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Je dédie ce travail :
A mes parents Fayçal et Saloua pour m’avoir encouragé et permis d’entreprendre la formation
d'expertise comptable. Sans eux, je n’en serais pas là.
A ma femme Olfa et mes deux filles Sarah et Eline, pour m’avoir épaulé moralement et
encouragé tous les jours dans la construction de ce mémoire.
A mes beaux parents Sahbi et Chantal pour leurs conseils et la confiance qu’ils m’accordent.
Remerciements
La première personne que je tiens à remercier est mon encadrant Mr. ENNOURI Imed, pour
l’orientation, la confiance, la patience qui ont constitué un apport considérable sans lequel ce
travail n’aurait pas pu être mené à bon port. Qu’il trouve dans ce travail un hommage vibrant à
sa personne.
Mes vifs remerciements vont également aux membres du jury pour l’intérêt qu’ils ont porté à
mon travail.
Je tiens à remercier les associés ainsi que mes collègues au sein du cabinet MAZARS TUNISIE
et notamment Mr FRADI Mourad et Mr MASMOUDI Walid pour m'avoir soutenu et guidé sur le
chemin à suivre.
Plan du mémoire
Introduction Générale
En 2013, les 2501 leaders mondiaux de la Grande Distribution ont réalisé un chiffre d’affaires de
l’ordre de 4 400 milliards de dollars. Les dix plus grands distributeurs du monde ont réalisé, à
eux seuls, 1 300 milliards de dollars et créer 1 258 milliards de dollars de valeur brute. Ces
chiffres témoignent de l’importance du secteur.
En effet, la grande distribution est un secteur dynamique et réactif n’hésitant pas à bousculer les
théories économiques par l’innovation et la mise en œuvre de stratégies et de concepts osés.
Elle a réussi, depuis longtemps, à faire main basse sur la filière de l’approvisionnement et de la
distribution. Cette domination lui confère le privilège d’imposer les règles du jeu et de dicter les
choix et les stratégies aux différents acteurs du tissu économique.
La crise mondiale et la baisse du pouvoir d’achat ont conduit à une surproduction renforçant
ainsi sa prédominance.
De nos jours, la grande distribution occidentale frôle les limites du capitalisme obligeant souvent
les politiques à intervenir contre leurs principes fondamentaux de libre concurrence. A titre
d’exemple, le législateur français a été amené à adopter plusieurs lois comme, à titre d’exemple
la Loi Galland, pour atténuer le rapport de force et jouant ainsi l’arbitre entre les distributeurs et
les producteurs.
En Tunisie, la grande distribution est un des rares secteurs qui n’a pas souffert de la crise
économique et du contexte particulier post 14 Janvier. En effet et ce malgré les pertes
enregistrées par les différentes enseignes lors des émeutes populaires de 2011, ces distributeurs
ont continué à investir, à rénover et à se développer à l’intérieur ou à l’extérieur du pays.
La part de marché de la grande distribution en Tunisie avoisine les 20% contrairement aux pays
développés où ce ratio est de l’ordre de 80% ce qui frôle avec la saturation économique.
L’évolution du mode de consommation de la famille tunisienne et l’occidentalisation du
comportement des consommateurs est l’un des facteurs à prendre en considération dans cette
conquête de part de marché.
1
Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
Introduction
La saturation des parts de marché de la grande distribution dans les pays développés intensifie la
convoitise et les enjeux dans les pays émergents et le « rouleau compresseur »1 est en marche.
La Grande Distribution en Tunisie emboite le pas aux géants internationaux et nous pouvons
anticiper une large panoplie d’outils, d’artifices, de leviers, de concepts et autres innovations
propres à ce secteur.
A titre d’exemple nous pouvons citer l’intensification des marges arrières, l’apparition des
marques distributeurs, le lancement des Hard discounts, le commerce équitable ou vert, les
ventes en ligne et la création des Drive et d’une façon générale, le recours aux nouvelles
technologies d’informations et de communication (NTIC) dans une approche servicielle où le
client est au centre de tous les intérêts.
Dans ce contexte exposé ci-dessus, nous nous questionnons quant à l’application, par
l’expert comptable, de l’approche par les risques lors d’une mission d’audit d’une société
de grande distribution ?
L’expert comptable devra notamment être en mesure d’appréhender, d’anticiper et d’évaluer les
décisions et les orientations stratégiques prises par les décideurs des enseignes. Ce point peut se
résumer en une question : Quel est l'avenir de la grande distribution ?
L’objectif de ce mémoire est d’étudier l’application de l’approche d’audit par les risques au
secteur de la grande distribution allant des aspects stratégiques et de l’environnement externe aux
risques métiers.
1
Philippe Moati, « L’avenir de la Grande Distribution », Ed. Odile Jacob 2001
2
Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
PREMIERE PARTIE :
PLANIFICATION D’AUDIT ET MISE EN ŒUVRE DES
PROCEDURES D’EVALUATION DES RISQUES
3
Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
Première partie
La finalité de cette première partie consiste à élaborer une stratégie d’audit et un plan de mission
adapté à la grande distribution. Pour y arriver, l’auditeur devra mettre en œuvre les procédures
d’évaluation des risques dans le but d’acquérir la connaissance de l’entité et de son
environnement, y compris de son contrôle interne.
Le paragraphe 3 de l’ISA 315 stipule : « l’objectif de l’auditeur est d’identifier et d’évaluer les
risques d’anomalies significatives, provenant de fraudes ou résultant d’erreurs, au niveau des
états financiers et des assertions, par la connaissance de l’entité et de son environnement, y
compris de son contrôle interne, fournissant ainsi une base pour concevoir et mettre en œuvre
des réponses aux risques évalués d’anomalies significatives ».
Le paragraphe 5 de l’ISA 315 stipule que « l’auditeur doit mettre en œuvre des procédures
d’évaluation des risques en vue de lui fournir une base pour l’identification et l’évaluation des
risques d’anomalies significatives au niveau des états financiers et des assertions ».
Ainsi l’auditeur doit acquérir une parfaite compréhension de l’environnement externe et interne
de la société de ses systèmes d’informations, de pilotage et de gestion. L’auditeur doit être en
mesure d’apprécier les éléments suivants : «
i) ses activités,
4
Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
Première partie
iii) les types d’investissements réalisés et prévus par l’entité, y compris les
investissements dans des entités ad hoc,
pour pouvoir comprendre les catégories d’opérations, les soldes de comptes et les informations
qu’il s’attend à trouver dans les états financiers;
d) des objectifs et des stratégies de l’entité ainsi que des risques d’entreprise connexes
pouvant donner lieu à des anomalies significatives dans les états financiers;
C’est ainsi que nous avons structuré la première partie en trois chapitres :
Le but de ces deux premiers chapitres est la constitution d’un référentiel pour
l’auditeur servant de base pour l’élaboration de la stratégie globale d’audit et du plan
de mission adapté à la grande distribution.
2
Paragraphe 11, ISA 315
5
Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
Première partie
Nous abordons successivement dans une première section intitulée la compréhension du secteur
d’activité, la présentation de la grande distribution, un bref historique et l’évolution du secteur, le
contexte international et national, la typologie et le lexique, les canaux de distribution et enfin, le
business-risk.
Dans la deuxième section, nous allons revenir sur le risque d’affaire en essayant de développer la
réponse à la question posée : Quel est l’avenir de la grande distribution ?
Enfin dans la troisième section, nous allons présenter le cadre juridique, fiscal, social et
comptable de la grande distribution.
Dans cette section, nous nous attarderons principalement sur les aspects suivants, à savoir sur la
présentation du secteur de la grande distribution, la typologie et le lexique spécifique, les
différents types de canaux de distribution et enfin le nouveau business modèle de la grande
distribution.
3
@ LA DISTRIBUTION / Marc
6
Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
Première partie
Le commerce de détail a été marqué par plusieurs transformations ayant abouti à l’avènement de
la grande distribution. Nous pouvons citer quelques exemples des plus importantes
transformations ayant contribué à l’apparition de la grande distribution :
- Les coopératives de consommation : En 1828 est créée à Lyon, par des chefs d’atelier, la
première coopérative dans le but de réaliser des achats collectifs à meilleur prix.
- Le succursalisme : En 1844 à Paris voit le jour la première chaine de magasins organisés
sous la même enseigne.
- Les magasins populaires ou magasin à prix unique : Le premier magasin populaire a vu le
jour aux Etats Unis d’Amérique en 1879 vendant tout leurs assortiments à un prix unique.
- Les grands magasins : Ils voient le jour au début du XIX siècle ils sont caractérisés par
une surface de vente plus grande et disposent de comptoirs multiples.
- Le libre service : Les premières traces du libre service remonte à 1916 aux Etats Unis
d’Amérique où tous les produits se trouvent emballés et pour la première fois étiquetés.
Toutes ces évolutions et transformations qu’a connues le commerce de détail ont contribué à la
naissance de la grande distribution. Le premier supermarché voit le jour aux Etats Unis
d’Amérique en 1920 proposant des produits alimentaires et de grande consommation.
Il faut attendre les années soixante pour voir apparaitre les premiers hypermarchés en Europe.
7
Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
Première partie
Les dix premiers groupes au monde ont enregistré un chiffre d’affaires total de 13004 milliards
de dollars soit une hausse de 2.9% par rapport à 2012. Les experts soulignent cette faible
croissance comparée aux années précédentes et l’attribuent à « la faiblesse de l’économie
mondiale et la part de marché grandissante des distributeurs du e-commerce (+14% entre 2012
et 2016) »5.
Selon le rapport « Global Powers of Retailing 2015, Embracing Innovation » réalisé par Deloitte
en collaboration avec STORES MEDIA, la croissance des revenus des 250 plus grands
distributeurs mondiaux est en déclin depuis 2011 et a continué son diminution en 2013. Selon ce
rapport, le ratio des revenus pondérés des ventes est passé de 4,9% en 2012 à 4.1% en 2011.
4
Cabinet d’études Deloitte pour le magazine LSA (Septembre 2014) et les calculs de la DGCCRF (N°32 Novembre
2014).
5
Cabinet d’études Deloitte pour le magazine LSA (Septembre 2014)
8
Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
Première partie
Contexte national
Les premières traces de la grande distribution en Tunisie, remonte à l’année 1933, date à laquelle
la première société de supermarchés, la société Nouvelle Maison de la Ville de Tunis (SNMVT),
connue sous le nom commercial MONOPRIX a vu le jour. A l’époque il s’agissait des nouveaux
grands magasins.
7
CRéDOC – Cahier de recherche n°261 – Décembre 2009
9
Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
Première partie
Actuellement, la grande distribution occupe une place de plus en plus importante dans
l’économie tunisienne avec un taux de croissance potentiel à deux chiffres. La grande
distribution tunisienne est à dominante alimentaire et elle est concentrée dans les grandes villes.
En Tunisie, les statistiques du ministère de commerce montrent que le petit commerce et les
magasins traditionnels occupent la place la plus importante avec une part de marché estimée
entre 80% et 85% du marché de la distribution. Cependant, les spécialistes prévoient un
dédoublement de la part de marché revenant à la grande distribution dépassant les 40%8 dans
quelques années. Ces parts de marché à conquérir attirent toutes les convoitises.
Cette situation est similaire à la situation des Etats développés (France, Angleterre et Etats-Unis
d’Amérique) après la 2ème guerre mondiale où le modèle libéral et l’explosion de la grande
distribution a contribué à booster la consommation. A l’époque la grande distribution s’est
développée au détriment des magasins traditionnels.
En effet, la grande distribution tunisienne est très jeune et les magasins traditionnels réalisent à
nos jours la part du lion. D’autre part, la grande distribution est quasi-absente en milieu rural. Le
premier hypermarché a vu le jour en 2001 sous l’enseigne Carrefour suivi de Géant en 2005.
La grande distribution peut jouer un rôle central dans la relance de l’économie du pays en tirant
vers le haut la consommation des ménages.
1 hypermarché
Réseau
50 Supermarchés et superettes
Part de marché estimée 31%
8
Manœuvre dans la grande distribution, LSA Magazine (n°2157, 19 novembre 2010). Pour l’économiste
statisticien, qui réalise régulièrement des études de marketing sur les marchés maghrébins.
