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ATMA 2013

L'efficacité énergétique des navires en service - la marque


SEEMP du BUREAU VERITAS

Martial CLAUDEPIERRE – Marine Environment Leader


BUREAU VERITAS – France

SOMMAIRE
L’optimisation de l'efficacité énergétique est le principal vecteur pour l'amélioration et la diminution
des émissions d’un navire existant. Le défi auquel sont confrontés les armements aujourd'hui est de
combiner de façon optimale certaines de ces mesures d’amélioration de l’efficacité dans le but
d'obtenir un navire économe en carburant, respectueux de l'environnement et économiquement viable
à au coût d'investissement le plus faible possible dans la situation économique difficile actuelle. Dans
cette perspective, Bureau Veritas a développé une notation spécifique appelée SEEMP notation qui
s’appuie principalement sur l’outil interne de modélisation énergétique développé en propre
SEECAT, qui simule les flux des systèmes énergétiques du bord. Ce simulateur de transferts
énergétiques est basé sur une approche globale qui prend en compte les interactions entre les
différents producteurs d'énergie et les consommateurs du bord. Il est utilisé pour vérifier un SEEMP
élaboré et mettre en évidence les économies potentielles et les émissions de CO2, de NOx et de SOx
pour un profil opérationnel donné du navire. Un modèle de Ro Ro Navire à passagers a été développé
dans le cadre de la notation SEEMP du Brittany Ferries Cap Finistère. Un certain nombre de solutions
pour réduire la consommation de carburant et les émissions atmosphériques est présenté dans ce
mémoire. Le cadre réglementaire est rappelé en préambule. En conclusion, l'avantage d'adopter une
approche globale et analytique de priorisation des mesures d'efficacité énergétique est discuté.

SUMMARY
Energy efficiency optimization is the main driving force for existing ship emission mitigation. The
challenge that is faced by owners today is to optimally combine some of these measures in order to
obtain a fuel efficient and environmentally friendly ship at the lower investment cost as possible in
the present economical down turn and reinforced environmental regulation. In that perspective,
Bureau Veritas has developed a specific notation named SEEMP Additional Notation mainly backed
on an in-house developed ship modeling tool SEECAT which simulates in the time domain different
energy flows and energy systems on board. This energy simulator is based on an holistic approach,
which takes into account interactions between the various energy producers and consumers. It is used
to verify an elaborated SEEMP and to highlight potential savings along with CO2, NOx and SOx
emissions mitigations for a realistic time wise description of the ship operational profile. A large Ro
Ro Passengers Vessel energy model has been developed within the granting of the SEEMP Notation
to Brittany Ferries Cap Finistère. A number of solutions for reducing fuel oil consumptions and air
emissions are presented in the paper. Also the regulation framework is recalled and finally the
advantage of adopting a global and analytic approach of prioritizing energy efficiency measures is
discussed.

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marque additionnelle SEEMP du Bureau
1. INTRODUCTION Veritas dans la réduction des impacts
environnementaux et de l’amélioration de
Dans un contexte environnemental sans cesse
l’efficacité énergétique d’un navire en service.
renforcé, l’industrie maritime n’est pas
épargnée tant au niveau des rejets aériens que
2. EFFICACITE ENERGETIQUE DU
dans l’eau. Différentes instances
internationales et nationales émettent des TRANSPORT MARITIME
règlementations visant à limiter les émissions
de NOx, SOx, particules fines et CO2. C’est le Le transport maritime international représente
cas notamment au niveau de l’IMO, avec 10% des émissions de CO2 liées au transport,
l’entrée en vigueur depuis le 1er janvier 2013 alors que le transport routier représente à lui
de l’indice d’efficacité énergétique des navires seul près de 80% de ces émissions. La figure
neufs (EEDI), et du plan de gestion de 1, présente la contribution respective des
l’énergie (SEEMP) pour tous les navires différentes sources principales d’émission de
concernés par la Convention MARPOL CO2 en 2005 (transport et industrie) ; la part
(Annexe VI). des émissions mondiales de CO2 sur une
année, attribuée au transport maritime
D’autres initiatives, de la part de la international, est de 2,7%.
Commission Européenne, visent à mettre en
place un système d’enregistrement et de Il est également intéressant de considérer
collecte (MRV – Monitoring, Reporting and l’efficacité des différents modes de transport,
Verification) des consommations des navires du point de vue des émissions, en rapportant
de transport, afin d’en suivre l’efficacité ces dernières à la quantité de cargaison
énergétique et la quantité d’émission de GES. transportée et à la distance parcourue (notion
Face à ces défis techniques et opérationnels d’efficacité énergétique mise en avant par la
engendrés par le durcissement de la réglementation maritime internationale). Les
règlementation environnementale, l'industrie résultats obtenus dans l’étude IMO 2009 sur
maritime a déjà pris des mesures et des les émissions de GES du transport maritime et
engagements sur la façon de réduire les présentés sur la figure 2, montrent qu’il est le
émissions de CO2 et la pollution. mode de transport le moins producteur de CO2
par tonne de marchandise transportée et
Pour se faire, en ce qui concerne les navires kilomètre parcouru.
existants, des investissements et des
changements de modes opératoires sont
consentis par des opérateurs en vue
d’améliorer leurs performances
environnementales, ce qui à terme a
certainement un impact positif sur la
profitabilité du fait des économies de
carburants réalisées.
Le défi auquel sont confrontés les armateurs
aujourd'hui est de combiner de façons
optimales certaines de ces mesures techniques
et opérationnelles dans le but d’obtenir un
navire économe en carburant et respectueux de
l'environnement avec coût d'investissement le
plus faible possible dans le présent contexte
économique. Figure 1 – Contribution des différentes sources
L’objet de ce mémoire est de dresser un bilan d’émission de CO2 en 2005
du cadre règlementaire existant et à venir dans
le domaine des émissions, de présenter les
différentes technologies et modes opératoires
alternatifs, et de souligner la contribution de la

