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1. Introduction
Après la fête de pentecôte, j’ai trouvé intéressant de parler des dons de l’Esprit.
J’ai constaté l’intérêt sur la question lors du parcours Alpha. Entre les personnes qui
sont interpellées par le sujet, celles qui ont soif de vivre quelque chose et celles qui
ont peur.
Je marche sur un terrain sensible. Possible d’avoir une opinion différente de ce que
j’exprime.
Je crois que ma position est assez centrale. Les extrêmes ne me semblent pas
défendables.
N’hésitez pas à me le dire si quelque chose vous a choqué dans ce que je vais dire.
Attention à ne pas se diviser sur le sujet.
Je ne prétends pas avoir toute la vérité sur le sujet. J’exprime les choses qu’il me
semble avoir comprises.
Mais il vaut mieux en parler que de faire comme si de rien n’était… Comme si la
question ne se pose pas…
2. Cessationisme ou continuationisme ?
On ne conteste pas que Dieu fasse encore des miracles aujourd’hui, mais que les
manifestations de puissance telles qu’on les trouve dans le livre des Actes étaient
liée au début de l’Église pour authentifier le message de l’Évangile. Associé au
ministère des apôtres qui est unique dans l’histoire (fondement : Ephésiens 2:20
Dieu vous a intégrés à l'édifice qu'il construit sur le fondement que sont les apôtres,
ses prophètes, et dont Jésus-Christ lui-même est la pierre principale.).
Position qui me semble trop influencée par la constatation qu’on ne vit pas la
même chose que dans les Actes. pas suffisamment d’indices bibliques à mon
avis.
De plus, les historiens de l’Église : les charismes (parler en langue, prophétie…)
n’ont jamais complètement cessés, même s’ils étaient souvent discrets.
Pour autant, est-ce que le sur-naturel est bien la norme dans la Bible ???
Non : cf l’exemple de Paul. Il raconte à contre cœur une expérience spirituelle qui
date de 14 ans !
Jésus est agacé quand on lui demande de faire des miracles. Il demande la
confiance, et le changement de vie.
Je crois que les dons de l’Esprit sont pour aujourd’hui ! Je crois que Dieu agit encore
aujourd’hui, avec puissance et miracles. Mais ça ne devrait pas me fasciner. Ne pas
prendre des proportions démesurées. Rester à sa juste place. On ne doit pas l’ériger
en norme.
Extrait de Pour une foi réfléchie, Sous dir. Alain Nisus, Maison de la Bible, 2011, p. 449.
On donne au mot charisme un sens souvent trop étroit (don des langues et don de
prophétie, ou de guérison, miracles… : des manifestations extraordinaires). Certains
charismes sont assez ordinaires : exhortation, libéralité, pratique de la
miséricorde.
Définition :
C’est une aptitude particulière données a des chrétiens, qui ne leur vient que
de la grâce de Dieu et qu’ils sont appelés à mettre au service de la
communauté.
Ce sont des grâces de service. Attention à ne pas trop mettre l’accent sur l’aptitude,
au détriment de la grâce. Nos aptitudes sont des cadeaux de Dieu : on les a reçues
de Dieu.
Les aptitudes naturelles ne sont pas forcément opposés aux charismes divins : je
suis créé par Dieu et c’est un cadeau de Dieu la manière dont il m’a fait et équipé !
4. Le parler en langue
Le parler en langue peut désigner deux réalités différentes :
Xénoglossie : des langues étrangères humaines, parlées par quelqu'un qui ne l’a pas
apprise. Miracle. C’est ce qui se passe en Ac 2.
Glossolalie : une succession de sons sans que ce soit une langue humaine. C’est en
très grande majorité ce qu’on pratique aujourd’hui dans les Églises.
En 1 Co 12, il y a débat : laquelle de ces deux réalité ?
Le parler en langue procure un bien-être intérieur, permet d’être désinhibé, plus libre
dans la prière.
« Il permet de brancher son esprit sur Dieu et d’en recevoir de nouvelles forces pour
faire face à des circonstances adverses. » Alfred Kuen, Dons pour le service, p. 115.
Ce n’est pas étranger à notre psychologie. Dieu nous a créés avec des
psychologies différentes, des sensibilités différentes. Et nous n’avons pas tous la
même manière de vivre la relation au Dieu créateur. Certains sont plus contemplatifs,
d’autres plus intellectuels.