10
Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
Première partie
Groupe Mabrouk
1 hypermarché
Réseau
80 Supermarchés et superettes
Part de marché estimée 32%
Réseaux de distribution
Il cumule les fonctions de gros par la présence d’une centrale d’achat et les fonctions de détail en
disposant de ses propres points de ventes. C’est la forme la plus courante en Tunisie.
Nous allons mettre l’accent sur cette forme de réseau de distribution objet dudit mémoire.
11
Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
Première partie
Il regroupe des magasins juridiquement indépendants qui choisissent de s’associer pour créer de
la synergie sur les volumes d’achat, la logistique, l’effort commercial et publicité). Ce modèle de
réseau s’appuie, généralement, sur le mécanisme de franchise.
Ce modèle a vu le jour dans les pays occidentalisés sous la pression des grandes surfaces, les
commerçants indépendants ont du résister en créant ce modèle de commerce. Le commerce
associé peut être :
Le distributeur assure deux types de fonctions : Les fonctions matérielles et les fonctions
commerciales.
12
Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
Première partie
Ces fonctions sont accentuées ou au contraire atténuées et nuancées par la mode de distribution.
Les modes de distribution peuvent être :
Centrale d’achat
La centrale d’achat est le cœur de l’activité de la grande distribution, elle occupe une fonction
vitale. En effet, le modèle de développement de la grande distribution est basé sur la mise à
disposition des consommateurs des produits à prix imbattables. Ceci a été rendu possible par une
stratégie d’achat groupé.
En se basant sur le principe des achats groupés caractérisés par un volume important des
commandes dans le but de négocier et d’obtenir des meilleures conditions financières (prix,
modalités de règlement et de livraison, des conditions de retours plus favorables…).
La centrale d’achat gère en amont les fournisseurs de l’enseigne et en aval elle traite avec les
points de vente.
En plus de son rôle de négociation, la centrale d’achat assure le stockage et la logistique. Cette
dernière fonction a pour rôle d’optimiser la gestion des flux physiques afin d’assurer la
disponibilité des produits en magasin au bon moment.
13
Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
Première partie
Les relations entre les fabricants ou les producteurs et la grande distribution sont marquées par
des négociations commerciales matérialisées par les accords de coopérations annuels précisant
généralement :
- Le prix de vente ;
- Les remises et ristournes annuelles, permanentes, ponctuelles… ;
- Les délais de paiements ;
- Les délais de livraison ;
- Le budget marketing dédié principalement aux insertions publicitaires ;
- Les autres coopérations commerciales : référencement, ouverture nouveau magasin… ;
- Les conditions de retour de marchandises.
Dans certains cas, le rapport de force s’inverse et c’est le distributeur qui ne peut pas s’en passer
d’un producteur pour des contraintes d’assortiment des produits et de la notoriété de ces
fournisseurs. A titre d’exemple, nous pouvons citer le cas de Coca-Cola, Danone…
Les fabricants auront à choisir entre l’une de ces deux stratégies les plus répondues : « Push » ou
« Pull ». La stratégie « Push » consiste à pousser le produit dans le canal de distribution et
d’acheminer le produit vers le consommateur et la stratégie « Pull » consiste à attitrer le
consommateur vers le produit en se basant sur le besoin. Cette dernière stratégie s’accompagne
nécessairement par une campagne publicitaire intense.
Ces stratégies de distribution sont à combiner avec l’un ou plusieurs modes de distributions cités
ci-dessous en fonction de la situation :
14
Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
Première partie
- La distribution intensive : elle consiste à diffuser le produit dans le plus grands nombre
de points de vente possible pour assurer une couverture maximale du marché. Elle
convient idéalement aux produits de grande consommation, à prix faible, sans technicité
et à grande fréquence d’achat.
- La distribution exclusive : Le fabricant accorde l’exclusivité à un distributeur sur une
zone géographique précise matérialisée par un contrat de franchise, de concession ou de
représentation exclusive… Elle convient aux produits de haute qualité avec un prix
généralement élevé.
- La distribution sélective : Le producteur sélectionne un nombre de distributeur restreint
en fonction d’une liste de critères : tailles de magasins, compétence, emplacement,
agencement…
Généralement, les hypermarchés sont implantés dans des centres commerciaux situés dans les
périphéries des grandes villes avec des grands espaces de parking.
Supermarché
Un supermarché est un magasin d’une surface comprise entre 400 et 2500 m² à forte dominante
alimentaire. Généralement, les supermarchés sont implantés à l’intérieur des centres villes
qualifiés de grande distribution de proximité et présentant des prix de vente légèrement
supérieurs aux prix des hypermarchés.
15
Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
Première partie
Superette
La superette est un magasin de moins de 400 m² implantée le plus souvent en centre ville
proposant un assortiment de produits de consommation courante.
Magasin spécialisé
L’idée d’un magasin spécialisé est d’offrir aux consommateurs une large gamme avec des
multiples choix pour une catégorie précise de produits. A titre d’exemple : Electroménager,
informatique, bricolage, meubles de jardins, sport et loisir.
Les magasins spécialisés peuvent atteindre la taille des hypermarchés, appelés dans ce cas les
grandes surfaces spécialisées ou de taille moyenne et similaire aux supermarchés.
16
Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
Première partie
Nous vous présentons ci-dessous une sélection de termes de langage ou de concept propre à la
grande distribution.
- Prix de vente de référence: « C’est le prix de vente toutes taxes, tel qu’il est référencé
pour la vente au détail dans des conditions normales. C’est aussi le prix de « vente
marché », habituellement pratiqué, n’ayant pas fait l’objet d’un effort commercial
particulier (Nous l’appellerons aussi "prix de vente fond de rayon")»9.
- Prix de vente: « Il correspond au prix, toutes taxes, tel qu’il est proposé au
consommateur dans le point de vente. C’est le prix balisé sur les gondoles voire encore
celui qui figure sur l’étiquette. La différence entre le prix de vente de référence et le prix
de vente "théorique" correspond aux différentes démarques qui ont été appliquées en vue
de faciliter la vente du produit (Effort promotionnel ou solde)10».
- Démarque connue: « Il s’agit d’une diminution appliquée au prix de vente de référence
lors de la mise en vente. Cette diminution doit exclusivement être pratiquée pour les
raisons suivantes :
« Elle est la différence entre les stocks réels existants à une date d’inventaire et le stock
théorique comptable. Les stocks théoriques sont constitués par les entrées de marchandises,
moins les sorties telles que les enregistre la comptabilité. Les stocks réels sont les produits
effectivement stockés en rayons et en réserves, et valorisés à une date d’inventaire donnée. La
démarque inconnue peut se définir encore comme étant la différence entre le montant des ventes
qui devraient être réalisées et le montant réel des ventes enregistrées en caisse, compte tenu des
9
MARISSIAUX Patrick. 1996. Conception d’un outil de contrôle de la démarque inconnue dans la grande
distribution : approche méthodologique - application pratique. Mémoire pour l’obtention du diplôme d’expertise
comptable. (Novembre 1996). Centre de documentation des experts comptables et des commissaires aux
comptes.
10
Idem note 9.
11
PY Catherine. 1988. Evaluation des stocks dans les grandes surfaces de vente, hypermarché, supermarchés (L’):
étude de deux méthodes employées, apport de la lecture optique. Mémoire pour l’obtention du diplôme
d’expertise comptable. (Novembre – décembre 1988). Centre de documentation des experts comptables et des
commissaires aux comptes.
17
Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
Première partie
surmarques, démarques promotionnelles, soldes et casses qui sont par nature connues. En soi, la
démarque inconnue représente bien alors une perte de chiffre d’affaires 12. »
La démarque inconnue est un risque du métier et elle peut être expliquée par :
12
MARISSIAUX Patrick. 1996. Conception d’un outil de contrôle de la démarque inconnue dans la grande
distribution : approche méthodologique - application pratique. Mémoire pour l’obtention du diplôme d’expertise
comptable. (Novembre 1996). Centre de documentation des experts comptables et des commissaires aux
comptes.
13
PY Catherine. 1988. Evaluation des stocks dans les grandes surfaces de vente, hypermarché, supermarchés (L’):
étude de deux méthodes employées, apport de la lecture optique. Mémoire pour l’obtention du diplôme
d’expertise comptable. (Novembre – décembre 1988). Centre de documentation des experts comptables et des
commissaires aux comptes
14
Idem note précédente.
.
18
Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
Première partie
Il s’agit d’une opération visant à rapprocher deux produits complémentaires. Cette technique de
vente favorise les achats additionnels ou les achats impulsifs.
19
Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
Première partie
« Le canal de distribution est un sous-ensemble du circuit constitué par des magasins d’un même
type (les supermarchés, les hypermarchés…) ou caractérisé par l’utilisation d’une méthode de
vente particulière ».
Le canal de distribution est représenté généralement par les acteurs de la distribution, à savoir les
grossistes (réseau gros), les détaillants et la grande distribution (réseau moderne). A coté de ces
acteurs, il immerge un nouveau canal, il s'agit du canal virtuel et de l'e-commerce.
« Un circuit peut comprendre plusieurs canaux, et seul le producteur choisit un circuit puisqu’il
est le premier maillon, les autres intermédiaires ne peuvent sélectionner que des canaux ».
En effet, les intermédiaires peuvent opter pour un stratégie multi-canal (utilisation de plusieurs
canaux de distribution d'une façon indépendante), cross-canal (Utilisation de plusieurs canaux de
distribution en se basant sur une synergie) ou enfin Omni-canal (le consommateur est le centre
d'intérêt tout en optimisant le multi-canal).
20
Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
Première partie
1.4 Le business-risk : Quel est l’avenir de la grande distribution ? El l’impact des nouvelles
technologies d’information sur le secteur ?
Dans le cadre des nouvelles orientations des normes internationales d'audit et l'approche d'audit
apportée par la norme ISA 315, l'auditeur doit mener une analyse stratégique du secteur d'activité
de ses opportunités, de ses évolutions ainsi que de ses menaces.
Une bonne partie des magasins est louée auprès de particulier ou de professionnel nécessitant
une gestion particulière des contrats de location et des fonds de commerce.
L’autre partie des magasins est la propriété de l’enseigne. En effet, le régime fiscal tunisien
excluant la société commerciale du code d’incitation aux investissements et l’enjeu financier
important a poussé les grandes enseignes tunisiennes à développer la promotion immobilière au
niveau des filiales de la société. Cette activité connexe est éligible aux avantages fiscaux et
permet aux enseignes tunisiennes de profiter des dégrèvements financiers en investissant les
résultats issus de la grande distribution dans ces projets immobiliers.
21
Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
Première partie
Cette facette de la grande distribution nécessite une gestion particulière concernant le respect des
conditions des dégrèvements, de la gestion des titres de propriété et des autorisations de bâtir et
d’ouverture de magasin. (à déplacer en back office)
Les enjeux d'aujourd'hui sont de ne pas rater la révolution numérique et de rester au diapason des
nouveautés actuelles. Ce mouvement en marche touchera essentiellement notre mode de
consommation. Aujourd'hui et grâce au progrès technologique, on constate une généralisation de
l'accès internet et une banalisation du prix de vente des smartphones ou des tablettes. Ce constat
ne fait qu'accélérer cette révolution. Les sociétés de grande distribution doivent envisager,
notamment, la mise en place des sites de ventes en lignes et le développement des applications
mobiles.
Toutes ces transformations ne peuvent se faire sans l'adoption des NTIC ainsi que le
développement continu et la transformation du système d'information de la société.
Le e-commerce est devenu une opportunité pour les enseignes permettant d'élargir leur réseau de
distribution et cibler une nouvelle clientèle. Ce développement rejoint l'approche servicielle mise
en place par les Grands Distributeurs.
C'est ainsi « qu’après la révolution industrielle, l'humanité a connu ce qu'on peut appeler une
révolution technologique voire numérique. Tout compte fait, on dépassait progressivement l'ère
des papiers pour arriver à une ère technologique, basée sur les numéros et les symboles et où
chacun est désigné par un numéro ou un code qui, l’identifie et le caractérise »15.
