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Espaces monogènes, endomorphismes cycliques


Définitions et notations
Dans tout le problème, K = R ou C, E un K-espace vectoriel de dimension finie n ∈ N∗ et u ∈ L (E).
Pour tout x ∈ E on note Eu (x) = {P (u)(x)/P ∈ K[X]} et on dit que u est cyclique si ∃x ∈ E tel que Eu (x) = E.

Première partie
Espaces monogènes
1: Soit x ∈ E. Montrer que Eu (x) est le plus petit sous-espace de E qui contient x et stable par u. Eu (x) s’appelle le sous-
espace u-monogène engendré par x.
2: Soit x ∈ E \ {0} et Ix = {P ∈ K[X]/P (u)(x) = 0}.
2 - 1: Montrer que ∃µx ∈ K[X] unitaire tel que Ix = µx K[X].
2 - 2: Donner une condition nécessaire et suffisante sur x pour que deg µx = 1.
2 - 3: Montrer que µx |πu et déduire que l’ensemble {µx /x ∈ E \ {0}} est fini.
2 - 4: Montrer que ∃e ∈ E \ {0} tel que E = ker µe (u).
2 - 5: En déduire que µe = πu .
3: Soient x, y ∈ E \ {0} tels que µx ∧ µy = 1. Montrer que x + y 6= 0 et µx+y = µx µy .
4: Soit πu = P1α1 · · · Prαr la décomposition de πu en facteurs unitaires et irréductibles.
4 - 1: Soit i ∈ {1, . . . , r} et Q ∈ K[X] tel que πu = QPiαi . Montrer que ∃xi ∈ E tel que (QPiαi −1 )(u)(xi ) 6= 0.
4 - 2: Soit yi = Q(u)(xi ). Montrer que yi 6= 0 et µyi = Piαi .
4 - 3: Retrouver le résultat de la question 2-5.
5: Soit x ∈ E\{0}, ux l’endomorphisme de Eu (x) induit par u et k = deg µx . On pose µx = X k −ak−1 X k−1 −· · ·−a1 X −a0 .
5 - 1: Montrer que Bx = (x, u(x), . . . , uk−1 (x)) est une base de Eu (x). En déduire la dimension de Eu (x).
5 - 2: Déterminer la matrice de ux dans la base Bx .
5 - 3: Montrer que le polynôme minimale de ux est µx .

Deuxième partie
Endomorphismes cycliques
On suppose, dans cette partie, que u est cyclique.
1: Montrer que ∀λ ∈ Sp(u), dim Eλ (u) = 1.
2: Montrer que u est cyclique si, et seulement si deg πu = n ⇐⇒ χu = (−1)n πu .
3: Montrer que u est cyclique si, et seulement si la famille (idE , u, . . . , un−1 ) est libre.

Troisième partie
Endomorphismes cycliques diagonalisables, endomorphismes cycliques nilpotents
1: Montrer que si u est diagonalisable alors u est cyclique si, et seulement si, u admet n valeurs propres deux à deux distinctes.
2: On suppose que u admet n valeurs propres deux à deux distinctes. Trouver un vecteur e ∈ E tel que E(e) = E.
3: On suppose que u est nilpotent. Montrer que u est cyclique si, et seulement si, l’indice de nilpotence de u est n.
4: On suppose que u est nilpotent d’indice de nilpotence n. Trouver un vecteur e ∈ E tel que E(e) = E.

Quatrième partie
Commutant d’un endomorphisme cyclique
On suppose, dans cette partie, que u est cyclique. Soit e ∈ E \ {0} tel que E = E(e) et C (u) = {v ∈ L (E)/uv = vu}.
1: Montrer que ∀x ∈ E, ∃P ∈ K[X] tel que x = P (u)(e).
2: Soit v ∈ C (u) et P ∈ K[X] tels que v(e) = P (u)(e). Montrer que v = P (u). En déduire que C (u) = K[u].
3: Application : Soit f, g ∈ L (Kn [X]) définies par ∀P ∈ Kn [X], f (P ) = P 0 et g(P ) = P (X + 1).
Montrer que f est cyclique, g ∈ C (f ) et en déduire que ∃a0 , . . . , an ∈ K, ∀P ∈ Kn [X], P (X+1) = a0 P +a1 P 0 +· · ·+an P (n) .
4: On admet que ∀v ∈ L (E), dim C (v) ≥ n. Montrer que ∀v ∈ L (E), v est cyclique ⇐⇒ C (v) = K[v].

