Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Si l’amplitude est assez grande on observe que la forme spatiale1 de la surface libre n’est pas
sinusoïdale. La cambrure est telle que le modèle précédent, au premier ordre, ne représente
pas ce phénomène ; d’où la nécessité d’une approximation moins grossière des conditions aux
limites à la surface libre.
Les crêtes des vagues sont plus amples que les creux. Cette forme spatiale est invariante pour
un observateur se déplaçant à la célérité de l’onde.
La forme spatiale (à t fixé) peut être modélisée approximativement par une série de sinus :
η ( x) = a1 sin(−k1 x) + a 2 sin(−2k1 x) + ....... + a n sin(−nk1 x)
Fondamental Harmoniques
Tous les harmoniques ont la même célérité que le fondamental (invariance de la forme
spatiale) :
ω ω ω
C1 = 1 = 2 = ...... = n ⇒ ω2 = 2ω1 ,..........., ωn = nω1
k 1 2k 1 nk 1
Les harmoniques d’ordre supérieur au fondamental ont des pulsations multiples de celle du
fondamental.
Pour alléger l’écriture notons ω1 = ω la pulsation du fondamental (ou premier harmonique) et
k1 = k le nombre d’onde.
Pour ce dernier cas nous présenterons ultérieurement des modèles (Boussinesq et Saint
Venant) mieux adaptés à ces conditions.
1
lorsque le temps est fixé, photographie par exemple.
1. Hypothèses
On cherche un modèle analytique pour des houles d’amplitude finie (et non plus
infiniment petite).
a
Idée : effectuer des développements suivant le paramètre adimensionnel
λ
H
(ou ou ka ou kH) , c’est ce qu’on appelle une « méthode de perturbation ».
λ
Les conditions aux limites (C.L.) sont les mêmes qu’avant la linéarisation (§ 2.3) par contre
pour trouver une solution on effectue un développement de ces C.L. au 2è, 3è, etc…ordre.
2. Solution au 2è ordre
∂φ
cinématique au fond : = 0 en z = -h (39)
∂z
∂η ∂η
cinématique à la surface libre : w = +u
∂t ∂x
∂φ ∂η ∂φ ∂η
ou = + en z = η (40)
∂z ∂t ∂x ∂x
∂φ 1 2
dynamique à la surface libre : ρ + ρgrad φ + ρgη = 0
∂t 2
∂φ 1 ∂φ ∂φ
2 2
ou + + + gη = 0 en z = η (41)
∂t 2 ∂x ∂z
2.1 Expression des conditions aux limites en z = 0
∂φ ∂φ
On écrit que les valeurs des différentes grandeurs ( φ, u = ,w = ) en z = η sont
∂x ∂z
égales à celles en z = 0 plus des termes de correction proportionnels à η, η2, η3, etc….
Soient les développements de Taylor :
∂φ
• φ( x, z = η, t ) = φ( x, z = 0, t ) + η + O(η2 )
∂z z =0
termes d’ordre égal
ou supérieur en η2
∂φ ∂φ ∂ 2φ
• = + η + O(η 2 )
∂x z =η ∂x z =0 ∂x∂z z = 0
∂φ ∂φ ∂ 2φ
• = + η 2 + O(η )
2
∂z z = η ∂z z =0 ∂z z = 0
∂φ ∂φ ∂ 2φ
• = + η + O(η 2 )
∂t ∂
z = η z =0
t ∂t ∂z z =0
∂φ ∂ 2φ ∂η ∂φ ∂ 2φ ∂η
(40) ⇒ +η 2 = + +η + O(η 2 ) = 0 en z = 0 (42)
∂z ∂z ∂t ∂x ∂x∂z ∂x
∂φ ∂ 2φ 1 ∂φ ∂φ ∂φ ∂ 2φ ∂φ ∂ 2φ
2 2
+η + + + 2η + 2η + gη + O(η ) = 0
2
Ensuite on écrit que les valeurs des différentes grandeurs sont égales à une composition
linéaire des termes d’ordre 1, 2, etc…avec des coefficients fonctions des puissances
H 2a ak
successives du petit paramètre adimensionnel ε = = ou ε = ; soit :
λ λ π
φ = εφ1 + ε 2 φ 2 + O(ε 3 )
η = εη1 + ε 2 η 2 + O(ε 3 )
termes au termes au
premier deuxième
ordre en ε ordre en ε
Dans les relations (38), (39), (42), (43) on remplace φ et η par leurs développements
en ε ci-dessus. En ne conservant que les regroupements en facteur de ε on obtient le système
d’équations au premier ordre déjà écrit dans la partie « houle au premier ordre » :
∆φ1 =0 ∀M ∈ D
∂φ1
=0 en z = -h
∂z
∂φ1 ∂η1
= en z = 0
∂z ∂t
∂φ1
+ gη1 = 0 en z = 0
∂t
gπ cosh[k (z + h )]
φ1 = cos(ωt − kx )
La solution (onde progressive) est : ωk cosh[kh ]
π
η1 = sin(ωt − kx )
k
k g cosh[k (z + h )]
φ = εφ1 = a φ1 = a cos(ωt − kx )
correspondant à la houle : π ω cosh[kh ]
k
η = εη1 = a η1 = a sin(ωt − kx )
π
et l’équation de dispersion est toujours : ω = gk tanh[kh ] .