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température par combinaison entre l’azote et
l’oxygène.
Quelques vapeurs d’hydrocarbures et de
composants organiques volatiles (COV) sont
également présents en faible quantités dues à
une combustion incomplète.
En plus de ces gaz, on trouve à l’échappement
des moteurs diesel marins la présence de
particules solides comprenant des suies,
poussières, métaux lourds, oxydes de soufre
précipités, particules issues de la corrosion, et
des hydrocarbures partiellement brulés issus
Figure 2 – Efficacité « CO2 » de différents navires et pour du fuel ou de l’huile de lubrification. Elles
différents modes de transport sont toutes dénommées sous le terme
générique de particules fines (PM).
Ces résultats montrent que le transport
maritime est le plus efficace quelle que soit la
substance considérée des gaz d’échappement, 4. REGLEMENTATION MARINE
à l’exception cependant du SO2 pour lequel le RELATIVE AUX REJETS
transport routier émet moins de quantité. ATMOSPHERIQUES
L’utilisation de carburants marins à plus basse
teneur en soufre à partir de 2015 en zones 4.1. Exigences environnementales dans le
SECA et ECA et de 2020 en dehors de ces transport maritime international
zones va sans doute réduire cet écart. Les exigences en termes de performances
environnementales vont bien au-delà des
3. COMPOSITION DES GAZ exigences de réduction des émissions de CO2.
D’ECHAPPEMENT D’UN Elles englobent les exigences existantes et à
MOTEUR DIESEL MARIN venir de réductions des émissions de NOx,
SOx, et particules fines.
Les émissions de gaz d’échappement d’un
moteur à cycle diesel marin brûlant du fuel Dès les années 1970, une prise de conscience
lourd ou du gazole contiennent différents gaz environnementale est née. La première action
et particules solides dans des proportions en vue de réduire l’impact environnemental
variables (dépendant de la qualité du carburant des émissions fût la lutte contre les « pluies
et du cycle en 2temps ou 4temps ainsi que des acides » engendrées par la présence dans les
paramètres thermodynamiques précipitations atmosphériques d’oxydes de
d’environnement et de combustion). soufre (SOx) et d’azote (NOx), conséquences
de la combustion de combustibles fossiles.
Les émissions comprennent de l’oxygène, de
l’azote, du monoxyde de carbone (CO) et du Dans la mesure où pratiquement 70% des
dioxyde de carbone (CO2) qui sont émissions des navires se produisent à moins de
directement issus de la combustion plus ou 400 km des côtes, les navires contribuent
moins complète de l’hydrocarbure avec probablement de manière significative à la
l’oxygène présent dans la chambre de pollution des zones côtières, en particulier
combustion. Elles contiennent également de la pour les SOx. Il est parfois estimé que les
vapeur d’eau, résultat de la réaction entre émissions des navires contribuent à hauteur de
l’hydrogène contenue dans le carburant et 5 à 20% dans la concentration en sulfates et 10
l’oxygène de l’air d’admission. à 20% dans la concentration en SOx (dont 5 à
30% en SO2) dans les régions côtières. Dans
En outre, se trouvent également des dioxydes
certaines zones, cette contribution pourrait
de soufre (SO2), générés par la réaction du
atteindre 50% en 2020.
soufre présent dans le carburant et l’oxygène,
et des oxydes d’azote (NOx) qui sont produits Des niveaux d’émissions sont alors fixés par
durant le procédé de combustion à haute les autorités maritimes internationales (IMO),
nationales ou locales , selon les types

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d’émissions, par zones et par niveaux de Lors de la demande de désignation d’une zone
puissance. d’émissions contrôlées auprès du MEPC
(instance traitant des problématiques de la
4.2. Règlementation OMI sur les émissions pollution par les navires au sein de l’OMI)
de NOx, SOx et PM – généralités celle-ci devra comporter une étude prouvant
que les émissions en provenance des navires
L’OMI impose des restrictions (Convention opérant dans la zone pressentie contribuent à
MARPOL, Annexe VI) sur les émissions une concentration locale de pollution
suivantes : NOx, SOx, COVs, substances atmosphérique ou à des impacts négatifs sur
appauvrissant la couche d’ozone (référence l’environnement.
aux substances identifiées dans le protocole de
Montréal 1987, avec mention explicite aux Une telle étude devra comporter une
halons et CFCs ; et rejets des incinérateurs du description des impacts de ces émissions sur la
bord. santé humaine et sur l’environnement, tels des
impacts négatifs sur les eco systèmes terrestre
Pour les SOx, des restrictions plus fortes et aquatiques, des zones de reproduction, des
(exprimées en concentration équivalente en habitats protégés, sur la qualité de l’eau de
soufre du carburant) sont imposées dans les source et en nappe phréatique, et sur les zones
zones à émissions contrôlées de soufre SECA d’importance culturelle et scientifique. Les
– SOx Emission Control Area. Les SECA sources des données utilisées et les
actuelles sont la mer Baltique et la Mer du méthodologies employées devront être
Nord avec la Manche. mentionnées.

En outre, dans les zones à émissions 4.3. Niveaux d’émissions de NOx


contrôlées de soufre et d’oxydes d’azotes (MARPOL)
(ECA), des restrictions plus fortes sont
Trois niveaux de standards (« Tier ») sont
appliquées à la fois sur les rejets de SOx et
définis pour les émissions de NOx
NOx : c’est le cas de la zone Nord-Américaine
ECA.
Régime N < 130 130 ≤ N < 2000 N≥
moteur 2000
Pour ce qui concerne les particules, il a été (tr/mn)
décidé par l’OMI que, la production de Niveau I 17 g/kWh 45 N-0.2 g/kWh 9,8 g/k
particules étant étroitement liée à celle de Règle Wh
SOx, la réglementation sur les SOx serait 13(3)(a)
actuelle
suffisante ce qui explique qu’à ce jour il n’y Niveau 14,4 g/kW 44 N-0.23 g/kWh 7,7 g/k
ai pas de réglementation spécifique sur les II h Wh
particules, en ce sens que les particules sont (~ 20%
comptabilisées directement en rapport à la du
niveau I)
proportion de soufre présent dans le carburant
Niveau 3,4 g/kWh 9 N-0.2 g/kWh 2 g/kWh
et rejetée dans les émissions. Cette situation III
pourrait changer rapidement notamment vis-à- (~ 80%
vis de la problématique du « black carbon ». du
niveau I)
Les critères de désignation d’une zone
contrôlée ECA ou SECA partent du principe Leurs dates d’entrée en vigueur sont les
que les émissions de SOx, NOx, et de suivantes :
particules à partir des navires de haute mer
participent à des concentrations de pollution Date de Standard applicable
atmosphérique dans les villes et les zones construction du
côtières. navire (D)*
1/1/2000 ≤ D < Standard « niveau I »
1/1/2011
1/1/2011 ≤ D < Standard « niveau II »
1/1/2016

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1/1/2016 ≤ D Standard « niveau Standard Les zones à émissions contrôlées ECA et
III » à l’intérieur « niveau SECA limitent la quantité maximale de soufre
des ECA II »
ailleurs contenue dans les carburants à 1% à l’intérieur
« moteurs existants » de ces zones. C’est une différence sensible par
1/1/1990 ≤ D < rapport à la situation actuelle de 3,5% hors
1/1/2000 avec zone protégée, mais ce taux reste tout de même
cylindrée unitaire90 Standard « niveau I »
1000 fois plus élevé que le taux de soufre dans
L
& puissance > les carburants diesels destinés à l’automobile
5 000 kW (10 ppm, 0,001%).

* date de construction = date de mise sur cale A la demande de l’OMI, l’ISO a amendé la
Note: Les systèmes de traitement des gaz sont norme ISO 8217 « Spécifications des
acceptés. combustibles pour la marine » afin d’y
incorporer des paramètres ayant une influence
4.4. Niveaux d’émissions de SOx sur la qualité de l’air et les performances des
(MARPOL) moteurs.

