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Abstract— Ce papier présente une approche distribuée de L’objectif est de dresser un lien entre le véhicule et
calcul des taux d’émissions de CO2 dans les chaines logistiques l’émission. L’agrégation des données collectées permet aux
marocaines. Dans un premier temps on adapte la formule AS IF décideurs d’évaluer l’impact vert des projets d’investissement,
de calcul des émissions des pays et régions au niveau des acteurs et concevoir ainsi une chaine dans un cadre intégrant à la fois
du secteur du transport. Ensuite on propose un modèle distribué l’environnement, l’économie et la stabilité sociale.
collaboratif permettant plus d’aisance de calcul aux entreprises,
et offrant aux décideurs la possibilité de cibler les initiatives de Ce travail vise à adapter ASIF au contexte d’un pays du
réduction par groupe d’entreprises ou région. tiers monde, où le financement d’un tel projet est très onéreux
par rapport aux résultats espérés [1][2] . On propose un modèle
Keywords—Chaine logistique verte; émissions CO2; ASIF; distribué de l’approche en permettant à chaque organisme de
Modèle distribué petite ou grande taille de mesurer et ainsi contrôler sa
production CO2, l’agrégation des taux calculés permet ainsi
I. INT RODUCT ION d’estimer la production urbaine, régionale ou nationale en
La maitrise d’une chaine logistique efficace est devenue CO2.
primordial pour une économie émergente. Cette maitrise
dépasse des objectifs de prix et de marchés et s’intéresse de Le présent papier est structuré comme suit : le premier
plus en plus à un développement durable. Le secteur du chapitre dresse un état de l’art et détaille la problématique, le
deuxième chapitre présente notre approche, le troisième
transport contribue à 23% du total des émissions du dioxyde de
carbone dans le monde. Le transport routier, voitures et chapitre valide l’approche avec des exemples simulés, le
dernier chapitre conclut notre travail.
camions participent à plus de 60% de ces émissions. Plus
précisément dans les pays du tiers-monde les camions et les II. ET AT DE L’ART
bus consomment plus de carburant et émettent plus de CO2 [1].
Les émissions CO2 ont considérablement augmentées dans
Dans le contexte marocain, cette chaine logistique est les 20 dernières années, et tant que l’énergie fossile est la
marquée par une hétérogénéité des niveaux de consommation principale source d’alimentation pour l’industrie et le
et d’émission des véhicules, et un manque drastique de transport, ce taux va continuer à augmenter [10].
données. Des pays comme la Chine, l’Allemagne et la France
ont déployés des politiques de collecte de données sur le taux
Le Maroc rejoint cette croissance d’émissions, due
d’émission des gazes à effet de serre, sur la configuration
principalement à une forte industrialisation et un
modale du secteur du transport, et le contenu en carbone pour
chaque type de combustible [9]. épanouissement socioéconomique. La Fig1 représente les
émissions du pays sur une période de 50 ans [6], les données
Chaque type de combustible possède une teneur en CO2, en ont été estimées en utilisant une approche descendante visant à
évaluant la quantité de carburant brulé sur une période donnée, calculer les émissions à partir du contenu en CO2 de chaque
on peut évaluer la quantité de CO2 émise. Cette approche dite type de combustible lorsque brulé, et les quantités de
« descendante » permet d’estimer globalement les quantités combustibles vendues par secteur d’utilisation.
produites [1][3].
« Mesurer le carbone » signifie plus qu’estimer les tonnes La moyenne annuelle du Maroc est 21862 tonne métrique,
métriques annuelles. L’adoption d’une approche « ascendante » Une tonne métrique équivaut à 1000 kilogrammes . Le
est nécessaire pour mesurer le carbone. Ce mode de collecte de changement illustré est de 1290%, les limites inférieures et
données s’intéresse à la répartition des émissions par secteur, supérieures sont 1962 avec 3080.3 et 2010 avec 50608.3 [6].
type de véhicule, type de carburant, teneur en CO2, pour
calculer le taux d’émission par pays. Une des approches les
plus utilisées est la démarche ASIF proposée par L. Schipper
[3].
d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat
(GIEC) [10].
