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THEME :
Apport de la mission d’audit financier dans la
gouvernance d’entreprise
Stage effectué à :
Cabinet HLB Groupe Secoma
Période de stage:
Du 23/01/2013 au 23/04/2013
Je dédie ce travail à :
vous porte.
Mon frère
Mes professeurs
Mes amis
Pour tous les moments que nous avons passé ensemble, trouvez ici,
Ce modeste travail n'aurait pu voir le jour sans l'aide et l'appui d'un nombre
considérable de personnes, qui, j'espère, trouveront ici l'expression de ma profonde
reconnaissance.
Mes sincères remerciements vont aussi aux membres du jury pour avoir accepté de
diriger ma soutenance.
Je souhaite également remercier, pour leur collaboration ainsi que pour l’aide qu’elles
m’ont apporté dans l’accomplissement de mon travail, toutes les personnes qui ont de près ou
de loin contribué à la réalisation de ce rapport.
Dédicaces ................................................................................................................................... 2
Remerciements ........................................................................................................................... 3
Sommaire ................................................................................................................................... 4
Avant-propos .............................................................................................................................. 6
Introduction générale................................................................................................................ 10
Chapitre III : Contrôle des comptes et apport dans la gouvernance d’entreprise ............ 49
Chapitre III : Recommandations et apports de l’audit pour l’entreprise ALPHA ......... 129
Section 2 : Apports de l’audit mené au sein de la société ALPHA dans sa bonne gouvernance . 133
A cet égard, l’ENCG d’Agadir en tant qu’école reconnue par son excellence dans le réseau
des écoles de commerce marocaines, accorde au développement des aptitudes
professionnelles et managerielles chez les étudiants autant d’importance que la formation
académique. Ceci dit, les étudiants de l’ENCG sont amenés à développer des qualités
indispensables pour tout manager : responsabilité, créativité, rigueur, organisation et
leadership.
C’est dans cette perspective que s’insère le stage de fin d’étude qui permet d’approfondir les
connaissances de l’étudiant, de mettre en pratique ses acquis académiques et d’approcher de
près les méthodes pratiques de travail et les nouveautés des métiers de l’entreprise. De plus, il
lui donne une occasion pour développer ses capacités de communication et créer un réseau
relationnel avec les professionnels et les acteurs du monde de travail.
Le stage de fin d’étude est aussi le fruit d’une formation de cinq ans, ce qui rend cette
expérience professionnelle importante pour enrichir les bases théoriques de l’étudiant, tout en
apportant une valeur ajoutée à l’entreprise, complétée par un effort de réflexion, d’analyse et
de synthèse résumé dans un rapport de stage.
Dans ce sens, mon choix de l’entreprise d’accueil a porté sur un cabinet d’audit et de conseil
de renommée internationale (HLB International). Un choix qui est le fruit d’une grande
volonté de ma part de participer dans des missions couvrant plusieurs secteurs d’activité, des
environnements différents et des thèmes de travail diversifiés. Une expérience que j’ai jugée
de très enrichissante du point de vue personnel et professionnel avant d’entamer le monde du
travail.
Liste des tableaux et des figures
Introduction générale
La gouvernance d’entreprise est l’un des thèmes qui ont soulevé le plus de débats en
matière de management pendant les dix dernières années dans le monde des affaires, politique
et académique. Cela est dû à la diversité des acteurs qui entrent en jeu (actionnaires, clients,
dirigeants, bailleurs de fonds..) mais aussi à la multiplicité des thèmes soulevés, surtout la
répartition des pouvoirs, le contrôle et la direction des entreprises.
Tout le monde a entendu parler des scandales financiers qui ont eu lieu, que ça soit Enron,
WorldCom, Vivendi ou autres, le point commun c’est que dans chacun des cas, les organes de
contrôle et de gouvernance ont été défaillants, incapables de prévenir les malversations
boursières ou comptables. En effet, divers moyens de comptabilité créative ont été utilisés par
les organes administratifs de ces entreprises pour maquiller les comptes et présenter une
situation la plus favorable possible aux actionnaires.
C’est dans cette perspective que s’est accrue l’importance des moyens de contrôle interne afin
de s’assurer d’une part de la fiabilité des informations financière communiquées aux
partenaires de l’entreprise et d’autre part du degré d’atteinte des objectifs organisationnels et
de permettre de retracer la trajectoire s’il existe d’importants écarts entre les buts fixés et les
résultats réalisés, et par conséquent assurer une bonne performance.
Cette régularité et cette performance que l’on cherche de plus en plus, est appréciée à travers
des états financiers annuels qui sont largement établis par les personnes même que l’on
cherche à contrôler: les dirigeants de l’entreprise. L’audit financier est alors apparu comme un
moyen efficace pour vérifier que l’activité de l’entreprise est fidèlement traduite dans les
comptes annuels conformément aux référentiels comptables. Il répond ainsi au besoin de
contrôle et donne les sécurités nécessaires à tous les partenaires de l’entreprise.
Le thème du présent projet porte sur l’apport de l’audit comptable et financier contractuel
dans la bonne gouvernance d’une PME marocaine. L’intérêt de ce thème se manifeste tout
d’abord à travers la possibilité qu’offre une telle mission pour avoir une vue d’ensemble sur
les systèmes et les sous-systèmes de l’organisation. De plus, j’ai voulu à travers ce choix aller
au-delà de l’aspect purement financier pour analyser la structure opérationnelle de
l’entreprise, et ce à travers l’évaluation des procédures des cycles achats-fournisseurs et
ventes-clients, puis en présentant les conseils et les recommandations nécessaires.
En outre, l’intérêt de ce travail consiste aussi à fournir à l’entreprise au sein de laquelle j’ai
mené la mission et surtout à ses structures opérationnelles des éléments qui lui permettront de
bien comprendre le fondé de l’audit financier, les amener à ne plus voir les auditeurs
uniquement comme des «gendarmes de l'entreprise», mais aussi comme des individus qui
agissent dans l'intérêt de tous, et qui par leurs conseils et leur recommandations, permettent à
l'entreprise de créer davantage de conditions d’une bonne gouvernance.
En partant du constat qu’une grande partie des entreprises marocaines souffrent d’un déclin
de performance dû à une mauvaise gouvernance et à une asymétrie d’information entre les
organes d’administration, j’ai formulé une problématique qui se résume à travers une question
centrale :
Dans quelle mesure l’audit financier allant du contrôle interne au contrôle des
comptes peut-il contribuer dans la bonne gouvernance de l’entreprise ?
La réponse à cette problématique suggère la prise en compte des conclusions et des résultats
de la mission d’audit menée ainsi que l’examen des comptes financiers comme des éléments,
entre autres, pour améliorer la performance de l’entreprise ainsi que son système de
gouvernance.
D’une part l’audit des comptes et des procédures de l’entreprise éclaire le chemin de la
performance pour les acteurs et les intéressés du mode de pilotage de l’organisation. Et
d’autre part, c’est un outil (parmi d’autres) qui permettrait de soulever d’éventuels
dysfonctionnements, au niveau de la performance et de la gouvernance, pour la prise des
actions correctives nécessaires.
Quel est le rôle de l’évaluation du contrôle interne dans la programmation des travaux
de contrôle des comptes ?
Comment l’audit financier peut lever l’asymétrie d’information qu’il y’a entre les
dirigeants et les autres parties prenantes de l’entreprise?
La réponse à ces questions nous mène à mettre le point sur l’attention particulière que doit
mettre les décideurs sur les dispositifs de contrôle interne de leur entreprise (formalisation et
contrôle des procédures, séparation des tâches…). En effet, Il faut reconnaitre qu’en pratique,
la plupart des causes de la non fiabilité des informations diffusées dans les états financiers, de
la stagnation et de la faillite qui surviennent dans les entreprises sont fonctions de
l'inexistence ou de l’inefficacité des moyens permettant d'évaluer les processus de contrôle, de
management des risques et de gouvernement de l’'entreprise qui contribuent à l’amélioration
de la performance.
Parmi les hypothèses que je peux émettre au sujet de ces questions, c’est que la démarche
d’audit qui combine entre l’évaluation du contrôle interne et le contrôle des comptes permet
de mieux apprécier le dispositif de contrôle et mieux connaitre les procédures internes de
l’entreprise, dans le but de mieux diriger les travaux de contrôle des comptes.
C’est aussi un moyen efficace qui lève l’asymétrie d’information en rassemblant des éléments
probants rassurant les autres parties prenantes (actionnaires, clients, fournisseurs, banques,
employé…).
Enfin, c’est un outil par excellence d’évaluation des systèmes de contrôle interne, et de
gestion financière dans une vision d’amélioration continue et de recherche de la performance.
La méthodologie de travail que j’ai adopté au sein du cabinet HLB Secoma tout au long de la
réalisation des travaux d’audit et pendant la rédaction du rapport peut être assimilée à une
méthode PDCA (Plan-Do-Check-Act).
D’abord une planification préalable du déroulement de stage qui permet de mieux gérer le
temps et les tâches effectuées tout en maitrisant l’avancement des travaux effectués pour ne
pas laisser tout jusqu’à la fin de la période, puis le développement, c’est-à-dire la réalisation
effective des travaux d’audit, la participation dans les différentes missions du cabinet mais
aussi la rédaction de rapport. Et comme tout travail ne peut être idéal et bien fait sans être
contrôlé, il était évident pour moi d’être supervisé tout le temps par mon tuteur de stage pour
contrôler mes actions et les diriger dans le bon sens, pour ensuite ajuster les éventuels
dysfonctionnements.
1. Recherche documentaire
6. Rédaction du rapport
Pour mener à bien ce travail, j’ai réparti le présent rapport en deux principales parties, la
première partie, divisée en trois chapitres, présente l’état d’art du thème de stage, c’est-à-dire
un cadre conceptuel de l’audit comptable et financier et la démarche de sa conduite, en plus
d’un aperçu théorique sur son apport dans la gouvernance d’entreprise.
L’objectif étant de mettre l’accent sur l’évolution de l’audit comptable et financier d’une
simple mission de vérification et d’appréciation de la régularité et la conformité des comptes
de l’entreprise, à l’appréciation de l’efficacité et la contribution dans la bonne gouvernance
d’entreprise.
Existe-il une méthodologie précise et préétablie de l’audit ou s’agit-il d’une démarche qui
évolue de façon anarchique ?
Quelle est la place du dispositif de contrôle interne dans la démarche d’audit ? Et comment
peut-on l’évaluer ?
Pour répondre à l’ensemble de ces questions, j’ai réparti la première partie de ce rapport en
trois chapitres.
Dans un premier lieu je vais positionner le concept d’audit financier dans le contexte de
l’entreprise tout en mettant l’accent sur sa métrologie. Puis dans un second lieu je vais traiter
le contrôle interne et sa démarche d’évaluation. Et enfin je vais présenter un aperçu sur le
programme de contrôle des comptes et son apport dans la gouvernance d’entreprise.
Chapitre I :
financier
L’audit financier est un concept largement étudié au niveau académique vu son
importance prépondérante dans le monde des affaires. Les pratiques d’audit reconnues et
appliquées se voient de plus en plus dépassées et les réglementations en vigueur ne
constituent plus un filtre contre les transactions frauduleuses. C’est ce contexte actuel qui a
rendu nécessaire la reconsidération de l’information comptable et financière et la mise en
œuvre d’une nouvelle génération de mesures réglementaires régissant la sphère financière et
le métier d’audit.
Dans ce chapitre, je vais positionner le concept d’audit dans le contexte économique actuel en
définissant ses objectifs et ses limites, ensuite je vais éclaircir les différents types d’audit qui
différent selon la nature de la mission ou encore le statut de l’auditeur.
Dans une deuxième section, je vais présenter les phases de conduite d’une mission d’audit tel
qu’elles sont reconnues par les organes de règlementation d’audit nationaux et internationaux.
1
Raffegeau et al, 1994
L’objectif principal de l’audit financier et comptable est donc de donner une opinion
sur les comptes annuels de l’entreprise. Et cela sur la base de trois critères :
La régularité : Les informations financières doivent être lisibles et comprises par tous
ses utilisateurs, et leur traitement doit être conforme aux règles et aux principes
comptables appliqués;
La sincérité : Les valeurs comptables doivent être évaluées correctement, et les risques
et dépréciations appréciés raisonnablement.
L’image fidèle : Le respect des règles et des principes admis, les faits traduits au
travers de l’information financière doivent refléter fidèlement la réalité financière de
l’entreprise.
Parmi les objectifs de l’audit financier, c’est de s’assurer que les comptes annuels
soumis à l'examen de l'auditeur répondent aux assertions de l’audit :
La réalité : Il est question ici pour l'auditeur de s'assurer que tous les actifs et toutes
les dettes ainsi que les transactions enregistrées en comptabilité sont réels et non
fictifs, par exemple Les créances inscrites à l'actif existent-elles réellement, les dettes
au passif sont-elles effectivement dues ?
L’évaluation : Il s'agit de vérifier si la valeur des actifs et des passifs ainsi que les
charges et produits sont correctement évalués. Pour ce faire, l'auditeur doit s'assurer
par exemple que : Les provisions constituées sont suffisantes, ou encore que les stocks
sont correctement évalués.
La mesure : Il s'agit de vérifier que les charges et les produits sont correctement
évalués. A cet effet, l'auditeur doit par exemple s'assurer que les ventes de
marchandises résultent de l'exactitude des prix facturés, de l'exactitude arithmétique de
la facture, de l'exactitude du montant comptabilisé par rapport à celui de la facture.
Droits et obligations : Cette assertion vise à s'assurer que les actifs enregistrés en
comptabilité sont la propriété de l'entreprise, que les passifs lui sont attribuables et que
l'entreprise est réellement partie aux transactions et que celles-ci sont effectivement
réalisées pour ses besoins.
Or, l'évolution actuelle de l'audit financier souligne le double aspect de sa démarche : il s'agit
tout à la fois d'un contrôle sur les comptes de l'entreprise tels qu'ils sont présentés, mais aussi
d'un contrôle sur la manière dont les comptes sont établis. Les procédures de leur constitution
– c’est-à-dire l’organisation et le fonctionnement du système d’information comptable et
financier de l’entreprise – font partie intégrante de la confiance que l’on va accorder aux états
financiers. Ceci amène à une vision plus large de l'audit financier que l'on peut présenter
comme « un examen critique qui permet de vérifier les informations données par l'entreprise
et d'apprécier les opérations et les systèmes mis en place pour les traduire »2. Cette définition
inclut spécifiquement l’évaluation de ce que l'on appelle le « contrôle interne » de l'entreprise,
c’est-à-dire les mesures, procédures et contrôles mis en place dans l’organisation pour assurer
la protection du patrimoine et la qualité de l'information comptable. Mais elle ne remet pas en
cause l’objectif de l’audit qui reste la certification des comptes annuels.
En revanche, certains vont plus loin et affirment par exemple que « les objectifs à long terme
de l'audit doivent être d'apporter un guide aux décisions futures de la direction sur toutes les
questions d'ordre financier telles que contrôles, prévisions, analyse et établissement des
rapports »3. Cette définition dépasse la finalité de certification en incluant un rôle de conseil.
Elle pose donc le problème de l’influence éventuelle de l'auditeur sur la gestion de
2
(Raffegeau et al. 1994), repris par Démoli dans sa thèse doctorale
3
(Holmes, cité par Raffegeau et al. 1994), repris par Démoli dans sa thèse doctorale
Il convient donc de bien délimiter ce que nous entendons par audit financier par rapport à
d’autres activités voisines. L’audit financier est réalisé dans le cadre du « contrôle légal » ou
« contrôle contractuel », c'est-à-dire un contrôle des comptes annuels réalisé par une personne
indépendante.
On recense plusieurs types d’audit selon trois critères différents, le statut de l’auditeur,
la nature de l’audit et la relation entre l’auditeur et l’entreprise.
a. Audit interne
La déclaration des responsabilités de l’audit interne précise que : « L’audit interne est,
à l’intérieur d’une entreprise, une activité indépendante d’appréciation du contrôle des
opérations, il est au service de l’entreprise ». C’est dans ce domaine un contrôle qui a pour
fonction d’estimer et d’évaluer l’efficacité des autres contrôles.