Les exigences concernant les émissions de 4.5. Réglementation OMI sur les émissions
SOx sont les suivants1 : de CO2 du transport maritime
international3
Zones de contrôle des
Exigences générales
émissions (ECA & SECA)
Teneur en soufre ≤ 1,5% En complément des émissions de polluants ci-
Teneur en soufre ≤ 4,5%
avant le 01/07/2010 dessus, un axe majeur de la réglementation de
avant le 01/01/2012
(ou installation de lavage des l’OMI concerne les émissions de Gaz à effet
gaz d’échappement2 limitant
les émissions SOx ≤ 6 g/kWh)
de Serre (GES).
Teneur en soufre ≤ 1,0% à Le CO2 est le principal représentant dans les
partir du 01/01/2010 gaz d’échappement des moteurs marins
Teneur en soufre ≤ 3,5%
(ou installation de lavage des fonctionnant au fioul lourd ou au gazole, et est
à partir du 01/01/2012
gaz d’échappement2 limitant considéré comme le contributeur majeur au
les émissions SOx ≤ 4 g/kWh)
Teneur en soufre ≤ 0,5%
changement climatique.
à partir du 01/01/2020
(Sous réserve d’une Ainsi, les principaux axes de réglementation
étude de faisabilité
Teneur en soufre ≤ 0,1% à produits par l’OMI ont majoritairement
effectuée avant 2018
partir du 01/01/2015 concerné dans un premier temps la réalisation
afin de répondre aux
objections soulevées par
(ou installation de lavage des d’une étude d’impact des émissions de CO2
gaz d’échappement2 limitant par le transport maritime en 2000, « Study of
les industries du
les émissions SOx ≤
raffinage. En cas de greenhouse gas emissions from ships »,
0,4 g/kWh)
conclusions négatives communément appelée « 2000 GHG study »,
de l’étude, la date
effective serait le 1er qui a fait un inventaire des émissions et a
janvier 2025) étudié des solutions techniques et
opérationnelles (de type « trading scheme »)
pour les réduire. Dans cette étude, les
principales émissions considérées sont le CO2
ainsi que les NOx et SOx.
Sous l’effet de la pression en faveur de
l’environnement, de la CCNUCC4 et de celle
de l’Europe et d’autres pays comme les Etats-
Unis, les actions sur la prise en compte du CO2
1
Teneurs en soufre exprimées en pourcentage de
3
masse MARPOL – Annexe VI – Chapitre 4
2 4
Cf. “Guidelines for Exhaust Gas Cleaning Convention Cadre des Nation Unies sur le
Systems”, resolution MEPC.184(59) Changement Climatique

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ont été accélérées avec la décision de mettre à L’indice initialement nommé « CO2 design
jour l’étude de 2000 et des travaux sur la index » a été renommé Energy Efficiency
définition d’un indice CO2 « nominal » (design Design Index (EEDI ; indice nominal de
index) des navires, et la définition de valeurs rendement énergétique). L’émission de CO2
de référence. est en effet directement liée à la consommation
de carburant du navire, et donc de l’énergie
La mise à jour de l’étude de 2000 a permis
produite à bord. De plus, il ne traduit pas un
d’aboutir à des conclusions sur les niveaux
niveau absolu d’émission, mais plutôt une
potentiels de CO2 à différents horizons. Elle
efficacité en rapportant cette émission au
est composée de deux phases :
« travail de transport » réalisé par le navire.
Une première phase qui dresse un inventaire
des émission de CO2 du transport maritime L’EEDI est applicable aux navires neufs. La
international depuis 1990 et selon des définition de l’indice EEDI est la suivante :
scénarios futurs de croissance économique
concernant ces émissions.

Une deuxième phase qui prend en compte


d’autres GES (tels que définis par le
UNFCCC5) que le CO2 ainsi que d’autres
substances rejetées par les navires pouvant
également contribuer au changement
climatique (NOx, composés organiques
volatiles autres que le méthane, CO, particules
et SOx), ainsi que l’identification et l’étude de
solutions potentielles de réduction par des
mesures techniques, opérationnelles et basées
sur le marché.

4.6. Indice Nominal d’Efficacité


Energétique des Navire Neufs (EEDI)

La résolution IMO MEPC.203(62) adopté en


juillet 2011 fixe la règlementation sur
l’Efficacité Energétique des navires et l’inclut
dans la MARPOL Annexe VI (création d’un
nouveau chapitre 4). Pour les nouveaux
navires, est créé l’EEDI.

 M  nME   M    neff 
 
nPTI neff
  f j   PME (i ).CFME (i ).SFCME (i )   PAECFAESFC *AE     f j .  PPTI (i )   f eff (i ).PAEeff (i ) CFAE.SFC AE     f eff (i ).Peff (i ).CFME.SFCME 
       
 j 1  i 1    j 1 i 1 i 1    i 1 
E
f i .Capacity.Vref . f w

5
UNFCC : United Nation Fund for the Climate
Change

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propulseurs d’étrave, les systèmes liés à la
avec : cargaison, les pompes de ballast. Cette
 CF : facteur de conversion sans dimension puissance est mesurée le navire navigant à
entre consommation de carburant (en g) et la vitesse Vref et dans la condition de
émission de CO2 (en g). Les indices ME et chargement correspondant à « Capacity ».
AE renvoient respectivement vers les Des règles sont définies afin de calculer PAE
moteurs principaux et auxiliaires. Des à partir de la puissance des moteurs
valeurs de ce coefficient sont définies pour principaux ou à partir de la puissance
différents types de carburants. électrique consommée.
 Vref : vitesse du navire, mesurée en nœuds,  SFC : consommation spécifique certifiée de
en eau profonde, calme et sans vent, carburant, en g/kWh, des moteurs. SFCAE
correspondant à PME définie ci-après et au est la moyenne pondérée des SFCAE(i).
chargement de conception maximum du  fj : facteurs de correction prenant en
navire. compte des caractéristiques spécifiques du
 Capacity : tpl pour les vraquiers, pétroliers, navire, notamment pour ceux possédant une
gasiers, rouliers et autres navires de marque « glace ». Ses valeurs ont été
charge ; 65% du tpl pour les porte- tabulées lors du MEPC59. fj vaut 1 pour les
conteneurs : tjb pour les navires à passagers navires qui n’ont pas de marque « glace ».
(et ro-ro à passagers).  fw : coefficient adimensionnel traduisant la
 P : puissance des moteurs principaux et réduction de vitesse dans des conditions
auxiliaires, en kW. La sommation sur i est océano-météorologiques représentatives.
pour tous les moteurs (au nombre de nME). La valeur 1 doit être prise tant que des
 PME(i) vaut 75% de la puissance installée recommandations sur ce paramètre ne sont
maximale continue (MCR) de chaque pas développées par l’OMI.
moteur i, déduction faite de la puissance de  feff (i): est un facteur traduisant la présence
sortie des éventuels alternateurs attelés. de chaque système innovant
 PPTI(i) : 75% de la puissance consommée énergétiquement efficace i. Ce facteur vaut
par chaque alternateur attelé divisée par la 1 pour chaque système de récupération
moyenne pondérée du rendement du/des d’énergie.
alternateur(s).  fi : est le facteur de capacité pour toute
 Peff(i) : 75% de la réduction de puissance limitation technique/réglementaire sur la
demandée au moteur principal du fait de capacité, et peut être pris à 1 si on estime
l’utilisation de « technologies innovantes que ce facteur n’est pas nécessaire. Des
efficaces énergétiquement ». valeurs de fi pour les navires ayant une
 PAEeff(i) : réduction de la puissance des marque « glace » ont été tabulées lors du
auxiliaires du fait des technologies MEPC59.
innovantes de récupération d’énergie
électrique, mesurée à PME(i). L’indice EEDI s’exprime donc en tonne de
 PAE : est la puissance demandée au moteur CO2 par tonne (ou tjb) x mille nautique.
auxiliaire en condition de navigation
normale, couvrant notamment la puissance En complément de la définition de la formule
de l’EEDI, les lignes de références à utiliser
nécessaire pour le système de propulsion et
pour cet indice ont été définies pour un certain
pour les personnes, par exemple les pompes nombre de types de navires. A terme, les
des circuits de fluides du moteur principal, objectifs sont les suivants :
les systèmes de navigation, la vie à bord
mais excluant la puissance non nécessaire à
la propulsion, par exemple pour les

