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F O R M A T I O N C O N T I N U E

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ÇA Y EST ! MON MARI PERD L A TÊTE !
L’ANAMNÈSE

Depuis plusieurs années, vous suivez M. Gagnon et son épouse, maintenant âgés de 78 ans.
Au fil des rencontres, vous avez constaté que monsieur, un enseignant retraité,
prend de moins en moins part aux conversations. Aujourd’hui, lors d’un examen de suivi,
son épouse vous prend à l’écart pour vous dire que, depuis un an, « il perd la tête » :
il cherche ses mots, oublie où il a rangé ses outils et répète souvent les mêmes questions.
L’épouse de M. Gagnon a raison de s’inquiéter.

Marie-Pier Villemure et Kim Sévigny

Anciennement appelés « démence » (voir l’article des


Drs Matthieu Lafontaine-Godbout et Charles-Olivier Audet, ÉLÉMENTS POUVANT CONTRIBUER
TABLEAU I
intitulé : « De la démence au trouble neurocognitif, réap- À UN TROUBLE NEUROCOGNITIF2,4,5
prendre à classifier », dans le présent numéro), les trou­bles
neurocogni­tifs sont définis par un déclin cognitif par rap- Anamnèse Éléments pertinents à rechercher
port à l’état cogni­tif an­térieur1. En 2015, ils touchaient
Antécédents h AVC, épilepsie, traumatismes crâniens
115 000 personnes au Québec, et tout porte à croire que ce
personnels h Premier épisode psychiatrique
nombre continuera à croître2. Bien qu’il ne soit pas recom-
à un âge avancé
mandé de procéder au dépistage systématique des atteintes h Tout facteur de risque vasculaire
cognitives chez les gens de 65 ans et plus3, toute plainte doit h Apnée du sommeil
être évaluée, qu’elle provienne du patient, d’un proche ou d’un
professionnel de la santé4. En outre, un délirium doit évoquer Habitudes h Consommation de drogues et d’alcool
un trouble neurocognitif sous-jacent. de vie h Tabagisme (comme facteur de risque
vasculaire)
QUESTIONNER SANS S’ÉGARER Antécédents h Élément qui peut orienter le diagnostic
L’anamnèse d’un patient possiblement atteint d’un trouble familiaux en cas de résultat fortement positif,
cognitif n’a rien de sorcier et suit un ordre standard. Toutefois, mais qui sert surtout à mettre en
une attention particulière doit être portée à certains éléments lumière les craintes du patient
pouvant prédisposer ou contribuer à ce trouble (tableau I 2,4,5).
Médicaments h Début récent d’un traitement
Fait à noter, les facteurs de risque vasculaire, au-delà de leur
médicamenteux, interactions,
lien avec la maladie vasculaire cérébrale, sont également
sevrage, prise inadéquate
associés aux troubles neurocognitifs de type Alzheimer.
h Attention particulière à porter
aux psychotropes et aux médicaments
Il est fort utile d’interroger le patient à l’aide d’exemples
à potentiel anticholinergique5
concrets (tableau II 1,6,7). À cela, il faut ajouter quelques ques-
tions de dépistage des symptômes comportementaux et Chronologie h Premières manifestations
psychiatriques liés aux troubles neurocognitifs, notamment des symptômes h Vitesse d’installation
l’apparition ou l’exacerbation d’une anxiété ou d’une apathie cognitifs h Mode d’évolution
(voir l’article de la Dre Doris Clerc intitulé : « La dépression et h Lien avec un événement (AVC,
l’apathie dans la maladie d’Alzheimer », dans Le Médecin du délirium, perte d’un proche, etc.)
Québec de mars 2016).

