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FRANCK LOZAC'H

BLEUITéS

1
Variances

Bleu chair de lune

Bleu chair de lune qui déjà te dépèce

Légèrement rugueuse par-delà les éthers

Ô légère, ô limpide, immensément maîtresse

M'aimes-tu inconnue, voltigeant dans les airs ?

2
La bouche d'argent

La bouche d'argent est un orgasme bleu. Je m'épanouis

dans une apothéose interdite. Je rencontre l'orgasme flamboyant dans des


délires nuptiaux.

Les lèvres frémissent avec les sourcils. Je gémis lentement. La


ressemblance est trompeuse

- je prétends, prétends encore mais autrement. Ce sont de doux yeux pour


un petit exil.

En vérité, je n'ai jamais su. Sur tes ailes, coule mon désir.

Ma belle, ma belle élaborée ressens au plus profond du Moi les extases


inassouvies.

3
Les bleus irisés

Voltigeant en ombre impossible, et là un vertige

S'égare en compensations de matrices ivres. On

Intègre la sève. La plume serpentine est une

Sonate à éclore. Tout est donné au léger.

Voilà les rares couleurs, et la fugue tout à coup

Disperse ses cris et ses raideurs. Ce sont

Toujours de bas-reliefs construisant la chaîne des

Inédits. Les danses fougueuses s'émancipent dans

La joie. Il semble suspendu à un corset

De cuir. Le délire mental est une partie intéres-

Sante à considérer.

C'est encore le beau métabolisme

Du poète en folie. La lyre s'émancipe peu à peu

Dans une tournée d'orage à dépeindre nuitamment.

4
Nostalgie

Dans cette bleuité s'éclipse sa transparence ;

Ici sous le ciel lumineux s'éteint son propre

Désir. Infiniment en toi, je sens mourir

Ou s'épuiser ton sanglotant soupir qui me

Rappelle les lointains de l'enfance d'autrefois.

Qui s'élève en ce lieu pour un rayon d'opale ?

Avec tendresse là, je crois aimer

Le baiser le plus doux. Inaccessible belle, frêle

Aux larmes qui jonchèrent le long de ma jeunesse,

Me seras-tu beauté d'hier aux heures perdues ?

Le voile du temps recouvre lentement mes souvenirs,

Ce qui était n'est plus, disparu dans l'ivresse

De l'oubli.

Tout est nimbé de transparence,

Et la mouvante lumière confond ses subtils nectars.

5
À Yves Klein

Un autre bleu plus dense dans cette transparence

Et cet ovale clair qui se pourfend dans sa démence

En frôlant, en esquivant par-derrière

L'inaccessible du monochrome et d'un pigment parfait

6
Apaise-toi en bleu

Apaise-toi en bleu calme-toi dans le doux effacement

demeure dans la plénitude de la paix parfaite

Éloigné de cette violence perpétuelle du monde - oui, là

est ton vrai

Autre bleu

Déplace-toi dans le bleu - ceci est une autre transparence - d'azur, d'orgie
et de lumière ample. J'explose dans mon fond obscur espérant quelque grâce
d'idéal rêveur.

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Extraits - L’ouvrage comporte quelque 450 pages -

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