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Ecole Nationale d’Ingénieurs de Carthage Ing.

Mécatronique
Chapitre

6 Guidage en rotation 
 
Un mouvement relatif de rotation entre deux parties mécaniques se révèle nécessaire dans de nombreux 
systèmes mécaniques. La solution constructive qui réalise cette fonction est la liaison pivot. L’objectif du 
guidage en rotation est de réaliser cette liaison. 
Le guidage en rotation peut être réalisé par : 
‐ contact direct 
‐ interposition d’une bague de frottement 
‐ interposition d’éléments roulants 
Le  critère  de  choix  d’une  solution  se  fait  en  fonction  des  conditions  de  fonctionnement :  précision, 
vitesse, charge, etc. 

I. Liaison par contact direct 
Le  guidage  en  rotation  par  contact  direct  peut  être  obtenu  à  partir  du  contact  entre  des  surfaces 
cylindriques  complémentaires  ajustées  avec  jeu  (jeu  radial)  et  deux  épaulements  pour  l’arrêt  en 
translation.  L’existence  d’un  jeu  axial  est  obligatoire  pour  le  bon  fonctionnement  de  la  liaison.  La 
présence  de  jeu  radial  entraîne  un  phénomène  de  rotulage  (jeu  angulaire  γ).  La  précision  du  guidage 
dépend de ces trois caractéristiques : le jeu axial, le jeu radial et le jeu angulaire. 

Jeu radial Jeu axial
 
D’un  coût  peu  élevé,  le  guidage  par  contact  direct  entre  surfaces  a  pour  conséquence  des  résistances 
passives  importantes  qui  limitent  ses  possibilités  d’utilisations  à  de  faibles  vitesses  et  à  des  efforts 
transmissibles modérés. Dans le cas contraire, un échauffement important se produirait. 

II. Liaison par interposition d’une bague de frottement ou palier lisse 
L’interposition de bagues de frottement entre les pièces qui font l’objet d’un guidage en rotation permet 
d’atteindre des performances bien supérieures à celles obtenues avec un contact direct entre surfaces : 
‐ réduction du coefficient du frottement, 
‐ augmentation de la durée de vie, 
‐ fonctionnement plus silencieux, etc. 

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Les  coussinets  sont  les  principaux  types  de  bagues  de  frottement  utilisées 
pour  assurer  un  guidage  en  rotation.  Ils  ont  une  forme  tubulaire,  avec  ou 
sans  collerette,  construits  à  partir  de  matériaux  présentant  de  bonnes 
qualités  frottantes  (bronze,  graphite,  PTFE,  polyamide,  etc.).  Suivantes  les  Coussinet sans collerette
variantes, ils peuvent être utilisés à sec ou avec lubrification. 
Les coussinets autolubrifiants sont obtenus à partir d’un métal fritté (poudre 
comprimée  et  chauffée  en  atmosphère  contrôlée)  dont  la  porosité  varie 
entre  10  %  et  30  %  du  volume  du  coussinet.  Ils  sont  imprégnés  d’huile 
Coussinet avec collerette
jusqu’à saturation, ou chargés de lubrifiant solide. Sous l’effet de la rotation 
de l’arbre et de l’élévation de la température, l’huile est aspirée et assure une excellente lubrification. À 
l’arrêt de l’arbre, du fait de la porosité du coussinet, le lubrifiant reprend sa place. 

 
II.1. Montage de coussinet 
Le  coussinet  est  monté  serré  dans  l’alésage  (par  exemple 
φD H7/s6)  et  glissant  (avec  jeu)  sur  l’arbre  (par  exemple 
φd H7/f7). 
Lorsque l’effort à transmette n’est pas purement radial, il est 
conseillé d’utiliser un coussinet à collerette.  

II.2. Calcul de coussinet 
La procédure de calcul varie sensiblement d’une famille et l’autre et d’un fabricant à l’autre. Cependant 
ces calculs font régulièrement intervenir les notions de pression diamétrale p et de produit pV. 
La pression diamétrale est donnée par l’expression suivante : 
F
p   
d.L
F : charge sur le palier (N), 
d : diamètre de l’arbre (mm), 
L : longueur du coussinet (mm). 
La capacité d’un coussinet à supporter l’énergie engendrée par le frottement est mesurée en calculant le 
facteur ou produit pV : 
pV = pression diamétrale (MPa) x vitesse circonférentielle (m/s). 

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En  cas  de  dépassement  d’une  valeur  admissible  précisée  par  le  constructeur  du  coussinet,  la 
température augmente et la destruction est rapide. 

Application 
a) Un palier supporte une charge radiale F de 100 daN, le diamètre de l’arbre est de 40 mm, la vitesse 
de rotation est de 500 tr/min et la longueur du coussinet est de 50 mm. Quelle est la valeur du produit 
pV ? 
………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………. 
………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………. 
………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………. 
b)  En  reprenant  les  données  ci‐dessus,  si  on  impose  une  pV  admissible  de  2  Nm/mm2.s,  quelle  doit 
être la longueur minimale (Lmin) du coussinet ? 
………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………. 
………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………. 
………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………. 

