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Cour d’appel
Liège
Date du prononcé :
Arrêt du 01-10-2015
Arrêt
Numéro du rôle :
A destination du Receveur :
Présenté le
Non enregistrable
Cour d’appel de Liège, 20c Ch., 01-10-2015
2014/RG/1064 - J.L./VERANDAS 4 SAISONS n° d’ordre :
EN CAUSE DE :
J.Laurent, domicilié à
partie appelante,
CONTRE :
LES VERANDAS 4 SAISONS S.A., dont le siège social est établi à 6900 MARCHE-
EN-FAMENNE, rue du Parc Industriel, 15, inscrite à la Banque Carrefour des
Entreprises sous le numéro 0436.760.910,
partie intimée,
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A P RÈ S E N A V O IR DÉL IB ÉR É :
Vu la requête du 4 juillet 2014 par laquelle Laurent J. interjette appel du
jugement prononcé le 5 février 2014 par le tribunal de première instance de
Namur et intime la SA Les Vérandas 4 Saisons.
Les faits de la cause et l’objet du litige sont exactement énoncés par le premier
juge à l’exposé duquel la cour se réfère.
La SA Les Vérandas 4 Saisons demande de dire l’appel recevable mais non fondé
et de condamner l’appelant aux dépens d’appel.
Discussion
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Il n’est pas contesté que le contrat a été conclu après que Monsieur J.ait
préalablement demandé la visite en son domicile d’un représentant de la SA Les
Vérandas 4 Saisons.
2.
Par courrier du 7 janvier 2009, la SA Les Vérandas 4 Saisons écrit aux époux
J.pour qu’ils la tiennent au courant de l’état d’avancement du projet. Si le client a
reçu l’autorisation urbanistique, le paiement du premier acompte de 20% est
demandé (pièce 2 dossier de l’intimée). La réception de ce courrier est contestée.
Le 8 avril 2009, la SA Les Vérandas 4 Saisons écrit aux époux J.en reproduisant le
contenu de son courrier du 7 janvier 2009 resté sans réponse (pièce 3 dossier de
l’intimée).
Par lettre du 22 mai 2009, la SA Les Vérandas 4 Saisons écrit aux époux J.qu’étant
sans nouvelles de leur part suite aux lettres des 7 janvier et 8 avril 2009, ils
présument leur intention d’annuler la commande et précisent que dans ce cas
l’article 11 des conditions générales du contrat prévoit le paiement d’une
indemnité égale à 20% du prix convenu à titre de manque à gagner pour
l’entrepreneur (pièce 4 dossier de l’intimée).
3.
Laurent J.a introduit sa demande de permis d’urbanisme pour le placement de la
véranda sur son fonds en date du 4 juin 2009. Par décision du 20 août 2009, le
Collège Communal de Profondeville a refusé le permis. Laurent J.en a informé
l’entrepreneur par lettre du 20 octobre 2009 libellée comme suit :
« Contrairement à ce que vous m’aviez certifié lors de la signature du bon de
commande du 16 mai 2008, tout n’était pas en ordre au niveau de vos plans et
recherches dans la mesure où le permis d’urbanisme sollicité par mes soins n’a
pas été accordé par la Commune de Profondeville.
J’en suis particulièrement déçu ainsi que mon épouse, nous paraissant que vous
deviez savoir que les prescriptions urbanistiques ne permettaient pas une pente
de toiture ainsi que nous le souhaitions, regrettant dès lors de vous avoir cru.
…
En ces conditions, nous pensons qu’il convient d’arrêter les frais et de constater
que le bon de commande est devenu sans objet.
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Nous vous notifions donc la présente par voie recommandée y joignant la copie
du refus de permis d’urbanisme.
En l’état, nous sommes trop déçus pour encore envisager une collaboration sur
un autre projet et sur le principe même de l’ajout d’une véranda à notre
immeuble » (pièce 6 dossier de l’intimée).
1.
1.1.