« Mais docteur, c’est normal, c’est l’âge ! » Nous avons tous déjà
entendu nos patients ou leurs proches justifier leur problème
La Dre Marie-Pier Villemure, médecin de famille en ainsi. Il est vrai que la frontière entre symptômes cognitifs
soins aux personnes âgées, pratique au CIUSSS normaux et pathologiques est souvent floue. Le vieillisse-
de l’Estrie-CHUS et est professeure adjointe ment cérébral normal peut entraîner des changements sur
à l’Université de Sherbrooke. La Dre Kim Sévigny, le plan de l’attention et de la mémoire épisodique, qui n’ont
médecin de famille en soins aux personnes âgées, toutefois pas d’impact important sur le fonctionnement
exerce à l’UMF de Drummondville. quotidien. La manifestation la plus fréquente chez les patients

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TABLEAU II MANIFESTATIONS SELON LE DOMAINE D’ATTEINTE COGNITIVE1,6,7

Exemples d’épreuves
Domaines Exemples concrets d’atteinte significative6 du MMSE, du 3MS et du MoCA
Attention complexe h Être plus facilement distrait en présence de plusieurs stimulus h Décompte ou épellation à rebours
simultanés
h Prendre plus de temps pour accomplir les tâches habituelles
Mémoire et h Oublier les faits récents h Répétition immédiate et différée
apprentissage h Répéter le même discours ou les mêmes questions d’une liste de mots
h Chercher ou perdre ses effets personnels
h Avoir besoin de rappels pour accomplir une tâche
Langage h Ne pas compléter ses phrases, manquer de mots ou présenter h Lecture, écriture, répétition
(fonctions un discours appauvri de phrases
phasiques) h Surutiliser des mots génériques (choses, affaires, trucs) h Dénomination d’objets
Activités h Être inhabituellement lent ou maladroit pour les activités h Copie de formes géométriques
perceptivo-motrices manuelles quotidiennes (rasage, habillage) h Tracé de parcours (alternance
(auparavant appelé h Avoir de la difficulté à utiliser les appareils courants lettre et chiffre)
praxie et gnosie) (micro-ondes, téléphone) ou se plaindre qu’ils sont brisés
h Se désintéresser de passe-temps manuels (outils, couture, tricot)
Fonctions h Organiser ou planifier difficilement les tâches (repas, courses, h Abstraction (association
exécutives rendez-vous, voyage) de concepts)
h Peiner à faire plusieurs choses à la fois h Copie de formes géométriques
h Avoir de la difficulté à prendre des décisions, ambivalence h Tracé de parcours
h Avoir une moindre capacité à gérer les imprévus (dégât d’eau,
panne de voiture)
Cognition sociale h Prendre des décisions sans tenir compte de l’opinion d’autrui h Observation subjective durant
ou des risques (ex. : s’habiller sans égard à la météo) les tests
h Subir un changement de la personnalité : baisse d’inhibition, h Réactions face aux difficultés
impatience (autocritique)
h Nier ou minimiser ses symptômes cognitifs

habitudes. Aux premiers stades d’un trouble neurocognitif,


EXEMPLES DE MANIFESTATIONS l’atteinte fonctionnelle se manifeste surtout dans les activités
TABLEAU III
LIÉES AU VIEILLISSEMENT NORMAL8,9 de la vie domestique (AVD) complexes : gestion financière
compliquée, déplacements en transport en commun, capa-
h Avoir le mot « sur le bout de la langue » cité à apprendre à utiliser de nouveaux appareils. L’évaluation
h Chercher l’endroit où sa voiture est stationnée de la conduite automobile exige une attention particulière
h Perdre le fil des conversations à plusieurs interlocuteurs (voir l’article de la Dre Lucie Boucher intitulé : « Mes enfants ne
h Inverser des prénoms (ex. : petits-enfants) veulent plus que je conduise leurs enfants », dans Le Médecin
h Avoir une impression subjective de lenteur cognitive du Québec d’octobre 2015). La gestion des médicaments doit
aussi être vérifiée, car une prise inadéquate peut mener à des
conséquences importantes. Lorsque les activités de la vie
âgés sans trouble cognitif est le fameux « mot sur le bout de quotidienne (AVQ) sont touchées, c’est généralement le signe
la langue » (tableau III8,9)9. d’une atteinte cognitive au moins modérée qui nécessitera la
participation plus rigoureuse d’une équipe interdisciplinaire7.
Une fois l’atteinte cognitive explorée, l’anamnèse ciblera
les répercussions fonctionnelles afin de mettre en évidence L’ampleur des répercussions sur le quotidien déprendra
l’ampleur du déficit, le cas échéant, et de distinguer ainsi un de l’importance des déficits, mais aussi du contexte psy-
trouble neurocognitif léger d’un trouble neurocognitif majeur. chosocial. Il n’est pas rare qu’un facteur exogène (décès
Pour déceler une diminution du fonctionnement, il faut bien ou hospitalisation du conjoint, déménagement) mette en
connaître son patient : son emploi, sa scolarité, ses loisirs, ses

