Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Cours Elasticite PDF
Cours Elasticite PDF
σ 33
σ 13 σ 23
σ 32
σ 31
σ 22
σ 21
σ 11 σ 12
ELASTICITE
A. ALLICHE
Maître de Conférences - Paris 6
UPMC A. ALLICHE
2
SOMMAIRE
1– Torseur statique................................................................................................................... 4
1 – 1 - Action mécanique.......................................................................................................... 4
1 - 2 - Torseur statique............................................................................................................. 6
2 – Classification des actions mécaniques .............................................................................. 7
1 - Introduction....................................................................................................................... 40
2 – Transformations dans un milieu solide .......................................................................... 41
2 – 1 - Vecteur déplacement, dilatation et distorsion .......................................................... 41
2 – 2 – Tenseur des déformations.......................................................................................... 43
UPMC A. ALLICHE
3
1 – Expérimentation ............................................................................................................... 53
1 – 1 Introduction ................................................................................................................... 53
1 – 2 Essais mécaniques ......................................................................................................... 53
2 – Relations de comportement en élasticité ........................................................................ 55
2 – 1 Etat de traction et compression dans deux directions orthogonales ........................ 55
2 – 2 Etat de cisaillement pur ................................................................................................ 57
2 – 3 Loi de Hooke généralisée .............................................................................................. 60
3 – Problèmes particuliers d’élasticité.................................................................................. 63
3 – 1 Contraintes planes......................................................................................................... 63
3 – 2 Déformations planes...................................................................................................... 64
3 – 3 Problèmes axisymétriques ............................................................................................ 65
3 – 4 Recherche de solutions dans le cas de l’élasticité plane. Fonction d’Airy ............... 67
4 - Méthode de résolution des problèmes en élasticité linéaire. ......................................... 69
4 – 1 Rappels des équations ................................................................................................... 69
4 - 2 – Méthode des déplacements......................................................................................... 70
4-3 Méthode des contraintes.................................................................................................. 73
1 – Introduction ...................................................................................................................... 75
2 – Principe ............................................................................................................................. 75
3 – Rosettes de jauges............................................................................................................. 78
UPMC A. ALLICHE
4
1– Torseur statique
1 – 1 - Action mécanique
On appelle action mécanique toute cause susceptible de maintenir un corps au repos, de créer
ou modifier un mouvement, de créer une déformation.
Notion de force
On appelle force, l’action mécanique qui s’exerce mutuellement entre deux particules
élémentaires, pas forcément en contact.
Une force appliquée en un point est modélisable par l’ensemble d’un point et d’un vecteur.
Exemple ( P, F ) , P étant le point d ‘application de la force, (∆) parallèle à F et passant par P
le support de la force. F est l’intensité de la force ; cette norme se mesure en newton (N).
( (∆)
−F
F P’
P F
M A ( F ) = AP ∧ F (I-1)
UPMC A. ALLICHE
5
Relation fondamentale
Le moment de la même force ( P, F ) au point B s’écrit :
M B ( F ) = BP ∧ F (I-2)
G
M B ( F ) = M B ( F ) + BA ∧ F (I-3)
Cas de nullité :
Le moment d’une force ( P, F ) par rapport à l’axe (O; x) est nul si le support (∆) de ( P, F )
P
M A (F )
(S) R
UPMC A. ALLICHE
6
G
L’action mécanique associée à la force (P,F) se caractérise en point A quelconque par deux
champs :
- un champ uniforme de résultante R = F ,
- un champFigure
de moment défini audepoint
I – 2 Champs forceA–moment
par : et résultante
M A ( F ) = AP ∧ F (I-4)
Définition
⎧ R ⎫
A la force ( P, F ) , on peut associer le torseur statique {T } A = ⎨ ⎬
⎩M A ⎭
Avec : R = F et M A = M A ( F ) = AP ∧ F (I-5)
⎧ n
⎫
⎪
⎪
R ( S → S ) = ∑ Fi ⎪
⎪
{T (S → S )} =⎨ n
i =1
⎬ (I-6)
⎪M AP i ∧ F i ⎪
⎪⎩ A( S → S ) ∑
A
=
i =1 ⎭⎪
S→S
UPMC A. ALLICHE
7
Remarque : la répartition des forces n’est pas décrite par le torseur des actions mécaniques
ainsi écrit. Cette répartition est indispensable à connaître dans les calculs de résistance des
matériaux. Il faudra donc en tenir compte dans les calculs.
• R( S → S ) = X x + Y y + Z z (I-7)
•
G
• M A ( S → S ) = LA x + M A y + N A z et donc : (I-8)
•
⎧ R ( S →S ) ( X , Y , Z ) ⎫
{T (S → S )} =⎨ ⎬ (I-9)
A
⎩ M A( S → S ) ( LA , M A , N A ) ⎭
UPMC A. ALLICHE
8
dF = rdV (I-10)
dF
r= (I-11)
dV
G
r est donc un vecteur densité volumique de force.
En mécanique des milieux continus, on se ramène à des grandeurs locales et l’on écrit :
dF
r = lim (I-12)
dV → 0 dV
L’ensemble de ces forces dF appliquées sur chaque élément de volume entourant le point
R = ∫∫∫ r ( M ) dV (I-13)
(V )
Remarque : On peut aisément vérifier que cet ensemble de vecteur est bien un torseur. Il suffit
pour cela d’écrire cette formulation en passant par un point B quelconque :
UPMC A. ALLICHE
9
r = ρg (I-17)
M A = M G + AG ∧ R = AG ∧ m g (I-19)
Le torseur associé aux forces réparties de pesanteur de densité r = ρ g est donc un glisseur
UPMC A. ALLICHE
10
dS
M
G ρgdv
mg
La même démarche peut-être suivie lorsqu’on traite des actions mécaniques à densité
surfacique (ou linéique) :
Nous reprenons pour cela le solide (Σ) de frontière (S). Chaque élément de volume dS autour
d’un point courant M de (Σ) peut être sollicité par une force :
dF = rdS (I-20)
dF
r= (I-21)
dS
r est donc un vecteur densité surfacique de force.
Comme pour les forces à densité volumique on se ramène à des grandeurs locales et l’on
écrit :
dF
r = lim (I-22)
dS → 0 dS
L’ensemble de ces forces dF appliquées sur chaque élément de surface (ou de ligne)
entourant le point courant M constitue un ensemble de glisseurs associés aux vecteurs
liés ( M , dF ) . L’ensemble de ces glisseurs constituent un torseur de résultante :
UPMC A. ALLICHE
11
Remarque : Ici aussi on peut vérifier que cet ensemble de vecteur est bien un torseur. Il suffit
pour cela d’écrire cette formulation en passant par un point B quelconque :
UPMC A. ALLICHE
12
1 - 1 – Efforts intérieurs
Coupe fictive
A (Σ ) B
−F F
Nous étudions un barreau sollicité en traction par deux forces F et − F sur ses deux
extrémités.
Nous allons considérer l’action mécanique appliquée par la partie B sur la partie A à travers
leur surface commune (Σ). Pour cela nous isolons mécaniquement A de son voisinage et
remplaçons son action par des torseurs d’efforts qui sont inconnus pour l’instant. Sur la partie
UPMC A. ALLICHE
13
A s’applique d’abord l’effort extérieur − F et les efforts de cohésion de la partie B que nous
⎧R
représenterons par le torseur ⎨ . La résultante R représente l’ensemble des efforts locaux sur
⎩0
la surface de séparation (Σ-) que nous avons choisie. Le moment du torseur est pris nul au
centre de la surface commune pour la simplicité des calculs.
Nous pouvons alors appliquer le principe fondamental de la statique au sous-ensemble A.
Pour que la partie A soit en équilibre sous l’action des efforts appliqués, l’équation
suivante doit être vérifiée:
−F + R = 0 (II -1)
Cette équation nous permet de calculer l’effort intérieur (pour le système) appliqué par la
partie B sur la partie A :
R=F (II-2)
R ' = −F (II-3)
UPMC A. ALLICHE
14
Par ailleurs les déformations induites doivent aussi rester faibles pour permettre des calculs
sur la configuration non déformée du solide. Ce faisant, nous commettons une petite erreur
qui semble acceptable dans un certain domaine de comportement du matériau. Nous traiterons
de cette hypothèse lors du cours sur les déformations.
Afin de calculer les efforts de cohésion, nous procédons comme dans le paragraphe précédent
en imaginant une coupure fictive. Considérons donc un solide occupant un domaine (D) sur
lequel s’applique des efforts représentés par des torseurs définis sur des points de la frontière
(Sl). Considérons une coupe fictive du solide. Soit (S) la surface de coupe, qui peut être plane
ou non. Le domaine (D) occupé par le solide est divisé en deux sous-ensembles A et B. Nous
allons analyser l’ensemble des efforts locaux appliqués par B sur A à travers leur surface
commune (S).
Nous considérons un point M sur la surface (S). Soit dS un élément infinitésimal de surface de
(S) entourant le point M. Par ailleurs, nous définissons la normale extérieure n à l’élément dS
orientée de A vers B. L’ensemble de l’élément de surface et de sa normale extérieure est
nommé facette.
B n
dF
(S) M
dS
A
A A
dF = T ( M , n)dS (II-4)
UPMC A. ALLICHE
15
dF
T ( M , n) = lim (II-5)
dS → 0 dS
n
dF B → A B
dF A→ B M
AM
−n
Soit :
T ( M , −n) = −T ( M , n) (II-7)
UPMC A. ALLICHE
16
T ( M , n) = σ n + τ (II-8)
Dans cette expression, σ est la contrainte normale et traduit une densité d’effort de
compression ou de traction au point M. La composante vectorielle τ traduit les contraintes de
cisaillement dans différentes directions du plan tangent en M à la facette.
σ est une valeur algébrique positive dans le cas d’une contrainte de traction et négative dans
le cas d’une contrainte de compression.
Nous pouvons écrire la relation entre le vecteur contrainte et ses composantes :
2
T ( M , n) = σ 2 + τ
2
(II-9)
n
T (M , n) σ = n.T ( M , n)
2 - 1 –Equilibre d’un tétraèdre et analyses des forces locales - Tenseur des contraintes.
Nous allons mettre en évidence un tenseur des contraintes représenté par une matrice dans une
base orthonormée (e1 , e 2 , e3 ) . Il faut souligner que cette représentation n’est pas unique. Il est
possible de représenter ce tenseur dans des bases non orthogonales, ce qui nous mène aux
différentes propriétés de tensorialité qui seront traitées dans le cours de mécanique des
milieux continus.
