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bureaucratie
La bureaucratie Wébérienne
Max Weber (Allemagne ; 1864-1920) est un des pères de la Sociologie et un auteur
majeur de la théorie des organisations. Contrairement à Taylor et Fayol, il n'a aucune
pratique managériale. Après des études de droit (mais il étudie aussi l'économie, la
philosophie, l'histoire et la théologie) et avoir été avocat à Berlin. Dans le champ
managérial, c'est son ouvrage Economie et société sur les types de domination et le rôle
de l'Etat qui constitue sa principale contribution.
1. Division du travail : le poste, les taches et les responsabilités de chacun doivent être
clairement définis.
3. Sélection du personnel : le choix d'un nouvel employé doit être fondé sur sa
formation et ses connaissances techniques, que l'on aura vérifiées à l'aide de tests.
4. Règles et règlements normalisés : des règles et des règlements précis doivent être
appliqués pour garantir l'uniformité du travail et la normalisation des actes accomplis.
5. Caractère impersonnel des relations : les relations entre les différents membres
de l'organisation doivent être impersonnelles. L'application de règles et de règlements
est de nature à éviter tout conflit de personnalités.
Dans l'organisation proposée par M. Weber, l'autorité est ici fondée sur la légitimité
rationnelle-légale. L'autorité de type légal-rationnel s'impose suite à la croyance en la
validité d'un statut légal et d'une compétence positive fondée sur des règles établies
rationnellement.
Philip Selznick.
Dans les années 1940, Selznick étudie une agence gouvernementale, la Tennessee
Valley Authority (TVA), chargée d’administrer un programme d’aménagement
régional relatif au réseau de distribution de l’énergie électrique et des mines dans
l’Alabama. Par l’analyse complexe de l’action des différents niveaux de gouvernement
et des acteurs impliqués, Selznick (1949) démontre comment les structures
informelles modifient le sens, les modalités et les conséquences de l’action
rationnelle. Aussi conclut-il que les buts formels de l’organisation se modifient et se
déplacent en cours d’implantation, à l’interne, par les effets de la spécialisation des
tâches et, à l’externe, par l’action des membres des groupes de pression.
Alvin Ward Gouldner (1920-1980).
Ce chercheur met à l’épreuve la réflexion théorique sur la bureaucratisation de la
société à partir de l’observation et de l’analyse de la réorganisation d’une entreprise
américaine d’exploitation et de transformation du gypse située près des Grands Lacs
(Gouldner, 1954). Après la mort du directeur de l’usine, les grands patrons de
l’entreprise nomment un successeur fraîchement sorti d’une école de gestion et le
chargent de rationaliser le fonctionnement de l’établissement.
Le cas illustre les difficultés de passer d’un type d’autorité traditionnelle à un type
d’autorité rationnelle-légale. Autrement dit, il rend compte des difficultés que
rencontrent les dirigeants qui souhaitent imposer des règles formelles et rationnelles,
ce dont Weber ne discute aucunement. Gouldner (1954) montre que plusieurs formes
d’organisations bureaucratiques peuvent coexister : factice (lorsque les règles sont
fixées par une autorité extérieure), représentative (lorsque les règles sont élaborées
de manière collective) et punitive (lorsque les règles sont imposées sous peine de
sanctions normatives). Il s’agit d’une analyse subtile du passage d’un mode
traditionnel de gestion vers un mode rationnel qui illustre la face cachée des règles
bureaucratiques.
Michel Crozier.
Quant à Crozier, il s’agit d’un auteur français qui, ayant étudié aux États-Unis durant
cette période, partage les intérêts des sociologues de la bureaucratie et explore les
sources et les conditions de développement du phénomène bureaucratique en France.
Il réalise en 1963 une étude clinique des inadaptations dans deux organisations
françaises dont la structure est pyramidale, rigide et hiérarchique (une agence
parisienne du ministère des Finances et un monopole industriel d’État). Il propose la
notion de « cercle vicieux bureaucratique » pour caractériser les organisations dont le
fonctionnement est fondé sur des règles impersonnelles.
Comme ces règles ne prévoient pas tout, elles créent des zones d’incertitude que les
différents groupes de l’entreprise cherchent à contrôler. Ceux qui y arrivent ont plus
de pouvoir, ce qui frustre les autres et les amène à réclamer plus de règles. Toutefois,
l’ajout de nouvelles règles crée de nouvelles zones d’incertitude. Ainsi, Crozier conclut
que l’organisation bureaucratique est un système incapable de corriger ses erreurs et
dont les dysfonctions sont des éléments intrinsèques.