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3733
PREMIER MINISTRE
on
COMMISSARIAT A L'ENERGIE ATOMIQUE
Ui
u
3.1
par
Jean-Pierre ALBRAND
Rapport CEA-R-3733
196!) 115 p.
C o m m i s s a r i a t à l'Energie Atomique - France
196.9
C o m m i s s a r i a t à l'Energie Atomique - F r a n c e
- Rapport CEA-R-3733 -
- Mai 1969 -
- 5 -
- 3 -
SOMMAIRE.
Page
INTRODUCTION 7
Références 15
Références 71
DISCUSSION DES RESULTATS 73
Chapitre I : Relation entre la non-équivalence et la stéréochimie des
composés étudiés 75
Chapitre II : Signes des constantes de couplage dans les composés
étudiés 83
CONCLUSION 91
Références 93
PARTIE EXPERIMENTALE 97
Références El 7
R.M.N. DE COMPOSES ORGANO-PHOSPHORES :
NON EQUIVALENCE DE PROTONS METHYLENIQUES EN a D'UN PHOSPHORE
ASYMETRIQUE. APPLICATION A L'ETUDE DES CONSTANTES
DE COUPLAGE J p H et J H H
INTRODUCTION.
On sait que les composés tricoordinés du phosphore ont une structure pyra-
midale, le phosphore occupant le sommet de la pyramide dont la base est définie par les trois
substituants qu'il porte [l].
L'étude des composés azotés homologues a montré que ce type de structure
est susceptible de s'inverser rapidement, cette inversion se traduisant dans le cas des composés
azotés asymétriques par une racémisation rapide s'opposant à l'isolement d'aminés optiquement
actives.
Dans le cas de composés phosphores, l'inversion est beaucoup plus lente mais
peut encore se produire dans une gamme de fréquences très étendue, comme le montre d'une part
la fréquence d'inversion calculée pour PH (2.10 sec" [l] ), et d'autre part l'isolement de
phosphines tertiaires R R_R P optiquement actives [2], dédoublement qui implique pour ces com-
1 l à
-i
posés des fréquences d'inversion très inférieures à 1 sec . Il n'existait pas de données con-
cernant l'inversion dans les composés phosphores présentant un degré de substitution intermé-
diaire (phosphines primaires, RPH_, et secondaires R PH). C'est en vue d'apporter une contri-
£è CE
bution à la connaissance de la fréquence d'inversion dans les phosphines secondaires que nous
avons préparé et analysé les spectres de Résonance Magnétique Nucléaire de composés présentant
la structure suivante :
CH,
structure qui possède, sous forme d'un groupement méthylène, le témoin nécessaire à la mise
en évidence de son asymétrie à l'échelle de temps de la R. M.N. [3].
D'autre part, la non-équivalence éventuelle des protons méthyléniques dans
cette structure pouvait nous permettre de vérifier dans ces composés la stéréospécificité de la
2
constante de couplage J_ „ , mise en évidence au laboratoire dans une phosphine cyclique [4],
- 8- - 9 -
En relation avec l'étude de ces phosphines secondaires, nous avons été ame-
nés à préparer et analyser les spectres de R.M.N. de divers types de composés organophos-
phorés (voir tableau 1, page 9). L'analyse de ces spectres a mis à notre disposition un large
1 2 3
éventail de constantes de couplage proton-phosphore ( J p H , J p H , J p H ) ou proton-proton
2 3
T T ) Les études concernant les signes relatifs de ces constantes de couplage
H-C-H ' H-P-C-H' 1 OBTENTION DES COMPOSES ETUDIES.
étaient fort peu nombreuses quand nous avons commencé ce travail [5], aussi nous sommes nous
plus particulièrement attachés, dans l'analyse des spectres, à la détermination de ces signes
relatifs de couplage.
nous rapportons l'analyse du spectre de R.M.N. sont, soit des intermédiaires de cette prépara-
tion, soit des dérivés oxydés de ces phosphines, obtenus en une seule étape. Tous les compo-
sés préparés avaient déjà été isolés une fois au moins, à l'exception de l'oxyde de méthylphé-
nylphosphine et du benzylphénylphosphinate de butyle. Le tableau 1 montre les types de compo-
sés préparés avec la nomenclature utilisée pour les désigner.
O
II
C H - P - OR PHOSPHINATE Méthylphénylphosphinate de méthyle
6 5
R
O
II
OXYDE DE PHOSPHINE Oxyde de méthylphénylphosphine
C
6 H
5 - P - H
R
R
C
6 H
5
X. PHOSPHINE 2aire Méthylphénylphosphine
R
C H - P / PHOSPHINE 3 D im éthy lphény lphos phine
6 5
- 10 - - 11 -
I. METHODE CHOISIE POUR PREPARER LES PHOSPHINES SECONDAIRES. La seule difficulté dans cette méthode d'obtention est l'isolement du composé
à la fin de la réduction, isolement qui se fait le plus commodément par distillation pour les com-
Il y a essentiellement deux méthodes pour préparer des phosphines secondai- posés présentant un point d'ébullition accessible, tels ceux que nous avons préparés. Toutes les
res asymétriquement substituées. opérations d'isolement doivent être conduites sous vide ou en atmosphère inerte compte tenu de
La plus anciennement connue (référence [6], p. 12 ), consiste à substituer l'instabilité de ces composés en présence d'oxygène.
progressivement PH par l'intermédiaire de phosphidures métalliques réagissant avec des halo-
génures présentant les radicaux alcoyles désirés. Les phosphidures eux-mêmes peuvent être
préparés par exemple par action de la phosphine PH sur le sodium dans l'ammoniac liquide : II. OBTENTION DES PHOSPHINATES.
PH NH.Na PH Na + NH Nous avons préparé ces composés en deux étapes. Dans une première étape
on prépare un phosphonite RP(OR) présentant le premier substituant désiré, puis dans l'étape
suivante on introduit le deuxième substituant par réaction de MICHAELIS-ARBUZOV.
+NaX
A - Réactions d'estérification.
Les phosphonites sont les esters des acides phosphoneux théoriques RP(OH) . 1)
c\
R.PHNa R_X R.R.PH + NaX
X
Ce 1 Ce De même que pour les esters carboxyliques on les prépare le plus souvent par action d'un alcool
sur un chlorure d'acide (référence [6], p. 139 ).
X = Cl, Br, I. Ainsi avec le chlorure de l'acide phénylphosphoneux ou dichlorophénylphosphi-
ne :
Cette méthode conduit à des rendements qui peuvent être supérieurs à 50 %,
mais présente l'inconvénient de mettre en oeuvre, dès la première étape, des produits tels que C_H_PC1_ + 2ROH 2HC1
fa 5 l
PH ou, en ce qui concerne les phosphines que nous désirions préparer, C H P H ^ produits que
leur instabilité et leur toxicité rendent délicats à utiliser. L'acide chlorhydrique formé peut attaquer l'ester formé :
La deuxième méthode [7] que nous avons utilisée au cours de ce travail, con-
siste à réduire un composé de degré d'oxydation supérieur (généralement tétracoordiné) pré- C g H 5 P(OR) 2 HC1 C o H.(O)PH(0R) RC1
b o
sentant déjà les deux substituants désirés. Par exemple :
O C.H_(O)PH(OR) + HC1 C.H.(O)PH(OH) + RC1
II X
LiAlH,
P
b 5 b 5
P
éther aussi il est nécessaire en général de le fixer en opérant en présence d'une base tertiaire telle que
R, H
la pyridineoulaN,N diméthylaniline.
réducteur, LiAlH., suivant le mode opératoire décrit par ces auteurs pour préparer la méthyl- H
phénylphosphine. Nous avons retrouvé pour ce composé le bon rendement rapporté (50 % envi-
I OH
I O
ron), rendement qui décroit nettement dans le cas de l'éthylphénylphosphine et de la benzylphényl- I
phosphine ( < 30 %).
