer les contenus que privilégie le patient,


ponctuations émotionnelles, détours et ruptures dans le discours)

• Préciser au patient que l’on peut tout entendre sans se formaliser


La rédaction de l’observation
• Identification du patient: nom, âge, sexe, statut
matrimonial, nombre d’enfants, études, travail, chômage

• Motifs de consultation: motif qui a amené le


patient à consulter, qui l’a envoyé? Est-il là de son plein
gré? Est-il en quête de soins? S’agit-il d’une intervention
sociale?

• Les antécédents:
- familiaux: troubles mentaux chez les apparentés (risque
génétique)
• Personnels:

- Psychiatriques (épisodes antérieurs, durée des


hospitalisations, thérapeutiques prescrites…etc)

- Médico-chirurgicaux ( maladies somatiques, leurs


thérapeutiques, maladies se répercutant sur la vie du
patient…etc)

- Habitudes toxiques ( alcool, cannabis,


amphétamines…etc, modalités de consommation)

- Carcéro-judiciaires ( comportements antisociaux à


évaluer, potentiel de dangerosité…)
L’histoire psychosociale du patient:
• Naissance, première enfance ( rang dans la fratrie,
prématurité, acquisition de la propreté, maladies dans la
première enfance…etc)

• Scolarisation (anxiété de séparation, échecs scolaires,


relations sociales avec ses camarades d’école…etc)

• Adolescence ( violences, sévices, négligences,


adaptation à la puberté, relations affectives,
consommation de toxiques…etc)
• Âge adulte (stabilité au travail, échecs réussites,
relations interpersonnelles, loisirs, implications sociales,
démêlés avec la justice)

• Vie sentimentale et conjugale (début, déroulement des


relations, vie de couple, rôle parental, organisation
familiale, divorce…etc)

.
L’histoire de la maladie
• Date de début d’apparition des troubles, leur mode
évolutif (aigu, insidieux)

• Les symptômes ( leur durée, fréquence, intensité)

• Savoir explorer les symptômes associés

• Rechercher les événements pouvant précipiter la


décompensation actuelle

• Les répercussions sociales, professionnelles et


familiales
• Savoir déterminer les facteurs pérennisant les
troubles et influençant leur évolution

• Il est parfois utile d’interroger les personnes


accompagnant le sujet ou d’autres sources
(infirmier, police, médecin…

• Il est parfois bon de mentionner les symptômes


pertinents qui sont absents
L’examen mental
• Son importance se situe dans les données
objectives qui en découlent

• Contient ce qui est observé à un moment


précis

• Solidité/fiabilité

• Les signes observés combinés à l’histoire


rapportée par le patient: Dgtic
Ses différentes rubriques
1. Présentation générale du malade:

- Tenue vestimentaire (négligée, excentrique)

- Hygiène ( correcte, négligence corporo-vestimentaire,


incurie, barbe de quelques jours)

- Démarche ( contrainte, trainante, à petits pas,


assurée…etc)

- Posture ( patient parait craintif, apeuré, nonchalant,


crispé…etc)
2. Activité motrice:

- l’activité normale est spontanée, appropriée à la


situation, organisée et constructive, tient compte
de la présence d’autrui

- Ralentissement, instabilité, impatience,


agitation….etc
3. La mimique
normalement expressive, enjouée, tendue,
crispée, triste, exprime de l’anxiété, peu mobile
voire figée…

4. Le contact
facile, familier, impossible, laborieux,
réticence…, accepte-t-il de se prêter à
l’entretien?, répond-t-il à toutes les questions?
5. Le discours:

- Débit verbal (accéléré, lent, normal, ruptures dans le récit…etc)

- Tonalité/intonation (normale, voix chuchotée, à peine audible,


monotone, tremblotante, forte, stridente, grave…etc)

- Cohérence/enchainement des idées:

➢ décousu, désordonné, incohérent

➢ Clair ,compréhensible, bon enchainement des idées

➢ Discours dégressif (qui met longtemps à arriver au but)

➢ Relâchement des associations

➢ Discours incohérent sans logique perdant sa fonction de


communication

➢ Le style: discours allusif, hésitant, affirmatif, trop précis


6- l’humeur:
- Varie selon le contenu émotionnel du discours

- Se reflète dans l’intonation de la voix, mimique, gestuelle, et expression du


visage (mimique)

- Ex : Joviale, euphorique, exaltée, Irritable, dysphorique, Triste, affaissée…..

- . 7-Orientation temporospatiale et conscience vigile:

- État de conscience: état d’éveil dans le quel on reconnait le monde environnant

- Permet de se situer dans le temps et l’espace

- Ex: Conscience claire ( sujet réceptif), somnolence, obnubilation, stupeur…

- Perplexité, désorientation temporelle et spatiale (confusion mentale, démence)


8. les troubles de la perception:

- « perception sans objet à percevoir »

- Peuvent toucher un ou plusieurs des cinq sens: acoustico-


verbales, olfactives, visuelles, tactiles, gustatives

- Ex: Hallucinations cénesthésiques

- Illusion: perception déformée d’un objet réel


9. Les fonctions cognitives:

- s’assurer d’un minimum de collaboration du


patient, de préférence reposé

- Bonne attention, concentration et mémoire

- Fonctions supérieures: abstraction, jugement,


intelligence (acquisition de connaissances et
leur utilisation)
10. Le jugement:

- Fonction permettant de mesurer et de peser


l’importance relative de différents faits ou d’idées
et d’ajuster le comportement en conséquence

- Information-----analyse-----décision

- S’évalue d’après l’histoire rapportée par le patient,


observation des actes de la vie quotidienne,
justesse des décisions face aux problèmes
11. Les fonctions instinctuelles:

- sommeil: insomnie, hypersomnie,


parasomnies

- Appétit: anorexie, boulimie, gloutonnerie

- Sexualité: frigidité, impuissance, troubles


érectiles
Merci pour l'attention

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