2
+ gη2 = − 1 + 1 − η1 en z = 0
∂t 2 ∂x ∂z ∂t∂z
∂ (47)
(46) et (47) donnent, en calculant :
∂t
∂ 2φ2 ∂φ 2 3 ω3 π 2
+g = − sin[2(ωt - kx)] en z = 0 (48)
∂t 2 ∂z 2 k 2 sinh 2 [kh ]
comme pour la solution au 1er ordre, la solution progressive a la forme :
φ 2 = F(z) sin[2(ωt − kx )] .
problème : F(z) = ?
∂ 2φ2 ∂ 2φ2
(44) ⇒ ∆φ 2 = 0 ⇒ + = 0 ⇒ −4k 2 F + F" = 0 ⇒ F = λe 2 kz + µe − 2 kz
∂x 2
∂z 2
2 k 2 sinh 2 [kh ]
et ω2 = gk tanh[kh ] ⇒
3 ωπ 2
λ(-2sinh[kh] + cosh[kh]) - µ(2sinh[kh] + cosh[kh]) = −
4 k 2 sinh[kh ]
3 ωπ 2
λ(2 - 2cosh[kh] + sinh[kh]) - µ(-2 + sinh[2kh] + 2cosh[2kh]) = −
2 k2
e 2kh e -2kh e 2kh e -2kh 3 ωπ 2
λ(2 - e 2kh − e -2kh + − ) − µ(−2 + e 2kh + e - 2kh − )=−
2 2 2 2 2 k2
1 3 ωπ 2
(49) ⇒ λe - 2kh (4e 2kh − e 4kh − 6 + 4e - 2kh − e -4kh ) = −
2 2 k2
− 2 4 sinh 4 [kh ]
3 ωπ 2 e 2 kh 3 ωπ 2 e −2 kh
⇒ λ= et µ =
2 4 k 2 sinh 4 [kh ] 2 4 k 2 sinh 4 [kh ]
3 ωπ 2 cosh[2k (z + h )]
d’où φ2 = sin[ 2(ωt − kx )]
8 k2 sinh 4 [kh ]
− π2 π2 3
et (47) ⇒ η2 = − 1 + cos[2(ωt − kx )]
2k sinh[2kh ] 2k tanh[kh ] 2 sinh [kh ] 2
Bilan au 2ème ordre :
ak a 2k 2
• η = εη1 + ε 2 η 2 = η1 + 2 η2 avec a amplitude du fondamental.
π π
2
a k 3 a 2k
⇒ η = a sin( ω t − kx ) − 1 + cos[ 2 ( ω t − kx )] −
2 tanh[kh ] 2 sinh 2 [kh ] 2 sinh[2kh ]
ak a 2k 2
• φ = εφ1 + ε 2 φ 2 =
φ1 + 2 φ 2
π π
g cosh[k (z + h )] 3 cosh[2k (z + h )]
⇒φ=a cos(ωt − kx ) + a 2 ω sin[2(ωt − kx )]
ω cosh[kh ] 8 sinh 4 [kh ]
Les harmoniques de Stokes précédemment introduits sont dits « liés » car ils ont même
célérité que le mode fondamental bien qu’ayant des pulsations double, triple, etc…
Soit τ le rapport d’amplitude du terme du 2ème ordre sur l’amplitude du fondamental :
ak 3
τ= 1 +
2 tanh[kh ] 2 sinh [kh ]
2
ak a
τ≈
= π
2 λ
le taux d’harmonique est fonction (en l’occurrence proportionnel) de la cambrure. Plus la
cambrure est grande et plus il faudra chercher une solution d’ordre élevé.
ak 3 a 3
τ≈ 1 + 2 2 = 1 + 2 2
2kh 2k h 2h 2k h
a 1
τ est proportionnel à et si (kh)2 suffisamment petit τ est aussi proportionnel à soit à
h (kh ) 2
1 λ aλ
2 2
a
. Donc τ est proportionnel à U = = h
.
4π 2 h
r
hh ( λh )2
Ur est le nombre d’Ursell. Il fait intervenir deux rapports adimensionnels qui sont tous deux
liés à la profondeur d’eau. Ces rapports sont à la base du modèle de Boussinesq qui concerne
les cas de faible profondeur d’eau (shallow water).