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Chapitre
6 Guidage en rotation
Un mouvement relatif de rotation entre deux parties mécaniques se révèle nécessaire dans de nombreux
systèmes mécaniques. La solution constructive qui réalise cette fonction est la liaison pivot. L’objectif du
guidage en rotation est de réaliser cette liaison.
Le guidage en rotation peut être réalisé par :
‐ contact direct
‐ interposition d’une bague de frottement
‐ interposition d’éléments roulants
Le critère de choix d’une solution se fait en fonction des conditions de fonctionnement : précision,
vitesse, charge, etc.
I. Liaison par contact direct
Le guidage en rotation par contact direct peut être obtenu à partir du contact entre des surfaces
cylindriques complémentaires ajustées avec jeu (jeu radial) et deux épaulements pour l’arrêt en
translation. L’existence d’un jeu axial est obligatoire pour le bon fonctionnement de la liaison. La
présence de jeu radial entraîne un phénomène de rotulage (jeu angulaire γ). La précision du guidage
dépend de ces trois caractéristiques : le jeu axial, le jeu radial et le jeu angulaire.
Jeu radial Jeu axial
D’un coût peu élevé, le guidage par contact direct entre surfaces a pour conséquence des résistances
passives importantes qui limitent ses possibilités d’utilisations à de faibles vitesses et à des efforts
transmissibles modérés. Dans le cas contraire, un échauffement important se produirait.
II. Liaison par interposition d’une bague de frottement ou palier lisse
L’interposition de bagues de frottement entre les pièces qui font l’objet d’un guidage en rotation permet
d’atteindre des performances bien supérieures à celles obtenues avec un contact direct entre surfaces :
‐ réduction du coefficient du frottement,
‐ augmentation de la durée de vie,
‐ fonctionnement plus silencieux, etc.
Les coussinets sont les principaux types de bagues de frottement utilisées
pour assurer un guidage en rotation. Ils ont une forme tubulaire, avec ou
sans collerette, construits à partir de matériaux présentant de bonnes
qualités frottantes (bronze, graphite, PTFE, polyamide, etc.). Suivantes les Coussinet sans collerette
variantes, ils peuvent être utilisés à sec ou avec lubrification.
Les coussinets autolubrifiants sont obtenus à partir d’un métal fritté (poudre
comprimée et chauffée en atmosphère contrôlée) dont la porosité varie
entre 10 % et 30 % du volume du coussinet. Ils sont imprégnés d’huile
Coussinet avec collerette
jusqu’à saturation, ou chargés de lubrifiant solide. Sous l’effet de la rotation
de l’arbre et de l’élévation de la température, l’huile est aspirée et assure une excellente lubrification. À
l’arrêt de l’arbre, du fait de la porosité du coussinet, le lubrifiant reprend sa place.
II.1. Montage de coussinet
Le coussinet est monté serré dans l’alésage (par exemple
φD H7/s6) et glissant (avec jeu) sur l’arbre (par exemple
φd H7/f7).
Lorsque l’effort à transmette n’est pas purement radial, il est
conseillé d’utiliser un coussinet à collerette.
II.2. Calcul de coussinet
La procédure de calcul varie sensiblement d’une famille et l’autre et d’un fabricant à l’autre. Cependant
ces calculs font régulièrement intervenir les notions de pression diamétrale p et de produit pV.
La pression diamétrale est donnée par l’expression suivante :
F
p
d.L
F : charge sur le palier (N),
d : diamètre de l’arbre (mm),
L : longueur du coussinet (mm).
La capacité d’un coussinet à supporter l’énergie engendrée par le frottement est mesurée en calculant le
facteur ou produit pV :
pV = pression diamétrale (MPa) x vitesse circonférentielle (m/s).
En cas de dépassement d’une valeur admissible précisée par le constructeur du coussinet, la
température augmente et la destruction est rapide.
Application
a) Un palier supporte une charge radiale F de 100 daN, le diamètre de l’arbre est de 40 mm, la vitesse
de rotation est de 500 tr/min et la longueur du coussinet est de 50 mm. Quelle est la valeur du produit
pV ?
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b) En reprenant les données ci‐dessus, si on impose une pV admissible de 2 Nm/mm2.s, quelle doit
être la longueur minimale (Lmin) du coussinet ?
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II.3. Régime de fonctionnement
Globalement deux cas peuvent se présenter : le régime onctueux ou le régime hydrodynamique.