15
Ben Naoufel Ahmed. 2010-2011. Cours de droit de commerce électronique.
22
Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
Première partie
savoir : le coût de la logistique, la livraison à domicile, le règlement, le cyber marketing, les frais
de maintenance…
Par conséquent, le commerce électronique implique une réorganisation logistique ainsi que
l’adoption d’une stratégie marketing spécifique. Deux modes d’exploitation se distingue tout
particulièrement : la vente en ligne et le drive. Le drive est une variante du l’e-commerce et une
alternative au commerce de proximité.
magasin réel). Pris de cours par le lancement de sites de e-commerce par des acteurs nouveaux
comme Amazon.com, les distributeurs traditionnels ont généralement créé des sites dédiés et font
aujourd’hui coexister magasins réels et virtuels dans des systèmes de distribution multicanaux,
qui complexifient les enjeux et enrichissent les approches».16
Ces techniques de vente à distance, nécessite le développement et la mise en place d’un site
marchand. Il s’agit de l’outil incontournable du commerce électronique. L’auditeur devra
notamment vérifier le respect des règle de comptabilisation des actifs incorporelles, prendre en
considération les risques de perte de valeur et s’assurer de la sécurité ainsi que de la fiabilité des
données électroniques transitant par ce site.
D’autre part et pour le soutenir le développement de leur commerce électronique, les enseignes
sont tenues de conclure des contrats d’assistance, de référencement, de webmarketing et de
maintenance.
Les progrès enregistrés en matière de NTIC, la simplification des modalités d’utilisation ainsi
que des conditions d’accès à ces nouvelles technologies font du e-commerce une technique de
vente incontournable pour les années à venir. D’autant plus que les mutations et les changements
du comportement et des habitudes d’achat vont accélérer la croissance du e-commerce.
16
Binninger Anne-Sophie, P. (2013). La distribution. Editions GUALINO
23
Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
Première partie
Cette évolution est devenue possible grâce à l’émergence d’Internet dans un premier temps. La
banalisation des smartphone, tablettes… ont contribué également au développement du
commerce en ligne. Le rôle des NTIC dans le développement du commerce électronique est
primordial.
A titre d'exemple, actuellement le groupe Carrefour France n'a plus besoin d'agent de saisie des
factures d'achat des fournisseurs et met à la disposition de ses fournisseurs une application web
sur laquelle ces fournisseurs disposent de login et d'un mot d'accès et ils sont tenus d'éditer leurs
factures sur cette application web en saisissant la référence de la commande, la référence de la
livraison, les références des articles livrés, les quantités et les remises correspondantes. Ce
système permet à Carrefour de récupérer toutes ces données d'une manière informatisée.
En Tunisie, l’activité de la grande distribution est régie par plusieurs lois générales et organisant
l’ensemble du commerce intérieur du pays. Ce n’est qu’en 2009 que le législateur tunisien a
promulgué une loi spécifique à l’activité de la grande distribution traitant ainsi des aspects de
l’organisation des centres commerciaux, des relations avec les fournisseurs, des contrats de
franchise et des centrales d’achats. Il s’agit de la loi n° 2009-69 du 12 Août 2009.
D’autre part et étant donnée l’étendu de l’activité, le commissaire aux comptes et dans le but
d’acquérir la connaissance suffisante sur le cadre règlementaire, aura à recenser les autres textes
juridiques connexes à l’activité.
Nous aborderons dans cette section les principaux aspects juridiques régissant l’activité de la
grande distribution et concernant les volets suivants :
- L’exercice de l’activité ;
- La règlementation des prix ;
- La règlementation des soldes et des opérations de promotion ;
- La règlementation encadrant les programmes de fidélisation ;
- La règlementation relative aux relations avec les fournisseurs ;
- Les autres diverses obligation.
24
Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
Première partie
L’article 10 de la loi n° 2009-69 du 12 août 2009 conditionne l’ouverture d’une grande surface à
l’obtention d’une autorisation préalable du ministre chargé du commerce après avis du ministres
chargé de l’intérieur, du ministre chargé de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme et ce
lorsque :
L’article 11 de la même loi a créé une commission Nationale d’Urbanisme Commercial chargée
d’émettre un avis sur ces demandes d’autorisation.
D’autre part, les grandes surfaces commerciales doivent être implantées de plus de 5km en
dehors des zones d’aménagement urbain. La distance de 5 km peut être revue à la baisse par
décret sur proposition du ministre chargé du commerce et du ministre chargé de l’aménagement
du territoire et de l’urbanisme.
Le dossier à préparer en vue de l’obtention de cette autorisation doit comporter les éléments
suivants :
Le dossier doit être déposé auprès du ministère du commerce et de l’artisanat. En cas d’accord,
une décision sera accordée par le ministre chargé du commerce après consultation du ministre de
l’intérieur et du développement local, du ministre chargé de l’aménagement du territoire et du
ministre chargé des affaires sociales.
Malgré le fait que le législateur ait précisé que le principe d’exercice de l’activité est libre et que
l’autorisation représente l’exception, nous pensons que les procédures restent lourdes et nous
n’avons pas évoqué toutes les formalités nécessaires auprès de la Marie pour les permis de bâtir
et autres attestations nécessaires. Comme le souligne l’article du quotidien Le Temps du 1 février
2015, la complexité des procédures administratives contribue à ralentir le développement de la
grande distribution et affirme que sur 17 dossiers déposés en 2014 auprès du ministère du
commerce seuls 6 ont abouti. L’article ne manque pas de rappeler que la part de marché de la
grande distribution en Tunisie est faible, de l’ordre de 18% et que le Pays compte à peu prés 150
unités de grande distribution (hypermarchés et supermarchés) sur un total de 210 000 commerce
de distribution (grossistes et détaillants).
En ce qui concerne les magasins ne rentrant pas dans le cadre de l’autorisation d’implantation
citée ci-dessus, il faut se référer au cadre règlementaire régissant le commerce de distribution et
notamment la loi n°91-44 du 1er juillet 1991 telle que modifiée par la loi n° 94-38 du 24 février
1994 ayant porté réorganisation du secteur et la dernière loi n°69 du 12 août 2009 stipulant
l’obligation de notifier au ministère chargé du commerce le démarrage de son activité dans un
délai d’un mois.
Ladite loi a porté sur la réorganisation du secteur de la distribution en prévoyant les modalités et
les règles relatives aux circuits de distribution. L’article 2 de cette loi définit l’activité de la
distribution comme « toute activité à but lucratif, exercée habituellement ou à titre professionnel
et ayant pour objet l’achat sur le marché local ou extérieur de produits ou marchandises en vue
de leur revente en l’état sur le marché intérieur ».
L’exercice de l’activité de distribution est libre et l’article 3 de même loi a supprimé l’agreement
préalable auparavant obligatoire. Cependant plusieurs activités commerciales sont soumises à un
cahier des charges et notamment le d’alimentation générale, le commerce des articles électriques
et électroménagers, le commerce des équipements informatiques, les concessions, les
représentants de commerce… La liste est fixée par le décret n°99-2552 du 8 novembre 1999.
26
Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
Première partie
La loi n°91-44 du 1er juillet 1991 prévoit pour certains produits l’interdiction de cumuler le stade
de gros et le stade de détail sous peine d’être exposé au risque de paiement d’une amende variant
de 200 à 10 000 dinars. Ces activités commerciales sont détaillées au niveau de l’arrêté du
ministre de l’économie nationale du 15 juillet 1994. Parmi ces activités figure le commerce de
fruits et légumes, le commerce des produits alimentaires et agroalimentaires, les boissons à
emporter, les articles de quincaillerie et de droguerie… Or la grande distribution cumule ces
deux stades et dans la pratique des choses, le cas ne s’est jamais posé et cette disposition n’a pas
été appliquée.
Nous examinerons dans les paragraphes qui suivent, deux aspects en relation avec la grande
distribution à savoir : La franchise et l’exercice du commerce par des étrangers.
Ce point est régi par le décret-loi n°61-14 du 30 août 1961 relatif aux conditions d’exercice de
certaines activités commerciales. Le principe est que l’exercice du commerce en Tunisie est
réservé aux personnes physiques et aux personnes morales de nationalité tunisienne (). Les
sociétés sont considérées de nationalité tunisienne lorsqu’elles répondent à l’ensemble des
conditions suivantes :
27
Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
Première partie
Les autres étrangers peuvent obtenir la carte de commerçant après l’accord du ministre du
commerce après avis de la commission consultative créée par l’arrêté du 14 septembre 1961 dans
les cas suivants :
Pour les autres activités commerciales il faut l’accord de principe de la commission consultative.
Franchise
Avant l’adoption de la loi n° 2009-69 du 12 Août 2009, la législation tunisienne était dépourvue
de cadre juridique traitant de la question de franchise. La franchise n’était pas reconnue par le
système tunisien.
En effet, le décret-loi n°61-14 du 30 août 1961 relatif aux conditions d’exercice de certaines
activités commerciales prohibait la pratique du commerce d’une façon directe ou indirecte par
des étrangers.
D’autre part, l’article 5 de la loi n°91-64 du 29 juillet 1991 relative à la concurrence et aux prix
telle que modifiée et complétée par la loi n°95-42 du 24 avril 1995 interdisait le principe
d’exclusivité qui est la pierre angulaire d’un contrat de franchise ou d’un contrat de concession.
Enfin, la règlementation de change ne donnait pas l’accord pour le transfert des fonds en devises
pour payer les redevances au franchiseur (royalties).
Toutefois, l’article 6 de la loi n°91-64 du 29 juillet 1991 relative à la concurrence et aux prix
prévoit une seule exception accordée au cas par cas par le ministre chargé du commerce dans le
cas de projet contribuant au progrès technique ou économique.
Par conséquent, ce cadre rendait compliqué et difficile l’installation des enseignes étrangères via
des contrats de franchise. L’obtention de l’autorisation du ministre chargé du commerce pour
l’installation d’une franchise est tributaire de la force de persuasion des investisseurs et la
28
Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
Première partie
solidité du dossier en terme d’investissement, du nombre d’emplois crées… Nous pouvons faire
référence aux cas de Carrefour et Géant.
Ces outils de protection du commerce intérieur et ces restrictions sur les franchises étrangères
sont facilement contournés par un mécanisme de fragmentation du contrat de franchise en
plusieurs contrats indépendants portant sur : des accords de partenariat, d’assistance technique et
de licence de marque.
« Le contrat de franchise est un contrat par lequel le propriétaire d’une marque ou d’une
enseigne commerciale accorde le droit de son exploitation à une personne physique ou morale
dénommée franchisé, et ce,, dans le but de procéder à la distribution de produits ou à la
prestation de services moyennant une redevance ».
Le chapitre concernant le franchise de la nouvelle loi contient seulement 4 articles et n’a annoncé
que des principes généraux et fondamentaux des contrats de franchises et n’a pas traité de
l’interdiction du concept d’exclusivité prévu par la loi de concurrence citée ci-dessus. Ce point
reste ambigu et contradictoire entre les deux lois.
Enfin, ladite loi prévoit l’obligation d’informer sur le projet de franchise 20 jours au moins avant
la conclusion de l’affaire qui doit être matérialisée par un contrat écrit.
29
Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
Première partie
à la disposition du public et leur vend les produits et marchandises achetés auprès d’un
commerçant distributeur grossiste, d’un producteur ou à travers l’importation. »
La loi n°69-2009 du 12 août 2009, tant sollicitée par les professionnels, est une loi qui est
apparue dans l’objectif de dresser quelques principes de base et certaines définitions de concept
auparavant ignoré par le législateur tunisien. Nous pouvons citer à titre d’exemple la franchise, la
centrale d’achat ou les centres commerciaux.
Nous allons vous présenter ci-dessous les principales disposition de cette loi :
- La société doit notifier au ministre chargé du commerce le démarrage de son activité. Cette
obligation s'entend à chaque ouverture d'un nouveau magasin. En ce qui concerne la vente en
ligne, la notification doit être accompagnée d'une copie du contrat d'hébergement du site.
