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Introduction à la

sémiotique visuelle
Elodie Mielczareck

«Si nous avions un vrai système


d’éducation, on y donnerait des cours
d’auto-défense intellectuelle»

NoamChomsky
Sommaire
Les origines

L’analyse sémio

Le signe selon Saussure

Le signe selon Peirce

Le signe vu par Roland Barthes

L’essor de la (sémio)pragmatique
Introduction à
Les origines
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• Le terme «sémiologie» existe dès


l’Antiquité : discipline médicale
• Etymologie : du grec σημειον λογος
(semion logos)
• Essor début du XXe (bouillonnement
créatif)
• Deux figures de proue : Ferdinand de
Saussure et Charles Sanders Peirce
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Les origines
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Sémiotique Sémiologie
Début du XXe
Charles Sanders Peirce Ferdinand de Saussure
Courant anglo-saxon Courant européen
Philosophie Linguistique
Signe triadique (interprétant - Signe dyadique (signifié -
représentamen - objet) signifiant, exclusion du référent)
Après la moitié du XXe
Julien Algirdas Greimas Roland Barthes
Ecole de Paris Sémiologie appliquée
«sémiologie seconde génération» Il est le premier à avoir appliqué la
qui trouve écho dans les plannings sémiologie à ce matériel «peu
stratégiques des années 90 noble» qu’est la publicité
Système second de la connotation
Signe dyadique (plan de
qui se développe à partir du
l’expression - plan du contenu)
dénoté
Introduction à
L’analyse sémio
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• Analyse des signes au sens large

• Méthodologie scientifique (vocabulaire, outils


postulats hérités des sciences humaines et sociales)

• Au croisement de l’anthropologie structurelle


(approche systémique des langages non verbaux,
DUMEZIL, PROPP, MAUSS) , de la linguistique (1ere
fois que la langue est considérée comme un objet
scientifique, SAUSSURE, JAKOBSON,
TROUBETZKOY) et de l’épistémologie (la relation de
l’Homme au monde, qui dit le monde ? HUSSERL,
MERLAU-PONTY)
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L’analyse sémio
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• Opposition fondamentale entre les constructivistes


(Kant) et les positivistes (Descartes) :
• Le constructivisme repose sur l'idée que notre image de la réalité, ou les
notions structurant cette image, sont le produit de l’esprit humain en
interaction avec cette réalité, et non le reflet exact de la réalité elle-même.

• La conception constructiviste s'oppose à une certaine tradition dite réaliste,


elle marquerait « une rupture avec la notion traditionnelle selon laquelle toute
connaissance humaine devrait ou pourrait s’approcher d’une représentation
plus ou moins « vraie » d’une réalité indépendante ou « ontologique ».
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L’analyse sémio
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• La langue est une vision du monde :


• L’hypothèse Sapir-Whorf soutient que les représentations mentales
dépendes des catégories linguistiques, autrement dit que la façon dont on
perçoit le monde dépend de la langue. Illustré à travers l'exemple de la « langue
esquimau » qui disposerait de trois mots pour désigner la «neige» là où
l'anglais n'en aurait qu'un seul, «snow». Si bien que « pour un esquimau, ce
terme générique [snow] serait pratiquement impensable» (Whrof).
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L’analyse sémio
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• Le structuralisme appréhende la réalité sociale


comme un ensemble formel de relations

• Naissance avec de Saussure et sa vision de la langue


comme structure et non plus comme
nomenclature : la langue ne consiste pas en
répertoire de mots (nomenclature) mais en un
système de signe.

• Un système est un ensemble homogène


d’éléments, dont chacun est déterminé,
différentiellement, par l’ensemble des rapports qu’il
entretient avec les autres éléments.
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L’analyse sémio
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• Plusieurs postulats de base :


• Le monde du sens humain est intelligible : tous les signes
ont un sens qui est analysable et interprétable et qui donc, de
fait, obéit à des règles d’organisation rationnelles.
• La constitution du corpus correspond à des critères
d’homogénéité, d’exhaustivité et de représentativité.
• L’immanence de l’analyse : dans un premier temps, le
corpus est décontextualisé : on s’intéresse d’abord aux
messages, aux signes et codes utilisés avant de s’intéresser aux
conditions d’émission de ces mêmes signes.
• La notion de «système» : le corpus forme un système de
relations fini, c’est l’ensemble des différences entre les
éléments du corpus qui crée le système. La sémiotique prétend
étudier ces relations.
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L’analyse sémio
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• Objectif de l’analyse sémio :


• Selon Barthes, la sémiologie est un outil de décryptage idéologique. Chaque
message étant une construction qui ne va pas de soi, le sémiologue a pour tâche de
déconstruire cet assemblage arbitraire et prétendument naturel.