II.3. Régime de fonctionnement 
Globalement deux cas peuvent se présenter : le régime onctueux ou le régime hydrodynamique. 
Régime onctueux : Dans ce cas, le graissage du palier est assuré par de l’huile ou de la graisse de façon 
intermittente.  L’existence  d’un  film  de  lubrifiant  entre  les  deux  surfaces  métalliques  n’est  donc  pas 
assurée.  Le  contact  est  quasiment  direct.  Le  frottement  provoque  une  élévation  de  température.  Les 
coussinets généralement employés sont massifs, en matériau bon conducteur de la chaleur pour évacuer 
les calories. 

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Régime hydrodynamique : Dans ce cas, un graissage du palier avec de l’huile sous pression est prévu. En 
fonctionnement  normal  il  n’y  a  jamais  contact  métal  sur  métal  entre  l’arbre  et  le  coussinet,  sauf  au 
démarrage. En permanence un film d’huile sépare les deux surfaces respectives. Grâce à ce système les 
paliers peuvent tourner plus vite et plus longtemps. 

 
 
La portance de l’arbre n’est possible qu’à partir d’une certaine vitesse. La formation du film séparateur 
dépend principalement de la vitesse, de la viscosité du lubrifiant et de la pression de l’huile au contact. 
Les  coussinets  généralement  employés  dans  ce  type  de  palier  sont  spécifiques.  Ils  comportent  une 
rainure permettant l’arrivée d’un lubrifiant sous pression et ne peuvent durablement fonctionner qu’en 
présence d’un tel régime de lubrification sans celui‐ci, l’élévation locale de la température entraînerait la 
détérioration irréversible des matériaux. Ces coussinets sont souvent nommés « coussinets minces ». 
Un coussinet mince peut être en une partie, ou deux parties.  

 
III. Liaison par interposition d’éléments roulants 
Pour deux pièces en mouvement relatif de rotation, l’énergie dissipée par frottement de roulement est 
plus faible que l’énergie dissipée par frottement de glissement. Entre l’arbre et l’alésage sont intercalés 
des  éléments  roulants  qui  roulent  dans  leur  chemin  de  roulement.  La  réalisation  d’un  tel  guidage  est 
obtenue par l’utilisation d’organes spéciaux qui sont appelés roulements. 

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III.1. Constitution d’un roulement 
Un  roulement  est  constitué  d’éléments  (billes,  rouleaux  ou  aiguilles) 
interposés  entre  une  bague  intérieure  ajustée  sur  l’arbre  à  guider  et 
une  bague  extérieure  qui  positionne  le 
roulement  dans  l’alésage.  Une  cage 
d’espacement  maintient  les  éléments 
roulants à intervalles réguliers si nécessaire. 

III.2. Types de charges supportées par les roulements 
On observe trois cas : 
a) Charge radiale (Fr) : sa direction, perpendiculaire à l’axe de rotation, 
b) Charge axiale (Fa) : sa direction est celle de l’axe de rotation du roulement, 
c) Charge combinée (F) : c’est la combinaison des deux cas précédents. 

III.3. Principaux Types de roulements 
III.3.1. Roulements à billes 
Le contact bille‐chemin est théoriquement ponctuel autorisant des vitesses de rotation élevées. 
a) Roulements à billes à contact radial 
Très économique, ce sont les plus utilisés en petites et moyennes dimensions. Ils 
supportent  des  charges  radiales  et  axiales  relativement  importantes.  Ils 
conviennent pour des vitesses élevées. Ce sont des roulements rigides, donc ils 
exigent une bonne coaxialité entre l’arbre et le logement.  

b) Roulements à une rangée de billes à contact oblique  
Les  chemins  du  roulement  sont  inclinés  d’un  angle  α  (15°,  25°  et  40°).  Ils 
supportent tous les types de charge mais uniquement des charges axiales dans un 
seul  sens.  Ils  conviennent  pour  de  grandes  fréquences  de  rotation  mais  ils 
demandent  une  bonne  coaxialité  des  portées.  Ils  doivent  être  montés  au 
minimum  par  paire  et  en  opposition.  Ils  offrent  la  possibilité  de  régler  le  jeu 
interne de la liaison par précharge du montage. 

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c) Roulements à deux rangées de billes à contact oblique 
Ces  roulements  supportent  des  charges  radiales  assez  importantes  et  des  charges 
axiales dans les deux sens. Les fréquences de rotation sont plus faibles que celles des 
roulements à une rangée de billes. Ils exigent une très bonne coaxialité entre l’arbre 
et le logement. Ils peuvent être utilisés seuls. 

d) Roulements à rotule sur billes 
Le  chemin  extérieur  est  sphérique.  Ils  supportent  tous  les  types  de  charges, 
mais faiblement les charges axiales. L’angle de rotulage, assez important (entre 
2 et 4°), autorise les défauts d’alignement des portées et des flexions d’arbres 
élevées. 

e) Butées à billes 
Peu utilisées, elles supportent que des charges axiales. Les vitesses de rotation sont limitées à cause de 
la force centrifuge sur les billes. Ne réalisant aucun centrage arbre/logement, elles doivent être montées 
avec d’autres types de roulements. Ces butées existent dans des modèles à simple effet acceptant des 
charges axiales dans un seul sens et dans des modèles à double effet qui acceptent des charges axiales 
dans les deux sens. 

