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CHAP.

4 : GESTION DE STOCK ISET DU KEF

Chapitre 4
Gestion de stock
4.1 Introduction
De nos jours, une production, sans stocks, est inconcevable, et le mot d’ordre « zéro-stock »
constitue un idéal impossible à atteindre. En effet, les stocks ont un rôle positif de régulation du
processus de production, et ils permettent de désynchroniser la demande d’un produit à la
production. La présence de ces stocks pose donc au gestionnaire de multiples problèmes : tenue
d’inventaire, valorisation des stocks, problèmes physiques de stockage…Cependant ces stocks
présentent certains inconvénients comme : l’augmentation du délai moyen de production et
l’immobilisation des moyens financiers importants….
Il faut donc trouver un compromis permettant d’obtenir le rôle positif indiqué pour un coût
minimal. Tel va être un des objectifs permanents de la gestion de la production et plus
particulièrement de la gestion des stocks traditionnelle.

4.2 Thermologies utilisés dans la gestion de stock


4.2.1 Gestion des stocks
Elle signifie : activités et techniques destinées à maintenir le stock d’articles à niveau souhaité, que
ce soit des matières premières, des encours ou des produits finis.

4.2.2 Stock
Il est : des articles entreposés dans un magasin ou un atelier qui servent à rendre indépendantes les
opérations successives dans le processus de fabrication ou dans les distributions de cet article vers
le client. Les stocks peuvent être constitués de produit finis prêts à la vente, mais aussi de pièces
d’articles intermédiaires et d’encours ou de matières premières.

4.2.3 Stock d’anticipation


Il est constitué pour faire l’équilibrage charge /capacité comme, par exemple : le stock saisonnier.

4.2.4 Stock spéculatif


Constitué par anticipation d’une fluctuation des prix ou de disponibilité.

4.2.5 Stock de découplage


Il, ayant pour Object de découpler le fonctionnement de différente machine : ligne, atelier, équipe,
etc.…

4.2.6 Stock de sécurité


Il est en générale, la quantité de stock prévue pour se protéger contre les fluctuations de la demande
ou des approvisionnements.
Dans les contextes de programme directeur de production(PDP), le stock de sécurité peut désigner
un complément de stock (ou de capacité) planifié pour se protéger des erreurs de prévisions de

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changement à court terme dans le carnet de commandes, désigné parfois par le terme « sur
planification » ou « couverture marché ».

Quantité en stock
Cas de N livraisons
Q

Smoy

Ss

Temps

t1 t2 t3 tN
Figure 4.1 Stock moyen pris à différents périodes

4.2.7 Stock moyen (Smoy)


En général en se basant sur le passé, le stock moyen peut être calculé comme la moyenne de
plusieurs observations de stock prises à des moments différents (par exemples on peut faire la
moyenne des relevés de stock en fin de période).
Cas simple :
Ceci suppose que l’on s’attend à une demande et à des lots relativement uniformes dans le temps. La
consommation S est annuelle.
Quantité en Quantité en stock
stock Une seule livraison Deux livraisons
S/2
S

Smoy Smoy

Ss Ss
T (mois) T (mois)

3 6 9 12 3 6 9 12

Figure 4.2 Consommations annuelles de la quantité en stock selon une seule livraison et deux
livraisons

La quantité en stock moyenne pendant un an s’écrit :


D’après la figure 2, deux cas qu’on peut envisager pour le calcul du stock moyen :
𝐒
- Cas d’une seule livraison : 𝐒𝐦𝐨𝐲 = 𝟐 + 𝐒𝐬
𝐒
- Cas de deux livraisons : 𝐒𝐦𝐨𝐲 = 𝟒 + 𝐒𝐬

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D’après la figure 3, Pour N livraisons on a :


Q S
Smoy = + Ss = 2N + Ss
2
Quantité en stock
S2
S4
S3
S1
S
Smoy

s2 s3 s4
s1
sf
Temps
t1 t2 t3 t4 tf
Figure 4.3 Consommations annuelles de la quantité en stock pendant N livraisons

La quantité moyenne en stock pendant les cinq périodes allant de t1 à tf est :

