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INTRODUCTION

La littérature générale comparée est une discipline qui enseigne


l’analyse comparative des œuvres appartenant à des aires linguistiques
et culturelles différentes. Elle est cependant un intermédiaire en vue de
la rencontre et de la connaissance de l’autre.
C’est fort de ce constat qu’un critique affirme : « le discours comparatiste
est un discours de l’entre-deux ». Une telle affirmation pose le problème
de rapport entre la littérature et les autres domaines de connaissance.
Dans un développement argumenté, nous tenterons d’apporter un
éclairage sur cette assertion en nous appuyant sur l’intertextualité,
l’interculturalité, l’intermédialité et l’interdiscursivité.
L’interculturalité désigne l’ensemble des processus générés par les
interactions de cultures dans un rapport d’échange réciproque dans une
perspective de sauvegarde d’une relative identité culturelle des
partenaires en relation.
D’une part, la littérature est l’un des domaines ou certaines questions
posées concernant l’interculturalité trouvent au moins une réponse, ou
au moins sont soumises à examen.
En effet, de par son universalité et son enracinement dans une culture
spécifique, l’interculturalité est la pus efficace qui permet la
connaissance de l’homme et du monde.
Ici, le texte littéraire peut constituer un moyen d’accès à des codes
spéciaux et des modèles culturels car, il renferme une représentation du
monde. Il devient alors un intermédiaire en vue de la rencontre et de la
connaissance de l’autre ; D’où la notion de l’entre-deux.
D’autre part, de par son biais, le lecteur explore une multitude de
personnages, de situations et d’espaces ; Il est donc le laboratoire qui
nous permet de découvrir ce qui est commun à l’homme. Ainsi, nous
prendrons en exemple la sociologie.
La sociologie de la littérature se donne pour objet d’étudier le fait
littéraire comme fait social. Ce qui sous-entend une interdisciplinarité.
Cette étude implique une double interrogation sur la littérature comme
phénomène social auquel participent bon nombre d’institutions et
d’individus qui produisent, consomment, jugent les œuvres et leur
inscription dans la représentation de l’époque.
En outre, partant de l’idée selon laquelle la langue est un système de
signes doté d’une charge culturelle ; la traduction des œuvres littéraires
qui est également une rencontre des langues et des cultures dans la
mosaïque de leur diversité, est incontestablement un moyen de
communication et d’ouverture à l’autre ainsi qu’une source
d’enrichissement des deux cultures.

Aussi, l’intertextualité peut être considérée comme miroir ; question


de réflexibilité de sujet, comme reflet d’écriture. Elle permet en effet
d’étendre le monde littéraire, d’avoir une multitude de textes et d’écriture,
d’établir des rapports avec d’autres œuvres.
L’intertextualité, nous permet de découvrir une œuvre littéraire dans tout
son foisonnement culturel. Grâce à l’étude de ce concept, on peut
comprendre qu’une œuvre littéraire n’est jamais autonome. Elle est en
effet influencée par d’autres œuvres antérieures.
De prime abord, le texte littéraire fait le plus souvent partie d’un livre soit
d’un roman ou d’un recueil et bien d’autre… c’est-à-dire un ensemble de
textes qui entrent en résonnance avec lui et contribue à lui donner son
sens .
Ensuite, le texte littéraire est pétri de références culturelles plus ou moins
culturelles (citations, imitations) qui sont autant de traces plus ou moins
littérales issues d’autres livres. A titre d’exemple, nous pouvons
mentionner Fer de lance de Zadi Zaourou et Cahier d’un retour au
pays natal de Aimé Césaire.
Enfin, à travers la lecture de ces différentes œuvres nous constatons
qu’Aimé Césaire a fortement été influencé par Zadi Zaourou dans la
production de son œuvre. Ils dénoncent tous deux les abus du système
colonial mais de manière différente. Zadi le dénonce très bien par
l’emploi du néologisme « Ôkpô » qui exprime le dégoût.
Au vu de cette analyse, nous comprenons clairement que cette notion
de ꞌꞌ source et influence ꞌꞌ prend tout son sens.
Cependant, quel rapport la littérature entretient avec les médias ?

L’étude des relations entre la littérature et les autres formes


d’expression artistique constitue une branche de l’intermédialité.
L’intermédialité est une discipline relativement jeune qui peut être définie
comme un champ théorique et analytique à cheval sur plusieurs
disciplines. Elle trouve son accomplissement dans la littérature générale
comparée et relève à a fois de la création et de l’interprétation.
En tant que sphère de conception et de la figuration artistique,
l’intermédialité réside dans la capacité a côtoyer plusieurs types
d’expressions artistiques, à telle enseigne que le poète peut mettre en
relation la poésie et la peinture, la gravure, la sculpture, la musique , le
cinéma … Les medias nous donnent plus d’informations, ils décrivent
donc les images ; quant à la littérature, elle permet de décrire la figuralité
de l’image. A titre illustratif, nous pouvons citer le poème
Correspondance de Charles Baudelaire et le tableau ꞌꞌCorrespondanceꞌꞌ
du peintre Ya Bertin.
Le rapport de l’entre-deux s’établit ici au niveau de la poésie et les arts
plastiques, dans la mesure où les deux productions permettent de
montrer leurs similarités et leurs divergences. L’intermédialité
s’appréhende dès lors comme une vectorisation de l’image, car le but de
tout est de donner un éclairage pour soi-même et pour les autres.
Qu’en est-il de ses rapports avec les interdiscours ?
L’interdiscursivité dérive de l’intertextualité, elles sont intimement
liées et ont pour objet d’étudier les analogies et les parentés. Elle est de
ce fait le lien établit entre les autres disciplines. Pour ce faire,
l’interdiscursivité a une démarche méthodique et un objet à atteindre.
Elle se rapporte généralement au discours. Dans ce cas ci, tous les
discours ont pratiquement la même démarche, mais la différence se
situe au niveau de leur contexte d’émission et de leurs objectifs.
Dans le cadre d’un discours politique et d’un discours de campagne de
sensibilisation en milieu rural, ils ont tous deux une même démarche
méthodique, c’est-à-dire rédigé pour être lu devant un public.
Cependant, leurs divergences se perçoivent au niveau de leurs
objectifs. L’ethos, dans le milieu rural n’utilisera pas le même discours
que dans la capitale. Pour se faire comprendre, il utilisera des propos
très simples et clairs dans les campagnes dans le but de faire
comprendre son message. Quant au discours adressé à des autorités
quelconques l’ethos insistera plutôt sur la pertinence des propos et du
niveau soutenu de la langue.Nous dirons donc que l’élaboration d’un
discours dépend de l’objectif visé et du milieu.

CONCLUSION
Au regard de tout ce qui précède, il convient de retenir que l’analyse
des différentes disciplines convoquées a permit de les mettre en
corrélation avec la littérature. Par ce processus aussi créatif
qu’interprétatif elle touche à tous les aspects des écritures. Cette
analyse littéraire passe donc par le repérage et l’identification a la
description de leur mode d’émergence et d’influence sur les textes
d’appui, puis à l’analyse de leur impact sur la signification de l’ensemble
des œuvres. /.

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