Vous êtes sur la page 1sur 6

CHAPITRE V

DETERMINATION DE LA PARTIE RADIALE R(r)


DE LA FONCTION D’ONDE

Christian Ducauze et Hervé This

1- L’ELECTRON DANS UN CHAMP A SYMETRIE SPHERIQUE

L’énergie potentielle d’un électron dans un champ à symétrie sphérique s’exprime sous la
forme : V (x,y,z) = V(r).
De ce fait, l’hamiltonien est:
1
Ĥ = − ∆ + V ( r ) ,
2
2 1
avec un laplacien ∆ = ∂ 2r + ∂ r − 2 M̂ 2 .
r r
1
L’équation de Schrödinger d’un tel système s’écrit alors : − ∆ψ l ,m + V ( r ).ψ l ,m = E .ψ l ,m
2
l+ m l imϕ
avec ψ l ,m = R( r ) sin m θ d cos θ ( 1 − cos θ ) e
2

Les fonctions f ( r ) ainsi que ∂ r commutent avec P̂ et les opérateurs de moments cinétiques,
en particulier les opérateurs de quantité de mouvement et de spin.
Le laplacien ∆ commute avec P̂ , avec les opérateurs de moment d’impulsion et de moment de
spin, mais pas avec f ( r ) et ∂ r

Donc Ĥ commute avec les opérateurs de parité, de moment cinétique et de moment de spin.
En conséquence, il existe un ensemble de fonctions propres communes
à Hˆ ,P,M ˆ ,Sˆ 2 et Sˆ sur lesquelles on peut construire un ensemble orthonormé de vecteurs
ˆ ˆ 2 ,M
z z

de base pour l’espace de Hilbert. La base complète est constituée de vecteurs


V = E, l ,m,ms , ms étant le nombre quantique de spin, ce qui équivaut, dans la

représentation de Schrödinger, à un ensemble de fonctions de la forme ψ l ,mα et ψ l ,m β .

1
Remarque : Tout ceci reste vrai tant que l’on ne fait pas intervenir l’énergie d’interaction spin-
1
orbite, c’est-à-dire si Ĥ est bien, comme on l’a exprimé précédemment : Ĥ = − ∆ + V ( r )
2
Cette approximation est valable puisque, pour la raie D du sodium à
ν = 20000cm −1 , ∆ν = 17cm −1 on a,, ce qui veut dire que l’énergie d’interaction spin-orbite est
plus de mille (17/20000) fois plus faible que l’énergie de transition entre deux orbitales.
Pour déterminer la partie radiale de la fonction d’onde, on va chercher à résoudre l’équation
de Schrödinger, comme dans le tableau XII.

2
[ TABLEAU XII]

DETERMINATION DE LA PARTIE RADIALE DE ψ


_____________________________________________

ψ l ,m = R( r ) sin m θ d cosl+ θm ( 1 − cos 2 θ )l e imϕ


- Dans un champ à symétrie sphérique : V ( x , y ,z ) = V ( r )
1
- Et, en unités atomiques : Ĥψ = − ∆ψ + V ( r ).ψ = E .ψ
2
2 1
avec ∆ = ∂ r + ∂ r − 2 M̂ 2
2

r r
- On a donc à résoudre l’équation :
1 1 1
− ∂ 2rψ l ,m − ∂ rψ l ,m + 2 l( l + 1 )ψ l ,m + V ( r )ψ l ,m = E .ψ l ,m
2 r 2r

La partie angulaire s’élimine et l’on obtient donc :


1 1 l( l + 1 )
− R′′ − R′ + R + V ( r ).R = E .R puis, en multipliant
2 r 2r 2
par ( −2r ) : r R′′ + 2rR′ + [ 2 Er − 2r V ( r ) − l( l + 1 )] R = 0 (1)
2 2 2 2

Pour intégrer l’équation (1), on va rechercher tout d’abord une


solution particulière : si r → ∞ ( ⇒ V ( r ) → 0 ) , (1) devient ainsi :
r 2 R′′ + 2 E r 2 R = 0 R′′ + 2 E R = 0 ⇒ R = C e±r −2 E
et
∞ 1
forcément : E ≤ 0 . Or si r → ∞ , R → 0 car ∫ R R r dr =
∗ 2
.
0