- Obligation d'afficher l'enseigne de la société devant chaque point de vente et au niveau de ses
documents administratifs. A noter que cette obligation subsistait au niveau de l’article 8 de la loi
n°91-44 du 1er juillet 1991 qui prévoit que les commerçants ambulants n'étaient pas concernés
par cette obligation. Cette exception s'étend aux commerçants distributeurs soumis au régime
forfaitaire au titre des personnes physiques.
l'article 14 de la loi de 1991 prévoit une sanction allant de 50 et 200 dinars pour toute infraction
à cette obligation.
- Obligation de garantir au client de la société le service après vente relatif aux articles
commercialisés.
- Les centres commerciaux dépassant 3000 m² de surface totale ou 1500 m² de surface réservée à
la vente doit faire l'objet d'une autorisation préalable selon l'article 11 bis du code de
l'aménagement et de l'urbanisme.
- Une des principales mesures est l'instauration des plafonds pour les délais de règlement des
fournisseurs détaillés comme suit :
Le non respect de cette disposition est sanctionné par une amende allant de 2000 DT à 20 000
DT.
30
Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
Première partie
- La loi prévoit également que les produits des coopérations commerciales doivent faire l'objet
d'une facturation à part et distinctement. Ces factures doivent mentionner la nature des
prestations de services rendus. La loi donne quelques exemples des coopération commerciales à
savoir :
Enfin, cette loi prévoit une définition légale au terme "centrale d'achat" et "franchise".
Auparavant ces termes ne sont employés dans aucun texte juridique.
L'article 2 de la loi n°91-44 du 1er juillet 1991 annonce le principe de la liberté des prix
de vente. Cependant il existe des exceptions. En effet, le décret n°91-1996 du 23 novembre 1991
tel que modifié par le décret n°93-59 du 11 janvier 1993 et le décret n° 95-1142 du 28 juin 1995
prévoit une liste de produits et de biens dont les modalités de fixation du prix de vente sont
réglementées et ce en raison de la nature de ces produits de première nécessité ou concernant des
secteurs dont la concurrence est limitée par une situation de monopole ou des difficultés durables
d'approvisionnement. Il s'agit des produits ou services réglementés soumis au régime de
l'homologation des prix ou l'auto-homologation des prix par la fixation du prix minimum ou
maximum à appliquer ou la marge à pratiquer au niveau de chaque stade. Les produits et services
concernés par ce régime sont prévus au niveau des listes A, B et C du décret n°91-1996 du 23
décembre 1991,modifié et complété par le décret n°93-59 du 10 juin 1993 et le décret n°95-1142
du 28 juin 1995.
Vente à perte : L'article 26 nouveau de la loi 91-64 encadrant la concurrence et les prix
interdit la revente à perte. Le prix de vente proposé ne doit pas être inférieur au coût d'achat. le
§2 du même article définit le coût d'achat comme suit :"le prix unitaire mentionné sur la facture
déduit de toutes remises commerciales figurant sur la même facture...". Ainsi le seuil du coût
d'achat prend en considération seulement les remises sur les factures et par conséquent, les
remises hors factures, ristournes et autres remises de fin d'année ne sont pas pris en considération
pour la détermination du seuil minimum du prix de vente. Il est à préciser que cette disposition
concerne les produits vendus en l'état et ne concerne pas les produits transformés. D'autres
31
Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
Première partie
exceptions sont prévues par la loi comme par exemple : les produits périssables, liquidation des
stocks déterminée par un jugement, les stocks rossignols ou durant les soldes.
L'affichage des prix : L'article 22 de la loi 91-64 encadrant la concurrence et les prix
prévoit l'obligation d'afficher et d'étiqueter les produits exposés à la vente. Le prix affiché doit
être le prix au comptant et toutes taxes comprises.
NB: Les produits importés doivent mentionnés sur le packaging l'identité et les coordonnées de
l'importateur.
La facturation : L'article 22 nouveau de la loi 91-64 encadrant la concurrence et les prix
impose à tous commerçants de délivrer une facture aux clients particuliers qui la
réclament.
Les soldes : L'article 3 de la loi 98-40 encadrant les techniques de vente et la publicité
commerciale définit les soldes comme étant « les offres de ventes ou ventes faites par les
commerçants de produits neufs démodés, défraichis, dépareillés ou fin de série, et qui
sont pratiquées en fin de saison en vue de renouvellement saisonnier de la marchandise
par l'écoulement accéléré du produit moyennant une réduction des prix». La loi prévoit
d'autres obligations incombant au commerçant souhaitant organiser des opérations de
solde comme par exemple le dépôt de la liste des produits concernés par les soldes en
indiquant le prix non soldé, le taux de remise minimum ainsi que l'affichage des taux des
soldes et l'étiquetage des prix avant solde et après solde.
Programme de fidélité : La règlementation tunisienne ne prévoit pas un cadre spécifique
pour le programme de fidélité du secteur de la Grande Distribution et l'accord contractuel
signé avec le client constitue l'assise juridique définissant les droits et obligations de
chaque parties. A noter que certaines dispositions et lois s'appliquent comme :
- Loi 91-64 encadrant la concurrence et les prix qui interdit les ventes avec
primes. En effet, l'article 23 de la même loi interdit les ventes octroyant à l'acheteur une
prime gratuite immédiate ou à terme constituée de produits ou de marchandises sauf s'ils
sont identiques au produit acheté. Dans ce cas, le programme de fidélité ne doit pas
prévoir l'octroi de cadeaux en contre partie des points fidélité sauf pour les cadeaux
symboliques de faible valeur. Par contre, l'octroi de bons d'achat ou de bon de réduction
en contre partie des points fidélité est légal et elle est assimilée à des rabais. Cependant,
l'utilisation de la carte de fidélité ne doit pas conduire à des ventes à perte.
- Loi 2004-63 portant sur la protection des données à caractère personnel et
prévoyant plusieurs dispositions concernant le matériel et l'utilisation de ses données
ainsi que le décret 2004-1250 prévoyant l'obligation de soumettre les sociétés traitant des
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Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
Première partie
Pendant longtemps le cadre juridique tunisien ne traitait pas expressément du e-commerce et seul
un article précurseur du code des Obligations et des Contrats prévoyait la notion de "vente par
correspondance" ou les contrats conclus à distance. Le législateur tunisien a admis la nécessité
de s'adapter aux mutations économiques ce qui s'est traduit notamment par :
33
Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
Première partie
- Mise en place d’une représentation syndicale constituée de soit d’un syndicat de base ou bien
d’une délégation syndicale dont l’objectif est la défense des intérêts économiques et sociaux du
personnel du distributeur. Ce dernier doit leur accorder les moyens en temps et en moyens pour
la réalisation de cette tâche.
- Pour les distributeurs employant plus de 40 personnes, il faut constituer une commission
consultative d’entreprise. Il s’agit d’une représentation non syndicale composé d’une façon
paritaire de membres de la direction et des représentants des travailleurs qui sont élus par ces
derniers. Son rôle est de veiller sur l’organisation du travail, l’avancement, la promotion, les
œuvres sociales, la discipline, la sécurité au travail et d’une façon générale tous les volets
concernant les employés et la relation avec la direction.
Les sanctions de 1er degré (avertissement verbal ou écrit, blâme, la mise à pied ne dépassant pas
3 jours) sont prises directement par l’employeur. Les sanctions de 2 ème degré sont décidées après
l’avis de la commission consultative d’entreprise. Ces décisions peuvent être une mise à pied au-
delà de 4 jours, un arrêt de l’avancement, une rétrogradation de l’échelon ou de catégorie ou une
révocation.
- Régime de travail : Le régime de travail dans ce secteur est fixé à 48heures par semaine, au-
delà, les heures de travail sont qualifiées d’heures supplémentaires et donnent droit à une
majoration de 75% (dans la limite autorisée par le code de travail de 60 heures maximum par
semaine). En ce qui concerne le travail de nuit, ce volet n’est pas évoqué par ladite convention
du secteur.
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Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
Première partie
o Le congé annuel est de 18 jours ouvrables par an majorés d’un jour par tranche de
5 ans avec une limite de 24 jours ouvrables.
o Le congé pèlerinage : 1 mois accordé une seule fois.
o Les congés spéciaux : Ils varient de 1 à 3 jours selon le cas et ils sont accordés par
l’employeur à l’occasion de mariage, naissance ou décès d’un parent proche.
o Les congés maladies sont à la charge de l’employé qui doit justifier dans les 48
heurs de sa situation appuyée par un certificat médical.
- Volet financier :
o Indemnité de transport : accordée à tout le personnel (33,500 Dt à partir du 1er mai 2014).
A rajouter 5 Dt pour l’exécution et la maîtrise et 10 Dt pour les cadres.
o Prime de présence : attribuée à l’ensemble du personnel (6.136 Dt par mois à partir du 1er
mai 2011).
o Prime de caisse servie en fonction de l’ancienneté (de 5 à 15 Dt par mois)
- Prime de fin d’année : servie à la fin de l’année et elle est égale à 50% du salaire mensuel.
- Assistance décès 150 Dt en cas de décès du salarié et 100 Dt en cas de décès du père ou de la
mère du salarié.
La gratification de fin de service est plafonnée à 1 mois de salaire par année d’ancienneté et
plafonné à 6 mois de salaire. Elle est accordée au salarié révoqué et n’ayant pas fait de faute
grave. Enfin, le préavis est de 1 mois pour l’exécution et de 2 mois pour les autres.
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Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
Première partie
Régime de TVA : Etant donnée que la société commercialise une multitude de produits
de différente nature et essentiellement alimentaire elle est soumise, de ce fait, au régime
d'assujetti partiel à la TVA se qui implique toute une gestion des charges et des
immobilisations de la société. En effet, la société doit :
- déduire la TVA en totalité sur ses les charges et les immobilisations dont
l'utilisation est destinée exclusivement aux produits assujettis et vendus dans ses rayons.
- ne pas déduire la TVA sur les charges et les immobilisations dont l'utilisation
est destinée exclusivement aux produits non assujettis et vendus dans ses rayons.
- Appliquer le prorata de déduction provisoire sur les charges et les
immobilisations dont l'utilisation est destinée aux produits assujettis et non assujettis.
Etant donné le volume des transactions, cette disposition fiscale est contraignante et
compliquée et nous nous questionnons sur les mesures et les moyens mis en œuvre
par la société pour la respecter.
Déductibilité de la provision de fin d'année au titre des points fidélité accumulés par
les clients : Le principe comptable de rattachement des charges aux produits impose à la
société d'estimer à la fin de l'année la provision au titre des points de fidélité cumulés par
36
Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
Première partie
les clients et se pose la question de déductibilité de cette provision. Ces points de fidélité
sont accordés en vertu d'une obligation contractuelle prévue au niveau des accords signés
avec les clients et la valorisation de ces points de fidélité qui vont se transformer en bons
d'achat ou en bons de réduction, peut être déterminée d'une façon exacte. Pour conclure,
la dette découlant des points fidélité non transformés à la clôture de l'exercice est
certaine, liquide et exigible et nous pensons que cette provision doit être déduite au cours
de l'exercice de l'enregistrement de la vente correspondante à la génération des points.
Autres obligations fiscales concernant les points fidélité : La législation tunisienne
exige de porter le montant des ristournes commerciales au niveau de la déclaration
d'employeur. A défaut, cette ristournes n'est pas déductible. Dans le cas d'espèce, les
points fidélité peuvent être assimilés à des ristournes du fait que le nombre de points
accordés dépend du volume d'achat réalisé par le titulaire de la carte. A noter que
l'administration fiscale, étant donné le volume des transactions, tolère l'inscription du
total de ces ristournes au titre des points de fidélité sur une seule ligne et à condition de
joindre la liste détaillée sur un support magnétique par nom de client, numéro de la carte
d'identité, adresse....
Démarque connue : La démarque connue est le retrait de certains articles des rayons en
raison de l'état invendable de ces produits retirés : emballages déchirés ou troués...
La procédure généralement adoptée par les sociétés de grande distribution prévoit le
retour et la collecte de ces produits au niveau de la plateforme logistique pour vérification
et tri par la suite ces produits sont soient détruits ou renvoyés aux fournisseurs lorsque les
conditions contractuelles prévoient l'échange.