• Le sémiologue est celui qui dévoile « la matrice structurante » et met à nu


« le procès du sens » — pour reprendre les expressions de Roland Barthes.
Adepte du message sous les messages, le sémiologue observe, décrypte et analyse
pour rendre compte des effets de sens, des connotés et des implicites
présents dans la communication.

• Il s’agit de répondre à la question globale : quelle construction du monde propose le


message (ou l’objet) ? Ne plus se contenter du «pourquoi» et répondre au
«comment» s’écrit le message.

• «Le sémiologue est celui qui voit du sens là où les autres voient des choses»
Umberto Eco

• Chaque système a des propriétés inhérentes (internes) et externe. Exemple


saussurien du jeu d’échec : matière des pièces, arrivée de Perse en Europe (externe),
règles pour les pions (interne)
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L’analyse sémio
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Quels codes
Quels thèmes
plastiques et
mettre en scène ?
figuratifs utiliser ?

Construire du sens

Quelle relation
créer avec son Quels récits
destinataire ? raconter ?

Quelles valeurs
véhiculer ?
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L’analyse sémio
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Sens visé Sens émis Sens perçu

Psychologie Sémiologie Marketing

Décideurs Sémiologue Consos


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L’analyse sémio
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Les domaines d’application Exemples

Analyse et recommandations portant sur la Vérifier la cohérence des valeurs de l’entreprise


Le monde de dans son discours en interne. Quoi dire et
l’entreprise communication en interne et en externe. comment à ses employés et collaborateurs ?

Bilan de marque, fond de marque, analyse de la


Comment innover, créer une campagne
Le monde de politique de marque (branding), territoire et ADN de publicitaire tout en gardant les codes historiques
la marque marque, etc. de la marque ?

Le monde du Analyse post-test, pré-test, réactions du public, etc. Créer une nouvelle campagne print en gérant
produit les éventuels connotés et implicites du discours.

Aide à la décision au niveau stratégique, analyse du


Le monde du positionnement de la marque dans un univers Créer un nouveau facing (vue du packaging dans
planning concurrentiel (benchmaring), aide à l’innovation à le linéaire du supermarché) et lever les freins à
partir de l’analyse des codes existants, l’achat pour limiter la concurrence.
stratégique
compréhension des codes et des tendances de fond.

Créer une nouvelle identité visuelle, un nouveau


Le monde de Aide à l’émergence de nouveaux paradigmes, création logo et s’assurer des valeurs et du récit
l’innovation de nouveaux territoires, de nouveaux codes, etc. transmis, en corrélation avec les attentes et
projections du public.

Décryptage des attentes, motivation et vécus Analyser le contenu argumentatif d’un public
De l’autre côté du monde :
(insights), analyse de l’opinion dominante, des mécontent, comprendre les mécanismes néfastes
le coeur de cible verbatims consos, etc. au produit et / ou à l’image de marque.
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Le signe selon Saussure
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• Considéré comme le père fondateur de


la linguistique, plus précisément du
structuralisme en linguistique

• Il établit les bases de la sémiologie :


«On peut (…) concevoir une science qui étudie la vie des signes au
sein de la vie sociale; elle formerait une partie de la psychologie
sociale, et par conséquent de la psychologie générale; nous la
nommerons sémiologie (…). Elle nous apprendrait en quoi
consistent les signes, quelles lois les régissent. (…) La linguistique
n’est qu’une partie de cette science générale, les lois que
découvrira la sémiologie seront applicables à la linguistique, et celle-
ci se trouvera ainsi rattachée à un domaine bien défini dans
l’ensemble des faits humains»

• CLG, 1916, publié à titre posthume


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Le signe selon Saussure
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• Plusieurs ruptures :
• Tradition normative et diachronique versus tradition systémique et
synchronique

• Il faut étudier la langue hic&nunc, faire l’inventaire des signes et des règles qui régissent leur
combinaison

• Nouvelle représentation dyadique du signe versus représentation triadique


aristotélicienne

• Exclusion du référent : En excluant le référent, Saussure montre que la langue n'est pas régit par
le monde, que «la langue n'est pas une nomenclature»
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Le signe selon Saussure
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• Signifiant = face concrète


du signe, celle par laquelle on
entre en contact avec le signe
• Signifié = image mentale
suscitée par le signifiant, c’est
l’idée qui est en nous
• Référent = actualisation du
signifié (mais pas toujours
l’objet du monde)
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Le signe selon Saussure
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• La définition du signe :
• Le signe est une entitée à deux faces : un signifié (concept) et un signifiant (image
acoustique)

•Le signe est une «entité psychique à deux faces (...) il unit non une chose à un
nom, mais un concept et une image acoustique».