Pour étudier ce type de représentation nous écrivons l’équilibre d’un tétraèdre infiniment petit
défini autour d’un point M du solide.
Soit MABC ce tétraèdre appuyé sur les axes d’un repère associé à la base définie
précédemment (Figure II – 5).
UPMC A. ALLICHE
17
e3
T ( M , n) C
n
M B e2
dS
A
e1
Figure II-5 : Petit tétraèdre autour du point M
Analysons les efforts élémentaires agissant sur les différentes facettes du tétraèdre. La taille
de cet élément étant considérée comme infinitésimale, nous définirons les efforts agissant sur
les facettes non pas au centre de chaque facette mais au point M pour faciliter les calculs
ultérieurs.
Nous avons donc :
Les aires dS1, dS2, dS3 des trois facettes appuyées sur les plans orthogonaux du repère sont
liées à l’aire dS de la facette (ABC) par une relation que nous allons établir.
Ecrivons la relation existant entre l’aire des facettes du tétraèdre :
2dSn = AB∧ AC = (MB− MA) ∧ (MC− MA) = MB∧ MC+ MA∧ MB+ MC∧ MA= 2dS1 e1 + 2dS2 e 2 + 2dS3 e3
(II-10)
UPMC A. ALLICHE
18
dS 2 = dSn 2 et dS 3 = dSn3
L’équilibre du tétraèdre sous l’action des efforts extérieurs se traduit par l’équation suivante :
Le vecteur contrainte en un point quelconque du milieu, pour une orientation donnée est
déterminé par la connaissance des composantes des trois vecteurs contraintes en ce même
point sur des facettes orthogonales. Nous réorganisons cette expression sous la forme d’un
produit d’une matrice et d’un vecteur d’orientation de la facette en question :
T ( M , n) = [σ ]{n} = σ .n (II-13)
σ est le tenseur d’ordre deux des contraintes représenté par la matrice [σ ] dans la base
La relation (II-13) permet de déterminer en tout point et pour toute facette définie par sa
normale n , le vecteur contrainte T ( M , n) .
UPMC A. ALLICHE
19
σ 33
σ 13 σ 23
σ 32
σ 31
σ 22
σ 21
σ 11 σ 12
⎡σ 11 σ 12 σ 13 ⎤
[σ ] = ⎢⎢σ 21 σ 22 σ 23 ⎥⎥ (II-14)
⎢⎣σ 31 σ 32 σ 33 ⎥⎦
ei
σ ii T ( M , ei )
σ ki ek
σ ji
ej
UPMC A. ALLICHE
20
• Pour ce qui est du vecteur cisaillement nous pouvons faire le calcul de diverse manière.
Nous nous contenterons de calculer ce vecteur dans le cas général pour une facette de normale
ei . Nous notons le vecteur cisaillement sur cette facetteτ i , et nous calculons les composantes
de τ i suivant e j et e k :
{e }. ⎡⎣σ .e ⎤⎦ = σ
t
τ i .e j = j i ji
(II-17)
τ i .ek = {ek } . ⎡⎣σ .ei ⎤⎦ = σ ki
t
Nous remarquons donc que les éléments de la diagonale de la matrice [σ ] donnent les
composantes normales et les autres éléments sont les composantes du vecteur cisaillement.
Equation d’équilibre
Nous allons écrire l’équation d’équilibre sur un parallélépipède infiniment petit qui a pour
origine le point M du solide (figure II - 8). Nous prenons en compte ici le poids de cet élément
que nous avions négligé précédemment.
UPMC A. ALLICHE
21
parallélépipède a pour côté (dx1 , dx2 , dx3 ) . Soit f la force par unité de volume qui s’applique
de contact appliqué par le reste du solide. Pour faciliter l’écriture des équations, nous
projetons l’équation d’équilibre sur une direction donnée. Nous choisissons une projection
dans la direction e1 :
∂σ 11 ∂σ ∂σ
dV + 12 dV + 13 dV + f1dV = 0 (19)
∂x1 ∂x2 ∂x3
Expression que l’on écrit plus classiquement sous la forme d’une équation différentielle :
∂σ 11 ∂σ 12 ∂σ 13
+ + + f1 = 0 (II-20)
∂x1 ∂x2 ∂x3
En écrivant les autres termes de l’équation d’équilibre en projection dans les directions e 2 , e3 ,
on obtient deux autres équations qui complètent le système d’équation d’équilibre :
∂σ 21 ∂σ 22 ∂σ 23
+ + + f2 = 0
∂x1 ∂x2 ∂x3
(II-21)
∂σ 31 ∂σ 32 ∂σ 33
+ + + f3 = 0
∂x1 ∂x2 ∂x3
Ce système d’équations scalaires peut s’écrire sous une forme vectorielle utilisée en
mécanique des milieux continus :
UPMC A. ALLICHE
22
divσ + f = 0 (II-22)
∂σ ij
+ fi = 0 (II-23)
∂x j
Remarque : Dans cette dernière expression nous avons utilisé la convention de notation
d’Einstein.
∂σ 13
σ 13 ( x1 , x2 , x3 + dx3 ) = σ 13 ( x1 , x2 , x3 ) + dx3
∂x3
∂ σ 12
−σ 11 ( x1 , x2 , x3 ) σ 12 ( x1 , x 2 + dx 2 , x3 ) = σ 12 ( x1 , x 2 , x3 ) + dx 2
∂x2
e3
e2 ∂σ 11
σ 11 ( x1 + dx1 , x2 , x3 ) = σ 11 ( x1 , x2 , x3 ) + dx1
e1 −σ 13 ( x1 , x2 , x3 ) ∂x1
−σ 12 ( x1 , x2 , x3 )
UPMC A. ALLICHE
23
e3
T ( M , n) A3
n
M G A2 e2
dS
A1
e1
Figure II - 9 : Equilibre des moments
Ecrivons l’équilibre des moments au point G pour ce petit tétraèdre soumis aux efforts de
surfaces sur les quatre facettes :
or le centre de gravité G de (A1 A2 A3) se projette en Gi sur les facettes de normale −ei d’où
1 1
Gi G = MAi = ai ei (II-25)
3 3
1 1 1
dS1 = a2 a3 , dS2 = a1a3 , dS3 = a1a2 (II-26)
2 2 2
e1 ∧ T ( M , e1 ) + e2 ∧ T ( M , e 2 ) + e3 ∧ T ( M , e3 ) = 0 (II-27)
Par projection sur e1 , nous obtenons une relation sur les produits mixtes de la forme suivante :
UPMC A. ALLICHE
24
(u , v, w) = ( w, u , v) = (v, w, u ) (II-29)
Soit σ 32 = σ 23 . (II-31)
σ 31 = σ 13 puis σ 12 = σ 21
Nous avons démontré la propriété de symétrie du tenseur des contraintes :
⎛ σ 11 σ 12 σ 13 ⎞
σ = σ ij ei ⊗ e j = ⎜⎜ σ 21 σ 22 σ 23 ⎟⎟ avec σ ij = σ ji (i, j = 1, 2,3) (II-33)
⎜σ ⎟
⎝ 31 σ 32 σ 33 ⎠
2 - 3 – Contraintes principales.
L’état des contraintes en un point dans le solide est donc complètement décrit par la
connaissance du tenseur des contraintes. Nous avons vu d’après la formule de Cauchy (II -13)
que le vecteur contrainte T ( M , n) peut être calculé en appliquant le tenseur σ au vecteur
UPMC A. ALLICHE
25
T ( M , n) = σ n + τ . (II-34)
Il existe des facettes de normale X pour lesquelles la contrainte de cisaillement est nulle. Ces
facettes sont dites facettes principales, les directions X sont les directions principales
associées et nous écrivons alors :
T (M , X ) = σ .X = σ X (II-35)
σ est donc la contrainte normale en M suivant X et est appelée aussi contrainte principale
associée à la direction X .
X
T (M , X ) = σ X
τ =0
M
D’un point de vue mathématique, la recherche d’une direction principale et d’une valeur
principale revient à résoudre le système d’équations suivant :
σ .X = σ X et donc à écrire (σ − I ) . X = 0
Ce système n’a de solutions non triviales dans la base (e1 , e2 , e3 ) que si on vérifie :
Nous avons alors un polynôme du 3ème degré en σ donnant 3 racines distinctes ou 1 racine
double et une racine simple ou une racine triple ( σ 1 , σ 2 , σ 3 ou σ 1 = σ 2 , σ 3 ou σ 1 = σ 2 = σ 3 ).
la forme :
UPMC A. ALLICHE
26
⎛σ1 0 0 ⎞
⎜ ⎟
σ (X = ⎜ 0 σ2 0 ⎟ (II-36)
1,X 2 ,X 3 )
⎜0 0 σ ⎟
⎝ 2⎠
⎛ σ 11 − σ σ 12 σ 13 ⎞
⎜
det ⎜ σ 21 σ 22 − σ σ 23 ⎟⎟ = −σ 3 + I1σ 2 − I 2σ + I 3 (II-37)
⎜ σ σ 32 σ 33 − σ ⎟⎠
⎝ 31
1
I 2 = [(Trσ ) 2 − Tr (σ )] = σ 11σ 33 + σ 11σ 22 + σ 22σ 33 − σ 12 2 − σ 132 − σ 232 = σ 1σ 3 + σ 1σ 2 + σ 2σ 3
2
2
I 3 = det σ
⎧T1 ⎫ ⎛ σ 1 ⎞ ⎧ n1 ⎫ ⎧ σ 1n1 ⎫
⎪ ⎪ ⎜ ⎟ ⎪ ⎪ ⎪ ⎪
⎨T2 ⎬ = ⎜ σ2 ⎟ . ⎨n2 ⎬ = ⎨σ 2 n2 ⎬ (II-38)
⎪T ⎪ ⎜ σ 3 ⎠⎟ ⎩⎪ n3 ⎭⎪ ⎩⎪σ 3n3 ⎭⎪
⎩ 3⎭ ⎝
UPMC A. ALLICHE
27
Définition
On dit qu’un état des contraintes est un état plan des contraintes, par rapport au plan
(O, e1 , e 2 ) si :
⎛σ σ 12 ⎞
σ ( e ,e = ⎜ 11 ⎟ (σ 12 = σ 21 ) (II-40)
1 2 , e3 )
⎝ σ 21 σ 22 ⎠( x1 , x2 )
Exemple :
Plaque plane d’épaisseur e petite et constante, chargée dans son plan moyen (modèle utilisé en
photo –élasticité plane)
x3
e
x1
x2
Figure II-10 : Etat plan de contrainte
e
Pour x3 = ± on a T ( M , ±e3 ) = 0 ⇒ σ 13 = σ 23 = σ 33 = 0
2
Changement d’axe
UPMC A. ALLICHE
28
⎛σ σ 12 ⎞
σ = ⎜ 11 ⎟ (σ 12 = σ 21 ) (II-41)
⎝ σ 21 σ 22 ⎠
Nous considérons les directions n et n ' (figure II-11) définies par leurs composantes dans la
base choisie :
⎧ (e1 , n) = θ
⎪ ⎧ n = cos θ e1 + sin θ e 2
⎨ π soit ⎨ (II-42)
⎪⎩(n, n ') = 2 ⎩n ' = − sin θ e1 + cos θ e 2
e2
n'
A2 T ( M , n)
T ( M , n)
n
σ 11 τ
n
σ
σ 21 θ M
e1
M A1
σ 12
σ 22
Figure II-11 : Décomposition d’un vecteur contrainte dans le cas d’un état
plan des contraintes
Nous pouvons alors calculer le vecteur des contraintes en M pour la facette de normale n
dans la base (e1 , e 2 ) :
UPMC A. ALLICHE
29
T ( M , n) = σ n + τ n '
⎧ σ 11 + σ 22 σ 11 − σ 22
⎪⎪σ = 2
+
2
cos 2θ + σ 12 sin 2θ
⎨ (II-45)
⎪ σ − σ 22
τ = − 11 sin 2θ + σ 12 cos 2θ
⎪⎩ 2
a - Contraintes normales et tangentielles sur une facette d’orientation n ' tel que n '.n = 01
⎧ σ 11 + σ 22 σ 11 − σ 22
⎪⎪σ ' = 2
−
2
cos 2θ − σ 12 sin 2θ
⎨ (II-46)
⎪ τ ' = σ 11 − σ 22 sin 2θ − σ cos 2θ = −τ
⎪⎩ 2
12
Nous remarquons que les valeurs des contraintes tangentielles sur deux facettes orthogonales
sont de signes opposés.