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Correction du problème

Première partie
Espaces monogènes
1:
— Soit ϕ : K[X] → E définie par ∀P ∈ K[X], ϕ(P ) = P (u)(x).
On a ∀P, Q ∈ K[X], ∀α, β ∈∈ K, ϕ(αP + βQ) = (αP + βQ)(u)(x) = (αP (u) + βQ(u))(x) = αP (u)(x) +
βQ(u)(x) = αϕ(P ) + βϕ(Q) donc ϕ est linéaire d’où Eu (x) = Imϕ est un sous-espace vectoriel de E.
— Pour P = 1, on a P (u) = idE donc P (u)(x) = x d’où x ∈ Eu (x).
— Soit P ∈ K[X] donc u (P (u)(x)) = (uP (u))(x) = (XP )(u)(x) ∈ Eu (x) d’où Eu (x) est stable par u.
— Soit F un sous-espace vectoriel de E stable par u qui contient x. Montrons d’abord que ∀k ∈ N, uk (x) ∈ E :
1. On a u0 (x) = idE (x) = x ∈ F donc u0 (x) ∈ F . La relation est alors vraie pour k = 0.
2. Soit k ∈ N et supposons que uk (x) ∈ F . On a F stable par u donc uk+1 (x) = u(uk (x)) ∈ F .
On déduit, d’après le procédé de récurrence, que ∀k ∈ N, uk (x) ∈ E.
X d Xd
Soit P = ak X k ∈ K[X] donc P (u)(x) = ak uk (x) ∈ F car ∀k ∈ {0, . . . , d}, uk (x) ∈ F et F un sous-espace
k=0 k=0
vectoriel d’où P (u)(x) ∈ F .
On a Eu (x) = {P (u)(x)/P ∈ K[X]} et ∀P ∈ K[X], P (u)(x) ∈ F donc Eu (x) ⊂ F d’où Eu (x) est le plus petit
sous-espace de E qui contient x et stable par u.
2:
2 - 1: On a πu ∈ K[X] et πu (u)(x) = 0 car πu (u) = 0 donc πu ∈ Ix d’où Ix 6= ∅. Or πu 6= 0 car unitaire donc Ix est non nul.
Soient P, Q ∈ Ix et R ∈ K[X]. On a :
— (P − Q)(u)(x) = P (u)(x) − Q(u)(x) = 0 − 0 = 0 donc P − Q ∈ Ix .
— (RP )(u)(x) = (R(u) ◦ P (u))(x) = R(u)(P (u)(x)) = R(u)(0) = 0 donc RP ∈ Ix .
On déduit que Ix est un idéal non nul de l’anneau principal K[X] donc ∃µx unitaire tel que Ix soit engendré par µx . Autrement
dit, Ix = µx K[X].
2 - 2:
— Condition nécessaire : On a µx unitaire et deg µx = 1 donc ∃α ∈ K tel que µx = X − α.
D’autre part, on a µx ∈ Ix donc 0 = µx (u)(x) = (X − α)(u)(x) = (u − αidE )(x) = u(x) − αx d’où u(x) = αx.
On a u(x) = αx et x 6= 0 donc x est un vecteur propre de u.
— Condition suffisante : Supposons que x est un vecteur propre de u donc ∃α ∈ K tel que u(x) = αx.
Soit P = X − α donc P (u)(x) = (X − α)(u)(x) = (u − αidE )(x) = u(x) − αx = 0 d’où P ∈ Ix . Or Ix = µx K[X]
donc µx |P d’où µx = 1 ou µx = P car µx est unitaire.
Si µx = 1 alors 0 = µx (u)(x) = 1(u)(x) = idE (x) = x. Absurde, car x 6= 0 donc µx = P d’où deg µx = deg P = 1.
On déduit que deg µx = 1 si, et seulement si, x est un vecteur propre de u.
2 - 3: On a déjà montré (question 1-2) que πu ∈ Ix et puisque Ix = µx K[X] donc µx |πu .
Soit πu = P1α1 · · · Prαr la décomposition de πu en facteurs unitaires et irréductibles donc ∀P ∈ K[X] unitaire, P |Q ⇐⇒
∀i ∈ {1, . . . r}, ∃βi ∈ {0, . . . , αr } tel que P = P1β1 · · · Prβr d’où l’ensemble D(πu ) des diviseurs unitaires de πu est D(πu ) =
{P1β1 · · · Prβr /∀i ∈ {1, . . . r}, βi ∈ {0, . . . , αr }}. En particulier D(πu ) est finie.
On a ∀x ∈ E \ {0}, µx est unitaire et µx |π donc {µx /x ∈ E \ {0}} ⊂ D(P ) d’où l’ensemble {µx /x ∈ E \ {0}} est fini.
2 - 4: L’ensemble {µx /x ∈ E \ {0}} est fini donc ∃x1 , . . . , xp ∈ E tels que {µx /x ∈ E \ {0}} = {µx1 , . . . , µxp }.
Soit x ∈ E. Si x = 0 alors µx1 (u)(x) = 0, sinon, ∃k ∈ {1, . . . , p} tel que µx = µxk donc µxk (u)(x) = µx (u)(x) = 0.
On déduit que ∀x ∈ E, ∃k ∈ {1, . . . , p}, µxk (u)(x) = 0 donc ∀x ∈ E, ∃k ∈ {1, . . . , p}, x ∈ ker µxk (u) d’où E =
[p
ker µxk (u).
k=1
{ker µxk (u)/k ∈ {1, . . . , p}} est une famille de sous-espaces vectoriels de E dont l’union est E qui est un espace vectoriel
donc ∃k ∈ {1, . . . , p} tel que ∀l ∈ {1, . . . , p}, ker µxl (u) ⊂ ker µxk (u) d’où ker µxk (u) = E.
Pour e = xk on a e 6= 0 et E = ker µe (u).
2 - 5: On a E = ker µe (u) donc µe (u) = 0 d’où πu |µe . Or, d’après la question 2-3, µe |πu donc µe = πu car µe et πu sont
unitaires.
3:

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— Supposons que x + y = 0 donc 0 = πx (u)(x) = πx (u)(−y) = −πx (u)(y) d’où πx (u)(y) = 0. On déduit que πx ∈ Iy
donc πy | πx . Or πx ∧ πy = 1 donc πx = 1 d’où 0 = πx (u)(x) = 1(u)(x) = idE (x) = x. Absurde, car x 6= 0.
— 1. On a (µx µy )(u)(x + y) = (µx (u)µy (u))(x + y) = µx (u)(µy (u)(x + y)) = µx (u)(µy (u)(x) + µy (u)(y)) =
µx (u)(µy (u)(x)) = (µx (u)µy (u))(x) = (µy (u)µx (u))(x) = µy (u)(µx (u)(x)) = 0 donc µx µy ∈ Ix+y d’où
µx+y |µx µy .
2. On a 0 = µx+y (u)(µx (u)(x)) = (µx+y (u)µx (u))(x) = (µx (u)µx+y (u))(x) = µx (u)(µx+y (u)(x)) = µx (u)(µx+y (u)(x+
y−y)) = µx (u)(µx+y (u)(x+y)−µx+y (u)(y)) = −µx (u)(µx+y (u)(y)) = −(µx (u)µx+y (u))(y) = (µx µx+y )(u)(y)
donc µx µx+y ∈ Iy d’où µy |µx µx+y . Or µx ∧ µy = 1 donc µy |µx+y .
De même, on a 0 = µx+y (u)(µy (u)(y)) = (µx+y (u)µy (u))(y) = (µy (u)µx+y (u))(y) = µy (u)(µx+y (u)(y)) =
µy (u)(µx+y (u)(x+y−x)) = µy (u)(µx+y (u)(x+y)−µx+y (u)(x)) = −µy (u)(µx+y (u)(x)) = −(µy (u)µx+y (u))(x) =
(µy µx+y )(u)(x) donc µy µx+y ∈ Ix d’où µx |µy µx+y . Or µx ∧ µy = 1 donc µx |µx+y .
On a µx |µx+y , µy |µx+y et µx ∧ µy = 1 donc µx µy |µx+y .
On a µx+y |µx µy , µx µy |µx+y et µx , µy , µx+y unitaires donc µx+y = µx µy .
4:
4 - 1: On a Piαi −1 Q non nul et deg(Piαi −1 Q) < πu donc Piαi −1 Q n’est pas annulateur de de u donc (Piαi −1 Q)(u) 6= 0 d’où
∃xi ∈ E tel que (Piαi −1 Q)(u)(xi ) 6= 0.
4 - 2:
— On a Piαi −1 (u)(yi ) = Piαi −1 (u)(Q(u)(xi )) = (Piαi −1 (u)Q(u))(xi ) = (Piαi −1 Q)(u)(xi ) 6= 0 donc yi 6= 0.
— On a Piαi (u)(yi ) = (Piαi Q)(u)(xi ) = πu (u)(xi ) = 0 donc Piαi ∈ Iyi d’où πyi |Piαi . Or Pi est irréductible dans K[X]
donc ∃k ∈ {1, . . . , αi }, πyi = Pik .
On a Piαi −1 (u)(yi ) 6= 0 donc Piαi −1 ∈ / Iyi donc Pik = πyi 6 |Piαi −1 d’où k > αi − 1 d’où k = αi car k ∈ {1, . . . , αi }.
αi
On déduit que πyi = Pi .
4 - 3: D’après la question précédente, ∀i ∈ {1, . . . , r}, ∃ei ∈ E \ {0} tel que Piαi = πei et soit e = e1 + · · · + er .
Montrons que ∀k ∈ {1, . . . , r}, e1 + · · · + ek 6= 0 et µe1 +···+ek = P1α1 · · · Pkαk :
— On a e1 6= 0 et µe1 = P1α1 donc la relation est vraie pour k = 1.