- 12 -
- 13 -
fr \
0 0 D b
R1 R1
X R RX
REFERENCES.
[2] HORNER L.
Organo-Phosphorus compounds - Special Lectures presented at the symposium
on Organo-Phosphorus compounds held in Heidelberg, Germany, 20-22 may 1964
Butterworths, London, 1964, p. 225.
[6] KOSOLAPOV G. M.
Organophosphorus Compounds, John Wiley and Sons, New York, 1950.
[8] WOLF R.
Thèse, Toulouse, 1964, chapitre 2.
- 16 - - 17 -
[14] WOLF R.
Communication personnelle.
- 19 -
CHAPITRE I
1
Y H
2 K • i °
Ô. io 6
r
Elles traduisent les interactions indirectes entre noyaux ou interactions spin- L'Hamiltonien de la R.M.N. en milieu liquide isotrope s'écrit avec les nota-
spin. Ces interactions ont lieu par l'intermédiaire des électrons dans la molécule et sont indé- tions usuelles (référence [6], p. 290) :
pendantes du champ magnétique directeur Ho.
Le problème général de l'analyse des spectres est de déduire, de la fréquence n
et de l'intensité des transitions observées, les déplacements chimiques et les constantes de cou- H = 51 V. Iz- + Y J . . I. . I.
X X 1J l J
i =l i< j
plage propres au système de noyaux étudié.
ou si l'on développe le 2ème terme
II. MOYENS MIS EN OEUVRE DANS L'ANALYSE DES SPECTRES. I." . I/) (a)
H =
des différents paramètres, jusqu'à ce que l'on ait suffisamment d'équations pour en tirer tous les le problème est constituée par les 2 produits de fonction de spin d (Iz = + — ) ou 3 (Iz = - — )
paramètres inconnus. Cependant ces expressions n'ont une forme algébrique simple que dans du type :
les cas où l'on peut se ramener à la résolution d'équations du second degré. Dans les autres cas
on adopte souvent une méthode numérique fondée sur l'utilisation d'un ordinateur. Avec le
programme de calcul de spectre LAOCOON II [8] que nous avons utilisé dans ce travail, l'analyse
comprend alors les étapes suivantes : Dans cette base, la matrice représentative de l'Hamiltonien n'admet pour les
deux premiers termes de (a) que des éléments diagonaux et pour le troisième terme, que des élé-
1) L'ordinateur calcule, à partir de paramètres d'essai, les fréquences et ments hors-diagonaux.
intensités de raies d'un spectre théorique. Considérons deux groupes de noyaux G et G' pour lesquels on a :
C'est-à-dire que l'on considérera comme nuls les termes hors-diagonaux met- l'opérateur Iz est conservé pour toute transition concernant la partie AB ; on peut donc le rem-
X
tant en jeux deux fonctions de base ne possédant pas à la fois les mêmes valeurs propres mZ et placer par sa valeur propre mX et, en éliminant le terme V mX qui s'annule dans toutes les
X
différences d'énergie nécessaires en calcul des fréquences des transitions de la partie AB, l'Ha-
Cette approximation est justifiée par le fait que dans un calcul de perturbation,
miltonien nécessaire à leur étude se réduit à :
les termes correctifs du second ordre engendrés par ces éléments hors-diagonaux sont multipliés
par le rapport : H mX . mX .
(mX)
J
Gi G'i Cet Hamiltonien est le même que celui nécessaire au calcul d'un système
V -V
Gi G'i A'n et B'm basé sur les fréquences de résonance effectives :
et deviennent négligeables quand ce rapport tend vers zéro (référence [7], p. 283).
Cette condition peut Être remplie dans le cas de noyaux de même espèce isoto-
pique, mais elle sera en particulier toujours valable dans le cas de noyaux d'éléments différents
(1H, 31
P , 1 9 F , 13C (*H et 2 H). De cette approximation très géné-
) ou d'isotopes différents (*H
rale on peut retenir deux cas particuliers importants :
et
Les constantes de couplage à l'intérieur d'un groupe de noyaux équivalents
n'influent pas sur l'allure du spectre ; aussi ne les fait-on pas figurer dans cet Hamiltonien
v V
A " 2J A X
v2 =v
(référence [7], p. 172). A 2JBX
B B
Les fonctions produits de base sont fonctions propres de cet Hamiltonien et les
valeurs de l'énergie s'identifient aux seuls termes diagonaux. L'expression analytique des fré- Si on introduit un deuxième noyau K résonant loin de X et de An et Bm, on
quences des transitions est particulièrement simple. Les paramètres sont donnés par des diffé- observera quatre sous-spectres An Bm correspondant aux quatre états propres : a v .
X
rences ou des moyennes entre les fréquences des raies observées. a
* tt ' et "'"es fréquences de résonance effectives s'obtiendront à
partir des relations :
H= I - I Z A • I Z X + J B X ' I Z ci - 31
V ZA.A + Dans les composés étudiés, le phosphore P se comporte toujours comme un
"X" par rapport aux protons ; dans tous les cas le spectre du proton se composera donc de deux
En raison de la règle de sélection : sous-spectres indépendants, l'un correspondant à l'état de spin a du phosphore, et l'autre à l'état
de spin |3 .
Ai z = ±
- 24 -
- 25 -
IV. DETERMINATION DU SIGNE DES CONSTANTES DE COUPLAGE. troisième groupe appartenant au même état de spin du second groupe. Pour un système AMX les
résultats dans les deux cas limites habituellement utilisés sont les suivants :
L'analyse d'un spectre de R.M.N. obtenu dans des conditions anisotropes
(application d'un champ électrique ou utilisation d'un cristal liquide) permet d'accéder au signe
lercas : La puissance du champ H est telle que l'on irradie toutes les
absolu des constantes de couplage spin-spin. [lO].
trans:r.ions de A dans un état de spin donné de M et l'on observe les conséquences pour la partie X.
L'utilisation de cette technique a permis en particulier de démontrer que la
Expérience que l'on peut noter Al (M) X [il]. Le noyau A se comporte alors vis-à-vis de X
constante de couplage J est positive [18].
13 comme une particule sans spin et les deux transitions de X correspondant à cet état de spin de M
C-H
Au cours de ce travail nous avons pris la constante de couplage J
comme se réunissent pour donner un singulet.
P-H
référence positive. Nous verrons dans la discussion des résultats quelles sont les données expé- 2ème pa_s : La puissance de H est telle que l'on sature une seule transition
rimentales justifisant cette attribution. de M dans un état de spin donné de X et l'on observe A. L'expérience est désignée avec les mêmes
A - Détermination des signes relatifs des constantes de couplage à partir d'une analyse au second conventions que ci-dessus M (X) A. Le résultat est que toute transition de A, présentant un
ordre. niveau d'énergie commun avec la transition irradiée, se trouve dédoublée. Les deux autres ni-
veaux d'énergie possèdent - soit la même valeur propre mZ : le dédoublement observé est bien
Les signes relatifs des constantes de couplage n'aurant une influence sur le résolu, - soit des valeurs propres mZ différant de 2 unités : le dédoublement observé est alors
spectre observé que s'il y a mélange des fonctions de spin de noyaux non équivalents. mal résolu.
Nous aurons à considérer fréquemment le cas de système AB, . .. , X. Dans
ce cas J et J^^. ont le même signe si pour un même état de spin de X les fréquences de réso- On dira dans le premier cas que l'on fait une expérience de double irradiation
AX BX
nance effectives de A et B se trouvent du même côté (champ faible ou champ fort) par rapport aux sélective, et dans le second cas, une expérience de "Tickling".
fréquences de résonance réelles de A et B. L'analyse permet donc d'obtenir ces signes relatifs Dans les deux cas, une expérience notée X (A) Y ou (A) X permet
puisque pour accéder à J et J on associe les fréquences de résonance effectives appartenant d'obtenir les signes relatifs de J et J . v .
