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Rapport :
Barrage-poids en Béton
Compacté au Rouleau
Les barrages poids construit en maçonnerie jusqu’au XIXe siècle, puis en béton au début
du XXe, ils ont connu une certaine désaffection en raison de leur volume et de leur coût
relatif, jusqu’au développement récent de la technique du béton compacté au rouleau
(BCR) qui leur a donné une nouvelle jeunesse depuis 1980.
Les concepteurs, dans le souci d’optimiser le cout et le délai de réalisation, ont pensé à
la combinaison des avantages des barrages en terre et en béton, s’inspirant d’une part des
procédés de construction des ouvrages poids en béton pour le dimensionnement de
l’ouvrage et d’autre part du matériau utilisé dans les ouvrages en terre.
Le béton compacté au rouleau se définit comme un béton ayant une consistance lui
permettant d’être mis en place par compactage à l’aide des équipements de terrassement
(rouleau vibrateur, épandeuses). A cause de son état sec, le BCR ne peut être mis en place
à l’aide des tiges vibrantes utilisées dans le cas des bétons ordinaire. Sa faible teneur en
eau et sa teneur en pate réduite lui procure son état sec.
I.3.i. Granulats
Les granulats occupent entre 80% et 85% du volume d’un BCR compacté. Le choix
de la courbe granulométrique du squelette granulaire est un élément clé de la formulation
du BCR.
Dans le cas de l’augmentation du diamètre maximal on aura les conséquences suivantes :
Un contenu élevé en fines (< 80 micromillimètres) peut avoir des effets favorables (3 à 8%
du total granulaire)
Gain de maniabilité
Diminution du dosage en liant
I.3.ii. Liant
Cela comprend le ciment Portland et les ajouts cimentaire. La quantité et le type liant
à utiliser dans les ouvrages en béton compacté au rouleau dépendent essentiellement du
volume de la structure, du type d’ouvrage qu’on le désire de construire, des propriétés
mécaniques requise et de la disponibilité des matériaux cimentaires.
Les teneurs en liants sont très variables. Pour des applications de masse (les
barrages), le BCR est fabriqué avec un ciment à faible chaleur d’hydratation est essentiel
afin de limiter les contraintes thermiques dans le béton.
Généralement on choisit des liants de faible chaleur d'hydratation tel que le ciment
portland avec pouzzolanes et compris entre 60 kg/m³ à 150 kg/m³.
I.3.iii. Eau
La quantité d’eau n’est pas nécessairement évaluée en fonction du rapport eau/liant,
comme dans les bétons usuels mais plutôt par des essais de compaction comme l’essai
Optimum Proctor Modifié. Cette quantité d’eau est donc largement influencée par les
proportions des différents constituants et joue un rôle prépondérant sur la facilité avec
laquelle le béton est compacté. EN effet, une quantité trop faible d’eau se traduit par un
mélange extrêmement visqueux une très grande énergie de compaction, à l’opposé une
trop grande quantité d’eau donne naissance à un mélange trop fluide qui peut difficilement
être compacté.
La plupart des barrages BCR sont fabriqués avec des dosages en eau compris entre
90 l/m³ et 120 l/m³.
Les agents entraineur d’air leur utilisation pose encore aujourd’hui un gros problème
dans ce type de béton, néanmoins les essais réalisés par Martin ont prouvé qu’il était
bien possible d’entrainer de l’air dans les BCR.
Un BCR optimal devrait comporter à peu près la quantité de pâte nécessaire pour
remplir les vides du squelette granulaire et pour obtenir la maniabilité désirée
Pas assez de pâte : Faibles propriétés mécaniques, maniabilité trop faible, durabilité
plus faible
Toutes les propriétés des BCR sont étroitement liées au degré de compactage
Les propriétés du B.C.R dépendent directement de la qualité des matériaux utilisés, des
proportions du mélange et du degré de compaction ou de consolidation, les propriétés
élastiques et thermique du B.C.R sont similaires à celle d'un béton conventionnel fabriqué
à partir des même constituants.
Le point délicat est la liaison entre couches successives qui présente une double
faiblesse potentielle : forte perméabilité et résistance mécanique médiocre. L'idéal pour
avoir une bonne liaison consiste bien sûr à mettre en place la couche supérieure ayant que
la couche inférieure n'ait fait prise (reprise chaude), ce qui dispense de la mise en place
d'un mortier.
Il faut par ailleurs éviter les différences de granulométrie entre la partie inférieure et
la partie supérieure d'une couche (ségrégation, remontée de laitance). Lorsque le temps
entre la mise en place de deux couches successives dépasse une certaine limite
(dépendant du type de ciment et de la température ambiante), on est dans les conditions
d'une reprise froide et il est nécessaire de traiter les liaisons entre couches par un mortier
de reprise sur 2 à 3 cm d'épaisseur.