(𝐒 + 𝐬𝟏) × 𝐭𝟏 (𝐒𝟏 + 𝐬𝟐) × 𝐭𝟐 (𝐒𝟐 + 𝐬𝟑) × 𝐭𝟑 (𝐒𝟑 + 𝐬𝟒) × 𝐭𝟒 (𝐒𝟒 + 𝐬𝐟) × 𝐭𝐟


𝐒𝐦𝐨𝐲 = + + + +
𝟐 𝟐 𝟐 𝟐 𝟐

4.3 L’utilité du stock


Un stock peut avoir plusieurs fonctions que l’on peut citer :
 Stock d’anticipation (stock saisonnier) : faire l’équilibre entre capacité-charge.
 Stock de sécurité : il est constitué pour faire face aux aléas (incertitude sur la demande, sur
le délai de production et d’approvisionnement et sur les quantités bonnes).
 Stock d’économie d’échelle : c’est la conséquence d’un approvisionnement par lot réalisé
dans l’objectif de réduire les couts de transports et /ou les couts de lancement en production
(réglage et nettoyage des machines).
 Stock spéculatif : il est constitué par anticipation d’une fluctuation des prix où de
disponibilité.
 Stock de découplage : il est un stock ayant pour but de découpler le fonctionnement de
différentes machines, ligne de production, atelier, équipe…etc.

4.4 Le rôle des stocks


 le décalage temporel entre l’offre et la demande : lorsqu’une entreprise a une durée de
production supérieure au délai d’attente du client, il est indispensable d’anticiper et de
débuter la fabrication avant que la demande ne se manifeste. Le rôle d’un stock dans cette
optique est donc de permettre à un instant donné la confrontation de l’offre d’un stock et de
la demande lorsque la production n’est pas instantanée.

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 L’indépendance des étapes de la production : dans une entreprise industrielle, l’existence de


stocks assouplit les relations entre les postes de travail successifs dans les sens où il n’est
pas indispensable de maintenir une synchronisation parfaite entre les activités
correspondantes aux différentes étapes. Il s’agit donc d’un élément de flexibilité.
 L’incertitude sur la demande et les délais : la demande future des produits finis et la durée
de mise à disposition de ceux-ci sont considérées comme les formes d’incertitude les plus
essentielles des activités de production. L’existence de stocks dans ces conditions relève de
la couverture de risque et s’assimile à une police d’assurance; ces stocks permettent d’éviter
des gros problèmes par exemple une rupture de charge dans un processus de production.
Celle-ci entraîne bien évidemment des coûts très importants et empêche de satisfaire le
client dans les délais.
Les économies d’échelle : l’existence de stock peut être justifiée aussi par la réalisation d’économie
d’échelle, que ce soit au niveau des achats ou à celui de la production. En effet, le prix unitaire n’est
pas toujours indépendant de la quantité commandée (fabriqué), ce qui permet d’obtenir des prix
d’achat (de fabrication) dégressif en fonction des quantités.
Afin de profiter des ces avantages, la gestion des ces stocks implique différents types d’opérations :
- le magasinage avec entrées, stockage, sorties des articles ;
- la tenue d’un fichier consacré à la tenue des stocks
- l’imputation dans la comptabilité des entrées/sorties
- le classement des stocks en catégories

4.5 Les coûts de stockage


De manière générale, un coût de stockage comporte 4 composantes :
 Coût d’achat : ce coût peut intervenir dans la détermination d’une politique
d’approvisionnement, lorsque le prix d’achat des biens n’est pas une fonction linéaire des
quantités. Il convient dans ces conditions de faire intervenir ce prix dans la détermination de
la quantité optimale à commander.
 Coût de possession : c’est le coût de détention d’un stock pendant un certain temps. Ceci
correspond aux coûts d’entreposage (espace et personnel), aux coûts relatifs aux risques
assurables ou non comme l’obsolescence ou la détérioration des produits stockés. Ces coûts
de possession sont souvent proportionnels à la quantité stockée.
 Coût de lancement : l’initiation d’une commande à un fournisseur ou le démarrage d’un lot
de production nécessite des opérations le plus souvent indépendantes de la quantité
commandée ou produite. Les coûts de ces opérations seront donc supposés fixes. Il s’agit
des coûts administratifs de passation de commande de réception des approvisionnements, de
contrôle, de réglage des machines, etc.…
 Coût de rupture : pour les stocks de distribution, une rupture de stocks peut avoir de
multiples conséquences, la demande peut être simplement différée et, dans ce cas, la perte
explicite est faible. Le coût de cette rupture peut alors se matérialiser par la nécessité de
réaliser une livraison dans des conditions spéciales pour satisfaire le client dont la demande

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n’a pu être servie dans la période précédente. Dans bien des cas, la vente est perdue en cas
de rupture ; c’est le cas, particulier lorsque le client peut aisément trouver ailleurs le même
produit. Dans ce cas les conséquences implicites de la rupture seront difficilement
calculables. En particulier, ce coût de rupture peut être fonction du nombre d’unités non
livrés ou fixe et associé à l’événement « rupture de stocks » indépendamment du volume de
la rupture.