Régime onctueux : Dans ce cas, le graissage du palier est assuré par de l’huile ou de la graisse de façon
intermittente. L’existence d’un film de lubrifiant entre les deux surfaces métalliques n’est donc pas
assurée. Le contact est quasiment direct. Le frottement provoque une élévation de température. Les
coussinets généralement employés sont massifs, en matériau bon conducteur de la chaleur pour évacuer
les calories.
Régime hydrodynamique : Dans ce cas, un graissage du palier avec de l’huile sous pression est prévu. En
fonctionnement normal il n’y a jamais contact métal sur métal entre l’arbre et le coussinet, sauf au
démarrage. En permanence un film d’huile sépare les deux surfaces respectives. Grâce à ce système les
paliers peuvent tourner plus vite et plus longtemps.
La portance de l’arbre n’est possible qu’à partir d’une certaine vitesse. La formation du film séparateur
dépend principalement de la vitesse, de la viscosité du lubrifiant et de la pression de l’huile au contact.
Les coussinets généralement employés dans ce type de palier sont spécifiques. Ils comportent une
rainure permettant l’arrivée d’un lubrifiant sous pression et ne peuvent durablement fonctionner qu’en
présence d’un tel régime de lubrification sans celui‐ci, l’élévation locale de la température entraînerait la
détérioration irréversible des matériaux. Ces coussinets sont souvent nommés « coussinets minces ».
Un coussinet mince peut être en une partie, ou deux parties.
III. Liaison par interposition d’éléments roulants
Pour deux pièces en mouvement relatif de rotation, l’énergie dissipée par frottement de roulement est
plus faible que l’énergie dissipée par frottement de glissement. Entre l’arbre et l’alésage sont intercalés
des éléments roulants qui roulent dans leur chemin de roulement. La réalisation d’un tel guidage est
obtenue par l’utilisation d’organes spéciaux qui sont appelés roulements.
III.1. Constitution d’un roulement
Un roulement est constitué d’éléments (billes, rouleaux ou aiguilles)
interposés entre une bague intérieure ajustée sur l’arbre à guider et
une bague extérieure qui positionne le
roulement dans l’alésage. Une cage
d’espacement maintient les éléments
roulants à intervalles réguliers si nécessaire.
III.2. Types de charges supportées par les roulements
On observe trois cas :
a) Charge radiale (Fr) : sa direction, perpendiculaire à l’axe de rotation,
b) Charge axiale (Fa) : sa direction est celle de l’axe de rotation du roulement,
c) Charge combinée (F) : c’est la combinaison des deux cas précédents.
III.3. Principaux Types de roulements
III.3.1. Roulements à billes
Le contact bille‐chemin est théoriquement ponctuel autorisant des vitesses de rotation élevées.
a) Roulements à billes à contact radial
Très économique, ce sont les plus utilisés en petites et moyennes dimensions. Ils
supportent des charges radiales et axiales relativement importantes. Ils
conviennent pour des vitesses élevées. Ce sont des roulements rigides, donc ils
exigent une bonne coaxialité entre l’arbre et le logement.
b) Roulements à une rangée de billes à contact oblique
Les chemins du roulement sont inclinés d’un angle α (15°, 25° et 40°). Ils
supportent tous les types de charge mais uniquement des charges axiales dans un
seul sens. Ils conviennent pour de grandes fréquences de rotation mais ils
demandent une bonne coaxialité des portées. Ils doivent être montés au
minimum par paire et en opposition. Ils offrent la possibilité de régler le jeu
interne de la liaison par précharge du montage.
c) Roulements à deux rangées de billes à contact oblique
Ces roulements supportent des charges radiales assez importantes et des charges
axiales dans les deux sens. Les fréquences de rotation sont plus faibles que celles des
roulements à une rangée de billes. Ils exigent une très bonne coaxialité entre l’arbre
et le logement. Ils peuvent être utilisés seuls.
d) Roulements à rotule sur billes
Le chemin extérieur est sphérique. Ils supportent tous les types de charges,
mais faiblement les charges axiales. L’angle de rotulage, assez important (entre
2 et 4°), autorise les défauts d’alignement des portées et des flexions d’arbres
élevées.
e) Butées à billes
Peu utilisées, elles supportent que des charges axiales. Les vitesses de rotation sont limitées à cause de
la force centrifuge sur les billes. Ne réalisant aucun centrage arbre/logement, elles doivent être montées
avec d’autres types de roulements. Ces butées existent dans des modèles à simple effet acceptant des
charges axiales dans un seul sens et dans des modèles à double effet qui acceptent des charges axiales
dans les deux sens.