I.8.i. Avantages
Les avantages du BCR par rapport à un ouvrage en terre
o Économique
o Volume plus faible
o Imperméabilité
o Possibilité de prévoir un central adjacent à l’ouvrage
Les avantages du BCR par rapport à un ouvrage en béton
o Moins de ciment
o Rapidité de mise en place
o Pas ou peu de coffrage
I.8.ii. Inconvénients
Qualité des parements
Difficulté d’entrainer de l’air
Coût de transport des matières cimentaires en régions éloignées
En règle générale, une structure se renverse lorsque la résultante des forces mobilisées
quitte la base de la fondation de la structure.
Les contraintes de traction ne sont en aucun cas admises dans le béton. Elles ne sont
pas acceptées non plus au contact entre le béton et le rocher de fondation.
Simplifions le profil du barrage par un triangle de hauteur h, le parement amont sur lequel
s’exerce la poussée de l’eau est supposé vertical, alors que le parement aval est incliné
avec un fruit m. la répartition de la sous-pression est supposée triangulaire et le coefficient
de sous-pression vaut k. ce coefficient tient compte de la répartition réelle de la sous-
pression, influencée par l’effet de l’écran d’étanchéité et du drainage sous la fondation. Les
autres forces extérieures s’appliquant sur le barrage sont supposées négligeables.
La poussée de l’eau = ,
La sous-pression = ,
= . + . − . =
=
−
Le fruit du parement aval est ainsi indépendant de la hauteur du barrage. Cette relation fort
simple est souvent appelée la Règle de Lévy.
∑ .
= = =
∑ + . + .
Or : = et b=m.h
=
+
²
On dira que la stabilité au renversement du barrage est assurée si :
≥ , Pour les combinaisons de charge fondamentales
≥ , Pour les combinaisons de charge accidentelles et extrêmes
≥ Pour les combinaisons de charge extrêmes
≥ , Pour les combinaisons de charge extrêmes avec barrage vide.
II.2. Sécurité au glissement
La sécurité au glissement est définie comme le rapport entre les forces résistantes et les
forces poussantes.
=
Or la résistance au glissement sur une surface s’exprime par la relation de Coulomb issue
de la mécanique des sols :
=∑ ′+ .
Avec :
∑ Est la résultante des forces perpendiculaires à la fondation,
′ Est l’angle de frottement interne effectif de la surface de glissement considérée,
( − ) +
=
−
= [ + ]
En pratique, la cohésion doit le plus souvent être négligée, soit qu’elle est très faible, soit
que la fissuration du rocher ou du béton la rende inexistante.
La condition de n’admettre que des contraintes de compression sous la fondation nous a
conduit précédemment à la règle de Lévy,
=
−
Ce qui nous donne :
−
= =
( − )
=
Plusieurs dispositions peuvent être mises en œuvre pour atteindre ces objectifs.
La pression hydrostatique s’applique sur un plan incliné qui se décompose en une force
horizontale et une force verticale correspondant au poids de l’eau contenue dans la section
grisée.
Cette mesure est souvent mise en œuvre car elle ne nécessite qu’un volume supplémentaire
de béton faible.
La force de sous-pression peut être réduite par des injections et des forages de drainage
sous la fondation.
La création d’évidements dans les joints du barrage permet de garantir un parfait drainage
de fondation et de réduire considérablement et de manière fiable la sous-pression. Par
contre, les évidements impliquent une diminution du poids propre.
b. Réduction des forces poussantes E
Il n’est bien entendu pas possible de réduire la poussée de l’eau sur le barrage sans
diminuer le niveau du plan d’eau. Par contre un artifice permet d’obtenir un résultat
comparable en inclinant légèrement vers l’amont la fondation du barrage.
( + − )
=
−
En règle générale, la pente de la fondation ne dépasse pas 10%, de sorte que sinβ ≅ tanβ
Et cosβ ≅ 1 la relation devient alors :
( + . − )
=
−
L’angle de frottement sur la surface rocher-rocher est en règle générale plus élevé qu’au
contact béton-rocher.
On a vu d’autre part que la sous-pression se développe de manière complète dans le réseau
de fissures et que le talon qui sert de butée à l’aval du plan de glissement ne peut pas être
pris en compte, celui-ci n’étant mobilisé que si un déplacement effectif se produit.