Son objectif est d’assister les membres de l’entreprise dans l’exercice efficace de leur
responsabilité.
Dans ce but, l’audit interne leur fournit des analyses, des recommandations, des avis et des
informations concernant les activités examinées. Ceci inclut la promotion du contrôle efficace
à coût raisonnable.
b. Audit externe
des comptes pour englober différents aspects de la gestion. Le tableau ci-dessous représente
les principales différences entre l’audit interne et l’audit externe.
4
Tableau 1: Différences entre l'auditeur interne et l'auditeur externe
Cette distinction porte sur la nature de ce contrôle. Il peut s’agir d’un contrôle
purement contractuel qui vise à s’assurer que les opérations ont été correctement
comptabilisées. Dans ce cas, le contrôle des comptes est souvent appelé « révision comptable
des comptes ».
4
Cf L. COLLINS & S.-E.BENJELLOUN, « L’audit interne : outil de compétitivité », P61, Les Editions Toubkal, Déc.
1994
Mais il peut aussi s’agir du contrôle légal des comptes, c'est-à-dire du commissariat aux
comptes, qui obéit à des normes d’audit très contraignantes destinées à offrir aux tiers une
garantie sur l’image fidèle des comptes.
a. Audit légal
L’audit légal ou encore commissariat aux comptes est défini par la loi « Il doit être
désigné dans chaque société anonyme, un ou plusieurs commissaires aux comptes chargés
d’une mission de contrôle et de suivi des comptes sociaux dans les conditions et pour les buts
déterminés par la présente loi. »
Selon l’article 80 de la loi N° 5-96 relative à la SNC, SCA, la SARL, et la SP, les associées
peuvent nommer un ou plusieurs commissaires aux comptes dans les conditions prévues au
deuxième alinéa de l’article 75. (De ladite loi). Toutefois, sont tenues de désigner un
commissaire aux comptes au moins, les sociétés à responsabilité limitée dont le chiffre
d’affaire, à la clôture d’un exercice social, dépasse le montant de cinquante millions de
dirhams, hors taxes. Même si le seuil indiqué à l’alinéa précédent n’est pas atteint, la
nomination d’un commissaire aux comptes peut être demandée au président du tribunal,
statuant en référé, par un ou plusieurs associés représentant ou moins le quart du capital.
b. Audit contractuel
Cet audit s’inscrit dans le cadre d’un contrat librement signé entre l’entreprise et un
auditeur externe. Dans cette perspective, la mission de l’auditeur externe consistera à vérifier
et à exprimer une opinion objective sur les comptes de l’entreprise et sur leur conformité aux
principes généralement acceptable en matière d’enregistrement comptable, de présentation et
d’évaluation.
Communément appelé l’audit financier, comme défini dans le premier axe de cette
section, c’est un examen qui porte sur les comptes de l’entreprise, à propos desquels
l’auditeur exprime une opinion sur leur conformité et leur régularité.
Il s’agit de l’examen des comptes annuels, d’une entité économique, auquel procède un
professionnel compétent et indépendant, en vue d’exprimer une opinion motivée sur les
comptes annuels qui traduisent, d’une part la satisfaction financière et le patrimoine de l’entité
à la date de clôture et d’autre part, les résultats de l’entité pour les exercices considérés ; en
tenant compte du droit et des usages du pays ou l’entité à son siège.
L’audit financier garantit la qualité des comptes annuels auprès des tiers utilisateurs
(actionnaires actuels ou potentiel, personnel, client, fournisseurs, banquiers, etc.….) ; cette
garantie ne peut être apportée que par un professionnel compétent et indépendant choisi en
respectant les dispositions relatives à la désignation du CAC ; par conséquent, l’audit
financier est réalisé par un auditeur externe, c'est-à-dire non membre du personnel de l’entité
auditée.
La qualité des comptes annuels est appréciée par rapport aux normes comptables du pays où
est située l’entité.
b. Audit opérationnel
L’audit opérationnel est l’examen des activités d’une entité en fonction de sa finalité et ses
objectifs en vue d’évaluer les réalisations, en identifiant les pratiques non-économiques,
improductives et inefficace, dans le but d’émettre des recommandations d’amélioration.
Il peut y avoir par conséquent autant d’audit qu’il existe de fonctions dans l’entreprise. A titre
d’exemple (et sans être exhaustif), on peut citer : l’audit marketing, l’audit de trésorerie,
l’audit informatique, l’audit fiscal, etc. Un exemple est résumé dans le tableau suivant :
1. Lettre de mission
Acceptation de la mission
2. Programme de travail et
budget d’honoraires
1. Connaissance générale de
l’entreprise
Orientation et planification 2. Identification des domaines et
de la mission systèmes significatifs
3. Plan de mission
1. prise de connaissance du
système
Appréciation du contrôle
2. description du système
interne
3. évaluation des procédures
4. vérification des procédures
I. Acceptation de la mission :
Lors de cette étape, il est possible pour l’auditeur d’accepter ou de refuser la mission
qui lui est demandée, et ce après la prise en compte d’un certain nombre d’éléments :
S’ajoute à cela l’établissement par l’auditeur d’une lettre de mission et d’un programme de
travail. Ces éléments sont expliqués ci-après :
1. Lettre de mission
Ces documents ont la même finalité que la lettre de mission, c’est-à-dire éviter les
malentendus et préciser les normes de travail. Ils peuvent comporter :
En aucun cas, l’auditeur ne travaille au gré de son inspiration. Comme dans toute autre
démarche de travail, il faut prendre le temps d’orienter et de planifier afin de mieux cerner les
domaines de contrôle et minimiser les risques d’erreurs.
Le commissaire aux comptes doit avoir une connaissance globale de l’entreprise lui
permettant d’orienter sa mission et d’appréhender les domaines et les systèmes significatifs.
Cette approche a pour objectif d’identifier les risques pouvant avoir une incidence
significative sur les comptes et conditionne ainsi la programmation initiale des contrôles et la
planification ultérieure de la mission qui conduisent à :
Pour obtenir ces informations, l'auditeur doit rencontrer les dirigeants et examiner les rapports
et les autres documents.
des anomalies non corrigées identifiées durant l'audit dépasse le seuil de signification,
l'auditeur peut être dans l'impossibilité d'émettre une opinion sans réserve.
Les facteurs déterminants, qui peuvent être utilisés pour déterminer le seuil de signification,
sont par exemple le résultat net, le total des actifs, les produits, et les fonds propres (tableau).
Les seuils de signification peuvent varier entre 2 et 10 % d'un facteur déterminant.
Une information est significative si son omission ou son inexactitude est susceptible
d'influencer les décisions économiques prises par les utilisateurs sur la base des états
financiers.
L’analyse des informations collectées lors de la prise de connaissance ainsi que des
systèmes et domaines significatifs ainsi identifiés donne lieu à la rédaction d’un document
Il se manifeste par l'organisation, les méthodes et les procédures de chacune des activités de
l'entreprise pour maintenir la pérennité de celles-ci.
Pour apprécier tous ces éléments, l'auditeur procède dans un premier temps, à une description
des procédures puis à leur vérification et enfin à leur évaluation.
Seulement, avant d’expliquer le contenu de chacune de ces actions dans le chapitre suivant, il
convient de citer brièvement les principes fondamentaux du contrôle interne.
a. Organisation
Certaines fonctions ne doivent pas être tenues par une seule et même personne. Sinon,
les fraudes ou encore les erreurs sont fort aisées. Il existe à ce titre deux fonctions qui ne
doivent jamais être rassemblées : celle de disposer de la signature sociale et celle d’avoir
accès à la comptabilité.
c. Intégration
Cela signifie qu’il est nécessaire de mettre en place des points d’autocontrôle pour
déceler les éventuelles anomalies et ce par des processus souvent routiniers.
d. Bonne information
e. Qualité du personnel
Nous avons parlé plus haut de l’intégrité du personnel comme un élément de base à
tout système de contrôle interne. La compétence et l’honnêteté du facteur humain sont
réellement déterminantes.
f. Harmonie
g. Universalité
h. Indépendance
i. Permanence
La description des procédures peut être faite de façon narrative ou par l'utilisation de
diagrammes.
a. La description narrative
Elle consiste à obtenir au cours d'un entretien avec les principaux responsables ou par
l'intermédiaire des manuels ou instructions écrites utilisés par l'entreprise les procédures
existantes et les contrôles institués. On donne, également, le nom de "mémorandum" à cette
approche du contrôle interne car l'auditeur restitue par écrit la synthèse des éléments qu'il a pu
obtenir.
Cette méthode consiste à formaliser à l'aide des schémas, d'une part, la circulation des
documents dans l'entreprise, d'autre part, les contrôles effectués par les différents intervenants.
En établissant un diagramme qui met en évidence les opérations et les contrôles réalisés par
chacun des services de l'entreprise, on fait apparaître en outre la séparation des fonctions.
C'est à l'auditeur de choisir la méthode la plus appropriée, sachant que la méthode des
diagrammes est plus claire, fait bien apparaître les points de contrôle c'est-à-dire les contrôles
ou vérifications opérés sur les informations et les séparations de fonctions mais est plus
difficile d'utilisation surtout pour des procédures complexes. Il faut donc la réserver à des
procédures importantes concernant des opérations répétitives et normalisées.
Cette étape intervient, après que les tests de conformité aient permis de s'assurer que la
description est fidèle mais avant d'effectuer les tests de permanence du fonctionnement
puisque ceux-ci ne concernent que les points forts identifiés par l'évaluation.
L'auditeur, dans son évaluation, cherche à s'assurer que les procédures garantissent
suffisamment :
Cette garantie étant obtenue par divers moyens tels que : des autorisations, des contrôles
hiérarchiques, une bonne séparation des fonctions, etc. En outre, certaines faiblesses
apparentes peuvent être compensées par des contrôles à d'autres niveaux. Pour procéder à
cette évaluation, l'auditeur peut utiliser soit un questionnaire soit un guide d'évaluation.
Il liste les contrôles qui doivent être opérés pour assurer la fiabilité des procédures.
2 / le service comptable vérifie-t-il les factures fournisseurs au plan arithmétique avec le bon
de livraison visé avec les conditions fournisseurs ?
b. Le guide d'évaluation
Les règlements aux fournisseurs sont-ils justifiés? Tenir compte : des vérifications du service
comptable et/ou de la comptabilité fournisseurs sur les factures; des rapprochements effectués
entre bons de livraison et factures ; de l'approbation des bons de livraison.
Il s’agit à ce niveau des tests de permanence dont on a précédemment parlé et qui ont
pour but de vérifier que les procédures sont réellement utilisées et en permanence.
Sondage ;
Observation de l’exécution du contrôle ;
Répétition des traitements et des vérifications ;
Jeux d’essai.
Pour examiner et contrôler les comptes, l'auditeur financier dispose d'un ensemble de
méthodes et moyens adaptés à ses objectifs. C'est l'exercice de son jugement professionnel qui
lui permettra de choisir la nature et l'étendue des moyens à mettre en œuvre pour obtenir
l'assurance raisonnable qu'il recherche sur les comptes. Les moyens dont dispose l'auditeur
pour réunir des éléments probants sur les comptes sont les suivants :
1. Observation physique
Cette procédure s'applique principalement aux composantes des stocks sociaux et aux
immobilisations mais peut aussi être utilisée pour un inventaire d'effets en portefeuille ou le
contrôle d'espèces en caisse.
L’auditeur n'a pas la prétention de vérifier par lui-même l'intégralité des actifs concernés mais
plutôt :
L'inventaire physique des stocks constitue le cas d'application le plus fréquent. L'objectif visé
est de s'assurer de l'existence physique des stocks sociaux figurant à l'actif du bilan, le
contrôle de la valorisation et des dépréciations intervenant ultérieurement.
Cette procédure peut concerner en particulier les immobilisations, les effets à recevoir, les
espèces en caisse etc.
Cette méthode est utilisée chaque fois que les éléments probants sont détenus par
l'entreprise soit dans des livres et registres comptables, soit dans des documents. On peut citer
les exemples suivants : contrôle des dotations aux amortissements; contrôle de la valorisation
des actifs créés par l'entreprise (frais de recherches et développement, immobilisations);
contrôle de factures fournisseurs pour justifier des charges ou des soldes; contrôle des frais de
personnel et des déclarations, etc.
3. La confirmation directe
La confirmation directe constitue l'un des éléments les plus probants que peut obtenir
l'auditeur. Cette technique consiste à obtenir auprès de tiers (clients, fournisseurs, banques,
conservation des hypothèques, etc.) la confirmation d'informations d'ordre comptable et
financier.
En principe ces demandes sont établies sur papier à en-tête de l'entité auditée mais expédiées
par l'auditeur et reçues directement par ce dernier.
4. L'examen analytique
L’examen d’ensemble des comptes annuels pour vérifier la cohérence des chiffres ;
L’identification des événements postérieurs à la clôture ;
L’utilisation d’un questionnaire de fin de mission ;
la rédaction, par la société auditée, d’une lettre d’affirmation, comme preuve de son
engagement à avoir communiqué tous les éléments ayant eu un impact sur sa situation
financière ;
la rédaction d’une note de synthèse résumant les remarques et les observations les plus
importantes.
A l’issue de tous ces travaux, l’auditeur est en mesure de rédiger son rapport dans lequel il
émet son opinion sur la régularité, la sincérité et la fidélité de l’image traduite dans les états
financiers de l’entreprise. Le rapport général doit être déposé au siège social ou au lieu de la
direction administrative de l’entité auditée au moins 15 jours avant la date de l’assemblé
générale. Il est également déposé par la société au greffe du tribunal de commerce.
Dans ce rapport, le commissaire aux comptes peut faire état par ailleurs de ses
recommandations et de ses conseils sans que cela puisse être une enfreinte à l’obligation de
non immixtion dans la gestion.
La démarche de conduite de la mission d’audit décrite dans la deuxième section n’est pas sans
poser des problèmes aux professionnels quant à son application. Certes, les organes qui
gouvernent la profession tentent de la rendre la plus aisée pour permettre d’une part aux
auditeurs de pratiquer leurs diligences de manière méthodique et simple et aux instances
judiciaires et aux tiers d’autre part d’accéder à l’information sans trop d’ambiguïté. Toutefois,
en pratique, le déroulement de la démarche subit des conditions contraignantes pour le
réviseur et suppose la mise en œuvre de techniques mathématiques et statistiques de plus en
plus adaptées à l’évolution socio-économique et la prépondérance de l’outil informatique dans
les organisations.
Chapitre II
Le contrôle interne est un dispositif que doit mettre en place toute société pour
améliorer ses performances et protéger son patrimoine, il est donc primordial pour l’auditeur
d’évaluer le degré de maitrise de ce dispositif et sa viabilité, je vais donc présenter dans la
première section de ce chapitre les différentes conceptions du contrôle interne et ses objectifs.
Dans la deuxième section, je vais présenter L’appréciation du contrôle interne qui constitue la
première phase pratique de l’audit, dans laquelle l’auditeur cherche à décrire les procédures
de l’entreprise, puis évaluer leur conformité et leur permanence, pour analyser enfin les forces
et les faiblesses qui feront objet de recommandations.
L’ordre des experts comptables le définit ainsi : «Le contrôle interne est l’ensemble des
sécurités contribuant à la maîtrise de l’entreprise. Il a pour but d’assurer la protection, la
sauvegarde du patrimoine et la qualité de l’information, d’une part et de l’autre, l’application
des instructions de la direction et de favoriser l’amélioration des performances.