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 Les lignes de références doivent être l’Efficacité Energétique des navires et l’inclut
définies pour chaque type de navire défini dans la MARPOL Annexe VI (création d’un
pour l’EEDI. nouveau chapitre 4).
 Ces lignes doivent être exprimées sous la Pour les navires existants, la règlementation
forme d’une fonction exponentielle de la impose l’élaboration et la mise en place à bord
capacité définie précédemment pour d’un plan de management de l’énergie (Ship
Energy Efficiency Management Plan –
l’EEDI.
SEEMP).
 Elles doivent être établies en s’appuyant
sur des données de navires construits dans Le plan doit être présent à bord et sa présence
(mais pas son contenu) sera vérifiée lors de la
les dix dernières années. première visite intermédiaire ou visite spéciale
après le 1er janvier 2013.
Ces lignes servent de valeurs limites d’EEDI à
Le SEEMP doit inclure la structure suivante :
ne pas dépasser sous peine de ne pas recevoir
le certificat IEEC. Le calcul de la valeur de  La description des mesures
l’EEDI est vérifié en deux temps, tout d’abord d’optimisation énergétique
lors du design et des essais éventuels de  La planification de leur mise en œuvre
bassin, puis lors des essais mer.  Le suivi des actions
 L’évaluation des résultats.
Bien que la qualité du contenu du plan n’est
pas requise, puisque non contrôlé, le SEEM/P
doit être considéré comme une occasion pour
les parties prenantes d’optimiser les usages
énergétiques des navires concernés, et non pas
simplement le réduire à une tache
administrative de plus. Le SEEMP doit être vu
comme une possibilité de se pencher sur
l’amélioration de l’efficacité du navire, en
Figure 4 : exemple de courbe de référence pour les
adoptant des pratiques vertueuses et
vraquiers.
éventuellement en améliorant certaines
installations énergivores, le tout dans un
4.7. Mise en place d’Instruments de Marché objectif global de réduction de la
IMO de type quotas de CO2 (MBM) consommation, ce qui est appréciable dans le
contexte économique difficile actuel.
La définition d’instruments fondés sur le
marché pour réduire les émissions de GES a 4.9. Le certificat IEEC (International
également fait l’objet de propositions et de Energy Efficiency Certificate)
discussions lors du MEPC59. Les principales
solutions proposées sont les suivantes : La présence à bord du navire du SEEMP, pour
 Système d'échange de droits d'émission les navires existants donne lieu à l’émission
(ETS); et d’un certificat IEEC.
 Fonds internationaux consacrés aux GES. Ce certificat est délivré suite à une visite à
Aucun consensus n’a envore été trouvé sur le bord des autorités du pavillon.
choix de l’instrument. Pour les navires neufs, soumis au calcul de
l’EEDI, l’émission du certificat IEEC est
4.8. Le plan d’efficacité énergétique des subordonnée à l’existence du SEEMP, la
navires neufs et existants IMO satisfaction du calcul et de la vérification de
(SEEMP) l’EEDI lors des essais mer, la comparaison
La résolution IMO MEPC.203(62) adoptée en avec l’EEDI maximum (attained EEDI) le cas
juillet 2011 fixe la règlementation sur échéant.

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4.10. Règlementation Européenne sur les L’idée consiste donc à demander un calcul de
émissions par le transport maritime l’EEOI sur une période suffisamment
importante pour lisser les pics de charge et les
L’Union Européenne est partisane d’une voyages à vide sur ballast, d’en demander
réglementation internationale sur la pollution également le reporting et d’être en mesure de
atmosphérique par les navires. Elle a pouvoir le vérifier, dans une approche MRV
cependant clairement indiqué qu’elle mettrait (Monitoring, Reporting and Verification).
en place ses propres règlementations si les
Un objectif annuel de niveau de performance,
actions de l’OMI ne progressaient pas
basé sur une valeur maximale de l’EEOI,
suffisamment rapidement ou n’étaient pas
pourrait alors être fixé à chaque navire ou
robustes.
l’échelle d’un opérateur ou d’une ligne. Les
conditions de calcul, de vérification des
Les stratégies de l’UE vis-à-vis de la réduction
différents paramètres (fuel, cargaison, distance
des émissions maritimes (2002) et de la
et vitesse) devront être clairement statuées. Il
pollution de l’air (2005) appellent à la
est notamment question à l’OMI et au niveau
réduction des émissions de SOx, NOx et CO2.
de l’Europe d’un système de surveillance en
Le Conseil a approuvé les objectifs de
continu des paramètres d’efficacité du navire
réduction, et le Parlement également en
en semi continu via l’IAS.
demandant de réduire les émissions de NOx
sans attendre l’OMI.
5. LA NORME ISO 50001 SUR LE
Actuellement, l’UE impose une réglementation
MANAGEMENT DE L’ENERGIE
plus restrictive sur les émissions de SOx dans
5.1. Généralités
les ports communautaires : Directive
2005/33/EC, concentration maximum en La norme ISO 50001, déjà appliquée dans
soufre des fiouls de 0,1 % (1 000 ppm) pour l’industrie, traite de la gestion de l’énergie et
les navires de navigation intérieure et au des émissions de Gaz à Effet de Serre (GES).
mouillage ou à quai dans un port Quand l'ISO 14001 parle de l'énergie au sens
communautaire à partir du 1er janvier 2010
de ressources naturelles et d'impact
(en alternative, l’alimentation électrique par le environnemental, avec l'objectif de limiter cet
quai – « cold ironing » est autorisée). impact; l'ISO 50001 se situe au-delà de cette
problématique, et dans une approche plus
Les évolutions attendues à court terme
spécifique, définie en termes d'efficacité
concernent l’intégration du transport maritime
énergétique et de réduction des
dans son plan d’action contre le changement consommations, donc des coûts.
climatique lancé en 2005. Ce plan inclut la
mise en place de mesures de type « Trading Elle permet via la mise en place d’un SME
Scheme » (taxation carbone), qui ont été (Système de Management de l’Energie) de
précisées en janvier 2008 lors du lancement du maitriser ses consommations d’énergie et
« Climate action and renewable energy améliorer de façon continue sa performance
package ». énergétique.
Le principe de l’ISO 50001 est le PDCA :
4.11. Les futurs instruments de mesure
MRV des émissions des navires en  Plan
opération
 Do
L’IMO propose d’établir un bilan
 Check
annuellement du calcul de l’EEOI6 pour
chaque navire en opération.
parcouru. C’est l’instrument de performance
énergétique recommandé dans le SEEMP. Il est
6
EEOI : Indice de rendement énergétique du navire calculé comme le ratio du CO2 émis sur la quantité
en opération. L’EEOI est un indicateur de de marchandise transportée sur une distance
performance énergétique, il est exprimé en g de donnée. L’EEOI n’est pas un instrument obligatoire
CO2 par tonne de cargaison transportée et mile mais est recommandé par l’OMI.