«chat»
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Le signe selon Saussure
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• Le rapport entre signifié et signifiant :


• Il est toujours arbitraire et conventionnel :

« Le mot arbitraire appelle aussi une remarque. Il ne doit pas donner l’idée que le signifiant dépend du
libre choix du sujet parlant (on verra plus bas qu’il n’est pas au pouvoir de l’individu de rien changer
à un signe une fois établi dans un groupe linguistique); nous voulons dire qu’il est immotivé, c’est-à-
dire arbitraire par rapport au signifié, avec lequel il ‘a aucune attache naturelle dans la réalité.»

• Signifié et signifiant sont indissociables :


Cette association entre signifiant et signifié n’a donc aucun fondement naturel et est purement
conventionnelle. Une union comparée au recto-verso d’une feuille de papier :
« (...) la pensée est le recto et le son le verso; on ne peut découper le recto sans en même
temps découper le verso; de même dans la langue, on ne saurait isoler ni le son de la pensée,
ni la pensée du son (...)»

• «le mot chien n’aboie pas», «la carte n’est pas le territoire», «la photo n’est pas l’être animé»
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Le signe selon Saussure
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• Le rapport entre signifiant et référent:


• Il peut être :
- arbitraire : la forme du signifiant est indépendante de celle du référent
(exemple le symbole)
- motivé : la forme que prend le signifiant est déterminée par celle du référent
(exemple le pictogramme)

abstraction
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Le signe selon Saussure
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• Le signe ne prend sens que dans le cadre d’un ensemble de


convention, de règles convenus par les acteurs de la
communication : le signe n’existe que parce qu’il est perçu, que
parce qu’il est interprété comme tel (Morris).

• La situation la plus banale force tout un individu à entrer dans un


réseau de système de signes. (L’histoire de M.Sigma par Eco)

• Un ensemble circonscrit d’objets du monde (ou signifiants) est


articulé à une classe d’objets conceptuels (ou signifiés), elle-même
reliée à une classe d’objets représentant le champ de l’expérience
(ou référents). L’articulation de ces trois classes d’objet est le
fruit, d’une part, d’un contrat, d’une convention intersubjective,
culturelle, sociale, idéologique (ou code) soumise au mouvement
de l’histoire, d’autre part, du contexte d’apparition du signe.
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• La langue est un système de signes autonomes, c'est «un système de


valeurs pures». La langue surgit lorsqu'il y a rapprochement des deux masses
amorphes que sont réciproquement la masse amorphe des idées confuses et celle
du son.

• Le signe à une valeur différentielle


• Le signe en lui-même n’a pas de signification, c’est la place qu’il occupe au sein du
système qui lui donne du sens. Ainsi, «chaque terme linguistique est un petit
membre, un articulus où une idée se fixe dans un son et où un son devient le signe
d'une idée». Or la valeur d'un articulus ne surgit que par la coprésence d'autres
articuli. En effet, «la langue est un système dont tous les termes sont solidaires et où
la valeur de l'un ne résulte que de la présence simultanée des autres». Le signe
linguistique est donc arbitraire et différentiel.
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Le signe selon Saussure
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• «Le français mouton peut avoir la même signification que


l’anglais sheep mais non la même valeur (...) en parlant
d’une pièce de viande apprêtée et servie sur la table,
l’anglais dit mutton et non sheep. La différence de valeur
entre sheep et mutton tient à ce que le premier a à côté de
lui un second terme, ce qui n’est pas le cas en français.»

• «Tous les mots qui expriment des idées voisines se


limitent réciproquement : des synonymes comme redouter,
craindre, avoir peur n’ont de valeur propre que par
opposition; si redouter n’existait pas, tout son contenu irait
à ses concurrents»
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• «Ce qui importe dans le mot, ce n’est pas le son lui-même, mais les différences
phoniques qui permettent de distinguer ce mot de tous les autres, car ce sont elles qui
portent la signification (...) Un système linguistique est une série de différences de sons
combinées avec une série de différences d’idées».