La CNCC française quant à elle le définit comme étant :« Le contrôle interne est constitué par
l’ensemble des mesures de contrôle, comptable ou autre, que la direction définit, applique et
5 L’ouvrage du congrès 1977 de l’ordre des experts comptables et comptables agréés portant sur le contrôle
interne,
Selon le COSO : « Le contrôle interne est le processus mis en œuvre par le conseil
d’administration, les dirigeants et le personnel d’une organisation, destiné à fournir
l’assurance raisonnable quant aux objectifs suivants : la réalisation et l’optimisation des
opérations, la fiabilité des opérations financières, la conformité aux lois et aux
réglementations en vigueur. »7
Cette dernière définition est assez complète et fait la synthèse des définitions précédentes.
Les définitions sont variées, mais elles ne sont pas fondamentalement contradictoires. On
perçoit bien que tous s’accordent pour préciser qu’il ne s’agit pas là d’une fonction, mais d’un
« ensemble de dispositifs mis en œuvre par les responsables de tous niveaux pour maîtriser le
fonctionnement de leurs activités ».
Après avoir approché la notion de contrôle interne, il convient de se pencher sur les objectifs
de ce dernier et ce, en vue de mieux en cerner la notion.
L’examen du contrôle interne consiste à s’assurer qu’il existe dans l’entreprise révisée
un ensemble de procédures visant à :
1. Maîtriser l’entreprise
La maîtrise de l’entreprise est l’un des objectifs évidents d’un conseil d’administration
et des dirigeants opérationnels. L’acceptation du terme «maîtrise» dépasse le simple contrôle
dans la mesure où les dirigeants sont les garants de la pérennité de l’entreprise.
A ce titre, ils doivent définir clairement les objectifs, les budgets, les structures et les
procédures. C’est donc un ensemble de dispositifs intégrés qu’on appelle le contrôle de
gestion de l’entreprise.
Ceci exige non seulement que l’existant physique concorde avec l’enregistrement comptable
de l’actif, mais que toutes les entrées et les sorties pendant un exercice soient complètes,
régulières, autorisées et justifiées.
L’information comptable doit être objective. Il s’agit de donner une image fidèle de
l’entreprise dans son environnement. L’information doit être disponible dans la forme et les
délais prescrits par la loi pour servir d’outil aux tiers.
Il convient de signaler que la plupart des faillites, des dépôts de bilan et de liquidations
judiciaires font ressortir une faiblesse commune : le manque d’un système d’information de
qualité.
La prévention préalable des difficultés dans les entreprises nécessite un système d’information
fiable, car une entreprise ne peut être gérée, dirigée ou maîtrisée s’elle ne le possède pas.
Il s’agit essentiellement de :
Il est nécessaire d’envisager une étape de contrôle, qui consiste à faire comparer par un tiers
les instructions données et les actions exécutées, afin de donner des garanties sur l’application
effective d’instructions valables à tous les niveaux de l’entreprise.
Cet objectif peut être décliné sous forme des sous objectifs suivants :
Dans une acceptation plus évolutive du contrôle interne, on peut intégrer un objectif plus
ambitieux que les précédents. Les définitions les plus modernes du contrôle interne lui
assignent l’objectif de respect de l’efficacité et de l’efficience de l’entreprise.
L’efficacité concerne la capacité d’une organisation à atteindre le but qu’elle s’est fixée,
L’efficience est la qualité de l’organisation qui lui permet d’être efficace au moindre coût.
La démarche utilisée par l’auditeur dans son appréciation du contrôle interne relatif
aux principaux cycles d’opération et éléments d’actif ou de passif qui en résultent, peut être
schématiquement résumée dans les cinq étapes suivantes :
La première étape consiste à prendre une connaissance rapide mais suffisante des
modalités de son fonctionnement interne et des réalités de son environnement;
La prise de connaissance générale d'une entreprise ne suffit pas pour porter une
appréciation sur son contrôle interne. Un examen particulier des procédures doit être effectué.
Par procédure, il faut entendre principalement les consignes d'exécution des tâches, les
documents utilisés, leur contenu, leur diffusion et leur conservation, les autorisations et
approbations, la saisie et le traitement des informations nécessaires à la vie de l'entreprise et à
son contrôle.
Chaque service, chaque fonction de l'entreprise peut utiliser des procédures qui lui
sont spécifiques; c'est pourquoi la description des procédures doit s'effectuer au cours d'une
ou plusieurs entrevues avec les responsables de la fonction intéressée.
L'entretien;
Les questionnaires descriptifs et les guides opératoires;
Les diagrammes de circulation.
a. L'interview
Cette technique possède quelques avantages, elle permet une certaine souplesse dans le
déroulement de la conversation qui conduit les interlocuteurs se sentant moins contrôlés à être
plus prolixes et plus coopératifs. L'auditeur peut même être amené à connaître des faits qui ne
lui auraient pas été révélés s'il avait utilisé une autre approche.
Néanmoins, cette technique présente l'inconvénient majeur de ne pas pouvoir être utilisée
lorsque la procédure est relativement complexe. En effet, la synthèse de la masse des
informations recueillies oralement est souvent difficile à effectuer. Les propos tenus sont
quelquefois diffus, ils mêlent assez fréquemment l'essentiel et l'accessoire, et certains aspects
importants sont parfois omis. Ainsi cette méthode n'est recommandée que dans les cas
simples.
Ces questionnaires servent à décrire les procédures, ils se caractérisent par le fait
qu'une réponse par "oui" ou par "non" aux différentes questions est impossible. Celles-ci
impliquent obligatoirement des réponses détaillées qui nécessitent une compréhension du
système.
Les guides opératoires, quant à eux, sont semblables aux questionnaires descriptifs à la
différence près qu'ils ne se présentent pas sous forme de questions.
Les questionnaires et les guides opératoires pallient partiellement les inconvénients du libre
entretien. L'auditeur peut, en effet, utiliser ces documents comme support de la discussion, ils
sont utilisés comme des éléments de référence qui lui permettent de ne pas oublier certains
points importants des procédures étudiées.
L'auditeur doit à présent s'assurer que la procédure qu'il a appréhendée est bien celle
en vigueur dans l'entreprise, les tests de conformité, appelés également tests sur cycles
complets ou tests structurels, ont pour objet de vérifier que la description de la procédure du
début jusqu'à la fin ou du "berceau jusqu'au tombeau" pour employer une expression imagée.
Différentes méthodes peuvent être utilisées pour effectuer l'évaluation préliminaire des
procédures.
1. L'étude visuelle
De plus, les réponses négatives impliquent généralement des faiblesses de contrôle interne
qu'il convient ensuite d'examiner précisément.
L'utilisation de ces questionnaires et surtout celles des questions fermés aboutit à une
classification des points de contrôle en deux catégories:
Les points forts: ils correspondent aux réponses positives obtenues et indiquent que
l'entreprise dispose théoriquement de mesures appropriées propres à atteindre les
objectifs de contrôle interne.
Les points faibles: par opposition aux points forts, ils résultent des réponses négatives
aux différentes questions et ils concernent une ou plusieurs failles des procédures.
Ces questionnaires pallient partiellement les inconvénients de l'étude visuelle dans la mesure
où ils attirent l'attention de l'auditeur sur les éléments importants du dispositif de contrôle.
Ils sont utiles pour déceler les faiblesses des procédures mais ne dégagent pas assez
précisément les forces de celles-ci dans la mesure où les moyens utilisés par
l'entreprise ne sont pas analysés. L'auditeur a donc tendance à s'orienter uniquement
vers les points faibles. Cette approche est alors insuffisante car il a l'obligation
d'examiner chaque point de contrôle pour juger correctement la procédure. En effet,
les points forts théoriques qui résultent de cette première analyse, s'ils ne sont
appliqués dans la pratique, constituent en réalité des faiblesses;
Ils mélangent souvent les questions relatives aux moyens et celles ayant trait aux
objectifs.
Cette méthode utilise la notion de "point de contrôle" appelé également "point clé"; il
s'agit de véritables verrous du système aptes à donner ou non une garantie concernant un
aspect du contrôle interne. L'analyse de chaque point de contrôle se trouve à la base de
l'opinion portée par l'auditeur sur les procédures.
Les objectifs communs à toutes les entreprises indépendantes de leur dimension et des
moyens de traitement de l’information dont elles disposent. Des questionnaires par
objectifs concernant les procédures usuelles peuvent être établis (achat, frais généraux,
ventes, immobilisations, stocks, trésorerie, paie)
Les objectifs spécifiques à chacune d’entre elles. Ils concernent les particularités
éventuelles de la procédure contrôlée et complètent, le cas échéant, les points de
contrôle évoqués précédemment.
Les objectifs étant désormais définis, l’auditeur doit chercher les moyens que
l’entreprise possède pour les atteindre en examinant le diagramme et les fiches descriptives
précédemment étudiées. Suivant le cas, l’auditeur pour chaque objectif :
c. Evaluation préliminaire
Les points « très forts » : ils se rencontrent dans les cas où l’entreprise possède
plusieurs moyens pour atteindre les objectifs fixés.
Les points forts : dans ces situations, l’entreprise ne possède qu’un seul moyen pour
parvenir aux objectifs retenus.
Les points faibles : ils correspondent en réalité à un objectif non atteint mais dont
l’obtention demeure néanmoins possible.
Les points « très faibles » : ils concernent des défaillances importantes des procédures
en vigueur. Les contrôles s’avèrent notamment impossibles à réaliser lorsque les
documents n’existent pas ou sont systématiquement détruits.
Elle sera complétée ultérieurement par les résultats des contrôles de fonctionnement qui
permettront à l’auditeur de procéder à l’évaluation définitive des procédures.
Les résultats de ces contrôles permettent à l’auditeur de procéder à l’évaluation définitive des
procédures.
Les deux notions d’objectifs et de moyens sont complémentaires et doivent toujours être
présentes à l’esprit de l’auditeur qui établit le programme de révision.
Chacune d’entre elles confère au programme par « points de contrôle » des avantages
particuliers :
Ils ne concernent que les points réputés forts ou très forts lors de l’évaluation
préliminaire. Ils ont pour objet de vérifier que ces points sont réellement appliqués et cela
d’une façon constante.
L’emploi des sondages est expressément prévu par les instances professionnelles :
« L’utilisation des méthodes de contrôle par sondages dans l’exercice d’une mission
censoriale est une nécessité absolue. L’obligation d’attestation de sincérité et l’impossibilité
matérielle d’entreprendre une révision intégrale de la comptabilité imposent qu’il y soit
largement fait recours ».
Les individus sélectionnés sont en fonction d’une appréciation raisonnée des risques
possibles ; l’auditeur sélectionne, par exemple, les documents parmi ceux établis par
du personnel nouvellement recruté ou intérimaire ;
L’étude des autres individus de la population est abandonnée ;
Il est impossible d’extrapoler à l’ensemble de la population les conclusions faites au
niveau des individus sélectionnés.
Ils sont surtout utilisés pour l’étude des populations importantes. Ils permettent entre
autres à l'auditeur d’effectuer une appréciation sur la fréquence des anomalies concernant
l’ensemble de la population.
Ces contrôles concernent les points faibles résultant d’un défaut de conception du
système. En théorie, tout contrôle est inutile, la faiblesse existe et ce, même si l’auditeur ne
parvient pas à trouver une erreur.
Cependant toute défaillance des procédures occasionne un risque et l’auditeur est ainsi amené
à craindre qu’une irrégularité ait pu être commise. Son objectif peut être alors de détecter le
fait révélateur. S’il arrive à prouver qu’une erreur a effectivement été commise, son existence
lui permet de confirmer le bien-fondé de son analyse et de ses craintes. Elle lui sert, en outre,
à concrétiser ses remarques lors de la rédaction de son rapport relatif à l’évaluation des
procédures. Cette recherche du fait révélateur n’a cependant pas, dans l’immédiat tout du
moins, pour objet de mesurer l’incidence qui en résulte au niveau des comptes.
La technique des sondages statistiques peut être également employée. Il s’agit alors de
sondages révélateurs appelés aussi sondages à la découverte ou de dépistage.
Elle est faite suite à ces différents contrôles, la feuille « des points de contrôle » est
alors complétée. Pour chaque objectif, l’auditeur mentionne :
Ces anomalies peuvent engendrer des erreurs qu’il convient d’analyser en profondeur en
fonction :
L’analyse de ces erreurs, qui sort du domaine statistique, permet à l’auditeur de faire une
appréciation « qualitative » des risques et de suggérer des actions correctives.
Elle ne permet pas de conclure sur leur incidence monétaire. Cependant, l’auditeur doit en
tenir compte pour l’établissement de son programme de contrôle des comptes.
A l’issu de ce chapitre, nous avons pu voir que le contrôle interne a pour principal
objectifs de maitriser l’entreprise, sauvegarder ses actifs, assurer l’application des instructions
de la direction, et aussi favoriser l’amélioration des performances.
Chapitre III
Contrôle des comptes et apport dans la gouvernance
Le contrôle des comptes est l’avant dernière étape d’audit, qui permet de juger la
sincérité et la régularité des comptes de l’entreprise, si les étapes précédentes d’audit ont été
beaucoup plus concentrées sur le volet organisationnel et procédural, cette étape s’intéresse
plus aux enregistrements, au respect des principes comptables et à la sincérité que reflètent les
états de synthèse.
Je vais donc présenter dans un premier temps les méthodes et les tests effectués lors d’un
examen des comptes, puis le programme provisoire de contrôle des comptes dans le cadre des
cycles achats-fournisseurs et ventes-clients, objets de présent rapport.
Dans un dernier lieu, je vais mettre le point sur la relation entre la gouvernance d’entreprise et
l’audit, en expliquant la relation d’agence et l’importance des informations financières dans la
bonne gouvernance des entreprises.
Le commissaire aux comptes élabore son programme de contrôle des comptes sur la
base des résultats de l’évaluation du système de contrôle interne qui lui a permis de dégager:
Des points forts, pour lesquels un programme de contrôle allégé sera appliqué
Les points faibles, pour lesquels les contrôles seront plus approfondis.
Le choix entre ces techniques doit être effectué en fonction de celles qui fournissent au
commissaire une valeur probante suffisante, lui permettant d’émettre une opinion motivée sur
la régularité, la sincérité et l’image fidèle des états de synthèse.
Les tests de cohérence permettent de s’assurer que les informations vérifiées sont
cohérentes entre elles. Deux techniques sont utilisées à ce niveau :
La revue analytique ;
Les contrôles contradictoires
1. La revue analytique :
La revue analytique permet de donner une vue comparative sur l’évolution et les
fluctuations des informations comptables et financières (soldes) et de dégager les importantes
incohérences.
Le chiffre d’affaires de l’état de la déclaration de la TVA avec celui du compte résultat. Les
salaires du compte résultats avec celles figurant sur l’état de déclaration de l’IGR ; les
dotations aux amortissements du compte résultats avec celles figurant sur l’état des
immobilisations… Chaque rapprochement doit être référencé sur les feuilles de travail et sur
les documents.
Ils ont pour objet de vérifier la réalité d’une information comptable. Ils comprennent :
2. La confirmation directe
La confirmation directe est une procédure qui consiste à demander à un tiers ayant des
liens d’affaires avec l’entreprise vérifiée de confirmer directement au commissaire aux
comptes la réalité des informations concernant l’existence d’opérations, de soldes, ou tout
autre renseignement, il appartient au commissaire aux comptes de déterminer les conditions
auxquelles il soumet sa mise en œuvre ainsi que l’étendue de son application.
3. L’observation physique
L’observation physique est une diligence qui a une valeur de force probante. Le champ
de l’observation physique couvre les actifs corporels, (immobilisations corporelles, stocks,
effet, caisses). Elle a pour objet de s’assurer de l’existence d’un bien. La propriété et
l’évaluation du dit bien doivent être contrôlées (contrôle sur pièces).
Le commissaire aux comptes choisit les actifs à vérifier en fonction de sa confiance dans le
système de contrôle interne et de la valeur significative des actifs concernés. Il doit d’une part,
s’assurer que les procédures mises en place permettent de garantir la fiabilité des quantités
relevées et aviser dans le cas contraire l’entreprise sur les mesures à prendre, et d’autre part,
assister ou se faire représenter dans les opérations de prise d’inventaire pour s’assurer que les
procédures sont correctement appliquées et vérifier la bonne utilisation par l’entreprise des
résultats des compagnes. Il doit en outre s’assurer que les transmissions (vente, achats), les
actifs (immobilisations) et les passifs sont réels, comptabilisés dans les comptes appropriés et
évalués selon les méthodes comptables en vigueur.