4.6 Pratique de gestion de stock


La gestion de stock s’applique en se basant essentiellement sur deux types d’analyse : analyse
physique et analyse économique ; dans le but de faire une optimisation de la gestion de stock, qui
doit tenir compte des différentes fonctions qu’elles remplies.
Le stock est le résultat d’une différence entre flux d’approvisionnement et flux de consommation.
Chaque fois que l’on peut coordonner le flux par ordonnancement, il n’est pas nécessaire d’avoir un
stock.
Le stock est indispensable dans trois cas :
 Le délai d’approvisionnement est plus long que le délai admissible pour satisfaire le besoin.
 Les différences des flux résultent des causes saisonnières et techniques qui ne peuvent être
éliminées.
 Le risque couru doit être couvert par un stock.
Un flux peut être :

 Certain : on parle de stock vif.


 Probable : on parle de stock de sécurité.
 Incertain : domaine réservé à la recherche opérationnelle.

4.6.1 Analyse physique


L’analyse physique des stocks consiste à :
 L’analyse de composition du stock vise à réduire le nombre des articles, cette réduction peut
être obtenue :
- d’une part par la normalisation et la standardisation des articles.
- d’autre part, par liquidation du stock mort.
 Étudier la fonction de la consommation : cette analyse doit faire apparaître :
- la tendance.
- les variations saisonnières.
- Les autres variations systématiques.
 Rechercher la loi de consommation et en calculer les paramètres.

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4.6.2 Analyse économique

4.6.2.1 Les coûts de passation


Ils comprennent tous les coûts engagés pour faire des achats :
 Les salaires et charges des sections : d’achat, de réception (quantitative et qualitative) et
comptabilité.
 Les frais de déplacement des acheteurs,
 Le frais des timbres, téléphones et faxes,
 Le montant des différentes fournitures et les imprimés utilisés par les sections précitées,
 L’amortissement des matériels et des mobiliers utilisés,
 Le prix de l’énergie dépensée à éclairer et chauffer les locaux,
 Le coût de l’informatique lié à la gestion des commandes et au traitement des entrées en
stock.
Ce coût noté Cpa est calculé en pratique par le coût total sur l’année, divisé par le nombre d’ordre de
livraison.
total des frais sur l′achat
Cpa =
nombre de livraisons

4.6.2.2 Le coût de possession du stock


C’est un coût représenté par l’existence d’un stock dans l’entreprise et il comprend :
 Le loyer de l’argent immobilisé dans les stocks,
 Salaires et charges des sections : de gestion de stock et de magasinage.
 Le loyer ou amortissement des locaux utilisés,
 Les frais d’éclairage et chauffage des locaux,
 Prix de l’énergie dépensée pour maintenir la qualité des produits en stock (climatisation,
chauffages,…),
 Coût de l’entretien du stock et du matériel,
 Loyer ou amortissement des moyens de manutention,
 Frais d’assurance,
 Pertes éventuelles, pour coulage ou détérioration, etc.

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L’expression du taux de possession en pourcent s’écrit :

𝐭𝐨𝐭𝐚𝐥 𝐝𝐞𝐬 𝐜𝐨û𝐭𝐬 𝐝𝐞 𝐠𝐞𝐬𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐞 𝐬𝐭𝐨𝐜𝐤


𝐢= × 𝟏𝟎𝟎
𝐬𝐭𝐨𝐜𝐤 𝐦𝐨𝐲𝐞𝐧 𝐞𝐧 𝐯𝐚𝐥𝐞𝐮𝐫
4.6.2.3 Le coût unitaire
Il comprend :
- Le coût unitaire d’achat.
- Le coût unitaire de frais d’approche

4.6.2.4 Le coût de rupture


Il correspond à la somme des coûts qui découlent du manque d’un article en stock (manque à
gagner, perte d’un client, pénalité de retard et augmentation du coût par substitution de matière).
Il varie considérablement selon les articles (arrêts de production, chômage technique ou partiel,
dépannage coûteux…). Sa connaîssance est toujours subjective.