A ce stade nous nous intéressons aux conditions de forme de destruction de stocks et la
déductibilité de ces opérations. Les conditions prévues par le législateur prévoit l'envoi
d'une lettre d'information au bureau de contrôle compétent et la présence d'un huissier
notaire. A noter que dans la pratique, une société de grande distribution peut procéder à
des opérations de destruction journalière. A ce constat, s'ajoute la destruction immédiate
au niveau des magasins des fruits et légumes invendus dans ce cas l'opération de renvoie
à la plateforme est inconcevable.
37
Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
Première partie
Nous présentons ci-dessous certains points comptables spécifiques à la Grande Distribution ainsi
que certaines problématiques comptables.
Chiffre d'affaires :
La norme NCT 317 régit le volet comptabilisation du chiffre d'affaires et ses dispositions
sont similaires aux dispositions de la norme internationale IAS 1818. Les revenus sont
évalués à la juste valeur de la contrepartie reçue ou à recevoir. Ainsi les différentes
réductions commerciales sont imputables à la vente. Cependant, les escomptes de
règlement constituent des charges financières.
Les principes comptable d'enregistrement d'une vente sont :
Transfert des risques et des avantages inhérents à la propriété du bien;
Transfert du contrôle du bien;
Le revenu peut être déterminé d'une façon fiable;
17
NCT 3 : Norme comptable relative aux revenus.
18
IAS 18 : Produits des activités ordinaires.
38
Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
Première partie
Il est probable que des avantages économiques liés à l'opération iront à la société.
Les coûts encourus ou à encourir relatifs à l'opération peuvent être évalués de
façon fiable.
En ce qui concerne les coopérations commerciales facturées par la société au titre des actions
publicitaires, elles sont comptabilisées au niveau des autres revenus.
Programme de fidélité :
La fidélisation de la clientèle repose essentiellement sur l'idée de récompenser les clients
en se basant sur leurs volumes d'achat. Les récompenses accordées peuvent être des
cadeaux, des ristournes, des bons d'achat déterminés en fonctions des points accumulés.
Ces points sont enregistrés au moment de la vente. Plusieurs problématiques comptables
sont posées quant au traitement comptable à savoir :
L'année de comptabilisation de l'engagement de la société : Année
d'enregistrement de la vente initiale ou l'année au cours de laquelle, le client a
réuni le nombre de point nécessaire.
Faut-il provisionner les engagements de la société ou différer une partie du
chiffre d'affaires.
Les coûts des engagements pris par la société doivent ils être comptabilisés en
charges marketing ou en diminution du chiffre d'affaires.
Les méthodes d'estimation des engagements et des points fidélité.
Le cadre conceptuel et les normes comptables tunisiennes, en particulier la NCT 319, ne
traitent pas directement les programmes de fidélité et l'auditeur doit faire preuve de
jugement en se référant aux principes comptables retenus par les NCT pour des cas
similaires ainsi qu'aux principes de comptabilisation prévus au niveau du cadre
conceptuel et en se basant sur le référentiel international de l'IASB. En effet, la norme
IFRIC 1320 est dédiée au traitement comptable du programme de fidélité. D'autre part et
19
NCT 3 : Norme comptable relative aux revenus.
20
IFRIC 13 : Programmes de fidélisation de la clientèle.
39
Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
Première partie
avant l'apparition de l'IFRIC 13, l'application des disposition de la norme IAS 1821
pouvait conduire à deux méthodes :
Méthode 1 s'appuyant sur le §13 de l'IAS 18 : consiste à fragmenter la transaction
de vente initiale en deux parties. Une partie comptabilisée à la date de la vente
initiale et correspondant à la valeur des biens vendus et la deuxième partie
reflétant la valeur des avantages accordés par la société. La mise en oeuvre de
cette méthode conduit à déterminer une partie du chiffre d'affaires de l'exercice
qui doit être différée et enregistrée au cours de l'exercice de l'octroi de l'avantage.
Méthode 2 s'appuyant sur le §19 de l'IAS 18 : consiste à provisionner les coûts
futurs de l'avantage à octroyer. Le coût de l'avantage est considéré comme une
charge à rattacher à la vente initiale d'où l'enregistrement de la provision
correspondante.
Les deux méthodes ont le même impact sur le résultat et à la suite de la publication de
l'IFRIC 13 la première méthode est préconisée. Cependant et dans la pratique, la
deuxième méthode est plus répondue.
21
IAS 18 : Produits des activités ordinaires
22
NCT 4 : Norme comptable relative aux stocks.
40
Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
Première partie
marges arrières lors de la valorisation des stocks ce qui n'est pas toujours évident et
possible dans la pratique. En effet et selon un Benchmarking23 réalisé par le cabinet
Deloitte sur huit grandes enseignes de distribution Européenne, il y aurait que la moitié
qui impute l'ensemble de réductions commerciales accordées par les fournisseurs sur la
valorisation des stocks.
Nous exposons ci-dessous les modèles des écritures comptables de certains flux financiers
spécifiques à la Grande distribution.
L'ensemble des factures vérifiées et annexées à leurs bons de livraison est comptabilisé
comme suit :
Débit Crédit
A la clôture mensuelle, l'ensemble des bons de livraison dont la facture fournisseur n'est
pas parvenue, il y a lieu de constater l'écriture suivante :
23
Deloitte (2004). Benchmarking. La Distribution sera-t-elle prête pour le passage à l'IFRS.
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Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
Première partie
Débit Crédit
Par la suite, cette écriture est annulée et le travail de rapprochement des factures aux bons
de livraison doit continuer.
Débit Crédit
Cette première écriture est constatée sur la base des fichiers de suivi des fournisseurs
générés par le contrôle de gestion et sur la base des accords signés avec chaque
fournisseur.
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Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
Première partie
Débit Crédit
Débit Crédit
Débit Crédit
43
Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
Première partie
Débit Crédit
Débit Crédit
706xxx Coopération
commerciales par type XXX
437xx TVA collectée
Débit Crédit
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Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
Première partie
Débit Crédit
Par la suite, il y a lieu d'apurer le compte 411 en fonction des modes de paiements. Les
écritures suivantes sont à enregistrer
Débit Crédit
Par la suite, il y a lieu de constater les versements des espèces en banque sur la base du
bordereau de remise espèces :
Débit Crédit
Débit Crédit
45
Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
Première partie
Débit Crédit
Pour les bons d’échange émis traités initialement comme des avoirs:
Ecriture initiale à l’émission du bon d'échange, générée avec les ventes quotidiennes au
journal vente :
Débit Crédit
Après vérification du bon d'échange, il y a lieu de saisir sur le système le numéro unique
de bon d'échange :
Débit Crédit
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Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
Première partie
Débit Crédit
Débit Crédit
Débit Crédit
Lors de la vente des bons d’achat, et de leur remise aux clients, le service trésorerie saisit,
les codes à barre des bons remis, le code client concerné et la valeur unitaire de chaque
bon. Les deux écritures comptables suivantes sont générées :
Débit Crédit
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Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
Première partie
Débit Crédit
Un lettrage automatique, basé sur les codes des bons d'achat des comptes « 411001 »,
« 411002 » et « 411003 » est à prévoir. Les justificatifs de ces comptes après lettrage,
renseignent respectivement sur les bons d’achat à la disposition de la trésorerie et sur
ceux vendus et non encore utilisés par les clients au niveau des magasins.
Lors de l'organisation des inventaires physiques des bons d’achat au coffre chez le
responsable habilité, il faut comparer les données de cet inventaire avec les justificatifs,
après lettrages, des comptes « 411001 Clients, bons d’achats au coffre » et « 411002
Clients, bons d’achats à céder ». Les soldes de ces comptes doivent correspondre aux
bons d’achat à la disposition du service trésorerie.
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Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
Première partie
En poursuivant l’objectif fixé par l’ISA 315 et afin d’évaluer les risques d’anomalies
significatifs, l’auditeur doit acquérir la compréhension de l’environnement interne de la société.
L’auditeur doit avoir une parfaite connaissance des spécificités fonctionnelles et opérationnelles
de l’activité. Ces spécificités du métier influent directement sur le risque inhérent et sur la
conduite de la mission d’audit. En effet, la norme d’audit définit le risque inhérent comme la
possibilité que sans tenir compte du contrôle interne de la société, une anomalie significative se
produise dans les comptes. Le risque inhérent est défini par rapport à une probabilité et un
impact et il est en fonction :
Nous détaillerons ci-dessous les coulisses des activités clés de la grande distribution regroupées
en « front-office » et « back-office ».
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Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
Première partie
- Avec les autres enseignes pour récupérer des parts de marché de ces concurrents
directs : Prix, emplacement, communication, choix et qualité des produits
proposés ainsi que la diversification des services offerts.
- Avec les autres canaux de distribution comme : l’épicerie, le hard discount, les
ventes à circuit court du producteur au consommateur et enfin le canal virtuel.
La grande distribution ne cesse d’innover dans les stratégies de ventes et les stratégies
commerciales afin de développer leur réseau de couverture et ce dans le but d’accroitre leur
chiffre d’affaires.
Les enseignes sont structurées en chaine de magasin formant ainsi un réseau composite
d’hypermarchés, de supermarchés et de superettes. Les magasins se composent d’une surface
commerciale structurée en rayon et d’une surface de stockage appelée aussi « la réserve »
abritant aussi les locaux administratifs. Les articles sont exposés en libre service et se composent
de milliers de références. Le défi quotidien du magasin et de l’équipe de vente est d’arriver à
ordonnancer et présenter ces milliers d’articles conformément à un planogramme tout en
s’assurant de l’étiquetage des codes à barres, des prix affichés, des dates de consommation et de
péremption, de la sécurité des articles exposés en libre-service...
Les articles présentés à la vente sont regroupés par rayons eux-mêmes regroupés en secteur. Les
principaux secteurs et rayons sont les suivants :
50
Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
Première partie
Ce secteur regroupe les rayons : fruits et légumes, crémerie, boucherie, volaille, traiteur,
poissonnerie, surgelés et boulangerie. Ces rayons sont caractérisés par :
Ce secteur regroupe les rayons suivants : épicerie, liquide, droguerie, parfumerie et hygiène. Il
s’agit d’un secteur important pour la grande distribution avec un nombre important de référence
conduisant un volume important de stockage.
- Secteur Bazar
Ce secteur est constitué des rayons suivants : bricolage, maison, culture loisirs, jardinage,
automobile, rentrée scolaire et jouets. Secteur à rotation relativement plus longue et
généralement saisonnier. Ce secteur n’est pas présent dans les différents types de magasin.
- Secteur textile
Ce secteur est constitué pour : homme, femme, enfant, bébé, chaussure et blanc. Secteur à
rotation relativement plus longue et généralement saisonnier. Ce secteur n’est pas présent dans
les différents types de magasin.
Catégorie d’article
51
Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
Première partie
Les marques de distributeurs sont des produits fabriqués par les enseignes généralement sous-
traité chez les industriels obligés d’accepter ces commandes pour pouvoir atteindre le niveau de
volume de production efficient. Ces produits sont généralement des copies qui finiront par
concurrencer les propres produits des industriels. Les distributeurs achètent ces produits
beaucoup moins chers puisqu’ils n’achètent pas la marque et l’enseigne du producteur. Les
MDD ont vu le jour après les multiples réformes prises dans les pays développés pour interdire
ou du moins atténuer l’effet des marges arrière. Aujourd’hui les MDD sont un atout des
enseignes pour contrer et affaiblir d’avantage la position des industriels.
La notion de « premier prix » a été développée par les distributeurs pour contrer le hard-discount.
En effet, chaque enseigne a lancé sa gamme de "premier prix" qui se trouve généralement moins
cher de 10 à 15% par rapport à la gamme normale et ce pour s’aligner sur les hard-discount.
Code à barres
Les grands distributeurs gèrent des milliers de référence et d’article et le moyen utilisé pour
identifier ces articles est le code à barres, le Gencod ou encore le code EAN (European Article
Numbering).
Il s’agit d’un système intelligent de codification international des articles, il se présente sous la
forme de barres blanches et noires ou sous la forme d’un code chiffré.