Butée à billes simple effet Butée à billes double effet
III.3.2. Roulements à rouleaux
L’effort de contact rouleau/chemin est réparti sur une ligne (un point dans le cas des billes). En
conséquence, à taille identique, ils supportent des charges plus élevées que les roulements à billes. Ils
sont conseillés en cas de chocs, vibrations et surcharges possibles. En revanche, les vitesses de rotation
permises sont un peu plus faibles et ils sont plus coûteux.
a) Roulements à rouleaux cylindriques
Ils supportent des charges radiales importantes mais pas de charges
axiales. Les vitesses de rotation permises sont assez élevées. Les
deux bagues sont dissociables ou séparables, ce qui facilite les
montages et démontages. Ils compensent peu, ou pas, les défauts
d’alignement et les flexions d’arbres, les versions à deux rangées ne
compensant rien. En conséquence, les portées d’arbre et de
logement devront présenter une très bonne coaxialité.
b) Roulements à rouleaux coniques
Les rouleaux ont une forme conique. Ils présentent les mêmes principes que les
billes à contact oblique (charges axiales dans un seul sens, montage minimum par
paire et en opposition, possibilité de réglage du jeu interne du fonctionnement
par précharge.). Les fréquences de rotation permises sont plus faibles que celles
des roulements à rouleaux cylindriques. La bague extérieure est séparable.
c) Roulements à rotule sur rouleaux
Ils présentent les mêmes caractéristiques que les versions sur billes. Les rouleaux
ont la forme de tonnelets. La capacité de charge est très élevée et les vitesses
permises sont modérées. Les frottements internes élevés imposent une
lubrification à l’huile.
d) Butées à rotule sur rouleaux
Elles se comportent comme une rotule et supportent des charges axiales élevées. La vitesse de rotation
doit être modérée.
e) Roulements à aiguilles
Souvent utilisés, comparables aux roulements à rouleaux cylindriques, ils sont peu encombrants
radialement et de prix modique. Ils supportent uniquement des charges radiales. Ils peuvent être montés
sans bague intérieure (douilles) et même sans bague extérieure (cages à aiguilles).
III.4. Montage des roulements
Ajustement des roulements
En règle générale, chaque roulement d’un même montage a une bague ajustée avec serrage et l’autre
ajustée avec jeu. La bague qui tourne par rapport à la direction de la charge est ajustée avec serrage,
l’autre bague est ajustée avec jeu.
Si une bague devant être montée serrée ne l’est pas, elle risque de subir un phénomène de détérioration
par roulage. La bague est laminée entre les éléments roulants et l’arbre ou le logement.
Arbre tournant par rapport à la charge Alésage tournant par rapport à la charge
FIXE TOURNANT
TOURNANT FIXE
Ajustement serré Ajustement avec jeu
Ajustement avec jeu Ajustement serré
Les diamètres intérieur et extérieur du roulement et leurs tolérances sont normalisés (l’alésage du
roulement correspondant approximativement à K5, la bague extérieure à h5). Par conséquent,
l’ajustement de l’arbre dans la bague sera obtenu par variation de l’arbre, tandis que l’ajustement de la
bague extérieure dans le logement sera obtenu par variation de l’alésage du bâti. Le serrage doit être
d’autant plus grand que la charge est plus élevée.
Arbre Alésage
Conditions d’emploi Charge Tolérance Conditions d’emploi Charge Tolérance
bague intérieure fixe constante g6 bague extérieure importante avec chocs P7
par rapport à la tournante par rapport normale ou importante N7
direction de la charge variable h6 à la direction de la faible et variable M7
charge
bague intérieure faible et variable j6 direction de charge importante ou normale K7
tournante par rapport non définie
à la direction de la normale k5‐k6 Bague extérieure fixe importante avec chocs J7
charge ou direction de importante m5‐m6 par rapport à la normale H7
charge non définie importante avec chocs n6‐p6 direction de la charge
butée à billes axiale j6 butée à billes axiale H8
Fixation latérale des bagues de roulements.
Les bagues tournantes par rapport à la charge (ajustées serrées) doivent être fixées latéralement des
deux cotés. La fixation latérale des bagues ajustées avec jeu, doit éliminer toutes les translations
possibles de l’arbre par rapport au logement et doit supporter au mieux les charges axiales.