• Cette question du découpage a été reprise par la phonologie, et plus particulièrement


Nikolaï Troubetzkoï qui a étudié les traits distinctifs des phonèmes. Par exemple, si nous
étudions les phonèmes [b], [p] et [m], il y a des traits communs et des traits distinctifs :

/p/+/a/
Substance b p m

Forme Consonne Consonne Consonne

Bilabiale Bilabiale Bilabiale


/b/+/a/
/t/+/a/
Orale Orale Nasale

Explosive Explosive Explosive

Sonore Sourde Sonore


[roz]
• Ce sont les différences qui font sens, c’est-à-dire que [b], [p] et [m] ne sont pas
commutables. En effet, [ba], [pa] et [ma] ne renvoient pas aux mêmes concepts, un
changement sur le plan de l’expression a entraîné un changement sur le plan du contenu.
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Le signe selon Saussure
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• La double articulation du langage :


• un terme soit «le centre d'une constellation c'est-à-dire le point convergent
d'autres termes coordonnés dont la somme est indéfinie»

• La langue est un système de signes, un ensemble de relations définissable sur deux


axes : l’axe syntagmatique (celui des associations) et l’axe paradigmatique (celui des
possibles).
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Le signe selon Peirce
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• Considéré comme le père fondateur de la


sémiotique, plus précisément du
pragmatisme en linguistique
• Il établit les bases de la sémiotique à travers
son concept philosophique, la
«phanéroscopie»
«Un, deux, trois sont plus que de simples mots pour compter comme
«am, stram, gram»

• Trois catégories sont nécessaires et


suffisantes pour rendre compte de
l’expérience humaine et la façon dont
l’homme interprète ces phénomènes
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Le signe selon Peirce
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• La phanéroscopie :
• C’est la description des «phanérons». Un «phanéron» (du grec phanein :
apparaître) est tout ce qui peut apparaître à l’esprit, tout phénomène, qu’il
corresponde à quelque chose de réel ou non

• Trois catégories :
- «firstness» (priméité) : conception de l’être indépendant de toute
chose. Catégorie de la qualité. «Ce serait le mode d’être une rougéité avant que
quelque chose de rouge soit apparu dans l’univers».
- «secondness» (secondéité) : conception de l’être relatif à quelque
chose d’autre. Catégorie du hic&nunc. Exemple de la nasselle et du bruit strident
(«bruit était une expérience», une «secondéité vécue»)
- «thirdness» (tiercéité) : médiation par quoi un premier et un second
sont mis en relation. Régime de la loi.
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Le signe selon Peirce
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• La définition du signe :
• «Un signe est quelque chose qui tient lieu pour quelqu’un de quelque chose sous
quelque rapport ou à quelque titre que ce soit».

• Quelque chose est là in praesentia que je perçois qui me renseigne sur quelque
chose d’absent, d’imperceptible, in absentia

• Caractère élémentaire du signe d’être là à la place de quelque chose d’autre.


• Dimension triadique :
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Le signe selon Peirce
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• Typologie du signe :
Representamen (signe Objet Interprétant
en soi) (signe - objet) (signe - interprétant)

Rhème
Icône
Primétité Qualisigne Présente les qualités
(dimension
(possible) L’éclat de la qualité propres à une classe
analogique)
d’objet possible

Sinsigne Indice Dicisigne


Secondéité
Evénement réel ouvrant (dimension de Fonctionne comme une
(réel)
sur des possibles contiguïté) proposition logique

Légisigne Symbole Argument


Tiercéité
Le fondement est une (dimension Déduction, induction
(nécessité)
loi conventionnelle) ou abduction
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Le signe selon Peirce
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• Exemples :
• Je me promène sur la plage, je découvre une empreinte sur le sol. Cette découverte s’applique au
temps présent : «il s’agit d’un phénomène spatialement localisé (un sinsigne), dont la forme ressemble à
un pied (icône); nous y reconnaissons les traits pertinents de n’importe quel pied (rhème).
• Je pourrais prendre cette empreinte en photographie pour la rendre intemporelle et exprimer une
certaine émotion plastique, nous serions «dans la contemplation intemporelle de cette forme inscrite
dans la matière (qualisigne iconique rhématique).
• Je me promène toujours sur la plage, je peux considérer cette empreinte comme la conséquence
d’un phénomène antérieur, quelqu’un serait passé par là (indice) et a produit cette empreinte particulière
(dicisigne) :
• Enfin, imaginons que je sois détective et à la recherche d’un assassin, cette empreinte ressemble à
celle que j’ai déja vues (légisigne). Cette empreinte devient le symbole de la direction à suivre, pour la
percevoir comme telle, la qualité iconique et indicielle de l’empreinte doit avoir été perçue. Cela reste
une hypothèse (abduction)
• Notons que s’il s’agissait d’un jeu de piste, et que cette empreinte soit une «flèche» laissée
intentionnellement, on aurait eu alors une interprétation par déduction (et non plus par induction), ou
induction dans le sens où il est inhabituel qu’une empreinte de pied serve de flèche...
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Cette girouette est (le signe de) un vent du nord