— Soit k ∈ {1, . . . , r − 1} et supposons que e1 + · · · + ek 6= 0 et µe1 +···+ek = P1α1 · · · Pkαk .
αk+1
On a µe1 +···+ek ∧ µek+1 = (P1α1 · · · Pkαk ) ∧ Pk+1 = 1 car les Pi , i ∈ {1, . . . , k + 1} sont deux à deux premiers entre
αk+1
eux donc, d’après la question 3, e1 + · · · + ek+1 6= 0 et µe1 +···+ek+1 = µe1 +···+ek µek+1 = P1α1 · · · Pk+1 . La relation
est alors vraie pour k + 1.
On déduit, d’après le procédé de récurrence, que ∀k ∈ {1, . . . , r}, e1 +· · ·+ek 6= 0 et µe1 +···+ek = P1α1 · · · Pkαk . En particulier,
pour k = r, e = e1 + · · · + er 6= 0 et µe = µe1 +···er = P1α1 · · · Prαr = πu .
5: Soit x ∈ E\{0}, ux l’endomorphisme de Eu (x) induit par u et k = deg µx . On pose µx = X k −ak−1 X k−1 −· · ·−a1 X −a0 .
5 - 1: Remarquons d’abord que x, u(x), . . . , uk−1 (x) ∈ Eu (x). 
— Soient α0 , . . . , αk−1 ∈ K tels que α0 x + · · · + αk−1 uk−1 (x) = 0 donc α0 idE + · · · + αk−1 uk−1 (x) = 0 d’où
α0 + · · · + αk−1 X k−1 (u)(x)  = 0. On déduit que α0 + · · · + αk−1k−1 X k−1 ∈ Ix donc µx |α0 + · · · + αk−1 X k−1 . Or
k−1
deg α0 + · · · + αk−1 X < k = deg µx donc α0 + · · · + αk−1 X = 0 d’où α0 = · · · = αk−1 = 0.
On déduit que la famille {x, u(x), . . . , uk−1 (x)} est libre.
— Soit P ∈ K[X] et P = Qµx + R la division euclidienne de P par µx donc P (u)(x) = (Qµx + R)(u)(x) =
(Qµx )(u)(x) + R(u)(x) = R(u)(x) car (Qµx )(u)(x) = 0 puisque Qµx ∈ µx K[X] = Ix .
On déduit que P (u)(x) = R(u)(x) ∈ Vect{x, u(x), . . . , uk−1 (x)} car deg R ≤ deg µx − 1 = k − 1. On déduit que la
famille {x, u(x), . . . , uk−1 (x)} est génératrice dans Eu (x).
La famille {x, u(x), . . . , uk−1(x)} est libre et génératrice donc Bx est une base de Eu (x) et, en particulier, dim Eu (x) =
card {x, u(x), . . . , uk−1 (x)} = k = deg µx .
5 - 2: On a ∀p ∈ {1, . . . , k − 2}, ux (up (x)) = u(up (x)) = up+1 x (x).
D’autre part, on a µx = X k − ak−1 X k−1 − · · · − a1 X − a0 donc 0 = µx (u)(x) = (uk − ak−1 uk−1 − · · · − a1 u −
a0 idE )(x) = uk (x) − ak−1 uk−1 (x) − · · · − a1 u(x) − a0 x donc uk (x) = ak−1 uk−1 (x) + · · · + a1 u(x) + a0 x. On déduit que
ux (uk−1 (x)) = uk (x) = ak−1 uk−1 x (x) + · · · + a1 ux (x) + a0 x.
La matrice de ux dans la base Bx est alors :
0 ··· ··· 0
 