Butée à billes simple effet Butée à billes double effet

 
III.3.2. Roulements à rouleaux 
L’effort  de  contact  rouleau/chemin  est  réparti  sur  une  ligne  (un  point  dans  le  cas  des  billes).  En 
conséquence, à taille identique, ils supportent des charges plus élevées que les roulements à billes. Ils 
sont conseillés en cas de chocs, vibrations et surcharges possibles. En revanche, les vitesses de rotation 
permises sont un peu plus faibles et ils sont plus coûteux. 

a) Roulements à rouleaux cylindriques 
Ils supportent des charges radiales importantes mais pas de charges 
axiales.  Les  vitesses  de  rotation  permises  sont  assez  élevées.  Les 
deux  bagues  sont  dissociables  ou  séparables,  ce  qui  facilite  les 
montages  et  démontages.  Ils  compensent  peu,  ou  pas,  les  défauts 
d’alignement et les flexions d’arbres, les versions à deux rangées ne 
compensant  rien.  En  conséquence,  les  portées  d’arbre  et  de 
logement devront présenter une très bonne coaxialité.  

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b) Roulements à rouleaux coniques 
Les rouleaux ont une forme conique. Ils présentent les mêmes principes que les 
billes à contact oblique (charges axiales dans un seul sens, montage minimum par 
paire  et  en  opposition,  possibilité  de  réglage  du  jeu  interne  du  fonctionnement 
par précharge.). Les fréquences de rotation permises sont plus faibles que celles 
des roulements à rouleaux cylindriques. La bague extérieure est séparable.  
c) Roulements à rotule sur rouleaux 
Ils présentent les mêmes caractéristiques que les versions sur billes. Les rouleaux 
ont  la  forme  de  tonnelets.  La  capacité  de charge  est  très élevée  et  les  vitesses 
permises  sont  modérées.  Les  frottements  internes  élevés  imposent  une 
lubrification à l’huile.  
d) Butées à rotule sur rouleaux 
Elles se comportent comme une rotule et supportent des charges axiales élevées. La vitesse de rotation 
doit être modérée. 

 
e) Roulements à aiguilles 
Souvent  utilisés,  comparables  aux  roulements  à  rouleaux  cylindriques,  ils  sont  peu  encombrants 
radialement et de prix modique. Ils supportent uniquement des charges radiales. Ils peuvent être montés 
sans bague intérieure (douilles) et même sans bague extérieure (cages à aiguilles). 

 
 

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III.4. Montage des roulements 
Ajustement des roulements 
En règle générale, chaque roulement d’un même montage a une bague ajustée avec serrage et l’autre 
ajustée avec  jeu.  La  bague  qui  tourne  par  rapport  à  la  direction  de  la  charge  est ajustée avec  serrage, 
l’autre bague est ajustée avec jeu. 
Si une bague devant être montée serrée ne l’est pas, elle risque de subir un phénomène de détérioration 
par roulage. La bague est laminée entre les éléments roulants et l’arbre ou le logement. 
Arbre tournant par rapport à la charge Alésage tournant par rapport à la charge

FIXE TOURNANT

TOURNANT FIXE

Ajustement serré Ajustement avec jeu

Ajustement avec jeu Ajustement serré
 
 
Les  diamètres  intérieur  et  extérieur  du  roulement  et  leurs  tolérances  sont  normalisés  (l’alésage  du 
roulement  correspondant  approximativement  à  K5,  la  bague  extérieure  à  h5).  Par  conséquent, 
l’ajustement de l’arbre dans la bague sera obtenu par variation de l’arbre, tandis que l’ajustement de la 
bague extérieure dans le logement sera obtenu par variation de l’alésage du bâti.  Le serrage doit être 
d’autant plus grand que la charge est plus élevée. 
 
Arbre  Alésage 
Conditions d’emploi  Charge  Tolérance Conditions d’emploi Charge  Tolérance
bague intérieure fixe  constante  g6 bague extérieure  importante avec chocs P7
par rapport à la    tournante par rapport  normale ou importante N7
direction de la charge  variable  h6  à la direction de la  faible et variable M7
charge 
bague intérieure  faible et variable  j6 direction de charge  importante ou normale K7
tournante par rapport  non définie 
à la direction de la  normale  k5‐k6 Bague extérieure fixe  importante avec chocs J7
charge ou direction de  importante  m5‐m6 par rapport à la  normale  H7
charge non définie  importante avec chocs  n6‐p6 direction de la charge  
butée à billes  axiale  j6 butée à billes axiale  H8

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Fixation latérale des bagues de roulements. 
Les  bagues  tournantes  par  rapport  à  la  charge  (ajustées  serrées)  doivent  être  fixées  latéralement  des 
deux  cotés.  La  fixation  latérale  des  bagues  ajustées  avec  jeu,  doit  éliminer  toutes  les  translations 
possibles de l’arbre par rapport au logement et doit supporter au mieux les charges axiales. 

 
Il  faut  éviter  une  fixation  latérale  surabondante.  Trop  d’obstacles  conduiraient,  compte  tenu  des 
dispersions  de  cotes  dans  l’usinage  de  l’arbre  et  du  logement,  à  contraindre  l’alignement  initial  des 
bagues  du  roulement  et  contribueraient  à  accélérer  le  processus  de  vieillissement  de  ce  dernier 
fonctionnant dans de mauvaises conditions. 

Montage incorrect (l’égalité rigoureuse des cotes X et Y est impossible à réaliser)
 
Pour les roulements à rouleaux cylindriques ou à aiguilles, la mobilité axiale est assurée par le roulement 
lui‐même. Dans ce cas, les deux bagues du roulement sont fixées axialement. 