Il faut éviter une fixation latérale surabondante. Trop d’obstacles conduiraient, compte tenu des
dispersions de cotes dans l’usinage de l’arbre et du logement, à contraindre l’alignement initial des
bagues du roulement et contribueraient à accélérer le processus de vieillissement de ce dernier
fonctionnant dans de mauvaises conditions.
Montage incorrect (l’égalité rigoureuse des cotes X et Y est impossible à réaliser)
Pour les roulements à rouleaux cylindriques ou à aiguilles, la mobilité axiale est assurée par le roulement
lui‐même. Dans ce cas, les deux bagues du roulement sont fixées axialement.
Montage des roulements à contacts obliques ou à rouleaux coniques
Du fait de leur structure particulière, ces roulements doivent être montés par paire et en opposition en X
ou en O. Le montage en X est à préférer dans le cas des arbres tournants avec organes de transmission
(engrenages, etc.) situés entre les roulements. Avec les logements tournants, le montage en O est
généralement la solution à préférer. Le montage en O s’utilise aussi avec les arbres tournants lorsque les
organes de transmission sont situés en dehors de la liaison.
Montage en X Montage en O
Application
Le dessin ci‐dessous représente à l’échelle 1 : 1 une partie d’un système mécanique. On demande
de compléter le montage des roulements et indiquer sur le dessin les ajustements.
logement tournant
couvercle
…………………..…………
…………………..…………
arbre fixe
couvercle
III.5. Durée de vie d’un roulement
Dans un roulement, l’élément le plus chargé est la bille ou le rouleau. Pendant une durée normale, il est
chargé dans millions de fois, il s’ensuit une fatigue de la surface qui cause l’arrachement de particules à
la fois dans les chemins et l’élément roulant. A cause de la fréquence d’application des efforts de
contact, le roulement peut briser par fatigue.
La durée de vie d’un roulement « L » est la durée de vie d’un roulement soumis à une charge et à une
vitesse constante avant la faillite.
Supposons que plusieurs roulements soient soumis à une charge et à une vitesse constantes. Après un
certain temps, il y aura faillite des roulements.
La durée de vie normalisée « L10 » est la durée mesurée lorsque 10 % des roulements ont failli pendant
qu’ils étaient soumis à une vitesse et à une charge constantes :
n
C
L 10
P
L10 : durée de vie du roulement en millions de tours,
C : capacité de charge dynamique de base (N),
P : charge équivalente exercée sur le roulement (N),
n = 3 pour les roulements à billes et n = 10/3 pour les roulements à rouleaux.
La durée de vie peut être exprimée en heures de fonctionnement L10H :
L 10 106
L 10H
60 N
L10 : durée de vie du roulement en millions de tours,
N : vitesse de rotation en tr/min.
La capacité de charge dynamique C est la charge radiale (axiale pour une butée) qui cause la faillite par
fatigue de 10% des roulements avant un million de révolutions (L10 = 1), et ce, lorsque la bague intérieure
tourne par rapport à la direction de la charge. La capacité de charge dynamique C est une des
caractéristiques de base des roulements.
La charge équivalente P est calculée à l’aide de la relation suivante :
P = X V Fr + Y Fa
Fr est la charge radiale appliquée et Fa est la charge axiale appliquée. X et Y sont des coefficients
normalisés liés à la nature du roulement et à ses dimensions.
V = 1 si la bague intérieure tourne par rapport à la direction de la charge et V = 1,2 si la bague extérieure
tourne par rapport à la direction de la charge. Pour ce qui est des roulements à rotule, V = 1 quelle que
soit la bague qui tourne.
Application
Un roulement à billes à contact radial supporte la charge combinée Fa = 4 kN et Fr = 10 kN. Quelle
durée de vie L10 peut‐on attendre si la vitesse de rotation de l’arbre N est de 150 tr/min ?
On donne C = 62 kN ; X = 0,56 ; Y = 1,48 ; V = 1.
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III.6. Exemples
a) Touret à meuler : L’arbre porte‐meule (2) est guidé en rotation par deux roulements (3) et (4).
b) Roue d’une remorque : La jante d’une roue est fixée sur un ensemble moyeu/tambour de frein (2). Cet
ensemble est guidé en rotation autour de la fusée de l’essieu (1) avec des roulements (3) et (4).
