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Se31009 Murs de Sout Nement 161202122943 PDF
Se31009 Murs de Sout Nement 161202122943 PDF
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Version 0 – Août 2007
1. GENERALITES
Les murs de soutènement ont fait l’objet de nombreux incidents ou accidents. Il convient donc d’adopter
une attitude de prudence liée à la difficulté d’appréhender les divers paramètres qui interviennent dans
la stabilité de ces ouvrages.
Lorsque les caractéristiques du sol sont mal connues, et induisant une grande incertitude sur les
coefficients de poussée, ou lorsqu’il existe une poussée hydrostatique non prévue ou non maîtrisée, la
conception des murs de soutènement devient aléatoire.
Par ailleurs, il faut toujours être conscient que les valeurs théoriques de poussée, de butée ou de
cohésion, sont très approximatives et souvent éloignées de la réalité.
2. VOCABULAIRE
Un sol se caractérise par un certain nombre de valeurs, telles que sa densité (ou sa masse volumique)
sèche ou humide, son angle φ de frottement interne, et sa cohésion C.
Généralement, pour les calculs des murs de soutènement, on néglige la cohésion C, ce qui va dans le
sens de la sécurité.
Les murs de soutènement usuel sont censés pouvoir subir de légers déplacements, de l’ordre du
centième de la hauteur, qui permettent au sol en amont de se mettre en état de rupture et de développer
des poussées actives.
La possibilité d’un léger déplacement permet de réduire sensiblement la valeur des poussées.
L’écran a un angle β par rapport à la verticale, les terres en amont ont un angle ω par rapport à
l’horizontale, et la poussée active P est inclinée d’un angle δ par rapport à une perpendiculaire à l’écran.
Généralement, l’écran est vertical, et β = 0, et la poussée active est inclinée d’un angle δ = ω par
rapport à un plan horizontal. Pour ω = 0, la poussée est donc horizontale. Dans ce cas, la valeur de la
poussée est :
K a = tan 2 ( π / 4 − ϕ / 2 )
(hypothèse de Rankine)
Le tableau ci-après donne les valeurs de Ka en fonction de l’inclinaison des terres en amont, ω, et de
leur angle de frottement interne, φ.
Les valeurs les plus courantes de φ, pour des sols pulvérulents sans cohésion, sont entre 25° et 30°.
Dans le cas d’un ouvrage indéplaçable, la valeur de la poussée sans déplacement, Ko est :
K o = 1 − sinϕ
K o ≅ 0,500
La butée (ou poussée passive) nécessite, pour être mobilisée, des déplacements de l’écran plus
importants. Le coefficient de butée est noté Kp. On a :
Kp = 1 / K a
Nota : les coefficients de poussée et de butée doivent être multipliés par la densité des terrains
correspondants afin de déterminer les diagrammes d’actions sur l’écran.
Exemple :
Dans cet exemple, on traite une approche simple et rapide de la vérification d’un mur. La méthode plus
précise est exposée par la suite.
On néglige la poussée du terrain en aval ; la poussée des terres se calcule sur un écran fictif situé dans
le plan vertical à l’arrière de la semelle.
a) Glissement
Forces verticales :
- poids propre du mur : 0,50 x 6,10 x 2,50 = 7,62 t
- poids propre de la semelle : 0,50 x 4,00 x 2,50 = 5,00 t
- poids propre des terres sur la semelle arrière :
1,8 x 2,50 x (6,10 + 1,25 tanω) = 28,65 t
On voit que le rapport entre les efforts verticaux dus à la pesanteur et les efforts horizontaux dus à la
poussée des terres est :
b) Renversement
Ms 98,32 t.m
c) Contraintes au sol
La distance entre le point d’application des forces verticales et le point A est de : 98,32/41,27 = 2,38 m.
Donc, le moment dû aux seules forces verticales, calculé au centre de la semelle, est :
M 2 = M r = 38,79t.m.
Cet excentrement étant inférieur au 1/6 de la longueur de la semelle, on voit qu’il n’y a pas de
soulèvement.
