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2010 Memoire M2 Logistique - DUPONCHEL Diane 2 PDF
2010 Memoire M2 Logistique - DUPONCHEL Diane 2 PDF
Session 2010
Diane DUPONCHEL
Session 2010
La supply chain :
présentation et explications
du concept logistique
La citoyenneté : explications
de cette notion encore un
peu floue
Remerciements ______________________________________________________________________ 5
Introduction _________________________________________________________________________ 7
3
d) L’entreprise d’aujourd’hui ______________________________________________________________ 49
L’entreprise est internationale __________________________________________________________ 50
L’entreprise est virtuelle _______________________________________________________________ 50
L'entreprise est créative et réactive ______________________________________________________ 50
L’entreprise est un ensemble de services _________________________________________________ 50
e) Entreprise horizontale ________________________________________________________________ 55
Modèle Xerox _______________________________________________________________________ 55
f) Evolution des relations dans l’entreprise __________________________________________________ 56
L’importance du Q.E __________________________________________________________________ 58
Conclusion _________________________________________________________________________ 80
Bibliographie _______________________________________________________________________ 83
Annexes ___________________________________________________________________________ 87
4
Remerciements
Avant toute chose, je tiens à remercier notre directeur de formation, Monsieur Jean-Marc LEHU, de m’avoir
permis d’intégrer son Master 2 spécialité Logistique. Je le remercie aussi de m’avoir orienté pour le choix
de mon maitre de mémoire.
Ainsi, je remercie, Monsieur Paul-Marie EDWARDS, mon maître de mémoire pour son aide, sa disponibilité
et ses conseils qui m’ont permis de construire ce dossier. Je le remercie également pour les nombreuses
interventions et exposés qui m’ont aidé dans ce mémoire.
Merci aussi à toutes les personnes qui ont répondu à mes questions afin d’alimenter mon thème de faits
concrets. Ainsi, je remercie Florian YRAETA, responsable du service réception d'un entrepôt de sanitaire de
l’entreprise ID Logistics. Merci aussi à Romuald MALBLANC et le Général MARTIN pour les informations
qu’ils m’ont apportées lors d’échanges informels concernant le domaine militaire.
Je remercie aussi Nicolas KOZLOWSKI, responsable logistique dans une industrie pharmaceutique qui m’a
apporté des éléments essentiels à mon analyse et complétant ainsi les propos de Christophe Napiot,
responsable supply chain chez les laboratoires Mayoly, que je remercie également.
Je tiens à remercier Sonia JUSTINO, responsable logistique chez Sequoïa, de m’avoir fait découvrir la
citoyenneté dans son activité. Je remercie également Adam KABLAN, responsable logistique chez Socomec
en Chine
Pour finir, je tiens également à remercier Monsieur Patrice CROATTO, Directeur Général et Monsieur Didier
LESUEUR, Directeur Marketing et Communication de DHL Supply Chain France de m’avoir autorisé à
accéder aux informations internes concernant la citoyenneté.
5
Etat de l’art
De nombreux auteurs se sont penchés sur le Ceci implique alors l’instauration de règles
thème de la citoyenneté afin de définir communes entre les Etats afin de réguler ces
exactement son périmètre. Ces ouvrages relations et éviter les abus. Ces règles fixent les
définissent le champ de cette notion et instaure bases pour que chacun soit sur des normes
ainsi une base. Ils traitent de la dimension communes. Celles-ci permettent à l’ensemble des
sociale, économique, environnementale. De plus, pays. Ces derniers sont alors à égalité par la mise
ils abordent les thèmes tels l’impact financier, ou en place de règlements. Malgré ces textes,
la communication. Cela permet ainsi de mieux certains pays passent à travers des obligations.
saisir les contraintes. De même pour le concept Ces dispositions ont été mises en place de
de la supply chain a été beaucoup étudié par les manière à réguler les marchés et organiser la
spécialistes. De nombreux ouvrages existent pour concurrence. Cela permet de limiter les abus et la
expliquer ce concept essentiel à l’entreprise. concurrence déloyale.
6
Introduction
Que serait la société sans entreprise comme agent économique pour créer des emplois et
produire des biens pour le bien-être de la population ? Effectivement, l’entreprise a un rôle
primordial à jouer dans le développement de la société.
L’entreprise est un agent économique majeur. Elle joue un rôle prépondérant dans
l’économie du pays. Aujourd’hui, l’entreprise évolue dans un contexte économique
mondialisé. Afin de pouvoir survivre et parvenir à se développer comme elle le souhaite,
l’entreprise est contrainte de s’adapter aux mutations que la société connaît. Pour cela,
l’entité se doit de respecter certaines règles pour ne pas mettre en péril les ressources de la
firme, qui reste sa principale préoccupation.
La logistique est une fonction essentielle pour l’entreprise si elle veut rester compétitive. En
effet, c’est sa connaissance et sa maitrise de la logistique qui va déterminer sa performance.
Cette activité caractérisée de principale par Porter, va ainsi évoluer avec les changements
que connaissent l’entreprise et surtout son mode de gestion. La firme a principalement
connue ces évolutions pour permettre les échanges devenus de plus en plus importants avec
l’internationalisation. L’entreprise est désormais mondiale et rares sont celles qui ne
pensent pas global. Les intervenants en logistique sont devenus plus dispersés et plus
nombreux. Afin d’être plus performant, le système logistique a cherché à intégrer tous ces
agents. C’est ainsi qu’est née la notion de supply chain.
Dans cette situation mondialisée, une organisation de ces relations est essentielle pour
réguler les échanges. L’entreprise va alors s’engager à être responsable socialement et au
niveau sociétal. Face au réchauffement climatique, l’impact environnemental des
entreprises est de plus en plus important, mesurer et contrôler. En effet, l’entreprise va de
plus en plus tenter de limiter ses émissions de CO2 mais aussi son impact écologique afin de
réduire ses impacts sur la planète. Cela est fait dans le cadre de sa responsabilité
environnementale. De même, le rôle économique reste le plus important pour l’entreprise
car sans cela la firme risque la faillite. La notion d’éthique apparaît aussi, dans ce contexte
globalisé, pour permettre de règlementer et organiser les échanges et les relations.
Face à l’importance de ces règles et ces responsabilités que prend l’entreprise, il est alors
intéressant de faire un éclairage sur cette notion récente qui touche l’entreprise française
d’aujourd’hui. Ces dimensions de responsabilité impliquent de nombreux changements de
comportements et une révision de l’entreprise dans sa globalité. L’aspect social prend
beaucoup d’ampleur afin d’améliorer les conditions de travail et la satisfaction des salariés
7
car cela détermine la performance. L’homme est de plus en plus un élément majeur de
l’entreprise, c’est une ressource irremplaçable ou presque et l’entreprise a désormais
compris qu’il fallait la bichonner. Pour cela, de nombreuses actions sont réalisées pour les
salariés pour qu’ils se sentent mieux.
La notion de citoyenneté existe depuis des siècles. Tout le monde s’accorde pour dire que
dans le contexte mondial, l’instauration de règles pour régir les relations internationales
était nécessaire. Les institutions internationales ont alors mis en place des normes pour que
chacun ait les mêmes références. Pour assurer son succès, l’entreprise doit entretenir des
relations basées sur la confiance et la bonne foi. De plus en plus l’entreprise, en tant
qu’agent économique, a pris en considération son impact et ses répercussions sur la société.
Elle va effectivement faire des efforts pour agir dans une optique de développement durable
aussi bien en ce qui concerne l’aspect social que l’environnement. Tout cela a été long à
mettre en œuvre avant que ce soit complètement opérationnel. La firme continue ses
efforts pour réduire ses impacts négatifs sur la société.
Pour cela, ce présent dossier va tenter de montrer les actions mises en place dans les
entreprises mais aussi esquisser un modèle de la chaine logistique globale citoyenne.
Tout d’abord, la première partie va tenter de donner une définition et définir le périmètre
de la supply chain. Puis, la notion de citoyenneté va être abordée pour en déterminer les
adaptations à effectuer pour que la chaine logistique soit citoyenne. Enfin, des illustrations
grâce à une analyse des pratiques de plusieurs entreprises permettra de montrer les actions
citoyennes que la firme à mises en place.
8
I. La Supply Chain
La notion de logistique est une notion assez récente apparue dans les années 1960. Le
concept de supply chain est né quelques temps après, vers les années 1990. Cette idée a
connu une importante évolution depuis sa création. Pour bien cerner les raisons de la mise
en place de la supply chain et le périmètre d’application, il est nécessaire de faire un retour
sur l’entreprise, ses fonctions, objectifs ainsi que ses enjeux. Ce retour est essentiel pour
bien saisir l’exacte implication et l’objectif de la gestion en chaîne logistique plutôt qu’en
gestion de stocks classique.
Avant tout chose l’entreprise est un agent économique et comme tout agent économique
elle a un rôle à jouer dans l’économie d’un pays. Cet agent a pour finalité la réalisation de
profits, sans lesquels l’entreprise est vouée à l’échec. La firme est une entité qui a pour
principale activité la production de biens ou services. Cependant, malgré ce but indéniable
l’entreprise à besoin d’hommes. En effet, sans hommes, l’entreprise ne peut pas bien
fonctionner, l’homme est une ressource indispensable à toute entreprise car sans lui elle
n’est rien. Mais l’humain au cœur de la production des entreprises implique également un
certain nombre de règles, dans un premier temps, sociales, puis organisationnelles. De
même, l’homme doit être pris en considération, ses humeurs, ses problèmes, sa motivation ;
mais aussi l’homme au sein d’un groupe avec ses avantages et ses inconvénients tels que les
échanges constructifs (lors de brainstorming par exemple) mais aussi les discordes entre
collègues qui peuvent parfois paralyser l’entité.
Afin de pouvoir gérer ces éventuels conflits mais aussi arriver à organiser l’entreprise et
manager les hommes, des techniques se sont mis en place ; c’est ce qu’on appelle le
management. Grâce à ces techniques d’organisation, l’entité va pouvoir être administrée, le
manager va être en mesure de diriger les hommes pour obtenir des performances
souhaitées.
Rôles
L’entreprise en tant qu’agent économique a un rôle avant tout économique mais aussi un
rôle social très important, ces deux rôles sont indissociables car indispensables pour la
bonne tenue de l’entreprise.
L’entreprise est un lieu où il va y avoir une combinaison entre les facteurs de production ; ce
sont des ressources matérielles, ou non, utilisées dans le circuit de production des biens et
services offerts par la firme ; les plus connus sont le capital et le travail. L’entreprise en tant
qu’unité économique a des missions telles que la création de richesses qui consiste en la
9
création de valeur ajoutée pour le pays, c’est ce qui va correspondre au PIB (Produit
Intérieur Brut). Ses autres missions consistent en l’optimisation de l’assemblage des facteurs
afin que ceux-ci soit utilisés de manière efficiente, et bien entendu accroître les parts de
marché.
En tant qu’institution, l’entreprise a un rôle social et de régulation de la société. Dans ce
rôle, les missions sont l’intégration des hommes dans la société, ce qui signifie qu’il faut que
le personnel de l’entreprise intègre le système mais il participe aussi au bon déroulement et
développement de son pays. La firme a également un rôle de formation, qui va permettre au
personnel et aux jeunes diplômés d’être formés afin d’être capable de travailler dans le
système de production de l’usine. Afin d’intégrer totalement les hommes, l’entreprise va
tenter de développer au maximum les solidarités entre les membres du personnel ainsi
qu’entre les différentes générations ; de même, la société va donner à tous les mêmes
chances de réussite et essayer de combler les inégalités. L’emploi n’est qu’une résultante de
l’association productive mais l’entreprise tient une place dominante et elle va intervenir par
ce biais au niveau de la protection sociale mais aussi la solidarité ; tous ces aspects de la
cohésion sociale correspondent davantage à des questions politiques qui seront
principalement assurées par l’Etat.
Les entreprises ont de plus en plus conscience de l’impact et des conséquences qu’elles ont
sur l’aspect social mais aussi sur l’environnement et
davantage aujourd’hui où l’environnement, la protection Les objectifs peuvent être de
de la planète est un sujet prépondérant dans l’économie. différentes natures:
10
Concurrence…
- La satisfaction du client est un investissement clé qui va être au centre des stratégies et
va guider les décisions et la production. Une parfaite connaissance de la demande
permet à l’entreprise d’être davantage à l’écoute du client et donc être en mesure de
mieux répondre à ses attentes. La satisfaction des clients passe par une réduction des
coûts, la recherche d’une qualité supérieure des produits et services, mais cela passe
aussi par la recherche d’une plus grande réactivité et une volonté de réduire les délais.
- L’innovation est un enjeu important surtout pour les entreprises situées dans des
secteurs naissants ou en développement. En effet, la performance de l’entreprise va
dépendre de sa capacité d’innovation et de création de nouveau concept ou produit.
L’entreprise Apple a cette stratégie d’innovation avec le lancement en octobre 2007, de
l’Iphone, premier Smart Phone. Aujourd’hui, Apple propose des versions plus élaborées
de ce Smart Phone grâce à de nombreuses applications ainsi que des capacités de
stockage plus importantes.
- La qualité est un élément de l’offre important pour les entreprises surtout lorsqu’elles
choisissent cet élément comme élément de différenciation. Cependant elle n’est pas
toujours visible au premier coup d’œil, là est la grande difficulté. La qualité est un critère
12
essentiel pour la plupart des consommateurs. Elle prouve la capacité de l’entreprise à
produire des biens ayant une bonne résistance, une longue durée de vie ou encore un
bon Service Après-Vente.
13
B. Qu’est-ce que la Supply Chain ?
Tout d’abord, pour bien comprendre le périmètre d’application de la Supply Chain, nous
allons définir ce qu’est la logistique. Afin de donner une définition complète nous donnerons
tout d’abord l’origine grâce à l’étymologie.
La notion de logistique dans l’entreprise est née grâce au département marketing car c’est le
premier à avoir pris en compte les contraintes logistiques principalement grâce aux
problématiques du marketing mix. Ce dernier se compose de 4 éléments (appelés les 4P) qui
doivent être pris en compte : Product (produit), Price (prix), Promotion (communication),
Place (distribution) :
La distribution physique est une problématique importante pour le marketing qui va avoir
des répercussions sur l’ensemble des autres composantes du marketing-mix. Le transport et
le stockage sont des éléments essentiels pour pouvoir proposer le produit aux différents
consommateurs.
1. La logistique
a) Etymologie de la logistique
D’après la Nouvelle Encyclopédie Bordas (1985) le mot logistique signifie « relatif au calcul ».
En mathématiques, il s’agit d’une logique symbolique qui utilise un système de notations
semblables à celui de l’algèbre. D’un point de vue militaire, la logistique correspond à la
branche stratégique permettant de combiner les transports et le ravitaillement des troupes
pour une meilleure efficacité de l’utilisation ; il correspond au grade d’un officier en charge
du «logis» des troupes, lors du combat. Ce mot est ensuite à l’origine du mot latin logisticus
2
http://www.mba-tutorials.com/wp-content/uploads/2009/08/4ps.gif
14
qui a la même signification. C’est le philosophe grec Platon (428-348 av. J.C.) qui fut sans
doute le premier à utiliser le mot logistikos.
b) Histoire de la logistique
La logistique existe depuis des millénaires et est avant tout du domaine militaire. Cependant,
selon les périodes de l’histoire, la logistique n’a pas connu les mêmes usages. Voici un
aperçu des grandes étapes de l’histoire :
Origine militaire
La logistique a avant tout une origine militaire. La logistique est née lors de toutes les
préparations en prévision d’une bataille, pour mettre à disposition les moyens de transport,
les équipements ou encore tout ce qui concerne les denrées alimentaires. La logistique
représente un pilier car c’est elle qui va déterminer la force de résistance d’un pays. La
logistique va permettre de mettre en place les forces armées au bon moment pour les
opérations tactiques pour atteindre les objectifs fixés par les stratégies définies. En
définitive, la logistique fait partie intégrante de la stratégie militaire. Elle va impacter les
conditions des combattants (armes, munitions, nourriture…), nécessitant des opérations en
amont (interventions entre la logistique et la tactique).