Le système de codification Européen a été développé à partir du système américain. Il est sous
deux formes EAN8 ou EAN13 respectivement à 8 et à 13 chiffres.
L’EAN13 est le plus répondu dans le monde, il permet d’identifier le pays d’origine, le fabricant
et enfin le produit.
Le distributeur a la possibilité de créer des codes à barres internes utilisés généralement pour les
produits découpés, pesés ou transformés sur place.
Base articles
L’ensemble des articles vendus par le distributeur est centralisé dans une base unique
mentionnant l’ensemble des informations nécessaires à la gestion de la centrale et du magasin à
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Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
Première partie
Cette base est désigné, parfois, « fichier articles » permet aussi le suivi des valeurs historiques :
le volume des ventes antérieures, les variations des prix, les promotions…
Cette base est la pierre angulaire de la distribution Toutes ces informations sont capitales et très
importantes pour l’ensemble des départements de l’enseigne (centrale d’achat, facturation,
marketing, financière et comptable…) mais aussi pour l’auditeur interne ou externe.
Enfin, la base articles est généralement munie d’une double nomenclature à savoir l’EAN13 et la
nomenclature propre à l’enseigne.
Nous allons tout au long de ce paragraphe essayer de présenter l’ensemble des outils
promotionnels mis en place par la grande distribution.
En effet et face aux enjeux, les distributeurs font preuve de créativité en mettant en place des
mécanismes promotionnels de plus en plus complexes et sophistiqués.
- La remise pratiquée sur les prix de vente à l’occasion des soldes, d’une opération
de déstockage ou de vente groupée. Ces remises peuvent être générales portant sur
la quasi-totalité des articles ou à une certaine catégorie ou gamme.
- Le bon de réduction relatif à un article. Les bons de réductions peuvent être édités
par le distributeur ou le fournisseur. Dans ce dernier cas, c’est le fournisseur qui
supporte cette remise.
- Les échantillons accordés au moment de l’achat d’un ou d’un lot d’articles
préalablement définis.
- D'une remise pratiquée sur la quantité. A titre exemple, lors d’un achat de deux
articles le troisième est offert.
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Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
Première partie
- Bons de réduction : Il s’agit d’un coupon de réduction obtenu à la suite d’un achat
d’un article bien déterminé. Il ouvre droit à une réduction sur un achat ultérieur.
- Chèque cadeau : Il peut y avoir l’octroi d’un chèque cadeau pour les paniers
d’achat dépassant un certain montant ou parfois et à l’occasion de certains
événements, il peut y avoir des gagnants sélectionnés au hasard à la caisse.
Que ce soit les avantages immédiats ou différés, cette pratique nécessite l’intervention du
système informatique et la mise en place de moyens de contrôles particuliers. D’autre part, le
traitement comptable de ces avantages devra faire l’objet d’un suivi particulier par la direction
financière et comptable et par l’auditeur.
La trésorerie est une composante très importante dans le secteur de la grande distribution. Les
magasins peuvent enregistrer quotidiennement des centaines de milliers de dinars.
L’encaissement au moment de la vente au niveau d’un magasin se fait au niveau des caisses
enregistreuses, le point névralgique où le risque de fraude est au maximum.
- Espèces ;
- Chèques bancaires
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Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
Première partie
- Cartes bancaires ;
- Chèques cadeaux ;
- Bons d’achat et différents bons de réduction.
Au moment du passage à la caisse, le panier du client est scanné par le lecture optique des
terminaux points de vente permettant de lire les codes à barres de chaque article. Ces terminaux
sont reliés à la base article contenant les informations telles que l’intitulé de l’article, son prix…
Ce système s’appuie sur les données issues du back-office de la société et nous pouvons citer
quelques exemples :
A la fin de la journée, chaque caissier passe par la caisse centrale pour la remise des recettes et la
vérification de celle-ci par rapport aux statistiques des ventes. Une confrontation et un comptage
est réalisé entre le caissier et la caisse centrale et le rapport journalier de caisse est édité. Les
statistiques des ventes issus du front-office indique notamment :
Un des points d’attention à prévoir au niveau des magasins est la gestion des espèces déposées à
la caisse centrale de chaque magasin. A partir d’un certain montant, ces recettes ne doivent pas
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Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
Première partie
dépassées les 24h et un système de ramassage est réalisé sous la responsabilité des banques.
D’autre part, la caisse centrale est généralement équipée de coffre, d’équipements de sécurité et
de surveillance.
Au niveau du siège
Il est à signaler que les conventions bancaires revêtent une importance capitale et la vérification
de l’application de ces termes n’est pas une mince affaire. Cependant et grâce aux NTIC,
plusieurs progrès ont été enregistrés. Aujourd’hui, la plupart des enseignes sont équipées de
système d’information permettant :
En effet, les sociétés de grande distribution sont titulaires de plusieurs comptes bancaires. Etant
donné :
Généralement, deux comptes par magasins. Un compte pour l’encaissement des paiements par
carte de crédit et un compte bancaire pour l’encaissement des autres modes de paiements
(espèces et chèques). Les décaissements enregistrés sur les comptes des magasins correspondent
à la remontée de la trésorerie vers les comptes centraux.
A noter que la plupart des enseignes implantées en Tunisie ont réussi à obtenir de plusieurs
banques tunisiennes certaines facilités et souplesses et ce étant donné les enjeux. A titre
d’exemple nous pouvons citer :
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Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
Première partie
- L’approvisionnement et la logistique
La logistique est un enjeu majeur de la grande distribution et un facteur clés de succès. Celui qui
maitrise le coût de la distribution et du transport pourra être plus compétitif et plus agressif sur
ses prix. Cet enjeu constitue la raison la plus importante qui a poussé les enseignes françaises a
repensé leur canal de distribution en optant pour le canal virtuel prenant en compte le "drive-in"
et un site marchand. En effet, «la logistique est au cœur des stratégies des entreprises et à la
racine même de leurs performances. Avantage concurrentiel par le service qu'elle procure ou
par les coûts qu'elle génère c'est avant tout grâce à elle ou à cause d'elle que des stratégies sont
rendues possibles ou échouent24».
Les moyens à employer sont constitués par des entrepôts équipés de grandes zones de stockage
pour accueillir les multitudes de références, des zones de réception et des zones d’expédition,
une flotte de camions pour desservir les différents points de vente. Plusieurs manipulations
doivent être opérées sur les marchandises à savoir : réception, contrôle, déballage puis
remballage lors de l'envoi aux magasins. En effet, les envois aux magasins sont préparés sous
forme de groupage des produits. Toutes ces différentes étapes d’acheminement du produit du
producteur à la centrale d’achat et puis vers les magasins augmentent le risque d'erreur, de vol de
marchandises ou de détérioration.
24
Dornier Philippe-Pierre et Fender Michel. P. (2007). La logistique globale, Enjeux, principes, exemples.
Editions Organisation Eds.
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Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
Première partie
La gestion des stocks d'une société de grande distribution est caractérisée par la démarque
connue et la démarque inconnue. La démarque connue est l'ensemble des articles retirés des
rayons parce qu'ils ont été abimés, ouverts, cabossés...
En ce qui concerne la démarque inconnue, il s'agit de l'écart d'inventaire des stocks non justifié et
qui correspond au vol de marchandise. La norme Européenne est de 1,4% du chiffre d'affaires
annuel.
- La gestion des stocks minimum au niveau des magasins et au niveau de la centrale d'achat.
- La gestion des milliers de commandes et des livraisons partielles à défalquer sur plusieurs sites.
- La gestion des délais de péremption des stocks ou la gestion des produits frais et la préservation
de la chaine du froid ainsi que des conditions d'hygiènes.
- La gestion des milliers de référence au niveau des magasins et la vérification que l'ensemble
des références sont correctement présentées au niveau des rayons et qu'il n'y a pas d'omission
d'article au niveau des réserves des magasins.
Ces ristournes sont généralement accordées en fin d’année afin de récompenser la fidélité du
distributeur.
Il existe deux catégories de ristournes et de remises hors factures : les ristournes et remises
inconditionnelles ou les ristournes et remises hors factures
Ces réductions sont calculées sur la base du chiffre d’affaires annuel. Elles sont acquises au
distributeur mais elles ne sont déterminée et perçues que l’année qui suit. Habituellement
nommées RFA (Remise fin d’année), ces remises rémunèrent la fidélité du distributeur envers le
fournisseur.
Ces réductions sont conditionnées par la réalisation d’un objectif comme par exemple un certain
niveau de commandes. Généralement, elles sont déterminées en fonction d'un taux croissant par
palier du chiffre d’affaires.
A coté de ces ristournes et remises, les sociétés de grande distribution arrivent à négocier dans
certains cas des conditions de retour des marchandises avantageuses comprenant la reprise des
invendus, le remplacement des articles endommagés…
La coopération commerciale est un contrat de prestation de service dont le contenu est défini
d’un commun accord entre le distributeur et le fournisseur. L’objet de ce contrat porte sur la
fourniture par le distributeur d’une série de services détachables du contrat achat-vente. A titre
d’exemple, nous pouvons citer :
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Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
Première partie
Par exemple en France et pour faire le contrepoids à cette domination totale des grandes
enseignes face aux producteurs, le législateur français est intervenu à plusieurs reprises pour
instituer des réformes atténuant le pouvoir de la grande distribution en interdisant certaines
pratiques de marges arrières conduisant parfois le producteur à vendre à perte.
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Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
Première partie
Le contrôle interne joue un rôle important et fondamental dans les sociétés de grande
distribution. Un système de contrôle interne efficace et efficient représente un avantage
concurrentiel important pour l’enseigne.
L’ISA 315 définit le contrôle interne comme étant « le processus dont la conception, la mise en
place et le maintien sont assurés par les responsables de la gouvernance, la direction et d’autres
membres du personnel et dont l’objet est de fournir une assurance raisonnable quant à la
réalisation des objectifs de l’entité en ce qui concerne la fiabilité de son information financière,
l’efficacité et l’efficience de ses activités et la conformité aux textes légaux et réglementaires
applicables. Le terme "contrôles" fait référence à n’importe quels aspects de l’une ou plusieurs
des composantes du contrôle interne »25;
La définition du contrôle interne a connue une évolution à travers le temps. La norme ‘Statement
of Auditing Standard’ SAS 55 adopté par l’AICPA définit le contrôle interne comme étant « les
politiques et les procédures établies pour fournir l’assurance raisonnable que les objectifs
seront atteints ».
Le cadre conceptuel du contrôle interne publié par le COSO définit le contrôle interne comme
étant un « processus mis en œuvre par la direction générale, la hiérarchie, le personnel d’une
organisation, et destiné à fournir une assurance raisonnable quant à la réalisation des objectifs
entrant dans les catégories suivantes :
Enfin, le paragraphe 51 de l’ISA 315 stipule que l’objectif du contrôle interne est :
25
Paragraphe 4 (c) de l’ISA 315
26
COSO I, Internal Control – Integrated framework, traduit en français par l’IFAC, Pricewaterhouse Coopers et
ème
Landwel, la pratique du contrôle interne, édition d’organisation, 2 édition, 2004, p14.
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Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
Première partie
« Le contrôle interne est conçu, mis en place et maintenu pour faire face aux risques
d’entreprise identifiés qui menacent la réalisation de l’un ou l’autre des objectifs de l’entité en
ce qui concerne :
La manière dont le contrôle interne est conçu, mis en place et maintenu varie selon la taille et la
complexité de l’entité».
- L’environnement de contrôle ;
- Le processus d’appréciation des risques de l’entité ;
- Le système d’information et la communication y compris les
processus connexes pertinent pour l’information financière ;
- Les procédures et les activités de contrôle
- Et, la surveillance et le suivi des contrôles.
L’environnement de contrôle
Selon l’ISA 315 (§76), « L’environnement de contrôle englobe les fonctions de gouvernance et
de direction, ainsi que l’attitude, le degré de sensibilisation et les actions des responsables de la
gouvernance et de la direction à l’égard du contrôle interne et de son importance dans l’entité.
L’environnement de contrôle donne le ton à l’organisation, et contribue à en conscientiser les
membres sur l’importance du contrôle».