 
 

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Montage des roulements à contacts obliques ou à rouleaux coniques 
Du fait de leur structure particulière, ces roulements doivent être montés par paire et en opposition en X 
ou en O. Le montage en X est  à préférer dans le cas des arbres tournants avec organes de transmission 
(engrenages,  etc.)  situés  entre  les  roulements.  Avec  les  logements  tournants,  le  montage  en  O  est 
généralement la solution à préférer. Le montage en O s’utilise aussi avec les arbres tournants lorsque les 
organes de transmission sont situés en dehors de la liaison. 
Montage en X Montage en O

 
Application 
Le  dessin  ci‐dessous  représente  à  l’échelle  1 :  1  une  partie  d’un  système  mécanique.  On  demande 
de compléter le montage des roulements et indiquer sur le dessin les ajustements. 
 
logement tournant
 
  couvercle

 
 
 
…………………..…………
…………………..…………

  arbre fixe

  couvercle

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III.5. Durée de vie d’un roulement 
Dans un roulement, l’élément le plus chargé est la bille ou le rouleau. Pendant une durée normale, il est 
chargé dans millions de fois, il s’ensuit une fatigue de la surface qui cause l’arrachement de particules à 
la  fois  dans  les  chemins  et  l’élément  roulant.  A  cause  de  la  fréquence  d’application  des  efforts  de 
contact, le roulement peut briser par fatigue.  
La durée de vie d’un roulement « L » est la durée de vie d’un roulement soumis à une charge et à une 
vitesse constante avant la faillite. 
Supposons que plusieurs roulements soient soumis à une charge et à une vitesse constantes. Après un 
certain temps, il y aura faillite des roulements. 
La durée de vie normalisée « L10 » est la durée mesurée lorsque 10 % des roulements ont failli pendant 
qu’ils étaient soumis à une vitesse et à une charge constantes :  
n
C
L 10     
P
L10 : durée de vie du roulement en millions de tours, 
C : capacité de charge dynamique de base (N), 
P : charge équivalente exercée sur le roulement (N), 
n = 3 pour les roulements à billes et n = 10/3 pour les roulements à rouleaux. 
La durée de vie peut être exprimée en heures de fonctionnement L10H : 
L 10  106
L 10H   
60 N
L10 : durée de vie du roulement en millions de tours, 
N : vitesse de rotation en tr/min. 
La capacité de charge dynamique C est la charge radiale (axiale pour une butée) qui cause la faillite par 
fatigue de 10% des roulements avant un million de révolutions (L10 = 1), et ce, lorsque la bague intérieure 
tourne  par  rapport  à  la  direction  de  la  charge.  La  capacité  de  charge  dynamique  C  est  une  des 
caractéristiques de base des roulements. 
La charge équivalente P est calculée à l’aide de la relation suivante : 
P = X V Fr + Y Fa 
Fr  est  la  charge  radiale  appliquée  et  Fa  est  la  charge  axiale  appliquée.  X  et  Y  sont  des  coefficients 
normalisés liés à la nature du roulement et à ses dimensions.  
V = 1 si la bague intérieure tourne par rapport à la direction de la charge et V = 1,2 si la bague extérieure 
tourne par rapport à la direction de la charge. Pour ce qui est des roulements à rotule, V = 1 quelle que 
soit la bague qui tourne. 
 
 

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Application 
Un  roulement  à  billes  à  contact  radial  supporte  la  charge  combinée  Fa  =  4  kN  et  Fr  =  10  kN.  Quelle 
durée de vie L10 peut‐on attendre si la vitesse de rotation de l’arbre N est de 150 tr/min ? 
On donne C = 62 kN ; X = 0,56 ; Y = 1,48 ; V = 1. 
………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………. 
………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………. 
………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………. 
………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………. 
 

III.6. Exemples  
a) Touret à meuler : L’arbre porte‐meule (2) est guidé en rotation par deux roulements (3) et (4). 

b) Roue d’une remorque : La jante d’une roue est fixée sur un ensemble moyeu/tambour de frein (2). Cet 
ensemble est guidé en rotation autour de la fusée de l’essieu (1) avec des roulements (3) et (4). 

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Chapitre

7 Guidage en translation 
 
Le guidage en translation est la solution constructive qui réalise une liaison glissière entre deux pièces ou 
ensembles de pièces. La partie mobile est appelée coulisseau et la partie fixe (généralement liée au bâti) 
est appelée glissière ou guide. 
Il existe deux grandes familles de solutions, l’une mettant en œuvre un contact direct des deux surfaces, 
l’autre intercalant entre ces surfaces des éléments roulants. 

I. Guidage par contact direct 
Dans ce cas, les pièces de la liaison sont directement en contact. Le contact varie en fonction de la forme 
des pièces. 

I.1. Guidage par association de pièces cylindriques 
L’assemblage de deux pièces cylindriques donne une liaison pivot glissant. Il faut donc annuler la rotation 
pour obtenir une liaison glissière : 

Cannelures Clavette parallèle

Vis à téton + rainure Guidage par double tige
 
Le guidage par double tige résulte de deux liaisons pivot glissant. Son bon fonctionnement implique : (i) 
un excellent parallélisme des axes, (ii) des tolérances serrées sur la valeur d’entraxe e entre les deux axes 
de guidage et (iii) des tolérances suffisamment larges sur les ajustements de chacune des colonnes dans 
leur alésage pour compenser les défauts de parallélisme et les inégalités relatives à l’extraxe e. 
Longueur de guidage : 
L’ajustement préconisé entre les solides (S1) et (S2) doit permettre une mobilité, en même temps qu’une 
lubrification des surfaces flottantes. Il est conseillé d’adopter, par exemple, un ajustement de type H7g6, 
H7f8, H8e9, etc. 