a0
..
1 . . .
 
 . a1  
. .. 
0 . . . . . . ..

 . 
. .
 .. .. ... 0 a

k−2

0 ··· 0 1 ak−1
5 - 3: Soit πx le polynôme minimale de ux donc πx (ux ) = 0 d’où 0 = πx (ux )(x) = πx (u)(x). On déduit que πx ∈ Ix donc
µx |πx . En particulier, deg µx ≤ deg πx .
D’autre part, deg πx ≤ dim Eu (x) = deg µx donc deg µx = deg πx .
On a µx |πx , deg µx = deg πx et µx , πx unitaires donc πx = µx .

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Deuxième partie
Endomorphismes cycliques
On suppose, dans cette partie, que u est cyclique.
1: Soit λ ∈ Sp(u) donc dim Eλ (u) ≥ 1.
On a u cyclique donc ∃x ∈ E tel que Eu (x) = E, or E 6= 0 car dim E = n ∈ N∗ donc x 6= 0. On déduit, d’après la question
I-5-2, que ∃a0 , . . . , an−1 ∈ K et une base de E dans laquelle la matrice de u est :

0 ··· ··· 0
 
a0
..
1 . . .
 
 . a1 
A = 0 . . . . . . ... .. 

 . 

. .
 .. .. ... 0 a

k−2

0 ··· 0 1 ak−1

On déduit que dim Eλ (u) = dim ker(u − λidE ) = dim ker(A − λIn ).
Soit B la sous-matrice de A − λIn formée par les n − 1 dernières lignes et les n − 1 dernières colonnes donc :

0 ··· 0
 
1 λ
.
0 . . . . . . . . . .. 

 
B =  ... . . . . . . . . . 0 
 
 
. . .
. . .