4.7 Les politiques d’approvisionnement


4.7.1 Objectif d’une politique d’approvisionnement
Une politique d’approvisionnent ou de stockage cherche à définir un niveau de stock et un
calendrier de réapprovisionnement. Ceci passe par le recherche d’un compromis entre :
 le réseau commercial qui satisfait plus vite la demande avec des stocks élevés de produits
finis ;
 les responsables de fabrication qui régulent mieux les postes de travail avec des stocks
d’encours importants.
 les responsables de la trésorerie pour qui les stocks sont des facteurs d’augmentation du
fonds de roulement nécessaire et qui désirent des stocks minimaux
 les responsables des approvisionnements souhaitent passer des commandes régulières, les
moins fréquentes possibles, afin de négocier au mieux avec les fournisseurs
Le compromis entre ces objectifs, souvent opposés, doit être obtenu par des méthodes de gestion
des stocks ou politique d’approvisionnement.
Une politique de réapprovisionnement est la réponse à trois questions :
 Quoi (quel produit) faut-il réapprovisionner ?
 Quand faut-il réapprovisionner ? (dates fixes ou variables ?)
 Combien faut-il réapprovisionner ? (quantités fixes ou variables ?)
La question qui se pose donc est comment choisir la meilleure politique adaptée à chaque produit
qui permet de minimiser, à la fois, le risque de rupture de stock et les immobilisations financières ?

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4.7.2 Les 4 politiques d’approvisionnement


Il est possible de définir 4 politiques de réapprovisionnement, suivant les combinaisons des
réponses aux questions suivantes :
 Quand faut-il réapprovisionner ? (dates fixes ou variables ?)
 Combien faut-il en réapprovisionner ? (quantités fixes ou variables ?)
Chaque politique est adaptée à un produit ou à une catégorie de produits. Les 4 politiques sont
souvent simultanément utilisées.

4.7.3 Politique à quantité et date variable

 Application : produits de classe A dont le prix de revient varie fortement, ou dont la


disponibilité n’est pas permanente (métaux précieux, bois exotiques, ...).
 Avantage : permet de profiter de tarifs très intéressants.
 Inconvénients :
- suivi permanent des coûts du marché,
- utilisable pour un nombre réduit d’articles,
- peut favoriser la spéculation.

4.7.3.1 Politique de date fixe et de quantité fixe

 Application : produits de consommation régulière, de faible valeur ou de classe C


 Avantages : simplicité de la gestion des stocks.
 Inconvénients : risque d’inflation ou de rupture de stock.

Stock

Temps

Figure 4.4 Politique de date fixe et quantité fixe

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4.7.3.2 Politique de date fixe et quantité variable : politique de recomplètement

 Application : produits de consommation régulière, coûteux, périssables ou encombrants.


 Avantages : simplicité de la gestion des stocks et immobilisation financière faible ou
maîtrisée.
 Inconvénients : risque de rupture de stock.
Stock
Limite maximum du stock

Temps

Figure 4.5 Politique de date fixe et quantité variable

4.7.3.3 Politique de date variable et quantité fixe : Méthode de point de commande

 Application : produits de classe A.


 Avantage :
- permet d’éviter les ruptures de stocks,
- s’adapte à une consommation partiellement irrégulière.
 Inconvénients :
- impose un suivi permanent des stocks pouvant entraîner des coûts administratifs
importants,
- peut encourager à faire des stocks de sécurité.

Stock

Temps

Figure 4.6 Politique de date variable et quantité fixe

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4.7.3.4 Politique à quantité et date variable

 Application : produits de classe A dont le prix de revient varie fortement ou dont la


disponibilité n’est pas permanente (métaux précieux, bois exotiques, ...).
 Avantage : permet de profiter de tarifs très intéressants.
 Inconvénients :
- suivi permanent des coûts du marché,
- utilisable pour un nombre réduit d’articles,
- peut favoriser la spéculation.

4.8 Optimisation de la gestion de stock


4.8.1 Notions de base

4.8.1.1 Coût de stock


Le coût de stock peut se décomposer en deux parties :
- Les coûts financiers dus à la valeur des produits qui se trouve dans le stock
(immobilisation financière).
- Les coûts liés au stockage, à la manutention, à l’assurance et au risque de
détérioration.