AX BX
à deux sous-spectres identifiés correspondant chacun à un état de spin donné de X. Dans tous cas
An Bn X, il y a deux manières pour faire cette association (figure 1, p. 26 ) mais seule l'une
de ces associations est conforme au spectre observé pour la partie X et aux déplacements chimi-
ques réels de A et B. Dans le cas où le spectre de la partie X n'est pas observable, il faudra
recourir à des expériences mettant en évidence ces déplacements chimiques réels (effet de solvant,
enregistrement du spectre à deux champs Ho différents, double-résonance).
B - Détermination des signes relatifs de couplage par double-résonance sélective (référence [6],
p. 465).
Cette méthode n'est applicable que dans le cas où les trois noyaux ou groupes
de noyaux, entre lesquels on veut déterminer les signes relatifs de couplage, ne mélangent pas
les fonctions de spin qui les décrivent séparément (approximation " X " valable entre les trois
groupes).
Elle consiste à irradier sélectivement, avec un champ excitateur supplémen-
taire EL, une ou plusieurs transitions d'un premier groupe, dans un état de spin défini d'un
Ci
deuxième groupe, et à observer, avec le champ H habituel les perturbations subies par les tran-
sitions du troisième groupe ; le résultat général est que seules sont perturbées les transitions du
- 26 - - 27 -
CHAPITRE II
Méthylphénylphosphine 1 : C H
6 5" K
X = 204,2 Hz
5 (H ) = 4,1 ppm Jp_ H
O
||
II
Oxyde de méthylphénylphosphine 2 : C P CH
6H5 " 3
1
H
l
Figure 1 - Dispositions relatives possibles pour les fréquences de résonance effectives de A ô(H ) = 7,6 ppm lj = 467,8 Hz
P- H l
et B dans un système An Bn X.
6(CH 3 ) = 1,67 ppm 2j
P - CH 3 = 13,8 Hz
Les spectres de ces deux composés sont donnés par les figures 1 et 2, p. 30-31 1 2
Ce tableau est construit en prenant J et J de même signe dans
avec la numérotation utilisée pour désigner les raies dans les expériences de double résonance. <J
II. DETERMINATION DES SIGNES RELATIFS DES CONSTANTES DE COUPLAGE [12]. provoque le regroupement des raies 9 et 11, et l'irradiation du quadruplet à champ fort (raies 5, 6,
7, 8) provoque le regroupement des raies 10 et 12. Pour l'oxyde de phosphine 2 , l'irradiation
Cette détermination est faite par la technique de double irradiation sélective du quadruplet champ faible provoque le regroupement des raies 11 et 12, et l'irradiation du qua-
définie au chapitre 1. druplet à champ fort le regroupement des raies 9 et 10, ce qui est conforme au tableau ci-dessus
et démontre donc les signes relatifs des couplages dans les deux exemples étudiés :
1 2 CH.
A - Signes relatifs de couplage J , J
ir-ri Jr-ri
>0 pour C
J
P-H P-CH, 6H5
Dans cette expérience du type H | (P)CHO on irradie les transitions du \
H
proton H correspondant à un état de spin donné du phosphore : les transitions du méthyle cor-
O
respondant au même état de spin du phosphore se regroupent. Le tableau 2 donne les états de
<0
II CH,
spin du phosphore pour les transitions observées en résonance du proton dans les deux exemples P-H P-CH, pour C H
6 5 P
étudiés. H
Me C
6H5 + 204,2 Hz + 3,6 Hz + 7,6 Hz
13 |3 a a
C
6H5 -p. 2 a a a a |3 |3 |3 13 H
H
O
i
CH,
J
P-H
C
6H5
î
H
+ 467,8 Hz - 13,8 Hz + 3,5 Hz
o
PPm
PPm
CHAPITRE III
I. PHENYLPHOSPHONITE D'ETHYL.
(AB) (M )
O - CH. - CH.
(X)/
C H P
6 5 "
\
O -
(AB) (M3)
Le spectre à 100 MHz (liquide pur + 10 % TMS) présente deux multiplets entre
ô = 7 et ô = 7,8 ppm (5 protons aromatiques), un multiplet (4 protons AB) entre 3,4 et 4 ppm, et
un triplet 1.2.1 (6 protons M ) à ÔM = 1,14 ppm.
SIDDALL et PROHASKA avaient déjà étudié ce composé à 40 MHz et rappor-
taient les valeurs suivantes [13] :
J = 8
P-O-CH '3HZ J
P-O-C-C-H =
°'5HZ H-C-C-H
Ces résultats ne font pas état de la non-équivalence que nous avons observée
pour les deux protons de chaque méthylène.
Le spectre obtenu pour le fragment CH CH O-P-OCH CH est du type
ô Cà Ci O
AA'BB'M M 'X mais comme il n'y a pas d'interactions spin-spin entre protons portés par deux
groupes éthyles distincts, le spectre observé en résonance du proton peut être analysé comme la
partie ABM d'un système ABM X. La partie AB d'un tel système est constituée de 8 sous-
ô ô
spectres AB correspondant aux huit états propres I . Iz Toutefois on peut s'attendre à ce
M
que J . M soit très peu différent de J T , M ce qui permet d'assimiler le spectre dû aux méthylènes
à la partie AB d'un système ABX, chacune des huit raies de cette partie AB étant simplement
=
décomposée en un quadruplet 1.3.3.1 avec l'écart commun J . M JTD M - Avec cette simplifi-
cation, on remonte facilement à ces huit raies et aux deux sous-spectres AB correspondants
grâce à l'écart constant J A R .
- 34 - - 35 -
On sait que le spectre d'un système AB est constitué de 4 raies aux fréquences II. ETHYLPHENYLPHOSPHINATE D'ETHYLE.
C H
I CH, CH,
6 5 P
OCH, CH,
Dans ce composé les deux groupes éthyles donnent lieu à une non-équivalence
des protons méthyléniques. Du fait qu'il n'existe pas de couplage entre protons portés par deux
groupes distincts, on observe en R.M.N. du proton deux systèmes indépendants :
et que l'on a en particulier les relations : - Les signaux obtenus pour le fragment P-O-CH -CH constituent la partie
ABM d'un système ABM X.
6 3
A A = B B J
1- 2 1- 2= AB
- Ceux obtenues pour le fragment P-CH O -CH , la partie ABC,, d'un système
V
A
- V
B
-V ABC X.
ô
La deuxième relation permet d'obtenir les déplacements chimiques effectifs A - Analyse du fragment P-O-CH^-CH
dans les deux sous-spectres identifiés. On peut associer ces déplacements chimiques effectifs 2 3
J
AX = 7
'4HZ JBX = 8,8 Hz J
MX =
°'5HZ 3,78 ppm ô = 4,00 ppm
M
B - Analyse
* du fragment P-CH O&-CH
— ment dont on peut donner une description qualitative : J et J_,_ étant pris positifs, si J
AL- i3C
est négatif, le déplacement chimique apparent des "systèmes" AB augmente quand on s'éJoigne
(X) (AB) (C de la partie C, si J A B est positif, le déplacement chimique apparent des "systèmes" AB diminue
3}
CH, CH
3 quand on s'éloigne de la partie C. La figure 5, p. 43 , montre que l'on se trouve dans la première
situation. La constante de couplage vicinale pour des fragments éthaniques CH -CH en libre
Les signaux observés pour ce fragment sont un multiplet entre 1,5 et 2 ppm
rotation autour de la liaison C-C étant le plus souvent comprise entre 6 et 8 Hz [15] on peut consi-
(2 protons AB), et un doublet de triplet entre 0,8 ppm et 1,2 ppm (3 protons C). L'écart entre
dérer qu'elle a toujours le même signe, signe que LAUTERBUR et KURLAND on trouvé être
les 2 grandes raies de ces triplets est t r è s peu différent de J = 18,5 Hz. 2
LA positif par rapport au signe de J [16]. La constante de couplage géminale J est
C-H H-C-H
1° Propriétés des systèmes ABC observés. donc négative en a d'un atome de phosphore tétracoordiné et nous verrons, en étudiant l'éthyl-
— — — — — — — — — — —. . — . — ——.— — — — — .. — — — — — j — — — —— — — —
CO
CO
Figure 2 - Spectre expérimental et spectre théorique pour les protons méthyléniques dans le
phénylphosphonite diéthylique. Liquide pur à 100 MHz.