- Influence du moment :
Important : Il conviendra, lors de la vérification, de s’assurer, à la lecture du rapport de sol, que ces
contraintes sont compatibles avec les caractéristiques du sol, et en particulier que la rotation du mur
n’est pas trop importante.
d) Calcul du ferraillage
En supposant que le mur est calculé en fissuration peu préjudiciable, la vérification se fait à l’ELU.
Dans l’exemple, il n’y a pas de charges d’exploitation, la vérification se fait donc sous 1,35 G.
µ = M u / bd 2 f bc
béton fc28 = 25 MPa
2
µ = 0,4137 / 1 × 0,45 × 14,2 = 0,144
z ≈ 0,9d = 0,405m
A = M u / zf e / γ s
On a, en valeur absolue :
M = Mw + Me
On calcule Mw comme étant le moment d’une console inversée soumise à la réaction du sol :
( 2 2
)
M w = 1,35 14,7 × 1 / 2 + 4,3 × 1 / 3 = 11,86t.m.
et
Soit une charge q, exprimée en daN/m2 (ou en kg/m2, ou en t/m2) indéfinie et répartie au-dessus du
talus.
Si l’on assimile cette charge à une couche de sol équivalente, cela revient à augmenter uniformément la
poussée sur l’écran d’une valeur égale à : q Ka.
Si, dans l’exemple précédent, on prend en compte une charge d’exploitation uniforme égale à 2 t/M2 sur
le talus, cela revient à considérer une charge horizontale uniforme égale à :
Cette charge, due à l’action des charges d’exploitation, vient se combiner, en tant qu’action variable à la
poussée des terres, considérée comme une action permanente.
On trace les diagrammes correspondant aux talus infinis fictifs obtenus en prolongeant chacune des
parties du talus, soit les droites AA’ et BB’. Le diagramme du talus fini est la partie commune aux deux
diagrammes (le talus réel correspondant à la partie commune des deux talus fictifs).
On trace le diagramme correspondant au talus infini fictif obtenu en assimilant la charge à une couche
de sol équivalente, soit la droite BB’, parallèle au diagramme de poussée du talus AA’.
Le début de la zone d’influence de la charge est définie par le point C, intersection avec l’écran de la
droite tracée à partir de l’extrémité avant de la charge et inclinée de l’angle φ sur l’horizontale.
La fin de la zone d’influence de la charge est définie par le point D, intersection avec l’écran de la droite
π ϕ
tracée à partir de l’extrémité arrière de la charge et inclinée de l’angle + sur l’horizontale.
4 2
L’effet d’une charge uniforme locale peut être évalué en utilisant la méthode empirique due à M. Krey,
très approximative, mais suffisante dans la plupart des cas, tant que la charge n’est pas trop proche de
l’écran.
Cette méthode consiste à remplacer le diagramme réel par une distribution triangulaire dans un plan
vertical normal à l’écran et trapézoïdale dans un plan horizontal.
4P
qmax =
( z1 − z2 )( 2a + d )
avec :
π ϕ π ϕ
P = pab tan − , z1 = d tan ϕ, z2 = ( b + d ) tan +
4 2 4 2
Lorsqu’une charge P est concentrée à proximité de l’écran, on peut obtenir de meilleurs résultats en
utilisant la formule d’origine semi-empirique de Spangler et Gerber :
P m2n2
σ h = 1,77 2 2 cos 2 (1,1θ )
h (m + n )
2 3
Sont exposées ci-après les vérifications réglementaires lorsque les calculs enveloppe de l’exemple ci-
dessus sont insuffisants.
Dans la plupart des cas, le contrôleur technique n’a pas à effectuer ces calculs.
Dans les cas les plus courants, les actions à considérer sont les suivants :
Actions permanentes
Le poids propre du mur est pris en compte avec sa valeur probable, calculée avec une masse
volumique de 2,5 t/m3
Le poids des terres est évalué à partir de la densité théorique des terres, γ, donnée par le rapport de sol.