7 Guidage en translation
Le guidage en translation est la solution constructive qui réalise une liaison glissière entre deux pièces ou
ensembles de pièces. La partie mobile est appelée coulisseau et la partie fixe (généralement liée au bâti)
est appelée glissière ou guide.
Il existe deux grandes familles de solutions, l’une mettant en œuvre un contact direct des deux surfaces,
l’autre intercalant entre ces surfaces des éléments roulants.
I. Guidage par contact direct
Dans ce cas, les pièces de la liaison sont directement en contact. Le contact varie en fonction de la forme
des pièces.
I.1. Guidage par association de pièces cylindriques
L’assemblage de deux pièces cylindriques donne une liaison pivot glissant. Il faut donc annuler la rotation
pour obtenir une liaison glissière :
Vis à téton + rainure Guidage par double tige
Le guidage par double tige résulte de deux liaisons pivot glissant. Son bon fonctionnement implique : (i)
un excellent parallélisme des axes, (ii) des tolérances serrées sur la valeur d’entraxe e entre les deux axes
de guidage et (iii) des tolérances suffisamment larges sur les ajustements de chacune des colonnes dans
leur alésage pour compenser les défauts de parallélisme et les inégalités relatives à l’extraxe e.
Longueur de guidage :
L’ajustement préconisé entre les solides (S1) et (S2) doit permettre une mobilité, en même temps qu’une
lubrification des surfaces flottantes. Il est conseillé d’adopter, par exemple, un ajustement de type H7g6,
H7f8, H8e9, etc.
Soit j le jeu radial résultant d’un ajustement donné, L la longueur de guidage et d le diamètre du cylindre.
L’existence du jeu j permet une inclinaison relative des solides (S1) et (S2).
Posons k = L/d. Le graphe α = f(k) pour un jeu j donné montre l’intérêt d’adopter un rapport L/d ≥ 2 soit
L ≥ 2d pour éviter une valeur trop importante de l’inclinaison α dont la conséquence est l’arc‐boutement
de (S1) dans (S2). Cet arc‐boutement peut entraîner le coincement des deux solides.
I.2. Guidage par association de pièces prismatiques
Le coulisseau est de forme prismatique et se déplace dans un usinage de forme complémentaire
aménagé dans la glissière. Il existe un nombre important de dispositions constructives.
II. Guidage par éléments roulants
Les éléments roulants utilisés sont généralement des rouleaux cylindriques ou des billes. Le frottement
est réduit et les efforts sont importants avec ce type de guidage. Ces éléments permettent des
fonctionnements sans jeux et améliorent la précision et les performances.
II.1. Guidage par douille à billes
La douille à billes est constituée (i) d’une bague extérieure, (ii) de plusieurs cages de guidage et (iii) de
plusieurs ensemble de billes. Les billes circulent dans les cages tubulaires, ce qui permet des courses
illimitées.
Bague Cage
extérieure
Joint
Une rangée
de billes
Cage Joint
II.2. Guidage par guide à billes
Ils sont une variante perfectionnée des douilles à billes. Avec une
capacité de charge 10 fois plus grande à taille égale, ils supportent des
charges et des couples dans toutes les directions. Ils réalisent des
guidages très précis.
II.3. Guidage à galets
Les systèmes de guidage à galets associent un chariot à quatre galets de
roulement et un rail en alliage léger. Le rail comporte deux arbres de
guidage en acier.
Par rapport aux autres systèmes de guidage, le système à galets est moins
sensible aux blocages dus à une pollution externe.
Application
La figure ci‐dessous représente une solution technologique utilisée pour réaliser le guidage en
translation entre la pièce (1) liée au bâti et la pièce (2) mobile.
1) Donner le nom des pièces suivantes :
Repère Nom
1 …………………………………………………………………..
2 ………………………………………………………………….
5 ………………………………………………………………….
6 …………………………………………………………………
2) Comment peut‐on réaliser le réglage et le rattrapage du jeu de cette liaison.
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3) Proposer deux autres solutions pour réaliser un guidage en translation
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8 Lubrification et étanchéité des mécanismes
I. Lubrification
I.1. Fonctions d’un lubrifiant
La fonction d’un lubrifiant est de favoriser le mouvement ou le glissement entre deux surfaces
frottantes.