15
éléments des troupes, ce chef a voulu accélérer l‘avancée de ses soldats et ainsi mieux
surprendre ses ennemis. 3
La logistique est considérée tout aussi importante que la stratégie (conduite des troupes) la
tactique (organisation du combat) ou encore le service sanitaire, l’armement…. La logistique
était également en charge de gérer l'armée et de leur fournir les armes, pièces et tous les
équipements nécessaires au combat. La logistique militaire était tenue de préparer les
étapes des campagnes, d’estimer le temps et l’espace, et d’évaluer la force de défense des
troupes.
Selon l'Empereur byzantin Léon VI (886-912), la logistique est une discipline basée sur des
méthodes mathématiques mais réclamant une grande logique. En effet, celle-ci devait
s’occuper non seulement de la préparation de l’armée, mais encore de toutes les tâches en
lien avec les déplacements.
On remarque dès le XVIe siècle que la France contribua aux améliorations dans le domaine
logistique. Un service dit de « subsistance » était en charge du ravitaillement des troupes
militaires avant les batailles. En plus de l’approvisionnement en vivres des équipes militaires
qui augmentait considérablement ; le nombre de soldats, les distances de marches, la
période des campagnes devenaient aussi plus importants qu’auparavant nécessitant donc
une logistique plus efficace. Les soldats étaient donc accompagnés de magasins pour le
ravitaillement néanmoins ces derniers les ralentissaient considérablement ce qui les
rendaient moins mobiles et entraina la perte de nombreux combats : cette logistique était
donc perfectible.
Pour assurer le transport alimentaire, les premières unités de transport militaire appelées
« équipages de vivres » furent mises en place en 1643 ; ces unités pouvaient transporter les
vivres pour la troupe pour plusieurs jours.
3
Stratégie logistique, « Alexandre Le Grand précurseur de la logistique moderne ? », Mars 2003 – n°54, p134
16
Il est à noter qu’à partir du XVIIIe siècle, plus précisément en 1780, il exista une confusion en
Europe entre la logistique et la notion de stratégie. C’est le Général suisse Antoine-Henri
Jomini (1779-1869) qui rendit toute sa place à la logistique au troisième rang, indépendante
de l’art de la guerre, après la stratégie et la tactique. Son initiative ne fut pas écoutée.
Aux Etats-Unis, le concept de « logistique militaire » est apparu pour la première fois dans
les années 1880. Il englobe alors la mobilisation de l’économie dans le but d’aider les forces
militaires lors des combats. La logistique était
considérée comme la gestion de nombreuses Lors de la guerre d’indépendance des
activités telles que le ravitaillement, l’entretien, Etats-Unis, Washington a demandé de
l’ingénierie, les transports ou encore l’aide à la France. Pour les aider, Louis
l’administration ; ces dernières doivent XIV a demandé aux ingénieurs de
l’Ecole Royale de Mézières de
impérativement être coordonnées avec la stratégie
participer à l’organisation de l’armée
et la tactique pour être efficiente. américaine. Le Génie français prend
alors une place prédominante dans la
direction des opérations et
XIXe siècle Washington va décider de confier à la
En 1812, Napoléon Bonaparte, au France, la création, l’agencement et
sommet de son règne, décide de partir les instructions de l’armée
combattre en Russie4. Il part alors avec américaine ; la France va par la suite
aider au fondement de la nouvelle
ses troupes, près de 800 000 hommes
nation. Aujourd’hui, en souvenir de
en direction du territoire russe. cette collaboration, l’écusson des
L’armée française avance rapidement. L’armée russe ingénieurs américains est composé de
recule de plus en plus, est acculée devant Moscou. la devise du Génie français.
Mais après des mois de guerre, la troupe de « essayons ».
Napoléon, se trouve sans ressources. Les russes, confrontés à l’avancée très rapide des
troupes Napoléoniennes décident de brûler les ressources, les magasins, les récoltes…. Suite
à ces sabotages volontaires, les français se retrouvent alors sans vivres et souvent sans
refuge.
Les batailles s’enfonçant de plus de plus profondément dans cet immense pays, tout
approvisionnement devient alors impossible. Cela affaiblit considérablement les troupes qui
affamées vont jusqu’à tuer leurs derniers chevaux pour s’alimenter. Epuisés, les militaires
décident alors d’abandonnées canons et chariots devenus trop lourds. Ceci prive alors
l’armée d’artillerie tout ceci simple conséquence d’une logistique défaillante. S’ajoutant à la
famine, le froid ainsi que les maladies qui paralysent extrêmement l’armée française, les
désertions se font petit à petit plus nombreuses, ces déserteurs devenant pour la plupart
prisonniers. Ainsi, Napoléon perdit la campagne de Russie. A la fin de l’année 1812,
Napoléon abandonna ses troupes et regagna Paris suite à sa défaite. Cette bataille reflète
une implacable vérité : sans logistique une guerre est perdue d’avance.
4
http://fr.wikipedia.org/wiki/Campagne_de_Russie_%281812%29
17
Au XXe siècle
Mais c’est bien pendant la seconde guerre mondiale que la logistique prend toute son
envergure. En effet, lors du débarquement en Normandie, il a fallu non seulement
débarquer 150 000 hommes sur les plages mais aussi près d’une quinzaine de milliers
d’hommes embarqués par avions ou planeurs, et ce, en seulement quelques heures. Le jour
J a nécessité une logistique parfaite, toute erreur étant fatale. D’après le Général Dwight
David Eisenhower «La logistique influence toutes les batailles – elle est même souvent
décisive». A ce propos, le général De Gaulle déclara : « C’est en respectant la logistique que
le général Eisenhower mena jusqu’à la victoire *…+ la machinerie des armées du monde
libre. »
Par la suite, l'OTAN (Organisation du Traité de l'Atlantique Nord) renforça la place de la
logistique dans les institutions militaires de l'Europe de l’Ouest. C’est à ce moment là que la
logistique confirme sa place stratégique et tactique ; la logistique devant faire face au besoin
au temps et à l'espace.
« Dans les années 1970, l’armée de terre française apportait un soutien matériel mais aussi humain.
Les généraux devaient garder les formations intactes sur le terrain. L’armée est un système d’armes
mais aussi d’hommes où il faut gérer une maintenance, des réparations mais également des
approvisionnements en essence, en munitions ou encore aux éventuelles pièces de rechange. La
logistique militaire est essentielle pour mener à bien une bataille mais est aussi un point tactique
d’attaque pour les ennemis qui savent que sans logistique l’ennemi ne tiendra pas longtemps. Les
troupes assuraient les subsistances pour toute l’équipe, les rations alimentaires, les vêtements ainsi
que le matériel de confort tel que les lits, les toilettes..., mais elles s’occupaient aussi de tout ce qui
concerne la santé (médicaments, bandages, …) »
18
c) Définitions de la logistique
D’après le Larousse 2010, il existe deux définitions pour le terme logistique. Il y a l’adjectif
qui correspond à l’ensemble des opérations permettant aux armées de vivre, de se déplacer,
de combattre, d'assurer les évacuations ainsi que le traitement médical du personnel. La
logistique, nom féminin, signifie, quant à elle l’ensemble des méthodes et des moyens lié à
l'organisation d'un service, d'une entreprise, et comprenant les manutentions, les
transports, les conditionnements et parfois même les approvisionnements.5
Les notions de base du concept de la logistique sont restées les mêmes. Mais, l’évolution est
incontestable et est nécessaire car la Société évolue sans cesse et il faut que l’entreprise
s’adapte et soit réactive aux changements. Les enjeux ont changé avec les années. Les
changements économiques et les modifications de la vie quotidienne sont nombreux et ont
été suivis de plusieurs adaptations.
Sommairement, on peut définir la logistique comme étant un mode de gestion qui regroupe
l’ensemble des opérations physiques dans l’entreprise. Dès 1948, le comité de l’American
Marketing Association définit la logistique comme le déplacement et la manutention de
biens du point de production jusqu’au point de consommation ou d’utilisation.6
Cette approche de la logistique ne prend en compte que la partie transport et distribution.
Quelques années après, en 1973, l’un des grands experts en logistique, James L. Heskett
propose la définition suivante : « gestion de toutes les activités qui contribuent à la
circulation des produits et à la coordination de l’offre et de la demande dans la création
d’utilité par la mise à disposition de marchandises en un lieu et un moment donné »7. Il
donnera par la suite, en 1977, une autre définition où il insistera davantage sur la notion de
niveau de service, cela amènerait à une optimisation à moindre coûts. Selon J. L. Heskett, la
logistique réunit les fonctions qui gèrent les flux de marchandises, « la coordination des
ressources et des débouchés », en effectuant un taux de service fixé pour un coût réduit.8
5
Dictionnaire Larousse en ligne : http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/logistique/47678
6
Selon D. Tixier, H.Mathe et J. Collin, La logistique d’entreprise, Dunod, 1996
7
J.L. Heskett, N. A Glaskowski, R.M. Ivie, Business Logistics, traduit par D. Tixier, H.Mathe et J. Collin
8
J.L. Heskett, « Logistics : essential to strategy », Harvard Business Review, nov.-déc. 1977, traduit par « La
logistique, élément clé de la stratégie », Harvard-L’Expansion, n°8
19
Malgré l’approche stratégique donnée par James L. Heskett, il fallu attendre 1979, où Daniel
Tixier, professeur en marketing à l’ESSEC et l’Ecole des Mines, va proposer une autre
approche plus complète et insister sur la besoin et l’utilité des flux d’informations :
« La logistique est l’ensemble des activités ayant pour but la mise en place, au moindre coût,
d’une quantité de produits, à l’endroit et au moment où une demande existe. La logistique
concerne donc toutes les opérations déterminant le mouvement des produits tel que
localisation des usines et entrepôts approvisionnements, gestion physique des encours de
fabrication, emballage, stockage et gestion des stocks, manutention et préparation des
commandes, transports et tournées de livraison. » 9
En résumé, on peut dire que la logistique correspond à la gestion des flux financiers,
informationnels, physiques que va rencontrer l’entreprise. La logistique est essentielle pour
la firme car c’est cette dernière qui va permettre l’optimisation des ressources et la
réduction des coûts.
9
D. Tixier, H. Mathe et J. Colin, La Logistique au service de l'entreprise : moyens, mécanismes et enjeux, Paris
(France) , Dunod, 1988
10
Les spécialistes transport-logistique.org
11
D. J. Bowerson D. J. Closs, Logistical Management : The Integrated Supply Chain Process, McGraw-Hill, 1996
20
- Le stockage va être déterminant pour le niveau de service rendu au client. L’entreprise
va chercher à limiter les investissements ainsi que les coûts liés aux stocks.
- Le transport est un élément important et présent dans l’entreprise depuis longtemps.
La tendance est à la réduction des coûts de transport.
- La mise en place d’un réseau logistique est l’élément essentiel de la performance
logistique car elle va désigner le nombre d’acteurs, les tâches respectives et leur
emplacement. Il s’agit des usines, des magasins, des entrepôts….
Ces différentes composantes doivent être inter reliés entre elles pour pouvoir atteindre une
logistique performante. La logistique est désormais indépendante du marketing mais elle
reste une partie importante voire essentielle car la logistique et le marketing ont un objectif
commun : la satisfaction du consommateur.
21
De façon plus synthétique voici les grandes étapes de la logistique dans ce tableau :
Logistique
Logistique Logistique
intégrée et collaborative
Cloisonnée Intégrée
= Supply Chain
Période Avant 1980 1980 – 1995 Après 1995
Horizon
Court terme Moyen terme Moyen et long terme
temporel
Réduire les coûts et les
Réduire les coûts et les délais. Améliorer la qualité
Priorité
Réduire les coûts délais logistiques. des prestations
du responsable
logistiques Améliorer la qualité des logistiques.
logistique
prestations logistiques Améliorer le niveau de
service
Faible, car les
Fort, car partage de
systèmes ne Elevé, car intégration
Rôle de l’information fréquent et
facilitent pas les de plus en plus poussée
l’information recherché à travers la VMI
transferts de l’information.
et CPFR12.
d’informations.
Relations souvent Les rapports de force
Relation entre La logique « gagnant-
agressives et liées au sont fréquents, mais
les membres de gagnant » domine, sans
pouvoir de d’autres relations
la Supply Chain angélisme cependant.
négociation apparaissent possibles.
12
VMI : Vendor Managed Inventory ; CPFR : Collaborative Planning Forecasting Replenishment
13
« Logistique et Supply Chain Management », P. Médan & A. Gratacap, Paris, Dunod, 2008, p.18
22
VMI : Vendor Managed Inventory correspond à une méthode de gestion guidée par le
fournisseur de la situation et du niveau de stock, fondée sur les consommations réelles des
biens en surface de vente ; cela concerne la gestion du flux, à partir des sites de fabrication
jusqu'à la mise à disposition dans les linéaires des magasins. C’est une méthode
principalement utilisée par les GMS (Grandes et Moyennes Surfaces). L’industriel va établir
les prévisions de vente grâce aux sorties de caisse du distributeur, sa proposition de
commandes ne nécessite plus la confirmation du distributeur. C’est une évolution du Co-
Managed Inventory où l’industriel devait attendre la confirmation par le magasin.
CPFR : Collaborative Planning, Forecasting and Replenishment est une méthode permettant
d’améliorer la Supply Chain. Elle est basée sur une collaboration intensifiée entre les
différents acteurs grâce à un partage des informations pour l’établissement des prévisions
de ventes ainsi qu’à la planification de la production. L'idée est de synchroniser les plans
d'actions entre les partenaires en fonction de cet échange de données.
a) Etymologie
Afin de mieux comprendre d’où viennent les termes chaine et approvisionnement, l’étude
de l’étymologie de ces mots peut aider à mieux comprendre le sens. Tout d’abord le mot
chaine provient du mot latin catena qui a pour première signification chaine, liens, mais
aussi entrave, freins14 ; la second définition étymologique caractérise une série d’éléments
liés entre eux, ou encore une suite, un enchaînement. Une chaine se définie comme une
14
Wikidictionnaire : http://fr.wiktionary.org/wiki/catena#la
23
suite d'anneaux de métal, de plastique, liés les uns dans les autres (chaînons) ou articulés
entre eux (maillons), et servant à orner, à attacher, à transmettre un mouvement. 15
Le mot approvisionnement, quant à lui, désigne l’action de pourvoir, munir quelqu'un, de ce
qui lui est nécessaire : tout ce qui concerne les vivres, le matériel, l’énergie, les
marchandises…
On peut schématiser le lien entre la logistique et la supply chain par le schéma suivant 17:
15
D’après le Larousse en ligne : http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/chaine
16
http://www.cscmp.org
17
P. Médan & A. Gratacap « Logistique et Supply Chain Management », Dunod, Paris, 2008
24
La Supply Chain est un concept issu de l’ECR (Efficient Customer Response). Cette idée est
une solution pour permettre aux entreprises de mieux répondre aux attentes des clients. De
même grâce à la mise en place de la supply chain, la firme bénéficie d’un certain nombre
d’avantages.
L’ECR est, comme dit précédemment, un des enjeux permettant à l’entreprise de pouvoir
répondre le plus efficacement possible aux attentes et besoins des consommateurs. L’ECR
implique la mise en place d’une étroite coopération entre les acteurs de la chaine
d’approvisionnement en vue d’améliorer la satisfaction du consommateur final, cela consiste
en proposant le bon produit, au bon moment, en nombre suffisant correspondant à la
demande et surtout en offrant le produit au meilleur prix.
18
18
http://www.gs1.ch/Portals/3/2publish/001/1216/Page/ECR%20Pyramide%20neu%20franz.jpg
25
de communication entre les acteurs afin de pouvoir par la suite simplifier le processus
commercial ; grâce à l’ECR, les délais seront réduits et il y aura alors une optimisation de la
production mais aussi des temps de réassortiment.
Dans cette optique de réponse efficiente à la demande et de collaboration entre les acteurs,
la logistique et plus particulièrement la notion de supply chain prend toute son importance
et est primordiale pour la réussite de ce projet qui représente une enjeu de taille pour
l’entreprise.
