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Les obstacles à la communication

Formation « Maîtriser sa communication orale » - 14 au 16 mai et 7 au 8 juin 2007 - FNCIVAM

Classification des principaux obstacles à la communication


Ces obstacles peuvent être relatifs au locuteur et à l'allocuté, ou aussi bien être d'ordre
matériel.

Obstacles au niveau du locuteur


Eléments objectifs : conceptualisation du message en fonction de la situation et du but,
formulation en fonction du but poursuivi et des moyens disponibles, choix des moyens (faut-il
recourir à des aides visuelles telles que tableau, transparents...?), la solution de certains
problèmes techniques, notamment d'ordre sémantique (recherche du terme adéquat tout en
évitant le jargon spécialisé), le contexte (par exemple tenir compte de l'ordre du jour).

Eléments de personnalité : le locuteur présente les choses à sa façon avec accentuation de


certains éléments, en fonction de ses préjugés et stéréotypes. Son attitude, au sens le plus
courant du terme, ainsi que son humeur constitueront des variables de la situation; de plus,
l'attitude qu'il croira devoir adopter (le rôle) induira des comportements particuliers chez
l'allocuté. Son cadre de référence personnel coïncidera en tout ou partie avec celui de l'autre.

Eléments psychosociologiques : le statut social du sujet et le rôle (attendu de lui par


l'allocuté à partir de son statut) qu'il assumera; la situation générale alourdissant ou allégeant
le climat de dialogue; le langage et les normes du groupe d'appartenance peuvent constituer de
solides barrières.

Obstacles au niveau de l'allocuté


Eléments objectifs : la compréhension du message par le sujet dépend de son intelligence, de
sa compétence dans le domaine et de sa culture, qui constituent parfois d'insurmontables
obstacles à la communication.

Eléments de personnalité : la perception par le sujet dépend étroitement de l'ensemble de sa


personne. Son interprétation est subordonnéee à son propre cadre de référence et aux
sentiments qu'il prête au locuteur (possibilité de « projection »).

Eléments psychosociologiques : parmi lesquels la situation générale joue un rôle essentiel


surtout lorsqu'elle est génératrice de rumeurs ou de comportements conflictuels. Le
phénomène d'attente de rôle peut constituer également dans de nombreux cas une barrière à la
communication.

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Obstacles matériels
Le filtrage :
– Il est lié aux centres d'intérêt :
Chacun ne considère que les informations, les faits, les aspects d'une situation qu'en
fonction de ses motivations, préoccupations et responsabilités et de ses centres d'intérêts.

– Il est lié aux opinions :


Nos opinions orientent notre perception d'une situation. Nous appliquons notre attention
sur certains détails de cette situation, non sur son ensemble attention sélective.
Nous ne retenons que les informations qui renforcent et confirment nos opinions : lisons-
nous souvent les journaux qui développent des opinions contraires aux nôtres ?

L'interprétation :
1. Interprêter, c'est attribuer une signification personnelle à nos perceptions
2. Nous ne sommes pas neutres devant le réel : nous sommes prédéterminé, prédisposés,
prévenus par nos opinions et nos motivations.
L'interprétation peut avoir pour synonyme la déformation.
On recherche constamment ce qui peut être une confirmation de son opinion. De fait,
les motivations des individus peuvent déformer leur perception du réel. Chacun, par
rapport à ses motivations, les projette dans son interprétation des faits.

Les opinions :
Deux besoins nous poussent spontanément à organiser nos opinions en un système cohérent :
– le besoin de sécurité. D'où le besoin de savoir pour éviter l'angoisse de ne pas comprendre.
– Le besoin d'identité. Nous nous reconnaissons dans nos opinions et elles définissent notre
identité devant autrui.

On ne défend pas des idées : on défend soi-même. C'est sa propre identité qui est mise en
cause, attaquée, contestée au travers des opinions d'autrui.

Si une information ou un fait est contraire au système de nos opinions, il y a deux cas :
– on change d'opinion, pour qu'elle s'accorde avec le fait nouveau,
– on change le fait : on le refuse, on le déforme, on l'interprête pour qu'il s'adapte à notre
système, afin d'éviter la dissonance. On met en doute le fait. On le conforme à nos
opinions, au lieu de conformer nos opinions aux faits.

La levée des obstacles :


Au niveau du locuteur :
– au plan objectif :
Chercher la précision de la pensée et l'économie des mots (non sans recourir aux redondances
nécessaires), rechercher la richesse et la précision de l'expression (recours éventuel à la
formalisation abstraite), faire converger les moyens enjoignant le geste à la parole, en
accompagnant le discours d'un bon schéma.

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– au plan personnel : avoir le respect de l'information, faire preuve d'une fidélité quasi
obsessionnelle au contenu; conserver une attitude objective (se garder de juger); se
connaître soi-même pour faire la part des inévitables préjugés; savoir se mettre à la place
de l'autre et lui reconnaître la possibilité d'avoir une autre vision des problèmes, des
hommes et des choses, ce qui revient à se départir de son propre égocentrisme.

– au plan psychosociologique : donner une définition précise du rôle que l'on veut jouer, de
l'objectif que l'on poursuit (en attirant l'attention sur ses éventuelles conséquences pour
l'interlocuteur); connaître la situation personnelle de celui-ci (ce qui peut mettre la
discrétion à l'épreuve); parfaire notre propre culture psychosociologique afin de parvenir à
une meilleure connaissance et à une meilleure identification des obstacles.

Au niveau de l'allocuté :
– Etre disponible, savoir écouter, savoir entendre (au-delà des mots);
– sortir volontiers de son cadre de référence;
– poser des questions pour aider éventuellement le locuteur à préciser sa pensée et à
répondre aux besoins de son correspondant.

De nombreuses techniques existent pour améliorer la communication. Certaines insistent sur


les aspects d'expression :
– clarifier ses idées
– affirmer sa pensée
– maîtriser son exposé
– synchronisation
– écoute active
D'autres renforcent l'égocentrisme. Et enfin, les dernières confortent l'individu dans sa
position (défensive ou agresive).

De la redondance à l'empathie
La redondance est la répétition de l'information sous des mots ou des angles différents, afin
d'éviter filtrage, interprétation ou saturation du récepteur.
C'est l'inverse de la concision : un maximum de mots pour un minimum de sens pour faire
comprendre, admettre, adhérer.
La compréhension de la relation émetteur-récepteur passe aussi par l'empathie. L'empathie
c'est se mettre à la place de l'autre, moralement et affectivement. C'est essayer d'adopter
réciproquement le cadre de référence de l'autre, de voir les choses de son point de vue, en
fonction de ses motivations, ses opinions, son âge, son sexe, son expérience, ses
préoccupations. L'identification à autrui est le fondement de la communication. L'empathie est
un effort réciproque de l'émetteur et du récepteur.

Fédération Nationale des CIVAM


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