4. L’examen analytique
Faire des comparaisons entre les données résultant des comptes annuels et des données
antérieures, postérieures et prévisionnelles de l’entreprise ou des données d’entreprises
similaires, et établir des relations entre elles ;
Analyser les fluctuations et les tendances ;
L’examen analytique est une procédure qui s’intègre très bien dans une mission de révision
s’appuyant sur une analyse des risques.
a. La revue de vraisemblance
Relativement facile à mettre en œuvre, cette technique utilisée par l’auditeur permet
d’examiner les opérations ou les groupes de comptes dont les mouvements semblent
anormaux.
Cette revue peut être faite à partir de l’ensemble des documents financiers tels que les
balances ou les journaux comptables ; elle est néanmoins, limitée dans le sens où elle ne peut,
à elle seule prouver qu’un compte ou un document ne contient pas d’anomalies.
Cette technique consiste à faire des analyses de données de l’exercice par rapport :
Elle suppose que les données soient considérés en tant que telles et non comme un système de
référence (il ne s’agit pas de faire une analyse financière).
Cette technique se révèle plus précise que la précédente, dans la mesure où elle fait référence
à plusieurs données obtenues de façon indépendante.
insuffisante et qu’elle n’atteint un degré de validité satisfaisant que si cette comparaison est
complétée par des données en valeurs relatives.
A ce stade, cet examen consiste à procéder à l’analyse des différents résultats, issus de
la comparaison de données absolues ou relatives, en essayant d’en tirer des règles plus
précises sur les relations qui existent entre les données utilisées.
Cette analyse peut être réalisée de façon empirique ou par l’application de techniques
statistiques.
En contrôlant les comptes d’une entreprise l’auditeur doit fixer clairement, pour
chaque cycle, les objectifs à atteindre ou les éléments à vérifier. Dans cette section je vais
mettre l’accent sur deux cycles principaux à savoir le cycle ventes-clients et le cycle achats-
fournisseurs, tout en signalant les objectifs à atteindre et les principales vérifications à faire.
Les soldes sont correctement cumulés et enregistrés dans les comptes appropriés et sur
la bonne période. Les procédures de vérification consistent à :
Ce test consiste à vérifier les bons de réception pour s’assurer que l’ensemble des
charges ont été comptabilisées dans le bon exercice, et que les comptes fournisseurs ne sont
pas sous-estimés à la clôture.
L’objectif est d’obtenir la conviction que les effets à payer concernent des règlements
réels et qu’il n’existe pas d’effet non comptabilisé ou effet ancien non apuré à la clôture de
l’exercice.
Concrètement, la tâche de l’auditeur consiste à se procurer l’inventaire de tous les effets les
plus importants et de vérifier qu’ils constituent des règlements d’opérations relavant de
l’activité de la société.
En outre, on exploite l’inventaire des effets à payer afin de détecter les effets anciens et
demander la cause de leur non épuisement.
Le but est de s’assurer que les soldes fournisseurs, débiteurs sont dus à des avances
aux fournisseurs ou à des retours de marchandises.
Les soldes des comptes clients ventes et comptes rattachés sont le reflet de tous les
éléments qui en affectent l’évaluation conformément aux principes comptables.
Les provisions et régularisations requises existent pour les créances dont on n’est pas
sûr du recouvrement intégral.
Le moteur des provisions est raisonnable et justifié.
Tous les soldes figurent dans des comptes appropriés et sont correctement cumulés sur
la bonne période Le composant contient le solde des comptes : Clients étrangers,
Clients groupe, Effets à recevoir et les ventes
Le besoin de telles appréciations est aussi apparent dans les entreprises qui, par leur nature,
ont une position spéciale. Ceci inclurait des entreprises du secteur public qui,
indépendamment de leur dimension, exécutent des fonctions particulièrement vitales ou qui
peuvent être examinées minutieusement par le public et aussi les entreprises privées qui sont
dépendantes de la confiance des investisseurs.
Dans ce chapitre nous essayerons de démontrer la place de l’audit financier dans la vie de
l’entreprise, en parlant bien sûr de son importance pour les parties prenantes de l’entreprise, et
de son rôle dans la gouvernance et la sauvegarde de l’image de l’entreprise.
Dans le premier chapitre de cette partie théorique, nous avons dit que l’objectif
principal de l’audit financier était de donner une opinion sur les comptes annuels de
l’entreprise sur la base de trois critères tels que : La régularité, La sincérité et l’Image fidèle.
Ces états financiers annuels qui constituent une synthèse de l’activité de l’entreprise
permettent :
Et nous avons aussi dit dés dans notre introduction que les comptes annuels sont établis par
les dirigeants de l’entreprise, ceux-là même qu’on cherche à contrôler. Et qu’eux seuls ont un
accès direct réel à l’activité de l’entreprise, d’où la notion de l’asymétrie d’information : ceci
laisse planer un doute sur la sincérité de l’information diffusée dans les comptes annuels.
L’audit financier joue son rôle ici, par la levée de cette asymétrie d’information entre les
dirigeants et les autres intervenants en s’insérant donc dans la relation d’agence autour de
l’entreprise en tant que processus de contrôle des comptes établis par l’entreprise afin de
garantir la diffusion d’une bonne information financière et permettre à chaque intervenant de
faire son diagnostic ou sa prise de décision dans un climat de confiance.
Actionnaires
Image fidèle ?
Dirigeants Entreprise Comptes annuels
Contrôle Tiers
Audit
On peut se poser la question de savoir si la société est véritablement honnête à l'égard de ses
actionnaires en ce qui concerne les informations qu'elle leur fournit. Les informations
diffusées par la société sont-elles fidèles à la situation réelle ? Reflètent-elles ses véritables
performances ou la société cherche-t-elle à masquer ses contre-performances ou au contraire
est-elle clair à propos de ses ratés ? En outre, quel est le degré de transparence des
informations diffusées ? Pour répondre à ces questions, les analystes financiers et toute autre
personne chargée d’étudier les documents de l’entreprise s'appuient sur les comptes certifiés
et le rapport d’audit qui facilitent une compréhension de l’entreprise dans son ensemble, des
résultats ainsi que de l’environnement de l’activité sur l’exercice écoulé. Les auditeurs leur
donnent :
la garantie d’une information plus complète et constante ;
une nette information sur le processus de maîtrise des risques, en tant que clé de
voûte du contrôle interne ;
Une information éclairée aux actionnaires.
Les rapports d’audit sont des instruments de dialogue constructifs au sein des organes
dirigeants. Ils offrent la possibilité de débattre plus longuement, que ne peut le faire le conseil,
des sujets éminemment sensibles qui sont à la source des informations publiées.
Dans ces conditions, il n’est pas étonnant de constater que les bonnes pratiques de
gouvernement d’entreprise, se traduisent par une préparation plus efficace des travaux et des
décisions du conseil.
Dans Le rapport d’audit, le C.AC assure qu’il existe ou non une réelle prise en
charge, par l’ensemble de l’organisation, du concept du contrôle interne.
Pourtant, la mission du comité ne se limite pas à valider des outils : Il doit également prendre
en compte l’environnement du contrôle, le pilotage du contrôle, les informations produites et
leur diffusion.
Ces activités participent à l’appréciation de la maîtrise des risques, qui est nécessaire pour
garantir l’efficacité de l’entreprise. L’auditeur constitue par là même, son opinion sur la
réalisation des opérations ; la fiabilité de la communication financière et la conformité aux
lois et réglementations. Cette veille active lui permet de détecter les faiblesses et donc
d’alerter les organes opérationnels, afin de faire restaurer la bonne marche de l’organisation.
Et ce résultat ne devrait donc être que la conséquence d’une démarche plus globale, visant à
appréhender les risques qui s’exercent dans et sur l’entreprise.
Les intérêts des actionnaires ne seront pas partiellement satisfaits, si leur curiosité
n’est pas alimentée par des informations tangibles.
Le travail d’audit est perçu par les actionnaires comme un stimulant qui permet à l’entreprise
de mieux affronter les risques financiers et opérationnels, courants ou exceptionnels en
période de restructuration ou en période de développement. Par sa seule existence, l’audit
financier contribue à faire remonter les problèmes et à les faire prendre en charger sans
détour.
Enfin, l'attention du commissaire aux comptes doit être accrue, sur le respect par la société
d'une communication financière irréprochable du point de vue de l'actionnaire. Les données à
prendre en considération dépassent le simple cadre des comptes annuels: elles recouvrent les
arrêtés semestriels, les informations ponctuelles ainsi que les medias les plus fréquemment
consultés par les actionnaires.
Nous avons pu voir dans ce chapitre que le contrôle des comptes se base sur des
méthodes de vérification et des tests reconnus au niveau international. L’auditeur doit
procéder lors de ses contrôle à des tests de cohérence pour vérifier l’évolution des soldes des
comptes, et aussi des tests de valorisation pour contrôler l’exactitude des enregistrements et
l’absence d’erreurs significatives.
Dans la dernière section, il était question d’étudier l’importance de l’audit financier dans la
relation d’agence de l’entreprise, et dans la gouvernance et la réduction de l’asymétrie
d’information entre les différentes parties prenantes.
Dans cette première partie, il était question de placer le thème de l’audit comptable et
financier dans son contexte théorique tout en analysant son apport dans la gouvernance
d’entreprise. Et ce, en répondant à plusieurs questions auxquelles j’ai apporté des réponses
dans les trois chapitres.
Dans le premier chapitre, j’ai été amené à éclaircir le concept de l’audit financier qui consiste,
entre autres à procéder à un examen des états financiers afin d’émettre un jugement à leur
sujet, mais au-delà de cette définition, il ressort que l’audit financier ne se résume pas
seulement à l’analyse des comptes. En effet, son objectif diffère selon le type d’audit mené,
on distingue alors entre divers types selon la nature de l’audit, le statut de l’auditeur ou encore
la relation qui le lie à l’entreprise.
Si on parle de l’audit financier, ce n’est pas une démarche anarchique, au contraire, il s’agit
d’une démarche règlementée qui respecte des normes établies par les organisations
internationales mais aussi nationales comme l’ordre des experts comptables. Sa démarche de
mise en œuvre passe alors par plusieurs étapes dont la prise de connaissance de l’entreprise et
de son environnement de contrôle puis le contrôle de ses comptes et l’émission de
recommandations ou d’opinions.
Dans le deuxième chapitre, il était question de mettre le point sur le concept de contrôle
interne qui se résume dans la mise en place par la direction de mesures de contrôles afin
d’assurer la protection du patrimoine et la fiabilité des enregistrements. Le rôle de l’auditeur
étant donc d’évaluer la fiabilité de ce dispositif, cela passe par la description des procédures et
la mise en place des tests nécessaires pour s’assurer de la conformité et de la permanence des
contrôles, pour ensuite analyser les forces et proposer des recommandations pour les
faiblesses détectées.
Finalement, j’ai apporté dans le troisième chapitre des éléments de réponse pour la démarche
d’évaluation des comptes et les différentes techniques et tests utilisés (cohérence, valorisation,
revues…), puis j’ai mis le point sur l’apport de l’audit dans la relation d’agence de
l’entreprise, et dans les relations existences entre les parties prenantes et la réduction de
l’asymétrie d’information entre elles.
Partie II
Dans cette deuxième partie du rapport, je vais présenter les travaux pratiques effectués
dans l’une des missions d’audit auxquelles j’ai participé dans le cabinet HLB. Il s’agit d’une
mission d’audit financier contractuel menée dans la société ALPHA qui évolue dans le secteur
de transport routier international.
Les étapes de cette mission se sont déroulées selon la démarche déjà expliquée dans la partie
théorique de ce rapport. En effet, j’ai essayé au mieux de confronter les bases théoriques de
l’audit financier aux réalités de l’entreprise marocaine, tout en tirant des conclusions pouvant
servir de recommandations en fin de mission.
Comment évolue son secteur d’activité et quels sont les risques qui y sont associés ?
Quel est le degré de maitrise de son dispositif de contrôle interne ? Les procédures sont-elles
formalisées ? Et quelles recommandations peut-on proposer pour mieux les organiser ?
Pour répondre à l’ensemble de ces questions, j’ai réparti la deuxième partie en trois chapitres.
Dans un premier temps je vais présenter le cabinet, la méthodologie de travail que j’ai adopté
dans la mission et la présentation de l’entreprise auditée. Puis dans un second temps, je vais
procéder à l’évaluation du contrôle interne de la société ALPHA et à l’examen de ses
comptes. Enfin, je vais synthétiser les principaux résultats pour proposer des
recommandations pour améliorer la performance et la gouvernance de l’entreprise.
Chapitre I
Présentation
mission
Dans ce premier chapitre de la partie pratique de mon travail, je vais mettre le point
sur une étape très importante dans toute mission d’audit, celle de la planification de la mission
et la prise de connaissance de l’entreprise. En effet, la réussite de la mission est conditionnée
par la bonne exploitation des informations recueillies lors de cette étape.
Ainsi, dans une première section je vais présenter le cabinet HLB et la méthodologie de
travail que j’ai suivie pendant la mission, puis dans un seconde section je vais présenter
l’entreprise ALPHA, et enfin je vais procéder à la planification des travaux de la mission.
1. HLB International
HLB Secoma est le seul cabinet marocain affilié au réseau mondial HLB International,
celui-ci a été fondé en 1969, il regroupe plus de 15 000 professionnels et 1 750 associés
certifiés à travers plus de 100 pays et 450 structures. HLB international compte aujourd’hui
parmi les 10 plus grands réseaux mondiaux de cabinets d’audit, d’expertise comptable et de
conseil, et réalise un chiffre d’affaires atteignant les 2 milliards de dollars, ceci grâce à ses
valeurs, la qualité de ses prestations et aussi la confiance qu’il a entretenue avec ses clients.
HLB Groupe Secoma a été fondé en 1975autour des métiers de l'expertise, du conseil
et de l'accompagnement des entreprises et des entrepreneurs, en 2007 il a connu une grande
expansion en intégrant de nouveaux associés experts, un an plus tard, il a pu intégrer le réseau
mondial d’HLB et a commencé son plan d’expansion. Ainsi, deux bureaux ont été ouverts,
l’un à Casablanca et l’autre à Agadir, celui de Fes et de Tanger sont en cours de réalisation.
Aujourd’hui, il bénéficie d'une réputation de qualité, de sérieux et de professionnalisme
auprès d’une large clientèle marocaine et étrangère.
La vocation du cabinet et son cœur de métier sont constitués par les activités d’audit et de
commissariat aux comptes. En effet, il ne cesse de renforcer son positionnement sur ces
domaines en se dotant de moyens techniques et de ressources humaines de haut niveau afin de
répondre aux attentes des clients.
Audit et certification :
Expertise comptable et accompagnement
Expertise et conseil en gestion et organisation
Conseil et assistance en matière juridique, fiscale et sociale
Outsourcing et externalisation
Formation et doctrine
Au cours de mon stage au sein du cabinet, j’ai assisté à plusieurs missions d’audit et de
commissariat aux comptes, mais la mission concernant la société ALPHA m’est apparue plus
intéressante à évoquer dans le présent rapport vu qu’il s’agit d’un audit contractuel où j’aurais
plus de marge de manœuvre pour donner les recommandations nécessaires.
Par ailleurs, je vais me limiter dans le présent rapport à l’audit des deux cycles Achats-
Fournisseurs, et Ventes-clients vu leur importance significative dans l’activité de l’entreprise
ALPHA.
Le schéma représenté dans la page suivante retrace les principales étapes de la mission :
Durant les différentes phases d’audit décrites dans le schéma ci-dessus, j’ai été amené
à réaliser un ensemble de travaux soit dans les bureaux du cabinet (préparation des dossiers de
travail, planification, rédaction des guides d’entretien, analyses des données…) soit dans les
locaux de l’entreprise auditée.