19
Le concept de l’ECR est mondial et repose sur treize principes majeurs qui peuvent être
regroupés en quatre rubriques principales telles que :
- La gestion de la demande
- La gestion de la chaine logistique intégrée
- Les supports technologiques
- Les intégrateurs
19
http://www.ecrphils.com/2nd%20ECR%20Conference/About_ECR/ecr_guide.gif
26
produits ; de la fabrication jusqu’au client final c'est-à-dire le consommateur. En d'autres
termes, la supply chain désigne l'ensemble des étapes de la logistique d'approvisionnement :
les étapes sont nombreuses et vont concernées toutes les étapes nécessaires à la mise sur le
marché d’un produit. Toute cette chaîne concerne les achats, la gestion des stocks, la
manutention, le stockage, le transport....
L’écoute du marché
Le client est désormais au cœur de la chaine logistique globale et c’est lui qui va déclencher
le processus de production. Ainsi, l’entreprise va être très attentive aux demandes des
clients et à leurs attentes. C’est le marché qui va orienter les choix de l’entreprise ainsi que
sa production ou plus précisément sa capacité de création. L’entreprise si elle veut rester
compétitive se doit d’être à l’écoute et réactive aux attentes pour satisfaire toujours plus le
consommateur. L’entreprise va devoir anticiper les besoins des clients sans pour autant être
trop en avance ou en retard. Il est alors important pour la firme d’arriver à trouver un juste
milieu pour satisfaire la demande. Pour cela, la firme va mettre en place une veille au niveau
de son environnement : le marché mais aussi ses concurrents. Car il est toujours intéressant
de savoir ce que fait le concurrent. L’écoute du marché est un élément essentiel pour la
firme si elle veut répondre efficacement à la demande des consommateurs.
L’échange d’informations
La relation entre les acteurs de la supply chain est basée sur un échange de données et
d’informations important. Chacun doit alors informer ses collaborateurs des données dont il
dispose. Cette collaboration est primordiale et elle va souvent être facilitée par l’outil
informatique et les systèmes d’information. Afin que l’échange d’informations entre les
acteurs de la chaine d’approvisionnement soit plus rapide et surtout plus fiable, les
différents intervenants disposent généralement d’un système d’Echange de Données
Informatisées (EDI). Ce système permet d’échanger plus rapidement des informations à
l’aide de l’informatique. L’échange d’informations entre les différentes entités se fait de
manière automatique grâce à des messages standards d’une machine à une autre.
A l’origine, l’EDI est né d’une volonté de supprimer le papier pour atteindre le zéro papier.
Ce système permet un traitement des données automatisé et surtout un accès plus rapide à
l’information qui est plus pertinente et fiable. Le flux d’informations est alors plus fluide et la
sécurité des données est plus sûre. Cet EDI est d’autant plus important aujourd’hui avec les
27
fournisseurs qui se trouvent parfois à l’étranger et la volonté de servir toujours plus vite le
client final.
Michaël Porter a déterminé deux catégories d’activités : les activités primaires (orange) et
les fonctions de soutien (gris). Les activités principales sont directement liées à la production
28
et à la distribution. Les activités dites de soutien vont être nécessaires pour permettre
l’exécution des différentes activités principales. L’optimisation de l’ensemble de ces
fonctions amène à la création de valeur et ainsi à l’obtention d’un avantage concurrentiel.
Cet avantage compétitif va permettre de surpasser la concurrence et ainsi d’avoir une part
de marché conséquente et rester compétitif. L’entreprise recherche à avoir un avantage
concurrentiel mais surtout elle souhaite le conserver le plus longtemps possible pour garder
sa place de leader, challenger ou suiveur. L’optimisation de ces activités se réalise
principalement grâce à l’usage des Systèmes d’Information. En effet, les systèmes
d’information est un outil qui va permettre de rapprocher les acteurs de l’entreprise et ses
différents collaborateurs ; on parle alors de l’entreprise étendue ou l’entreprise et son
écosystème :
Nouveaux
Acteurs Clients
Concurrent Concurrent
s s
Entreprise
Concurrent
Concurrent
s
s
Partenaires
Fournisseurs
29
La gestion de la Supply Chain implique comme on l’a vu l’intégration des acteurs dans la
chaîne d’approvisionnement. L’évolution dans la gestion de la chaine d’approvisionnement
est incontestable. Voici un retour sur ce qui existait avant la Supply Chain, les conséquences
d’une gestion en chaine logistique intégrée, puis les objectifs poursuivis.
La Supply chain
Le supply chain management est une gestion de la production à chaque niveau de la chaine,
il va y avoir une intégration des intervenants sur l’ensemble de la chaine logistique. Ce mode
de gestion permet d’augmenter les rotations des stocks par an, de diminuer le coût des
produits car il va être réparti entre les différents acteurs. Le supply chain management
permet également de diminuer les cycles de production et de réduire le temps de réponse et
de livraison aux clients. Les objectifs à atteindre peuvent être déterminés pour l’ensemble
de la chaine d’approvisionnement.
b) Objectifs
Le supply chain management a pour but d’améliorer la gestion administrative et de réduire
ainsi un nombre d'erreurs important. L’entreprise vise différents objectifs lorsqu’elle décide
de passer en gestion de la chaine d’approvisionnement globale. La gestion en supply chain
permet d’atteindre des objectifs tels que :
- Le passage du flux poussé au flux tiré. Cela permet de réduire les stocks et surtout
d’éviter la surproduction. Le produit ne va plus être fabriqué pour ensuite peut-être
être vendu mais la production va dépendre des commandes clients, cela va limiter les
stocks et ainsi être plus proche des besoins des consommateurs.
30
- La planification de la production. La production est désormais planifiée en totale
concordance avec la demande des clients. C’est maintenant le client qui va
déclencher la production. En effet, soit la production se fait que lorsque la
commande a été passée ce qui peut permettre une personnalisation du produit par
le consommateur soit le produit est prêt mais le client va devoir passer commande
de manière à déclencher la production du produit pour le consommateur suivant.
L’usine dispose alors d’un stock très restreint qui permet de répondre plus
rapidement à la demande, ce type de production est utilisé surtout pour les produits
qui demandent un délai de fabrication important.
- L’amélioration de la traçabilité. Par la gestion en supply chain l’entreprise dispose
d’une meilleure visibilité sur la production grâce à l’étroite collaboration qui s’installe
entre les acteurs. De même, il est plus facile de suivre le processus de production et
de connaître l’endroit exact où se trouve le bien fabriqué. Un système d’étiquetage
s’instaure entre les parties pour avoir les mêmes codes de référencement pour une
gestion plus simple des produits.
- L’amélioration de l’exécution de la commande. Le consommateur aura tendance à
avoir son produit plus rapidement car selon le délai de fabrication, l’entreprise
mettra en place un système qui évitera de faire trop attendre le client. Ce dernier
sera alors livré plus rapidement et ainsi il sera généralement plus satisfait.
20
Ce schéma permet de mettre en évidence les différents flux qui circulent entre les agents de
la chaîne d’approvisionnement. Il est essentiel de comprendre comment circulent les
informations mais aussi de constater que les échanges se font aussi bien dans un sens que
20
http://pointdevuemarketing.files.wordpress.com/2007/10/schema-sc.jpg
31
dans l’autre. En effet, les échanges sont réciproques et sont latéraux sans pour autant être
limités à être transmis que dans un sens défini.
En dehors des flux d’informations, il existe d’autres flux, eux aussi nécessaires pour que la
collaboration se passe parfaitement : les flux financiers et les flux physiques. Ces derniers
existaient déjà avant la mise en place de la chaîne d’approvisionnement intégrée. Les flux
physiques, eux aussi à double sens, se décomposent en plusieurs étapes principales telles
que l’approvisionnement qui consiste à se fournir en matières premières, puis la
transformation où les matières de bases vont être travaillées afin de fabriquer le produit
final qui sera ensuite diffuser au public grâce à l’étape de distribution. Ces flux représentés
en double sens montrent qu’il peut y avoir des retours dans le cas d’un défaut ou encore
d’une anomalie sur le produit.
Les flux financiers, quant à eux, ne font que remonter la chaîne car chacun des acteurs va
être tenus de payer l’intervenant précédent sur la chaîne de l’offre. C’est en effet, les
fournisseurs qui vont être le point de départ et approvisionner les manufacturiers. Ces
derniers auront alors une dette envers les premiers, et ainsi de suite jusqu’au client final.
Le flux principal de la supply chain reste le flux financier. Les flux financiers se dirigent dans
le sens remontant la chaîne d’approvisionnement. Pour mieux comprendre de quoi ils sont
composés voici un zoom sur les détails de ces flux :
Comme le montre les flèches, le flux est ascendant. C’est donc le client qui va commencer
par payer au distributeur la totalité des courses qu’il a effectuées, le paiement est direct. Le
distributeur va procéder au paiement des factures auprès du manufacturier pour la livraison
des produits finis après avoir transformés les matières premières. De même, le
manufacturier va rémunérer le ou plutôt les fournisseurs pour l’approvisionnement en
matières premières ou composants essentiels pour la fabrication des produits à vendre. Ces
derniers se font de manières différés car les acteurs ont un délai de paiement plus important
que le client final qui paye directement.
La supply chain s’est développée au sein de l’entreprise pour pouvoir répondre plus
efficacement et avec plus d’efficience à la demande des clients c’est pour cela que le schéma
précédent n’est pas assez précis. En effet, dans cette optique, le client doit se trouver au
centre de la supply chain ; le consommateur final se situe en amont et en aval de la chaîne.
Le client va être le point de départ de la production mais aussi le point d’arrivée car il est le
consommateur final du produit. C’est ce dernier qui va déclencher la conception des
32
produits ; il se trouve alors au centre de la chaine de l’offre globale comme sur la
représentation ci-contre :
21
Cette schématisation montre l’étroite collaboration entre les différents acteurs de la chaine
globale. Tous les intervenants de la supply chain sont liés entre eux et communiquent
ensemble pour satisfaire au mieux leur cible commune : le client final. L’échange
d’informations est bilatéral ce qui permet une totale coopération entre les activités. La
transparence et la confiance sont également des éléments essentiels.
Il y a différentes étapes dans le processus de logistique globale, on peut les décrire comme
étant successives bien que les relations et les échanges soient constants et réciproques. Tout
d’abord, la commande ou du moins la création du bien va être engendrée par le client final,
puis le fournisseur de matières premières va livrer l’entreprise qui va être habilitée à
transformer les matières premières en un premier élément du produit (par exemple les
composants d’un moteur vont être assemblés pour constituer le moteur). Puis chaque
partenaire va avoir une tâche définie dans la création du produit (par exemple dans
l’automobile, l’une va constituer les pneus, une autre le moteur, et une dernière le tableau
21
http://www.axtin.com/solutions/images/supply_chain_diagram.jpg
33
de bord). Chacun des intervenants de la chaine va avoir un rôle déterminé et essentiel pour
que le client soit livré à temps et satisfait. Il est donc primordial que chaque acteur agisse
dans son intérêt mais prenne en compte aussi celui de ses collaborateurs. Si l’un des acteurs
ne respecte pas les règles la production peut être arrêtée. De même, pour éviter toute
surproduction, les agents vont établir des prévisions en fonction des prévisions de leurs
collaborateurs précédents sans ajouter un pourcentage de marge.
La gestion en Supply chain implique une transparence et une confiance totale entre les
intervenants. La collaboration doit être complète et suivie pour éviter toute erreur ou
surproduction inutile. La production et les délais de livraison doivent tenir compte de chacun
des agents. La chaine logistique globale est plus longue que lorsque l’entreprise est seule
gestionnaire. La fabrication est alors élaborée en fonction de chacun.
34
II. La Citoyenneté
La notion de citoyenneté dans l’entreprise est née dans les années 1950 grâce à
l’économiste américain Howard Bower22 (1908-1989). Mais ce concept est devenu plus
d’actualité depuis les années 1990. Malgré un vingtaine d’années d’application ce concept
reste flou et assez abstrait. Ce concept est né des problèmes environnementaux, du
réchauffement planétaire et de la volonté de changer la donne et d’agir pour éviter que ces
problèmes n’empirent. La citoyenneté est issue d’une évolution profonde des mentalités de
la société : un changement de l’entreprise mais également des consommateurs. Aussi
appelée Responsabilité Sociale des Entreprises, cette idée correspond à un mode de gestion
où la firme va intégrer les dimensions sociales, environnementales et économiques dans ces
activités dans les relations qu’elle entretient avec les parties concernées. La Responsabilité
Sociale des Entreprises ou encore Développement Durable consiste en une meilleure prise
en considération de l’impact des activités de la firme sur les éléments environnementaux ou
sociaux. Si on décompose et explique les termes responsabilité sociale (sociétale) des
entreprises on peut facilement définir le périmètre d’application de la citoyenneté dans
l’institution.
22
http://en.wikipedia.org/wiki/Howard_Bowen
35
a) Etymologie
La citoyenneté est relative au terme citoyen. Le mot citoyen est issu du latin civis qui signifie
celui qui a le droit de cité. Le citoyen est un individu qui bénéficie de la protection et de
l’autorité de la nation dont il est ressortissant. Il jouit alors de droits civiques et politiques
mais aussi et surtout de devoirs. Ses droits correspondent aux protections et libertés
individuelles, il s’agit par exemple du droit d’expression, droit de propriété et du droit du
travail. Un citoyen ne doit surtout pas oublier qu’en contrepartie de ses droits, il a des
devoirs tels que le respect des lois, le paiement des taxes….
Information
Néanmoins, ce comportement protectionniste ne doit pas
Selon Caroll, la responsabilité sociale des impacter négativement sur les aspects sociaux et
entreprises peut se diviser en quatre économiques. La citoyenneté ou le développement durable
dimensions : les responsabilités répond à l’ensemble de ces dimensions indispensables à la
économiques (offrir aux consommateurs firme. Le développement durable a alors une double
les produits qu’ils désirent, réaliser des
approche. Tout d’abord dans le temps puis dans l’espace :
profits, …), les responsabilités légales
(respecter les lois et règlementations Dans le temps, l’homme est en droit d’utiliser les
mises en place), les responsabilités ressources de la planète mais il a également le devoir
éthiques (respecter les fondements des d’assurer la perpétuité de ces dernières pour les générations
droit d’égalité, de liberté, assurer la à venir.
protection des individus…), et enfin les
Dans l’espace, chaque homme est en droit d’accéder
responsabilités dites philanthropiques
(réaliser des bonnes actions, des bonnes au même droit aux biens de la Terre, ce droit est universel.
causes…). L’entreprise citoyenne se doit La définition actuelle du développement durable rejoint
d’offrir les produits et services attendus alors celle de la citoyenneté.
par la société tout en respectant un
certains nombre de critères afin qu’elle
puisse s’intégrer le plus harmonieusement
possible dans son environnement.
36
La schématisation ci-dessous peut être une représentation des aspects concernés par le
développement durable
23
b) Le cadre législatif
La RSE est fixée par un cadre législatif afin de posée les règles nécessaire à respecter et ainsi
obliger les entreprises à respecter un certain nombre de normes. Ces lois et règlementations
sont issues de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, des Conventions et autres
textes de l’ONU, des conventions de l’OIT (Organisation Internationale du Travail). Ces
institutions régissent des règles sur plusieurs thèmes tels que les Droits de l’homme, la
chaîne d’approvisionnement, le commerce équitable, les aspects sociaux et humains, la
corruption, la discrimination, la diversité… Ces thèmes concernent la plupart des secteurs
comme l’agriculture, la distribution, le commerce, les déchets,…. L’ensemble des pays est
contraint de se plier à ces dispositions législatives surtout lorsqu’elles sont considérées
comme fondamentales ; même si les membres de l’OIT ne ratifient pas ces conventions ils
sont responsables de son exécution.