D’une manière générale, un lubrifiant permet de :
─ Réduire les pertes d’énergie mécanique pour abaisser le coefficient de frottement,
─ Réduire l’usure des organes ayant des surfaces fro antes,
─ Protéger les surfaces fro antes contre la corrosion,
─ Diminuer la température de fonctionnement (par exemple, dans un moteur thermique, l’huile peut
enlever jusqu’à 40% de la chaleur produite par la combustion),
─ Abaisser le niveau sonore,
─ Evacuer les impuretés de fonc onnement (fonc on ne oyante),
─ Assurer, dans certains cas, l’étanchéité.
I.2. Viscosité
La viscosité d’un fluide est la caractéristique de résistance qu’oppose ce fluide réel à tout glissement de
ses molécules les unes sur les autres. On définit la viscosité dynamique μ et la viscosité cinématique υ.
I.2.1. Loi de Newton et viscosité dynamique
Si on considère deux plaques parallèles horizontales distantes de h. Un fluide sépare ces deux plaques.
L’épaisseur h est très faible par rapport aux dimensions des plaques, donc on parle de film d’huile.
y Plaque mobile
V
F
Pente = dv(y)/dy
Plaque fixe
On constate qu’il est nécessaire d’exercer une force tangentielle F parallèle à la direction du film pour
déplacer tangentiellement la plaque mobile à la vitesse V, par rapport à la plaque fixe.
Il y a donc glissement des couches de fluide les unes par rapport aux autres, et l’on peut définir un
gradient de vitesse dv(y)/dy. La résistance au glissement est caractérisée par une contrainte de
cisaillement τ(y). Le modèle Newtonien suppose qu’il existe une relation de proportionnalité entre
contrainte de cisaillement et gradient de vitesse :
dv(y)
τ(y) μ
dy
μ est le coefficient de viscosité dynamique qui caractérise donc la résistance au glissement fluide sur
fluide. μ est exprimée en Pa.s. Généralement, on utilise le poise (P) et le centipoise (cP).
1 Pa.s = 10 P = 103 cP.
I.2.2. Viscosité cinématique
La viscosité cinématique υ d'un fluide est égale au rapport de sa viscosité dynamique μ par sa masse
volumique ρ :
μ
υ
ρ
L’unité de υ est m2/s. On utilise généralement le Stockes (St) et le centistokes (cSt).
1 m2/s = 104 St = 106 cSt.
La viscosité de la majorité des fluides diminue lorsque la température augmente. Une augmentation de
la pression entraîne une augmentation considérable de la viscosité.
I.3. Onctuosité
Elle exprime la possibilité, pour un lubrifiant d’adhérer aux surfaces frottantes et de former une couche
permanente entre ces surfaces. Donc c’est la résistance qu’oppose le lubrifiant à son arrachement de la
surface frottante sur laquelle il est établi. L’onctuosité varie dans le même sens que la viscosité et elle ne
se chiffre pas.
I.4. Régime de lubrification
Régime sec : Il n’y a pas de lubrifiant entre les surfaces en contact. Le glissement y est le plus difficile et
l’usure la plus rapide. Il est caractérisé par des contacts locaux fréquents sur les aspérités des surfaces,
des échauffements, des arrachements et des microsoudures.
Régime onctueux : Un film de lubrifiant recouvre les surfaces en contact sous la forme d’un épilamen
(très fine couche). Le frottement est diminué (f = 0,05 à 0,2) et le glissement favorisé. Les contacts
directs, sans épilamen, sont plus rares, il y a donc moins d’arrachements, de microsoudures et d’usure.
Régime mixte : C’est un mélange de frottement onctueux et de frottement hydrodynamique, caractérisé
par une portance hydrodynamique intermittente avec quelques contacts locaux, épilamen sur épilamen.
Le frottement (f = 0,04 à 0,1) et l’usure sont encore réduits.
Régime hydrodynamique : Il n’y a plus aucun contact entre les surfaces. Celles‐ci sont toujours séparées
par une couche de lubrifiant d’épaisseur minimale e de 0,02 à 0,008 mm. Le mouvement, à condition
que la vitesse soit suffisante crée une portance hydrodynamique. Le frottement est très réduit (f = 0,002
à 0,01) et l’usure pratiquement nulle.
I.5. Technologie de la lubrification à l’huile
Les huiles sont caractérisées par leur viscosité. Elles se présentent sous la forme d’une base (huile
minérale ou de synthèse) avec des additifs (anti‐usure, anti‐corrosion, etc.) pour améliorer les
caractéristiques ou adapter l’huile à l’application choisie.