27
IFACI : Institut Français de l’Audit et du Contrôles Internes. Voir http://www.ifaci.com/ifaci/connaitre-l-audit-et-
le-controle-internes-78.html
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Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
Première partie
Ladite norme stipule également que « la nature des risques découlant d’un environnement de
contrôle faible est telle qu’il est improbable qu’ils soient liés à des risques d’erreurs
significatives précis dans des catégories d’opérations, des soldes de comptes et des informations
fournies dans les états financiers particuliers. Des faiblesses telles qu’un manque d’intégrité et
de compétence au sein de la direction sont plutôt susceptibles d’avoir une incidence plus
généralisée sur les états financiers et de nécessiter la prise de mesures générales par
l’auditeur ».
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Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
Première partie
L’appréciation des risques doit se baser sur l’identification et l’analyse des facteurs susceptibles
d’impacter négativement la réalisation des objectifs stratégiques de la société. C’est le risque
d’affaires.
- Changement du personnel,
- Changement du système d’information,
- Une croissance et restructuration de l’entreprise.
Le paragraphe 76 de la norme ISA 315 prévoit : « Le système d’information pertinent pour les
objectifs de présentation de l’information financière, y compris le système comptable, est
constitué des procédures et des documents établis pour :
- Déclencher,
- Enregistrer,
- Traiter et,
- Communiquer
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Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
Première partie
Les opérations de l’entité (ainsi que les faits et les situations) et pour assurer la reddition de
comptes à l’égard des actifs, passifs et des capitaux propres connexes ».
Les procédures de contrôle sont les procédures mis en place par la direction pour contrer les
risques potentiels et pour fiabiliser le traitement de l’information financière.
Enfin, ces systèmes de contrôle interne doivent être constamment évalués, surveillés et testés
afin de surveiller l’efficacité de ces processus.
L’auditeur doit adopter une démarche spécifique pour la conduite de sa mission d’audit d’une
enseigne de distribution dont l’activité principal est le circuit traditionnel et utilisant
accessoirement la vente en ligne.
En effet, la vente en ligne apporte son lot de spécificités et de risques inhérents. L’auditeur dans
sa quête de compréhension devra appréhender l’environnement du e-commerce et donner une
attention particulière à :
65
Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
Première partie
- Commercial ;
- Economique ;
- Technologique ;
- Règlementaire.
L’environnement commercial : Il s’agit des solutions utilisées pour vendre la
marchandise sur internet. A savoir le site marchand.
L’environnement économique : Le commerce électronique parait une solution d’avenir
cependant, plusieurs blocages et freins sont à prévoir en relation avec la confiance dans
les modalités de paiement en ligne et la peur de se faire pirater les coordonnées bancaires.
D’autre part, plusieurs consommateurs potentiels ne possèdent pas de moyen de paiement
en ligne.
Face à cette situation, les pionniers du commerce électronique en Tunisie, ont prévu cette
spécificité locale et permettent le paiement en espèces ou par chèque à la livraison (au
risque de retour de la marchandise pour client non sérieux ou indisponible…).
L’environnement technologique : Le commerce électronique nécessite une utilisation
intensive et omniprésente de l’informatique et d’Internet. L’audit devra appréhender cette
situation en prenant en compte cette interaction entre le système d’information propre de
l’enseigne et le réseau externe. Cette forte interaction est prépondérante et peut engendrer
des risques importants.
L’environnement réglementaire : L’environnement règlementaire jeune nécessitant des
nouvelles lois et des zones de floue concernant notamment la politique de retour des
articles, d’échange, de remboursement et des certifications électroniques. Ce dernier
élément n’est pas mis en place pour les particuliers.
66
Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
Première partie
28
Source Wikipedia
67
Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
Première partie
Nous abordons au niveau de cette section les particularités financières du secteur en mettant
l'accent sur les indicateurs clés de performances, les ratios financiers et enfin les spécificités de
l'analyse analytique.
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Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
Première partie
L’audit des comptes d’une société de grande distribution est marqué par un volume important
des transactions aussi l’examen analytique est une nécessité pour l’auditeur. Cet examen
permettra :
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Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
Première partie
La grande distribution est marquée par un paiement des clients au comptant, des stocks à forte
rotation, des engagements fournisseurs importants induits par des délais règlements importants
obtenus grâce à leur position dominante.
D’autre part et dans la plupart des cas, cet excédant de trésorerie émanant de l’exploitation est
réinvesti en grande partie dans l’accroissement du réseau, le développement des nouveaux
canaux de distribution et notamment le canal virtuel et enfin dans le rachat des réseaux de
concurrents émergeants ou des investissements en amont.
Tout au long des paragraphes suivants, nous expliquerons ces spécificités dans la lecture des
états financiers.
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Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
Première partie
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Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
Première partie
Le chiffre d’affaires
L’auditeur doit accorder une grande importance à l’analyse du chiffre d’affaires en distinguant le
chiffre d’affaires brut et le chiffre d’affaires net. Le chiffre d’affaires brut est composé des ventes
issues des caisses enregistreuses avant déduction des coûts des avantages accordés dans le cadre
du programme de fidélité.
Le chiffre d’affaires doit être analysé par magasin et dans le temps en observant sa progression
d’une année à une autre.
La rubrique « Les autres produits d’exploitation » abrite généralement les facturations relatives à
la coopération commerciale et à la facturation des services fournis par le distributeur à ses
fournisseurs.
C’est la deuxième plus importante rubrique après le chiffre d’affaires en termes de volume et de
chiffre. Il faut distinguer entre l’achat d’approvisionnement brut et l’achat d’approvisionnement
net des différentes remises et ristournes accordées par les fournisseurs et notamment les remises
fin d’année et les remises hors facture.
La différence entre le chiffre d’affaires brut et l’achat de marchandises brut est la marge
commerciale. A partir de la marge brute, l’auditeur détermine le taux de marge brute. Ce taux est
généralement constant d’une année sur l'autre. D’autre part, le taux de marge brute est à analyser
par magasin.
La charge salariale
La masse salariale constitue un poste de charge important dans la grande distribution. La masse
salariale doit être analysée dans le temps d’une année sur l'autre et rapprochée avec le volume
des ventes.
La charge de location
La charge de location peut être conséquente dans une société de distribution dans le cas où une
grande partie des magasins est louée. L’analyse de ce poste se fait facilement avec la revue
analytique par l’analyse de la progression d’une année sur l'autre.
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Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
Première partie
Les produits des placements peuvent représenter une composante importante dans le cas
d’existence de filiales.
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Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
Première partie
L’auditeur doit avoir une parfaite connaissance des spécificités fonctionnelles et opérationnelles
de l’activité. Ces spécificités influent directement sur le risque inhérent de la mission d’audit. En
effet, la norme d’audit définit le risque inhérent comme la possibilité que sans tenir compte du
contrôle interne de la société, une anomalie significative se produise dans les comptes.
Selon l’ISA 200 le risque d’anomalies significatives est le risque que les états financiers
comportent des anomalies significatives avant l’audit. Ce risque comprend deux composantes,
définies comme suit :
- « Risque inhérent » ;
- « Risque lié au contrôle ».
Dans cette section nous allons étudier ces différents risques et en se basant sur la compréhension
du métier examinée au niveau des deux premiers chapitres, nous allons synthétiser ces différents
risques spécifiques à la grande distribution.
L’ISA 315 définit le risque d’affaires ou le « risque d’entreprise » comme étant le risque
résultant soit de conditions, de circonstances, d’actions, d’inactions ou d’évènements importants
qui pourraient compromettre la capacité de l’entité à atteindre ses objectifs et de mettre à
exécution ses stratégies, soit de l’établissement d’objectifs et de stratégies inappropriés. 29
29
Paragraphe 4 b de l’ISA 315.
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Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
Première partie
La nouvelle approche d’audit par les « Business Risks » a vu le jour suite aux multiples
scandales financiers. Nous pouvons citer à titre d’exemple Enron, WorldCom, Global Crossing,
Halliburton, Tyco, Harken…
L’auditeur doit apprécier la cohérence de la stratégie adoptée avec, d’une part, le positionnement
de la société dans son marché et par rapport à ses concurrents. D’autre part, avec l’organisation
de la société, ses ressources et ses moyens matériels, humains et financiers.
- de pression de plus en plus forte sur les fournisseurs demandant de plus en plus d’effort
commercial et financier.
30
Lemon et al., 2000
75
Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
Première partie
76
Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
Première partie
31
Etude Pricewaterhouse Coopers, 2014 Global Economic Crime Survey
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Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
Première partie
D’autre part et conformément à l’ISA 315, la nouvelle approche d’audit alloue une importance
aux aspects suivants :
- Appréciation de l’éthique de la gouvernance et des dirigeants.
- Outils d’identification des risques mis en place par la direction.
1.2 Risque inhérent à l’activité
L'ISA 20032 définit le risque inhérent comme étant "la possibilité qu’une assertion portant sur
une catégorie d’opérations, un solde de compte ou une information à fournir comporte une
anomalie qui pourrait être significative, individuellement ou cumulée avec d’autres, avant prise
en considération des contrôles y afférents". Les risques inhérents dépendent de certains facteurs.
Il existe deux types de facteurs :
(i) Les facteurs relatifs à une assertion particulière. La norme ISA 200 donne quelques exemples
comme :
- Les calculs complexes ;
32
ISA 200 : Objectifs généraux de l’auditeur indépendant et réalisation d’un audit conforme aux Normes
internationales d’audit.
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Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
Première partie
79
Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
Première partie
Par ailleurs et partant de l’analyse stratégique du secteur sur les voies de développement,
l’auditeur doit prendre en compte les obligations juridiques encadrant l’E-Commerce.
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Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
Première partie
D’autre part, l’auditeur doit être en mesure d’identifier les risques concernant le cadre fiscal,
social et comptable.
En ce qui concerne la réglementation fiscale, nous avons recensé auparavant les particularités
suivantes à prendre en considération :
81
Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
Première partie
D'après l'ISA 20033 : « le risque lié au contrôle est le risque qu'une anomalie significative
susceptible de se produire au niveau d'une assertion portant sur un flux d'opérations, un solde de
compte ou une information fournie dans les états financiers et qui pourrait être significative
individuellement ou cumulée avec d'autres, ne soit ni prévenue, ni détectée et corrigée en temps
voulu par le contrôle interne de l'entité».
Le risque lié au contrôle peut être engendré par une mauvaise conception des procédures de
contrôle interne ou lié à l'application de ces procédures.
L'environnement de contrôle interne d'une société de Grande distribution est marqué par un
degré important de dématérialisation des traitements, des procédures et du contrôle.
Au niveau du contrôle interne d'une société de grande distribution, il existe deux processus
importants de base qui se trouvent complètement intégrés et informatisés, à savoir :
33
ISA 200 : Objectifs généraux de l’auditeur indépendant et réalisation d’un audit conforme aux Normes
internationales d’audit.
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Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
Première partie
Selon notre compréhension des spécificités du secteur et étant donné le nombre de transactions
enregistrées par la société, il est impossible à l'auditeur de valider ces deux processus en se
basant uniquement sur une approche corroborative. L'auditeur devra se baser sur le dispositif de
contrôle interne et le dispositif du système d'information de la société et étant donné que ces
processus sont intégralement informatisés et automatisés, l'auditeur devra arriver à un niveau du
risque très bas lié au contrôle.
Lors de la mise en œuvre des procédures d'évaluation du dispositif du contrôle interne, l'auditeur
devra consacrer une bonne partie de sa mission et de ses diligences pour la validation du
dispositif informatique traitant les processus les plus importants de la société. Parmi ces
procédures, l'auditeur pourra se faire épauler par un expert informatique et système d'information
pour s'assurer de la fiabilité du système mis en place.
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Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
Première partie
D'autre part, l'auditeur s'appuie sur des critères quantitatifs liés aux réalisations financières de la
société et sur des critères qualitatifs liés à l'environnement spécifique de la société. Nous
présentons au niveau de la deuxième partie du mémoire un exemple pratique et chiffré.
Ce seuil de signification global retenu pour les états financiers pris dans leur ensemble doit être
traduit en erreur tolérable fixée pour les rubriques et les catégories de transactions. Lors de la
mise en œuvre du plan d'audit et la réalisation des tests, l'auditeur doit apprécier le seuil de
signification par rubrique. Il s'agit de la fixation et l'allocation de l'erreur tolérable.