Le tableau de la page suivante résume les principaux travaux effectués durant les étapes de la
mission :
Tous ces documents, en plus des entretiens préalables avec quelques responsables nous ont
permis de remplir un questionnaire de prise de connaissance qui va servir de référence pour la
recherche d’informations par la suite de la mission (Voir ANNEXE 1)
Effectif 50 personnes
2. Activité de la société
Forte de son expérience et son savoir-faire dans le domaine du transport frigorifique, elle
propose à ses clients des services de grande qualité alliant souplesse et réactivité, ainsi qu’un
respect rigoureux des règles du transport à température dirigée.
Pour offrir ses services, la société ALPHA s’appuie sur ses moyens techniques et humains
importants (plateforme logistique de 23 000m², station de services, flotte d’une centaine de
véhicules, effectif qualifié de plus de 50 personnes…), cela lui permet d’offrir trois catégories
de prestations à savoir :
De plus, sa station technique lui permet de maintenir ses véhicules en termes de réparations,
lavage et graissage, pneumatique, pièces de rechange etc.
3. Organigramme :
La société ALPHA adopte pour son organigramme une structure hiérarchico-fonctionnelle qui
comporte deux principaux services (exploitation et finance) chapotant le reste des fonctions
(Voir ANNEXE 2)
Les dernières données publiées par le ministère du transport stipulent que Le parc des
véhicules de transport international routier (TIR) de marchandises est constitué par 1246
véhicules appartenant à 403 entreprises. La plus grande partie de ce parc est domiciliée à
Casablanca qui compte 114 entreprises. Il ressort de cela que le parc du TIR au Maroc ne
représente que 4% du parc total de transport de marchandises exprimé en nombre de
véhicules.
Ainsi, la participation de la flotte marocaine au TIR reste très faible, réalisant moins de 2%
des flux à l’export et à l’import et ce, malgré la libéralisation de l’accès à la profession de
transporteur routier qui permet, depuis mars 2003, de réaliser les transports de marchandises
par voie routière à la fois, aux plans urbain, interurbain et international par l’opérateur inscrit
au registre spécial de transport routier de marchandises pour le compte d’autrui.
De plus, les opérateurs marocains dans ce secteur, dont la société ALPHA, souffrent de
plusieurs problèmes aggravant leur manque relatif de compétitivité par rapport aux européens.
On cite entre autres le coût excessif de la traversée du Détroit de Gibraltar qui peut atteindre
20 000 Dhs par jour, et aussi l’obligation pour les opérateurs marocains de couvrir une
opération de transport dans le sens Maroc-pays de l’Union Européenne, par plusieurs
autorisations françaises, espagnoles…
Dans le même sens, une étude lancée par le ministère de transport révèle qu’en 2011, soit 8
ans après l’entrée en vigueur de la loi 16/99 libéralisant le transport de marchandises, il
s’avère que le TIR n’a pas évolué. Il ne représentait que 10% de l’activité totale du transport
contre 28% en Espagne et 31% en Turquie. Autre signe de faiblesse du secteur, l’offre se
résume au transport en raison d’une demande très saisonnière liée aux produits agricoles et de
la faiblesse de la chaîne de distribution au Maroc des produits importés des pays de l’UE.
Parmi les propositions que les professionnels du domaine recommandent c’est l’amélioration
de plusieurs critères comme la compétitivité par les prix, la fiabilité et les délais de livraison,
la flexibilité par rapport à la demande, la qualité du service, le système d’information et de
traçabilité ainsi que la solvabilité économique et technique, ce qui est à mon avis très difficile
à atteindre par les opérateurs marocains en prenant en considération les contraintes techniques
et humaines que j’ai pu observer dans la société ALPHA.
Indicateurs Valeur
Volume de marchandises transporté et 80%
réalisé avec l'Union européenne
Part du TRI (Transport Routier 8% dans le trafic international global de
International) marchandises au Maroc
10% du transport routier
la 2e place après le transport maritime
Part du TRI dans les échanges de 20% (15% pour les importations et 33% pour
marchandises avec l’Union européenne les exportations)
Destinations du TRI marocain 80% vers l’Union Européenne
Taux de croissance annuel moyen du 7%
volume de marchandises
Nombre de véhicules TIR entrant et de 193 000 à 182 000 entre 2008 et 2009
sortant du Maroc
Volume du trafic TIR sur les ports Port de Tanger 85%
marocains Port de Casablanca 10%
Nador et Agadir 5%
Les principales marchandises A l’import : les produits industriels (48%),
transportées par le TIR marocain les produits textiles (10%)
les produits de consommation courante (8%)
A l’export : Les fruits et légumes constituent
70% du volume
Le textile et confection 8%
Les produits de consommation périssables 5%
Principales villes où sont domiciliées les Casablanca, Tanger et Agadir
entreprises de transport frigorifique
Part du TIR dans l’activité de transport 10%
au Maroc
I. Définition de la mission
L’intervention du cabinet dans la société ALPHA s’inscrit dans le cadre d’une mission
d’audit contractuel financier qui va donner un état des lieux sur l’organisation de
l’entreprise, ses procédures et l’examen de ses comptes en vue de donner des conseils et des
recommandations.
2. Objectifs de la mission
L’évaluation des risques constitue une étape très importante dans le cadrage de toute
mission d’audit, puisqu’elle va permettre de mieux apprécier les zones de risques et ainsi
ajuster les travaux d’audit effectués. Pour évaluer les risques liés à cette mission, un
questionnaire (Voir ANNEXE 3) a été établi pour chaque catégorie de risques :
Une grande partie du chiffre d’affaires de l’entreprise est réalisé avec des clients
étrangers, ceux-ci payent en devise et rencontrent parfois des difficultés à
rembourser leurs dettes vue la crise économique qui surgit en Europe. L’auditeur
doit prêter attention dans ce cas aux différentes créances de l’entreprise, aux écarts
de conversion et aussi aux provisions qui doivent être constatées en cas de
créances douteuses ou irrécouvrables.
L’entreprise ALPHA effectue une grande partie de ses prestations pour un client
marocain actionnaire dans son capital, d’où le risque de non contrôle des
opérations effectuées avec ce client jugé comme étant l’un des propriétaires de la
société. L’auditeur doit analyser toutes les ventes pour ce client.
Les procédures de contrôle interne ne sont pas formalisées, ce qui constitue une
défaillance pouvant affecter l’ensemble des informations comptables et financière
de l’entreprise. L’auditeur doit dans ce cas se baser sur ses propres constatations
et ne pas se fier aux contrôles effectués en interne de manière arbitraire.
Le principal risque de non détection que peut rencontrer l’auditeur dans le cas de
la société ALPHA est celui lié au système d’information utilisé (TOPAZ), celui-ci
n’est pas facile à prendre en main, il est conçu spécialement pour les besoins de la
société. Ainsi, des anomalies peuvent donc ne pas être détectées.
1. Seuil de signification
On admet que le seuil de signification pour l’entreprise ALPHA est representé par un
pourcentage de 5% du résultat net de l’entreprise en 2012.
2. Domaines significatifs
Pour déterminer les domaines significatifs, nous avons analysé les données qui ont un
pourcentage important par rapport au total du bilan au par rapport à d’autres libellés
significatifs contenues dans le bilan et le compte de résultat de l’entreprise ALPHA.
D’après les données du tableau ci-dessus on constate que les domaines les plus
significatifs sont :
Le cycle ventes-clients dont les ventes représentent 100% du total des produits
d’exploitation et les clients 67,45% du total bilan ;
Le cycle achats-fournisseurs dont les achats représentent 84,82% du total des charges
d’exploitation et les fournisseurs 51,33% du total bilan ;
Le cycle achats-fournisseurs :
Charges d’exploitation
Dettes fournisseurs
Chiffe d’affaire
Produits d’exploitation
Clients et comptes rattachés
Clients créditeurs
2. Organisation de la mission
Chapitre II
Audit fi ALPHA,
contrôle interne au contrôle des comptes
Les travaux d’évaluation du contrôle interne menés, vont permettre de mieux cerner les zones
de risques, et les comptes susceptibles de contenir le plus d’erreurs. La deuxième section
vient donc présenter les trois phases suivies pour le contrôle des comptes de la société
ALPHA.
Dans un premier temps, une analyse des variations des principaux comptes et des masses de
bilan pour apprécier la santé financière de l’entreprise, puis dans un second temps la
réalisation des tests de cohérence et de valorisation sur les comptes des cycles achats-
fournisseurs et ventes clients pour détecter les erreurs potentielles.
La description des procédures de ces deux cycles a été faite par l’intermédiaire de plusieurs
outils et moyens, principalement des entretiens avec les responsables et le personnel de
l’entreprise, et ce d’une manière plutôt informelle qui laisse à l’interviewé la liberté de décrire
les procédures comme il les applique quotidiennement, et en même temps cela permet une
Une analyse a été faite également sur quelques documents internes décrivant les procédures et
les tâches à effectuer par chaque service ou responsable même si l’entreprise ne les a pas
formalisés dans un manuel de procédures comptables.
a. Cycle Achats-Fournisseurs
Dans ce qui suit, je vais décrire d’abord la procédure d’achat du gasoil, puis la procédure
dédiée aux autres achats.
Procédure du gasoil :
La compréhension du processus d’achat du gasoil par la société ALPHA nécessite la prise en
compte de certains paramètres :
La société dispose d’une citerne de 30 kilolitres.
Le seuil minimum fixé est le tiers de la citerne.
La livraison du gasoil intervient 24 heures après la demande.
2. La demande d’achat est envoyée par la suite au service commandes du fournisseur via
fax. Avant de l’envoyer, le responsable d’achat s’assure encore des informations qu’elle
contient (désignation du produit, quantité…)
3. Le même responsable s’assure par la suite via téléphone que les services du fournisseur
ont bien reçu la commande et que la livraison peut intervenir dans les 24 heures.
5. Deux contrôles sont effectués par l’entreprise, un premier contrôle physique de la citerne
effectué par le responsable du parc puis un contrôle de la cohérence entre les données des
bons de commandes et de livraison. Le deuxième contrôle est effectué par le responsable
d’achat après le remplissage de la citerne.
7. Les chauffeurs disposent d’un minimum de 150 litres. Pour chaque déplacement une
quantité est calculée et chargée selon la distance à parcourir dans le voyage. Le chef du
parc intervient à chaque chargement de gasoil pour établir les bons de gasoil, le blanc
pour le service des achats et stocks (permet la gestion du stock du gasoil), le rose pour le
chauffeur afin de le joindre au dossier de voyage, et le jaune pour lui-même (classement
définitif).
4. Si aucune anomalie n’est détectée, la facture est comptabilisée puis classée en attente de
règlement.
Règlement :
En général, Les règlements des fournisseurs sont effectués dans les 60 jours fin du
mois. En effet, une situation pour chaque fournisseur est tirée de la comptabilité pour servir de
détail des règlements menue des factures correspondantes. C’est ces documents qui sont
présentées aux gérants pour signatures de règlements.
En plus, pour les règlements fiscaux et sociaux, un état de règlement est établi menus des
déclarations correspondantes.
Quant aux règlements effectués en espèces, un document appelé « Pièce de caisse dépenses »
est utilisé chaque fois qu’une dépense en espèces est engagée.
Les dépenses justifiées en espèces sont engagées avec l’accord du Directeur Financier.
3. La direction opérationnelle intervient par la suite pour contrôler les factures et décider sur
les moyens de paiement, puis transmet cette information au comptable.
4. Le comptable établit par la suite le chèque, ordre de virement ou effet puis l’envoie à la
direction pour signature et visa.
5. Dès signature par la direction, les chèques ou effets sont reçus par le comptable puis
envoyés aux fournisseurs.
b. Cycle Ventes-Clients
3. Si les moyens sont disponibles dans l’entreprise (tracteurs, chauffeur…) une affectation
est effectuée : des tracteur/chauffeur, par remorque, transporteur, lieu de chargement.
Sinon l’entreprise propose d’autres solutions au client, par exemple décaler la date de
transport.
4. Le service exploitation envoie par la suite un état du parc au client : cet état de voyage
contient le nom du chauffeur, son téléphone, le numéro de la remorque, le matricule du
tracteur.
5. Le même service saisit ensuite l’état de sortie pour confirmer l’indisponibilité des
tracteurs concernés.
6. Un contrôle est effectué par la suite par les chauffeurs et responsables sur l’ensemble
routier au niveau de la plateforme :
9. Le service facturation s’occupe alors de la saisie des données transmises par les
chauffeurs et procède à la facturation en fin de mois.
Facturation du voyage :
1. Une fois le voyage effectué, le chauffeur ramène avec lui le dossier de voyage qui
comporte un ensemble de documents :
3. Les factures de ventes sont tirées en 3 exemplaires signés par le responsable facturation.
4. Un original est envoyé au client avec une copie qui sera accusée en retour par lui. Le
délai moyen des règlements clients est de 60.
5. La deuxième copie de la facture est classée, quant à la troisième elle est confiée au
service comptabilité pour qu’elle soit saisie, puis, enfin, classée dans un chrono
comptable.
La facturation des autres frais passe par trois niveaux différents, d’abord la
constitution du dossier de voyage par le chauffeur, puis le contrôle par le responsable
d’exploitation, et enfin la facturation.
Dans cette section, je vais apprécier le contrôle interne des cycles achat et vente en se
basant sur les procédures dument décrites dans le mémorandum et le flowchart. Et ce à travers
les tests nécessaires : dans un premier temps, effectuer les tests de conformité, et dans un
deuxième temps, dresser la grille de séparation des tâches et remplir le questionnaire du
contrôle interne pour identifier les forces et les faiblesses.
1. Tests de conformité
Pour faire ces tests, j’ai choisi de manière arbitraire un échantillon de 10 factures
d’achat et 10 factures de vente datant de l’exercice 2012. Les résultats des tests effectués sont
résumés dans les tableaux suivants :
a. Les achats :
Vérifications
Existence des
N° Documents Signatures Comptab
documents Archivage
et Visas ilisation
BC BL BR
1 Fact N° 22-12 FRIGO Oui Oui Non Oui Oui Oui
REPARATION
2 Fact N° 12SI00038 Oui Oui Non Oui Oui Oui
INFORMATIS
3 Fact N° 0002273 LOGISTIC Oui Oui Non Oui Oui Oui
SERVICES
4 Fact N° 002/2012 AGABORD Oui Oui Non Oui Oui Oui
TRANS
5 Fact N° A004/2012 GLOBE Oui Oui Non Oui Oui Oui
EURO TRANS
6 Fact N° 888/419 Oui Oui Non Oui Oui Oui
EUROMAROC DTROIT
7 Fact N° 005364/2012 JOEL Oui Oui Non Oui Oui Oui
LALAURIE
8 Fact N° 40190621 SHELL DU Oui Oui Non Oui Oui Oui
MAROC
D’après les tests effectués, la majorité des procédures dument décrites dans le cycle
achats semblent être suivies, les bons de commandes sont bien signés par le responsable
achat, les bons de livraison du gasoil sont aussi tous cachetés, par contre les bons de réception
ne sont pas utilisés dans la procédure.
N Documents Vérifications
° Existence des documents Signat Compt Archiv
ures et abilisa age
BC BCH BRT CMR
Visas tion
1 Fact N° 12110009 Non Oui Oui Non Oui Oui Oui
EUMATRANS
2 Fact N° 12040016 SUDAPHI Oui Oui Oui Non Non Oui Oui
3 Fact N°12050079 A RIGHT Non Oui Oui Non Oui Oui Oui
TRANS
4 Fact N° 12090002 SURE LINE Non Oui Oui Oui Oui Oui Oui
5 Fact N° 12080014 IDOLANE Non Oui Oui Non Oui Oui Oui
6 Fact N° 12120137 MARINE Non Oui Oui Non Oui Oui Oui
MAROC
7 Fact N° 12110076 Non Oui Oui Non Oui Oui Oui
COMAMUSSY
8 Fact N°006004/12 VAT Non Oui Oui Oui Oui Oui Oui
LOGISTICA
9 Fact N°12030045 SMURFIT Non Oui Oui Oui Oui Oui Oui
KAPPA
10 Fact N° 12040055 SAINT Non Oui Oui Non Oui Oui Oui
CHARLES
Les tests effectués sur les factures de ventes et dossiers de voyage révèlent le non
application de certaines procédures par manque de documents (non parvenus de la part des
clients, non transmis par les chauffeurs…) ou encore par méconnaissance de la procédure.