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Soit j le jeu radial résultant d’un ajustement donné, L la longueur de guidage et d le diamètre du cylindre. 
L’existence du jeu j permet une inclinaison relative des solides (S1) et (S2). 
Posons k = L/d. Le graphe α = f(k) pour un jeu j donné montre l’intérêt d’adopter un rapport L/d ≥ 2 soit  
L ≥ 2d pour éviter une valeur trop importante de l’inclinaison α dont la conséquence est l’arc‐boutement 
de (S1) dans (S2). Cet arc‐boutement peut entraîner le coincement des deux solides. 

 
I.2. Guidage par association de pièces prismatiques 
Le  coulisseau  est  de  forme  prismatique  et  se  déplace  dans  un  usinage  de  forme  complémentaire 
aménagé dans la glissière. Il existe un nombre important de dispositions constructives. 

Plan + surfaces latérales Plan + vé Forme en Té Forme en queue d’aronde


 
Noter  que  l’augmentation  du  jeu  dû  à  l’usure  entre  les  surfaces  en  contact  conduit  à  prévoir,  dans  la 
plupart des cas, différents dispositifs pour son rattrapage. En général, on utilise des cales en matériau 
tendre (bronze, …). 

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II. Guidage par éléments roulants 
Les éléments roulants utilisés sont généralement des rouleaux cylindriques ou des billes. Le frottement 
est  réduit  et  les  efforts  sont  importants  avec  ce  type  de  guidage.  Ces  éléments  permettent  des 
fonctionnements sans jeux et améliorent la précision et les performances. 
 
II.1. Guidage par douille à billes 
La douille à billes est constituée (i) d’une bague extérieure, (ii) de plusieurs cages de guidage et (iii) de 
plusieurs  ensemble  de  billes.  Les  billes  circulent  dans  les  cages  tubulaires,  ce  qui  permet  des  courses 
illimitées. 

Bague  Cage
extérieure

Joint

Une rangée 
de billes

Cage Joint
 
 
II.2. Guidage par guide à billes 
Ils  sont  une  variante  perfectionnée  des  douilles  à  billes.  Avec  une 
capacité de charge 10 fois plus grande à taille égale, ils supportent des 
charges  et  des  couples  dans  toutes  les  directions.  Ils  réalisent  des 
guidages très précis.  
 
II.3. Guidage à galets 
Les  systèmes  de  guidage  à  galets  associent  un  chariot  à  quatre  galets  de 
roulement  et  un  rail  en  alliage  léger.  Le  rail  comporte  deux  arbres  de 
guidage en acier. 

Par rapport aux autres systèmes de guidage, le système à galets est moins 
sensible aux blocages dus à une pollution externe.  
 
 
 
 
 

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Application 
La  figure  ci‐dessous  représente  une  solution  technologique  utilisée  pour  réaliser  le  guidage  en 
translation entre la pièce (1) liée au bâti et la pièce (2) mobile. 

 
1) Donner le nom des pièces suivantes : 
Repère  Nom 
1  ………………………………………………………………….. 
2  …………………………………………………………………. 
5  …………………………………………………………………. 
6  ………………………………………………………………… 

2) Comment peut‐on réaliser le réglage et le rattrapage du jeu de cette liaison. 

………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….
.....................................................................................................................................................................
.....................................................................................................................................................................
..................................................................................................................................................................... 

3) Proposer deux autres solutions pour réaliser un guidage en translation 

………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… 
 
 
 

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Chapitre

8 Lubrification et étanchéité des mécanismes 
 

I. Lubrification 

I.1. Fonctions d’un lubrifiant 
La  fonction  d’un  lubrifiant  est  de  favoriser  le  mouvement  ou  le  glissement  entre  deux  surfaces 
frottantes. 

D’une manière générale, un lubrifiant permet de : 
─ Réduire les pertes d’énergie mécanique pour abaisser le coefficient de frottement, 
─ Réduire l’usure des organes ayant des surfaces fro antes, 
─ Protéger les surfaces fro antes contre la corrosion, 
─ Diminuer la température de fonctionnement (par exemple, dans un moteur thermique, l’huile peut 
enlever jusqu’à 40% de la chaleur produite par la combustion), 
─ Abaisser le niveau sonore, 
─ Evacuer les impuretés de fonc onnement (fonc on ne oyante), 
─ Assurer, dans certains cas, l’étanchéité. 

I.2. Viscosité 
La viscosité d’un fluide est la caractéristique de résistance qu’oppose ce fluide réel à tout glissement de 
ses molécules les unes sur les autres. On définit la viscosité dynamique μ et la viscosité cinématique υ. 

I.2.1. Loi de Newton et viscosité dynamique 

Si on considère deux plaques parallèles horizontales distantes de h. Un fluide sépare ces deux plaques. 
L’épaisseur h est très faible par rapport aux dimensions des plaques, donc on parle de film d’huile.  

y Plaque mobile
V
F

Pente = dv(y)/dy

Plaque fixe
 
On constate qu’il est nécessaire d’exercer une force tangentielle F parallèle à la direction du film pour 
déplacer tangentiellement la plaque mobile à la vitesse V, par rapport à la plaque fixe. 