22 Le Médecin du Québec, volume 52, numéro 1, janvier 2017


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RESSOURCES POUR PRINCIPAUX TESTS
BOÎTE TABLEAU IV
LE CLINICIEN AU SUJET DES DE REPÉRAGE COGNITIF
À OUTILS
TROUBLES NEUROCOGNITIFS8,9
Tests rapides (de 5 à 10 minutes)
h MoCA, guide d’administration et autres versions : h Mini-Cog

www.mocatest.org, accessible en ligne gratuitement h Épreuve Memory Impairment Screen (MIS)

h Test de l’horloge
h MMSE, guide d’administration : www.mcgill.ca/familymed/
h Test des 5 mots de Dubois
files/familymed/rd_annexes_du_protocole_de_soins_
alzheimer_1e_ligne20150127.pdf Tests plus complets (10 minutes ou plus)
h Mini-examen de l’état mental ou MMSE ou test
h Outils de repérage courts et plus complets
• Questionnaires d’évaluation de l’autonomie de Folstein
h Épreuve MoCA (Montreal Cognitive Assesment)
fonctionnelle : www.inesss.qc.ca/activites/transfert-
h Mini-examen de l’état mental modifié (3MS)
de-connaissances/outils-pour-professionnels-maladie-
dalzheimer-et-autres-troubles-neurocognitifs.html Tableau des auteures.
h Outils divers au sujet des troubles neurocognitifs :
www.csss-iugs.ca/autres-diffusions
avec le patient : un proche peut être source d’anxiété ou être
Boîte à outils des auteures. tenté de suggérer des réponses. Bien que ces éléments ne
soient pas tous modifiables, les avoir à l’esprit permettra une
interprétation plus juste des tests.
lumière un déficit cognitif qui n’avait pas été repéré plus tôt.
Pour préciser la perte d’autonomie fonctionnelle, le recours Le mini-examen de l’état mental, aussi appelé MMSE ou test
à une évaluation complète en ergothérapie ou à des ques- de Folstein, ainsi que le MoCA (Montreal Cognitive Assess-
tionnaires standardisés est possible2. ment) sont très connus et ont été adoptés par beaucoup de
gens, mais sont-ils utilisés adéquatement ? Leur administra-
Certains symptômes cognitifs et leurs répercussions peuvent tion peut sembler banale, mais des variations dans la manière
échapper à l’autocritique du patient. L’anamnèse en présence de poser les questions ou d’attribuer les points peuvent mener
d’un proche est donc d’une grande importance. L’aidant prin- à des changements considérables des résultats. Des guides
cipal pourra fournir plusieurs informations sur le quotidien sont accessibles aux cliniciens (boîte à outils)10.
du patient. Les changements lents et progressifs seront plus
facilement mis en évidence par le visiteur occasionnel. Enfin, Puisque plusieurs intervenants peuvent faire passer ces tests
certains éléments de dangerosité devront être abordés avec cognitifs de repérage, une concertation interprofessionnelle
le proche seul à seul, avec le consentement du patient. est nécessaire afin d’en éviter l’usage répétitif. En effet, il est
recommandé d’attendre au moins six mois avant de répé-
TESTS COGNITIFS DE REPÉRAGE : ter un test pour ne pas avoir un effet d’apprentissage2. Pour
LES RÈGLES DE L’ART contourner ce biais, il existe différentes versions du MoCA
Aussi riches que soient les informations obtenues à l’anam­ et de la liste des trois mots du MMSE.
nèse, des tests psychométriques sont nécessaires pour
pré­ci­ser et confirmer les déficits cognitifs. Afin d’assurer la TESTS COGNITIFS DE REPÉRAGE :
va­li­di­té des tests, l’administrateur doit veiller à ce que les UTILISER LE BON OUTIL
condi­tions soient optimales (ex. : réduction du bruit envi- Bien qu’il existe une multitude de tests cognitifs dans la lit-
ronnant et compensation des déficits sensoriels visuels ou térature, bien peu sont standardisés pour la première ligne.
auditifs). Il est aussi préférable de choisir un moment où Leur sensibilité et leur spécificité varient selon les études,
l’état du patient est favorable : absence de douleur, sommeil selon le seuil diagnostique choisi et selon le diagnostic qu’on
adéquat, état physique ou affectif stable (absence de déli- souhaite poser : trouble neurocognitif léger ou majeur. Bien
rium ou de dépression, prise d’un médicament nuisant à la que le MMSE et le MoCA aient été conçus pour la maladie
concentration). D’autres facteurs doivent être pris en compte, d’Alzheimer, ils servent souvent pour les autres troubles
comme le niveau de scolarité et le groupe culturel ou linguis- neurocognitifs. Les résultats doivent toutefois être inter-
tique7. Il en est de même des déficits moteurs ou langagiers prétés avec prudence, car les fonctions évaluées ne sont
qui, s’ils sont im­por­tants, peuvent contaminer les résultats pos­si­blement pas adaptées au type de trouble neurocogni-
et sous-estimer la performance. Idéalement, il faut être seul tif soupçonné. Le tableau IV énumère les principaux tests
employés dans nos milieux de soins.