Sur la base (n, n ') le vecteur contrainte T ( M , n ') s’écrit :
En comparant les expressions (II-44) et (II-47) on vérifie la formule de Cauchy qui s’écrit :
UPMC A. ALLICHE
30
T ( M , n)
n
n'
τ
σ
M
n ''
Dans la base orthonormée (n, n ') , le tenseur des contraintes σ est représenté par une matrice
dont les colonnes sont les composantes des vecteurs contraintes T ( M , n) et T ( M , n ') , d’où :
⎧ σ 11 + σ 22 σ 11 − σ 22
⎪σ = 2
+
2
cos 2θ + σ 12 sin 2θ
⎪
⎛σ τ ⎞⎪ σ 11 + σ 22 σ 11 − σ 22
σ =⎜ ⎟ ⎨σ ' = − cos 2θ − σ 12 sin 2θ (II-49)
⎝τ σ '⎠ ⎪ 2 2
⎪ σ − σ 22
⎪⎩ τ = − 11 sin 2θ + σ 12 cos 2θ
2
Remarque : σ + σ ' = σ 11 + σ 22
La somme des termes de la diagonale est invariante par changement de base. C’est le premier
invariant scalaire du tenseur des contraintes.
UPMC A. ALLICHE
31
⎛σ1 0 0⎞
σ = ⎜⎜ 0 σ 2 0⎟
⎟
(II-50)
⎜0 0 0 ⎟⎠
⎝
π
T ( M , n) = σ .n = σ n + τ n ' où (n, n ') = et ( X 1 , n) = ϕ
2
τ
X2
n'
n τ' Q’
σ' σ
O A σ' C K B σ
M σ2 σ σ1
ϕ T ( M , n) K’ -ϕ
-2ϕ
τ' τ
X1 Q
n ''
τ
⎧σ 1 cos ϕ ⎫
{T } = ⎪⎨σ 2 sin ϕ ⎪⎬ (II-51)
⎪ 0 ⎪
⎩ ⎭
Ce vecteur s’écrit aussi dans la base (n, n ') :
UPMC A. ALLICHE
32
⎧ σ1 + σ 2 σ1 − σ 2
⎪⎪ σ = + cos 2ϕ
2 2
⎨ (II-55)
⎪ σ −σ 2
τ =− 1 sin 2ϕ
⎪⎩ 2
En élevant ces deux expressions au carré et en sommant, on obtient dans le plan (σ ,τ )
σ1 + σ 2 σ1 − σ 2
l’équation d’un cercle de centre C ( , 0) et de rayon :
2 2
σ1 + σ 2 σ1 − σ 2
(σ − )2 + τ 2 = ( )2 (II-56)
2 2
Ce cercle est appelé Cercle de Mohr pour un état plan des contraintes. Chaque point de ce
cercle représente l’extrémité du vecteur contrainte pour une orientation n donnée. Il faut
retenir que l’ensemble du cercle de Mohr est relatif à un seul point du milieu. Dans le cas d’un
état de contrainte non homogène, il y a autant de cercle que de points dans le milieu.
Le point Q représenté sur la figure II-13 est associé à la facette de normale n au point M. Le
point Q’ sur le même cercle est associée à la facette de normale n ' . Nous voyons que les deux
normales représentent deux facettes perpendiculaires dans le milieu, néanmoins, les points Q
et Q’ sont diamétralement opposés sur le cercle.
Nous retrouvons ici la propriété des cercles de Mohr :
Lorsque la normale n tourne d’un angle ϕ dans le matériau, son point représentatif sur le
UPMC A. ALLICHE
33
b – Représentation graphique
* Cas où les contraintes principales σ 1 , σ 2 sont connues : il suffit de porter leur valeur sur
l’axe des abscisses du plan de Mohr et de faire passer le cercle de Mohr par ces deux points,
le centre du cercle étant toujours sur cet axe ;
* Cas où le tenseur des contraintes est donné dans une base quelconque (e1 , e 2 ) :
Dans ce cas, on calcul comme précédemment les contraintes normales et tangentielles sur les
facettes de normales e1 puis e 2 . On obtient alors les coordonnées de deux points P
σ = σ 11 ,τ = σ 12 et P’ (σ ' = σ 22 ,τ ' = −τ ) diamétralement opposé à P sur le cercle.
Vérifions :
Pour le point P
σ = e1.T ( M , e1 ) = σ 11
τ = e2 .T ( M , e1 ) = σ 12
puis pour P’
σ ' = e2 .T ( M , e2 ) = σ 22
τ ' = −e1.T ( M , e2 ) = −σ 12 = −τ
aussi les directions principales par rapport aux directions de départ (e1 , e 2 ) .
UPMC A. ALLICHE
34
On considère le point M dans le milieu et une facette de normale n définie par ses
coordonnées dans le repère principale ( M ; X 1 , X 2 , X 3 ) :
n = n1 X 1 + n2 X 2 + n3 X 3
Le vecteur contrainte agissant sur cette facette est donnée par sa composante normale et le
vecteur contrainte tangentielle : T ( M , n) = σ n + τ
Les relations :
n = 1, T 2 = σ 2 + τ , σ = (n)t (σ .n)
2
(II-61)
Cela constitue un système de 3 équations à trois inconnues (n12 , n22 , n32 ) , dont les solutions sont
données par :
⎧ 2 τ 2 + (σ − σ 2 )(σ − σ 3 )
⎪n1 =
⎪ (σ 1 − σ 2 )(σ 1 − σ 3 )
⎪⎪ 2 τ + (σ − σ )(σ − σ )
2
⎨ n2 =
1 3
(II-63)
⎪ (σ 2 − σ 3 )(σ 2 − σ 1 )
⎪ τ + (σ − σ 1 )(σ − σ 2 )
2
⎪ n32 =
⎪⎩ (σ 3 − σ 1 )(σ 3 − σ 2 )
⎧τ 2 + (σ − σ 2 )(σ − σ 3 ) ≥ 0
⎪ 2
⎨τ + (σ − σ 1 )(σ − σ 3 ) ≤ 0 (II-64)
⎪τ 2 + (σ − σ )(σ − σ ) ≥ 0
⎩ 1 2
UPMC A. ALLICHE
35
Soit :
⎧ σ 2 +σ3 2 2 σ 2 −σ3 2
⎪(σ − 2 ) + τ ≥ ( 2 )
⎪
⎪ σ 3 + σ1 2 2 σ 3 − σ1 2
⎨ (σ − ) +τ ≤ ( ) (II-65)
⎪ 2 2
⎪ σ1 + σ 2 2 2 σ1 − σ 2 2
⎪ (σ − 2 ) + τ ≥ ( 2 )
⎩
Ces trois inégalités doivent être simultanément vérifiées. Le point représentatif du couple de
valeurs (σ ,τ ) est à l’intérieur de la zone définie par l’intersection des trois cercles de Mohr.
On appelle ces trois cercles le tricercle de Mohr.
σ3 σ2 σ1 σ
σ
σ2 +σ3 σ 2 −σ3
- à l’extérieur du cercle de centre ( , 0) et de rayon
2 2
σ1 + σ 3 σ1 − σ 3
- à l’intérieur du cercle de centre ( , 0) et de rayon
2 2
σ1 + σ 2 σ1 − σ 2
- à l’extérieur du cercle de centre ( , 0) et de rayon
2 2
UPMC A. ALLICHE
36
Dans le cas d’un état de traction ou compression suivant une direction donnée ( e1 par
exemple), la matrice des contraintes représentant le tenseur des contraintes est de la forme :
⎛σ 0 0⎞
σ = ⎜⎜ 0 0 0⎟
⎟
⎜0 0 0 ⎟⎠
⎝
M
σ
τ
σ2 = σ3 = 0
σ1 = σ
⎛ 0 τ 0⎞
σ = ⎜⎜τ 0 0 ⎟⎟
⎜ 0 0 0⎟
⎝ ⎠
UPMC A. ALLICHE
37
τ σ
M τ
σ3 = 0
τ
σ 2 = −τ σ1 = τ
⎛σ 0 0 ⎞
σ = ⎜⎜ 0 σ 0 ⎟⎟
⎜0 0 σ⎟
⎝ ⎠
σ
σ
σ τ
σ σ1 = σ 2 = σ 3 = σ
UPMC A. ALLICHE
38
l’état des contraintes au sein du milieu. La résolution de cette équation différentielle nécessite
la connaissance des conditions aux limites de l’état des contraintes et des déplacements.