Par exemple, il existe les conventions 138 et 146 de l’OIT relatives au travail des enfants. En
termes de certification, l’OIT intervient également afin de mettre en place des normes
communes. L’exemple le plus connu est la norme ISO (International Standardization
Organization). Cette norme concerne la qualité, la RSE, l’environnement. Il existe de
nombreux autres organismes : Social Accountability International (SAI), Organisation de
coopération et de développement économiques (OCDE) ou encore au niveau national
l’Association Française de Normalisation (Afnor). Cela permet de réguler et d’orienter les
valeurs afin que chacun est une base stable pour échanger, communiquer.
La Responsabilité Sociale des Entreprises peut se définir comme étant un produit de culture,
en d’autres termes, le contenu de celle-ci doit être en accord avec l’environnement
institutionnel, culturel ou social et ainsi refléter correctement les relations entre l’entreprise
et la société.
23
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/0/0e/Sch%C3%A9ma_du_d%C3%A9veloppement_durable.svg
37
La dimension économique
La firme a, comme vu ci-dessus, pour but de réaliser des profits, pour cela elle va tout faire
pour être le plus rentable possible. Pour y parvenir, les managers vont devoir mettre en
place des méthodes pour réduire les coûts et les frais financiers. Cependant, tout n’est pas si
simple. Cette réduction des coûts a pour but de rester sur le marché, améliorer la rentabilité
et obtenir ou conserver un avantage concurrentiel. La diminution des coûts est une
approche à long terme qui vise à une vision large de l’entreprise pour être valable.
C’est parce que l’entreprise se bat pour être toujours plus performante et plus compétitive
qu’elle parvient à réaliser des profits, qu’elle réussit à rester sur le marché. Cette bataille
permet aussi au pays de pouvoir montrer sa force. En effet, plus les entreprises produisent,
plus le Produit Intérieur Brut (PIB) du pays sera important. Cet indicateur économique
mesure la production totale dans le pays et par conséquent mesure aussi le revenu issu de
cette production globale. Cet indicateur permet aussi de connaitre la richesse du pays et de
sa population par le PIB par habitants qui permet de connaitre le niveau de vie de la
population et ainsi une valeur sur le pouvoir d’achat des ménages. On connaît ainsi la
croissance du pays.
Cependant, cette mesure est actuellement critiquée par les défenseurs de l’environnement
car le PIB ne tient pas compte de la destruction que provoque la croissance économique.
Les experts souhaiteraient mettre en place un indicateur permettant de mesurer les effets
de la croissance économique sur l’environnement (consommation des ressources naturelles,
pollution, …). Ce projet d’indicateur serait alors appelé PIB Vert.
La dimension environnementale
A son tour, l’entreprise, en tant qu’agent économique, va profiter de droits mais aussi
accomplir ses devoirs. Cette notion de citoyenneté est de plus en plus importante et
davantage présente dans la société française, en dehors de leurs devoirs de créer de
l’emploi, les entreprises vont désormais agir pour la planète, et être davantage
responsabilisées dans leurs actes. En effet, pendant longtemps l’entreprise avait tendance à
produire sans respecter son environnement, cette terre qui l’entourait, en déversant des
liquides toxiques dans les eaux des rivières, en polluant l’air avec des gaz dangereux. Même
la Marine Nationale déversait ses déchets dans les eaux marines, ce qui n’est plus le cas car
les navires sont désormais équipés de conteneurs permettant de réaliser un tri des
déchets.24
24
D’après Romuald Malblanc, chargé de mission RH dans la Marine Nationale
38
Les labels…
25
J-P Gond, J. Igalens, « La responsabilité sociale de l’entreprise », éd. Que sais-je ?, p 31-32
39
Cependant, malgré ces contrôles on trouve un nombre encore trop important de
certification qualité ou écologie. Voici quelques uns des principaux éco-labels nationaux et
européens :
De même que les consommateurs ont entrepris une démarche écologique en utilisant des
sacs dits cabas plutôt que des sacs plastiques. Les entreprises tentent de plus en plus à
penser « vert ». Ces dernières sont nombreuses à avoir
pris en compte la notion de citoyenneté. Il est Précisions…
cependant très difficile d’intégrer les trois piliers dans
Dans un article de l’Express, Yvon
leur totalité sans compromettre la rentabilité de
Chouinard, fondateur de cette marque
l’entreprise. Cependant, l’exemple type de citoyenneté d'outdoor, dit : « Je crois qu'une
est celui de Patagonia26, marque de vêtements pour les entreprise a une responsabilité sur la
sports extrêmes. Cette marque créée des vêtements en façon dont elle fabrique ses produits,
laine polaire à partir de bouteilles en plastique mais aussi sur les produits eux-
mêmes ». De plus, cette entreprise
recyclées, et supprime les emballages en plastique par
reverse 1% de son chiffre d’affaires à
du papier recyclé. Sa mission est de fabriquer des des associations. Cette marque
produits en recherchant des processus qui causent le s’engage à protéger l’environnement,
moins de dégâts possibles à l’environnement. Cette les terres et les eaux pas encore
entreprise évalue les matières premières, investie dans utilisées. Elle va encore plus loin en
proposant aux consommateurs le
des technologies nouvelles et traite ses déchets avec la
recyclage de leurs vêtements usés ; elle
plus grande rigueur. aide également ceux qui souhaitent
Le fondateur de ce concept explique27 que la seule vraie revendre ou donner leurs pièces encore
distinction entre les marques d’outdoor ce sont les en bon état.
valeurs qu’ils prônent: « Aigle, Millet, North Face,
Patagonia : nous faisons tous les mêmes produits, avec les mêmes matières, fabriqués dans
les mêmes usines. La seule différence, ce sont nos valeurs. »
Pour limiter leurs émissions de gaz mais aussi pour limiter la quantité d’emballages
plastiques à recyclé, les entreprises diminuent de plus en plus les protections des produits,
en application du décret du 20 juillet 1998. En effet, on peut aujourd’hui trouver du
dentifrice sans emballage carton, ou encore des biscuits de moins en moins en sachets
individuels. De plus en plus de produits alimentaires se trouvent dépourvus d’emballages
26
http://www.patagonia.com/web/eu/home
27
L’Express, le 12 Novembre 2009 « Le monde idéal de "M. Patagonia" »
http://www.lexpress.fr/actualite/economie/le-monde-ideal-de-m-patagonia_827929.html
40
excessifs, c’est le cas des boites de thon par exemple, qui sont désormais sans protection
cartonnée.
Une idée surprenante et inattendue pour la réduction des emballages est venue de Michel
& Augustin qui propose un yaourt sous forme du pot de fromage blanc soit un seau de un
kilogramme ; cela évite les emballages excessifs. Cette nouveauté révolutionnaire est arrivée
chez certains distributeurs français en octobre 2009. Ce concept a été utilisé par d’autres
marques telles que Yoplait :
28 29
Cette initiative de réduction des emballages est aujourd’hui suivie par de nombreuses
marques telles que Danone avec la Danette, ou Yoplait qui propose du yaourt en pot après la
mousse au chocolat. Chaque marque ou firme essaie de participer de plus en plus à la
protection de l’environnement car beaucoup de consommateurs demandent qu’il y ait plus
de respect de la planète et les plus d’action contre le réchauffement climatique. De même,
les conditions de travail des salariés comptent pour la réputation et la notoriété de la
marque qui peut perdre beaucoup de client si elle ne respecte pas certains principes
recherchés par les consommateurs.
La dimension sociale
La notion d’éthique apparaît ici car l’entreprise va devoir respecter certaines règles telles
que le respect des droits de l’homme. De même, l’éthique va impliquer un respect de l’autre,
de ces différences quelles qu’elles soient. Cela se caractérise par l’instauration de règles et
règlements. L’éthique correspond en un savoir-être et un savoir-vivre.
La Gestion des ressources humaines est un terme utilisée depuis une vingtaine d’années
environ. Cette fonction s’occupe des tâches administratives et juridiques, mais elle va
désormais aussi contribuer à la stratégie d’entreprise ainsi qu’au développement du capital
humain. Comme expliquer dans la première partie, la fonction Ressources Humaines, activité
de soutien, est apporteur de valeur pour la firme. Les missions de la GRH consistent à attirer
les talents, elle va permettre de développer les potentiels et les compétences. Cette fonction
clé contribue ainsi directement aux résultats de l’entreprise.
28
http://www.lineaires.com/Cremerie/Les-actus/Michel-Augustin-jouent-les-pots-de-vache
29
http://www.unifrais.fr/produits/produit.php?debut=1051&id_famille=&fournisseur=&marque=&mot=
41
La fonction RH est en charge du recrutement, c’est à ce moment qu’elle va devoir identifier
les compétences qu’ont les candidats afin de savoir s’ils correspondent au poste pourvu. Les
Ressources Humaines vont alors évaluer le savoir-faire, les connaissances techniques du
personnel afin ensuite de pouvoir faire évoluer les salariés dans des activités qui leur
correspondent. Cette fonction va avoir la capacité à coopérer, à communiquer et échanger,
partager les compétences relationnelles. Il va donc falloir réussir à gérer les compétences du
personnel mais aussi correspondre avec leurs envies, leurs attentes. La gestion des talents
est assez difficile car il faut déterminer les potentiels de chacun des membres et surtout ne
pas se tromper ; cela englobe la formation pour l’éventuelle remise à niveau ainsi que la
gestion des carrières car c’est la fonction Ressources Humaines qui va être en charge
d’accompagner le salarié dans ses choix de formations et lui permettre d’accéder à des
postes à responsabilité.
De plus en plus, la Gestion des Ressources Humaines est influencée par le contexte social de
lutte contre les discriminations aussi bien raciales, religieuses, que sexuelles. Même si les
discriminations sexuelles s’estompent, elles restent présentes principalement en ce qui
concerne les postes à haute responsabilité. L’attention est désormais portée sur l’intégration
des minorités (communautés immigrées, noires, hispaniques, homosexuelles). La question
d’âge apparaît à son tour face au vieillissement grandissant. Cette diversité est dans
l’ensemble respecter dans les entreprises françaises. Parfois, les firmes ont encore tendance
à recruter les candidats en fonction de leur nationalité, religion ou sexe et non sur des
critères objectifs tels que les compétences. Cependant, la vraie difficulté aujourd’hui pour
les entreprises est d’arriver à intégrer les personnes handicapées. En effet, l’intégration des
personnes atteintes d’un handicap implique l’installation de structures spécialisées, des
rampes d’accès ou des ascenseurs, des ouvertures de portes plus larges..., cela implique des
travaux d’aménagement. Pour exemple, seulement six entreprises du CAC 40 respectent le
quota de 6% de salariés handicapés. Les politiques d’égalités des chances incombent à la
fonction RH comme pour tout autre poste. De plus en plus, les lois veulent sanctionner ses
pratiques qui ne respectent pas les quotas et n’intègrent pas les minorités. Il s’agit d’un défi
actuel pour la firme. Le cœur des relations dans l’entreprise sont basées sur la
communication qui est essentielle.
Les entreprises vont ensuite mettre en place en interne des documents pour réglementer la
vie en entreprise. Il va y avoir la création de chartes, conventions, ou encore des codes de
bonne conduite afin de régir au mieux les relations internes.
42
B. Impact de la citoyenneté sur le management
Le management est un anglicisme qui correspond à toutes les techniques de gestion des
ressources de l’entreprise et qui permettent de diriger les hommes afin d’atteindre les
objectifs fixés mais aussi une performance satisfaisante. On parle aussi de gestion, où il va
falloir prendre en compte les intérêts de chacun des acteurs dans l’entité mais aussi leurs
représentants. Il existe plusieurs types de management :
a) Etymologie
Il existe plusieurs racines au mot management. Le management serait un terme issu de
l’italien maneggiare qui signifie contrôler, manier, avoir en main, l’origine du mot est latine
avec manus qui se traduit par la main. Ce terme management est inspiré de l’italien mais
aurait été influencé par le mot français manège. Vient aussi la notion de ménager dans le
sens ménager les affaires, sa fortune où il va être question de gérer des ressources humaines
mais aussi des finances. Ce terme anglais évoque davantage aujourd’hui la synergie et la
rentabilité, il va concerner la bonne organisation de toutes les ressources d’une entité afin
d’accéder à la finalité recherchée : le profit. Cet anglicisme correspond en français aux
termes administration ou encore gestion.
Le manager a plusieurs missions à réaliser auprès de son équipe. Tout d’abord, une équipe
est un ensemble de personnes qui ont un objectif commun et collectif. Chacun va devoir
apprendre à travailler avec les éléments de cette équipe afin de constituer un ensemble
harmonieux et cohérent. Le manager doit donner, à l’équipe, de la cohérence, de la cohésion
et surtout de l’action. Ceci va permettre au groupe d’avancer ensemble et dans le même
sens tout en conservant les personnalités de chacun.
Il est essentiel que le manager comprenne son équipe, en identifiant les compétences
techniques et relationnelles de chaque membre. Cette compréhension est importante car
c’est à partir de là que le manager va pouvoir faire en sorte que chaque individu trouve sa
place. Le leader va créer un espace de communication, un cadre pour développer les
compétences des individus. Il doit également veiller à sa protection et favoriser les actions
efficaces et permettre à l’ensemble d’agir à sa pleine puissance.
43
Ainsi le leader doit diriger son équipe le plus humainement possible en prenant en compte
les compétences, personnalités ou encore attentes de chacun. En tant que leader il doit
mener l’équipe afin qu’elle puisse atteindre les objectifs fixés ensemble. L’équipe se pense
au pluriel et non individuellement. Une équipe est réellement performante que lorsque
chacun marche dans la même direction et à la même cadence, c’est-à-dire qu’on dit « nous »
et non « je ».
b) L’entreprise d’hier
Outre l’évolution historique et les modifications sur les techniques de management, les
termes pour désigner les hommes ont aussi changé. En effet, on parlait principalement de la
main d’œuvre alors qu’aujourd’hui on utilise davantage le terme de salarié, employé.
L’évolution du terme est sans doute due à l’importance prise par l’homme au cours des
siècles au sein de l’organisation.
Au cours des siècles, le management a beaucoup évolué. L’entreprise est une structure qui
change et qui est contrainte de s’adapter aux diverses modifications que subit le marché,
aux modifications juridiques ou gouvernementales ou encore les transformations que
connaît l’entreprise elle-même en fonction de son secteur d’activités. Face à ces évolutions,
les dirigeants ont été contraints d’adapter leur manière de diriger afin d’être plus
performants et suivre les tendances actuelles du marché et surtout toujours être en accord
avec les attentes des clients.
Avant tout l’entreprise est un lieu de production qui réuni les principaux facteurs de
production tels que le travail et le capital. La finalité de l’entreprise est de réaliser des profits
et dans ce but, elle était organisée pour produire toujours plus et toujours plus rapidement.
Pour cela, elle était agencée en ligne de production où la fabrication se faisait à la chaîne.
Chacun des ouvriers étaient attribué à une tâche. Par conséquent, ces employés devenaient
experts dans l’activité qu’ils réalisaient dans la chaine de production. Cependant, du fait que
chacun des intervenants était spécialiste dans son domaine, il devenait alors très difficile de
le remplacer surtout en cas d’absence. Cet élément de la chaîne de fabrication est alors
irremplaçable et l’organisation devient alors rigide et pas du tout flexible. Ce type de
management a été mis en place par le modèle de Frederick Winslow Taylor (1856 - 1915) par
l’Organisation Scientifique du Travail (OST). Cette méthode de management et
d'organisation de l’usine est née en 1880, pendant la deuxième révolution industrielle du
XXe siècle. Le Taylorisme consiste en une rationalisation des activités ; cette division du
travail amène les ouvriers à devenir de simples exécutants au sein d’entreprises
majoritairement mécanisées. Ce management a été mis en place afin de trouver la meilleure
façon de produire efficacement pour un profit maximum. Cette méthode de travail se base
sur des calculs scientifiques ; une analyse des techniques de production a défini des
techniques telles que les gestes, le rythme ou encore la cadence de travail. Les employés
44
sont alors rémunérés à l’heure. Ce type de production rencontra un franc succès
principalement dans l’industrie sidérurgique par son efficacité.