4.8.1.2 Hypothèse
Le coût de stock est proportionnel à la taille de l’investissement financier dans les produits stockés.
Le coût de possession de stock h (est exprimé par dinar par unité de produit et par unité de temps).
On le note par l’expression suivante :
𝐡 = 𝐏𝐮 × 𝐢
Avec : Pu : Coût unitaire du produit.
i: Le taux de possession de stock (généralement compris entre 0,2 et 0,4 par an)
Le coût total de stock, pour une quantité q stockée pendant une durée T unité de temps, est :
𝐂𝐓 = 𝐡 × 𝐪 × 𝐓 = 𝐏𝐮 × 𝐢 × 𝐪 × 𝐓
Remarque :
Les stocks coûtent généralement très chers dans l’entreprise et surtout lorsque ses produits sont
diversifiés.

4.8.2 Optimisation de la gestion de stock dans le cas d’une politique (r, Q)

4.8.2.1 Modélisation de politique (r, Q)


Le lancement de la commande de quantité fixe Q se fait à un instant correspondant à un état de
stock appelé seuil de lancement ou point de commande. Ce niveau de stock est en général égal à un
niveau de stock de rupture. Ce dernier est un stock destiné à être consommé pendant le délai de

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réapprovisionnement. Si on tient compte des aléas, le point de commande est égal au stock de
rupture plus un stock de sécurité.

Commande (A)
(r , Q)

Fournisseur Stock Demande (D)

Livraison (L)

Figure 4.7 Schéma d'une politique de gestion de stock (r, Q)

4.8.2.2 Hypothèses
- Un seul de produit dans le stock ;
- La totalité de la quantité commandée arrive dans le stock au même temps ;
- D et σD sont respectivement la moyenne et l’écart- type de la demande par unité
de temps ;
- L et σL sont respectivement la moyenne et l’écart type du délai
d’approvisionnement ;
- Le coût d’achat (en € \ pièce) est C ;
- Le coût de commande (en € \ commande) est A ;
- Le coût de possession de stock est h.
Remarque :
La question qui se pose est comment déterminer (r*, Q*) qui minimise le coût total moyen par unité
de temps (Z) tel que la probabilité de ne pas tomber en rupture de stock soit supérieur à une valeur
donnée appelé csl= 95%.

4.8.2.3 Démarche à suivre pour réaliser l’optimisation du stock


Théoriquement, la procédure d’optimisation de r et Q doit tenir compte des deux fonctions de stock
en même temps. Une approche plus simple est de procéder en deux étapes :
- Optimiser r et Q en ne tenant compte que l’aspect économique d’échelle (on
supposera qu’il n’y a pas des aléas).
- Ajouter un stock de sécurité pour remédier aux aléas.
- On pratique cette approche séquentielle donne des résultats proche de l’optimum
théorique.

4.8.2.4 Optimisation de r et Q dans le cas d’un système déterministe


a) Hypothèses additionnelles

- La demande est constante de valeur D et arrive d’une manière continue, en


fonction du temps.

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- Le délai d’approvisionnement est constant de valeur L.


- En pratique, on peut prendre D = D et L = L.

b) Détermination de r*

Stock physique

r Q

Temps

L
T T T

Figure 4.8 Évolution du stock dans le système déterministe

A partir de la figure ci-dessus, le point de commande r ∗ = L × D

c) Détermination de Q* en appliquant le modèle de Wilson

La quantité optimale demandée est compromise entre coût de commande et coût de stock. Pour
calculer Q*, on doit minimiser le coût total moyen par unité de temps (Z).

Min Z(Q) =coût d’achat /unité de temps + coût de commande /unité de temps+ coût de stock /unité de temps

Ainsi que
- Coût d’achat /unité de temps = C×D
- Coût de commande /unité de temps =A×D/Q
- Coût de stock /unité de temps =h× Q/2

Alors
Min Z(Q)) = C × D + A × D/Q + h × Q/2

Pour déterminer la valeur du Q qui minimise le coût total il faut que :


dZ
- Condition du premier ordre : dQ = 0
d2Z
- Condition du second ordre : dQ 2 > 0

Ainsi on aura :

dZ h D
- Condition du premier ordre : dQ = 2 − Q 2 × A

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D’où

2. A × D
Q∗ =
h

2.A×D
- Condition du second ordre : >0
Q3

Par la suite, on aura un coût total minimal, exprimé par la formule de Wilson suivante :