Si c’est cela, alors, le parler en langue est une expression particulière de la relation
qu’une personne a avec Dieu. Ça ce passe entre lui et Dieu. Peu importe finalement
que ça soit un langage réel ou une suite de son.
Pour les personnes qui ont le don des langues, la plupart estiment que c’est une
grande aide :
Pour la louange et l’adoration. Pour exprimer notre amour pour Dieu, sans
passer par le langage. C’est un trop plein de reconnaissance.
Pour prier dans des moments de crise. Des moments vraiment difficiles où on
ne sait plus comment prier. Le parler en langue peut permettre d’exprimer ce
qui resterait enfoui et refoulé quand on cherche les mots et qu’on les trouve
pas.
Il peut y avoir d’autres situations ou le don des langues est une aide
précieuse.
Quelques dangers :
On vit une époque ou l’émotionnel est parfois érigé en juge : je ressens, donc
je suis.
OK, mais attention à ne pas faire l’économie (par paresse) de trouver le mot
juste pour exprimer quelque chose, même à Dieu.
OK pour l’usage de ce don dans le culte personnel. 1 Cor 14,4 : Celui qui parle en
langue s'édifie lui-même, celui qui prophétise édifie l'assemblée. Mais Paul est très
clair : dans l’Église, c’est ce qu’on comprend qui est important.
Paul pose un cadre quand il s’agit du culte public :
Il exige l’ordre, que ça se fasse chacun son tour et avec un interprète.
1 Corinthiens 14:18-19 Je remercie Dieu de ce que je parle en langues inconnues
plus que vous tous. 19 Cependant, lors des réunions de l'Eglise, je préfère dire
seulement cinq paroles compréhensibles pour instruire aussi les autres, plutôt que
dix mille mots dans une langue inconnue.
Parce que sinon, celui qui débarque sans rien connaitre de Dieu et de l’Église risque
de nous prendre pour des illuminés et de ne plus remettre les pieds à l’Église.
5. La prophétie
Le prophète biblique n’est pas un devin, mais celui qui parle de la part de Dieu. C’est
un porte-parole.
Plusieurs sens bibliques pour la prophétie.
La première prophétie, c’est la Bible. C’est d’abord le Bible qui nous parle de
la part de Dieu. Elle a autorité. Elle est infaillible. C’est notre principal
prophète.
Dans la nouvelle alliance, tout croyant peut être prophète. C’est la Promesse
de Joël 3.1, accomplie par la pentecôte : Joël 3:1-2 Après cela, moi, je
répandrai mon Esprit sur tout le monde : vos fils, vos filles prophétiseront. Vos
vieillards, par des songes, vos jeunes gens, par des visions, recevront des
révélations. 2 Et même sur les serviteurs, sur les servantes, moi, je répandrai
mon Esprit en ces jours-là.
Par le Saint-Esprit, le croyant peut devenir le porte-parole de Dieu.
1 Corinthiens 14:5 Je veux bien que vous sachiez tous parler dans des
langues inconnues, mais je préférerais que vous prophétisiez.
À Corinthe, la prophétie parait être une activité régulière dans le culte. Elle
consiste à dire des paroles qui édifient, exhortent, encourage. Dans ce sens,
ça ne parait pas très loin de ce qu’on appelle « prédication ».
Les prophètes instruisent.
Les faux prophètes enseignent. Et c’est de cette manière qu’ils imitent les
vrais prophètes (Ap 2.20 et 2 Pi 2.1).
Il y a aussi un ministère spécial de prophète (dans la liste de 1 Co 12.10 ;
dans la liste de 1 Co 12.28 ; Agabus – prophétie sur l’avenir de Paul)
Paul encourage à rechercher les dons les meilleurs, en particulier celui de prophétie
1 Corinthiens 14:1 Ainsi, recherchez avant tout l'amour ; aspirez en outre aux
manifestations de l'Esprit, et surtout au don de prophétie.
1 Corinthiens 14:39 En résumé, mes frères, recherchez ardemment le don de
prophétie et ne vous opposez pas à ce qu'on parle en des langues inconnues.
Dieu parle encore aujourd’hui. C’est notre expérience chrétienne. Par exemple, il
peut nous donner des instructions dans une situation spécifique.