- 40 - - 41 -
(a)
S S
3 3
H 10 H;
* 6
-JAB
(a) Jgem. Jvic < Q
Al
(b) S 5
s s
H
(b) Jgenn.Jvic>0
Figure 3 - Parties AB de deux systèmes ABC théoriques calculés avec les paramètres suivants
Figure 4 - Parties AB de deux systèmes ABC théoriques. Les paramètres sont les mêmes
en Hz : o
que pour la figure 3 à l'exception de 6 =5
5 = 7 6 = 8
6
AB = 10
AC ° BC ° a) J = 15
AB "
et 7
AC
J = J 7
AB AC BC BC
b) = +15 J
AC = J
BC b) 15
AB
La partie C se trouve à champ fort (à droite) et ne figure pas. Les indices J 7
AC
se rapportent aux six systèmes "AB", un même indice désignant les quatre transi-
7
BC
tions d'un même système.
- 42 - - 43 -
C 6 H 5 -P-CH 2 CH3
ÔCH2CH3
exp
o
n
OCH 2 CH 3
Figure 5 - Spectre à 100 MHz obtenu pour les protons méthyléniques dans le fragment
P-CH -CH de l'éthylphénylphosphinate d'éthyle. Le tracé théorique correspo
l'un des sous-spectres ABC . Ce tracé est à rapprocher des figures 3 a et 4a.
Figure 6 - Ethylphénylphosphinate d'éthyle. Spectre à 100 MHz. Signaux obtenus pour les protons
du méthylène dans le fragment P-CHg-CH en irradiant simultanément le phosphore.
Les spectres théoriques ont été calculés avec les paramètres communs : 6 = 0 Hz,
J A B - - 14,8 Hz, J
AC =J
BC 7,6 Hz, et diffèrent par :
th. 2 = 83 Hz = 84 Hz.
a
- 44 - - 45 -
CHAPITRE IV.
OCH 2 CH 3
C
H(A)
6H5 (X)
p C CH,
H (M)
H (B)
•S1
des différents sous-spectres, les résultats ne sont utilisables que pour les raies uniques que l'on le cas de l'éthylphénylphosphinate d'éthyle, et pour les mêmes raisons, J doit être pris de
trouve aux extrémités de cette partie AB. Ce sont les raies numérotées sur la figure la, p. 52 . signe opposé à J et J^,^, ce qui entraine pour J une valeur négative. Ces paramètres étant
AC B0> AD
On voit que par irradiation du triplet-champ faible de M, on perturbe les raies 1, 2, 5 et 6 (fi- fixés, les déplacements chimiques effectifs de A et B sont obtenus par la méthode itérative à partir
gure lb) et on laisse en place les raies 3, 4, 7 e t 8 . On a l'effet inverse en irradiant le triplet du couple de raies identifié sur la partie AB de chaque sous-spectre. Pour les deux couples de
à champ fort (figure le) - J_ „ étant positif, les raies 1, 2, 5, 6 sont dans les sous-spectres raies à champ fort 5, 6 et 1, 8, il y a deux possibilités d'attribution dues au fait qu'un même é-
ir-rl
cart entre les deux raies du couple peut correspondre à deux valeurs distinctes pour ÔATJ. Ceci
correspondant à l'état de spin a du phosphore, et les raies 3, 4, 7, 8 dans ceux correspondant à provient du fait que cet écart passe par un minimum quand on fait croître 6 . à l'intérieur du
l'état de spin |3 du phosphore. Les couples de raies 1, 2 et 5, 6 sont trop éloignés l'un de l'autre sous-spectre (des calculs faits montrent que ces deux transitions se croisent pour une valeur du
pour appartenir au même sous-spectre, et de même pour les couples 3, 4 et 7, 8. Ces expé-
ô „„ qui dépend des rapports -vAB , - rAC
— , -rBC . Le choix entre ces deux attributions
riences permettent donc d'identifier un couple de raies dans chacun des quatre sous-spectres. AB AC BC
B - Expériences de "Tickling" IC (X) AB. dépend de l'identification d'autres transitions au milieu de la partie AB.
Chacun des sous-spectres d'essai obtenus permet d'identifier d'autres transi-
Nous avons dit que la partie C,, est composée d'un doublet de triplets ; les tions qui permettent d'ajuster les autres paramètres. Là encore, il n'apparaft pas de différence
composantes de ces triplets présentent une structure fine due aux effets du second ordre (figure 2, sign • jative entre J A r , et J,,,-, quand on les fait varier indépendemment.
AC BC
p. 53 ). L'écart entre les deux grandes raies de ces triplets est très peu différent de
Le problème est de déterminer à quel état de spin du phosphore appartient cha- III. OBTENTION DES CONSTANTES DE COUPLAGE.
3
cun de ces triplets, c'est-à-dire de déterminer le signe de J ( J_ „).
L'analyse ci-dessus fournit un couple de fréquences de résonance effectives
CX P-C-C-ri
MANATT et coll. [19] ont constaté, en étudiant la triéthylphosphine V et V pour chaque sous-spectre. Les associations que l'on peut faire pour accéder aux
3 3 JL £
P(CHOCHO)O, que J et JTT TT devaient être pris de même signe pour rendre compte de la
<J J J f-ti ti,t\ constantes de couplage J et J doivent obéir à la rgèle suivante ; il faut associer les fréquen-
dissymétrie du spectre observé en R.M.N. de ' P - J étant positif [16], cette observation ces de résonance de deuxAX £>X
sous-spectres appartenant au même état de spin du proton M, et chacun
3 H, H
à l'un des deux états de spin du phosphore. Dans chacun des états de spin du proton M, on doit
conduit à un signe positif pour J Nous avons vérifié qu'il en est bien ainsi par des
retrouver le même jeu de constante J et J—^.
expériences de "Tickling". Dans ces expériences on irradie une transition du méthyle dans un AX BX
état de spin donné du phosphore ; toute transition affectée appartient au même état de spin du Cette dernière condition permet de lever l'indétermination que nous avons pour
phosphore. La figure 2 montre que l'irradiation de la raie 10 dans le triplet champ faible de la le moment sur l'appartenance des sous-spectres aux deux états de spin du proton M. Il ne reste
sélective
partie du triplet
C conduit champ
à un faible de de
dédoublement M.la raie
Ceci 1,
montre quenous
raie que J avons vu perturbée par (J,» v ) ont
irradiation
L A donc que les deux possibilités schématisées sur la figure 4, p. 55 , et qui conduisent aux valeurs
le même signe positif.