2. A × D
Q∗ =
h

A partir de cette quantité optimale à commander Q*, on peut déterminer les trois paramètres suivants :

𝐐∗ 𝐃×𝐀
- Le niveau optimal du stock moyen : =
𝟐 𝟐𝐡

𝐃 𝐃×𝐀
- Le nombre optimal de commandes : 𝐍 ∗ = 𝐐 = 𝟐𝐡
𝟏
- L’intervalle optimal entre deux commandes successives : 𝐓 ∗ = 𝐍∗
On peut tracer la courbe correspondante à la fonction de Z(Q) qui est schématisée ci-dessous :

Z(Q)

Coût Total = (Q/2) ×h + (D/Q) ×A

h×Q/2

Z (Q* )

A×D/Q

Q
Q*
Figure 4.9 Politique du point de commande (r*, Q*)

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d) Interprétation

La solution optimale est telle que le coût de stock est égal au coût de commande :

Q∗ D
h× 2=A× Q∗

On peut démontrer facilement que :

Q∗
Z Q∗ = C × D + A × D Q∗ + h × 2

Par la suite,

Z Q∗ = C × D + h × Q∗

4.8.2.5 Exercice d’application


Données :

C=500 €, i=20 %, D=250 pièces /mois, L= 1 semaine, A= 150 €/commande et 1 an =52 semaines.

Déterminer les paramètres r* et Q* qui minimise le coût total annuel du stock et vérifier l’égalité
entre le coût de commande et le coût de stock.

Réponse :

- Quantité optimale de stock Q* est :

2. A × D 2.150 × 250 × 12
Q∗ = = = 94,868 ≈ 95 pièces
h 500 × 0,2

- Point de commande r*
250 × 12
r∗ = L × D = = 57,69 ≈ 58 pièces
52

- Coût de commande /unité de temps =A×D/Q= (150 .250.12)/94,868= 4743 ,4€


- Coût de stock /unité de temps =h×Q/2= (500 ×0,2)× 94,868/2 =4743 ,4€

N.B : Pour éviter les erreurs de calcul, on calcul les grandeurs par an puis on va convertir en mois,
semaines, jours …etc.

4.8.2.6 Optimisation de r et Q du système en présence des aléas

En réalité, les systèmes sont confrontés à des facteurs aléatoires qui impliquent, soit des ruptures de
stock occasionnelles, à l’origine d’une dégradation de la qualité de service, soit des produits
invendus en stock et, par conséquent, des coûts de stock importants supportés par l'entreprise. Ces
aléas peuvent être dus, par exemple à :

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- La non fiabilité du système d'approvisionnement qui résulte par exemple de


problèmes de transport.
- La non fiabilité du délai de production qui peut être due par exemple à des pannes de
machines ou à une indisponibilité des opérateurs.
- La non qualité qui résulte par exemple de problèmes dans le processus de
production.
- La non fiabilité des prévisions (Quantités ou dates de besoin)
En présence de ces aléas, nous supposons que les différents aléas peuvent être traduits sous forme
d'incertitudes sur certains paramètres. Nous distinguons alors trois types d'incertitudes :

- L'incertitude sur les délais d’approvisionnement.


- L'incertitude sur les quantités commandées.
- L'incertitude sur la demande.
Pour remédier à ce problème, il faut prévoir un stock de sécurité (Ss) qui fait un décalage de la
courbe Q=f(t) vers le haut d’une valeur Ss.

En présence de ces aléas, Q* ne sera pas modifié et s’exprime par la même formule vu
précédemment (dans le cas déterministe) et le point de commande optimal s’écrit donc :

r ∗ = D × L + Ss ∗
Stock physique

r Q

Ss

Temps

L
T T T
Figure 4.10 Évolution du stock dans le système possédant des aléas

Avec Ss* qui comprit entre coût additionnel et le risque de la rupture de stock. Pour le déterminer,
il suffit de résoudre le système suivant :

Min Z Ss = h × Ss

Tel que la probabilité de n’a pas tombé en rupture de stock est égale à CSL ≥P0.

Or
CSL=prob(D≤r)

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Avec D : est une variable aléatoire représentant la demande pendant le délai d’approvisionnement.

Par la suite,
prob(D ≤r) ≥ P0

Remarque 1 :

Soit FD, la loi de répartition de la variable aléatoire D, par définition, on a :

Prob(D ≤r)= P0 donc FD (r)= P0 implique r*= FD -1(P0)

Remarque 2 :
Si D est une variable aléatoire de moyenne D et d’écart type σD et L est une variable aléatoire de
moyenne L et d’écart type σL alors D est une variable aléatoire de moyen D et d’écart type σD.