Dans la proposition Sujet Prédicat

Dans le signe Representamen Objet

Dans l’interprétant Indice Icone

Ce feu rouge est un ordre de s’arrêter

Dans la proposition Sujet Prédicat

Dans le signe Representamen Objet

Dans l’interprétant Indice Icone

Cette personne est monsieur X

Dans la proposition Sujet Prédicat

Dans le signe Representamen Objet

Dans l’interprétant Indice Icone


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Le signe selon Peirce
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• La notion d’icône :
• renvoie à un rapport de qualités égales entre le représentamen et l’objet, c’est-à-dire que
le signe reproduit quelques unes des conditions de perception de son objet.

• Morris précise par exemple :


«Un signe iconique, rappelons-le, est tout un signe qui est similaire par certains aspects
à ce qu’il dénote. L’iconicité est par conséquent une affaire de degré.»

• Selon Umberto Eco, seule une copie parfaite de l’objet peut être considérée comme
icône. En effet, le passage de trois à deux dimensions suffit à modifier la substance de l’objet en
induisant des choix conventionnels, l’iconicité du signe n’est pas une propriété du signe mais une
propriété du processus de création de ce signe.
•Par exemple, les pictogrammes de toilette représentent le genre humain mais chacun
sélectionne les traits caractéristiques propre à chaque sexe. Cette sélection dépend des
stéréotypes culturels en vigueur. Pour reprendre Barthes, c’est cette naturalisation du
culturel que nous voulons mettre à jour.
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Le signe vu par Barthes
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• Considéré comme le père de


la «sémiologie appliquée»
• C’est le premier à rendre la
sémiologie effective sur des
matériaux comme la publicité
• Il revalorise et montre
l’efficacité du concept de
dénotation / connotation
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Le signe vu par Barthes
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• Dénotation / Connotation :
• le premier système constitue alors le plan de dénotation et le second système (extensif
au premier) le plan de connotation. On dira qu’un système connoté est un système
dont le plan d’expression est constitué lui-même par un système de signification

•Ainsi, la société, «détentrice du plan de connotation», «parle les signifiants» alors que le
sémiologue «parle ses signifiés». Le sémiologue est donc celui qui a en main les outils
pour déchiffrer objectivement (préférons le terme : de manière objectivante) les
opérations de détournement qui visent à masquer (Barthes dit aussi naturaliser) les
signes du système premier. Nous insistons sur le fait que le niveau dénoté n'est jamais
accessible. C'est le mouvement de naturalisation c'est-à-dire ce mouvement de retour
du connoté au dénoté qui nous prouve son existence.
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(sémio)pragmatique
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• La pragmatique est la branche de la linguistique qui s'intéresse aux éléments du langage dont la
signification ne peut être comprise qu'en connaissant le contexte de leur emploi, à la situation
d’énonciation
• La situation d’énonciation est la situation dans laquelle une parole a été émise ou la situation dans
laquelle un texte a été écrit (circonstances spatio-temporelles de l’énonciation). La situation d’énonciation
répond aux questions : qui parle (l’énonciateur) ? à qui (interlocuteur) ? à quel moment ? où ?
• Les indices de l’énonciation sont les déictiques (pronoms personnels, adverbes, les mots qui
indiquent le lieu et le temps, les temps verbaux modalités, etc). « Ici », « hier », « là », « ceci », etc. sont des
mots déictiques car ils ne sont compris que lorsque la situation d’énonciation est connue.
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(sémio)pragmatique
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• Paul Grice et le distingo entre le sens pour le locuteur et le sens de l’énoncé


+ maximes conversationnelles

• John Austin contre l’illusion descriptive : les actes du langage. Selon la théorie
d’Austin, la fonction du langage n’est pas tant descriptive que d’agir sur la réalité et
de permettre à celui qui produit un énoncé d’accomplir une action sur le monde :
ex. «je te promets que je t’emmènerai au cinéma demain»
- Acte locutionnaire : fait de dire
- Acte illocutionnaire : dire c’est faire
- Acte perlocutionnaire : changement des croyances de D (persuadé d’une
bienveillance de L à son égard)

• Oswald Ducrot et le distingo présupposé / sous-entendu + la notion de


polyphonie
Ex (2) j’affirme que la Terre est ronde
ce nuage n’est pas blanc
Ex (1) Jacques a arrêté de fumé -> présuppose : Jacques fumait avant
Alain ne déteste pas le vin -> sous-entend : Alain aime beaucoup le vin
FIN !
Merci

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