A S I F G
Mode de Transport Activité de Transport (P.Km) Structure modale (% ) Intensité Energitique Teneur en CO2 Emissions en Kg
REFERENCES
[1] Schipper, L., Fabian, H., & Leather, J. (2009). T ransport and carbon
dioxide emissions: Forecasts, options analysis, and evaluation. Asian
Development Bank, Manila.
[2] Schipper, L. J., & Marie-Lilliu, C. (1999). Carbon-dioxide emissions
from transport in IEA countries. Recent lessons and long-term
challenges.
[3] Schipper, L., Marie-Lilliu, C., & Gorham, R. (2000). Flexing the link
between transport and greenhouse gas emissions. Fuel, 1009, 16.
Fig. 4. La répartition des émissions CO2 par mode de transport [4] Schipper, L. (2011). Automobile use, fuel economy and CO2 emissions
in industrialized countries: Encouraging trends through 2008. Transport
Policy, 18(2), 358-372.
Le facteur F est généralement connu par pays ou région
géographique, les entreprises peuvent travailler dans un [5] Mendiluce, M., & Schipper, L. (2011). T rends in passenger transport
and freight energy use in Spain. Energy Policy, 39(10), 6466 -6475.
premiers temps avec les données du GIEC en attendant
[6] Perspective Monde. University of Sherbrooke ; Available online
d’actualiser leurs données. Sachant que la MTC utilise http://perspective.usherbrooke.ca/bilan/statistiques/10 (accessed on Sept
uniquement du diesel, il est plus facile d’affecter la teneur du 2014).
combustible à chaque mode. [7] Intergovernemental panel on climate change website ; Available online
http://www.ipcc.ch/ (accessed on Sept 2014).
En effet, chaque type de véhicule produit une quantité
[8] SABRY, A. H., BACHA, A., & BENHRA, J. (2014). A contribution to
distincte de CO2 par litre de carburant, les données devront solving the traveling salesman problem using ant colony optimization
faire objet d’actualisation dans le cas d’un vieux parc de and web mapping platforms : Application to logistics in a urban context.
véhicules. Le cas présent montre que les voitures (taxis) plus Proceeding of the international conference on Control, Decision -
légers produisent moins de CO2 que les bus et interurbains. Optimization and Information T echnologies.
[9] IPCC, 2014: Summary for Policymakers, In: Climate Change 2014,
L’agrégation des données collectées sur une semaine Mitigation of Climate Change. Contribution of Working Group III to the
permet de calculer les émissions par mode de transport. Les Fifth Assessment Report of the Intergovernmental Panel on Climate
bus ont produits près de 67 tonnes de eq.CO2, les interurbains Change [Edenhofer, O., R. Pichs-Madruga, Y. Sokona, E. Farahani, S.
Kadner, K. Seyboth, A. Adler, I. Baum, S. Brunner, P. Eickemeier, B.
26 tonnes et les taxis près de 460kg. La Fig. 4 montre la Kriemann, J. Savolainen, S. Schlömer, C. von Stechow, T . Zwickel and
répartition de ces émissions. On remarque que les bus et J.C. Minx (eds.)]. Cambridge University Press, Cambridge, United
interurbains dominent les émissions pendant la semaine Kingdom and New York, NY, USA.EDENHOFER, O., PICHS-
d’observation. MADRUGA, R., SOKONA, Y., et al. IPCC, 2014: Climate Change
2014: Mitigation of Climate Change. Contribution of Working Group III
V. CONCLUSION to the Fifth Assessment Report of the Intergovernmental Panel on
Climate Change. 2014.T RAPP, Christian, KEENAN, Matthew,
Le présent travail adapte une approche ascendante de calcul ST OKES, John, et al. Strategies to minimize CO2 and NOx emissions
du taux d’émission CO2 d’un pays au contexte entrepreneurial. for future gasoline engines. MTZ worldwide, 2007, vol. 68, no 9, p. 8-11