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Il n’est pas recommandé de procéder aux tests de repérage le doute persiste, une orientation en neuropsychologie ou en
chez un patient sans symptômes, car une telle pratique clinique spécialisée s’avère alors pertinente.
apporte de 10 % à 25 % de faux positifs4.
Comme chacune des sections des outils de repérage éva-
Le choix du test à administrer dépend de la situation clinique. lue des fonctions cognitives différentes (tableau II1,6,7), il est
Un médecin pressé peut opter pour un test rapide, question possible de les décortiquer pour dégager grossièrement
d’obtenir un aperçu de la performance du patient7. Comme lesquelles sont les plus atteintes. Cela peut donner au cli-
ces tests ne vérifient qu’une ou deux fonctions cognitives, nicien une idée du type de trouble neurocognitif qui est le
une évaluation plus approfondie devra être prévue sans faute plus probable.
à court terme en cas de résultat anormal. Tout professionnel
de la santé formé peut faire passer un test de repérage. LE RÉSULTAT EST POSITIF : ET PUIS APRÈS ?
Pour plusieurs, l’intérêt des tests de repérage réside dans le
Parmi les tests rapides, on trouve le test Memory Impairment fait qu’ils peuvent donner un score au patient. Toutefois, en
Screen (MIS), le Mini-Cog et le test des cinq mots de Dubois lui-même, la valeur diagnostique du résultat numérique à un
qui évaluent tous la mémoire de rappel. Le patient doit test de repérage est imparfaite. D’abord, il faut se souvenir que
apprendre une courte liste de mots et la restituer après une le trouble neurocognitif est diagnostiqué à partir d’un tableau
période d’au moins dix minutes, durant laquelle on peut pro- clinique reposant sur une liste de critères, et non selon un
céder à une épreuve interférente, comme le test de l’horloge. résultat numérique. Ensuite, la valeur normale du score à
Si le patient peine à se souvenir de la liste de mots, les tests un test de repérage varie généralement selon l’âge et la sco-
prévoient des indices (catégorie, choix de réponse). Lorsque larité. Par exemple, un résultat de 24/30 au MMSE peut être
ceux-ci facilitent grandement le rappel des mots, un problème considéré comme normal chez un patient de plus de 85 ans
de récupération mnésique plus caractéristique d’une atteinte n’ayant pas terminé son primaire. À l’inverse, on s’attend à un
cognitive sous-corticale (comme un trouble neurocognitif score d’au moins 28/30 chez un patient de moins de 70 ans
vasculaire ou dû à la maladie de Parkinson) peut être évoqué. ayant un diplôme universitaire10,12,13. Comme pour le test de
l’horloge, l’observation du patient pendant l’exécution consti-
Le test de l’horloge permet d’évaluer l’attention complexe tue une importante source d’informations.
ainsi que les fonctions exécutives et visuoperceptives2,11. Il
existe plusieurs méthodes pour attribuer un résultat numé- En gros, le score est utile pour suivre l’évolution du patient,