Il parle :
Dans la lecture, la méditation, l’étude, la fréquentation assidue de sa Parole.
Par un frère ou par une sœur.
Par une prédication ou un encouragement.
Par une conviction profonde ou des circonstances particulières.
Par un rêve ou une parole spécifique.
Critères d’évaluations :
Nécessité d’évaluation déjà dans l’Ancien et le Nouveau Testament : il y a des faux
prophètes qui prétendent parler de la part de Dieu alors que c’est pas le cas.
Nous pouvons et devons écarter les paroles de quelqu'un qui porte de mauvais
fruits dans sa vie.
Sinon, en dehors de ces deux critères : pas facile d’écarter une prophétie de
manière catégorique.
Le processus de discernement peut demander du temps et des efforts.
Peut-être que pendant un temps, il faut juste attendre avant de décider si c’est bien
une parole qui vient de Dieu. Et ne pas agir en fonction de la prophétie (en cherchant
à l’accomplir ou à la démentir). L’avenir sera peut-être éclairant.
Ce processus de discernement n’est pas très souvent mis en pratique dans nos
Églises.
Mais attention à ne pas négliger les autres moyens par lesquels Dieu peut nous faire
connaître sa volonté.
L’étude de la Parole, la méditation, la fréquentation assidue de la Parole, la
discussion avec des frères et des sœurs, la prière, la sagesse, la réflexion tout
cela rentre en compte dans la recherche de la volonté de Dieu.
Il ne faut pas être paresseux et attendre que ça tombe tout cuit dans la main.
On ne peut pas forcer la main à Dieu sur sa façon de parler. Oui, à la prophétie et oui
aussi au autres moyens.
6. Conclusion
Je veux résolument être ouvert aux dons de l’Esprit.
Dieu agit de manière étonnante. Je veux croire que Dieu agit encore aujourd’hui de
manière sur-naturelle.
Je ne peux pas dicter à Dieu sa manière d’agir. Ni dans un sens, ni dans l’autre. Si je
ne veux pas entendre parler de sur-naturel, je dois pourtant constater qu’il existe. Si
je suis fasciné par les manifestations extra-ordinaires, je dois aussi constater que la
plupart du temps, Dieu agit de manière naturelle.
Mais je veux conserver consciemment une certaine naïveté dans ma foi, dans ma
confiance : comme une foi d’enfant naïve, je crois que Dieu peut le faire.
Mais pas de naïveté quand aux dérives que l’homme pécheur peut faire de ces dons
de Dieu. Il peut faire croire que ça vient de Dieu alors que c’est pas le cas.
Je veux être conscient des travers qu’on a déjà vu dans l’histoire.
Je veux être conscient des travers de ma propre nature pécheresse.
Mais je veux pas me laisser guider par la peur. Je refuse de me priver de bénédiction
de Dieu à cause de la peur. Par la peur des excès ou des travers.
Je veux être conscient des dérives possibles, mais je veux consciemment garder
cette foi naïve en l’action de notre Dieu ici et maintenant. Je veux garder la tête sur
les épaules. Je veux discerner autant que possible, et quand je le peux pas tout de
suite, j’attends (je réserve mon jugement pour plus tard).
« Quand les besoins dépassent les ressources naturelles, le croyant peut d’attendre
aux "provisions" divines surnaturelles ». Sauf que c’est pas moi qui juge si c’est
vraiment un besoin : c’est Dieu !
Il n’y a pas de norme. On ne met pas Dieu en boite ou on ne le contraint pas d’agir
comme nous le souhaitons.
C’est lui qui décide de manifestations extra-ordinaires (en dehors de l’ordinaire).
Il peut le faire. Il l’a fait dans le passé et Dieu ne change pas ! Rien n’indique que les
dons de l’Esprit, que les manifestations sur-naturelles de l’Esprit aient cessé. Je veux
croire que Dieu agit encore de manière extra-ordinaire. S’il choisi de le faire ainsi, ce
n’est pas pour faire la une des journaux. Encore moins pour glorifier untel ou
unetelle, pour le porter sur le devant de la scène. C’est pour servir son Église, son
peuple. Pour édifier, construire, encourage. Et si je tends l’oreille, et si je regarde
mon passé, je peux percevoir le fils discret mais ininterrompu des actions puissantes
et miraculeuses de Dieu.