Exemple : Conditions aux limites sur les parois d’un barrage d’un barrage
L’état des contraintes et donc des efforts internes au sein d’un barrage est déterminé en
particulier par la pression exercée par le fluide sur ses parois. Ces conditions aux limites
peuvent être variables ou pas, continues ou discontinues …
(Σ2)
p = ρ gy
n
(Σ1)
ey
ex
Dans le cas de ce barrage (figure II-18) la condition que doit vérifier le vecteur contrainte sur
la paroi (Σ1) en contact avec le fluide est la suivante :
⎛ σ 11 σ 12 σ 13 ⎞⎛ −1⎞ ⎛ p ⎞ ⎧σ 11 = − p
⎜ ⎟⎜ ⎟ ⎜ ⎟ ⎪
T ( M , −e x ) = pe x ⇔ ⎜ σ 21 σ 22 σ 23 ⎟⎜ 0 ⎟ = ⎜ 0 ⎟ ⇔ ⎨ σ 21 = 0
⎜σ ⎟⎜ ⎟ ⎜ ⎟ ⎪
⎝ 31 σ 32 σ 33 ⎠⎝ 0 ⎠ ⎝ 0 ⎠ ⎩ σ 31 = 0
Sur la paroi libre (Σ2), nous avons :
UPMC A. ALLICHE
39
⎧ σ 11n1 + σ 12 n2 + σ 11n3 = 0
⎪
T ( M , n) = 0 ⇔ ⎨σ 21n1 + σ 22 n2 + σ 23 n3 = 0
⎪σ n + σ n + σ n = 0
⎩ 31 1 32 2 33 3
Les valeurs des contraintes ainsi trouvées sont relatives uniquement à la frontière considérée.
Il faut émettre d’autres hypothèses et revenir à l’équation d’équilibre (II-22) pour identifier
l’état des contraintes dans tout le barrage. Nous verrons plus loin (Chapitre IV) les méthodes
de résolution que l’on peut mettre en œuvre dans la résolution de ces systèmes.
UPMC A. ALLICHE
40
1 - Introduction
Lorsqu’un solide est soumis des sollicitations extérieures, les particules qui le composent se
déplacent dans l’espace. De ce fait, le corps du solide peut être soumis à différents type de
mouvement de type rigide ou à des déformations provoquées par les déplacements relatifs des
particules entre elles. Cette dernière transformation donne lieu à des variations d’angles et
d’angle que l’on va étudier dans ce chapitre. Nous allons mettre en évidence et construire le
tenseur des déformations qui est en quelques sortes la grandeur duale du tenseur des
contraintes.
Déformation
Rotation rigide
Rotation rigide
Translation rigide
Déformation
Translation et rotation sont des mouvements de corps rigides qui n’ont aucune conséquence
sur la forme finale du solide. Seule la déformation induit des variations de longueurs et
UPMC A. ALLICHE
41
d’angle dans la structure du solide. Hormis les mouvements de corps rigide la déformation est
la seule grandeur mesurable par le mécanicien lorsqu’un solide est sollicité par des efforts
extérieurs. Les efforts et les contraintes sont déduits à partir des lois de comportement du
matériau que nous verrons dans le chapitre suivant.
En principe, lorsque plusieurs transformations sont appliquées à un solide, l’état final n’est
pas qu’une simple superposition des effets individuels de chacune des sollicitations.
Cependant, lorsque les transformations induisent de petites déformations, on pourra appliquer
le principe de superpositions et additionner par exemple les déformations et les distorsions
(variations d’angle) provoqués en un point donné par l’ensemble des sollicitations.
Ce principe implique que les calculs sont réalisés sur la configuration initiale du solide.
UPMC A. ALLICHE
42
Soient deux points voisins M0 et N0 d’un solide et n le vecteur unitaire lié à la direction
M 0 N 0 (figure 26). Le solide se déforme sous l’action des sollicitations mécaniques et les
N
e3
e2
M0
e1 N0 n
MN − M 0 N 0
ε ( M 0 , n) = lim (III-1)
N0 → M 0
M 0 N0
La quantité (III-1) est également appelée dilatation ou allongement relatif. C’est une grandeur
sans unité.
Distorsion ou glissement
Soient deux points N0 et N’0 deux points voisins de M0 ( M 0 N 0 = d et M 0 N '0 = d ' . ces
deux points sont situés à l’origine sur deux axes orthogonaux portées par les deux
directions (n1 , n 2 ) .
UPMC A. ALLICHE
43
N’
n2
e3
α
N’0 M
e2 N
e1 π/2
M0
N0 n1
Le solide se déforme sous l’action des sollicitations mécaniques et les points M0, N0 et N’0 se
déplacent respectivement en M, N et N’.
On note α l’angle α = ( MN , MN ') . On appelle glissement ou distorsion en M0 et
suivant n1 et n2 , la quantité :
π
γ ( M 0 , n1 , n 2 ) = lim ( − α ) (III-2)
d1 →0 2
d 2 →0
UPMC A. ALLICHE
44
instants t0 et t.
En écrivant cette dernière relation nous analysons la transformation d’un vecteur X . Dans le
cas de transformation non homogène, la transformée d’un vecteur n’est pas forcément un
vecteur.
e3
e2
e1
dx = dX + du
∂ui
du = dX j ei = ∇u.dX (III-3)
∂X j
dx = dX + du = F .dX (III-4)
UPMC A. ALLICHE
45
terme tangente est associé au fait que l’on considère la transformation d’un petit vecteur dX .
De ce fait le vecteur de la transformation tangente F est donnée si l’on connaît le gradient du
déplacement ∇u :
Le gradient du vecteur déplacement peut être décomposé en une partie symétrique ε et une
1⎡ 1
∇u = ∇u + ∇ u ⎤ + ⎡ ∇ u − ∇ u ⎤
t t
(III-6)
2 ⎣
⎦ 2 ⎣
⎦
ε Ω
1 ∂ui ∂u j
ε ij = ( + )
2 ∂x j ∂xi
(III-6 bis)
1 ∂u ∂u
Ωij = ( i − j )
2 ∂x j ∂xi
Si le vecteur déplacement du est défini par les déplacements des extrémités P0 et Q0 d’un
vecteur dX , on pourra écrire :
UPMC A. ALLICHE
46
u (Q0 )
du
u ( P0 )
Q0 dx
dX dX
u ( P0 )
P0
P
Figure III-4 Déplacement et rotation
u (Q0 ) = u ( P0 ) + Ω dX + ε .dX
N N N
Translation Rotation Déformation
Les deux premiers termes du second membre (translation et rotation) correspondent à des
mouvements rigides. Pour le démontrer supposons que ΩdX = ε .dX = 0 , Nous aurions alors
N N
Rotation Déformation
u (Q0 ) = u ( P0 ) . Cette relation décrit alors une translation pure de solide rigide.
N
Translation
alors :
du = Ω.dX
du = Ω.dX = ω ∧ dX
UPMC A. ALLICHE
47
PQ = ω ∧ P0Q0
Si l’on ne considère que les petites déformations, l’état des déformations en un point M est
complètement caractérisé par le tenseur symétrique ε et la relation donnant le déplacement en
u ( M , n) = ε ( M ).n
La connaissance des vecteurs déplacements au point M pour trois vecteurs unitaires définis
par la base (e1 , e 2 , e3 ) suffit à déterminer l’état des déformations en ce point :
dx = dX . F .F .dX = dX .C.dX
2 t t t
Ce tenseur sert aussi à exprimer le produit scalaire entre deux vecteurs transportés
UPMC A. ALLICHE
48
dx et dx ' :
Pour évaluer les variations de longueur et d’angle, nous pouvons comparer un vecteur avant et
après transformation.
Nous définissons alors la dilatation λ ( M 0 , n0 ) en M0 suivant n0 :
t
dx dx.dx
λ (M 0 , n0 ) = =
t
n 0 .C.n 0 =
t
n 0 .( t (∇u + I ).(∇u + I )).n 0
dX t
dX .dX
avec dX = dX n0
Dans le cas des petites déformations l’expression devient :
dx
λ ( M , n0 ) = =
t
n0 .(2ε + I ).n0 = n 0 .ε .n0 + 1.
t
(III-9)
dX
Si n0 = e1 alors :
λ ( M 0 , e1 ) = 2ε11 + 1 ≈ ε11 + 1
La définition (III-9) permet d’écrire la relation existant entre le tenseur des dilatations C et le
C = 2ε + I (III-10)
dx − dX
ε ( M 0 , n0 ) = = λ ( M , n0 ) − 1 (III-11)
dX
UPMC A. ALLICHE
49
Si n0 = e1 alors :
ε ( M 0 , e1 ) = 2ε11 + 1 − 1
directions (e1 , e 2 , e3 ) .
e3 n
dx
dx
e2
e1 n0 F
dX
dX
M0
π/2 dX = dX n0
UPMC A. ALLICHE
50
Après transformation l’angle ( n 0 , n '0 ) varie d’un angleγ. En se référant à la figure 29, la
π
γ= −ϕ
2
Une des possibilités pour calculer la valeur d’un angle est de calculer le produit scalaire des
deux vecteurs qui le définissent. Dans le cas de la figure III-6 nous aurions :
π
dx.dx ' = dx dx ' cos ϕ = dx dx ' cos( − γ ) = dx dx ' sin γ = dX dX ' n0 .C.n0
t '
2
t
n 0 .C.n 0
⇒ γ ( M 0 , n 0 , n '0 ) = arcsin (III-12)
λ ( M 0 , n0 )λ ( M 0 , n '0 )
des déformations ε :
2 n 0 .ε .n '0
t
⇒ γ ( M 0 , n 0 , n '0 ) = arcsin
λ ( M 0 , n 0 )λ ( M 0 , n '0 )
Les termes ε ij tels que i ≠ j mesurent le glissement de deux directions orthogonales (ei , e j ) :
UPMC A. ALLICHE
51
⎛ ε1 0 0⎞
⎜ ⎟
[ε ]( E ,E , E ) = ⎜ 0 ε2 0⎟
⎜0 0 ε 3 ⎟⎠
1 2 3
ε1 , ε 2 , ε 3 sont les valeurs principales de la matrice des déformations associées aux directions
principales E1 , E 2 , E 3 .