rique à un patient. Il faut toutefois que tous les professionnels mesurer l’efficacité des traitements et demander un rem-
du milieu utilisent la même méthode. Cependant, une simple boursement des anticholinestérasiques auprès de la Régie
cote ou le seul dessin de l’horloge déposé au dossier n’a pas de l’assurance maladie du Québec (RAMQ).
la même valeur que l’observation du patient pendant le test.
Combien de temps la tâche lui prend-elle ? Est-il capable Le diagnostic de trouble neurocognitif étant lourd de
de faire preuve d’autocritique pour corriger ses erreurs ? consé­quences, il faut éviter de le poser précipitamment.
Peut-il planifier et organiser son travail ou est-il désorga- L’évaluation initiale doit être complétée par un examen ciblé
nisé ? Oublie-t-il les consignes en cours d’épreuve ? Fait-il et des évaluations approriées (voir l’article des Drs Alexandra
preuve de persévération en continuant d’écrire des chiffres Murray et Christian Bocti intitulé : « Ça y est ! Mon mari
au-delà de 12 ? Présente-t-il une négligence spatiale, omet- perd la tête : examen physique et bilans para­cli­ni­ques », dans
tant d’inscrire les éléments se trouvant à gauche du dessin ? ce numéro).
Fait intéressant, un tracé d’horloge grand format montre
davantage de déficits qu’un plus petit. RETOUR SUR L’AMORCE
Les commentaires de l’épouse de M. Gagnon vous orientent
Pour ce qui est des tests plus complets, il est de pratique cou- vers des déficits des sphères du langage et de la mémoire.
rante de commencer par le MMSE. Le 3MS, qui s’y apparente, En effet, au test de repérage de Folstein, M. Gagnon obtient
est plus fastidieux, car il cible plus en détail la mémoire et 24/30. En outre, il n’a aucun point au rappel des trois mots ni
les fonctions exécutives. Son résultat (sur un total de 100) à la dénomination ni à la rédaction d’une phrase. Ces résul-
comprend les trente points du MMSE. tats sont significatifs considérant son âge et son niveau
d’études post-secondaires. //
Lorsque la présomption clinique est importante, mais que
le résultat du MMSE ou du 3MS est normal, il est indiqué Date de réception : le 16 juin 2016
Date d’acceptation : le 4 juillet 2016
de procéder au MoCA. C’est généralement ce qui se produit
chez les patients très instruits lorsque le trouble neurocogni- Les Dres Marie-Pier Villemure et Kim Sévigny n’ont signalé aucun conflit
d’intérêts.
tif en est à ses débuts ou est atypique2. Si le résultat du MoCA
est toujours normal de six à douze mois plus tard, mais que

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CE QUE VOUS DEVEZ RETENIR
h Le « mot sur le bout de la langue » est une plainte
fréquente et n’est généralement pas associé à un
trouble neurocognitif.
h Il n’est pas recommandé de procéder aux tests de
repérage chez un patient sans symptômes.
h Le trouble neurocognitif est diagnostiqué à partir
d’un tableau clinique reposant sur une liste de cri-
tères, et non selon un résultat numérique à un test
de repérage.

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