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Il  y  a  donc  glissement  des  couches  de  fluide  les  unes  par  rapport  aux  autres,  et  l’on  peut  définir  un 
gradient  de  vitesse  dv(y)/dy.  La  résistance  au  glissement  est  caractérisée  par  une  contrainte  de 
cisaillement  τ(y).    Le  modèle  Newtonien  suppose  qu’il  existe  une  relation  de  proportionnalité  entre 
contrainte de cisaillement et gradient de vitesse : 

dv(y)
τ(y)  μ    
dy
μ  est  le  coefficient  de  viscosité  dynamique  qui  caractérise  donc  la  résistance  au  glissement  fluide  sur 
fluide. μ est exprimée en Pa.s. Généralement, on utilise le poise (P) et le centipoise (cP). 
1 Pa.s = 10 P = 103 cP. 

I.2.2. Viscosité cinématique  

La  viscosité  cinématique  υ  d'un  fluide  est  égale  au  rapport  de  sa  viscosité  dynamique  μ  par  sa  masse 
volumique ρ : 

μ
υ   
ρ

L’unité de υ est m2/s. On utilise généralement le Stockes (St) et le centistokes (cSt). 
1 m2/s = 104 St = 106 cSt. 

La viscosité de la majorité des fluides diminue lorsque la température augmente. Une augmentation de 
la pression entraîne une augmentation considérable de la viscosité. 

Exemples (à 20° C)  Viscosité dynamique (Pa.s)  Viscosité cinématique (cSt) 


Essence  0,74  0,00055 
Gasoil  14  0,013 
Huile SAE 10  95  0,088 
Huile SAE 30  320  0,290 
Huile SAE 40  770  0,7 
 

I.3. Onctuosité 
Elle exprime la possibilité, pour un lubrifiant d’adhérer aux surfaces frottantes et de former une couche 
permanente entre ces surfaces. Donc c’est la résistance qu’oppose le lubrifiant à son arrachement de la 
surface frottante sur laquelle il est établi. L’onctuosité varie dans le même sens que la viscosité et elle ne 
se chiffre pas. 

I.4. Régime de lubrification 
Régime sec : Il n’y a pas de lubrifiant entre les surfaces en contact. Le glissement y est le plus difficile et 
l’usure la plus rapide. Il est caractérisé par des contacts locaux fréquents sur les aspérités des surfaces, 
des échauffements, des arrachements et des microsoudures. 

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 Régime onctueux : Un film de lubrifiant recouvre les surfaces en contact sous la forme d’un épilamen 
(très  fine  couche).  Le  frottement  est  diminué  (f  =  0,05  à  0,2)  et  le  glissement  favorisé.  Les  contacts 
directs, sans épilamen, sont plus rares, il y a donc moins d’arrachements, de microsoudures et d’usure. 

Régime mixte : C’est un mélange de frottement onctueux et de frottement hydrodynamique, caractérisé 
par une portance hydrodynamique intermittente avec quelques contacts locaux, épilamen sur épilamen. 
Le frottement (f = 0,04 à 0,1) et l’usure sont encore réduits. 

Régime hydrodynamique : Il n’y a plus aucun contact entre les surfaces. Celles‐ci sont toujours séparées 
par  une  couche  de  lubrifiant  d’épaisseur  minimale  e  de  0,02  à  0,008  mm.  Le  mouvement,  à  condition 
que la vitesse soit suffisante crée une portance hydrodynamique. Le frottement est très réduit (f = 0,002 
à 0,01) et l’usure pratiquement nulle. 

Régime sec Régime onctueux Régime hydrodynamique

 
I.5. Technologie de la lubrification à l’huile 
Les  huiles  sont  caractérisées  par  leur  viscosité.  Elles  se  présentent  sous  la  forme  d’une  base  (huile 
minérale  ou  de  synthèse)  avec  des  additifs  (anti‐usure,  anti‐corrosion,  etc.)  pour  améliorer  les 
caractéristiques ou adapter l’huile à l’application choisie. 

Tout système lubrifié à l’huile doit comporter : 

─  Un  dispositif  de  remplissage  qui  permet  à 


l’huile d’accéder à l’intérieur du carter, 
─ Un disposi f de vidange qui permet d’enlever, 
à fréquence régulière, l’huile usagée, 
─ Un disposi f de surveillance de niveau d’huile 
qui  permet  d’évaluer  la  quantité  d’huile 
présente dans le carter à l’arrêt (cette dernière 
doit être comprise entre deux limites), 
─ Un disposi f perme ant la mise à la pression 
atmosphérique de la réserve d’huile. 

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Exemple 1 : Lubrification des organes d’un moteur automobile par circulation d’huile 

La rotation du vilebrequin 8 entraîne celle de la pompe à huile 6 immergée dans l’huile contenue dans le 
carter 12. La pompe alimente en huile à haute pression diverses canalisations conduisant aux paliers du 
système.  Un  manocontact  3  et  une  thermistance  4  installés  sur  l’une  des  canalisations  mesurent 
respectivement  la  pression  et  la  température  du  lubrifiant.  Un  filtre  7  épure  en  permanence  l’huile, 
empêchant  la  circulation  des  impuretés  provenant,  en  partie,  de  l’usure  des  éléments  frottants.  Un 
reniflard 11 met l’huile basse pression à la pression atmosphérique. 