approchées suivantes :
J J = + 0 5 H z
AX AX '
II. ANALYSE DES SOUS-SPECTRES ABC (1) (2)
J = + ? H Z J = + 5 5 H z
BX BX '
On sait à présent que le triplet champ faible du méthyle est la partie C des
deux sous-spectres correspondant à l'état de spin a du phosphore, et le triplet champ fort la Dans chacune de ces possibilités on peut faire encore deux associations dis-
partie C des deux sous-spectres |3 . Les déplacements chimiques effectifs de C sont donnés tinctes pour obtenir les constantes J . M et J , mais seules les associations indiquées par la
avec une bonne approximation par les positions des deux grandes raies de ces triplets. La valeur figure 4 conduisent à des valeurs suffisamment voisines de J . M et J ^ . ^ pour expliquer les t r i -
d'essai de J est déterminée, comme au chapitre précédent, par observation des petites raies plets 1.2.1 observés pour la partie M. Les spectres ABC MX obtenus à partir de ces deux jeux
sur les extrémités de la partie AB (Figure 3, p. 54 ). La valeur d'essai pour J et J est de valeur sont affinés par la méthode itérative. Pour cela, on attribue une centaine de transi-
prise égale à 7,6 Hz, valeur trouvée dans le cas de la triéthylphosphine [17]. De même que dans tions sur la partie ABC M, ce qui correspond à une trentaine de raies observées. Les résultats
obtenus après trois itérations sont les suivants :
- 48 -
- 49 -
1ère possibilité :
Les figures 6 et 7, p. 57 et 58 , montrent que seul le système ABC M cal-
culé avec les paramètres de la première possibilité est en bon accord avec les spectres de double
V. = 161,1 Hz V_ = 164,8 Hz résonance obtenus. Les paramètres réels sont donc ceux donnés par la première possibilité.
3
Les autres paramètres sont identiques dans les deux cas à 0, 05 Hz près : J
AM + 6,5 Hz J = + 7 1 H z
BM '
= 97 Hz = 396 Hz + 5, 5 Hz
M AX JBX • + 1 Hz
AC + 7,5 Hz AM
+ 6,5 Hz + 13,1 Hz
CX J + 2 0 5 HZ
MX -" -
BC + 7,5 Hz BM
+ 7,1 Hz
CX
+ 13,1 Hz MX = + 205 Hz
J =
AB " « . S Hz.
+
C6H5-P;^CH3
1Qcps
-CH:
I . . . . .
a) Simple résonance.
1cp»
Figure 4 - Disposition relative des fréquences de résonance effectives de A et B dans les quatre
sous-spectres ABCL et possibilités à envisager pour l'obtention des constantes de
couplage J A X , J B x , J A M , J B M .
Les carrés représentent les scus-spectres perturbés quand on irradie le triplet-
champ faible de M.
,1 Le "premier étage" de la recombinaison conduit à J
AX
et J _ v .
BX
10cp«
Figure 3 - AméUoration du rapport signal sur bruit sur les extrémités du spectre des protons
méthyléniques dans l'éthylphénylphosphine. Les tracés théoriques proviennent du
spectre calculé a posteriori avec les résultats définitifs. La grande raie à gauche
représente la raie 1 de la figure 1, et la grande raie à droite les raies 7 et 8.
- 54 - - 55 -
Figure 6 - Spectre de double résonance obtenu à 100 MHz pour les protons méthyléniques de
l'éthylphénylphosphine, en irradiant le phosphore à champ fort. On regroupe les
deux sous-spectres à champ fort ; c'est donc sur les deux premiers groupes de raies
à droite que l'on peut établir une comparaison valable dans chacune des deux possi-
bilités.
La puissance du champ d'irradiation est telle que l'on réunit partiellement
les deux sous-spectres à champ faible.
CHAPITRE V.
I. ETUDE DE LA BENZYLPHENYLPHOSPHINE.
A»CjM
H(A)
C C
6H5
H(B)
La figure 2, p. 66 , montre ce sous-spectre. Les deux grandes raies fléchées Connaissant les déplacements chimiques réels, il est facile de remonter aux
constituent la partie ab du sous-spectre abx. En attribuant les raies 1, 2, 3, 4, 5, 6, 9, 10, 11, constantes de couplage à partir des relations définissant les déplacements chimiques effectifs.
En fait il y a ici une ambiguïté car on ne sait pas a priori s'il faut faire l'association V. V ,
12, on obtient après 3 itérations les paramètres suivants :
A a
V n V, ou l'association VA V, , V^ v .
B b A b B a
V = 305,3 Hz JAB - + 13,3 Hz D'où les deux possibilités :
a
v = 314,5 Hz J
AM= ± 7
'
b V
a ± 2 JAX V
b ± 2 JAX
V = 326,6 Hz (D (2)
c
v
b i I JBX V
a ± \ J BX
Erreur quadratique moyenne = 0,015 Hz.
Le spectre théorique tracé sous le spectre expérimental est obtenu à partir
La seconde possibilité ne rend pas compte de la génénérescence rencontrée
de ces valeurs. dans le sous-spectre abx. C'est donc la première possibilité qui doit être retenue et elle conduit
aux valeurs suivantes :
B - Découplage du phosphore par double-résonance.
Dans le sous-spectre abx qui est lui-même constitué dans sa partie ab de deux
sous-spectres ab, les sous-spectres ab sont trop dégénérés pour permettre une détermination pré-
2
cise des déplacements chimiques effectifs de A et B. La figure 2 montre cette dégénérescence : J = + 0,3 Hz.
PH
B
chacune des deux grandes raies fléchées est constituée par les deux raies intérieures, non réso-
2 2
lues, d'un sous-spectre ab. On peut remédier à ce manque d'information de deux manières : De plus on peut déterminer le signe absolu de J—^ et de J par rap-
PH PH
A B
soit en analysant le sous-spectre abc à la deuxième fréquence de 60 MHz, soit en déterminant les
port au signe de J pris positif. En effet, dans le sous-spectre abc analysé, le déplacement
déplacements chimiques réels de A et B à partir d'un spectre simplifié par découplage du phos- M
phore. C'est cette deuxième solution qui a été choisie. La figure 3, p. 67 , montre la partie chimique effectif de M est à champ fort par rapport à son déplacement chimique réel, celui de A
AB du spectre obtenu en irradiant fortement à la fréquence de résonance du phosphore ; on re- est également à champ fort par rapport à son déplacement chimique réel, alors que l'on a l'in-
verse pour B. J___ étant positif, il vient :
connait les deux systèmes AB d'un spectre du type ABX où le rôle de X est tenu à présent par le
PU
proton M. L'analyse de ce spectre est non ambiguë car on connait déjà les valeurs de J « M et
par l'analyse du sous-spectre abc (J A M = J a c et J B M : Jb<,). 5.7HZ
BM
On obtient ainsi :
= - 0,3 Hz.
P H
V, = 308,1 Hz
A
L'analyse du sous-spectre abc nous a donné les signes relatifs des constantes
V_ = 314,4 Hz.
B de couplage J ATÏ , J&1Wr et JL,.-. Nous avons vu que J est négatif dans l'éthylphénylphosphine et
on peut, par filiation, prendre les signes suivants :
- 61 -
- 60 -
C H
" - B
Nous désignerons les sous-spectres par les indices 1, 2, 3, 4, dans l'ordre
J H
où on les rencontre, en allant de champ faible à champ fort. En prenant J positif, l'irra-
M P-H
diation du triplet à champ faible de M montre (Figure 5c, p. 69 ) que les sous-spectres 3 et 4
JH
M correspondant à l'état de spin a du phosphore (ces deux sous-spectres se réunissent pour donner
un seul système AB). Les sous-spectres 1 et 2 non perturbés par cette irradiation correspondent
Les résultats complets de l'analyse sont rassemblés ci-dessous
donc à l'état de spin |3 du phosphore. Le système AB résultant de la réunion des sous-spectres
1 et 2 (par irradiation à champ fort, figure 5b) présente un déplacement chimique interne
V = 308,1 Hz V = 314,4 Hz = 430,3 Hz
B
JMX= 207,4 Hz BX
La figure 6, p. 70 , montre que l'irradiation sélective du phosphore à champ
+ BM
fort conduit à la réunion des sous-spectres 2 et 4, tandis que l'irradiation à champ faible réunit
La figure 4, p. 68 , montre la partie AB du spectre expérimental à 60 MHz les sous-spectres 1 et 3. Par conséquent les sous-spectres 1 et 3 correspondent à l'état de
et le spectre théorique calculé avec ces paramètres après avoir multiplié les déplacements spin Œ du proton M, et les sous-spectres 2 et 4 à l'état de spin (3 du proton M. Le système
chimiques par le rapport* 60 AB obtenu par réunion des sous-spectres 2 et 4 présente 5 ££ 10,8 Hz.