A défaut, on peut prendre des valeurs variables entre 1,8 et 2 t/m3.
L’action de la poussée du sol à prendre en compte pour la justification vis-à-vis du sol est la poussée sur
l’écran fictif. Les effets de poussée du sol sont évalués suivant le modèle de fonctionnement approprié.
On attribue au poids volumique la même valeur que pour l’évaluation des actions d’origine pondérale.
L’action de la poussée du sol sur le parement arrière du voile à prendre en compte pour la justification
vis-à-vis des matériaux doit être considérée avec l’hypothèse de Caquot et une inclinaison δ nulle (voir
tableau ci-dessus).
Action de l’eau
Pour former les combinaisons, l’action de l’eau, notée Gw, est classée comme action permanente. On
doit envisager les deux situations suivantes :
- une situation durable définie par un niveau minimal égal à celui des plus basses eaux connues,
- une situation transitoire définie par un niveau maximal égal à la crue centennale ou, à défaut par
celui des plus hautes eaux connues.
Le diagramme de poussée dû à la présence d’une nappe d’eau est déterminé de la façon suivante :
La poussée hydrostatique est une charge triangulaire, nulle à la surface de l’eau, et égale en t/m 2 à la
hauteur d’eau en mètres au-dessus du point considéré.
Actions variables
Dans les cas courants, l’action variable à considérer est due à la surcharge d’exploitation sur le remblai,
notée Q.
Actions accidentelles
Le choc d’un véhicule routier sur un dispositif de sécurité en tête de mur peut constituer, le cas éventuel,
une action accidentelle, notée FA.
Les sollicitations de calcul vis-à-vis des états limites ultimes de stabilité d’ensemble, ou grand
glissement, à envisager sont :
Les murs de soutènement sont justifiés comme les fondations superficielles, à savoir :
La justification de l’état limite ultime doit être faite sous l’ensemble des combinaisons fondamentales et
accidentelles. On doit vérifier que :
1
q' ref ≤ ( q'u −q'o ) iδβ + q'o
2
Pour chaque combinaison rare de l’état limite de service, on doit vérifier que :
q' ref ≤
1
( q'u −q'o )iδβ + q'o )
3
Sous l’ensemble des combinaisons fondamentales et accidentelles, la surface de sol comprimé sous la
fondation doit être au moins égale à 10 % de la surface totale de la fondation.
La justification de l’état limite ultime de glissement doit être faite sous l’ensemble des combinaisons
fondamentales et accidentelles. On doit vérifier que :
Sous l’ensemble des combinaisons fréquentes, le sol sous la fondation doit rester entièrement
comprimé.
Sous l’ensemble des combinaisons rares, la surface de sol comprimé sous la fondation doit être au
moins égale à 75 % de la surface totale de la fondation.
Sollicitations de calcul
Les sollicitations de la structure du mur sont déterminées à partir des actions auxquelles il est soumis, à
savoir les actions prises en compte pour les justifications vis-à-vis du sol, ainsi que les réactions du sol
qui en résultent.
En particulier, les sollicitations du patin avant peuvent être déterminées en considérant le poids propre
du patin, le poids du remblai sur le patin et la réaction du sol.
De même, le moment d’encastrement du talon arrière peut être calculé en écrivant l’équilibre de la zone
située à l’intersection du voile et de la semelle, soumis aux efforts d’encastrement du voile et du patin,
ainsi qu’à la réaction du sol sur la largeur du voile.
Etats limites
Les états limites à considérer sont les états limites ultimes ou de service usuels relatifs aux sections de
calculs considérées.
Dispositions constructives
Les armatures longitudinales du voile en partie courante représentent globalement 0,1 % de la section
du voile. La face avant peut être armée avec un ferraillage de peau, de façon à assurer un meilleur
comportement vis-à-vis de la fissuration due au retrait et aux variations de température.
En extrémité de mur, les armatures longitudinales du côté des terres peuvent être renforcées pour
reprendre les moments de flexion transversale.