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 Act Le principe de l’audit énergétique est de
permettre d’identifier les points sur lesquels il
sera possible de réaliser des économies
d’énergie, moyennant des investissements plus
ou moins importants.
Il doit être réalisé par une société spécialisée
dans le domaine de l’énergie, indépendante à
la fois de l’armateur et de l’organisme de
certification.
L’audit dresse donc un état des lieux le plus
complet possible, afin de mettre en évidence :
 Les points pour lesquels une
modification opérationnelle ou
technique est nécessaire,
 Les améliorations pouvant être mises
en œuvre, avec une évaluation des
Cette norme commence à être largement investissements,
appliquée dans l’industrie, où elle a trouvé sa  Les points pour lesquels une recherche
place auprès des normes ISO 9001 technologique plus poussée ou
(management qualité) et 14001 (management innovante est à entreprendre.
des impacts environnementaux).
La préparation de l’audit passe par une phase
5.2. Enjeux de la certification ISO 50001 préliminaire d’analyse documentaire,
technique des consommations passées du
Les enjeux sont de renforcer la compétitivité navire en opération. L’audit proprement dit est
de l’entreprise, en devançant la concurrence et réalisé via une visite et présence à bord
en se différenciant en étant précurseur, de permettant d’une part de poursuivre les
structurer l’organisation et la gestion de la interviews des personnels en charge de la
question environnementale, par la clarification conduite des installations, et d’autre part de
des rôles et besoins de compétences, et la prendre des relevés de mesure dans le navire
pérennité des améliorations des performances en activité.
via la sensibilisation et la formation.
Déroulement :
L’image d’exemplarité et le fait de parvenir à
remplir ses ambitions en matière  Travail documentaire préalable,
d’environnement participent à l’intérêt de
 Bilans globaux de consommation sur
l’ISO 50001.
plusieurs rotations,
La NR586 déclinant la notation additionnelle
 Avis des personnels de conduite et
SEEMP du Bureau Veritas est largement
officiers mécaniciens,
inspirée par l’ISO 50001.
 Revue de la machine et des auxiliaires,
6. L’AUDIT ENERGETIQUE principaux producteurs d’énergie du
bord,
L’audit énergétique est la première phase de
réalisation d’un plan de management de  La production d’électricité,
l’énergie. Il s’applique bien entendu à l’ISO
 Utilisation des systèmes d’économie
50001 pour les ensembles industriels, mais
également pour le SEEMP à l’échelle du d’énergie (alternateurs attelés par
navire. Il est obligatoire dans le cadre de la exemple),
marque additionnelle SEEMP du Bureau  La consommation d’électricité,
Veritas. analyse des modes de fonctionnement
de pompes et compresseurs, points de

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fonctionnement sur circuit dans les Le modèle énergétique du navire est simulé à
différentes configurations, l’aide de l’outil BV spécifique SEECAT. Le
plan de management de l’énergie SEEMP est
 L’utilisation appropriée des systèmes
ainsi vérifié à l’aide du modèle de simulation
de récupération d’énergie (chaudière à
du navire, puis un certificat de classe est
récupération par exemple),
délivré à la satisfaction du BV.
 Divers.
Des audits de vérification sont ensuite prévus à
A l’issue de cette analyse, un rapport
échelons réguliers afin de s’assurer que le
comprenant l’état énergétique du navire avec
système d’enregistrement des performances et
des pistes d’amélioration est remis à
d’historisation est bien en place et
l’armateur.
correctement utilisé.
Il est à noter que selon le type de navire,
certains « gros » consommateurs seront ciblés. 8. AMELIORATION DE
Par exemple, dans le cas d’un ferry, le système L’EFFICACITE ENERGETIQUE
HVAC peut représenter plus de 30% de la D’UN NAVIRE EN OPERATION
consommation électrique totale hors
propulsion (près de 40% dans le cas d’un 8.1. Généralités
navire à passagers).
Il existe différentes approche dans
7. LA NOTATION ADDITIONNELLE l’amélioration des performances énergétiques
d’un navire existant. Elles peuvent être
SEEMP DU BUREAU VERITAS
classées selon trois domaines principaux :
7.1. Généralités  opérations optimisées,

Bureau Veritas a décidé de créer la marque  maintenance améliorée,


additionnelle SEEMP, d’une part à la demande  modifications des œuvres vives du
d’armateurs proactifs désirant voir reconnaitre navire, de sa machine, de sa
leurs efforts en matière d’amélioration de propulsion, installation de systèmes de
l’efficacité énergétique de leurs navires, et récupération d’énergie.
d’autre part devant le constat que le SEEMP
tel que défini par l’IMO est en quelque sorte Afin d’obtenir la plus grande amélioration
vidé de sa substance du fait de l’absence de possible de l’efficacité énergétique d’un navire
vérification de son contenu. en opération, ces trois approches devront être
combinées.
7.2. Rules Note NR 586 Bureau Veritas Il est à noter que ces mesures ne sont pas
nouvelles pour la plupart d’entre elles, ayant
La NR 586 est un ensemble de guidelines, bâti déjà été adoptées dans les années quatre-vingt
sur la même structure que le SEEMP, dont elle puis abandonnées par la suite.
reprend les principaux éléments, et complétée
par une démarche très proche de l’ISO 50001, 8.2. Améliorations opérationnelles
ainsi que d’un chapitre de classement en
Entre autres mesures, les plus citées et
termes de performances des systèmes et
appliquées sont l’amélioration du planning,
procédures d’économie d’énergie.
l’arrivée juste à temps, le routage météo,
7.3. Champs d’application de la marque l’optimisation de la vitesse afin de minimiser
additionnelle SEEMP du BV les montées brusques en allure, le
ralentissement de la vitesse moyenne (« slow
La Classe Additionnelle SEEMP couvre la steaming »), l’adoption de l’assiette optimale
mise en place d’un plan de management de en fonction de la vitesse et du chargement.
l’énergie spécifique du navire. Ce plan est
8.3. Améliorations de la maintenance
élaboré selon la NR 586. Un audit énergétique
indépendant est requis afin de commencer la Entre autres mesures, les plus citées et
mise en place du plan de gestion de l’énergie. appliquées sont : le nettoyage régulier de