J\5
= =
envisager : l'une qui conduit à ÔAT3 10,8 Hz, l'autre à 6 ATa 1 Hz (en considérant les sous-
spectres 2 et 4). Or on observe un ô de 10,8 Hz quand on réunit les sous-spectres 2 et 4 par
irradiation du phosphore. C'est donc la première possibilité qui est à retenir.
La double ambiguïté sur les constantes de couplage étant levée, on obtient
facilement les déplacements chimiques réels de A et B à partir de la partie AB pris dans son
ensemble. Les résultats complets de l'analyse sont rassemblés ci-dessous :
J 14, 5 Hz J = + 3,6 Hz J
AB AM BM
J =
AX "15'0Hz J
BX
=
"16'9-Hz J
MX
=
+474,8 Hz
Hormis J,,-., les signes des constantes de couplage sont donnés par les
AB 1
expériences de double résonance qui les réfèrent à J
P-H
400 300 200 IOO
2S0
M 100 Hz
C6H5—P—CH 2 — C 6 H 5
H
00
. . . . 1
8 PPn
200 100
tf 200 100
• • • • • • ' • •
chacune de ces deux raies est constituée par les deux raies "intérieures" d'un sys- benzylphénylphosphine, en irradiant fortement le phosphore.
tème AB dégénéré.
- 66 - - 67 -
0
10 Hi C 6 H 5 ~P-CH 2 -C 6 H 5
H
10 Hz
w
(b)
»++«H>tfir^
10 Hi CCHC-P-CH2-C6H5
REFERENCES.
[3] CORIO P . L .
Chem. Rew. , 1960, 60, 363.
[4] PARELLO J.
Bui. Soc. China., 1964, p. 2033.
(c)
[5] MAVEL G.
Théories moléculaires de la R.M.N. et applications à la chimie structurale,
Dunod, P a r i s , 1966.
b) Double résonance IX (M) AB : on irradie le phosphore à champ faible. [8] CASTELLANOS., BOTHNER-BY A. A.
c) Double résonance X (M) AB : on irradie le phosphore à champ fort. J. Chem. P h y s . , 1964, 41, 3863.
DEUXIEME PARTIE
[13] SIDALLT.H., PROHASKA C.A.
J. amer. chem. Soc., 1962, 8£, 3467.
DISCUSSION DES RESULTATS.
[15] VAUGH J . S .
Advances in Magnetic Resonance, Academic P r e s s , New York, 1965, vol. 1,
chapiti-e 5, par A. A. BORHNER-BY, p. 225.
CHAPITRE I
RELATIONS ENTRE LES CAS DE NON-EQUIVALENCE DE PROTONS METHYLENIQUES,
OBSERVES DANS LES SPECTRES DE R.M.N. ET LA STEREOCHIMIE DES
COMPOSES ETUDIES.
,CH2R
CH2R
RCH,
ves de ces conformations. Cependant la non-équivalence intrinsèque [4] qui en résulte est vrai-
H
semblablement petite et l'on considère en général l'existence de la non-équivalence comme ]'indi- A
O C Cil, = 22 Hz
ce d'un déséquilibre conformationnel dans la molécule. AB
HB
H
II. NON-EQUIVALENCE DANS LES COMPOSES TETRACOORDINES.
CH,
AB = 6,4 Hz
On sait que dans ces composés le phosphore a une structure tétraédrique ana-
logue à celle du carbone dans l'état d'hybridation sp . Aussi un atome de phosphore dissymétri- B
quement substitué est-il susceptible d'induire la non-équivalence définie ci-dessus. Ainsi SID-
La non-équivalence dans un fragment P-O-CH,, a déjà été observée pour
DAL et PROHASKA [5] ont observé une non-équivalence des groupes méthyles dans une large
CgH 5 (CH 3 )P(S)(OCH 2 CH 3 ), HP(S)(OCH 2 CH 3 ) 2) C H ^ S M O n ^ H ^ [7] [8].
variété de composés du type :
Dans le cas de 2 le déplacement chimique observé est du même ordre de
O O grandeur que dans les composés étudiés
P - CH(CH 3 ) 2 - P - OCH(CH3)2 H
C
6H5 Ô AB = 10,7 Hz
O H
- P - OCH 2 CH(CH 3 ) 2
par ROWSELL [6]. ROWSELL a montré par des effets de solvant que la polarité du groupe fonc-
tionnel P = O joue un rôle important dans la non-équivalence.
et la non-équivalence de protons méthyléniques a pu Être observée par ROWSELL [6] dans des
composés du type : III. NON-EQUIVALENCE DANS LES COMPOSES TRICOORDINES - FREQUENCE D'INVERSION
O DANS LES PHOSPHINES SECONDAIRES.
C1CH,
-f R
N(R)r
A - Structure des composés tricoordinés du phosphore.
CH
C
6H5 " 2-C6H5
CH 2 CH 3 H 'R
R
Dans le cas de 1 la non-équivalence s'observe à la fois pour le groupe éthyle et
De même que pour les autres composés du groupe V, N, As, Sb, cette attri-
pour le groupe éthoxy, et il est intéressant de noter que le déplacement ô. est plus grand pour
bution repose sur les résultats obtenus par spectroscopie I.R. et de microondes [10] [ i l ] .
le CH en |3 que pour le CH en a par rapport au phosphore asymétrique :
2 2à
- 76 - - 77 -
Le problème général posé par ce type de structure est de déterminer sa sta- H et Ho sont symétriques par rapport à l'inversion. L'étude de l'inversion
bilité vis-à-vis de l'inversion [12], phénomène que l'on peut définir comme le passage d'une molé- se ramène à l'étude classique [13] de l'échange d'un proton (H ou Ho) entre deux sites également
1 2i
cule donnée à la molécule qui lui est image dans un miroir, par un mouvement intramoléculaire peuplés où il est caractérisé par des fréquences de résonance distinctes vA et y La condi-
qui revient à inverser les coordonnées de tous les atomes par rapport au centre de gravité de la A B
tion nécessaire pour observer des signaux distincts pour les sites vA et v est fixée par la
molécule. A B
relation d'incertitude :
T >
Si cette condition est remplie on dire que l'inversion est lente à l'échelle de
temps de la R.M.N. Dans la réalité ce raisonnement s'étend au cas de n couples de conforma-
tions éantiomères et on a alors à considérer des fréquences moyennes V et V et un temps de
vie moyen T dans chaque configuration [4].
X = N, P , As, Sb.
La différence ( V . - V ) pourra accidentellement être nulle et c'est vraisem-
A B
Si les trois substituants R sont différents R ^ R 2 , R 3 , les deux formes en blablement le cas de la diéthylphénylphosphine C H P(CHOCH ) , composé pour lequel nous
6 5 ià 3 2
équilibres sont énantiomères.
n'avons pu mettre en évidence la non-équivalence des protons méthyléniques (cf. partie expé-
Bien que dans les composés phosphores l'inversion soit beaucoup plus lente
rimentale, p. E 9 ) bien que le phosphore présente l'asymétrie nécessaire.
que dans les composés azotés elle a encore lieu dans une gamme de fréquence très étendue com-
Notons que si l'équilibre conformationnel est rapide il ne peut y avoir non-
me le montre la fréquence d'inversion calculée pour PH3 et l'existence de phosphines tertiaires
équivalence pour des protons méthyléniques en a d'un atome tricoordiné plan (ou pyramidal, en
dédoublées en inverses optiques.
moyenne plan compte tenu d'une inversion rapide). En effet une molécule du type :
possède un plan de symétrie qui introduit entre les deux protons une relation d'énantiomérie indis-
tinguable par R.M.N. dans les conditions ordinaires. Si l'on veut raisonner en terme de confor-
mation, à toute conformation obtenue par une rotation C autour de liaison X-C (à partir de la
conformation présentant le plan de symétrie) on pourra associer une conformation énantiomère
obtenue par la rotation -C et le passage de l'une à l'autre échangera les environnements relatifs
inversion
VB de H, et H,
1 2*
R
R _n
rotation
II ne faut donc pas oublier, dans une discussion de ce type, de considérer la L'application de la relation d'incertitude T > • permet de fixer une
totalité des conformations possibles et non la moitié d'entre elles comme cela est fait dans une limite supérieure à la fréquence d'inversion dans l'éthylphénylphosphine : T désignant le temps
revue récente [2], de vie moyen de chaque énantiomère et Av l'écart, ô rtTJ = 4 , 7 Hz, observé entre les protons
Par contre une telle structure plane pourra conduire à une non-équivalence méthyléniques on a pour la fréquence d'inversion :
s'il existe une barrière de rotation suffisante pour s'opposer à un équilibre conformationnel rapide
à l'échelle de temps de la R.M.N. Ainsi dans la chloro-N-diméthylaminophénylphosphine SI- V =
V. < 15 sec. -1
mv.
