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14 novembre 2013
n° 2013/00555
Sommaire :
Texte intégral :
RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
11e Chambre B
ARRÊT AU FOND
DU 14 NOVEMBRE 2013
N° 2013/555
Rôle N° 12/21609
Jacqueline G. épouse F.
C/
SA RENAULT RETAIL GROUP RENAULT TOULON
Grosse délivrée
le :
à:
BOULAN
Décision déférée à la Cour :
Jugement du Tribunal d'Instance de TOULON en date du 27 Juillet 2012 enregistré(e) au répertoire général sous le n°
11.12.0301.
APPELANTE
défaillante
*-*-*-*-*
COMPOSITION DE LA COUR
En application des dispositions des articles 785,786 et 910 du Code de Procédure Civile, l'affaire a été débattue le 07
Octobre 2013, en audience publique, les avocats ne s'y étant pas opposés, devant M. Jean Jacques BAUDINO,
Conseiller, chargé du rapport, qui a fait un rapport oral à l'audience, avant les plaidoiries.
Ce magistrat a rendu compte des plaidoiries dans le délibéré de la Cour, composée de :
Mme Catherine COLENO, Présidente de Chambre
Signé par Mme Catherine COLENO, Présidente de Chambre et Mme Anaïs ROMINGER, greffier auquel la minute de la
décision a été remise par le magistrat signataire.
***
EXPOSE DU LITIGE
Jacqueline F. née G. par acte sous seing privé en date du 28/10/2008 a conclu avec la Société RENAULT TOULON
HYERES une offre de location avec promesse de vente portant sur un véhicule RENAULT CLIO C. E. 5 P moyennant un
prix de 12.358,20 euros et une durée de location de 49 mois.
Jacqueline F. née G. a souscrit une garantie supplémentaire pour un montant de 500 euros emportant garantie totale
pendant 48 mois ou 80.000 kms, confirmée par courrier de RENAULT du 16/12/2008.
Le véhicule est tombé en panne en décembre 2010 et a été remorqué jusqu'au garage RENAULT.
Jacqueline F. née G. a sollicité la prise en charge des réparations du véhicule par le vendeur d'un montant de 3.218,32
euros selon facture en date du 20/01/2011, sans succès, RENAULT refusant de prendre supporter le coût de ces
réparations.
Jacqueline F. née G. a fait assigner la société RENAULT RETAIL GROUP RENAULT TOULON devant le tribunal d'instance
de Toulon aux fins de la voir condamner à lui payer :
- la somme de 3.218,32 euros outre intérêts au taux légal à compter du jugement au titre du coût des réparations
engendrées par la panne.
- la somme de 1.000 euros à titre de dommages intérêts pour résistance abusive
Jacqueline F. née G. a fait valoir un vice caché affectant la durite en céréale du véhicule , dégradée par un rongeur , à
l'origine de la panne et subsidiairement l'obligation de garantie contractuelle du vendeur.
Jacqueline F. née G. a évoqué au surplus un manquement du vendeur professionnel de l'automobile à son obligation
d'information et de conseil précontractuelle ne l'ayant pas avisé de la nécessité d'entreprendre un traitement pour
remédier à ce type de désagrément.
Sur la garantie contractuelle le tribunal d'instance a constaté que la panne du véhicule ne fait pas partie des éléments
garanties au contrat et que la cause de l'origine du dommage qui parait résulter de l'action d'un rongeur n'est pas
imputable à une action contractuelle fautive.
Sur l'obligation d'information de la société RENAULT le tribunal d'instance a jugé que la présence de céréales dans la
durite et l'existence de traitements adaptées n'étaient pas démontrées et qu'ainsi la société RENAULT ne peut avoir
manqué à un quelconque devoir d'information.
Par conclusions en date du 11/02/2013 auxquelles il est fait expressément référence pour ses prétentions et moyens
détaillés elle demande à la Cour de constater que le défaut allégué constitue un vice caché au sens de l'article 1641 du
code civil dont la société RENAULT est tenue à garantie.
Subsidiairement elle demande à la Cour de constater que la société RENAULT a manqué à ses obligations
contractuelles .
Elle demande en conséquence infirmation du jugement et condamnation de la société RENAULT à lui payer la somme de
3.218,32 euros , montant de la facture de réparation du véhicule.
Elle réclame une somme de 1.000 euros pour résistance abusive , démarches nombreuses et privation de son véhicule
pendant un mois et une somme de 2.500 euros au titre de l'article 700 du code de procédure civile.
Jacqueline F. née G. expose que l origine de la panne , selon examen effectué par la société RENAULT elle même , est le
fait que la durite du véhicule , dont la composition est entre autre à base de céréales , aurait été rongée par un animal.
Jacqueline F. née G. en déduit que ce défaut indécelable de la durite , inhérent à la chose vendue et qui rend le
véhicule impropre à sa destination constitue un vice caché au sens de l'article 1641 du code civil .
Jacqueline F. née G. soutient que le défaut de la durite résultant de sa composition même est nécessairement antérieur
à la vente , raison pour laquelle il constitue justement un vice caché.
En ce qui concerne la garantie contractuelle elle remarque que le champ d'application de la garantie comprend
l'élimination à titre gratuit de toute défectuosité de matière ou de montage sur le véhicule ainsi que les réparations des
dommages causés du fait de cette défectuosité à d'autres pièces du véhicule.
Elle relève enfin que la société RENAULT a gravement manqué à son obligation de conseil et d'information sur ce
problème connu des vendeurs de véhicules.
La société RENAULT RETAIL GROUP RENAULT TOULON assignée à personne morale n'a pas comparu .
MOTIFS DE LA DECISION
Selon offre préalable de location avec promesse de vente et bon de commande en date du 28/10/2008 , Jacqueline F.
née G. a acquis auprès de l'intimée un véhicule CLIO C. RENAULT pour un prix de 12.358,20 euros sur une durée de
location de 49 mois.
Le véhicule est tombé en panne en décembre 2010 et a été remorqué au garage RENAULT.
Dans une correspondance en date du 13/12/2010 la société RENAULT a écrit à Jacqueline F. née G. , après examen du
véhicule dans ses ateliers , que la panne est due à une perte du liquide de refroidissement ayant entraîné le serrage
du moteur.
La société RENAULT ajoute que la fuite a eu lieu par une durite qui semblerait avoir été rongée par un animal et que
des excréments qui pourraient provenir d'un rongeur sont présents en plusieurs endroits du compartiment moteur.
Le vendeur est tenu de la garantie à raison des défauts cachés de la chose vendue qui la rendent impropre à l'usage
auquel on la destine.
En l'espèce la composition à base pour partie de céréales de la durite , qui a pu entraîner , selon la seule explication
fournie par le garage RENAULT , son attaque par des rongeurs , composition céréalière qui ne pouvait être apparente à
Jacqueline F. née G. au moment de l'achat du véhicule , constitue un défaut caché de la chose vendue.
La fuite de la durite s'est traduite par un serrage du moteur qui a rendu le véhicule impropre à sa destination.
La société RENAULT doit en conséquence garantie à Jacqueline F. née G. du vice caché affectant la chose vendue.
Le jugement déféré sera sur ces motifs infirmé en toutes ses dispositions.
L'équité commande d'allouer à Jacqueline F. née G. en cause d'appel la somme de 2.000 euros au titre de l'article 700
du code de procédure civile.
La RENAULT RETAIL GROUP RENAULT TOULON qui succombe à l'instance en supportera les dépens.
PAR CES MOTIFS