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l’hélice et de la carène, et le changement de Cependant, même en bénéficiant d’ordres de
peinture. D’une manière générale, un navire grandeur de gain en efficacité de certaines
bien entretenu verra ses pertes énergétiques optimisations, il est extrêmement difficile de
minimisées par détection préventive de pannes prévoir quelle sera l’efficacité globale du
et dysfonctionnements. Dans ce cadre, une navire en opération.
maintenance préventive instrumentée de la
Ainsi, l’amélioration de l’efficacité d’un
propulsion et des générateurs du bord participe
navire peut être réalisée grâce à diverses
à l’optimisation énergétique.
mesures, telle que l’optimisation de la forme
de coque et l’amélioration du rendement de
8.4. Amélioration du design
l’hélice, afin de diminuer la résistance
Entre autres mesures, les plus citées sont : hydrodynamique. Le moteur peut être
l’optimisation du tarage7 du moteur de optimisé, sa consommation spécifique
propulsion en fonction de la charge réellement diminuée, avec un régime de charge plus bas
utilisée par le navire (détarage), by-pass sur le correspondant au cycle opérationnel réel du
conduit d’échappement du moteur principal de navire (slow steaming),
propulsion, installation d’un système de
Il est évident que ces améliorations
récupération d’énergie au niveau des conduits
d’efficacité ne peuvent pas simplement
d’échappement, installation d’une tuyère en
s’ajouter, tant les interactions entre systèmes
amont de l’hélice afin de canaliser le flux, ou
sont nombreuses dans un navire. De plus,
en aval (pompe hélice) afin de redresser les
contrairement à une installation à terre, un
vortex générés par le fonctionnement de
navire est tributaire de ses conditions de
l’hélice, ajout d’un casque d’hélice à aubes
chargement (assiette et tirant d’eau) et de son
(« PBCF ») permettant également de redresser
environnement (courant, vent, résistance
une partie des vortex.
ajoutée par les vagues).
8.5. Potentiel d’amélioration des différentes Par exemple, la réduction de la vitesse
mesures nominale entraine une diminution de la
La NR 586 du Bureau Veritas propose de consommation de carburant, mais aussi à une
classer ces différentes mesures, à titre diminution de la part d’énergie thermique
indicatif, selon six niveaux de performance récupérée via les circuits de refroidissement ou
(gain d’efficacité énergétique) : dans les échappements, ce qui va nécessiter le
démarrage d’une chaudière auxiliaire
fonctionnant au fuel. Le gain attendu ne sera
Niveau Ordre de grandeur pas celui escompté. Il en est de même avec la
nécessité d’alimenter une soufflante électrique
A Gain > 20% auxiliaire en cas de fonctionnement d’un
B 10 < Gain < 20% moteur lent à très faible charge (super slow
steaming), le balayage ne s’effectuant plus
C 5 < Gain < 10% correctement en dessous d’une certaine vitesse
D 2,5 < Gain < 5% de rotation du moteur.

E 1 < Gain < 2,5% Seule une analyse globale, telle que détaillée
par la suite dans ce mémoire, à l’aide d’un
F Gain < 1% outil de simulation énergétique de type
SEECAT, permet donc de se faire une idée
précise du gain obtenu par combinaison de
différentes mesures.
7
Dans le cas du détarage d’un moteur de Par ailleurs, le gain prédit obtenu devra être
propulsion, une attention particulière sera relativisé par rapport à ce qui est réellement
portée à la validité du certificat « NOx » mesurable à bord du navire, sur une période
EIAPP du fait de la nouvelle puissance donnée, et tenir compte des imprécisions sur la
obtenue. qualité du combustible qui peuvent aller au-
delà du gain prédit.

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engine
Indication of
Energy Saving Measure Air lubrification F
potential energy
Description
saving

Weather routing D

Just in time arrival D 9. SIMULATION DES TRANSFERTS


ENERGETIQUES A L’AIDE DE
Speed optimization D
L’OUTIL SEECAT
Super Slow Steaming A
9.1. Introduction
Optimum trim D
L’outil SEECAT (Ship Energy Efficiency
Optimum ballast condition D Calculation & Analysis Tool) est un outil de
Hull coating cleaning and C prédiction de performances énergétiques. Il est
improvement associated with utilisé dans le cadre d’études dédiées
drydocking period d’optimisation d’efficacité énergétique, pour
Propeller cleaning and polishing C des nouveaux designs ou des navires en
opération. Il est également utilisé dans le cadre
Silicone painting associated with D de la marque additionnelle SEEMP comme
hull cleaning
l’outil permettant de valider le SEEMP.
Fluoropolymer coating D
Le principe est : un besoin en énergie est
Engine auto-tuning D exprimé, le système calcule et répond à ce
besoin, sans dérive. Il n’y a pas de boucle de
Main engine derating E
contrôle, le système travaille surtout en bilan
Main engine variable turbo area E de puissance.

Cooling and ventilation system F 9.2. Structure de l’outil de simulation


optimization
énergétique SEECAT
Use of alternative fuels C

Waste Heat Recovery System B L’outil SEECAT est composé de deux strates :
une première strate qui constitue la plate-
Flip rudder E forme est destinée aux développeurs, la
Optimized rudder blade profile E deuxième strate est accessible aux utilisateurs
non développeurs.
CLT Propeller D
La première strate est constituée d’une
Boss Cap Fins Propeller D
bibliothèque de composants codés dans le
Mewis duct D langage Modélica. Celui-ci est un langage
libre de droit (open source), orienté objet, basé
Pre integrated Duct and Wake D
equalizing Duct
sur des équations représentant les systèmes
physiques complexes comprenant les systèmes
Pre Swirl Stator D mécanique, électrique, électronique,
Contra Rotating Propeller D
hydraulique, thermique, de contrôle, etc.

Propeller rudder transition bulb D Contrairement aux autres langages de


programmation orientés objet tels que C + +
Hull stern shape optimization D
ou Java, qui sont basés uniquement sur des
Thruster and sea chest openings F algorithmes, Modelica est basé sur des
optimization équations non-causales et des algorithmes,
Efficiency of scale using larger C offrant ainsi une double fonctionnalité.
ships

Design speed reduction smaller B

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Les conversions d’unités sont faites  Profils opérationnels : type de missions,
automatiquement. routes, vitesses, conditions
environnementales, situations de
9.3. Bibliothèque de composants navigation (quai, transit, manœuvre)

La bibliothèque SEECAT développée contient SEECAT apporte également une aide aux
plus de 100 composants qui simulent le opérations d’un navire existant en utilisant ces
comportement énergétique des installations du mêmes fonctionnalités décrites ci-avant.
navire tels que: les modules de résistance SEECAT permet donc de comparer
hydrodynamique, alternateurs, moteurs l’efficacité énergétique de différentes
électriques, moteurs diesel, des systèmes de alternatives au niveau de ces deux catégories
gestion de l'alimentation en carburant, les de paramètres.
chaudières de récupération de chaleur
In fine, l’utilisation de SEECAT permet
(chaudière WHR), chaudières à gazole,
d’identifier les gisements d’économie
distillateurs. La programmation consiste à la
d’énergie possible à bord, de tester des lois de
mise en équation des liens entre le composant
commande, et de définir des recommandations
et l’extérieur, et l’écriture des équations
qui sont ensuite implémentées dans le système
régissant le fonctionnement du composant.
embarqué d’aide à la décision et dans le
Une base de donnée peut être connectée à un
SEEMP.
compostant (cas des moteurs par exemple).
Ces fonctionnalités sont développées grâce à
9.4. Simulation X la modélisation des réseaux de production,
consommation et dissipation d’énergie à bord.
La deuxième strate de SEECAT se compose En outre, les lois de commande et régulation
du logiciel ITI SimulationX. Ce logiciel offre sont modélisées. Les simulations sont réalisées
une IHM8 qui crée les composants, les en temporel.
organise dans une bibliothèque et les assemble
dans un modèle de navire. SimulationX peut
ensuite compiler le modèle du navire et
effectuer une simulation dans le domaine
temporel (succession d’états stationnaires pour
être exact).
Le logiciel permet alors de visualiser et
d'enregistrer les résultats des simulations. Il
offre également la possibilité de lier les
paramètres d'un modèle à différents types de
bases de données.