Tel que :

D=D×L et σD = D × σL 2 + L × σD 2
De plus, si D suit une loi normale et L suit une loi normale alors D suit une loi normale.
Remarque 3 :
Si D suit une loi normale de moyenne D d’écart type σD alors quelque soit P0, on a:

FD-1(P0) = FS-1(P0) × σD + D
Avec FS : c’est la loi de répartition de la loi normale réduite centrée

1 Nor(0,1)

z
0
Figure 4.11 Loi normale de la demande

Conclusion :

Dans le cas où il ya des aléas, dans ce cas, on peut exprimer les paramètres de stock comme suit :

2.A×D
Q∗ = h

r ∗ = D × L + FS−1 (P0 ) × D × σL 2 + L × σD 2 = D × L × Ss ∗

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Donc le coût total optimal Z* au point de commande (r*, Q*) s’écrit :

Z ∗ = C × D + h(Q∗ + Ss∗ )

4.8.2.7 Exercice d’application

- La demande journalière suit une loi normale de moyenne D =100 pièces et d’écart type
σD =30 pièces.
- Le délai de passation de la commande au fournisseur est LC = 1jour, le frais de passation
de la commande Ac=0.
- Le délai de fabrication des pièces par le fournisseur(en jours) suit une loi normale de
moyenne LF=15 jours et d’écart type σLF=5 jours.
- Le délai de transport (du fournisseur au stock) suit une loi normale de moyenne LT=15
jours et σLT=5 jours
- Le coût de transport AT=500 €/commande.
- Le taux de service objectif exprimé en probabilité de ne pas tomber dans une rupture de
stock P0=99%
- Le coût de procession de stock est égal à h=0,25€ /pièce/jour
Sachant que :

F D -1(P0)=2,33

On veut demander de :

Calculer r*, Q*, ss*, le coût de commande, le coût stock et le coût de stock de sécurité.

Réponse :

- L = LC +LF +LT ; d’où L =21 jours


- σL = σ2LC + σ2LF + σ2LT ; d’où σL = 5 jours.
- Coût de la commande : A= Ac + AT = 500€/ commande.

- Détermination de Q*:
2. A × D 2 × 500 × 100
Q∗ = = = 633 pièces
h 0,25

- Détermination de r*:

Ss ∗ = D × σL 2 + L × σD 2 = 1285 pièces
D’où
r ∗ = D × L × Ss∗ = 3395 pièces
- Le coût de commande = A. D /Q* =28900 €/an.
- Le coût de stock = h. Q*/2 = 28900 milles d€/an.
- Le coût de stock de sécurité : h.ss*=118100 €/an.

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CHAP. 4 : GESTION DE STOCK ISET DU KEF

4.8.3 Optimisation de la gestion de stock dans le cas d’une politique (T, S)

4.8.3.1 Optimisation de T et S dans le cas déterministe du système


Les paramètres de la politique de stock (T, S) sont définis comme suit :

- T : est compromis entre coût de stock et le cout de commande


- S : est compromis entre le coût de stock et le risque de rupture.

Tel que
𝐀 𝐡×𝐃×𝐓
S* = 𝐃 × (𝐓 + 𝐋) et 𝐦𝐢𝐧 𝐙 𝐓 = 𝐂 × 𝐃 + 𝐓 + 𝟐

dZ 2.A
D’après la condition du premier ordre : dT = 0 alors T ∗ = h.D

4.8.3.2 Optimisation de T et S du système en présence des aléas


Dans ce cas T* ne sera pas changé, mais ce qui change est la valeur de S* tel que :

S ∗ = D T + L + Ss ∗

On fait la même démarche que celle donnée précédemment, on a les résultats suivants :

2.A 2
T∗ = et S*= D. (T+ L) + F S -1(P0). T + L σD 2 + L × σL 2
h.D

Avec

Ss*= T + L σD 2 + L2 σL 2

1 1
D’où Z*=C.D + A × + h (D× T∗ ) + h.ss*
T∗

4.8.4 Tableau récapitulatif

Tableau 4.1 Politiques d’approvisionnement de stock (r, Q) et (T, S)

Z* (r, Q) (T, S)

Coût d’achat C.D C.D

Coût de D A
commande A× T∗
Q∗

Coût de stock Q∗ h × D × T∗

2 2
Coût sécurité 2
(FS−1 P0 × D × σL 2 + L × σD 2 . h (F S -1(P0). T + L σD 2 + L × σL 2 ). ℎ
optimal Ss*

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4.8.5 Exercices

4.8.5.1 Exercice 1
Une entreprise a estimé que la demande annuelle qu’elle doit satisfaire pendant une période est
égale à 1800 unités.