Laurent J.fait valoir qu’il a été étonné de recevoir une décision de refus de permis
du Collège Communal alors qu’il a fait appel à un professionnel du secteur,
« lequel se devait de prendre toute initiative généralement quelconque et
conseiller utilement le concluant quant à la faisabilité du projet au regard des
prescriptions urbanistiques applicables dans le lotissement Misson situé sur le
territoire de la commune de Profondeville » (page 4 de ses conclusions). Il fait
grief à l’entrepreneur d’avoir proposé un projet sur base de matériaux de toiture
et un degré de pente de toiture non conformes aux prescriptions du lotissement
alors que la SA Les Vérandas 4 Saisons devait, en sa qualité de professionnelle,
vérifier les prescriptions urbanistiques en vigueur et accompagner le maître de
l’ouvrage dans ses démarches afin de mener à bien le bon de commande signé.
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1.2.
La SA Les Vérandas 4 Saisons allègue que Monsieur J.ne démontre pas avoir
entrepris toutes les démarches utiles afin d’obtenir le permis de bâtir, qu’il n’a
pas fait diligence pour l’introduction de sa demande de permis et qu’il n’a pas
introduit de recours à l’encontre de la décision de refus de permis.
L’intimée considère que son cocontractant n’a de ce fait pas exécuté le contrat
de bonne foi et que la condition suspensive de l’octroi d’un permis d’urbanisme
est réputée accomplie de sorte que le contrat doit sortir ses effets.
2.
Le contrat est conclu sous la condition suspensive de l’obtention d’un permis de
bâtir dès lors qu’il mentionne « sous réserve de l’octroi urbanistique et
bancaire2 ».
2
Les parties ne formulent aucune remarque quant à l’obtention d’un crédit bancaire, de sorte qu’il
y a lieu de considérer que cette condition ne posait pas de problème dans le cas d’espèce
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3.
Cela signifie-il pour autant que Laurent J.a commis une faute en n’accomplissant
pas toutes les diligences nécessaires qu’on pouvait attendre de lui pour obtenir le
permis et permettre l’exécution effective des travaux, ainsi que l’a retenu le
premier juge ?
Il suit de ces éléments que le fait d’avoir introduit sa demande de permis un peu
plus d’un an après la signature du contrat n’est pas fautif dans le chef de
l’appelant. En outre, il n’est ni affirmé ni démontré que Monsieur J.ne se serait
pas heurté au même obstacle (les prescriptions du permis de lotir) s’il avait
introduit sa demande de permis plus tôt.
3
Le contrat est signé le 16/5/2008 et la demande de permis est déposée le 4/6/2009
4
Monsieur J.admet avoir reçu les lettres de rappel des 8/4/2009 et 22/5/2009
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L’existence d’un tel comportement fautif n’est pas démontrée dans le chef de
Monsieur Jeanmart. Comme précisé ci-dessus, le temps qui s’est écoulé entre la
signature du bon de commande et l’introduction de la demande de permis ne
peut lui être reprochée dans la mesure où le contrat ne prévoit aucun délai précis
pour l’exécution des travaux de fourniture et de pose d’une véranda.
L’action que l’appelante a introduite à l’encontre de l’intimé est dès lors non
fondée, sans qu’il y ait lieu d’examiner plus avant les moyens développés par les
parties quant à l’application de l’article 11.1 des conditions générales.
5
La décision citée par l’appelant en page 5 de ses conclusions n’est pas transposable au cas
d’espèce car il n’a pas été question d’exécuter les travaux de fourniture et de pose de la véranda
nonobstant le refus de permis de bâtir
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euros par instance à titre d’indemnité de procédure de base et à 210 euros pour
le coût de la requête d’appel.
Condamne la SA Les Vérandas 4 Saisons aux dépens des deux instances liquidés
dans le chef de Laurent J.à l’indemnité de procédure de base de 990 euros par
instance et à 220 euros pour le coût de la requête d’appel, et lui délaisse ses
propres dépens.
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