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République du Sénégal
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Ministère de l’Aménagement du Territoire et des Collectivités Locales
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Agence Nationale de l’Aménagement du Territoire
JOURNEES DE L’AMENAGEMENT ET DU DEVELOPPEMENT TERRITORIAL
Rapport
L’Agence nationale de l’aménagement du territoire a organisé du mardi 30 au mercredi 31 octobre
2012 les JOURNEES DE L’AMENAGEMENT ET DU DEVELOPPEMENT TERRITORIAL à l’hôtel des
Almadies.
L’objectif de ces journées est de partager et de discuter sur le concept de « développement
territorial » en vue d’une clarification et d’une mise à niveau des acteurs institutionnels et non
étatiques.
Les journées ont été ouvertes par le Ministre de l’aménagement du territoire et des collectivités
locales suite à l’allocution du Directeur Général de l’ANAT.
Après avoir souhaité la bienvenue aux participants, le Directeur général de l’ANAT a axé son
intervention sur l’objectif global de l’aménagement du territoire qui demeure la promotion d’un
développement territorial durable.
Il a tenu à mettre en exergue que malgré les efforts consentis par les autorités, les différentes
politiques publiques initiées n’ont pas eu les effets escomptés sur l’équilibrage du territoire
national. A cela s’ajoutent des blocages institutionnels et techniques empêchant de mener de
façon efficace et satisfaisante les stratégies retenues dans les documents de planification spatiale.
Selon le Directeur général, l’ANAT a initié ces journées afin de recueillir toutes les contributions
sur les nouveaux enjeux et défis d’aménagement et de développement territorial qui seront
susceptibles de donner corps à la nouvelle vison des autorités étatiques.
Dans sa communication, le Ministre a indiqué que des années durant, l’aménagement du territoire
a été le parent pauvre de l’action gouvernementale qui s’est préoccupée de développement
sectoriel sans politique de cohérence. Cela a engendré comme conséquences une forte
concentration des populations et des activités économiques sur la frange côtière et principalement
dans Dakar.
A ce propos, il invite à inscrire l’action publique dans le cadre d’un développement territorial
équilibré, à travers la promotion de pôles de développement à l’intérieur du pays.
Les présentations des professeurs Bernard PECQUEUR, Romain LAJARGE ont suivi l’allocution du
ministre. Elles ont porté sur le thème : ‘’ le développement territorial, nouveaux enjeux de
l’aménagement du territoire : problèmes et ressources, méthodes et perspectives’’.
A l’entame de ses propos, le professeur PECQUEUR, annonce ouvrir un débat et non donner une
recette sur le développement territorial. Ainsi, il a évoqué les aspects conceptuels par rapport aux
mutations récentes et à la globalisation, le développement territorial comme alternative aux
nouvelles opportunités, la valorisation des ressources territoriales cachées ou inexploitées.
Il a abordé un certain nombre de défis :
‐ la métropolisation ;
‐ l’intégration et la solidarité ;
‐ la pauvreté et l’exclusion ;
‐ la compétitivité mondiale.
Ces problèmes nécessitent un redressement par le développement territorial à partir des
connexions qui permettront à chaque Nation de tirer avantage des ses ressources, potentialités et
opportunités.
Le professeur PECQUEUR conçoit le développement territorial « comme un concours d’acteurs
dans un contexte géoculturel donné qui révèle et cherche à résoudre un problème productif
commun ».
Abordant la notion de ressources territoriales, il retient la mobilisation des populations/acteurs,
l’articulation entre le territoire et le produit développé et la recherche de plus value.
Le professeur Romain LAJARGE a présenté le développement territorial du point de vue
‘’Méthodes et perspectives’’.
Il part du constat que le Développement Territorial s’inscrivait dans une poursuite de la politique
d’aménagement du territoire de proximité. Mais qu’il y a lieu aujourd’hui d’intégrer de nouveaux
paradigmes.
En terme de « Méthodes », il invite à considérer comme préambule :
‐ des solutions différentes en fonction des territoires ;
‐ la reconnaissance que chaque processus du Développement Territorial a son cycle de vie ;
‐ la méthodologie tenant compte de très grandes variétés d’acteurs autour de plusieurs
tables, en fonction des différentes échelles de territoire d’intervention.
Il énonce cinq (5) étapes qui caractérisent le Développement Territorial :
1. le diagnostic ;
2. les évaluations des actions passées, politiques publiques, programmes ;
3. la prospective en termes de traduction des stratégies de l’Etat en scénarii;
4. la construction d’un projet et d’un programme qui sous‐tend ce projet ;
5. l’émergence de l’ingénierie territoriale.