CHAPITRE II
DISCUSSION DES SIGNES OBSERVES POUR LES CONSTANTES DE COUPLAGE DANS LES
COMPOSES ETUDIES.
A - Constantes de couplage J
P-H*
TABLEAU 1
C Pyridine 207,4
6H5CH2(C6H5)PH
L'influence de la nature des substituants et de l'état d'hybridation du phosphore Le fait qu'il existe des valeurs presque nulles avait amené plusieurs auteurs
a déjà été discutée en particulier par MANATT et coll. [23] et par MAVEL dans une mise au point [23] [31] à penser que J p _ c _ H changeait de signe entre composés tricoordinés et tétracoordinés.
sur les constantes de couplage proton-phosphore [20]. Ce changement de signe a déjà été mis en évidence dans le cas du passage d'une phosphine à un
Les auteurs admettent pour ce couplage un signe toujours positif. Cette hy- composé du type phosphonium [32] et Me FARLANE a pu fixer les signes absolus de couplage :
pothèse s'est trouvée vérifiée, dans le cas de composés tétracoordinés, par les expériences de positif dans la diméthylphénylphosphine et négatif dans le bromure de diméthylphénylphosphonium
[24],
Me FARLANE relatant le signe de J^ TT au signe positif de J13 J [24] [25]. 2
ir-ri
Dans le cas des composés tricoordinés, il n'a pas été établi de relation expé- Le signe de J p _ c _ H n'a pas été déterminé dans le cas de composés présentant
rimentale directe entre le signe de J et un signe de couplage connu. Cependant, MANATT
1 2 le groupement phosphoryle - P = O . Or dans les oxydes de phosphines étudiés les expé-
et coll. [23] ont montré par double résonance que J et J ont le même signe dans la
méthylphosphine CH PH et la diméthylphosphine (CH ) PH. Nous avons observé le même résul- riences de double résonance que nous avons faites montrent que 1 j et 2 J sont de signes
2
tat pour la méthylphénylphosphine C - H Ï C H J P H , et un article récent montre que c'est également opposés. La constante de couplage J p _ C H est donc également négative dans cet état d'hybri-
DO J
dation du phosphore.
le cas dans la chlorométhylphosphine C1CH PH [26]. Les valeurs observées dans ces quatre
En se fondant sur des attributions de signes correctes, MANATT et coll. [23]
composés sont rassemblées dans le tableau 2.
ont énoncé deux règles permettant d'expliquer les variations de 2 J en fonction de l'électro-
TABLEAU 2
négativité des substituants et de l'état d'hybridation du phosphore :
(CH3)2PH + 191,03 Hz + 3,37 Hz [23] - Dans le fragment P-C-H, la constante J augmente à mesure que le
caractère s de l'orbitale du carbone engagée dans la liaison C-P augmente.
C 6 H 5 (CH 3 )PH + 204,2 Hz + 3,6 Hz ce travail
C1CH2PH2 + 199,4 Hz + 7,6 Hz [26] Ces règles permettent à leurs auteurs de rendre compte à la fois de petites
variations observées pour les composés tricoordinés et des grandes variations entre composés
tricoordinés et tétracoordinés.
Me FARLANE a trouvé J_ TJ = + 3 Hz dans la diméthylphénylphosphine Cependant des études faites au laboratoire [33] ont montré que dans le cas des
1
C_H_P(CHj_, par comparaison à J13 _T [24], composés tricoordinés, il y a un autre paramètre, d'ordre géométrique, à prendre en considé-
DO J £ L/-Jn
2 ration. Ce paramètre est susceptible d'introduire des variations beaucoup plus importantes com-
On peut admettre pnr comparaison que les valeurs de J dans le tableau 2 me le montrent les constantes de couplage 2 J p _ c _ H observées dans le dimethyl 3-4, phényl-1,
sont positives. Par conséquent la constante J „ est également positive dans les composés t r i - phosphacyclopentène [34] :
coordinés. Notons que ce signe positif est en accord avec le signe négatif prévu pour J p _ F [27]
car il a été démontré que J_ et J^ „ ont des signes opposés dans HPF [28].
= ± 25 Hz
B - Constantes de couplage J
P-C-H' CH,
aux substituants (un groupe phényle et un doublet) portés par le phosphore. Cette influence de la disposition relative des protons couplés et des substituants
Les résultats que nous avons obtenus dans le cas de l'éthylphénylphosphine portés par le phosphore a fait l'objet d'un travail plus étendu au laboratoire [33] et il semble que,
et de la benzylphénylphosphine sont en accord avec cette importante influence. En effet, dans de même que pour les composés azotés [35], la direction de l'espace attribuée généralement au
ces deux composés la non-équivalence des protons méthyléniques permet de mesurer deux valeurs doublet libre du phosphore joue un rôle privilégié dans la dépendance angulaire mise en évidence.
bien distinctes de J Dans les composés tétracoordinés il se peut que le groupe fonctionnel P = O
PH 2
exerce aussi une influence sur J en fonction de sa disposition relative par rapport à
P-C-H
l'hydrogène couplé ce qui expliquerait la différence notable entre J et J _ u dans l'éthyl-
C P c CH, = + 1 Hz A B
6H5 J
PH. phénylphosphinate d'éthyle : O H,
H PH = + 13 Hz
H
B = + 5, 5 Hz C CH,
PH, 6H5
= + 16,9 Hz
H O
'PH,
A CH 3 CH 2 - H
B
H H,
J = + 5,7 Hz différence qui est moins marquée cependant dans l'oxyde de benzylphénylphosphine :
PHB
O H.
Ici aussi les deux protons H. et H ne sont différenciés que par leur dispo- PH
sition relatives par rapport aux autres substituants portés par le phosphore. On peut s'attendre
dans ces deux composés à une importante prédominance du conformère présentant les deux
C
6H5 P
H
f
H.
C
6H5
J
B PH
= - 16, 9 Hz
- A - - B - - C -
En effet, on s'attendrait pour cette constante vicinale à une dépendance géométrique analogue
TABLEAU 3
à celle mise on évidence par KARPLUS [36] dans le cas de fragments H-C-C-H. Or dans la
conformation privilégiée que l'on peut admettre pour ces deux composés :
Composés 3j Référence
H-P-C-H
les angles dièdres a . et Œ sont très différents (60 et 180° environ) sans que cette différence
Ces résultats montrent que ce couplage ne présente pas de variation impor- 3
se répercute sur les couplages J -,-,<-,„.
tante en fonction de l'état d'hybridation du phosphore. Nous avons pu voir qu'il reste également ri-ir-C-n
positif dans les oxydes de phosphines. Cette coïncidence des valeurs observées est peut-être à attribuer au fait que
2
Les valeurs et les signes que nous avons observés pour cette constante sont le paramètre géométrique mis en évidence dans le cas de J joue également un rôle impor-
2 P-C-H
rassemblés dans le tableau 4. tant dans ce couplage J et compense accidentellement la différence introduite par une
dépendance du type "courbe de KARPLUS".