. . . λ
0 ··· ··· 0 1

Donc det B = 1 6= 0 d’où B est inversible. On déduit que A − λIn admet une sous-matrice inversible d’ordre n − 1 donc
rg(A − λIn ) ≥ n − 1 d’où dim ker(A − λIn ) = n − rg(A − λIn ) ≤ 1.
On a dim Eλ (u) ≥ 1 et dim Eλ (u) ≤ 1 donc dim Eλ (u) = 1.
2:
1 ⇒ 2) On a u cyclique donc ∃x ∈ E tel que Eu (x) = E, or E 6= 0 car dim E = n ∈ N∗ donc x 6= 0.
D’après la question I-5-3, πu = µx donc deg πu = deg µx , or, d’après la question I-5-1, deg µx = dim Eu (x) donc
deg πu = dim Eu (x) = dim E = n.
2 ⇒ 3) On a πu |χu , deg πu = n = deg χu donc ∃λ ∈ K tel que χu = λπu . Or πu est unitaire et le coefficient dominant de
χu est (−1)n donc χu = (−1)n πu .
3 ⇒ 1) On a χu = (−1)n πu donc deg πu = deg χu = n.
D’après la question I-2-5, ∃e ∈ E \ {0} tel que µe = πu donc deg µe = deg πu = n.
On a Eu (e) ⊂ E, dim E = n et, d’après la question I-5-2, dim Eu (e) = deg µe = n donc Eu (e) = E d’où u est
cyclique.
3:
⇒ ) On a u cyclique donc, d’après la question précédente, deg πu = n donc la famille (idE , u, . . . , un−1 ) forme une base
de K[u]. En particulier, elle est libre.
⇐ ) (idE , u, . . . , un−1 ) est une famille libre dans K[u] donc dim K[u] ≥ n. Or deg πu = dim K[u] donc deg πu ≥ n.
D’autre part, on sait que deg πu ≤ n donc deg πu = n d’où, d’après la question précédente, u est cyclique.

Troisième partie
Endomorphismes cycliques diagonalisables, endomorphismes cycliques nilpotents
1: On a u diagonalisable donc πu est scindé à racines simples, or les racines de πu sont exactement les valeurs propres de u
donc deg πu = p avec le nombre des valeurs propres distinctes de u.
D’après la question II-2, u est cyclique si, et seulement si, deg πu = n si, et seulement si, p = n si, et seulement si, u admet n
valeurs propres deux à deux distinctes.
2: On va procéder comme dans la question I-4-3. Soit λ1 , . . . , λn les valeurs propres de u, e1 , . . . , en des vecteurs propres de u
tels que ∀k ∈ {1, . . . , n}, λk est associé à ek et e = e1 + · · · + en .
Soit k ∈ {1, . . . , n}. On a (X − λk )(u)(ek ) = (u − λk idE )(ek ) = u(ek ) − λk ek = 0 donc X − λk ∈ ek d’où πek |X − λk .
D’autre part, ek est un vecteur propre de u donc, d’après la question I-2-2, deg πek = 1 d’où πek = X − λk car πek est unitaire.
On déduit que ∀k ∈ {1, . . . , n}, πek = X − λk .
On u diagonalisable donc πu est scindé à racines simples, or les racines de πu sont exactement les valeurs propres de u donc
πu = (X − λ1 ) · · · (X − λn ).
Montrons que ∀k ∈ {1, . . . , n}, e1 + · · · + ek 6= 0 et µe1 +···+ek = (X − λ1 ) · · · (X − λk ) :

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— On a e1 6= 0 et µe1 = X − λ1 donc la relation est vraie pour k = 1.


— Soit k ∈ {1, . . . , n − 1} et supposons que e1 + · · · + ek 6= 0 et µe1 +···+ek = (X − λ1 ) · · · (X − λk ).
On a µe1 +···+ek ∧ µek+1 = ((X − λ1 ) · · · (X − λk )) ∧ (X − λk+1 ) = 1 car les valeurs propres sont deux à deux
distinctes, d’après la question 3, e1 + · · · + ek+1 6= 0 et µe1 +···+ek+1 = µe1 +···+ek µek+1 = (X − λ1 ) · · · (X − λk+1 ).
La relation est alors vraie pour k + 1.
On déduit, d’après le procédé de récurrence, que ∀k ∈ {1, . . . , n}, e1 + · · · + ek 6= 0 et µe1 +···+ek = (X − λ1 ) · · · (X − λk ).
En particulier, pour k = n, e = e1 + · · · + en 6= 0 et µe = µe1 +···er = (X − λ1 ) · · · (X − λn ) = πu .
On a µe = πu donc deg µe = deg πu = n donc, d’après la question I-5-1, dim Eu (e) = deg µe = n d’où Eu (e) = E.
3: Soit p l’indice de nilpotence de u donc πu = X p d’où deg πu = p.
D’après la question II-2, u est cyclique si, et seulement si, deg πu = n si, et seulement si, p = n.
4: L’indice de nilpotence de u est n donc un−1 6= 0 d’où ∃e ∈ E tel que un−1 (e) 6= 0.
On a πu = X n et, d’après la question I-2-3, πe |πu donc ∃k ∈ {0, . . . , n} tel que µe = X k .
Supposons que k ≤ n − 1 donc µe |X n−1 donc X n−1 ∈ µe K[X] = Ie d’où 0 = (X n−1 )(u)(e) = un−1 (e) = 0. Absurde, car
un−1 (e) 6= 0 donc k = n d’où µe = X n .
D’après la question I-5-1, dim Eu (e) = deg µe = n donc E(e) = E.