 
 

Exemple 2 : Lubrification des roulements par barbotage d’huile 

La  lubrification  par  barbotage  ou  bain  d’huile  est  la  plus  simple  et  la  plus 
usuelle.  Une  partie  du mécanisme en  mouvement  trempe dans  le  bain  et 
emporte  par  adhérence  de  l’huile  vers  les  points  à  lubrifier.  Le  niveau  du 
bain doit être contrôlé périodiquement. Dans le cas d’un roulement, l’huile 
doit atteindre l’élément roulant le plus bas et ne pas le dépasser. Un excès 
d’huile est souvent plus néfaste qu’un manque ; il crée un brassage source 
d’échauffements et de pertes d’énergie. 

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Exemple 3 : Lubrification d’une broche de machine à rectifier par brouillard d’huile 

Un  pulvérisateur,  constitué  essentiellement  d’un  réservoir  d’huile  traversé  par  une  circulation  d’air 
comprimé,  envoie  un  brouillard  d’huile  dans  le  mécanisme  à  lubrifier,  par  l’intermédiaire  d’une 
canalisation. 

 
 
I.6. Technologie de la lubrification à la graisse 
Les graisses, composées d’huiles minérales et d’additifs tels que le plomb pour les extrêmes pressions ou 
le  lithium,  sont  caractérisées  par  leur  onctuosité.  Elles  sont  utilisées  lorsque  les  températures  et  les 
vitesses sont faibles et les charges fortes de manière générale. 

Le  graissage  peut  être  réalisé  par  garnissage  au  montage  ou  lors  des  interventions  de  maintenance 
(solution  simple  et  usuelle).  Dans  les  autres  cas,  des  graisseurs  montés  à  l’extrémité  des  canalisations 
permettent le renouvellement, à fréquence régulière, de la graisse usagée. 

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II. Etanchéité 
Le dispositif d’étanchéité a une double fonction : 
─  Empêcher  les  impuretés  du  milieu  extérieur  d’accéder  aux  surfaces  à  protéger,  puis  à  l’intérieur  de 
mécanisme, 
─ Empêcher le lubrifiant de s’échapper vers le milieu extérieur. 

L’étanchéité  peut  être  réalisée  de  façon  directe,  sans  apport  d’élément  supplémentaire.  Dans  ce  cas, 
l’étanchéité  résulte  du  contact  direct  entre  les  éléments.  Les  irrégularités  de  forme  d’ordre  macro  et 
micro géométrique permettent le passage du fluide. Par conséquent, l’étanchéité ne peut être efficace 
qu’en minimisant de tels défauts. 

L’étanchéité peut être réalisée de façon indirecte. Dans ce cas, un dispositif d’étanchéité standard (joint) 
est intercalé entre les deux solides. Les matériaux qui constituent le joint ne doivent pas être sujets aux 
attaques chimiques du lubrifiant ou du milieu extérieur. Il faudra que les surfaces sur lesquelles doit être 
réalisée  l’étanchéité  possèdent  un  bon  état  de  surface,  des  dimensions  et  une  géométrie  de  bonne 
qualité pour que les joints ne se détériorent pas. 

On distingue deux types d’étanchéité : 
─ Etanchéité statique : Les surfaces à étancher restent immobiles l’une par rapport à l’autre, 
─  Etanchéité  dynamique :  Les  surfaces  à  étancher  sont  mobiles  ou  en  mouvement  l’une  par  rapport  à 
l’autre.  Le  mouvement  peut  être  de  rotation  (étanchéité  dynamique  de  rotation)  ou  de  translation 
(étanchéité dynamique de translation). 

II.1. Eléments pour étanchéité statique 
Joint plat : Ces joints sont généralement découpés à partir d’un matériau en feuille (papier, caoutchouc, 
métal, etc). L’épaisseur d’un joint plat dépend essentiellement de la rugosité des surfaces sur lesquelles il 
s’applique. L’épaisseur décroît si la rugosité des surfaces diminue. 

Joint circulaire : joint approprié pour assurer l’étanchéité sous les têtes des bouchons de vidange. 

Bague BS : Constituée par un élastomère adhérant à un anneau métallique. 

Joint plat Joint circulaire Bague BS


 

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Pâte  à  joint :  On  peut  enduire,  dans  certains  cas,  les  surfaces 
portantes de pâte spéciale (en silicone vulcanisant à l’air en quelques 
minutes). Après serrage, la pâte restant logée dans les aspérités fait 
en quelque sorte office de joint. 

II.2. Eléments pour étanchéité dynamique 
Dispositif  à  chicanes:  L’étanchéité  est  basée  sur  la  réalisation  d’une  série 
de  gorges  et  de  chicanes  que  l’on  remplit  de  graisse.  Ceci  complique  la 
trajectoire du chemin de communication existant entre l’intérieur du carter 
et le milieu extérieur. Ce système empêche surtout les impuretés du milieu 
extérieur de pénétrer à l’intérieur du carter.  

Rondelle  Z:  Utilisés  avec  les  roulements,  ce  sont  des  disques  emboutis  en 
tôle d’acier. La rondelle tournante agit comme un déflecteur centrifuge. 