Dans la pratique et pour la fixation du seuil de signification au niveau des états financiers, la
méthode la plus répondue est la sélection de certains critères les plus pertinents sur lesquels on
applique des taux. Ces critères peuvent être le chiffre d'affaires, les capitaux propres, le résultat
d'exploitation, le résultat de l'exercice, le total des actifs...
Pour le cas particulier de la Grande Distribution, nous pouvons envisager comme critères
pertinents : le chiffre d'affaires ou le résultat d'exercice.
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Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
Première partie
Pour le cas d'espèces, nous allons appliquer ces critères aux états financiers de la Société
Magasin Général SA sur la base des informations financières publiques de cette société au titre
de l'exercice 2016.
Chiffre d'affaires :
Les taux généralement adoptés pour le chiffre d'affaires sont de l'ordre de 1%.
Par conséquent, si nous appliquons 0,5% et 1% du chiffre d'affaires, le résultat
est le suivant :
Une appréciation de ce seuil de signification par rapport aux autres rubriques de la société. En
effet, il est claire qu'une anomalie de l'ordre de 4 200 000 Dt change la décision d'un potentiel
investisseur désirant acquérir des actions en bourse. Ce critère n'est pas approprié pour le cas
d'espèces.
Résultat de l'exercice
Le taux généralement retenu pour le résultat de l'exercice est 5%. Par
conséquent le résultat est le suivant :
Un seuil de signification fixé à 720 000 Dt semble cohérent par rapport aux autres rubriques les
plus importantes de états financiers.
L'auditeur devra étudier le seuil de signification retenu d'une année à une autre et faisant
attention à choisir les critères les plus pertinents et les plus stables.
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Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
Première partie
Cette stratégie doit atteindre l'objectif d'indentification des anomalies significatives tout en
efficacité et efficience de la mission.
La stratégie d'audit élaborée par l'auditeur doit répondre aux objectifs d'audit et elle doit définir
l'étendue, le calendrier ainsi que les procédés à mettre en œuvre.
Selon son appréciation des risques et la nature des éléments audités, l'auditeur retiendra :
Etant donné l'existence d'un nombre très important de transactions de faible valeur, la stratégie
doit se reposer sur la validation de l'efficacité du contrôle interne de la société ainsi que sur la
fiabilité du système d'information mis en place.
Le choix de la stratégie est conditionné par la fiabilité des procédures de contrôle interne, du
système d'information et de la qualité des éléments d'audit recueillis.
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Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
Première partie
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Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
Première partie
- L'assistance à l'inventaire de fin d'année réalisé par la société est une étape
importante et l'équipe d'audit devra regarder de plus prés les modalités et les
procédures de cet inventaire à réaliser au niveau de la centrale et au niveau des
magasins.
- Une analyse et une étude approfondie des démarques connues et inconnues devra
être menée par magasin.
Chiffre d'affaires et autres revenus de la société : il s'agit d'un poste important présentant
une volumétrie importante avec des milliers d'opérations à faible valeur. L'équipe d'audit
devra recueillir les éléments probants suffisants et pertinents en mettant en place une
stratégie mixte. D'une part, il faudra s'appuyer sur le système d'information et le système
de contrôle interne après évaluation de la fiabilité de ces dispositifs et d'autre part, mettre
en place des tests compensatoires. A titre d'exemple, rapprocher le chiffre d'affaires avec
les encaissements. La revue analytique à mener sur cette rubrique est aussi importante et
il faudra comparer la réalisation de l'exercice avec les données historiques. A titre
d'exemple, un chiffre d'affaires qui baisse au niveau d'un magasin peut être expliqué par
l'ouverture d'un magasin concurrent dans la zone. La revue analytique sera réalisée par
magasin et portera sur les indicateurs financiers les plus pertinents à savoir, le chiffre
d'affaires au m², la rentabilité par magasin et par rayon...
D'autre aspects sont à prendre en considération, à savoir :
- Le programme de fidélité et la comptabilisation soit d'une provision au titre des
points fidélités accordés ou d'un produit différé à porter sur l'exercice suivant
- Coopérations commerciales constituées des facturations faites par la société au
titre de l'exposition des produits en tête de gondole ou en îlots, l'animation au
niveau des magasins ou les insertions magazines ... Un point d'attention devra être
accordé à l'appréciation du dispositif de contrôle de ces opérations qui seront à
l'évidence manuelles et difficilement automatisées.
- Le déploiement de nouvelle technique de vente comme à titre d'exemple les
ventes en ligne ou les "drives". Ces ventes se passent en dehors des magasins et
l'équipe d'audit devra appréhender la vérification de ces opérations d'une manière
différente. Impact sur l'approche d'audit et la vérification du cycle revenus.
Achats et dette fournisseur d'exploitation constituent également un cycle conséquent dans
la grande distribution. Une attention particulière de l'équipe intervenante doit traiter
notamment des points suivants :
- Volumétrie des factures achats.
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Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
Première partie
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Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
Première partie
L'approche d'audit par les risques adoptée par les normes internationales d'audit vient remplacer
l'approche d'audit classique complètement caduque et inefficace en raison notamment de
l'importance des mutations économiques qu'a connu le monde ces dernières décennies en terme
de progrès technologique. Dans ce sens, l'ISA 315 exige la mise en place des procédés
nécessaires et permettant à l'auditeur de disposer d'une compréhension et d'une connaissance
suffisante de l'entité et de son environnement, y compris de contrôle interne. Cette
compréhension englobe également une appréciation du business-risk ou le risque d'affaires
propres à l'activité de la Grande Distribution.
Dans notre étude présentée au niveau de la première partie, nous avons appliqué l'approche
d'audit par les risques prévue par l'ISA 315 au secteur de la Grande Distribution par la mise en
place des procédés d'audit d'évaluation préliminaire des risques en étudiant :
Les particularités et les risques analysés au niveau de la première partie ne sont pas limitatifs et
nous avons mis l'accent sur les points spécifiques et propres à la Grande Distribution.
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Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
DEUXIEME PARTIE :
La mise en œuvre du plan d’audit et la collecte des éléments probants
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Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
Deuxième partie
Cette deuxième partie sera consacrée à l'illustration et la mise en œuvre d'un plan de mission
adapté à une société de grande distribution et à l'évaluation préliminaire des risques propres au
secteur. Ainsi, cette partie sera structurée comme suit :
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Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
Deuxième partie
Nous abordons notamment dans une première section intitulée la mise en œuvre du plan d'audit,
les principales assertions et procédés d'audit, les techniques de sondage et d'échantillonnage.
Au niveau de la deuxième et la troisième section, nous allons présenter respectivement les tests
de contrôle et les tests corroboratifs en exposant leurs typologies, les calendriers d'application
ainsi que leur étendue.
A ce stade l'auditeur dispose d'une compréhension des activités de la société au sens de la norme
ISA 315, de ses spécificités ainsi que des risques d'audit. Selon le §16 de l'ISA 500 «L'auditeur
doit utiliser les assertions relatives aux flux d'opération, aux soldes de comptes, ainsi qu'à la
présentation et aux informations fournies des états financiers, de façon suffisamment détaillée
pour servir de base à son évaluation du risque d'anomalies significatives, ainsi qu'à la définition
et à l'exécution de procédures d'audit complémentaires».
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Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
Deuxième partie
Une schématisation classique de cette affectation des assertions à une société de Grande
Distribution conduit aux choix suivants :
Flux de transactions
Chiffre d'affaires / Les autres revenus
Du fait de l'utilisation de l'outil informatique sophistiqué plusieurs assertions sont plus simples à
vérifier par l'auditeur malgré le volume considérable de ces transactions à condition d'acquérir
une assurance suffisante sur ce système d'information. Alors que les autres revenus d'exploitation
et à titre d'exemple les autres produits marketing comme les facturations des insertions
magazines, les têtes de gondoles ou les animations au sein des magasins, où l'intervention
humaine est plus importante, restent plus délicat à vérifier par l'auditeur.
Exhaustivité : Il s'agit de s'assurer que l'ensemble des ventes de la société ont été prises en
compte. A titre d'exemple, cette assertion est plus importante pour la vérification des remises
différées accordées dans le cadre d'un programme de fidélité ainsi que pour la facturation des
autres revenus issus des insertions marketing et de publicité ainsi que (magazines, location tête
de gondoles, location d'espace et animations au sein des magasins).
Réalité : Il s'agit de s'assurer de la réalité des transactions enregistrées et de s'assurer que
l'ensemble des ventes de marchandises est bien la contre partie des recettes enregistrées. A titre
indicatif cette assertion est plus compliquée à vérifier pour le programme de fidélité où il faut
combiner avec l'assertion droits et obligations. En effet, doit reprendre et vérifier les contrats de
fidélisations signés avec les clients.
Exactitude : Objectif moins important étant donné que la constatation des ventes au
niveau des caisses enregistreuses est automatique se basant sur les codes à barres et sur la base
des prix prédéfinis. Cependant, cette assertion combinée à la classification est plus importante
dans le cas des ventes dont le paiement est échelonné (avec facilité). Dans ce cas et à titre
d'exemple, il faut déterminer le taux d'intérêt implicite et la partie correspondante aux intérêts
doit être présentée en produits financiers.
Séparation des périodes : Cette objectif est plus important pour la comptabilisation des
transactions concernant le programme de fidélisation où un décalage temporel existe entre la date
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Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
Deuxième partie
de constatation des points de fidélité ou des bons d'achat et le jour de consommation. Cet
exercice est compliqué par l'existence des avantages accordés conditionnés ou avec une durée de
vie. La société fait appel à des estimations comptables qu'il faut actualiser annuellement.
Comme indiqué ci-haut, l'utilisation de l'outil informatique sophistiqué est indispensable pour
faire face au volume important des transactions et l'auditeur est plus obligé de considérer cet
outil pour pouvoir mener à bien sa mission.
Exhaustivité : Il s'agit de s'assurer que l'ensemble des achats de la société a été pris en
compte. D'autre part et en ce qui concerne les mouvements des stocks, cette assertion est
importante pour la vérification de l'enregistrement des mouvements des stocks à savoir les
entrées, sorties, échanges, retours ainsi que l'enregistrement des démarques connues.
Réalité : Il s'agit de s'assurer de la réalité des transactions enregistrées et aussi que
l'ensemble des achats de marchandises est bien la contre partie des livraisons enregistrés. D'autre
part, il s'agit de vérifier la réalité des mouvements des stocks et notamment les démarques.
Exactitude : Cet objectif est important pour s'assurer que les marchandises achetées ont
été comptabilisées à leur juste valeur en prenant en considération l'ensemble des conditions
d'achat et des remises sur factures prévues dans les accords.
Séparation des périodes : Cet objectif est important pour la comptabilisation des
transactions des achats et des livraisons. En effet, l'auditeur doit s'assurer que l'ensemble des
factures fournisseurs ont été livrées et pris en compte au niveau des stocks sinon, il doit s'assurer
que les factures non livrées ont été neutralisées. D'autre part, il faut vérifier aussi que les
livraisons non facturées par les fournisseurs ont été correctement provisionnées.
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Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
Deuxième partie
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Application de l'approche d'audit par les risques au secteur de la Grande Distribution
Deuxième partie
La structure du bilan type d'une société de Grande Distribution se base sur les rubriques
importantes suivantes :
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Deuxième partie
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Deuxième partie
Pour la fixation des assertions relatives aux soldes des comptes, nous proposons le découpage
suivant adapté à la Grande Distribution :
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Deuxième partie
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Deuxième partie
une société de gardiennage, une société de promotion immobilière, une société de travaux, une
société de transport...
Ces sociétés appartenant au même groupe réalisent au profit et pour le compte de la société de
Grande Distribution une multitude de transactions. L'auditeur devra mettre en place les
diligences nécessaires pour identifier et lister l'ensemble de ces transactions.
L'auditeur doit être particulièrement vigilant pour l'audit de ces transactions. La norme ISA 550
prévoit des directives sur la responsabilité de l'auditeur et sur la responsabilité de la dir