Des spécificités sont également identifiées :
‐ la multiciplicté des échelles pour le développement territorial ;
‐ le constat de la généralisation du développement territorial ;
‐ la nécessité d’articulation des territoires selon leur rythme de développement respectif
Pour les perspectives, il faut retenir :
‐ la territorialisation des politiques publiques ;
‐ l’examen des secteurs d’activités et leurs capacités à régler les problèmes ;
‐ la qualité territoriale donnant une valeur à des produits qui existent ;
‐ une politique équitable de territoires habitables ;
‐ l’imagination, la créativité, l’innovation ;
‐ l’indentification des micro‐réussites d’agents nouveaux et la création de tribunes
d’expression.
Le contexte Sénégalais a été présenté par le Professeur Amadou DIOP à travers l’exposé intitulé :
‘’CONTRIBUTION POUR UNE POLITIQUE D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT DES
TERRITOIRES DU SENEGAL’’.
Le contexte politique actuel suscite une réflexion en matière de développement territorial.
¾ Les paradigmes du développement ont notoirement évolué, en passant d’une conception
unitaire de la gestion du territoire à une perspective de développement territorial ou de
gouvernance territoriale;
¾ Ce glissement s’est opéré dans un contexte très évolutif. Et on retiendra :
‐ les recompositions territoriales ;
‐ une mobilité accrue, matérielle, immatérielle et humaine ;
‐ une dynamique active démographique et économique de l’urbanisation ;
‐ la montée en puissance des conflits territoriaux.
Pour lui, l’aménagement du Territoire et le développement territorial poursuivent les mêmes
objectifs. Il considère que la période actuelle est très favorable à l’application de ces politiques.
Toujours selon le professeur DIOP, la territorialité se construit dans la durée en fonction de trois
référentiels fondamentaux : l’identité, l’appropriation et l’enracinement.
Il évoque comme condition de faisabilité du développement territorial la reconnaissance d’échelles
plus importantes pour faire émerger des régions plus fortes pouvant atténuer les disparités
spatiales. A ce titre, sur la base de superposition de cartes (depuis l’époque des royaumes
jusqu’au dernier découpage administratif) il propose les échelons suivants : Etat, 8 régions, des
départements et des communes (communes urbaines et communes rurales).
Discussions
Les grandes interrogations soulevées dans les discussions se résument autour des problématiques
suivantes :
‐ la viabilité des territoires en matière de découpage administratif
‐ le lien entre développement territorial, décentralisation et déconcentration
‐ l’atténuation des disparités régionales par l’émergence de régions fortes.
‐ la valeur juridique du Plan national d’aménagement du territoire
‐ l’émergence de nouveaux acteurs
Les réponses apportées ont permis d’aboutir à la nécessité de la mise en place d’un plan national
d’aménagement et de Développement Territorial avec l’implication de toutes les parties prenantes
(Etat, collectivités locales, secteur privé, société civile, ONG, organisations professionnelles,
associations communautaires de base, etc.).
Un panel de structures de l’Etat et de partenaires au développement a a fait des présentations qui
ont porté sur les thèmes suivants :
‐ l’ANIDA avec pour thème : « Les Domaines Agricoles Communautaires: Un levier
stratégique pour l’aménagement harmonieux et équilibré du territoire » ;
‐ l’ANA : « les pôles aquacoles de développement économique » ;
‐ la SCA : « Programmes de développement des clusters locaux »
‐ l’ARTP : « L’aménagement numérique du territoire ».
‐ la JICA : « Modalités de coopération »
‐ le COUD : « Pôles universitaires »
‐ la DUA : « L’aménagement urbain »
‐ la DGAT « schéma directeur de modernisation de l’action territoriale »
‐ l’ADM : « L’ADM dans le contexte de la décentralisation »
CONCLUSION :
Il y a un consensus sur la place centrale que doivent occuper l’aménagement du territoire et le
développement territorial dans les politiques publiques.
Ce présent séminaire sera le point de départ de la définition consensuelle d’une nouvelle
politique d’aménagement du territoire. A cet égard il sera mis en place un comité scientifique
dans le but d’accompagner le processus d’élaboration d’un plan national d’aménagement et de
développement territorial.
Le rapport final sera mis à la disposition des différents acteurs et diffusé sur le site internet de
l’ANAT.