La plupart des dossiers de voyage manquent de la CMR qui est le contrat standard de
transport international de marchandises par route. Celui-ci doit mentionner la date et le lieu
d'émission, le nom et adresse du chargeur et du transporteur, l’endroit de livraison, la
description des marchandises, le nombre de colis etc
La grille de séparation des tâches permet d’apprécier le degré de séparation des tâches
opérationnelles, de contrôle, d’enregistrement et d’autorisation entre les diverses fonctions de
l’entreprise. J’ai procédé à cet outil pour avoir une idée claire sur qui fait quoi et comment
dans les deux cycles étudiés.
Les résultats extraits de cette grille (Voir ANNEXES 4 et 5) m’a permis de compléter le
tableau des forces et des faiblesses qui sera présenté par la suite.
Les questionnaires (Voir ANNEXES 6 et 7) ont été élaborés sur la base des objectifs de
contrôle interne suivants :
a. Cycle Achats-fournisseurs
2. S'assurer que les commandes sont dûment autorisées et que leur suivi permet de connaître
les engagements pris par l'entreprise
3. S'assurer que les marchandises et les services reçus sont conformes aux commandes quant
à la qualité, et qu'ils sont enregistrés sans délais.
4. S'assurer que les marchandises retournées ainsi que les réclamations les quantités, qualités
ou délais de livraison, sont suivies de façon à obtenir des avoirs correspondants.
5. S'assurer que les factures et les avoirs sont contrôlés avec les bons de réception ou de
retour pour les quantités et la qualité, et avec les bons de commandes pour les prix et
conditions de paiement, et que ces factures et avoirs sont approuvés avant d'être
enregistrés en comptabilité.
6. S'assurer que toutes les dettes (ou recettes) concernant des marchandises ou services reçus
(ou retournés) sont enregistrés dans les livres, même si les factures (ou avoirs)
correspondants ne sont pas encore reçus ou approuvés.
b. Cycle Ventes-clients
2. S'assurer que toutes les ventes (retours) sont saisies et enregistrées (exhaustivité).
3. S'assurer que toutes les ventes (retours) enregistrées sont réelles (existence).
4. S'assurer que toutes les ventes (avoirs) enregistrées sont correctement évaluées.
5. S'assurer que toutes les ventes (avoirs) sont enregistrées sur la bonne période.
6. S'assurer que toutes les ventes (avoirs) enregistrées sont correctement imputées, totalisées
et centralisées.
Comme conclusion pour cette section d’identification des forces et des faiblesses du
dispositif de contrôle interne, j’ai dressé le TFFA qui constitue l’état des lieux des forces et
faiblesses réelles ou potentielles, et permet de hiérarchiser les forces et les faiblesses dans le
but de préparer les Feuilles de révélation et d’analyse des problèmes (FRAP).
a. Cycle Achats-fournisseurs
Opinions
Objectifs de contrôle Procédures Indicateurs Commentaires
PF/Pf Conséquences
Le responsable achat Pf Le cumul des deux fonctions Le responsable achat et
assure en même temps peut générer des risques comme stock s’occupe des
l’approvisionnement et le suivi non rigoureux des commandes gasoil et
S'assurer que les
Séparation des la gestion du stock. stocks. autres fournitures,
séparations de
contrôle la réception de
fonctions sont fonctions Cumul entre les Manipulations, protection du
marchandises et gérer en
suffisantes fonctions Pf patrimoine
même temps le stock.
opérationnelles et de
contrôle
Opinions
Objectifs de contrôle Procédures Indicateurs Commentaires
PF/Pf Conséquences
les engagements Nombre de fournisseurs Pf Choix et opportunités limités, mise à jour.
pris par l'entreprise contactés est réduit marge de négociation réduite
Opinions
Objectifs de contrôle Procédures Indicateurs Commentaires
PF/Pf Conséquences
la qualité, et qu'ils reçus non formalisé Pf confirmée Les entretiens ou
sont enregistrés sans réparation ne sont pas
délais. contrôlés
Opinions
Objectifs de contrôle Procédures Indicateurs Commentaires
PF/Pf Conséquences
approuvés avant Non distinction entre Pf Non détection des factures retarde pour
d'être enregistrés en facture originale et copie originales l’enregistrement
comptabilité. comptable.
Opinions
Objectifs de contrôle Procédures Indicateurs Commentaires
PF/Pf Conséquences
fournisseurs potentielles.
Cycle Ventes-clients :
Tableau 14: TFfA du Cycle Ventes-Clients
Opinions
Objectifs de contrôle Procédures Indicateurs Commentaires
PF/Pf Conséquences
Cumul entre les fonctions Pf Risque d’erreurs sur les états de Le responsable
S’assurer que les
opérationnelles, voyage, les devis ou les exploitation s’occupe de
séparations de Séparation des
d’approbation et de disponibilités de chauffeurs et la partie la plus
fonctions sont fonctions
contrôle pour le camions importante du processus
suffisantes.
responsable achats vente
Ventes effectuées sur la PF Les conditions de vente sont Les devis sont établis,
S'assurer que toutes
base de devis connues par le client avant la mais pas dans tous les
les ventes (retours)
prestation du service. cas.
sont saisies et Commandes
enregistrées
BC non reçus de façon Pf Confusion entre les commandes
(exhaustivité).
permanente
L’état du parc permet de
Opinions
Objectifs de contrôle Procédures Indicateurs Commentaires
PF/Pf Conséquences
Commandes contrôlées PF Aucune commande n’est dresser quotidiennement
avant acceptation approuvée sans que l’entreprise ne la situation des
soit en mesure de la satisfaire. disponibilités
S'assurer que toutes Prestation du service sans Pf Ecart entre la commande et le Les commandes non
les ventes (retours) réception du BC service rendu écrites sont aussi
enregistrées sont satisfaite par l’entreprise,
réelles (existence). Etablissement de l’état du PF Conditions de transport bien d’où le manque de BC
voyage pour tous les connues par le client
Expédition
services rendus
Factures établies à partir PF Risque minime d’erreurs sur les La facturation n’est faite
S'assurer que toutes des dossiers de voyage factures de vente qu’une fois le
les ventes (avoirs) déchargement effectué et
enregistrées sont Facturation Retard de facturation Pf Délais d’encaissement plus longs le chauffeur revient en
correctement possession du dossier de
évaluées. Document manquants ou Pf Erreurs de facturation
voyage
mal saisis
S’assurer que les Litiges Prise en compte de litiges Pf Pertes de clients Les litiges sont gérés au
retours sur ventes cas par cas par les
Opinions
Objectifs de contrôle Procédures Indicateurs Commentaires
PF/Pf Conséquences
sont correctement pris non formalisée Créances non recouvrables responsables.
en compte
S'assurer que toutes Visa sur les factures PF Factures totalement La comptabilisation est
les ventes (avoirs) comptabilisées comptabilisées faite sur le logiciel
sont enregistrées sur TOPAZ, la plupart des
la bonne période. Rapprochement entre PF Soldes approuvés vérifications sont faite de
factures et montants manière informatisée.
journal vente
Comptabilisation
Mode de Pf Difficultés dans l’appréciation du
comptabilisation ne chiffre d’affaires par catégorie de
permettant pas de prestation
distinguer les catégories
de prestations
Balance clients non Pf Créances et écarts non constatés à Les vérifications des
S'assurer que toutes vérifiée de façon temps soldes sont
les ventes (avoirs) Justification des régulière principalement effectuées
enregistrées sont soldes par l’expert-comptable.
correctement Soldes créditeurs vérifiés PF Interrogation sur les soldes et
imputées, totalisées et apport de corrections
Opinions
Objectifs de contrôle Procédures Indicateurs Commentaires
PF/Pf Conséquences
centralisées. Délai de paiement non Pf Retard d’encaissement des La protection des actifs
formalisé pour tous les prestations fournies est assurée par les divers
clients contrôles instaurés, mais
des erreurs dans la
Protection des Seuil de crédit non limité Pf Clients avec des montants de gestion des ventes
actifs pour les clients crédits très importants provoquent des pertes.
Dans cette dernière section d’évaluation du contrôle interne, je vais effectuer dans un
premier temps les tests de permanence nécessaires pour s’assurer que les points forts décelés
dans la section précédente, et jugés comme signe de fiabilité des procédures, ont réellement
fonctionné tout au long de l’exercice. Dans un second temps, je vais procéder à l’évaluation
définitive du contrôle interne en élaborant les FRAP (Feuille de Révélation et d’Analyse des
Problèmes)
1. Tests de permanence
Les points forts du dispositif de contrôle interne, relevés dans le TFFA vont faire
objet de tests pour s’assurer de leur permanence.
a. Cycle Achats-Fournisseurs
Forces Permanence
Oui/Non Commentaire
Choix objectif des Non Les fournisseurs sont parfois choisis sur la base
fournisseurs de confiance instaurée avec eux, et non pas les
prix ou la qualité des produits
Bons de commandes signés Oui Tous les bons de commande sont visés par le
par un responsable. responsable achat et stock
Rapprochement entre BC et Oui A chaque réception de marchandise ( gasoil ou
BL lors de la réception de autres fournitures et outillages), le
marchandise rapprochement est effectué pour s'assurer de
cohérence entre la commande et la commande
reçue
Bon de retour établi pour Non Nous n'avons pas pu vérifier cette procédure vu
chaque marchandise l'absence de marchandises retournées pendant
retournée. l'exercice
Rapprochements Non Certaines factures sont comptabilisées malgré le
documentaires avant toute manque du BC ou BL
comptabilisation
b. Cycle Ventes-Clients
Forces Permanence
Oui/Non Commentaire
Ventes effectuées sur la base Non Les devis ne sont envoyés qu'aux clients les
de devis ayant demandés, les autres commandes peuvent
parvenir via téléphone ou fax, surtout pour les
clients habituels.
Commandes contrôlées Oui Aucune commande ne peut être satisfaite sans la
avant acceptation vérification de la disponibilité des chauffeurs et
des remorques ou tracteurs nécessaire pour la
livraison de la marchandise
Etablissement de l’état du Oui Les clients reçoivent au moment du chargement
voyage pour tous les ou déchargement de la marchandise les états d
services rendus voyage stipulant toutes les données concernant le
transport effectué.
Etablissement des factures à Oui Le service facturation se base sur les bons de
partir des dossiers de voyage retour, bon de chargement, bon de gasoil, facture
mercuriale etc pour établir la facture définitive
Visa sur les factures Oui Toutes les factures comptabilisées sont visées
comptabilisées par le service comptable
Rapprochement entre Non Le rapprochement est effectué rarement, il est
factures et montants journal fait principalement en cas de constatation
vente d'écarts
Ces tests nous ont révélé que certains points du système estimés forts, ne le sont pas
forcement, chaque point fort dont la permanence est négative peut être ajouté aux points
faibles déjà identifiés.
2. Les FRAP
L’entreprise opte pour une certaine confiance vis à vis des anciens
fournisseurs.
L’analyse des trois grandes masses du bilan (FRF, BFG, TN) de la société ALPHA
nous mène à dégager les conclusions suivantes :
La trésorerie nette est négative sur les deux exercices, sa situation s’est même aggravée en
2012 vu l’augmentation du BFR d’une façon plus importante que le fond de roulement. Cela
signifie que l’entreprise ne détient pas suffisamment de ressources pour financer ses dépenses
et se voit obligée de recourir à des emprunts bancaires.
Le fond de roulement quant à lui est positif, ce qui montre que l’entreprise est capable de
couvrir ses immobilisations avec des financements permanents.
Le BFR a fortement augmenté entre 2011 et 2012, passant à plus de 17 millions de dirhams,
ce qui montre que les besoins de l’entreprise sont supérieurs aux ressources d’exploitation,
c’est une situation préoccupante puisque la société ALPHA souffre d’un décalage entre les
encaissements et les décaissements.
Pour mieux approfondir notre analyse, nous avons étudié l’évolution de certains
éléments comme le chiffre d’affaires et les achats, en plus du calcul des rations de l’analyse
financière.
a. Chiffre d’affaires
Les achats consommés de matières et fournitures ont augmenté avec une proportion
plus élevée que celle du chiffre d’affaires (13.86%), ce qui montre que le poids des charges
d’exploitation devient de plus en plus grand, et mène à une diminution de rentabilité.
d. Valeur ajoutée
L’évolution de la valeur ajoutée créée par l’entreprise ALPHA est présentée dans le
tableau suivant :
On peut alors calculer la répartition de cette richesse crée entre les divers partenaires de
l’entreprise : le personnel, l’Etat et les organismes financiers.
Valeur en % Variation
Répartition Formule
2012 2011 en %
Etat 2,41% 2,92% -17,36%
La richesse créée par l’entreprise est affectée en grande partie au personnel avec une
valeur autour de 50%, la part de l’Etat et des organismes financiers est très faible, avec une
diminution entre 2011 et 2012. On note aussi que la variation de la répartition de richesse est
négative, ce qui signifie qu’elle a profité d’avantage à l’autofinancement de l’entreprise en
2012.
e. Frais financiers
Les frais financiers pour l’entreprise ALPHA sont représentés par les charges d’intérêt
générés par les crédits et les opérations bancaires ainsi que les pertes de change liées aux
ventes effectuées pour des clients étrangers. On note que les frais financiers ont diminué entre
2011 et 2012, grâce notamment à une diminution conséquente des charges d’intérêts.
En général, ces charges ne sont pas très élevées, en 2012 elles avoisinent les 24% de l’EBE, si
l’entreprise continue dans sa politique de diminution d’endettement les charges vont diminuer
pour les années prochaines.
Valeur en % Variation
Ratios Formule
2012 2011 en %
Autonomie financière 65.58% 50.91% -29,87%
f. Autonomie financière
g. Capacité d’endettement
L’endettement global de l’entreprise est resté presque stable pendant les deux derniers
exercices avec un taux de 64%, celui-ci peut être considéré comme étant plutôt élevé, mais
laisse encore une marge pour prendre d’autres dettes en cas de besoin.
h. Rentabilité
La rentabilité commerciale qui mesure la part du résultat net dans le chiffre d’affaires
est très faible pour l’entreprise ALPHA, elle est passée de 1.6% à 1.7% entre 2011 et 2012,
soit une augmentation de 7.3%. Cela signifie que le résultat de l’entreprise est grandement
influencé par des éléments n’entrant pas directement dans l’exploitation.
La rentabilité financière quant à elle a connu une légère diminution de 7.2% entre 2011 et
2012, c'est-à-dire que le rendement des capitaux propres a été moins bon qu’en 2011.
Cependant ce ratio reste positif vu que l’entreprise a pu récupérer plus de 20% des capitaux
investis.
Nous avons donc procédé à plusieurs tests, des rapprochements entre les soldes figurant dans
la balance et le grand livre, des revues analytiques pour suivre l’évolution des soldes entre
2011 et 2012 ainsi que des tests de valorisation portant sur les enregistrements comptables,
leur régularité et leur sincérité.
Les charges d’exploitation de l’entreprise ALPHA ont augmenté entre 2011 et 2012 de près
de 7.5 millions de dirhams, soit 9.3%. Pour mieux déceler les origines de cette évolution nous
avons analysé chaque solde à part en effectuant les tests nécessaires.
Les données de la balance montrent que l’évolution de l’ensemble des composants des achats
consommés de matières et fournitures est cohérente avec la politique de l’entreprise en 2012.