D’après Fayol, pour les activités de gestion, le manager doit réaliser cinq tâches
indispensables :
45
- Le Contrôle est primordial. Il s’agit de la vérification des actions et le respect des
ordres. Cette activité est indissociable du système de sanctions en cas de non respect
des procédures, ou en prévention des risques.
Pour une bonne gestion de l’entreprise et de son administration, Henry Fayol, a défini 14
principes à suivre pour mettre en place une bonne gestion dans l’entreprise :30
- La hiérarchie est indispensable pour l’unité d’orientation pour la firme. Il s’agit de la voie
principale voire unique par laquelle la communication va être diffusée. Cette hiérarchie
ou chaîne scalaire est le nombre de niveaux d’autorité jusqu’au niveau le plus bas.
Cependant la hiérarchie ne doit pas être trop importante pour éviter de se perdre dans
l’autorité.
- L’autorité est une fonction importante car c’est elle qui va commander et imposer un
pouvoir pour se faire obéir. Cette fonction est indissociable de la responsabilité et de la
sanction qui vont justement être des moyens de faire jouer le pouvoir et ainsi savoir
diriger.
- La discipline est la fonction qui permet au manager de se faire obéir par les employés.
Les salariés respecteront les ordres si et seulement si le manager tient son rôle et fourni
un bon leadership. Ce leadership se manifeste par une confiance mutuelle entre les
acteurs de l’entreprise, aussi bien de la part du manager que des travailleurs.
- L’unité de commande consiste en un seul et unique donneur d’ordre pour éviter que
deux chefs prennent des directions opposées et donc aient des lignes de commandes
contradictoires, ce qui peut être fatale pour la firme. S’il n’y a pas cette unité de
commandement, Fayol parle d’un « dépérissement de l’organisation », et peut amener à
mettre en péril la stabilité de la firme et compromettre la discipline.
30
http://club.fom.ru/books/doc0904071130.pdf
46
- L’unité de sens consiste à définir les mêmes objectifs pour l’ensemble du personnel
travaillant dans le même type d’activités. Cette unité est nécessaire et primordial pour
assurer une coordination et une unité dans la firme.
- La centralisation se caractérise par la réunion (ou non) des décisions par les hauts
dirigeants. Ces décisions vont être prises par la haute hiérarchie qui va ensuite diffuser
les ordres et objectifs aux subordonnés.
- L’équité suppose le respect des conventions mises en place mais implique également
l’interprétation des textes et induit ainsi une sorte de bienveillance, de compréhension
qui fait référence à une justice naturelle, innée.
- L’esprit de corps est nécessaire pour coordonner les équipes, pour encourager le
personnel et garder le moral de l’ensemble au beau fixe. Cela permet une harmonie
entre tous les intervenants de la firme. Cependant, ce principe doit respecter les autres
principes et éviter de diviser pour mieux régner.
- L’initiative est l’occasion pour tous les membres de l’entreprise d’avoir une grande
force. Ce principe est difficilement accepter par beaucoup de dirigeants.
D’après Fayol, toutes les opérations qu’il a défini sont présentes au sein des activités de la
firme, mais il reconnait qu’en fonction du poste concerné, l’importance de ces activités
varie. En effet, pour un ouvrier, la fonction technique est plus importante que les activités de
comptabilité ou d’administration. A l’opposé, un directeur sera davantage concerné par les
47
activités administratives, les autres étant réparties équitablement. A partir du moment où
les fonctions peuvent être analysées en fonction des postes, l’organisation peut alors
modifier en conséquence afin d’optimiser les performances des hommes. Selon ce modèle,
la fonction administrative doit soutenir les activités opérationnelles et ainsi permettre une
certaine souplesse dans l’organisation et la gestion de l’entreprise. Après avoir connu un
franc succès aux Etats-Unis, les principes proposés par Fayol pour une bonne gestion furent
ensuite " réimporté " en France des suites de la guerre mondiale de 1939-1945.
Puis, le management connu une autre évolution avec Henry Ford (1863 - 1947) qui inventa le
fordisme. Il est le fondateur de l’entreprise Ford Motor Company. Avec sa conception de la
voiture de modèle T, il va donner un nouveau mode de fabrication. Ce mode de
management est apparu en 1908 dans le but d’améliorer la productivité et la production de
la firme. Ford révolutionne le management en mettant en place une production en série
avec la mise en place de ligne d’assemblage et des rémunérations élevées. Selon Ford, les
employés sont là pour exécuter des tâches mais pas pour penser, réfléchir. Ce mode de
production avec l’exécution de gestes étudiés, les ouvriers sont encouragés grâce à un
système de prime afin qu’ils soient motiver pour être plus performants, et ainsi produire
plus et plus vite. Cette gestion de l’atelier de fabrication est dépourvue de réflexion et
d’initiative de la part des employés. Toutes les décisions sont alors prises par les dirigeants
qui vont planifier la production mais aussi organiser toute l’organisation de la firme. Cette
révolution du management avait pour principal but de réduire les coûts de production ; ceci
amena également à un certain nombre de nouveautés aussi bien au niveau technique que
commercial. C’est suite à cette évolution du mode de fabrication qu’est née l’idée du
système de franchise, des concessions automobiles virent le jour dans chacune des villes
d’Amérique mais aussi l’implantation de concession sur chacun des continents.
Le management est une science inexacte puisqu’elle concerne en grande partie l’homme.
Peter Ferdinand Drucker (1909 - 2005) est un théoricien américain du XXe siècle qui est à
l’origine d’un certain nombre de concept utilisés dans la gestion d’entreprise. Il est l’auteur
de plusieurs ouvrages sur le management. Selon lui, pour que la firme réussisse, le rôle du
manager est essentiel et réside dans cinq points capitaux :
- Fixer les objectifs
- Organiser le travail
- Motiver et communiquer
- Mesurer la performance
- Former les travailleurs
Ces points sont essentiels pour mener l’entreprise, atteindre les objectifs et surtout sa
finalité. En effet, les employés ne peuvent pas bien travailler s’ils n’ont pas de buts. Il faut
pour cela fixer les objectifs et les diffuser afin que chacun sache vers où il va et
éventuellement comment il y va. Pour arriver aux buts définis il faut que les équipes soient
48
organisées, disposent d’un certain nombre de procédés pour ordonnancer leurs tâches. La
motivation est indispensable car c’est elle qui va déterminer l’engagement du travailleur
dans ses activités mais aussi l’intensité de son travail et la volonté d’aboutir au résultat. La
motivation va être un moteur pour le salarié qui va davantage s’impliquer. La
communication est elle aussi nécessaire car elle va permettre de faire passer les
informations et ordres déterminés par le manager. Elle va être l’interface entre les différents
acteurs de l’entreprise et elle va permettre un échange, la transmission d’informations. Afin
de toujours être maître du travail effectué et surtout pour constater les avancées ou reculs,
le manager doit mesurer la performance pour connaître la valeur-coût et ainsi mesurer la
minimisation des coûts et la maximisation de la production. Pour que le travail soit effectué
en respect des normes, méthodes, le dirigeant doit s’assurer que les travailleurs sont formés
au type de tâches qu’ils doivent exécuter, mais aussi les former à une meilleure performance
ou de nouveaux procédés. Peter Drucker a voulu simplifier l’entreprise. Selon lui, les firmes
doivent se concentrer sur leurs métiers de base c'est-à-dire ce qu’elles savent faire et ne pas
diversifier leurs activités. Ce théoricien estime que les firmes veulent produire trop de biens
et font appel à trop de salariés alors que pour lui la solution se trouve dans la sous-traitance.
En résumé, Peter Drucker dit : « Il faut s'en tenir à ce que l'on sait faire » 31
Pour être plus performants, les salariés doivent être motivés et se sentir impliqués. Les
méthodes de motivations sont multiples et évoluent beaucoup avec le temps. En effet, selon
les périodes, la motivation ne sera pas la même. Beaucoup estime que la motivation
pécuniaire est la seule attendue par le travailleur, ce n’est pourtant pas le cas pour la plupart
des employés. Le salaire est de fait un élément motivateur, cependant ce n’est pas le seul et
ce n’est pas le plus motivant. Un certain nombre de travailleurs préfèreront avoir plus de
responsabilités ou être davantage impliqué dans la vie de l’entreprise. D’autres seront
motivés par le fait de se sentir actif au sein de l’organisation. La motivation est différente
selon le type de personne et selon les situations. Par exemple, avoir la liberté de s’exprimer
sur certains points de l’entreprise peut être motivante car la personne se sentira écouté et
s’impliquera ainsi davantage.
d) L’entreprise d’aujourd’hui
L’entreprise a beaucoup évolué à travers les siècles. Ces changements sont très importants
et déterminant pour comprendre comment fonctionne la firme. Beaucoup de paramètres
sont à prendre en considération dans l’entreprise actuelle.
31
http://fr.wikipedia.org/wiki/Peter_Drucker
49
L’entreprise est internationale
La mondialisation a toujours existé mais après la seconde guerre mondiale les échanges ont
repris et la concurrence entre les pays est devenue de plus en plus ardue. La firme n’est alors
plus seulement sur le marché local mais elle tend à étendre son marché et ainsi accéder à la
vente à échelle mondiale. Elle est alors soumise à différentes normes, lois mais aussi des
environnements autres que ceux qu’elle connaît en local ainsi qu’une concurrence plus rude.
Cette ouverture à l’international est accessible à toutes les entreprises même les petites. En
effet, il leur suffit de disposer d’un site internet qui permettra à tous les individus mondiaux
d’accéder et de commander les produits de l’entreprise. La difficulté vient au niveau de la
livraison et du service, en termes de logistique.
50
magasins se trouvent dans des endroits différents et parfois même dans d’autres pays. La
société de production devenue société de services implique de nombreux changements et
adaptations. En effet, la firme ne doit plus faire que produire mais aussi à penser aux
services, aux accessoires liés aux produits. Il est alors difficile de penser aux services quand
l’entreprise ne sait que produire. Le service devient indispensable et est apporteur de valeur
au produit. L’entreprise se dirige alors vers le service accessoire au produit en proposant le
service après vente, des garanties, une livraison à domicile, l’installation… Le service
accessoire devient alors principal et ce dernier va parfois influencer le choix du
consommateur.
51
32
32
http://fr.edrawsoft.com/images/examples/Corporate-Org-Chart-Full.png
52
33
- La technologie est un facteur très important surtout de nos jours où les technologies
sont très présentes dans les produits et implantées dans les entreprises. Cet
environnement se caractérise par une concurrence exacerbée et où les modifications
sont très fréquentes. L’entreprise doit pour cela être très réactive pour rester
compétitive surtout que l’utilisation des Technologies de l’Information et de la
Communication peut procurer à la firme un avantage concurrentiel indéniable durable
ou temporaire.
- Les facteurs socioculturels correspondent aux modes de vie des individus ainsi que les
modes de pensée comme par exemple le développement des produits écologiques,
biologiques. Par conséquent, l’entreprise va s’adapter aux effets de mode de la société.
33
http://geronim.free.fr/images/enviro1.gif
53
des prix des matières premières ou composants. En aval du système productif, on
retrouve les clients et le nombre des acteurs peut influencer sur le futur de l’entreprise.
- L’aspect social est un élément primordial car il est interne à l’entreprise. Ce facteur va
impacter sur la motivation ainsi que l’implication du personnel dans les organisations
professionnelles (syndicats, Comité d’Entreprise, ….). Cet environnement va influencer
les décisions stratégiques de la firme.
Pour satisfaire une structure devenue de moins en moins performante dans l’environnement
très changeant dans lequel elle évolue, il a fallu repenser les modes d’organisation et de
travail. Cette mutation est très récente et n’est pas encore aujourd’hui totalement utilisée
dans les structures actuelles. En effet, la structure hiérarchique reste la plus courante et la
plus utilisée en France. L’aptitude aux changements va être déterminant pour l’entreprise
car cela représente un enjeu surtout si elle ne parvient pas à s’adapter. Les évolutions ne
portent pas uniquement sur la technologie mais aussi sur les évolutions sociales ou encore
l’importance de l’homme dans l’entreprise. Tout ceci remet en cause les façons de diriger et
de travailler. De plus, on se rend compte que d’autres variables sont à prendre en
considération telles que le consommateur qui est de plus en plus expert et exigent, la
recherche progressive de la qualité totale, de réduction des coûts ou des stocks… Le
consommateur est au cœur de chaque décision et il est le roi. Pour cela l’entité doit
répondre au mieux aux exigences de ce dernier.
L’entreprise a alors repensé sa façon de travailler et à adapter ces méthodes aux différents
éléments qui interagissent sur sa gestion. Tout d’abord, l’entreprise a recherché à satisfaire
le client, sa priorité première étant de le faire acheter puis de le fidéliser. D’un point de vue
logistique, elle a commencé par éviter les ruptures de stocks, en augmentant sa production
et ainsi proposer un produit disponible pour le consommateur. Puis, l’entreprise à constater
que la production en grande quantité coûtait extrêmement cher et devenait trop importante
pour être rentable. Elle a alors procédé à une réduction de coûts ; tout d’abord par la
réduction des effectifs puis par la recherche de diminution des stocks. L’entreprise opte pour
réduire ses coûts par la Gestion Partagée des Approvisionnements, le cross-docking par
exemple.
54
e) Entreprise horizontale 34
Le concept d’entreprise horizontale ou plate est une des résultantes de ces nombreux
changements. Cette nouvelle structure repose sur les compétences du personnel et plus sur
une logique de poste. Cette organisation permet une communication à chaque niveau, une
communication transversale entre les personnes et services. Les niveaux hiérarchiques sont
alors moindres et l’échange d’informations ne passe pas par l’unique voie de la hiérarchie.
Ce type d’organisation interne permet de développer la motivation, l’esprit d’équipe, entre
les individus. Grâce à une meilleure communication, le processus de décision devient plus
court et les personnes se sentent plus concernées et vont avoir davantage de
responsabilités. Le salarié est plus motivé, plus concerné et va alors davantage s’investir
dans la vie de l’entreprise et ainsi donner le meilleur de lui-même et être plus performant.
Ce type de structure se base sur une organisation autour de processus clés, ces derniers sont
assurés grâce à des responsables de processus. De même, on ne parle plus d’individu mais
plutôt d’équipe : on ne dit plus « je » mais « nous » ! Une étroite collaboration s’instaure
avec les clients et fournisseurs.
Modèle Xerox
Une entreprise a été précurseur, de ce type de structure est l’entreprise Xerox, spécialiste
des photocopieurs et imprimantes. Dès 1982, face à la concurrence des entreprises
chinoises, cette firme est obligée de réagir si elle veut rester compétitive. Elle a choisi de
bouleverser son mode de travail pour conserver sa place de leader. Une structure
hiérarchique complexe avec des procédures d’autorisation longues est devenue un véritable
frein à son succès. Elle a alors opté pour une conversion à l’horizontalité.
34
« L’entreprise horizontale : l’entreprise du futur et sa proposition de valeur », F. Ostroff, éd. Dunod, 2000
Cf annexe pour représentation de l’entreprise horizontale.
55
Grace à la nouvelle structure, la firme a développé son activité sur les marchés où elle était
peu présente et les employés se sentent mieux. Avec cette nouvelle façon de travailler, les
salariés se disent significativement plus satisfaits de leur travail, ils se sentent plus
responsabilisés. Ils estiment que grâce à l’acquisition
de nouvelles compétences, ils sont davantage en Ce type de structure a également été
adopté par la partie gestion des
mesure de développer de nouveaux produits. approvisionnements de Motorola ou
L’organisation ne se fait plus de façon fonctionnelle l’usine Général Electric en Caroline
mais en termes d’entreprise dans son ensemble. du Nord.
L’un des plus importants changements est l’apparition de la flexibilité au cœur de la gestion
de la firme. Effectivement, la flexibilité du travail a permis une meilleure gestion des
compétences mais aussi une optimisation des tâches car chacun des salariés va être en
mesure de remplacer un autre travailleur en cas d’absence ou de forte augmentation de
production.