La recherche des valeurs principales ε1 , ε 2 , ε 3 et des directions principales ( E1 , E 2 , E 3 ) se fait
de la même façon que pour le tenseur des contraintes déjà exposé précédemment.
n = cosθ E1 + sin θ E 2 et
t = − sin θ E1 + cos θ E 2 avec n.t = 0
⎡ ⎛ ε1 0 0 ⎞ ⎛ cosθ ⎞ ⎤
⎢ ⎟⎥
ε n = ε ( M , n) = n.ε .n = (cos θ ,sin θ , 0) ⎢⎜⎜ 0 ε 2
t ⎟⎜
0 ⎟ ⎜ sin θ ⎟ ⎥ = ε1 cos 2 θ + ε 2 sin 2 θ et
⎢⎣⎜⎝ 0 0 ε 3 ⎟⎠ ⎜⎝ 0 ⎟⎠ ⎥⎦
⎡ ⎛ ε1 0 0 ⎞ ⎛ cos θ ⎞ ⎤
⎢ ⎟⎥
γ nt = γ ( M , n, t ) = 2 t.ε .n = (− sin θ , cosθ , 0) ⎢⎜⎜ 0 ε 2
t ⎟⎜
0 ⎟ ⎜ sin θ ⎟ ⎥
⎢⎣⎜⎝ 0 0 ε 3 ⎟⎠ ⎜⎝ 0 ⎟⎠ ⎥⎦
= −2ε1 cos θ sin θ + 2ε 2 cosθ sin θ
UPMC A.ALLICHE
52
⎧ 1 1
⎪⎪ ε n = (ε 1 + ε 2 ) + (ε1 − ε 2 ) cos(−2θ )
2 2
⎨ (III-14)
⎪ 1
γ nt / 2 = (ε1 − ε 2 ) sin(−2θ )
⎪⎩ 2
Nous reconnaissons ici l’équation d’un cercle associé aux variables ε n et γ nt . Lorsque la
ε1 + ε 2 ε1 − ε 2
de centre ( , 0) et de rayon
2 2
γ nt / 2
E2
t n
θ E1
εn ε1 εn
M
γ nt / 2 -2θ
UPMC A.ALLICHE
53
1 – Expérimentation
1 – 1 Introduction
Expérimentalement lorsque un milieu est soumis à des actions mécaniques extérieures de type
force ou couple, celui-ci réagit en se déformant. Ces déformations et déplacements dépendent
fortement du type de matériau sollicité. En fait chaque milieu possède ses propres
caractéristiques et est donc régit par des lois de comportement qui déterminent sa réponse. Les
essais expérimentaux sont précisément destinés à identifier le comportement mécanique du
matériau à l’aide de relations qui lient les forces intérieurs mises en jeu et la réponse sous
forme de déformation et déplacement dans la structure et inversement.
Principe de superposition
Si n systèmes de forces extérieurs indépendants provoquent séparément des déformations
élastiques et des contraintes, leur application simultanée ou successive provoquera des
déformations élastiques et des contraintes qui seront la somme géométrique des déformations
et des contraintes prises séparément.
1 – 2 Essais mécaniques
UPMC A. ALLICHE
54
Nous observons alors que la force appliquée sur l’éprouvette est proportionnelle à
l’allongement. Pour s’affranchir de la géométrie, nous allons raisonner sur des grandeurs
spécifiques. Nous utiliserons la contrainte et la déformation au lieu de la force appliquée et du
déplacement.
Supposons que l’effort est appliqué dans la direction axiale de l’éprouvette, soit e1 cette
direction. Nous enregistrons un effort F = F e1 sur l’une des extrémités de l’éprouvette et un
allongement δ dans cette même direction. Nous définissons alors :
F
- la contrainte longitudinale par σ 1 = où S est la section de l’éprouvette
S
δ
- la déformation longitudinale ε1 = , où l est la base de mesure de l’allongement.
l
UPMC A. ALLICHE
55
Du fait de la proportionnalité de ces deux grandeurs dans la phase élastique linéaire nous
pouvons écrire :
σ 1 = Eε1
trouverons ε 2 = −υε1 = ε 3 .
UPMC A. ALLICHE
56
F2 e 2
− F1 e1 F1 e1
- F2 e 2
Figure IV-2 – Traction biaxiale
F1 F
On note σ 1 = et σ 2 = 2 (IV-1)
S1 S2
σ1
• Suivant e1 : ε11 = (IV-2)
E
σ1
• suivant e 2 : ε12 = −υ (IV-3)
E
Puis les déformations dues à F2 e 2 :
σ2
• Suivant e 2 : ε 22 = (IV-4)
E
σ2
• suivant e1 : ε 21 = −υ (IV-5)
E
Appliquons le principe de superposition pour écrire les déformations totales :
σ1 σ2
• Suivant e1 : ε1 = ε11 + ε 21 = −υ (IV-6)
E E
σ2 σ1
• suivant e 2 : ε 2 = ε 22 + ε12 = −υ (IV-7)
E E
• Par soustraction des deux relations on trouve :
1+υ
ε1 − ε 2 = (σ 1 − σ 2 )
E
UPMC A. ALLICHE
57
- F2 e 2
− F1 e1 F1 e1
F2 e 2
Figure IV-3 – Essai de Traction-compression suivant deux directions
Pour un état plan des contraintes (ce qui est le cas dans la plaque chargée dans son plan), le
vecteur contrainte en tout point du milieu peut être exprimé dans la base constituée par la
normale n et le vecteur tangent t avec les composantes suivantes :
⎧ σ1 + σ 2 σ1 − σ 2
⎪⎪σ = 2
+
2
cos 2ϕ
T ( M , n) = σ .n = ⎨ (IV-8)
⎪ σ −σ 2
τ =− 1 sin 2ϕ
⎪⎩ 2
Dans ces deux expressions, σ 1 et σ 2 sont les contraintes principales et ϕ est défini par :
ϕ = (e1 , n)
UPMC A. ALLICHE
58
π π
Prenons ϕ1 = et ϕ 2 = − . Les facettes associées à ces deux directions ont les normales
4 4
respectives n1 et n 2 .On obtient pour ces deux facettes les vecteurs contraintes suivants :
⎧ σ1 = 0
⎪
T ( M , n1 ) = σ .n1 = ⎨ 1 σ1 − σ 2 (IV-9)
⎪τ = − =τ
⎩ 2
⎧ σ2 =0
⎪
T ( M , n 2 ) = σ .n 2 = ⎨ 2 σ 1 − σ 2 (IV-10)
⎪τ = = −τ 1 = −τ
⎩ 2
On retrouve ici la propriété des composantes tangentielles du vecteur contrainte qui ont des
valeurs de signes opposés.
Nous remarquons que les contraintes normales sur ces deux facettes ainsi définies sont nulles.
Sur ces deux facettes agit un état de cisaillement pur.
Si nous traçons un carré ABCD autour du centre O de la plaque. Nous remarquerons que
celui-ci se déformé pour former un losange (Figure 33).
- F2 e 2
π
τ +γ B τ
2 B’
C’ O A A’
− F1 e1 C F1 e1
π
−γ D’
2 τ D τ
F2 e 2
Figure IV-4 – Essai de Traction-compression suivant deux directions
Nous allons chercher une relation entre la composante tangentielle τ et la variation d’angle γ
ou distorsion.
UPMC A. ALLICHE
59
OA '− OA 1 τ
ε1 = = (σ 1 − υσ 2 ) = (1 + υ )
OA E E
(IV-11)
OB '− OB 1 τ
ε2 = = (σ 2 − υσ 1 ) = − (1 + υ )
OB E E
Par ailleurs :
OA ' π γ 1+ γ / 2
tan( B ' O, B ' A ') = = tan( + ) ≈
OB ' 4 2 1− γ / 2
Dans cette expression, nous prenons γ petit, ce qui permet de confondre la tangente et son
angle.
Supposons que la longueur de la demi-diagonale avant déformation soit égale à a. Alors :
τ
OA ' = a(1 + (1 + υ ))
E
τ
OB ' = a(1 − (1 + υ ))
E
Ce qui donne :
τ
1+(1 + υ )
1+ γ / 2 τ
= E ⇒ γ / 2 = (1 + υ ) .
τ
1 − γ / 2 1 − (1 + υ ) E
E
La relation reliant la contrainte de cisaillement à la distorsion est finalement donnée par :
τ = Gγ , (IV-12)
dans laquelle G est le module d’élasticité transversal obtenu à l’aide de la relation :
E
G= =µ (IV-13)
2(1 + υ )
µ est aussi appelé coefficient de Lamé. Nous reviendrons sur ce coefficient dans le
paragraphe ci-dessous.