En effet, l’entreprise a augmenté son recours à la sous-traitance dans le transport de
marchandises, d’où l’évolution négative et logique des achats de combustibles, des matières et
fournitures ainsi que leur variation. En même temps les charges liées aux prestations ont
augmenté significativement.
En réalité ces charges sont comptabilisées au niveau des comptes des entretiens et réparations
(comptes 61331000 et suivant) comme si le stock est totalement consommé par la société
pour ses propres besoins.
Recommandation :
*pour les consommations destinées aux tiers Achat de fournitures d’atelier et d’usine :
61225000.
A la date de nos tests, il n’y a pas eu de suivi particulier des deux consommations, mais nous
recommandons de faire un suivi à compter de l’exercice 2013.
Il s’est avéré qu’il regroupe les services de sous-traitance achetés par l’entreprise. En effet,
l’entreprise n’utilise pas toujours ses propres moyens pour transporter les marchandises, elle
fait souvent appel à des sous-traitants pour compléter sa flotte.
Pour s’assurer du principe de séparation des exercices, les vérifications menées pour les
factures de traction export ont révélé l’existence d’une dépense liée à l’exercice 2013 et
comptabilisée par erreur en 2012, son montant s’élève à 125 000.00 Dh
Recommandation :
Les dépenses ne se rapportant pas à l’exercice 2012 sont à déduire des charges
(125 000.00Dh)
Les autres charges externes de l’entreprise ont diminué de près de 22% en 2012, cette
différence est identifiée dans le tableau suivant :
Les principales diminutions de charges sont enregistrées pour les redevances de crédit-
bail et les charges d’entretien et de réparation. Cela s’explique par le fait que l’entreprise n’a
pas eu recours à d’autres contrats de crédit-bail durant 2012. De plus, plusieurs contrats sont
arrivés à terme durant 2011, d’où la diminution enregistrée de plus de 1 857 KDH.
La diminution des charges d’entretien s’explique par une politique adoptée par l’entreprise au
niveau de l’atelier en matière d’achats de pièces de rechange. L’entreprise privilégie les
pièces de bonne qualité et changent de fournisseurs pour profiter des opportunités de prix.
La vérification du compte des primes d’assurance nous a amené à constater que le compte
61340000 (975 133,19) contient une partie des charges ayant été comptabilisées durant
l’exercice, mais qui concerne l’exercice comptable suivant, ce qui remet en cause le respect
du principe d’indépendance des exercices.
Recommandation :
Recommandation :
En général, les dettes fournisseurs ont augmenté de plus de 55% en 2012, avec une
diminution importante de la part des effets payés. En effet, cette situation est due aux retards
de paiements clients qui se sont répercutés directement sur la capacité de l’entreprise à
honorer ses engagements vis-à-vis des fournisseurs.
Le délai de règlement fournisseur s’élève à 145 jours en 2012, soit 10 jours de moins
que le délai de recouvrement des créances, avec une évolution conséquente entre 2011 et 2012
de plus de 40 jours. Cette évolution est en adéquation avec l’évolution de recouvrement des
créances, ce qui n’impacte pas le besoin en fond de roulement de l’entreprise.
Tableau 29: Classement décroissant des fournisseurs par montant des achats
Le tableau ci-dessus retrace les achats effectués chez les fournisseurs les plus
importants de l’entreprise en 2012, et qui représentent près de 64% de l’ensemble des achats,
ils incluent les prestations de services achetées, principalement chez les sous-traitants en
transport, ainsi que d’autres achats relatifs à l’exploitation de l’entreprise.
Shell est le premier fournisseur de l’entreprise en termes d’achats, cela est normal vu que les
achats de carburant pour le transport représentent une grande partie des achats consommés par
l’entreprise. L’évolution de 12.34% est cohérente vu l’augmentation de consommation et la
croissance de l’activité du transport.
Euromaroc Detroit est une société de transport maritime, les achats de prestations chez ce
fournisseur ont beaucoup augmenté en 2012 suite à une décision de l’entreprise. En effet,
l’entreprise a constaté un respect des horaires de voyage et des prix convenables pour ce
fournisseur, ce qui ne retarde pas les livraisons.
L’achat des pièces de rechanges chez le fournisseur Scania a connu également une
augmentation de 88% due aux réparations et entretien des camions de transport.
L’analyse de détail du compte révèle l’existence d’avances sur des travaux effectués par les
fournisseurs TIFRAWINE, MAITRE ABOULHOUA et GOUZAGHAR LAHOUCINE. Pour
les deux premiers, des factures sur ces règlements ont été émis, ce qui n’est pas valable pour
le 3ème fournisseur.
Recommandation :
Pour bénéficier du remboursement de TVA, il faut justifier les avances octroyées par des
factures correspondantes, sinon l’entreprise risque d’être privée du droit au remboursement.
Pour les avances octroyées, il faut donc contacter le fournisseur pour avoir des factures
correspondantes aux avances octroyées.
A partir de l’exercice 2013, il faut faire un suivi régulier et rigoureux des avances pour éviter
les rejets de remboursement.
Pour l’entreprise ALPHA, la source des charges constatées d’avance peut être les
primes d’assurance. En effet, l’échéance de celles-ci ne coïncide pas toujours avec l’année
civile, ce qui implique l’enregistrement d’écritures de régularisations pour constater les
charges n’ayant pas leur origine dans l’exercice en cours.
Recommandation :
Souscrire les assurances sur une période qui coïncide avec l’année civile, du 01/01/N au
31/12/N.
Nous avons choisi d’axer ce contrôle sur les points suivants, en prenant en considération les
anomalies et les faiblesses identifiées lors de la phase de contrôle interne.
Chiffre d’affaires
Clients et comptes rattachés
Clients créditeurs
Nous avons mis en place des tests de cohérence et de valorisation pour examiner le
chiffre d’affaires et atteindre nos objectifs de contrôle :
a. Revue Analytique du CA
En général la part la plus importante du chiffre d’affaires de la société est réalisée grâce aux
opérations de transport d’exportations vers l’étranger (54 millions de Dh en 2012)
Du point de vue de la TVA, le compte 71240000 porte sur des voyages réalisés au Maroc, il
est donc soumis à la TVA.
Pour le compte 71240001, il s’agit d’un compte qui porte sur la prestation d’entretien et de
réparations. Cette prestation peut être exonérée s’il y a présentation du bon de commande par
le client.
Or, d’après notre évaluation du contrôle interne de la société, il s’est avéré que le bon de
commande n’est pas présenté à chaque fois, du coût la société encours un risque lié à la vente
sans TVA. Il est à noter que le bon de commande est une condition sine qua none pour
l’exonération de la TVA.
Recommandation :
Changer les deux libellés des comptes 71240000 et 71240001 par Vente de services au
lieu de ventes de produits.
Le chiffre d’affaires réalisé par l’entreprise ALPHA est réparti entre plusieurs clients
marocains et étrangers. Cependant, un client appartenant au groupe de la société occupe une
part importante dans les ventes réalisées, d’où l’intérêt d’analyser ce montant.
Le chiffre d’affaires réalisé avec ce client représente 84% du chiffre d’affaires. Le test a porté
sur le rapprochement entre le chiffre d’affaires comptable et le chiffre d’affaires commercial,
le montant s’est avéré identique : 78 186 521,66 DHS.
Il est à noter que ce client octroi des avances sur compagne à la société ALPHA. Cette
dernière est donc dans l’obligation de déclarer ces avances à la TVA au moment de leur
encaissement. Cela pose problème dans la mesure où le chiffre d’affaires facturé au client est
un chiffre d’affaires mixte, la société ne peut donc pas déclarer sa TVA sur des factures non
encore réalisées.
Recommandation :
A notre sens, et pour soulever cette confusion, il faut prévoir dans le contrat avec le client une
clause qui stipule que les avances sont propres aux opérations exonérés.
L’analyse des créances clients montre une évolution positive de plus de 68% entre 2011 et
2012, c'est-à-dire qu’une grande partie des encaissements de l’entreprise n’est pas parvenue
en 2012, ce qui nous mène à approfondir notre analyse sur ce point pour s’assurer qu’il
n’existe pas des créances irrécouvrables ou des clients douteux, et les provisions y afférentes.
Test de recoupement solde clients collectifs au niveau de la Balance Tiers avec celui
de la Balance Générale au 31.12.2012
Test de Cut-off
Les résultats du test de recoupement ainsi que le rapprochement du solde clients entre la
balance et le grand livre se sont avérés satisfaisants. En effet, les différences détectées
n’atteignent pas le seuil de signification, et les quelques erreurs détectées ont été corrigées sur
place avec le logiciel de comptabilité.
évolué depuis 2011 à plus de 229%. Comme expliqué auparavant, cela est dû à la situation
difficile du client vu la mauvaise compagne agricole.
Cette évolution est alarmante, mais le fait que ce client soit partie du même groupe de la
société, peut alléger le risque lié à cette créance.
D’autres soldes n’ont pas été mouvementés durant 2012 (Clients cat-A, AUTRANSA, ONT,
STI), ce qui peut remettre en cause la récupération de ces créances, des provisions doivent
être constatées en cas de créances irrécouvrables.
Pour mieux analyser les créances, nous avons fait des tests de vérification de la réalité de
quelques solde, cela nous a mené à détecter certaines anomalies :
Dans la même perspective, nous avons analysé les créances qui datent des exercices
précédents et qui n’ont pas connu de mouvements, il est important de s’assurer qu’elles ne
sont pas irrécouvrables.
Recommandations :
Les tests menés ont révélé que les écarts de conversion actifs n’ont pas été calculés, après
analyse, nous présentons l’écart détectés dans ce qui suit :
Recommandation :
D’après les données de la balance générale, le compte clients créditeurs a subi une
baisse importante de 24.6%. Cela s’explique par l’imputation au titre de l’exercice 2012 des
avances du principal client de l’entreprise (Agri Souss) encaissées à fin décembre 2011.
Pour valider le solde de ce compte, nous avons procédé à une vérification de la réalité, la
régularité et la sincérité des encaissements d’avances clients avec un rapprochement entre les
données du grand livre et du système d’information de l’entreprise (TOPAZ)
Chapitre III
Recommandations
ALPHA
Dans ce troisième et dernier chapitre, je vais présenter les principaux résultats issus
des travaux d’audit effectués dans l’entreprise ALPHA tout en proposant les
recommandations nécessaires pour les dysfonctionnements majeurs décelés.
Dans un second temps, je vais mettre le point sur la contribution de l’audit comptable et
financier dans la gouvernance de l’entreprise ALPHA, que ça soit l’aide à la prise de décision
des dirigeants, la minimisation des conflits entre les partenaires ou encore l’amélioration de la
performance globale de l’entreprise.
En guise de synthèse, nous retraçons dans le tableau ci-dessous les principales anomalies
détectées ainsi que les recommandations émises. Cette synthèse constitue également un
élément à mettre dans le rapport d’audit qui sera rédigé en fin de mission.
Service
Anomalie détectée Recommandation
concerné
Séparation des Achat et Confier la gestion du stock à une autre personne et laisser
fonctions gestion du le responsable achats et stock s’occuper uniquement des
stock approvisionnements
Absence des pièces Achat Formaliser la procédure d’achat pour établir un bon de
Le contrôle des comptes que nous avons mené avait pour objectif de détecter toutes les
anomalies qui peuvent remettre en cause la cohérence, la sincérité et la régularité des comptes
de l’entreprise. Suite aux divers tests de cohérence et de valorisation effectués, nous avons
détecté et corrigé les erreurs décelées. En effet, puisqu’il s’agit d’une mission d’audit
contractuel, nous avons pu intervenir et corriger les anomalies, ce qui n’est pas le cas du
commissaire aux comptes qui doit respecter le principe de non immersion.
Le tableau ci-dessous résume les principales erreurs détectées, ainsi que les recommandations
émises pour les corriger.
Autres charges Facturation de services Passer les charges des jetons de présence au
Si on considère notre mission comme un audit ayant pour but la certification des
comptes, l’entreprise aurait rencontré des difficultés pour voir ses comptes certifiés par le
commissaire aux comptes vu la présence d’un bon nombre d’anomalies significatives
influençant la présentation de l’image fidèle de l’entreprise à travers ses états de synthèse.
Heureusement, l’entreprise a pris conscience des erreurs qu’elle a commises et a fait appel à
l’expertise du cabinet pour auditer les comptes, et corriger les erreurs en même temps.
Après la fin de cette mission, nous pouvons dire que la comptabilité de l’entreprise
ALPHA est réelle, elle respecte en général tous les principes comptables, ce qui va contribuer
à l’émission d’une certification sans réserve lors de l’audit légal effectué par le commissaire
aux comptes de l’entreprise.
1. Associés et actionnaires
Le capital de la société ALPHA est réparti entre trois actionnaires, deux personnes
physiques et une personne morale. Ces associés ont décidé d’investir dans l’entreprise pour en
tirer un profit financier et pour valoriser leur richesse. Ils ont donc besoin de mesurer et
d’apprécier si l’entreprise gagne ou perd de l’argent, cela n’est possible qu’en analysant le
bilan et le compte de résultat.
L’audit financier effectué intervient donc pour rassurer ces actionnaires quant à la fiabilité des
chiffres qui ont été préparés et validés par les dirigeants de l’entreprise, et leur permet
également d’apprécier la situation financière et patrimoniale de la société.
2. Salariés de l’entreprise
Le rapport d’audit, qu’il soit rédigé par l’auditeur légal ou l’auditeur contractuel,
constitue une source d’information financière et comptable très importante pour les salariés, il
leur indique la bonne ou la mauvaise gestion de la santé de l’entreprise à laquelle ils
appartiennent. Cela les rassure également quant à la sécurité de leur emploi et aux résultats
auxquelles ils peuvent prétendre.
Tout au long de la mission d’audit menée dans l’entreprise ALPHA, les employés des
services comptable et achats ont manifesté un grand intérêt pour les travaux effectués. En
effet, après avoir donné les renseignements nécessaires pour juger de la fiabilité de leur
gestion, ils tenaient à voir si leur travail a été bel et bien validé et donc que les résultats
obtenus par l’entreprise sont réels et rassurants.
De plus, les responsables sont conscients de l’importance des corrections apportées dans
l’amélioration des conditions de leur travail et la réduction des conflits avec les dirigeants et
actionnaires de l’entreprise.
3. Investisseurs potentiels
4. Clients de l’entreprise
Bien que les clients n’ont pas toujours accès aux rapports et aux états de synthèse
interne de l’entreprise. Dans certains cas, l’entreprise peut être amenée à justifier sa bonne
santé financière en présentant les rapports d’audit. En effet, la préoccupation majeure des
clients est de savoir s’ils peuvent compter sur l’entreprise pour leurs achats et qu’ils vont être
livrés durablement.
L’audit financier et comptable apporte donc des éléments de réponse à ces préoccupations
quotidiennes sur la santé économique et financière de l’entreprise, et surtout sur la fiabilité
des informations émises.
Cet audit devient plus important pour les clients avec lesquels l’entreprise a conclu un contrat
de vente s’étalant sur des périodes considérables, par exemple ceux qui ont l’habitude
d’exporter leurs marchandises en Europe en achetant les prestations d’ALPHA doivent être
rassurés quant à la capacité de l’entreprise à répondre continuellement à leurs besoins.
5. Fournisseurs de l’entreprise
Les grands fournisseurs de l’entreprise ALPHA (Shell pour les combustibles par
exemple) s’intéressent également à la santé financière de l’entreprise dans la mesure où les
délais de paiement influencent directement leur performance financière. Une consultation des
rapports d’audit peut donc les aider à décider sur la nature de leurs relations futures avec
l’entreprise en question et diminue les risques liés aux retards de paiement et aux créances
irrécouvrables.
6. Etat
L’Etat est l’un des principaux partenaires de l’entreprise qui se basent sur les états de
synthèse et les rapports d’audit légal (commissariat aux comptes). L’information financière
qu’apporte ces documents sert de base à des analyses macro et micro-économiques, pour les
comptes nationaux, et permet également de déterminer les revenus fiscaux imposables.