La flexibilité externe concerne la variation de la main d’œuvre en faisant appel au marché du
travail. En fonction des besoins de l’activité, la firme va faire appel à du personnel
supplémentaire par le biais de contrat d’intérim ou contrat de durée déterminée. En interne,
la souplesse correspond à l’adaptation du nombre d’heures de travail. Il existe aussi la
flexibilité fonctionnelle qui signifie que les salariés vont être capables de changer de poste
de travail sans pour autant engendrer des coûts supplémentaires. Les travailleurs ont des
compétences plus larges ou ont suivis des formations afin d’être aptes à réaliser plusieurs
tâches différentes.
La souplesse au sein de l’entreprise permet de donner un meilleur équilibre entre l’offre et
la demande des travailleurs et donc une possibilité de baisser le taux de chômage. Cette
flexibilité permet à la firme de s’adapter à la situation dans laquelle elle évolue. Malgré tout,
la flexibilité peut amener les firmes à embaucher mais aussi à licencier.
56
Une idée qui évolue….
58
hommes et femmes qui la composent car elle a compris que c’est là qu’est sa force. Elle fait
attention à son impact et agit en responsable. Son action est sociale mais aussi sociétale et
environnementale.
Toutes ces évolutions ont considérablement modifié l’entreprise qui ne ressemble en rien à
l’entreprise d’hier. En partant de ces adaptations plutôt positives, on peut alors se dire que
l’entreprise s’inscrit de plus en plus dans le paysage de la société. Ainsi les entreprises ont
une tendance citoyenne dans leur gestion et leurs actes quotidiens où les répercussions vont
être prise en compte et éviter sur l’ensemble des dimensions définie par la citoyenneté.
59
III. La citoyenneté au sein de la Supply Chain
Face à la difficulté de parvenir à satisfaire les trois aspects de l’entreprise citoyenne, il est
intéressant de voir si les firmes qui se décrivent comme étant citoyennes le sont réellement.
Il est difficile de connaître les entités qui répondent parfaitement aux critères de
citoyenneté. Les classements ne prennent en compte que les aspects séparément.
En 2004, un classement a été réalisé auprès de la population française qui considère qu’une
entreprise est éthique (un des sujets de la citoyenneté) que si elle est responsable sur le plan
social et sur le plan sociétal. Ce classement concerne uniquement les entreprises françaises,
on constate que les firmes y figurant ne sont pas forcément dans le classement mondial. Ce
classement consiste en un système de notation des entreprises du CAC 40. Les français ont
alors donné des notes à l’ensemble des entreprises référencées dans le CAC 40, les notes
étant attribuées grâce à une échelle de notes allant de 1 à 10.
60
36
Cet extrait du classement montre que les français estiment que les entreprises françaises
ont plutôt une mauvaise image en termes de respect social et sociétal. En 2004, la
population faisait déjà attention à la notion d’éthique et sanctionne les entreprises qui ne le
sont pas selon elle. Ainsi on se rend compte, que les français ont plutôt une mauvaise image,
en général, des firmes qu’ils notent sévèrement puisque la meilleure note est de 6,72.
De plus, chaque année, un classement mondial, The Global 100 est réalisé par un organisme
américain, la Corporate Knights et Innovest. Ce classement établit un ordre dans les 100
entreprises mondiales pour identifier les plus engagées en faveur du développement
durable. Comme vu dans la partie deux, le développement durable ne concerne pas
uniquement l’environnement.
Les entreprises les plus engagées dans ce classement, les entreprises qui se trouvent dans
les dix premières places sont des firmes américaines, néerlandaises, suédoises, finlandaises,
allemandes, anglaises, et suisses. On retrouve, parmi ce classement mondial, cinq
entreprises françaises, voici un zoom sur celles-ci37 :
36
http://www.journaldunet.com/management/0404/040433_ethique.shtml
37
http://www.global100.org/annual-reviews/2010-global-100-list.html?sort=country
61
38
Ce classement montre que seulement cinq entreprises françaises sont dans les 100 firmes
les plus respectueuses de l’environnement, qu’elles sont citoyennes. Ces places au
classement mondial sont d’autant plus importantes car cela montre que la France n’est
certes pas très orientée développement durable mais qu’il est de plus en plus pris en
considération dans les firmes françaises.
En observant les deux classements, l’un réalisé auprès de la population et l’autre réalisé par
un cabinet expert, on constate que deux entreprises se trouvent dans les deux classements.
En effet, on retrouve le groupe Danone ainsi que l’Oréal et Lafarge dans les entreprises
considérées comme éthiques et dans le classement sur le développement durable à l’échelle
mondiale. On peut alors se dire que ces dernières sont réellement citoyennes, du moins elles
s’en rapprochent plus que les autres.
38
http://www.global100.org/annual-reviews/2010-global-100-list.html?sort=country
62
Finalement, on peut se poser une question essentielle : les entreprises sont-elles réellement
citoyennes et agissant favorablement envers le développement durable ? En fonction des
classements, les entreprises ne sont que rarement présentes dans tous. Quels critères sont
utilisés ? Il est difficile de connaître les éléments de sélection de ces classements. Le
classement Global 100 se base-t-il sur des critères de citoyenneté ou sur des critères
environnementaux ? L’analyse réalisée ici ne pourra le dire car les éléments ne sont pas
suffisants pour savoir si les entreprises sont citoyennes dans leurs actions quotidiennes. Pour
cela, il faudrait pouvoir intégrer chacune d’elles pour constater les faits en faveur du
développement durable.
L’entreprise aujourd’hui souhaite davantage agir sur son environnement global. Cependant,
les firmes communiquent de plus en plus sur leurs actions pour la protection de
l’environnement. On peut alors se demander si les classements réalisés ne se basent pas
uniquement sur la dimension environnementale du développement durable.
Une enquête a été réalisée auprès des salariés sur « les entreprises où il fait bon vivre »39. Ce
classement établit sur 100 entreprises a été réalisé auprès de 4965 salariés de mai à juillet
2004 selon 33 critères : couverture sociale, mutuelle, médecine du travail, hygiène, durée du
travail, cadre de travail (bureaux, déco...), ambiance de travail, qualité, respect de la parité
hommes-femmes, qualité globale du management, répartition de la charge de travail,
qualité de l'encadrement, communication interne, avantages divers, progression de carrière,
suivi des salariés….
39
http://www.journaldunet.com/management/dossiers/040949bonvivre/00general_36.shtml
63
En plus d’être présente sur les deux précédents classements, l’entreprise Lafarge se trouve
également sur celui-ci, à la 4ème place. Cette enquête recense 100 entreprises. Lafarge est
considérée comme une entreprise agréable étant donné sa bonne position. Selon tous ces
classements, on peut alors conclure que l’entreprise de BTP est une bonne entreprise où les
employés se sentent bien. On peut considérer cette entreprise comme étant citoyenne.
DANONE
Le Groupe Danone40 a été créé en 1973, il s’agit d’un groupe
agroalimentaire français. Cette marque est devenue un acteur
international important dans la production et la commercialisation de
l'eau conditionnée, de produits laitiers frais, ainsi que l'alimentation
infantile et de la nutrition clinique.
40
http://www.danone.com/
64
Un groupe de 110 animateurs présents dans chacune des filiales correspondant au plan de
réduction de carbone, appelé les « Carbon Masters », permet de réduire l’impact carbone.
De même, le CO2 est intégré dans les Indicateurs Clés de Performance (KPI’s), ce qui montre
la volonté de Danone à réduire les émissions de carbone.
De plus, Danone appuie ses actions de lutte contre les émissions de CO 2 sur 3 certitudes : les
actions quotidiennes ne doivent pas être uniquement environnementales mais aussi
sociales, sociétales, car seule l’articulation de ces trois dimensions aura un impact dans le
temps. Les modifications se basent sur la co-création, de façon à ce que chacune des
entreprises mondiales agissent dans le même sens, c’est l’occasion de construire des
solutions environnementales qui pourront ensuite avoir un poids sur la gouvernance
politique. De même, les transformations passent également par l’aptitude de la firme à
pouvoir entrainer tous ses agents (agriculteurs, fournisseurs, producteurs de lait, …) dans la
même direction de protection de la planète.
L’OREAL
Le groupe L’Oréal41 est un industriel français spécialisé dans les cosmétiques
et la beauté. Cette entité a été créée en 1909 sous le nom de Société française
de teintures inoffensives pour cheveux. Elle deviendra L’Oréal en 1939, et
prendra la forme d’une société anonyme. Elle employait en fin 2008 près de
68000 personnes. Cette marque détient quatre divisions opérationnelles : les produits
professionnels, elle a aussi de multiples participations dans des activités telles que la santé,
chimie fine, le design, la publicité, la finance, les assurances.
41
http://www.loreal.fr
65
Croissance verte…
Le géant des cosmétiques souhaite favoriser une plus
En 2006, le bilan est positif sur la tendance grande parité entre les collaborateurs dans les
globale de l'Oréal à réduire son empreinte fonctions de l’entreprise, et favorise l’emploi des
environnementale. personnes handicapées. Elle s’engage à diffuser la
diversité à l’ensemble de ses équipes ainsi que ses
Les principaux indicateurs sont sur la
clients, en termes de nationalité, d’origine aussi bien
bonne voie :
100% des usines certifiées ISO sociale qu’ethnique ; et rassembler ses salariés autour
14001 de ces valeurs culturelles. L’Oréal encourage la
Baisse de la consommation valorisation de l’expérience afin de prévoir
d'énergie totale de 3,5% l’allongement de la durée de vie professionnelle.
Baisse des déchets de -3.5%
Baisse des émissions de CO2 de
Ainsi, il va alors y avoir un respect de ses exigences en
4,8%
termes de performance et de savoirs individuels, une
recherche de profils variés. Cette culture managériale
se caractérise par l’intégration de chaque individu et la
http://www.croissance-
verte.com/archive/2007/06/19/l-or%C3%A9al- mise à profit de ces différents profils dans les différents
publie-son-rapport-sur-d%C3%A9veloppement-
durable.html projets de l’entreprise.
Depuis 2006, des formations sont régulièrement mise en place afin de former les managers
européens, cela, pour les impliquer, les responsabiliser et les aider dans la mise en place de
la politique de diversité souhaitée par le groupe.
LAFARGE
Lafarge42 est une entreprise française qui est le leader mondial
dans le secteur des matériaux de construction. Ces activités
principales sont le béton et granulats, ciment et le plâtre. Cette
firme est présente dans 79 pays et emploie environ 84000 personnes à travers le monde.
Selon le groupe, la croissance rime avec développement durable, protection
environnementale et respect des communautés locales.
42
http://www.lafarge.fr
67
l’association WWF (World Wide Fund for Nature) a été renouvelé dans le but d’avoir une
meilleure compréhension de la consommation de l’eau et ainsi mieux la gérer et tenter de la
réduire. Le groupe Lafarge souhaite promouvoir la diversité de ses près de 78 000
collaborateurs des différents pays. La firme pousse à la non-discrimination, favorise l’emploi
des personnes victimes d’un handicap, incite à la mobilité mondiale afin de favoriser le
partage des bonnes pratiques.
« Pour Lafarge, les intérêts économiques, les enjeux environnementaux et sociaux sont
inséparables et sont même étroitement liés. Lafarge ne conçoit pas de performance
économique sans développement durable ». 43
43
http://www.lafarge.fr/wps/portal/2_4_3-Economie
68
Interview…
ID LOGISTICS
ID Logistics46 est un groupe Précisions…
logistique mondial qui propose
une offre sur mesure de la « Selon moi une entreprise citoyenne
gestion globale de la supply chain, de l’amont jusqu’à doit se sentir impliquée dans la
la distribution. Crée en 2001, ce groupe ne fait que se société, et donc prendra des décisions
développer aussi bien en termes de chiffre d’affaires en prenant en compte l'impact qu'elle
que de sites. Le groupe gère actuellement une aura hors de ses murs et de sa
soixantaine de sites à travers le monde et plus d’un vocation première (créer des
richesses). Il y a là une vision plus large
million de m². Cette firme compte près de 5000
qui sort de la culture d'entreprise et
personnes.
d'une vision ciblée sur elle même.
Ainsi l'entreprise citoyenne prend en
« Notre imagination au service de nos clients »
compte l'impact social, écologique et
économique qu'elle peut avoir dans
ses décisions. »
Sur le site internet de cette entreprise, ne figure pas
les termes citoyenneté, RSE ou développement Florian Yraeta,
durable. Cependant, il a été créé une association : ID Responsable du service réception d'un
entrepôt
Esperança en 2005. Cette association a pour projet
d’aider à l’éducation des enfants et adolescents à Rio
de Janeiro. Cette initiative s’inscrit dans la volonté de
promouvoir le développement durable en plus des actions quotidiennes réalisées sur le plan
écologique et énergétique. ID Logistics s’engage par ce biais à combattre pour la dignité
humaine. Ce projet, réalisé sur de nombreuses années a permis à cette firme de se
développer au Brésil mais aussi d’aider les populations et créer un lien fort avec ses
personnes.
46
http://www.id-logistics.com/
70
Interview…
logistique. L’entreprise propose une large gamme de services, une Oui car elle prend en compte
présence mondiale sur chacun des continents, 220 pays ainsi qu’une les dimensions sociale et
union de savoir-faire inégalable. Cette entité emploie près de environnementale dans ses
activités et dans ses relations
500000 personnes à travers le monde. avec ses partenaires (salariés,
clients, fournisseurs et
cotraitants, actionnaires…).
De ce fait, elle montre, de
par son fonctionnement, que
47
Florian Yraeta, responsable du service réception d'un entrepôt de sanitaire les finalités économiques et
48
http://www.dhl.fr/publish/fr/fr.high.html sociales ne sont pas
incompatibles.
71
Créée en 1969 par trois étudiants américains : Adrian Dalsey, Larry Hillblom et Robert Lynn.
Le nom de la société correspond aux initiales de ces derniers. Ce groupe appartient à la
Deutsche Post. Le groupe compte cinq pôles d’expertise afin de répondre aux demandes de
transport, logistique et courrier.
L’Express s’occupe des envois en messagerie et expédition expresse nationale et
internationale ; la partie Freight offre des solutions de fret routier sur l'Europe ; le Global
Mail est en charge du courrier international et offre des solutions pour les courriers de
gestion, envoi presse ou colis. Le Global Forwarding est un prestataire de logistique de projet
opérant à l’échelle internationale ; la division Supply Chain propose des solutions sur
l’ensemble de la chaîne logistique, elle offre également de nombreux services tels que la
logistique des retours, la tour de contrôle, et la reprise des activités logistiques du client.
Dans sa politique d’entreprise citoyenne, DHL s’est fixé comme objectif de respecter
l’environnement, tout en garantissant le développement économique, social et sociétal. De
même, DHL s’engage activement dans la protection de l’environnement. Ayant des activités
de transport, ce groupe international est conscient des répercussions écologiques, la
protection de l’environnement a été incorporée dans sa stratégie de groupe.
En effet, il s’agit d’une entreprise mondiale par conséquent, sa responsabilité sociale est
engagée à l’échelle internationale par des actions éducatrices ou humanitaires.
Lorsqu’on se connecte sur le site internet, dans la partie ‘entreprise citoyenne, la première
phrase est une citation du philosophe Platon :
" La vie collective n'est possible dans la durée que si chacun s'en considère responsable"
72
En ce qui concerne la responsabilité sociale, DHL considère qu’elle correspond à
l’incorporation souhaitée des préoccupations sociales aux activités commerciales ainsi que
dans les relations avec les partenaires. Une association a alors été crée en 1996,
l’Association DHL Liens. Cette association, gérée bénévolement par des collaborateurs
internes, a trois principaux axes d’intervention : l’enfance en difficulté, la faim en France et
les catastrophes naturelles en France et à l’étranger.
73
c) L’utilisation de la communication
La communication joue un rôle prépondérant dans la mise en place de la citoyenneté au
cœur de l’entreprise. Effectivement, la communication va permettre d’informer les
consommateurs et partenaires des actions réalisées ou à envisager. A l’heure où le
développement durable est une des préoccupations des populations, les entreprises se
doivent de suivre la tendance. La citoyenneté peut-être considérée comme une certaine
transparence envers les consommateurs et l’environnement de l’entreprise dans sa totalité.