Joint  à  une  ou  deux  lèvres  à  contact  radial:  Constitué  d’élastomère  rigidifié  par  une  armature 
métallique. Un ressort (anneau métallique) assure l’existence de la pression radiale.  

Le joint à une seule lèvre assure une étanchéité dans un seul sens par contact sur l’arbre. Le joint à deux 
lèvres assure une étanchéité dans un seul sens avec, en plus, une protection dite « pare poussière » dans 
l’autre sens. 

Pour la lubrification à la graisse, la lèvre est orientée à l’extérieur pour permettre le passage de la graisse 
usagée lors des renouvellements par pompe. Pour la lubrification à l’huile, c’est l’inverse.  

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Joint  V‐ring  à  contact  axial :  Ce  joint  est  entièrement  en  élastomère,  à  frottement  axial.  Sa  lèvre  de 
forme conique, s’appuie sur une surface perpendiculaire à l’arbre et agit comme un déflecteur centrifuge 
qui éjecte boues, poussière, huiles, eau, etc. 

 
Presse‐garnitures  ou  presse‐étoupe :  Ce  joint  ne  convient  que 
pour des vitesses faibles. L’importante pression radiale exercée 
par  la  garniture  sur  l’arbre  entraîne  une  consommation 
importante de l’énergie. 

Le  déplacement  axial  du  fouloir  entraîne  la  compression  de  la 
garniture (matière facilement déformable) contre le grain. Il en 
résulte  un  rétrécissement  de  son  diamètre  intérieur,  donc  une 
pression  contre  l’arbre.  Une  graisse  graphitée  y  est  souvent 
incorporée pour limiter le frottement et l’usure.  

Joints  métalliques :  Essentiellement  utilisés  dans  les  moteurs  ou 


pompes à pistons, ces joints métalliques, nommés segments, sont 
des  anneaux  élastiques  ouverts  pour  permettre  leur  montage 
dans les gorges du piston. Les deux ou trois segments placés dans 
les  gorges  supérieures du  piston  sont  les  segments  d’étanchéité. 
Le  dernier,  placé  dans  la  gorge  inférieure,  est  appelé  segment 
racleur  car  il  empêche  les  remontées  d’huile  contenue  dans  le 
carter inférieur. 

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II.3. Eléments pour étanchéité statique et dynamique 
Joint torique: Très utilisé. Il est économique, léger, peu encombrant, facile à monter, fiable en service et 
nécessite  peu  d’entretien.  Il  convient  pour  l’étanchéité  statique  et  dynamique  (mouvement  de 
translation  alternatif  et  mouvement  de  rotation  pour  des  vitesses  circonférentielles  inférieures  à 
0,5 m/s). Leur inconvénient est qu’il existe un risque d’extrusion du joint. Pour éviter ce phénomène, le 
jeu  dans  la  liaison  doit  être  d’autant  plus  petit  que  la  pression  P  est  élevée :  ajustement  H7/f6  si 
P ≤ 8 MPa et H7/g6 si 8 MPa < P ≤ 20 MPa. Pour P > 20 MPa, des bagues anti extrusion sont nécessaires. 

 
Joint  quadrilobes:  Les  usages  sont  les  mêmes  que  pour  les  joints  toriques,  mais  il 
présent  l’avantage  de  réduire  le  frottement  de  50 %  et  de  travailler  à  des  vitesses 
 

circonférentielles de 1  m/s pour les mouvements rotatifs.  
 

Joint torique Joint quadrilobes

Exemple : Vérin
 
Applications 
Exercice 1 
La figure ci‐dessous représente une partie de l’injecteur d’un moteur diesel. Au repos l’aiguille (1) est 
en  appui  sur  son  siège  (2)  grâce  à  un  ressort  (non  représenté  sur  le  dessin).  Le  gazole  arrive  sous 
pression  dans  la  chambre  de  pression.  Lorsque  la  pression  agissant  sur  le  cône  de  poussée  est  plus 
forte  que  la  force  du  ressort,  l’aiguille  se  soulève  et  laisse  passer  le  gazole  qui  est  alors  finement 
pulvérisé. Le jeu entre l’aiguille (1) et le siège (2) est de 1 à 2 micron. 

Comment est assurée l’étanchéité de ce système ? 

Cours construction mécanique 64 Ahmed KACEM


Ecole Nationale d’Ingénieurs de Carthage Ing. Mécatronique

Exercice 2 
La  figure  ci‐dessous  représente  le  dessin  d’ensemble  d’une  vanne  hydraulique.  Cette  vanne  permet 
l’ouverture ou la fermeture d’un circuit d’eau dans une installation de chauffage central. La rotation du 
volant  de  manœuvre  (5)  entraîne  la  translation  de  l’axe  (14)  solidaire  de  l’embase  (8)  contenant  le 
joint (10). La fermeture du circuit est assurée quand ce joint est comprimé sur le siège aménagé sur le 
corps de vanne. 
Analyser les différentes solutions technologiques d’étanchéité utilisées dans ce système. 

1 Corps 10 Joint 19 Raccord


2 Ecrou 11 Rondelle 20 Boîte à garniture
3 Guide 12 Bille
4 Tige filetée 13 Garniture
5 Volant de manœuvre 14 Axe
6 Goupille élastique 15 Fouloir
7 Goupille élastique 16 Ressort
8 Embase 17 Joint
9 Bague 18 Joint
 
 

Cours construction mécanique 65 Ahmed KACEM

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