UPMC A. ALLICHE
60
⎛ σ 11 σ 12 σ 13 ⎞
Désignons par σ = ⎜⎜ σ 21 σ 22 σ 23 ⎟⎟ le tenseur agissant dans le milieu et par
⎜σ ⎟
⎝ 31 σ 32 σ 33 ⎠
L’état des contraintes peut être considéré comme la superposition des états de sollicitations
suivants :
- 3 états de traction uniaxiale suivant les axes associés à la base (e1 , e 2 , e3 ) :
⎛ σ 11 0 0 ⎞ ⎛0 0 0⎞ ⎛0 0 0 ⎞
⎜ ⎟ ⎜ ⎟ ⎜ ⎟
σ (1)
= ⎜ 0 0 0 ⎟ , σ = ⎜ 0 σ 22
(2)
0⎟ , σ = ⎜ 0 0 0 ⎟
(3)
⎜ 0 0 0⎟ ⎜0 0 0 ⎟⎠ ⎜0 0 σ ⎟
⎝ ⎠ ⎝ ⎝ 33 ⎠
⎛ 0 σ 12 0⎞ ⎛0 0 0 ⎞ ⎛ 0 0 σ 13 ⎞
⎜ ⎟ ⎜ ⎟ ⎜ ⎟
σ (4)
= ⎜ σ 21 0 0 ⎟ , σ = ⎜ 0 0 σ 23 ⎟ et σ = ⎜ 0 0 0 ⎟
(5) (6)
⎜ 0 0 ⎟⎠ ⎜0 σ 0 ⎟⎠ ⎜σ ⎟
⎝ 0 ⎝ 32 ⎝ 31 0 0 ⎠
⎛ σ 11 ⎞
⎜ E 0 0 ⎟
⎜ ⎟
σ 11
auxquels correspondent trois état de déformations : ε =⎜ 0 −υ 0 ⎟,
(1)
⎜ E ⎟
⎜ ⎟
⎜⎜ 0 σ 11 ⎟
0 −υ ⎟
⎝ E ⎠
UPMC A. ALLICHE
61
⎛ σ 22 ⎞ ⎛ σ 33 ⎞ ⎛ σ 12 ⎞
⎜ −υ E ⎜ −υ E ⎜ 0
0 0 0 0 ⎟ 0⎟
⎟ 2µ
⎜ ⎟ ⎜ ⎟ ⎜ ⎟
σ 22 σ 33 ⎜σ ⎟
ε (2) =⎜ 0 ⎟ , ε =⎜ 0 −υ 0 ⎟ , ε = ⎜ 21
(3) (4)
0 0 0⎟ ,
⎜ E ⎟ ⎜ E ⎟ 2µ
⎜ ⎟ ⎜ ⎟ ⎜ ⎟
⎜⎜ 0 σ 22 ⎟ ⎜ 0 σ 33 ⎟ ⎜ 0 0 0⎟
−υ ⎟ ⎜ E ⎟⎠
0 0 ⎜ ⎟
⎝ E ⎠ ⎝ ⎝ ⎠
⎛ ⎞
⎛ σ 13 ⎞ ⎜ ⎟
⎜ 0 0
2µ ⎟ ⎜0 0 0 ⎟
⎜ ⎟ (6) ⎜ σ 23 ⎟
ε (5) =⎜ 0 0 0 ⎟, ε = ⎜0 0 ⎟
⎜ ⎟ ⎜ 2µ ⎟
⎜ σ 31 0 0 ⎟⎟ ⎜ σ 32 ⎟
⎜ 2µ
⎝ ⎠ ⎜0 0 ⎟
⎝ 2µ ⎠
La superposition des états de contraintes induit dans le cas des petites déformations la
superposition de l’état des déformations :
σ = σ (1) + σ (2) + σ (3) + σ (4) + σ (5) + σ (6) ⇒ ε = ε (1) + ε (2) + ε (3) + ε (4) + ε (5) + ε (6)
Etant donnés les relations de comportement (IV-1) à (IV-7) nous écrivons la relation qui lie le
tenseur des déformations aux tenseur des contraintes :
⎧ σ 11 υ ⎧ σ 12
⎪ ε11 = E − E (σ 22 + σ 33 ) ⎪ ε12 = ε 21 = 2µ
⎪ ⎪
⎪ σ υ ⎪ σ
⎨ε 22 =
22
− (σ 11 + σ 33 ) et ⎨ε 23 = ε 32 = 23 (IV-14)
⎪ E E ⎪ 2µ
⎪ σ υ ⎪ σ 13
⎪ε 33 = E − E (σ 11 + σ 22 ) ⎪ ε13 = ε 31 =
33
⎩ ⎩ 2µ
1+υ υ
ε= σ − (Trσ )1 (IV-15)
E E
UPMC A. ALLICHE
62
Dans cette dernière relation interviennent les deux coefficients de Lamé donné en fonction de
E et ν :
E υE
2µ = et λ = (IV-17)
1+υ (1 + υ )(1 − 2υ )
Démonstration :
De l’expression (92) nous avons :
1+υ 3υ
Tr ε = Trσ − Trσ
E E
E
D’où : Trσ = Tr ε et donc
1 − 2υ
E Eυ
σ= ε+ (Trε )1
1+υ (1 + υ )(1 − 2υ )
Conséquences :
De la loi de Hooke on tire :
1 − 2υ
ε11 + ε 22 + ε 33 = (σ 11 + σ 22 + σ 33 )
E
⎧ σ 11 = σ 22 = σ 33 = σ
⎪
Pour un état de contrainte hydrostatique ⎨ σ 3(1 − 2υ ) (IV-18)
⎪⎩ε11 + ε 22 + ε 33 = K = E
σ
E
d’où : K = (IV-19)
3(1 − 2υ )
K est le module de rigidité à la compression.
E et K sont des réels positifs. Ce qui donne une relation sur le coefficient de Poisson ν :
0 < υ ≤ 0.5 . Dans le cas où υ = 0.5 , il n’y a pas de variation de volume possible. On dit que le
milieu est incompressible.
UPMC A. ALLICHE
63
3 – 1 Contraintes planes
Nous rappelons qu’un solide est en état de contraintes planes par rapport au repère associé sur
les vecteurs (e1 , e 2 ) , si le tenseur des contraintes est de la forme :
⎛ σ 11 σ 12 0⎞
σ = ⎜⎜ σ 21 σ 22 ⎟
0 ⎟ et les composantes de ce tenseur sont indépendantes des variables
⎜ 0 0 ⎟⎠
⎝ 0
⎧ σ υ
⎪ ε11 = 11 − (σ 22 )
E E
⎪
⎪ σ υ
⎨ ε 22 = 22 − (σ 11 ) (IV-20)
⎪ E E
⎪ υ υ
⎪ε 33 = − E (σ 11 + σ 22 ) = − 1 − υ (ε11 + ε 22 )
⎩
⎧ σ
⎪ ε12 = ε 21 = 12
⎨ 2µ (IV-21)
⎪ε = ε = ε = ε = 0
⎩ 23 32 13 31
⎧ E
⎪σ 11 = 1 − υ 2 (ε11 + υε 22 )
⎪
⎪ E
L’inversion de ces relations donne : ⎨σ 22 = (ε 22 + υε11 ) (IV-22)
⎪ 1−υ 2
⎪ σ 33 = 0
⎪
⎩
⎧ σ 12 = σ 21 = 2 µε12
et ⎨
⎩σ 23 = σ 32 = σ 13 = σ 31 = 0
La formulation des lois de comportement dans le cas d’un état de contraintes planes est
associée aux plaques sollicitées dans leur plan.
UPMC A. ALLICHE
64
3 – 2 Déformations planes
L’état de déformations planes (associé par exemple au plan (e1 , e 2 ) est associés à un état pour
lequel les composantes ε 3i = ε i 3 = 0 (pour i = 1, 2,3) , et ε ij indépendant de la variable d’espace
x3.
Le vecteur déplacement est de ce fait de la forme :
⎧ u1 = u1 ( x1 , x2 )
⎪
u ( x1 , x2 ) ⎨u2 = u2 ( x1 , x2 )
⎪ u3 = 0
⎩
⎪
⎩
⎧ 1+υ
⎪ ε11 = E [ (1 − υ )σ 11 − υσ 22 ]
⎪
⎪ 1+υ
⎨ε 22 = [ (1 − υ )σ 22 − υσ 11 ] (IV-24)
⎪ E
⎪ σ
⎪ ε12 = ε 21 = 12
⎩ 2µ
⎧ E
⎪σ 11 = (1 + υ )(1 − 2υ ) ((1 − υ )ε11 + υε 22 )
⎪
⎪ E σ 12 = σ 21 = 2 µε12
⎨σ 22 = ((1 − υ )ε 22 + υε11 ) ainsi que (IV-25)
⎪ (1 + υ )(1 − 2υ ) σ 13 = σ 23 = 0
⎪ σ 33 = υ (σ 11 + σ 22 ) = λ (ε11 + ε 22 )
⎪
⎩
UPMC A. ALLICHE
65
3 – 3 Problèmes axisymétriques
Un problème est dit axisymétrique si le domaine étudié possède une symétrie de révolution et
si les tenseurs des contraintes et le tenseur des déformations sont aussi à symétrie de
révolution.
Dans le repère cartésien R (O; x1 , x2 , x3 ) , on considère un solide d’axe de symétrie (O; x3 ) . Le
repérage d’un point M du solide est réalisé grâce aux variables cylindriques (r ,θ , z ) . Nous
écrivons le champ des déplacements par rapport aux variables cylindriques dans la base
cylindrique locale (e r , eθ , e z )
⎧u r ( r , z )
⎪
u (r , z ) ⎨ uθ = 0
⎪u (r , z )
⎩ z
Le tenseur des déformations ε dans cette même base est calculé par la formule (III-)déjà
1
ε = (∇u + t ∇u ) dans cette expression le gradient du champ des déplacement en variables
2
UPMC A. ALLICHE
66
⎛ ∂ur 1 ∂ur ∂u z ⎞
⎜ 0 ( + )
∂r 2 ∂z ∂r ⎟
⎜ ⎟
ε =⎜ ⎟
1
0 ur 0 et la matrice des contraintes prend la forme :
⎜ r ⎟
⎜ ⎟
⎜⎜ 1 ( ∂ur + ∂u z ) 0 ∂u z ⎟⎟
⎝ 2 ∂z ∂r ∂z ⎠
⎛ σ rr 0 σ rz ⎞
σ = ⎜⎜ 0 σ θθ 0 ⎟
⎟
⎜σ σ zz ⎟⎠
⎝ zr 0
Les lois de comportement peuvent alors s’écrire par l’intermédiaire des relations (93) dans la
base cylindrique (e r , eθ , e z ) .
UPMC A. ALLICHE
67
⎛σ σ 12 ⎞ ⎛ ε11 ε12 ⎞
σ = ⎜ 11 ⎟ , ε =⎜ ⎟
⎝ σ 21 σ 22 ⎠ ⎝ ε 21 ε 22 ⎠
Les termes σ 33 pour les déformations planes et ε 33 pour les contraintes planes étant des
fonctions des autres termes de la matrice des contraintes respectivement de la matrice des
déformations.
L’équation de compatibilité des déformations sous sa forme générale est de la forme :
⎧ ∂σ 11 ∂σ 12
⎪ ∂x + ∂x = 0
⎪ 1 2
⎨ (IV-27)
⎪ ∂σ 21 + ∂σ 22 = 0
⎪⎩ ∂x1 ∂x2
Ces équations sont satisfaites si les contraintes dérivent d’une fonction dite fonction d’Airy
Φ ( x1 , x2 ) telle que :
UPMC A. ALLICHE
68
⎧ ∂ 2 Φ ( x1 , x2 )
σ
⎪ 11 =
⎪ ∂x22
⎪⎪ ∂ 2 Φ ( x1 , x2 )
⎨ σ2 = (IV-28)
⎪ ∂x12
⎪ ∂ 2 Φ ( x1 , x2 )
⎪σ 12 = −
⎪⎩ ∂x1∂x2
Pour cela il suffit de remplacer dans les équations (104), les expressions des contraintes (105).
En combinant les équations d’équilibre, les équations de compatibilité (103), nous
démontrons que la fonction d’Airy Φ ( x1 , x2 ) est biharmonique dans le cas où les forces de
volumes sont nulles :
∆∆Φ ( x1 , x2 ) = 0
Pour démontrer cette propriété il suffit d’exprimer dans l’équation de compatibilité (103), les
déformations par leur expression en contrainte. Nous obtenons l’expression suivante :
⎛ ∂2 ∂ 2 ⎞ ⎛ ∂ 2 Φ ( x1 , x2 ) ∂ 2 Φ ( x1 , x2 ) ⎞ ∂ 4 Φ ( x1 , x2 ) ∂ 4 Φ ( x1 , x2 ) ∂ 4 Φ ( x1 , x2 )
⎜ 2 + 2 ⎟⎜
+ ⎟ = + 3 + =0
⎝ ∂x1 ∂x2 ⎠ ⎝ ∂x12 ∂x22 ⎠ ∂x14 ∂x12 ∂x22 ∂x24
Toute fonction biharmonique permet donc de satisfaire les équations d’équilibre et les
équations de compatibilité.