De ce fait, l’entreprise s’implique, à travers la citoyenneté, aussi bien sociale, culturelle
qu’éthique. La volonté d’être une entreprise citoyenne s’inscrit dans le long terme et ainsi va
impliquer les différents acteurs de l’entreprise dans le temps, afin d’évoluer dans la société
globale.
Ainsi, face à cet engouement pour la RSE, l’entreprise a communiqué sur ses engagements et
ses différentes actions. Cependant, de nombreuses études montrent qu’il y a un impact fort
et surtout négatif sur les actes non citoyens des firmes. Cet impact négatif va ensuite avoir
des répercussions directes sur l’image de la société. De plus, une perception de l’entreprise
d’un point de vue social va entrainer une image négative des produits. Ceci va parfois aller
jusqu’au boycott des produits de l’entreprise. Par exemple, les consommateurs ont boycotté
la marque Nike lorsqu’ils ont appris que le fabricant de vêtements et de chaussures de sport
exploitait des enfants au Pakistan ou en Chine, c’est le cas également de Renault,
TotalFinaElf. Cette découverte a créé la polémique et l’entreprise a été montrée du doigt et
critiquée de ne pas respecter les droits de l’homme. Il est ensuite très difficile de remonter
dans l’estime des consommateurs quand la firme a choqué sans le vouloir et est attaquée
par de nombreuses fondations de défense des droits de l’homme. Ces comportements non
citoyens ont des répercussions très négatives sur les entreprises. Cependant, les effets des
actions citoyennes ont, quant à elles, beaucoup moins d’impacts sur l’image qu’ont les
consommateurs. Or, les firmes reconnues comme contribuant au bien-être auraient une
meilleure réputation.
Selon une étude réalisée par Sen et Bhattacharya49, en 2001, montre les réactions des
consommateurs sur les actions citoyennes de l’entreprise varient en fonction du support
choisi. Cette étude a été réalisée auprès du public qui devait lire un article issu d’une
association de consommateurs et un autre d’une page internet du site de l’entreprise. De
plus, l’analyse se fait également sur la perception lorsqu’il y a présence ou non de la notion
de citoyenneté. Les résultats montrent que la source issue du site internet de l’entreprise est
perçue comme moins crédible que l’article de l’association de consommateurs. Les scores
mettent en avant le fait que les consommateurs ayant lu l’article publié par l’association de
consommateurs ont une meilleure perception que ceux qui ont lu les mêmes informations
sur le site Internet de l’entreprise. Donc les données citoyennes sont perçues comme plus
49
Extrait de l’étude en annexe, tirée de « Responsabilité sociale : vers une nouvelle communication des
entreprises ? », P. de la Broise, T. Lamarche, éd. Septentrion, 2006
74
crédibles lorsqu’elles sont présentées par une source externe à l’entreprise. La crédibilité de
la source est un élément plus important que l’argument de citoyenneté sur l’effet positif de
l’information donnée aux consommateurs.
Il a aussi été constaté que les arguments de citoyenneté avaient un impact différent en
fonction du contexte économique. En effet, selon la situation économique les résultats sont
modifiés : avant et après la crise. Avant la crise, les perceptions des consommateurs
n’étaient guère différentes qu’ils aient lu des arguments citoyens ou non. Dans ce contexte,
la communication sur les engagements citoyens n’apporte pas un avantage à l’entreprise
quelque soit le support de communication choisi. Cependant, lorsque l’entreprise
communique sur ses activités citoyennes, par la publication d’article d’associations de
consommateurs, est moins impactée dans le cas d’accusations de comportements non
citoyens. Effectivement, ces dernières ont une image plus positive que les entreprises qui
n’ont pas communiquées malgré de telles accusations.
En définitive, les sources externes sont perçues comme étant des sources plus fiables car
elles semblent être indépendantes du contrôle de l’entreprise. Cela a un impact sur la
confiance des consommateurs envers la marque et les produits. De même, le fait de publier
un article contrôlé par des consommateurs est perçue plus crédible et va présenter de
meilleurs résultats que si la firme a communiqué sur ces actions citoyennes. La parution d’un
article positif par une association de consommateurs va être considérée comme une bonne
entreprise par les consommateurs même si ce dernier ne fait aucune mention des
engagements responsables. Or, quelque soit la source utilisée, les comportements identifiés
comme non citoyens entrainent une importante détérioration de l’image perçue par les
clients.
75
avec la politique de l’entreprise. Cependant, l’entreprise a tout intérêt à correspondre aux
critères citoyens du consommateur si elle souhaite le garder.
d) L’impact de la mondialisation
Il est important de parler de l’importance de la mondialisation et par conséquent de la
compétitivité. Ainsi face à ce phénomène qui n’est pas nouveau mais qui devient de plus en
plus ardu, l’entreprise doit réussir à rivaliser et pour cela elle a tendance à rechercher à
baisser toujours plus ses coûts. Elle va, pour cela, avoir tendance à délocaliser pour partir
produire dans des pays à coûts de main d’œuvre moindre et/ou pour bénéficier de
réductions en termes de matières et composants. Outre une main d’œuvre moins chère, le
phénomène de délocalisation de la chaine de production est une opportunité pour
l’entreprise car elle va généralement bénéficier d’une législation moins stricte et de
conditions salariales plus souples.
Dans ce cas là, l’entreprise ne prend en compte que l’aspect financier, et la recherche de
profit. Elle ne joue alors plus son rôle social dans son pays d’origine. Cependant, ces
délocalisations sont très mal perçues par les consommateurs. En effet, en délocalisant, les
entreprises sont identifiées comme n’étant pas socialement responsable car un déplacement
de la production à l’étranger entraine un nombre important de suppression d’emplois. Le
consommateur est sensible à cela et va avoir une image négative même si cette firme réalise
des actions humanitaires, environnementales.
Les consommateurs ont alors une mauvaise image de l’entreprise et de ces produits.
L’entreprise est-elle dans ce cas toujours gagnante en délocalisant ? La question se pose car
elle va pouvoir augmenter ses marges et son profit mais généralement la qualité ne suivra
pas. Certaines entreprises décident de revenir produire en France après avoir délocalisé. Il
serait intéressant de voir si l’entreprise s’engage socialement et conserve les emplois en
France malgré des problèmes financiers, les consommateurs auront-ils une meilleure
perception de la firme ?
Toutefois, la délocalisation pour le pays d’accueil est une bonne chose car cela va
généralement engendrer de l’emploi et un développement de la population plus rapide que
sans cette entreprise. De même, le pays où l’entreprise s’installe va bénéficier des effets de
la mondialisation.
76
e) La citoyenneté dans un contexte mondial
La notion de citoyenneté est difficilement extensive dans le monde entier. En effet, on vit
dans un monde très globalisé, et les règles, les coutumes, les conditions de vie et de travail
sont différentes.la RSE s’appuie sur des valeurs qui proviennent d’institutions internationales
et ainsi à portée universelle. Cependant, ces règles semblent peu adaptées à certaines
parties du monde et peut impacter négativement sur l’économie ou la culture d’une nation.
L’exemple le plus courant est celui du travail des enfants ou encore leur scolarisation.
D’autres exemples existent tels que la discrimination, le travail forcé, et bien d’autres
encore… selon les pays il est difficile de faire respecter ses règles malgré la règlementation
internationale par l’Organisation Internationale du Travail (OIT).
La citoyenneté en Chine…
On parle de plus en plus de Responsabilité Sociale des Entreprises en Chine. Cependant, contrairement aux pays
industrialisés, les exigences de citoyenneté sont demandées par l’Etat et non par l’entreprise.
Pour les dirigeants chinois, la responsabilité sociale est nécessaire pour arriver à construire une entreprise dite harmonieuse
basée sur des équilibres sociaux, écologique ou encore économiques. Aujourd’hui, la production chinoise se doit de
respecter les lois et les règles du travail. L’Etat chinois souhaite mettre l´entreprise au service de l´intérêt général. Pour
conserver sa performance, et développer son expansion mondiale, les entreprises chinoises vont adopter une gestion plus
rigoureuse de son aspect responsable tel que le font les pays industrialisés.
La mise en application d’une RSE est de plus en plus rechercher par les investisseurs étrangers. Ces derniers cherchent à
limiter les répercussions négatives de l’entreprise sur son entourage, les conditions de travail, la santé. La Chine compte sur
ces avancées technologiques pour réussir à améliorer son efficacité sans augmenter les impacts environnementaux. Pour les
autorités centrales, la citoyenneté est un défi important pour le pays d’autant plus que les lois sociales et
environnementales en vigueur offrent des protections de niveaux comparables à d’autres pays de l’OCDE.
Le parti chinois s’inquiète de la multiplication des mouvements sociaux, car l’enjeu important reste l’apaisement des
relations sociales. Encore aujourd’hui, un nombre important d’ouvriers sont victimes d’abus de la part de leur employeur. De
nombreux accidents dans les mines chinoises montrent que la corruption est toujours présente et peut constituer une
menace pour la croissance. La prise en compte des parties prenantes pose également problème dans un pays où la liberté
d’expression et d’association sont très limitées.
"En ce sens, l´instrumentalisation de la RSE serait, pour reprendre les mots de Jean-François Huchet, « une façon pour la
Chine d´échapper aux innovations institutionnelles » que recouvre la reconnaissance de la liberté syndicale. »
http://www.telos-eu.com/fr/article/la_rse_a_la_chinoise
77
Questions…
Comment se manifeste-t-elle ?
Dans un pays ayant connu 30 ans de communisme et où l'état détient un pouvoir quasi-
absolu, il est très difficile pour les entreprises et les entrepreneurs chinois de faire preuve
de pro-activité et d'avant-gardisme au delà des marges de manœuvre très restreintes
laissées par l'état. Je dirais par conséquent que les actions éthiques des entreprises
chinoises, sont dans leur ensemble de nature passive ne faisant que se conformer au
cadre législatif. Cependant, il est quand même important de citer les actions paternalistes
des dirigeants d'entreprises chinoises. Il est très fréquent de voir des chefs d'entreprises
aider financièrement leurs employés lors de leurs mariages ou lorsque ces derniers
doivent recourir à des soins médicaux onéreux. Mais dans ce pays où la croissance
insolente en temps de crise faisait pâlir d'envie les économies du monde entier et où les
quartiers poussent comme des champignons les choses changent très vite…mais serait-
ce encore à démontrer ?
L'entreprise citoyenne devrait être l'entreprise du présent. Une entreprise qui se borne à
la satisfaction d'intérêts purement mercantiles et selon moi déjà dépassée, hors du
temps. Même si j'ai conscience que la réalité des actes est souvent différente (voire très
différente) de la réalité communiquée je pense que peu d'entreprises peuvent
aujourd'hui se permettre d'exclure de leurs valeurs le concept citoyenneté.
Adam Kablan,
Responsable logistique chez Socomec en Chine
Les entreprises agissent de façon différente pour être citoyenne. En effet, au vue des
entreprises décrites, on constate que les actions sont à peu près similaires mais quelque peu
différentes. Certaines vont se consacrer davantage dans des activités humanitaires, d’autres
78
dans des actions quotidiennes ou du moins régulières. De même, certaines communiquent
beaucoup sur leurs engagements citoyens alors que d’autres n’en font aucune publicité.
Cependant, l’entreprise, sauf cas particulier, n’est pas à plaindre. En effet, malgré les
éventuelles concessions que l’entreprise a été contrainte de faire, elle en retire un certain
profit ! Tout d’abord, les actions environnementales qu’elle réalise lui permettent
généralement de faire des économies, c’est le cas de la journée sans papier, les voitures de
fonctions moins prestigieuses, plus petites et ainsi moins polluantes, la semaine du
développement durable (chez DHL par exemple). De même, le coté communication sur ces
actions est essentiel pour la firme car elle montre ainsi une image plus valorisante aux yeux
des consommateurs. Reste à savoir si les actions qu’elles annoncent dans leur
communication correspondent à la réalité sur le terrain, au sein de ses locaux. Ou s’agit-il
seulement d’un coup de publicité pour bénéficier d’une bonne image ?
En effet, les attentes du marché sont de plus en plus fortes en ce qui concerne la dimension
sociale. Pour répondre à ces attentes croissantes les entreprises souhaitent communiquer
positivement sur leur comportement social et sociétal.
Toutefois, la communication sur les activités citoyennes doivent pouvoir être vérifiables et
surtout suivies afin d’éviter toutes dénonciations qui pourraient nuire à l’entreprise. On peut
malgré tout se demander si tous les engagements annoncés sont entièrement suivis.
Néanmoins, en cas de révélations négatives, l’entreprise peut perdre énormément en
crédibilité et être perçue négativement et perdre des clients. Partant de ce principe, on peut
alors penser que les entreprises qui transmettent des informations citoyennes le sont
réellement au quotidien.
Face à toutes ces façons d’agir pour être plus citoyen, on peut se demander si l’entreprise
citoyenne idéale existe.
79
Conclusion
Il est incontestable que l’entreprise doit agir de façon efficace sur sa logistique. C’est cette
dernière qui va déterminer sa performance et lui permettre de rester compétitive. Comme
le dossier l’a montré, la supply chain est l’occasion pour la firme d’être plus efficace mais
aussi plus compétitive car elle va réaliser des économies. Elle va ainsi pouvoir réduire ses
dépenses et ses délais grâce à l’étroite collaboration entre les intervenants.
La citoyenneté est une notion à la mode et elle est désormais présente dans de nombreuses
entreprises. Cependant, on constate que les actions au sein de la supply chain sont malgré
tout restreintes par rapport aux actions réalisées dans l’entreprise en général. Les
principales actions citoyennes de l’entreprise se trouvent sur la dimension sociale. C’est
souvent sur ce créneau que la firme va être jugée. Vient ensuite la dimension
environnementale qui est de plus en plus importante avec l’actuelle situation
environnementale.
C’est parce que le bien-être est important pour avoir une bonne productivité que
l’entreprise agit essentiellement sur l’aspect social. En effet, rappelons-le, les
consommateurs peuvent aller jusqu’au boycott d’une entreprise parce qu’elle n’est pas
socialement responsable. De même, on se rend compte qu’on parle de responsabilité sociale
des entreprises d’où l’importance qui est mises sur l’accent social, humain.
En définitive, la supply chain, qu’on pourrait qualifier d’idéale, est un lieu où chacun trouve
sa place et où chacun joue un rôle important dans la supply chain. Cette chaine logistique
serait humaine et harmonieuse. La firme doit paraître plus juste, plus humaine et prendre en
considération l’homme qui reste la ressource essentielle de l’entreprise. Les hauts dirigeants
vont avoir un rôle primordial dans la mise en place de la citoyenneté, ce sont ces derniers
qui vont décider des actions à réaliser quotidiennement au niveau sociétal mais aussi
environnemental, sans oublier la plus importante : la dimension économique. Cependant, le
manager reste l’acteur le plus important car c’est à son niveau que les actions vont se faire.
Effectivement, c’est à lui de faire respecter les règles citoyennes des dirigeants mais il peut
aussi en faire plus et faire davantage participer ses équipes. Contrairement à ce qui se passe
80
dans les entreprises aujourd’hui, l’idéal serait de laisser au manager la possibilité de réaliser
des actions citoyennes à son niveau.
Il est essentiel que le leader donne, à l’équipe, de la cohérence, de la cohésion et surtout de
l’action. En effet, l’équipe a un objectif commun et collectif. Il est important que le manager
comprenne les individus constituant l’équipe car chacun va devoir apprendre à travailler
avec l’autre. Ceci va permettre au groupe d’avancer ensemble et dans le même sens tout en
conservant les personnalités de chacun. Ainsi le leader doit diriger son équipe le plus
humainement possible en prenant en compte les compétences, personnalités ou encore
attentes de chacun. Le manager devra également créer des cadres de communication et
d’échange afin que chaque individu puisse s’épanouir et avancer en communion avec le
groupe. Pour que l’équipe soit efficace, l’équipe doit penser global, groupe, c’est là que le
leader va jouer un rôle primordial.