9.5. Fonctionnalités
SEECAT apporte une aide à la conception en
simulant la consommation de combustible et
les émissions aériennes (CO2, NOx, SOx,
Particules) en fonction des paramètres
suivants :

 Caractéristiques du navire : carène,


propulseur (et leur état de performance :
dommage, salissures), équipements,
architecture des systèmes,

8
Interface Homme Machine

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Modèle énergétique symbolique d’un navire

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Les résultats des calculs d’émissions et de 10. ETUDE DU NAVIRE CAP
consommations de carburants sont disponibles FINISTERE
sous forme de valeurs moyennes, écarts-types
et également, pour les émissions et 10.1. Présentation
consommation, cumul, sur une fenêtre
temporelle paramétrable. L’outil dispose Le premier navire à être doté de la notation
également de représentations graphiques des additionnelle SEEMP du Bureau Veritas est le
Ro Ro Navire à passagers Cap Finistère de
flux.
l’armement Brittany Ferries.

Tous les paramètres de sortie des composants


sont disponibles sous forme de série
temporelle.
L’outil fourni une interface graphique
permettant de paramétrer les résultats à
présenter (Choix des paramètres en X et en Y, Construit en 2001, ce Ro-Ro Navire à
possibilité de superposer plusieurs courbes, Passagers est adapté à la fois pour de courtes
gestion des échelles, fonctions de zoom), et et longues traversées.. Le Cap Finistère assure
d’exporter les graphes. la ligne Portsmouth - Santander ainsi que la
SEECAT permet également d’exporter et de nouvelle ligne Portsmouth-Bilbao (avec escale
sauvegarder les résultats (export dans des à Roscoff permettant ainsi d'effectuer une
fichiers excel). traversée directe de Roscoff vers Bilbao).

9.6. Utilisation de SEECAT – quelques Le navire est doté d’une propulsion mécanique
exemples de modélisations à deux lignes d’arbre, avec hélices à pas
variable (CPP), quatre moteurs de propulsion
L’idée est donc de définir des composants Diesel Wârtsilä attaquant un réducteur. Il
types, qui sont ensuite stockés dans la dispose également d’alternateurs attelés, et est
bibliothèque de composants, puis de relier ces instrumenté avec des capteurs de couple et
composants entre eux de façon à réaliser le débitmètres de type Coriolis.
modèle énergétique du navire.
Une fois le projet de navire à modéliser connu, Length over all (Loa) 203.90 m
que ce soit un navire existant ou une nouvelle
Length between perpendiculars 185.60 m
conception, il convient de réunir les différents
paramètres nécessaires. Moulded breadth 25.00 m

Normalement, si le navire est classé BV, le Moulded depth 9.10 m


dossier technique est disponible dans les Design draught 6.80 m
archives. Sinon, une liste de prérequis est
Number of passengers 1500 / 850
adressé à l’armateur ou au chantier afin
d’obtenir les paramètres nécessaires à la Numbers of cars and trucks
712 cars / 1926
modélisation. Celle-ci consiste ensuite à lane meters
définir, ou sélectionner dans la bibliothèque
chacun des modules existants, s’ils ont déjà été
construits lors d’un modèle précédent, dans la
bibliothèque de composants. Il convient dans
ce cas d’ajuster les principaux paramètres.

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10.2. Modèle SEECAT du Cap Finistère  chaudières à fuel,
9
Le modèle du navire, tel que présenté sur la  bouilleurs,
figure 5 est un assemblage de composants10
tirés de la bibliothèque SEECAT.  alternateurs attelés,

Les paramètres de ces composants ont été  moteurs de propulsion,


établis à partir des données fournies par  hélices CPP,
l’armateur et les fabricants d'équipement ou
extraits du dossier technique du navire en  divers consommateurs d'électricité, de
place chez Bureau Veritas. vapeur et de la chaleur.
Le modèle de navire comprend également un
composant qui simule le comportement
hydrodynamique du navire.

Brittany Ferries

Cap Finistere

emissionBox1

CO2
shipResistancePowerLaw1
SOx
dieselEngine_Propulsion1 wHR1
NOx
propeller_CPP_Combinator1

propulsionSource1 power_propulsion
gear1
0
torque1 power_propulsion1

0
dieselEngine_Propulsion2 wHR2 power1

0
Propulsor shaftGenerator2 gear3 clutch1
combinatorSelector1 electricSwitch1 x tr
x
Elec
pMSmodule

cPP_combinator2x2FixeRPM
cPP_combinator2x3 cPP_combinator1x1 cPP_combinator1x1FixeRPM
cPP_combinator2x2FixeRPM3
cPP_combinator1x1FixeRPM2 PMS
dieselEngine2
n n n n n n
p p p p p p
alternator2
electricBalance1 h h h h electricSelector1
h h switchBoard1

coolingSystem1
Elec

dieselEngine1
cPP_combinator2x2FixeRPM1
cPP_combinator2x1 cPP_combinator1x2 cPP_combinator1x1FixeRPM1
cPP_combinator2x2FixeRPM2
cPP_combinator1x1FixeRPM3
alternator1
h h h h h h

p n p n p n p n p n p n
navigationModule

combinatorSelector2
dieselEngine3

alternator3 dieselEngine_Propulsion3 wHR3

seaWater1
propeller_CPP_Combinator2 W
gear2 S
Propulsor1 torque2 dieselEngine_Propulsion4 wHR4

Elec shaftGenerator1 gear4

clutch2
x tr
fWEvaporator x
fWTank1

fWSupervisor1

signalBox_para1
fuel_Tank1

heatBalance1 heatSource1 boiler_TO1

Th.Oil

Figure 5: Modèle SEECAT du navire étudié


Ce composant est basé sur une courbe de
La modélisation SEECAT du navire s’effectue puissance en fonction de la vitesse pour
en assemblant les producteurs et convertir le signal de commande de vitesse
consommateurs d'énergie tels que: dans l'alimentation des moteurs de propulsion.
 les générateurs diesel, La courbe de puissance en fonction de la
vitesse a été identifiée à partir des données de
 les chaudières de récupération de chaleur, mesure en essais mer ou de bassin.

9
Eventuellement une correction est appliquée
Modèle : Modèle énergétique SEECAT du navire afin de ramener cette courbe dans des
réalisé à partir d’assemblage de différents
conditions de mer calme.
composants.
10
Composant : élément de base dont l’assemblage
Si la courbe de puissance / vitesse n'est pas
permet de constituer le modèle énergétique du disponible, la bibliothèque SEECAT fournit
navire. plusieurs modèles pour:

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 La résistance hydrodynamique, obtenue à l’efficacité du navire et de vérifier ainsi le
partir de modèles génériques publics. À SEEMP.
l'heure actuelle, les équations Holtrop et
Mennen sont programmées (Holtrop et 10.4. Examen du SEEMP, mesures
Mennen, 1982). D’autres équations sont d’amélioration envisagées
également disponibles, ainsi qu’un module Dans le cas étudié, il convient en premier lieu
de résistance ajoutée par les vagues, d’examiner attentivement le SEEMP et les
 La poussée de l’hélice, le couple et mesures envisagées par l’armateur.
l'efficacité, sur la base des courbes Kt et Entre autres mesures, et à titre d’exemple, sont
Kq de l’hélice. Des coefficients présentées les mesures suivantes :
d'interaction entre l'hélice et la coque sont
également pris en compte. Les séries  Opérationnelles
Wageningen B et Yasaki sont actuellement o Mesures liées aux opérations
implémentées. (utilisations des auxiliaires et des
Ces composants sont complétés par des installations limitées au strict
« contrôleurs » et des modules « indicateurs » besoin, en mode économique),
qui spécifient respectivement les données o Amélioration de l’efficacité de la
d'entrée et surveillent les données de sortie. carène, qui passe le plus souvent
Par exemple, le composant PMS permet de par un changement de peinture de
gérer plusieurs moteurs générateurs et de coque, ou l’utilisation de logiciels
simuler les affectations des charges électriques d’optimisation de l’assiette en
produites. fonction du chargement, de la
vitesse et des états de mer,
10.3. Audit énergétique du Cap Finistère
o Maintenance optimisée des
Un audit énergétique a été présenté par moteurs de propulsion.
Brittany Ferries à Bureau Veritas dans le cadre
de la l’attribution de la marque. Il a été réalisé  Techniques
par une société spécialisée dans le domaine de o Gestion de l’assiette du navire en
l’énergie à bord. fonction de la vitesse et du
Cet audit est un pré requis et permet de dresser chargement,
un tableau de la situation énergétique du o Amélioration du rendement
navire, de manière indépendante. Il est propulsif hydrodynamique, par la
important qu’il soit réalisé par une tierce partie mise en place d’une tuyère par
qui doit être une société d’expertise dans le exemple,
domaine de l’énergie, comme c’est le cas ici.
o Optimisation des pompes de
Sur la base de cet audit énergétique, la grosse capacité, ventilateurs et
situation énergétique du navire en opération autres auxiliaires machine par
est connue, et complétée lors d’un installation de variateurs de
embarquement à bord du BV afin de couvrir vitesse
les éléments restants, non explicitement
traités par l’audit énergétique. Au cours de cet L’idée est à chaque fois d’avoir la possibilité
embarquement, les installations de production, de mesurer l’efficacité de chacune des pistes
consommation et récupération du bord sont d’amélioration, à l’aide de l’analyse de la
revues, en présence des responsables de la consommation sur une rotation, ou de manière
machine du bord. plus fine via un système précis de débit mètres
de fuel, de mesure du couple et de la poussée
La baseline énergétique ainsi déterminée, il est développée sur chaque ligne d’arbre.
alors possible d’analyser le SEEMP. En
parallèle, puisque le modèle SEECAT du
navire est en voie d’achèvement, il devient
possible de tester les voies d’amélioration de

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10.5. Simulations effectuées à l’aide de En pratique, le recalage du modèle par rapport
l’outil de prédiction SEECAT au navire réel se fait en ajustant la courbe
P= f(V), de l’introduction des consommations
Les simulations suivantes ont été effectuées
électriques réelles relevées, des
avec SEECAT :
consommations spécifiques (SFOC) réelles des
 Recherche des régimes optimums de différents moteurs, etc…
fonctionnement des moteurs de
propulsion selon les plages de vitesse 10.7. Vers la marque additionnelle SEEMP
et les différents modes combinatoires Instrum
(les hélices sont à pas variable),
La marque additionnelle SEEMP Instrum, est
 Connections optimum des alternateurs une catégorie de la marque SEEMP, qui
attelés en fonction du régime de demande en plus des exigences de la marque
rotation des lignes d’arbre, de la exposées ci-avant, la présence d’une
puissance nécessaire électrique et de instrumentation spécifique comprenant à
l’efficacité des diesels générateurs. minima :
Recherche d’un fonctionnement
 De débitmètres de masse de carburant
optimisé,
sur le(s) moteur(s) de propulsion,
 Comparaison de routes en fonction des (type Coriolis ou par correction de
contraintes liées aux chenaux, (vitesse température) (1),
limitée), des courants et de la distance
 Une mesure du couple sur le(s) lignes
totale à parcourir.
de propulsion (2),
D’autres simulations ont été effectuées à la
 Une mesure de la poussée (2),
demande de l’armateur mais ne peuvent être
exposées du fait de leur caractère assez  Divers capteurs permettant entre autre
confidentiel. de connaitre et d’enregistrer l’assiette
(3), le chargement, la vitesse fond, le
10.6. Système de mesure à bord du Cap cap absolu et par rapport aux vagues,
Finistère et recalage du modèle la position angulaire du safran (4), la
SEECAT sortie des stabilisateurs (5), la force
Sur ce navire, étant donné que des instruments du vent (6), hauteur des vagues (6),
de mesure ont été installés, il est possible de température air et mer, la position
vérifier les hypothèses de calcul du modèle GPS du navire.
SEECAT et de faire converger le modèle vers L’ensemble de cet équipement doit être
le navire en opération, ce qui revient à recaler certifié par le Bureau Veritas.
le modèle de prédiction. Ainsi, alors qu’avant
Cette notation SEEMP INST permet ainsi de
ce point de recalage, il est toujours possible de
se rapprocher au plus près de la situation
comparer différentes mesures entre elles, et
réellement rencontrée à bord du navire en
donc de déterminer des améliorations en
opération, renforçant ainsi la marque SEEMP.
relatif, après le recalage, il devient maintenant
possible de prédire les consommations en
grandeurs absolues.

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Parmi toutes les possibilités offertes par la
technologie et les bonnes pratiques,
l’intervention en tant que tierce partie d’une
11. CONCLUSION
organisation, dotée d’un outil de simulation,
Dans un contexte où la réglementation permet d’obtenir des prédictions d’économie
maritime internationale et européenne fiables en évitant l’astreinte d’essais mer
convergent vers la mise en place dans un couteux et en réduisant considérablement le
avenir proche de nouveaux instruments de risque économique de telles décisions
vérification du rendement énergétique des d’implémentation de nouvelles technologies en
navires en opération, il convient dès à présent, rétrofit.
via l’utilisation d’outils appropriés et de
De plus, la possibilité de communiquer sur les
marque de classification spécifique tels que
améliorations entreprises et les bonnes
décrits dans ce mémoire, de témoigner des
pratiques est ainsi possible.
efforts importants de recherche et de
développement accomplis dans le but Bien entendu, quelques soient les décisions
d’améliorer l’efficacité énergétique globale prises en matière d’amélioration du rendement
des navires, en hydrodynamique et au niveau d’un navire, la sécurité doit rester
des machines. intégralement préservée.
Ces progrès ont été initiés et rendus possibles L’opportunité offerte par l’amélioration
à la fois par une pression règlementaire de plus globale du rendement énergétique d’un navire
en plus forte mais également par des ne doit pas être négligée, nous sommes dans la
impératifs économiques en réponse au coût situation rare où une contrainte réglementaire
sans cesse plus important des soutes, effet peut engendrer une meilleure profitabilité
collatéral du durcissement des émissions de économique.
SOx.

12. REFERENCES
[1] M. Claudepierre, Ph Corrignan - Bilan
règlementaire et statistique des aspects
environnementaux des navires – Octobre
2009.
[2] Second IMO Greenhouse Gas Study 2009.
[3] M. Claudepierre, G. Hagi - An effective
and recognised SEEMP - Cap Finistère
case study and BV additional SEEMP
Notation – 35th Annual Motorship
conference – Copenhagen – April 2013
[4] K Chatzitolios, M. Claudepierre - fuel
consumption and air emissions’ prediction
by energy flow modeling onboard ships:
application on a modern bulk carrier ship
– RINA – 2011.

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