Le coût de lancement d’une commande est de 100 €/commande et que le coût unitaire de possession
est égal à 0,1 €/jour. On prendra 1 an = 365 jours.

1) Calculez la quantité optimale d’une commande Q*.

2) Calculez le nombre de commande annuel N*.

3) Déterminer l’intervalle optimal entre deux commandes successives T*.

4) Déterminer le coût annuel total de stockage CT.

4.8.5.2 Corrigé de l’exercice 1


2 L.D 2 ×100×1800
1) Q∗ = = = 100 unités
I 0,1×365

D 1800
2) N∗ = Q = = 18 commandes par an
100
1 365
3) T ∗ = N ∗ = = 21 jours et 4 heures
18

𝐃 𝐐 𝟏𝟖𝟎𝟎 𝟏𝟎𝟎
4) 𝐂𝐓 = 𝐐 × 𝐋 + 𝟐 × 𝐈 = 𝟏𝟎𝟎 × + 𝟑𝟔, 𝟓 × = 𝟑𝟔𝟐𝟓 €
𝟏𝟎𝟎 𝟐

4.8.5.3 Exercice 2
Stock moyen en quantité =Q/2N

La quantité à consommer est régulière en fonction des périodes de livraison.

Stock moyen en valeur = Q/2N × Cu (Cu : coût d’achat unitaire).

Coût de possession = Q/2N ×Cu × i (i : taux de possession).

Coût de passation = N× P (P : coût de passation d’une commande).

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1) Compléter le tableau suivant (avec détail de calcul)

Tableau 4.2 Tableau de calcul des coûts

Nombre de Stock Stock Coût de Coût de Coût


commandes moyen moyen en possession passation d’approvisionnement
valeur de stock
1 45000
2 4500
3
4 750 1000
5
6
7
8

2) Retrouver le nombre de commande optimal N*.

4.8.5.4 Corrigé de l’exercice 2


1)

Pour N= 4 ; le stock moyen en quantité = Q/2N alors Q= 750×2×4=6000 unités

Pour N=1 ; la valeur de stock moyenne = Q/2N × Cu alors 45000= (6000/2×1) × Cu

D’où Cu= 45000/3000=15 € (1 seule unité achetée coute 15 €).

Coût de possession = Q/2N ×Cu × i , Or i = 0,2 = 20 %

Alors (6000/2×2) × 15 × i = 4500.

Coût de passation = N×P alors 1000 = 4× P

Donc,

P = 1000/4=250 €

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Tableau 4.3 Tableau de calcul des coûts

Nombre de Stock Stock Coût de Coût de Coût


commandes moyen moyen en possession passation d’approvisionnement
valeur de stock
1 3000 45000 9000 250 9250
2 1500 22500 4500 500 5000
3 1000 15000 3000 750 3750
4 750 11250 2250 1000 3250
5 600 9000 1800 1250 3050
6 500 7500 1500 1500 3000
7 428,571 6428,565 1285,713 1750 3035,713
8 375 5625 1125 2000 3125

Remarque:

La finalité de la gestion de stock dans les entreprises est de minimiser les coûts
d’approvisionnement de stock. On pourra envisager deux solutions :

- Diminuer le nombre de commande, dans ce cas, le coût de possession s’augmente.


- Augmenter le nombre de commande, dans ce cas, le coût de passation s’augmente.

Les deux solutions ne donneront pas un coût minimal d’approvisionnement de stock. C’est pour
cela nous pourrons obtenir le minimum lorsque le cout de passation et le cout de possession sont
égaux.

Par exemple dans notre cas, le coût d’approvisionnement de stock est minimal égal à 3000 €.

2) D’après la formule de Wilson, on a :

𝐐×𝐂𝐮 ×𝐢 𝟔𝟎𝟎𝟎×𝟏𝟓×𝟎,𝟐
𝐍∗ = = = 𝟔 commandes
𝟐×𝐏 𝟐×𝟐𝟓𝟎

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