Quatrième partie
Commutant d’un endomorphisme cyclique
On suppose, dans cette partie, que u est cyclique. Soit e ∈ E \ {0} tel que E = E(e) et C (u) = {v ∈ L (E)/uv = vu}.
1: On a Eu (e) = E donc, d’après la question I-5-1, B = (e, u(e), . . . , un−1 (e)) est une base de E.
Soit x ∈ E donc ∃α0 , . . . , αn−1 ∈ K tels que x = α0 e + α1 u(e) + · · · + αn−1 un−1 (e).
On déduit que x = (α0 idE + α1 u + · · · + αn−1 un−1 )(e) = (α0 + α1 X + · · · + αn−1 X n−1 )(u)(e) donc x = P (u)(x0 ) avec
P = α0 + α1 X + · · · + αn−1 X n−1 .
2: On a v ∈ C (u) donc ∀k ∈ N, vuk = uk v.
Soit k ∈ {1, . . . , n − 1}. On a uk , P (u) ∈ K[u] et l’algèbre K[u] est commutative donc v(uk (e)) = (vuk )(e) = (uk v)(e) =
uk (v(e)) = uk (P (u)(e)) = (uk P (u))(e) = (P (u)uk )(e) = P (u)(uk (e)) donc v et P (u) coïncident sur les éléments de la
base B = (e, u(e), . . . , un−1 (e)) d’où v = P (u).
On a v = P (u) et P ∈ K[X] donc v ∈ K[u] donc C (u) ⊂ K[u].
On a u ∈ K[u] et l’algèbre K[u] est commutative donc K[u] ⊂ C (u) d’où C (u) = K[u].
3: Application : On a ∀P ∈ Kn [X], f n+1 (P ) = P (n+1) = 0 donc f n+1 = 0 d’où f est nilpotent. Or f n (X n ) = n! 6= 0 donc
l’indice de nilpotence de f est n + 1 et puisque n + 1 = dim Kn [X] donc, d’après la question III-3, f est cyclique.
On a ∀P ∈ Kn [X], (gf )(P ) = g(f (P )) = g(P 0 ) = P 0 (X + 1) et (f g)(P ) = f (g(P )) = f (P (X + 1)) = (P (X + 1))0 =
P 0 (X + 1) donc gf = f g d’où g ∈ C (f ).
On f cyclique donc, d’après la question précédente, C (f ) = K[f ] donc g ∈ K[f ] d’où ∃P ∈ K[X] tel que g = P (f ).
Soit P = QX n+1 + R la division euclidienne de P par X n donc g = P (f ) = (QX n+1 + R)(f ) = Q(f )f n+1 + R(f ) = R(f )
car f n+1 = 0.
On a deg R ≤ n donc ∃a0 , . . . , an ∈ K tels que g = (a0 + a1 X + · · · + an X n )(f ) = a0 idKn [X] + a1 f + · · · + an f n
d’où ∀P ∈ Kn [X], P (X + 1) = g(P ) = (a0 idKn [X] + a1 f + · · · + an f n )(P ) = a0 P + a1 f (P ) + · · · + an f n (P ) =
a0 P + a1 P 0 + · · · + an P (n) .
4: Soit v ∈ L (E).
⇒ ) On a v cyclique donc, d’après la question précédente, C (v) = K[v].
⇐ ) On a C (v) = K[v] donc dim K[v] = dim C (v) ≥ n. Or, on sait dim K[v] = deg πu ≤ n donc dim K[v] = n donc
deg πu = dim K[v] = n d’où u est cyclique d’après la question II-2.

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