On vérifie avec les conditions aux limites qu’elle permet d’obtenir la solution unique du
problème.
UPMC A. ALLICHE
69
⎧ ∂ (σ 11 + V ) ∂σ 12
⎪ + =0
⎪ ∂x1 ∂x2
⎨ (IV-29)
⎪ ∂σ 21 + ∂ (σ 22 + V ) = 0
⎪⎩ ∂x1 ∂x2
Ces équations sont satisfaites pour des contraintes dérivant d’une fonction d’Airy Φ ( x1 , x2 ) .
La propriété de biharmonicité donné dans le cas d’une force de volume nulle devient dans le
cas d’une force de volume dérivant d’un potentiel :
1 − 2υ
∆∆Φ ( x1 , x2 ) = ∆V pour les états de déformations planes et
1−υ
f = f1 e1 + f 2 e 2 avec f1 et f2 constante
UPMC A. ALLICHE
70
divσ + ρ f = 0 (a)
1
ε = ( gradu + t gradu ) (b)
2
σ = A : ε (c) (dans le cas isotherme) (IV-31)
σ ij n j = Ti d sur (ST ) (d)
i
Suivant la géométrie du problème ou la forme des conditions aux limites, il sera commode de
privilégier soit une résolution directe par le champ de déplacements soit une résolution
inverse par les contraintes.
Pour le champ u choisi, on calcule ε , puis σ grâce à la loi de comportement (IV-31 (c)). Ce
champ σ doit vérifier les équations d’équilibre locales (IV-31 (a)), ainsi que les conditions
pour u , à un champ de déplacement de solide près ; voir paragraphe suivant pour les
considérations sur l’unicité de la solution).
Si le matériau est homogène et isotrope, sa loi de comportement s’écrit :
σ = 2µε + λTr (ε )1
où λ et µ constantes (homogénéité).
Alors on établit facilement l’équation de Navier, en introduisant l’expression de σ en
fonction de ε et de u :
UPMC A. ALLICHE
71
divσ + ρ f = 0
1
ε = ( gradu + t gradu )
2
σ = 2µε +λTrε
1
div(2 µε +λ (Trε )1) + ρ f = 0 et ε = ( gradu + gradu )
t
2
⇔ 2 µ divε +λ div((Trε )1) + ρ f = 0
div((Tr ε )1) = grad (divu ) (IV-32)
1 1
divε = div( gradu + gradu ) = ∆u + rot (rotu ) = [∆u + grad (divu )]
t
2 2
⇒ (λ + µ ) grad (divu ) + µ ∆u + ρ f = 0
Autres formulation :
A partir de cette équation de Navier qui est en fait une équation différentielle sur les
composantes du champ des déplacements, on obtient une solution sur u .
Nous pouvons alors calculer ε par différentiation et σ par les lois de comportement.
Exemple d’application
Nous allons appliquer cette approche sur le cas classique d’un cylindre sou pression intérieure
p0 e r et extérieure − p1 e r et déterminer le champ des déplacements puis le tenseur des
déformations et enfin le tenseur des contraintes. Le cylindre est de hauteur h, de rayon
intérieure r0 et extérieure r1.
UPMC A. ALLICHE
72
p0 e r
− p1 e r
On choisit un champ de déplacement (C.A) avec les conditions aux limites en déplacement de
la forme :
u = u (r )e r + w( z )ez
Ce champ est C.A car il n’y a pas de condition aux limites en déplacement. L’objectif dans
une première phase n’est pas de trouver la solution mais de proposer comme on l’a dit au vu
de la géométrie et du chargement un champ « vraisemblable » qui soit continu, continument
différentiable par morceau et qui satisfasse les conditions aux limites en déplacement. Nous
vérifierons plus loin si ce champ est solution.
L’équation de Navier (IV-33) pour ce champ donne :
1 d (ru (r )) dw
+ =k (IV-34)
r dr dz
UPMC A. ALLICHE
73
⎛ du ⎞ ⎛ b ⎞
⎜ dr ⎟ ⎜ a − r2 ⎟
⎜ ⎟ ⎜ ⎟
ε =⎜ ⎟=⎜ ⎟
u b
a+
⎜ r ⎟ ⎜ r2 ⎟
⎜ ⎟ ⎜ ⎟
⎜ dw ⎟ ⎜ c⎟
⎜ ⎜ ⎟
⎝ dz ⎟⎠ ⎝ ⎠
Le tenseur des contraintes est calculé en tenant compte des conditions aux limites :
• Sur la surface z=0 z = h → σ (e z ) = 0 ⇒ σ z = 0 (pas de chargement)
Le tenseur des contraintes ainsi déterminé est statiquement admissible avec les conditions aux
limites en contraintes :
⎛ B ⎞
⎜ A − r2 ⎟
⎜ ⎟
σ= ⎜ A+ 2
B ⎟
⎜ r ⎟
⎜ ⎟
⎜⎜ C⎟
⎟
⎝ ⎠
p r −pr
2 2
( p − p )r 2 r 2
avec A = 0 02 21 1 , B = 0 2 1 20 1 , C = 0
r1 − r0 r1 − r0
cherche σ parmi les champs Statiquement Admissibles avec les données, c'est-à-dire les
UPMC A. ALLICHE
74
Si l’on choisit cette méthode, il est préférable de considérer la forme duale de la loi de
comportement :
1 +ν ν
ε = A −1 : σ ou ε = σ − Tr (σ )1 si le matériau est isotrope.
E E
camp de déplacement u grâce à (IV-31 (b)) et écrire éventuellement les conditions aux limites
en déplacement.
L’intégrabilité des équations (IV-31 (b)) n’est possible que si les conditions de compatibilités
géométriques sont vérifiées (il faut que ε dérive bien d’un champ de vecteur de
déplacement). Nous donnons ici les équations de compatibilités sans les démontrer.
Si le matériau est homogène isotrope et dans le cas où les forces de volumes sont
négligeables, on démontre que les conditions d’intégrabilité sont équivalentes aux équations
de Beltrami.
(1 + ν )div( grad σ ) + grad ( grad (Trσ )) = 0
UPMC A. ALLICHE
75
1 – Introduction
Dans le dernier chapitre portant sur les lois de comportement des matériaux, apparaissent des
paramètres qui sont associés uniquement à la nature du matériau du point de vue de la
structure (type de milieu, isotropie, homogénéité …). Pour compléter l’identification du
milieu on est amené à identifier les coefficients de base du milieu.
A titre d’exemple pour connaître la loi de comportement d’un milieu élastique linéaire,
isotrope homogène nous devons mesurer expérimentalement son module d’élasticité et son
coefficient de Poisson.
Ces identifications peuvent être réalisées par différentes méthodes expérimentales. L’une des
plus connues et qui donne des résultats précis à l’échelle macroscopique est la mesure des
déformations par des jauges de résistance électrique. Cette méthode est classiquement appelée
extensométrie expérimentale. Nous allons dans ce chapitre en donner quelques notions qui
restent suffisantes pour comprendre le fonctionnement de ce type d’équipement.
2 – Principe
On sait que la résistance électrique d’un fil métallique est donnée par la formule :
L
R=ρ
s
Dans cette formule, ρ est la résistivité du fil, L sa longueur et s l’aire de sa section droite.
Cette formule nous indique qu’une variation de L a pour conséquence une variation de R.
La différentiation de cette formule nous fournit l’expression de la variation de la résistance
électrique en fonction de celle de la longueur.
Le principe de la mesure des déformations consiste à coller un fil métallique (généralement du
cuivre) sur la surface de la pièce dont on veut connaître la déformation et à mesurer la
variation de résistance à travers la variation du potentiel aux extrémités de ce fil. Connaissant
la relation existante entre la résistance et le potentiel dans le fil on en déduit celle de la
longueur L.
UPMC A. ALLICHE
76
La mesure de la variation du potentiel est réalisé à l’aide d’un montage électrique appelé pont
de Wheatstone.
Une combinaison de plusieurs résistances orientées dans des directions choisis permet de
déterminer l’état des déformations en un point M à la surface de la pièce ε ( M )
Pour connaître les contraintes, il suffit ensuite d'utiliser les relations de la loi de
comportement liant ε ( M ) à σ ( M ) .
Cette technique ne permet donc de connaître que les contraintes superficielles d'un solide.
Mais en général, c'est en surface qu'apparaissent les contraintes les plus élevées, donc les plus
dangereuses.
Une jauge de déformation est donc constituée d’un fil métallique qui permet de déterminer la
variation unitaire de longueur dans une direction donnée. Nous noterons ε ( M , n) cette
déformation :
δL
ε ( M , n) =
L
support
fil cuivre
Figure V-1 Constitution d’une jauge d’extensométrie
UPMC A. ALLICHE
77
Du point de vue de la composition de la jauge, celle-ci se compose d’un fil résistant fin noyé
dans un support rectangulaire de dimension plus ou moins importante suivant le type de pièce
à caractériser.
Le fil résistant a la forme d’un serpentin afin d’augmenter sa longueur et donc de diminuer au
maximum l’erreur sur la mesure.
Si nous revenons sur la formule de la variation de résistant nous pouvons écrire
δR δL
=k = k ε ( M , n)
R L
k prend en générale la valeur 2. Il est appelé le facteur de jauge et est précisé par le fabriquant
pour chaque type de jauge. R est la résistance nominale égale généralement à 120 ou 350 Ω.
La connaissance de la variation de R permet d’accéder à la valeur de la déformation ε ( M , n) .
δR
La mesure de est réalisé grâce à un montage appelé le pont de Wheatstone
R
R1 R2
R4 R3
Les résistances ainsi disposées sur le pont de Wheatstone aboutit à une relation de la forme
suivante : R1*R3 = R2*R4, relation valable lorsque le pont est équilibré.
Ce qui se traduit par : UA =UC. Soit δ u = 0 . Si on rompt l'équilibre en faisant varier les
résistances d R1, d R2, d R3, d R4, alors il se produit une tension de déséquilibre δ u .
On a la relation :
UPMC A. ALLICHE
78
δu
Il suffit donc pour lier et ε ( M , n) , de remplacer une résistance dans le pont de
u
Wheastone.par une jauge extensométrique (par ex R1), tout en fixant les 3 autres. On a donc
dR2 = dR3 = dR4 = 0.