Par ailleurs, les entreprise recherchent sans cesse la limitation des prélèvements qui grèvent le
profit des propriétaires de l’entreprise, d’où leur recours à des méthodes comptables de
dissimulation des richesses qui réduisent le résultat.
L’audit financier intéresse donc l’Etat quant au respect par l’entreprise des lois et normes
comptables en vigueur et quant à la réalité des résultats comptable et fiscal présentés. En effet,
les auditeurs financiers dans le cadre de leur mission d’audit remplissent une mission d’intérêt
public en effectuant leur travail, car les états financiers sont destinés aussi à des utilisateurs
autres que les actionnaires.
L’audit financier qu’il soit contractuel ou légal intervient aussi sur le passage du résultat
comptable au résultat fiscal, pour s’assurer que les règles de déductibilité des charges sont
respectées et que le résultat fiscal déclaré correspond à la réalité.
Dans la plupart des entreprises, les dirigeants disposent de plus de pouvoir que les
actionnaires, c’est notamment le cas de la société ALPHA car les dirigeants ont plus accès à
l’information stratégique, et peuvent la manipuler à leur avantage vu l’absence de surveillance
effective des associés. L’audit financier peut donc contribuer à réduire les conflits
conséquents en réduisant l’asymétrie d’information et instaurant l’équilibre des pouvoirs entre
différentes parties.
Les conflits d’intérêt qui peuvent survenir entre les dirigeants et les actionnaires se
manifestent à travers la divergence des intérêts des deux parties. En effet, la direction à
tendance à divulguer les bonnes informations et dissimuler les mauvaises, ce qui est en
contradiction avec la volonté des actionnaires de maximiser les profits. Le rapport d’audit
peut réduire donc cette asymétrie d’information en présentant l’information fiable et juste qui
donne la vraie situation de l’entreprise.
Les employés de l’entreprise ont besoin de s’assurer que leur gestion de l’entreprise
apporte des résultats positifs, ils ont besoin aussi d’une certaine reconnaissance de la part de
la direction, ce qui n’est pas toujours le cas. L’audit financier intervient à travers les rapports
émis en donnant les réalisations exactes et les dysfonctionnements relevés, ce qui instaure une
transparence entre la direction et les employés, chacun partie est assurée quant aux
réalisations et au travail de l’autre.
Du point de vue comptable et financier, les recommandations émises constituent à la fois une
préservation du patrimoine de l’entreprise, mais également des éléments pouvant contribuer
dans la richesse crée et le profit de l’entreprise. Une bonne gestion signifie tout simplement de
meilleures performances.
Toutes ces recommandations convergent vers le but ultime de l’entreprise qui est la
recherche continue de la performance. Plus concrètement nous estimons que l’application des
consignes de cet audit effectué va améliorer directement les principaux indicateurs de
performance comme la croissance des ventes, la réduction des coûts, l’amélioration de la
gestion de trésorerie et du fond de roulement etc.
Ainsi, dans une première partie, j’ai pris connaissance de l’entreprise en effectuant des
entretiens avec les principaux interlocuteurs de l’entreprise, ce qui m’a permis, en
collaboration avec l’équipe d’audit, de cadrer la mission et de planifier l’organisation des
travaux. J’en ai profité aussi pour étudier le secteur d’activité de la société pour mieux évaluer
les risques qui y sont liés.
D’après les travaux effectués dans la troisième phase d’audit, c’est-à-dire le contrôle des
comptes, dans l’ensemble, les enregistrements comptables reflètent la réalité. Les erreurs ou
les dysfonctionnements détectés ont fait objet de correction immédiate ou recommandations à
appliquer pour les exercices futurs.
Enfin, la synthèse des résultats nous a permis d’apprécier l’apport de l’audit dans la
gouvernance de la société ALPHA, sachant que le rapport qui devra être rédigé en fin de
mission apportera des réponses concrètes aux questionnements des actionnaires (principaux
déclencheurs de cette mission d’audit) et ainsi améliorer la performance de l’entreprise et la
relation entre les différentes parties prenantes.
Conclusion générale
Dans un contexte de crise qui chamboule l’environnement dans lequel évoluent les
entreprises marocaines, surtout celles liées étroitement avec l’Europe, et dans la présence de
plusieurs problèmes qui influencent la performance de ces entreprises, notamment le manque
de qualification des ressources humaines, et l’incompétence de quelques organes de direction,
souvent à caractère familial, l’audit comptable et financier trouve tout son intérêt.
Le présent rapport présente un cas concret de ces problèmes soulevés. En effet, la société
ALPHA exerce une activité de transport de marchandises vers l’Europe, ce qui la rend
vulnérable à toute crise qui touche ses clients. De plus, elle souffre d’une certaine faiblesse au
niveau de ses organes de gestion d’où son recours aux services du cabinet HLB pour mener
une mission d’audit et de conseil qui lui permettra d’améliorer son efficacité et ainsi sa
gouvernance de façon à satisfaire tous ses partenaires.
Durant ma participation dans cette mission, j’ai pu m’approcher de la réalité de l’exercice des
missions d’audit dans le contexte marocain. Parmi mes principales conclusions à l’issu de ce
travail, en relation avec la problématique étudiée, c’est que l’audit comptable et financier a
pour principale vocation d’analyser la bonne gestion comptable d’un établissement, de
vérifier l’application permanente des normes et lois en vigueur, et le cas échéant d’en
découvrir les faiblesses afin de présenter des solutions pratiques pour assurer une présentation
fiable et sincère de l’information financière contenue dans les états de synthèse.
Tout cela converge vers un but ultime qui est la recherche de la bonne gouvernance de
l’entreprise, plus la relation entre les dirigeants et les actionnaires se base sur la confiance et
le respect mutuel, plus l’entreprise est efficace, et plus elle créer de la richesse pour les
actionnaires.
Durant ce travail j’ai pu mieux assimiler l’intérêt de l’appel d’un cabinet externe pour
améliorer la gestion de l’entreprise. En effet, au-delà de la vision externe critique qu’apporte
l’auditeur, on a toujours besoin dans une entreprise d’être reconnu par un organe compétent
externe. Cela donne d’une part un certain apaisement légal aux parties intéressées concernant
la qualité de leur gouvernement ou gestion, et d’autre part il permet à la direction de voir les
anomalies présentes dans leur processus de gestion et de tout remettre en ordre par des
recommandations faites dans le rapport d’audit.
Enfin, je peux dire que ma participation dans différentes missions et dans des entreprises
totalement différentes les unes des autres m’a donné envie de commencer ma carrière
professionnelle dans ce domaine parce que je sens qu’il y a encore beaucoup de choses
apprendre et à découvrir en vue de réaliser l’un de mes objectifs professionnels, celui
d’exercer le métier d’expertise comptable.
Bibliographie
Ouvrages :
Webographie
Essai de planification d'une mission d'audit suivant l'approche par les risques
http://www.memoireonline.com/
Remerciements ......................................................................................................................... 3
Sommaire .................................................................................................................................. 4
Avant-propos ............................................................................................................................ 6
Chapitre III : Contrôle des comptes et apport dans la gouvernance d’entreprise ........... 49
Partie II : Conduite d’une mission d’audit financier dans le cabinet HLB ...................... 63
Chapitre III : Recommandations et apports de l’audit pour l’entreprise ALPHA ......... 129
Bibliographie......................................................................................................................... 140
ANNEXES
Organisation
Implantation Ait Melloul
Structure interne Organisation hiérarchico-fonctionnelle
Page 151
Client : STE ALPHA Questionnaire de Prise de Elaboré par : Yassine ACHENCHABE
Exercice : 2012 Connaissance Folio : /3
Données juridiques
Forme sociale Société à Responsabilité Limitée
Entité cotée Non
2 associés personnes physiques et 1 associé majoritaire personne
Composition du capital
morale
Direction Directeur général et Directeur opérationnel
1999 : La création de la société AGRI-SOUSS
2000 :L’augmentation de capital par des apports, passant de
200 000 DHS à 1 500 000,00
2004 : Rachat de la société par le Groupe Agri-Souss
2005 : Ouverture d’un bureau à Tanger
Historique
2007 : Le transfert de siège social à Ait Melloul
2008 : Développement et amélioration du système informatique de
gestion (LOGITRANS)
2009 : Développement des services plus (parking, Port sec,
entretien…)
Données fiscales
Imposée à l’impôt sur les sociétés
Régimes fiscaux
Régime de TVA : encaissement
Existence de
Non
redressements
Données sociales
Régimes sociaux Affilée aux régimes sociaux exigés
Conflits sociaux Non existants
Données comptables
Mode de gestion Comptabilité assistée par des logiciels informatiques :
Page 152
Client : STE ALPHA Questionnaire de Prise de Elaboré par : Yassine ACHENCHABE
Exercice : 2012 Connaissance Folio : /3
Page 153
ANNEXE 2 : Organigramme simplifié de la société ALPHA
Direction générale
Direction
opérationnelle
Secretariat
Service Administratif
Service Exploitation
et Financier
Page 154
ANNEXE 3 : Questionnaire d’évaluation des Risques de la société ALPHA
L’appréciation du risque se matérialise par une quantification sur chaque ligne et par
une résultante au niveau de la section (zone grise) ; le risque est jugé : élevé (E), moyen
(M) ou faible (F)
Appréciation
des risques
Risques liés à l’activité et à l’entreprise M
Secteur d’activité (croissance ou récession) F
Capacité technologique et de développement de l’entreprise F
Risques spécifiques aux produits et au marché M
Intégrité et compétence de la direction M
Intérêt de la direction pour les données comptables et financières M
Degré de fragilité de la structure financière F
Ratios comparés de l’entreprise et de la moyenne du secteur F
Respect des lois et règlements -
Degré de sensibilisation au risque de fraudes et erreurs M
Existence d’opérations juridiques particulières en cours F
Existence et nombre de conventions réglementées F
Difficultés entre associés ou avec des partenaires F
Appréciation de la continuité d’exploitation F
Identification de retards de règlements M
Qualité de l’organisation générale de l’entreprise M
Existence d’un manuel de procédures et de documentations E
Compétence du personnel E
Place des intervenants externes F
Risques liés aux opérations de contrôle E
Complexité du système et des opérations E
Qualité de suivi de la comptabilité M
Anomalies détectées dans les données comptables et financières E
Page 155
Client : STE ALPHA Fait par : Yassine ACHENCHABE
Questionnaire d’évaluation
Exercice : 2012 des risques Folio : /2
L’appréciation du risque se matérialise par une quantification sur chaque ligne et par
une résultante au niveau de la section (zone grise) ; le risque est jugé : élevé (E), moyen
(M) ou faible (F)
Existence de changements de méthodes et choix de règles M
comptables particulières
Existence d’opérations exceptionnelles, particulièrement complexes M
ou inhabituelles
Implication de la direction dans le suivi des opérations M
Existence de procédures de contrôle interne E
Fiabilité de l’environnement informatique E
Principales transactions comptables M
Risques liés aux cycles M
Cycle Ventes / clients :
Appréciation du ratio de rotation clients M
Existence d’une clientèle à risque F
Evolution des créances provisionnées et des pertes sur créances F
clients
Cycle Achats / fournisseurs
Appréciation du ratio de rotation stocks M
Existence de litiges F
Risque général d’audit M
Page 156
ANNEXE 4 : Grille de séparation des tâches du cycle Achats-Fournisseurs
Resp
Resp Resp Direction
Tâches Nature Achats et Comptable
Parc Exploitation opérationnelle
Stock
Etablissement des fiches
de consommation de O X
gasoil
Etablissement de la
O X
demande d'achat (BC)
Contrôle du BC C X
Envoie au fournisseur O X
Suivi de la commande par
O X
téléphone
Réception de la
marchandise et des BR en O X
4 exemplaires
Contrôle physique de la
C X
citerne
Rapprochement entre BC
C
et BR
Visa sur les BR A X
Etablissement des Bons
O X
de gasoil
Réception de la facture et
C X
contrôle
Transmission de la
O X
facture au comptable
Comptabilisation de la
E X
facture
Edition des états de
E X
fournisseurs
Contrôle des factures et
C X
moyen de paiement
Etablissement du chèque,
F X
virement ou effet
Visa et signature du
A
chèque ou effet
Envoie du chèque ou effet
O X
au fournisseur
O : Opérationnelle C : Contrôle E : Enregistrement A : Autorisation F : Financière
Page 157
ANNEXE 5 : Grille de séparation des tâches du cycle Ventes-Clients
Resp
Resp Resp
Tâches Nature Bureau Chauffeur Comptable
Exploitation Facturation
Tanger
Réception du BC O X
Etablissement de la liste
O X
du parc disponible
Affectation des moyens
O X
de transport
Etablissement de l'état
E X
du voyage
Envoie au client O X
Saisie de l'état de sortie E X
Contrôle du dossier de
C X X
voyage
Envoie des états de
O X
sorties à Tanger
Gestion portuaire O,A X
Réunion des documents
reçus dans le dossier de O X
voyage
Rapprochement entre
les documents du C X
dossier de voyage
Saisie des données du
E X
voyage
Etablissement des
factures de vente en 3 F X
exemplaires
Visa et signature des
A X
factures
Envoie de la 1er au
O X
client
Classement de la 2ème
O X
facture
Envoie de la 3ème
facture au service O X
comptabilité
Saisie de la facture E X
Classement dans un
O X
chrono comptable
O : Opérationnelle C : Contrôle E : Enregistrement A : Autorisation F : Financière
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ANNEXE 6 : Questionnaire de Contrôle Interne du Cycle Achats-Fournisseurs
Commandes
1. Les achats de biens ou de services sont-ils Seuls les
commandés seulement sur la base de demandes responsables des
d'achats établies par des personnes habilitées ? services sont
habilités à émettre
des demandes
d’achats
2. Des bons de commande sont-ils
systématiquement établis ?
3. Si oui, ces bons de commandes sont-ils :
a) prénumérotés ?,
b) établis en quantités et en valeur ?,
c) signés par un responsable au vu de la demande
d'achat ?
4. Les achats courants sont-ils effectués auprès de
fournisseurs dont la liste est approuvée par un
responsable ?
5. Cette liste est-elle régulièrement revue pour L’entreprise instaure
déterminer si les prix payés ne sont pas au-dessus une certaine
du marché ? confiance avec ses
fournisseurs durant
le temps et ne
cherche pas à les
changer pour une
petite différence de
prix
6. Les achats non courants font-ils l'objet d'appel
d'offre (au moins au-dessus d'un plafond) ?
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Achats/Fournisseurs
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ANNEXE 7 : Questionnaire de Contrôle Interne du Cycle Ventes-Clients
Si les ventes sont faites sur devis
Chaque devis est-il approuvé par une
Responsable
personne autorisée? d’exploitation
Les éléments constitutifs des devis
Frais voyage + autres
sont-ils clairement exposés?
frais
Les devis permettent-ils un
rapprochement périodique avec les Ils servent uniquement
coûts engagés? à donner le prix du
service aux clients
2. Les conditions générales de rabais, Octroyés
ristournes, remises... sont-elles réglementés ? occasionnellement pour
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Ventes-Clients
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Ventes-Clients
Comptabilisation
Les factures et avoirs sont-ils pré numérotés ?
Si oui, cette séquence est-elle utilisée pour Les vérifications sont
vérifier qu'ils sont tous comptabilisés ? faites automatiquement
avec le logiciel TOPAZ
Existe-t-il un contrôle permettant de s'assurer Via TOPAZ
que le total du journal des ventes est
égal au total des factures et avoirs émis dans la
période ?
Les imputations au journal des ventes et aux
comptes individuels clients sont-elles
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Ventes-Clients
trements multiples ?
Y a t il des risques d'erreur de centralisation au Des erreurs surviennent
grand livre ? de temps en temps
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Ventes-Clients
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Exercice : 2012
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Ventes-Clients
Provisions
Les provisions pour clients douteux sont-elles : Elles sont établies
calculées régulièrement sur l'année ? rarement
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Ventes-Clients
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