Le poids de la masse de roche comprise entre la fondation et le plan de glissement peut être
pris en compte, de sorte que le coefficient de sécurité devient
( + − )
=
II.3. L’étude des contraintes
( ) =
σ τ 0 σ τ 0 0 0 0
(σ) = τ σ 0 = τ σ 0 + 0 0 0
0 0 σ 0 0 0 0 0 σ
4 inconnues à estimer
On utilise la fonction d’Airy et la loi de Hooke pour les déterminer.
On a : ⃗=− ⃗( )
⃗ : les forces volumiques sont le poids de barrage ⃗ = ⃗
Alors : = −
d. Equilibre du barrage
⃗ + ⃗ = 0⃗
⃗ ( ) + ⃗ = 0⃗
+
⎛ ⎞
⃗( ) = ⃗ 0
Telle que ⎜ + ⎟ et =
0
⎝ ⎠
+ + =0; + = 0; =0
=0
e. Méthode de résolution
Méthodologie :
- Définir la normale unitaire extérieure sortante à la face :
⃗ |⃗|= 1
- Définir l’équation de la face :
f(x,y,z)=constante
−
⃗( , ⃗) = −
0
- Définir le vecteur contraint à partir des sollicitations extérieures :
0
⃗ = γ
0
- Equilibre à la face OA :
⃗( , ⃗) = ⃗
=0 = + −
=0 Avec : = + −
= −γ =− −
Donc :
=0
= −γ + γ
--Face OB :
− sin( ) + cos( )
⃗( , ⃗) = − sin( ) + cos( )
0
- Définir le vecteur contraint à partir des sollicitations extérieures :
⃗ = 0⃗
Equilibre sur la face OB :
⃗( , ⃗) = ⃗
Donc
− sin( ) + cos( ) =0
− sin( ) + cos( ) =0
= + −
Avec : =−
=−
= −2
tan( ) ( )
Avec :
: Coefficient de Poisson ;
: Module d’Young
( + ) ( − ) +4
, = ∓
2 4
Lorsque les contraintes principales sur les parements sont connues, il est possible de les
déterminer entre les parements ; l’état de contraintes sur une section quelconque est alors
défini.
a. Parement Amont
A lac vide (cas de charge P) les contraintes sont :
, =ρ
, =0 , =0
Alors : =ρ et =0
, = − ( + )
, =ρ
, =0
Alors :
b. Parement aval
A lac vide (cas de charge P) les contraintes sont :
, =0
, =0 , =0
Alors :
= =0
, =
, =m , =
, = , =
Alors :
=0 =ρ (1 + )
Le parement aval d’un barrage poids, selon son orientation et les conditions climatiques,
peut être soumis à une forte insolation. A l’opposé, le parement amont, lorsque la retenue
est pleine, est en contact avec de l’eau sensiblement plus froid. Il s’ensuit une dilatation
thermique du parement aval par apport au parement amont qui se contracte.
Les parements subissent, pour leur part, une variation cyclique dépendant principalement
des saisons et du cycle exploitation de la retenue. Il s’ensuit un état de contraintes
thermiques non négligeable dans le barrage, en particulier à proximité des parements.
Cette élévation de température est atteinte après quelque jours et s’ajoute à la température
initiale du béton frais. La température dans le corps d’un plot de barrage devient
= +∆
Pour cette raison, le barrage est découpé en plots séparés par des joints transversaux
verticaux.
L’ouverture des joints verticaux entre deux plots peut être estimée : = . .
Les tremblements de terre provoquent des accélérations dans toutes les directions.
Les accélérations horizontales sont généralement les plus critiques pour les barrages.
Les sismographes ne mesurent pas directement l’accélération, mais plutôt l’amplitude des
déplacements causés par le tremblement de terre. L’accélération est ensuite calculée.
Le comportement réel d’un barrage en cas de séisme est un des problèmes les plus
complexes auxquels est confronté l’ingénieur, et ce pour différentes raisons :
Le comportement dynamique d’une structure aussi massive est fortement non-linéaire et
non-élastique,
L’interaction entre la masse d’eau et la structure doit tenir compte de la compressibilité de
l’eau,
L’interaction entre le sol et la structure est essentielle du point de vue de la dissipation
d’énergie,
La formation de fissures dans le béton et la présence de joints entre les plots rendent le
comportement fortement non-linéaire.
Dans les barrage-poids, les fissures apparaissent le plus souvent dans la partie supérieure
du profil, non loin du couronnement, là où les amplitudes sont les plus importantes.
Certains modèles numériques permettent aujourd’hui de simuler la formation de fissures,
en appliquant les théories de la mécanique de la rupture, ils doivent encore être développés
pour que leur utilisation par un ingénieur non-spécialiste de la dynamique des structures
soit courante. Ces modèles font aujourd’hui l’objet de recherches considérables.