On réalise tout d'abord l'équilibrage du pont, puis on charge le solide, ce qui crée la tension de
déséquilibre.
δL 1 δR 4 δU
εx = = d'où ε x =
L k R k U
3 – Rosettes de jauges
Dans le cas des problèmes plan, le nombre d’inconnues sont les composantes du tenseur des
déformations ε et qui sont au nombre de 3. Il nous faut donc trois équations afin d’identifier
le tenseur des déformations en un point du milieu. On utilise pour cela un système de 3 jauges
appelé rosette de jauges servant à mesurer les allongements unitaires dans trois directions
Vu que l’on est en présence d’un état plan de contraintes, ces matrices s’écrivent :
⎛ ε xx ε xy ⎞ ⎛ σ xx σ xy ⎞
ε =⎜ ⎟ et σ = ⎜ ⎟
⎝ ε yx ε yy ⎠ ⎝ σ yx σ yy ⎠
L’allongement unitaire dans la direction n a été défini par :
ε étant le tenseur des déformations dans le cas des petites perturbations, on peut approcher
ε (n) par :
UPMC A. ALLICHE
79
1
ε (n) = ( 1 + 2 t (n)ε (n) − 1 = 1 + (2 t (n)ε (n)) − 1 = t (n)ε (n)
2
Nous allons utiliser cette méthode dans le cas d’une rosette de 3 jauges.
Nous collons une rosette de 3 jauges sur une surface que l’on peut considérer comme plane
localement. Soient (n1 , n 2 , n3 ) les trois directions considérées définies par leur coordonnées
n3
n2
ε3
ε2
n1
ε1
⎧
⎪ε1 = ε11
⎪
⎨ε 3 = ε 22
⎪ 1
⎪ε 2 = (ε11 + ε 22 + 2ε12 )
⎩ 2
UPMC A. ALLICHE
80
⎧ 2
⎪
⎪ 2
n2 ⎨
⎪ 2
⎪⎩ 2
⎧
⎪ε11 = ε1
⎪
⎨ε 22 = ε 3
⎪ ε +ε
⎪ε12 = ε 2 − 1 3
⎩ 2
La compensation thermique
Au cours des mesures de déformations, la température peut varier dans le solide. Or, une
variation de température entraîne une dilatation des matériaux εth proportionnelle à cette
variation :
ε th = α∆T
où α est le coefficient de dilatation thermique linéique, propre au matériau.
La jauge extensométrique, elle, indique la déformation globale au point M, qui est en fait la
somme de deux déformations dues à deux phénomènes différents :
C'est pourquoi il existe des jauges qui compensent la dilatation thermique, et permettent ainsi
de ne mesurer que les déformations dues aux contraintes εσ .
UPMC A. ALLICHE
81
ANNEXES
UPMC A. ALLICHE
82
ANNEXE 1
CALCULS VECTORIELS
Dans tout ce qui suit on s'intéresse à l'ensemble E des vecteurs V de l'espace usuel.
E est un espace vectoriel euclidien orienté de dimension 3.
1 - Produit scalaire.
V1 − V 2 = V1 V 2 cos ( V1 , V 2 )
Si (x1, y1, z1) et (x2, y2, z2) sont les coordonnées de V1 et V 2 dans une base
orthonormée direct b ( e1 , e 2 , e3 )
Avec ei . e j = δ i j = { 1 si i = j
0 si i ≠ j
alors
V1 . V 2 = x1 x 2 + y1 y 2 + z1 z 2 .
2 - Produit vectoriel.
V1 ∧ V 2 = V1 V 2 sin ( V1 , V 2 ) . n
G
avec n vecteur unitaire directement perpendiculaire à V1 et V 2 .
G V2
n
V1
UPMC A. ALLICHE
83
G
Remarques : a) bilinéarité : (λ V1 + µ V 2 ) ∧ ( V3 ) = λ V1 ∧ V3 ( ) + µ ( V2 ∧ V3 )
b) cas de nullité :
• les deux vecteurs sont colinéaires
• l'un des vecteurs est nul
e1 ∧ e 2 = e3 e 2 ∧ e3 = e1 e3 ∧ e1 = e 2
G G G G G G G G G
e 2 ∧ e 3 = e1 e 2 ∧ e1 = - e 3 e1 ∧ e 3 = − e 2
3 - Produit mixte.
α = ( V1 ∧ V 2 ) . V 3
α = ( V1 ∧ V 2 ) . V 3 = ( V2 ∧ V 3 ) . V1 = ( V3 ∧ V1 ) . V 2
Le produit scalaire étant commutatif, le produit mixte est invariant par permutation des
opérateurs :
α = ( V1 ∧ V 2 ) . V3 = V1 ( V2 ∧ V3 ) .
UPMC A. ALLICHE
84
V1 ∧ ( V 2 ∧ V 3 ) = λ V 2 + µ V 3 .
V1 ∧ ( V 2 ∧ V 3 ) = ( V1 . V3 ) . V2 - ( V1 . V 2 ) . V3 .
UPMC A. ALLICHE
85
ANNEXE 2
TORSEURS
I- Applications antisymétriques.
u ( M ) → L(u ( M ))
∀ u1 , u 2 ∈ E et α1 , α 2 ∈ ℜ on a :
L (α , u1 + α 2 u2 ) = α 1 L ( u1 ) + α 2 L (u 2 ) .
directe β ( e1 , e 2 , e3 ) de E :
⎛ 0 - r3 r2 ⎞
d'où [ L] = ⎜⎜ r3 0 - r1 ⎟⎟ on remarque alors que ∀ u ε E ;
⎜ -r r 0⎟
⎝ 2 1 ⎠
L (u ) = R ∧ u
UPMC A. ALLICHE
86
Si e1 ,e 2 ,e3 sont les vecteurs unitaires de la base orthonormée de l’espace vectoriel E, alors on
a la relation suivante :
1 3
R= ∑ ei ∧ L (ei )
2 i =1
Champ antisymétrique :
Le champ α Q → α (Q) est antisymétrique, s'il existe une application antisymétrique L, telle
que :
∀ M et P ∈ ε : α ( M ) = α ( P ) + L ( PM )
Soit ∀ M , P ε ε : α ( M ) = α ( P ) + R ∧ MP
UPMC A. ALLICHE
87
α( M)
M
α( P)
P
Démontrons la réciproque
α ( M ) .MP = α ( P ) .MP
α ( M ) . (OP - OM ) = α ( P ) . (OP - OM )
α ( M ) . OM - α ( M ) . OP = α ( P ) . OM - α ( P ) . OP
⇔ α ( O ) . OM - α ( M ) . OP = α ( P ) . OM - α ( O ) .OP
⇔ OM.(α ( O ) - α ( P )) = OP.(α ( M ) - α ( O ))
L(OP) = (α ( P ) - α ( O ))
L(OM ) = −(α ( O ) - α ( M ))
OM .L(OP) = −OP.L(OM )
UPMC A. ALLICHE
88
α ( P ) = α ( O ) +L(OP)
II - Torseurs.
⎪⎧ R ⎪⎫
On écrit aussi : {T }M = ⎨ ⎬.
⎪⎩m( M ) ⎪⎭
2) Invariant scalaire
G
Multiplions scalairement cette relation par R .
m ( M ) . R = m ( P) . R + ( MP ∧ R ) . R = cste
or ( MP ∧ R) . R = 0
d’où l’invariant I :
I = m ( M ) . R = m ( P) . R
3) Invariant vectoriel
R
On définit le vecteur u = ; u. m( M ) = u. m( P ) = cste
R
UPMC A. ALLICHE
89
R = α R1
{L}M = α {L1} ⇔
m M = α m1 M
calculer il faut impérativement que les deux torseurs soient définis au même point).
représentées par un vecteur défini en un point de l’espace. C’est le cas d’une force appliquée
en point (exemple le poids), du champ des vitesses d’un solide … A chaque point M faisons
correspondre le vecteur m( M ) = MA ∧ u , moment du vecteur lié.
G
L'ensemble formé par le vecteur u et le champ m forme un torseur. En effet :
G
m( P ) = PA ∧ u = ( PM + MA ) ∧ u = PM ∧ u + m( M )
Pour que le moment soit nul en un point M, il faut et il suffit que le vecteur lié passe par M. Il
faut en effet que MA et u soient colinéaires.
6) Torseurs élémentaires
a) Glisseur : Un torseur est un glisseur s'il existe un vecteur lié dont il soit le torseur associé.
⎧u ⎫
{L} = ⎨ ⎬ est un glisseur ⇔ il existe un vecteur lié ( A , u ) tel que ∀ P, mP = PA ∧ u .
⎩m ⎭
Axe d'un glisseur non nul. Soit B point de la droite ( A , u )
m( P ) = PA ∧ u = ( PB + BA ) ∧ u = PB ∧ u .
UPMC A. ALLICHE
90
vecteur lié ( A , R ) .
u. m( P ) = u. ( PA ∧ u ) = 0
b) Couples Considérons un torseur tel que son moment soit indépendant du point où on le
calcule :
∀ M, P distincts m( P ) = m( M ) + PM ∧ R = m( M ) ⇒ PM ∧ R ⇒ R = 0 .
Remarque : Un couple peut-être obtenu d'une infinité de façon en particulier par la somme de
deux glisseurs de résultantes parallèles, de même module et de sens contraires.
7) Décomposition
⎧ R ⎫
Soit { L}M = ⎨ ⎬
⎩m M ⎭
⎧ R ⎫ ⎧ R ⎫ ⎧ O ⎫
{ L }M = ⎨ ⎬ = ⎨ ⎬ + ⎨ ⎬
⎩m A + MA ∧ R ⎭ ⎩MA ∧ R ⎭ ⎩m A ⎭
G
( )
Un torseur quelconque est donc la somme d'un glisseur associé à A , R et d'un couple de
moment m A .
UPMC A. ALLICHE
91
A .C = {P ∈ (ς ) / m P = λ R }
mP . R
λ = est le pas de l' Axe. Central (C. A.)
R2
UPMC A. ALLICHE
92
BIIBLIOGRAPHIE
OUVRAGES
COURS D’ELASTICITE
J. P. HENRY, F. PARSY
Edition DUNOD UNIVERSITE
UPMC A. ALLICHE
93
WEB COURS
J. BASTIEN
http://utbmjb.chez-alice.fr/UTBM/index.html
J. GARRIGUES
http://jgarrigues.perso.ec-marseille.fr/
G. HENON
http://ufr-math.univ-lille1.fr/Fiches/MecaSolide/index.html
http://images.google.fr/
UPMC A. ALLICHE