2
TABLEAU 4 B - Constantes de couplage J
• ri-O-H
observés dans les fragments X-CH - (X = Cl, Br, I) -0-CH o -, -S-CH O -, -C-CH_- [38]. Les
Ci Ci Ci I Ci
TABLEAU 5
Composés J
H-C-H
CfiH_(CH,CHjP(O)OCH-CH_ - 14,8 Hz - Dans les phosphines secondaires, l'inversion de la structure pyramidale des
b 5 3 2 2 3
liaisons issues du phosphore est lente à l'échelle de temps de mesure de la R. M. N. Les ré-
sultats publiés récemment par GOLDWHITE et ROWSELL [26] ainsi que ceux obtenus au labo-
Les deux valeurs que nous avons observées dans le fragment P-0-CH o CH du ratoire [41], montrent d'ailleurs qu'il en est de même dans les phosphines primaires.
phénylphosphonite diéthylique (10,3 Hz) et l'éthylphénylphosphinate d'éthyle (10,2 Hz) sont voisi-
nes de celles déjà rapportées par ROBERTS et coll. [39] dans le sulfite diéthylique (- 10,45 Hz) - La constante de couplage J R en a d'un atome de phosphore pour
et dans le 1-1 diéthoxy éthane (- 9,3 Hz). laquelle ROWSELL [6] avait rapporté précédemment les valeurs absolues proches des nôtres,
est négative dans les phosphines et dans les composés tétracoordinés possédant le groupement
P = O. Compte tenu de la faible amplitude des variations observées, il est vraisemblable que ce
résultat s'étend à tous les composés phosphores non cycliques.
- De même que dans les phosphines cycliques [34], [33], la constante de cou-
2
plage J p _ c _ H présente une stéréospécificité importante dans les phosphines étudiées. Les tra-
vaux en cours au laboratoire [42] montrent que cette influence de la disposition relative des pro-
tons couplés et des autres substituants portés par le phosphore, reste importante dans le cas
des composés tétracoordinés possédant le groupement phosphoryle : ceci explique la différence
notable observée pour l'éthylphénylphosphinate d'éthyle (2J i = - 13 Hz 2
J
P-C-H A ' P-C-H B
- 16, 9 Hz). Nous avons pu voir que cette constante est négative dans les oxydes de phosphines
non cycliques. Compte tenu des signes déjà connus pour les phosphines [23] et les sels de phos-
phonium [24], et en se limitant aux composés non cycliques, les valeurs normales pour
J
P-C-H S o n t f o r t e m e n t négatives dans les oxydes de phosphines et les sels de phosphonium, et
faiblement positives dans les phosphines.
- 90 - - 91 -
- Le signe positif et les valeurs que nous avons trouvés pour la constante
3
J dans les oxydes de phosphine, joints aux signes et valeurs précédemment rapportés
H-C-r^-H
pour les phosphines [23] et les sels de phosphonium [24], montrent que ce couplage varie peu en
fonction de l'état d'hybridation du phosphore. Un fait qui reste à expliquer est l'absence de
stéréospécificité de ce couplage dans l'éthylphénylphosphine et dans la benzylphénylphosphine,
REFERENCES.
et il serait bon de vérifier cette anomalie apparente en étudiant des composés cycliques de géo-
métrie plus certaine.
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Advances in Magnetic Resonance, Academic P r e s s , New York, 1965, vol. 1,
p. 196.
METHODES GENERALES.
Les points de fusion ont été obtenus sur appareil Bûchi, en tube capillaire
ouvert, et sont non corrigés.
Ils ont été obtenus sur appareil VARIAN A60 (60 MHz) ou HAÏ00 (100 MHz).
Signal de référence : TMS. Les surfaces relatives des signaux sont déterminées à l'aide de
l'intégrateur de l'appareil. Le calibrage est fait sur HAÏ 00 à l'aide du compteur de fréquence
inclus dans l'appareil. L'amélioration du rapport signal sur bruit est obtenu avec l'analyseur
multicanaux VARIAN C-1024.
Les expériences àtempérature variable sont réalisées sur A60 équipé de la
sonde VARIAN V-6057.
Les expériences de double-résonance sont réalisées sur HAÏ 00, le spectre
étant balayé en fréquence ; le champ Ho perturbateur est crée par la méthode des bandes latérales
avec un générateur BF SCHOMANDL ND99K ; la modulation est appliquée au cristal sur l'unité
V-4311 du spectromètre (expériences H H), ou au cristal (40,482 MHz) d'un découpleur
31J 1.
hétéronucléaire HD60B NMR specialties (expériences j P[ H).
Les tracés de spectres théoriques ont été obtenus à partir d'un programme
écrit au laboratoire par MM. CZAKVARY et TAIEB et en utilisant la forme de raie de Lorentz.
REACTIONS D'ESTERIFICATION.
Dans un réacteur d'un litre équipé d'un agitateur mécanique, d'une ampoule
à brome et d'un réfrigérant à reflux, on introduit 45 g. (0,25 mole) de dichlorophénylphosphine
3
et 40 g. (0,5 mole) de pyridine séchée sur potasse dans 200 cm d'hexane. Le mélange est
refroidi à 0 °C et l'agitation mise en route, on ajoute en 30 mn. 16 g. de méthanol par l'ampoule
de brome. Après 30 mn. d'agitation supplémentaire, le chlorhydrate de pyridine formé est
filtré sur plaque frittée. Le solvant évaporé, le produit brut est distillé sous vide ; Eb : 96 °C
(Lit. Eb,_ : 98 °C [l] ). On obtient 26 g. de O H . P ( O C H J O (Rt = 60 %).
REACTIONS DE MICHAELIS-ARBUZOV.
- BENZYLPHENYLPHOSPHINATE DE BUTYLE
- ETHYLPHENYLPHOSPHINE
31
R.M.N. : voir chapitre 4, 2ème partie - lit [5] ô P = 43,7 ppm,
1
Ce composé est préparé suivant la méthode classique propre aux phosphines
JT3XJ = 200,6 Hz.
irri tertiaires (référence [2], p. 16).
A 0,2 mole de bromure d'éthylmagnésium dans 300 cm d'éther refroidi à
- 30 °C, on ajoute lentement 18 g. (0,1 mole) de dichlorophénylphosphine en 1 heure. L'addi-
- BENZYLPHENYLPHOSPHINE
tion terminée, le mélange est porté à reflux pendant 2 heures. Puis la phase éthérée est aspi-
n rée dans une enceinte de distillation. Après evaporation de l'éther, la distillation permet de
15 g. de benzylphénylphosphinate de butyle dans 50 cm d'éther (0,05 mole) recueillir 12 g. de CgH5P(CH?CH,)o (Rdt = 70 %). Eb, o = 98-100 °C (Lit. : Eb, n = 96-7 °C
3'2 12 10
sont additionnés à 3 g. de liAlH4 (0,08 mole). La distillation finale fournit 3 g. de benzylphé- (référence [2], p. 34) ).
nylphosphine (Rdt = 30 %). EbQ g = 105-110 °C (Lit. : E b Q 3 = 107-10 [6] ).
OXYDES DE PHOSPHINES.
I.R. : une bande très intense à 1 185 cm" ( v = 0), une bande faible à
1
2 325 cm" ( Vp_R).
Microanalyse SH 9OP:
Cale. % C 60 H 6, 47 P 22, 22
Tr. 59, 58 6, 58 22, 19.
R. M.N. : Les auteurs cités [8] n'ont pu mettre en évidence à 60 MHz la non-
équivalence des protons benzyliques que nous rapportons au chapitre V de la 2ème partie. Les
valeurs qu'ils donnent pour J (474 Hz) et ô (7,5 ppm) sont identiques aux nôtres.
M M
C 6 H 5 - P -OCH 2 CH 2 CH 2 CH 3
O
H
h-»
pprr
p-OCH 2 -
butyle.
I
REFERENCES.
[2] KOSOLAPOV G. M.
Organophosphorus Compounds, John Wiley and Sons, New York, 1960, p. 147.
[6] STEININGER E.
Chem. B e r . , 1963, 96, 3184.