1
Il s’ensuit que : R = C e . En posant E = − ( n∈
− r −2 E +
) , on
n2
r

a donc : R = C e et c’est par cette valeur qu’on remplace R dans
n

l’équation(1), C étant une fonction de r . On emploie pour finir la


méthode de variation de la constante C( r ) et il vient :

r2  2r 
r C ′′ − 2( − r )C ′ −  + 2r 2V ( r ) + l( l + 1 ) C = 0 (2)
2

n n 

3
2 - CAS DE L’ATOME D’HYDROGENE

Dans ce cas particulier d’une fonction d’onde mono-électronique, puisqu’on se propose de


décrire le mouvement de l’électron unique de l’atome d’hydrogène dans un champ de
1
symétrie sphérique, l’énergie potentielle s’écrit : V ( r ) = − , on remplace alors V (r) par sa
r
valeur dans l’équation (2) du tableau XII pour obtenir l’équation (3)

4
[ TABLEAU XIII]

1
CAS DE L’ATOME D’HYDROGENE : V ( r ) = −
r

Dans ce cas, l’équation (2) précédente s’écrit :

r2  2r 
r C ′′ − 2( − r ) C ′ −  − 2r + l( l + 1 ) C = 0 (3)
2

n n 
r → 0 ⇒ C → 0 et, si α est l’ordre de ce zéro , C = r α L( r ) où
L( r ) = a0 + a1 r + a2 r 2 + ...
α
Dans l’équation (3), on annule alors le terme de degré le plus bas (en r ).
Il en résulte : α ( α + 1 ) − l( l + 1 ) = 0 ⇒ α = l ⇒ C = r L( r ) .
l

En remplaçant C par cette valeur dans l’équation (3), on obtient :

r 2
r L′′ + 2 ( l + 1 − ) L′ + ( n − l − 1 ) L = 0 (4)
n n

Puis ayant remplacé dans (4) L par L = ∑a r
p=0
p
p
, il faut que chaque terme
de l’équation soit nul,ce qui donne,en identifiant à zéro le terme de degré
p:

2( p − n + l + 1 )
a p+1 = a
n( p + 1 )( p + 2l + 2 ) p

R∈ ⇒ à partir d’un rang ( p + 1 ) , tous les coefficients de la série


doivent être nuls et l’on doit donc avoir alors :

p−n+l+1= 0 ⇒ n entier / n ≥ l + 1 et, en définitive :


r

R( r ) = r Ln ,l ( r ) e
l n

5
Comme le montre le tableau XIII, on aboutit à une expression de R(r) qui est de la forme :
r ∞

R( r ) = r Ln ,l ( r ) e
l n
, où n est un entier / n ≥ l + 1 . L( r ) = ∑ a p r p et les équations de
p =0

récurrence a p +1 = f ( a p ) permettent de calculer tous les coefficients à une constante

2( p − n + l + 1 )
multiplicative près, lorsque n et l sont fixés. On trouve: a p +1 = a p et la
n( p + 1 )( p + 2l + 2 )
constante multiplicative sera fixée en normalisant R(r), comme vu précédemment, soit :

∫ 3
R∗ R r 2 dr = 4π .

En conclusion, la théorie de Schrödinger conduit aux mêmes résultats que ceux trouvés par
Bohr-Sommerfeld : le mouvement de l’électron soumis à un champ de forces centrales peut
r

être décrit au moyen d’une fonction d’onde ψ n,l ,m = r l Ln ,l ( r ) e n
sin m θ f l ,m (cos θ ) eimϕ ou

ψ n,l ,m,m = ψ n,l ,m .α ou ψ n ,l ,m .β et la forme de la fonction ψ n ,l ,m dépend de trois nombres


s

quantiques alors que l’énergie ne dépend que de n. Ce résultat dû à la forme particulière de


1
V(r) = − .
r
Même si le sens profond des quantifications nous échappe – les quantifications ne sont
introduites que pour rendre compte des faits expérimentaux, des spectres observés –,
le modèle de la mécanique quantique permet d’introduire ces quantifications en les rattachant
à quelques grands principes de la physique, comme la conservation de l’énergie et la
conservation des moments cinétiques (pour un mouvement dans un champ de forces
centrales).

Vous aimerez peut-être aussi