La dimension environnementale est également importante si l’entreprise veut être
citoyenne. C’est pour cela qu’il est important de mettre en place des politiques
environnementales telles que le recyclage, la réduction des émissions de CO2 par le choix de
transport moins polluant. L’entreprise peut également choisir le regroupement par la
Gestion Partagée des Approvisionnements ou encore la Gestion Mutualisée des
Approvisionnements, ou encore le cross-docking. De même, elle peut mettre en place des
journées sans papiers ou recycler les feuilles. Toutes ces actions sont principalement au
cœur de l’entreprise et cette tâche revient aux managers. C’est également un état d’esprit et
les individus doivent être informés et se sentir concernés.
Il est difficile de décrire une chaine logistique idéale car chacun a des attentes différentes et
tous les individus n’ont pas la même approche de la citoyenneté cependant les éléments
cités ci-dessus sont une base qu’on pourrait qualifier de neutre.
L’ensemble de ces actions dites citoyennes vont avoir des répercussions positives sur le
comportement des consommateurs qui vont avoir plus confiance en entreprise. Assurément,
en constatant les mesures citoyennes mise en place par l’entreprise, les consommateurs
vont avoir une meilleure perception de la firme. L’image de l’entreprise sera meilleure et
cela inspirera plus de confiance de la part du consommateur qui achètera les produits ou
services plus sereinement. Evidemment, cette répercussion n’est pas systématique. En
fonction des personnalités et des attentes des consommateurs, la perception et les actions
d’achat seront différentes. De même, comme le montre ce dossier, la source de la
communication joue également un rôle important dans l’image donnée par l’entreprise.
81
Pour finir, devenir citoyenne ou du moins plus respectueuse des dimensions
environnementale, sociale et sociétale est une étape fondamentale pour l’entreprise
d’aujourd’hui et de demain. Effectivement, face aux attentes des consommateurs mais aussi
celles des salariés, l’entreprise se doit d’agir et de prendre davantage en considération
l’homme, son environnement mais surtout son impact sur ce dernier. Cette notion
émergente va jouer un rôle essentiel dans la poursuite de l’entreprise. Les répercussions sur
l’image de l’entreprise sont importantes et si elle n’est pas citoyenne, ces dernières peuvent
être très négatives.
Cependant, la firme doit garder en tête sa finalité principale qui reste le profit. Mais peut-
elle continuer d’être compétitive, réduire ses dépenses tout en ayant un comportement
citoyen ? Peut-elle devenir citoyenne dans son ensemble et rester compétitive ?
82
Bibliographie
J.L. Heskett, N. A Glaskowski, R.M. Ivie, Business Logistics, traduit par D. Tixier, H.Mathe et J.
Collin
J.L. Heskett, « Logistics : essential to strategy », Harvard Business Review, nov.-déc. 1977,
traduit par « La logistique, élément clé de la stratégie », Harvard-L’Expansion, n°8
J-P Lugan, P. Ruquet, « Manager avec courage les secrets d’un leadership efficace en période
de crise », Eyrolles, Clermont-Ferrand, 2009
83
Références Sites Internet
84
Linéaires site en ligne, A. Monnier, « Michel & Augustin jouent les pots de vache » (2008)
[http://www.lineaires.com/Cremerie/Les-actus/Michel-Augustin-jouent-les-pots-de-vache]
consulté le 17 mars 2010
Le Journal du Net
« Les entreprises les plus éthiques » (2004),
[http://www.journaldunet.com/management/0404/040433_ethique.shtml]
consulté le 18 mars 2010
« Les entreprises où il fait bon vivre » (2004)
[http://www.journaldunet.com/management/dossiers/040949bonvivre/00general_36.shtml]
consulté le 11 mars 2010
Global 100 Most Sustainable Corporations in the World (2010), « 2010 global 100 List »,
[http://www.global100.org/annual-reviews/2010-global-100-list.html?sort=country]
consulté le 20 mars 2010
85
Références des Images
86
Annexes
87
Annexe 1: Interview de Florian YRAETA – ID Logistics
88
Selon toi existe-t-il une différence entre entreprise éthique et entreprise citoyenne ?
Si oui, quelle(s) différence(s) ?
Oui, selon moi une entreprise citoyenne doit se sentir impliqué dans la société, et donc
prendra des décisions en prenant en compte l'impact qu'elles auront hors de ses murs et de
sa vocation première (créer des richesses). Il y a la une vision plus large qui sort de la culture
d'entreprise et d'une vision ciblé sur elle même. Ainsi l'entreprise citoyenne prend en
compte l'impact social, écologique et économique qu'elle peut avoir dans ses décisions.
Un autre exemple, peut être moins parlant mais ayant un impact, est le tri sélectif. En effet
je pense que cela montre une volonté de participer à l'effort écologique. Id logistics à des
contrats cadres avec des sociétés de recyclage des déchets. Dans le cas de l'entrepôt au sein
duquel je suis en poste nous travaillons avec Véolia. En tant qu'encadrant, nous insistons
fortement pour que le tri des déchets (plastique, cartons, bois, DIB) soit effectué
correctement par nos équipes.
Pour finir une autre action d'Id logistics, surement plus humanitaire que citoyenne, est le
projet « Id Esperança ». Id logistics est une société présente à l'international et c'est au Brésil
qu'est né ce projet quand l'entrepôt de Rio de Janeiro à déménagé au bord d'une Favela. Id
logistics à crée ce qui s'appelle la « casa Id Esperança » pour aider et apprendre des choses
aux enfants qui y résident.
89
En quoi consiste ton poste concrètement ?
Je suis responsable du service réception d'un entrepôt de sanitaire. Nous travaillons pour
Cédéo. En tant que tel je suis, avec mon équipe, garant du contrôle qualitatif et quantitatif
du flux entrant de marchandise et de la fiabilité de la communication avec notre client
concernant l'activité « in ». Plus simplement, je dois m'assurer de plusieurs choses. Tout
d'abord coordonner les livraisons au plus proche de la volonté de Cédéo pour éviter les
ruptures marchandises et m'assurer un flux continu et le plus lisse possible pour assurer une
bonne qualité de prestation. Ensuite, avec mon équipe, je me dois de contrôler la
marchandise qui est livrée, de repérer toute anomalie et de remontée l'information de façon
fiable au client.
Ensuite J'ai aussi un rôle de management et de recherche d'optimisation. En effet, ayant un
poste d'encadrement je me dois tout d'abord de surveiller et de contrôler le travail effectué
par mon équipe Je dois aussi chercher en permanence comment améliorer les procédures
pour faciliter le travail de mon équipe et fiabiliser au maximum le flux d'information vers le
client. Etant responsable du service réception je me dois aussi d'anticiper et de trouver des
solutions pour améliorer et facilité le travail des autres services. Par exemple, Je dois
fiabiliser au maximum le stockage de marchandise pour éviter les pertes ou inversions au
rangement et ainsi facilité le travail de la gestion de stock et du service préparation.
(Problèmes de casse, de rupture entrepôt, d'erreur de préparation....)
90
Penses-tu que l’entreprise citoyenne est l’entreprise du futur ?
Je ne pense pas que l'entreprise citoyenne soit l'entreprise du futur mais tout simplement
elle est l'entreprise du présent. Car tout d'abord, comme je l'ai précisé plus haut, elle à
indirectement un rôle social en étant un acteur majeur dans l'intégration et ainsi, est déjà à
mes yeux une entreprise citoyenne. De plus, l'activité économique amenée par une
entreprise est toujours bénéfique aux localités environnantes. Pour finir une entreprise à
pour but de créer de la richesse en respectant la légalité. Ainsi, elle se doit de respecter
toutes les normes et les lois, qui protègent les salariés, qui protègent les clients, qui
protègent l'environnement, et donc l'entreprise de nos jours pour être profitable est déjà
citoyenne. Une entreprise qui détourne les lois, qui ne respecte pas ses employés et qui ne
respecte pas la société, ne peut réussir quant à l'impact que cela aura sur son image de
marque. Il y a bien sur des contres -exemples mais cela ne concerne que les très grosses
sociétés qui sont suffisamment stable et existe depuis suffisamment longtemps pour ne pas
trop être impacter même si le pouvoir des média à notre époque est très fort. Ces dernières
sont trop souvent assez profitables et puissante pour réussir à s'en sortir. Seulement, ces cas
restent minoritaires à mes yeux car si on prend le cas français, la plupart de nos entreprises
sont des pme ou des petites structures qui ne pourraient pas se permettre de ne pas être
« citoyenne ».
91
Annexe 2: Interview de Christophe NAPIOT – MAYOLY-SPINDLER
92
Selon toi existe-t-il une différence entre entreprise éthique et entreprise citoyenne ?
Si oui, quelle(s) différence(s) ?
La notion d’entreprise citoyenne est intimement liée à l’état et à la politique d’état. Les
objectifs visés ne sont par conséquent pas toujours les mêmes. A titre d’exemple, une
délocalisation de site industriel ou de prestation de service peu tout à fait être réalisé de
façon éthique au sein de l’entreprise avec un accompagnement fort de chaque ressource.
Toutefois, ceci n’apparaît pas forcément compatible avec une entreprise citoyenne…
93
Selon toi, l’Homme au cœur de l’entreprise est-il une gestion réalisable sans mettre en
péril l’entreprise ?
Difficile question… C’est naturellement réalisable à condition que cela soit une volonté
prioritaire de la Direction Générale relayée par des managers de terrain convaincus et qui
agissent au quotidien dans cette démarche individuellement et collectivement.
Cette volonté souvent base de communication pour les entreprises est dans les faits souvent
peu mise en place ou développée, non pas par manque de volonté mais par manque
d’investissement en termes de moyens, de temps, d’énergie…
Les petites structures avec des responsables dont s’est la volonté première sont souvent
nettement plus développées dans ce domaine que les grands groupes et souvent des
pionnières en termes de relations humaines.
94
Annexe 3: Interview de Sonia JUSTINO – SEQUOIA PARIS
1/L'entrepôt (infrastructure)
Une prestation exécutée en utilisant des entrepôts HQE (Haute Qualité
Environnementale) et s'appuyant sur des bâtiments dont les dispositions bénéficiant
d'autorisation d'exploiter aux normes DRIRE.
Sélection et référencement des fournisseurs et partenaires sensibilisés aux
préoccupations environnementales.
Installation des unités de production en fonction des puits de lumière naturelle
intégrées dans le bâtiment (éclairage zénithal).
Selon toi existe-t-il une différence entre entreprise éthique et entreprise citoyenne ?
Si oui, quelle(s) différence(s) ?
Non, car ce sont des notions complémentaires. En effet, les actions éthiques prennent aussi
en compte les dimensions sociale et environnementale tout comme la citoyenneté de nos
actions.
95
La notion de citoyenneté est-elle présente au sein de l’entreprise où tu travailles ?
Comment cela se manifeste-t-il ?
Oui.
Cette citoyenneté peut passer par exemple par le rôle éducatif car Sequoia n'hésite pas à
employer des apprentis en alternance rémunéré de façon décente.
Cela passe aussi par toutes les opérations caritatives qui sont menées par notre directrice de
la communication (exemple : don de marchandises).
96
Annexe 4 : Adam KABLAN – SOCOMEC (Chine)
97
Cependant, il est quand même important de citer les actions paternalistes des dirigeants
d'entreprises chinoises. Il est très fréquent de voir des chefs d'entreprises aider
financièrement leurs employés lors de leurs mariages ou lorsque ces derniers doivent
recourir à des soins médicaux onéreux. Mais dans ce pays où la croissance insolente en
temps de crise faisait pâlir d'envie les économies du monde entier et où les quartiers
poussent comme des champignons les choses changent très vite…mais serait-ce encore à
démontrer ?
Selon toi existe-t-il une différence entre entreprise éthique et entreprise citoyenne ?
Si oui, quelle(s) différence(s) ? Comment cela se manifeste-t-elle ?
Pour moi cette différence se manifeste dans la nature des actions de l'entreprise.
Alors que la dimension contraignante du cadre législatif est très présente dans la notion
d'entreprise citoyenne, dans la notion d'entreprise éthique selon moi il y a forcément la
poursuite d'un idéal moral, se trouvant (ou pas) hors du cadre législatif qui contraint
l'entreprise que nous considérons.
98
Annexe 5 : Interview de Nicolas KOZLOWSKI – Industrie Pharmaceutique
Au sein de la logistique ou de la supply chain, est ce que l’ on peut trouver des actions
éthiques ?
De façon globale, on va dire aujourd’hui la supply dans l’entreprise, c’est un peu le radar
c’est un peu nous qui allons mettre les sujets difficiles sur la table, ce n’est pas forcément
nous qui allons les traiter, par contre, c’est nous qui allons alerter que nous allons droit dans
le mur !on n’a pas les capacités on n’aura pas la réactivité nécessaire. Le courage de dire et
de mettre les sujets sur la table sont la première expression de l’éthique en entreprise. C’est
capable de mettre les difficultés sur la table, déjà de les accepter ; ce n’est pas toujours
facile.
On est dans un métier interface. On a un impact sur la performance des autres.
Je suis dans une entreprise pharmaceutique zone industrielle. Je suis en interface entre le
conditionnement et la fabrication des médicaments. Si aujourd’hui je fais un planning « de
merde », c’est sur que le conditionnement ne pourra pas faire atteindre ses résultats. Même
chose pour la fabrication. Je contribue à leurs performances, et parfois même au détriment
de la mienne. C’est contribuer à une performance globale et qui soit pas un optimum local.
C’est super important. Il y a des supply chain managers qui ont des résultats très très bons
par contre ca peut être au détriment dune entité plus globale ou des services annexes.
Un exemple : vous pouvez mettre la précision à un fournisseur qui vous accordera des prix
très intéressants mais en dans deux ans va peut être mettre la clé sous la porte, et dans deux
ans vous serez peut être plus là.
Selon moi, l’éthique en suplly est tenir compte de l’équilibre global et d’arriver à trouver le
juste équilibre par rapport à sa performance et à la performance collective. En sachant que
nous, on influe quand même pas mal sur la performance collective, c’est ma perception.
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intégrée la démarche d’éthique mais ce n’est pas une condition suffisante. Pour moi,
l’entreprise éthique elle essaye d’appliquer la démarche citoyenne qui est vraiment sur des
sujets gouvernementaux et collaboratifs (ressources humaines) et elle l’étend à toutes les
fonctions. C’est plus large (c’est ma perception)
Arrivez-vous à faire des actions citoyennes dans la vie de tous les jours ? Quelles sont
elles ? Comment procédez-vous ?
N : Pour moi tout le monde est responsable à tous les niveaux. L’autorité à responsabilité
s’exprime à tous les niveaux de l’entreprise. A la fois, au niveau de l’opérateur qu’au niveau
cadre ou dirigeant. Chacun est responsable, après le manager son rôle est de favoriser le
terrain pour que ça puisse s’exprimer. Ca passe par des notions d’écoute, de travail en
groupe, de gestion de projets et d’impliquer tout le monde. Quand on fait des projets
d’organisation, on implique toute la chaine opérationnelle jusqu’à la chaine décisionnelle ; je
pense que c’est une démarche éthique.
Je pense aussi que valoriser les compétences comportementales. C’est un axe que je me suis
basé car avoir les compétences techniques c’est bien, mais si vous n’avez pas des
compétences comportementales très marquées (telle ampathie ou savoir vivre) c’est le
facteur de réussite. C’est le rôle du manager éthique, il faut qu’il est le courage de dire que
les résultats ne seront pas sur du court terme car il y aura des actions à mener…. Il faut se
battre ! C’est la partie la plus difficile mais c’est la partie où on fait la différence dans le
temps.
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Annexe 6 : Site internet de Danone
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Annexe 7 : Site internet de L’Oréal
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Annexe 8 : Site internet de Lafarge
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Annexe 9 : Site internet de DHL
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Annexe 10 : Documents internes sur le Développement Durable chez DHL Supply Chain France
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Annexe 11 : Documents internes sur la satisfaction des salariés chez DHL Supply Chain
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Annexe 13 : Exemple d’une organisation verticale
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Annexe 14 : Etude sur l’impact de la communication sur les consommateurs
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