Tout système lubrifié à l’huile doit comporter :
Exemple 1 : Lubrification des organes d’un moteur automobile par circulation d’huile
La rotation du vilebrequin 8 entraîne celle de la pompe à huile 6 immergée dans l’huile contenue dans le
carter 12. La pompe alimente en huile à haute pression diverses canalisations conduisant aux paliers du
système. Un manocontact 3 et une thermistance 4 installés sur l’une des canalisations mesurent
respectivement la pression et la température du lubrifiant. Un filtre 7 épure en permanence l’huile,
empêchant la circulation des impuretés provenant, en partie, de l’usure des éléments frottants. Un
reniflard 11 met l’huile basse pression à la pression atmosphérique.
Exemple 2 : Lubrification des roulements par barbotage d’huile
La lubrification par barbotage ou bain d’huile est la plus simple et la plus
usuelle. Une partie du mécanisme en mouvement trempe dans le bain et
emporte par adhérence de l’huile vers les points à lubrifier. Le niveau du
bain doit être contrôlé périodiquement. Dans le cas d’un roulement, l’huile
doit atteindre l’élément roulant le plus bas et ne pas le dépasser. Un excès
d’huile est souvent plus néfaste qu’un manque ; il crée un brassage source
d’échauffements et de pertes d’énergie.
Exemple 3 : Lubrification d’une broche de machine à rectifier par brouillard d’huile
Un pulvérisateur, constitué essentiellement d’un réservoir d’huile traversé par une circulation d’air
comprimé, envoie un brouillard d’huile dans le mécanisme à lubrifier, par l’intermédiaire d’une
canalisation.
I.6. Technologie de la lubrification à la graisse
Les graisses, composées d’huiles minérales et d’additifs tels que le plomb pour les extrêmes pressions ou
le lithium, sont caractérisées par leur onctuosité. Elles sont utilisées lorsque les températures et les
vitesses sont faibles et les charges fortes de manière générale.
Le graissage peut être réalisé par garnissage au montage ou lors des interventions de maintenance
(solution simple et usuelle). Dans les autres cas, des graisseurs montés à l’extrémité des canalisations
permettent le renouvellement, à fréquence régulière, de la graisse usagée.
II. Etanchéité
Le dispositif d’étanchéité a une double fonction :
─ Empêcher les impuretés du milieu extérieur d’accéder aux surfaces à protéger, puis à l’intérieur de
mécanisme,
─ Empêcher le lubrifiant de s’échapper vers le milieu extérieur.
L’étanchéité peut être réalisée de façon directe, sans apport d’élément supplémentaire. Dans ce cas,
l’étanchéité résulte du contact direct entre les éléments. Les irrégularités de forme d’ordre macro et
micro géométrique permettent le passage du fluide. Par conséquent, l’étanchéité ne peut être efficace
qu’en minimisant de tels défauts.
L’étanchéité peut être réalisée de façon indirecte. Dans ce cas, un dispositif d’étanchéité standard (joint)
est intercalé entre les deux solides. Les matériaux qui constituent le joint ne doivent pas être sujets aux
attaques chimiques du lubrifiant ou du milieu extérieur. Il faudra que les surfaces sur lesquelles doit être
réalisée l’étanchéité possèdent un bon état de surface, des dimensions et une géométrie de bonne
qualité pour que les joints ne se détériorent pas.
On distingue deux types d’étanchéité :
─ Etanchéité statique : Les surfaces à étancher restent immobiles l’une par rapport à l’autre,
─ Etanchéité dynamique : Les surfaces à étancher sont mobiles ou en mouvement l’une par rapport à
l’autre. Le mouvement peut être de rotation (étanchéité dynamique de rotation) ou de translation
(étanchéité dynamique de translation).
II.1. Eléments pour étanchéité statique
Joint plat : Ces joints sont généralement découpés à partir d’un matériau en feuille (papier, caoutchouc,
métal, etc). L’épaisseur d’un joint plat dépend essentiellement de la rugosité des surfaces sur lesquelles il
s’applique. L’épaisseur décroît si la rugosité des surfaces diminue.
Joint circulaire : joint approprié pour assurer l’étanchéité sous les têtes des bouchons de vidange.
Bague BS : Constituée par un élastomère adhérant à un anneau métallique.
Pâte à joint : On peut enduire, dans certains cas, les surfaces
portantes de pâte spéciale (en silicone vulcanisant à l’air en quelques
minutes). Après serrage, la pâte restant logée dans les aspérités fait
en quelque sorte office de joint.
II.2. Eléments pour étanchéité dynamique
Dispositif à chicanes: L’étanchéité est basée sur la réalisation d’une série
de gorges et de chicanes que l’on remplit de graisse. Ceci complique la
trajectoire du chemin de communication existant entre l’intérieur du carter
et le milieu extérieur. Ce système empêche surtout les impuretés du milieu
extérieur de pénétrer à l’intérieur du carter.
Rondelle Z: Utilisés avec les roulements, ce sont des disques emboutis en
tôle d’acier. La rondelle tournante agit comme un déflecteur centrifuge.
Joint à une ou deux lèvres à contact radial: Constitué d’élastomère rigidifié par une armature
métallique. Un ressort (anneau métallique) assure l’existence de la pression radiale.
Le joint à une seule lèvre assure une étanchéité dans un seul sens par contact sur l’arbre. Le joint à deux
lèvres assure une étanchéité dans un seul sens avec, en plus, une protection dite « pare poussière » dans
l’autre sens.
Pour la lubrification à la graisse, la lèvre est orientée à l’extérieur pour permettre le passage de la graisse
usagée lors des renouvellements par pompe. Pour la lubrification à l’huile, c’est l’inverse.
Joint V‐ring à contact axial : Ce joint est entièrement en élastomère, à frottement axial. Sa lèvre de
forme conique, s’appuie sur une surface perpendiculaire à l’arbre et agit comme un déflecteur centrifuge
qui éjecte boues, poussière, huiles, eau, etc.
Presse‐garnitures ou presse‐étoupe : Ce joint ne convient que
pour des vitesses faibles. L’importante pression radiale exercée
par la garniture sur l’arbre entraîne une consommation
importante de l’énergie.
Le déplacement axial du fouloir entraîne la compression de la
garniture (matière facilement déformable) contre le grain. Il en
résulte un rétrécissement de son diamètre intérieur, donc une
pression contre l’arbre. Une graisse graphitée y est souvent
incorporée pour limiter le frottement et l’usure.
II.3. Eléments pour étanchéité statique et dynamique
Joint torique: Très utilisé. Il est économique, léger, peu encombrant, facile à monter, fiable en service et
nécessite peu d’entretien. Il convient pour l’étanchéité statique et dynamique (mouvement de
translation alternatif et mouvement de rotation pour des vitesses circonférentielles inférieures à
0,5 m/s). Leur inconvénient est qu’il existe un risque d’extrusion du joint. Pour éviter ce phénomène, le
jeu dans la liaison doit être d’autant plus petit que la pression P est élevée : ajustement H7/f6 si
P ≤ 8 MPa et H7/g6 si 8 MPa < P ≤ 20 MPa. Pour P > 20 MPa, des bagues anti extrusion sont nécessaires.
Joint quadrilobes: Les usages sont les mêmes que pour les joints toriques, mais il
présent l’avantage de réduire le frottement de 50 % et de travailler à des vitesses
circonférentielles de 1 m/s pour les mouvements rotatifs.
Joint torique Joint quadrilobes
Exemple : Vérin
Applications
Exercice 1
La figure ci‐dessous représente une partie de l’injecteur d’un moteur diesel. Au repos l’aiguille (1) est
en appui sur son siège (2) grâce à un ressort (non représenté sur le dessin). Le gazole arrive sous
pression dans la chambre de pression. Lorsque la pression agissant sur le cône de poussée est plus
forte que la force du ressort, l’aiguille se soulève et laisse passer le gazole qui est alors finement
pulvérisé. Le jeu entre l’aiguille (1) et le siège (2) est de 1 à 2 micron.
Comment est assurée l’étanchéité de ce système ?
Exercice 2
La figure ci‐dessous représente le dessin d’ensemble d’une vanne hydraulique. Cette vanne permet
l’ouverture ou la fermeture d’un circuit d’eau dans une installation de chauffage central. La rotation du
volant de manœuvre (5) entraîne la translation de l’axe (14) solidaire de l’embase (8) contenant le
joint (10). La fermeture du circuit est assurée quand ce joint est comprimé sur le siège aménagé sur le
corps de vanne.
Analyser les différentes solutions technologiques d’étanchéité utilisées dans ce système.