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Pour dépasser la naïveté d'un point de vue unilatéral. Base de toute la philosophie
moderne, d'une philosophie de l'action, de l'histoire comme négativité, du rapport
sujet-objet comme processus dialectique temporel, de la vérité comme sujet.Après
Kojève, je crois qu'il faut comprendre Hegel avec Marx, Husserl et Heidegger (voir la
petite introduction en fin de page).
La Dialectique
Présentation et comparaison des dialectiques
de Hegel, Marx et Lacan. Les 4 temps n'y sont
pas encore distingués.
Fragments
Citations : G.W.F. Hegel (1770-1831)
Philosophie de l'histoire
Encyclopédie
Esthétique
Phénoménologie de l'Esprit
o Formation de l'Esprit
Commentaire de la préface à la
Phénoménologie (difficile).
Conscience
Critique du commencement de la
Phénoménologie
La revanche de l'esclave
Phénoménologie de l'Esprit
Philosophie du Droit
Extraits des Principes de la philosophie du Droit,
liberté subjective et liberté objective. Extraits aussi de
d'Esquisse d'une phénoménologie du Droit de Kojève
(le tiers arbitre).
Esthétique
Extraits de l'Introduction à l'Esthétique (Le Beau).
Suivi de ma propre tentative, jugée maintenant très
insuffisante, d'actualisation de l'Art moderne.
- Actualité de Hegel :
Pour ceux qui ne connaissent pas Hegel, on ne peut qu'en donner quelques concepts
principaux et, malheureusement, pas toute la richesse des analyses et de l'érudition :
On peut résumer Hegel par sa dialectique, ce qui signifie qu'il ne faut pas juger les
choses d'après leur état actuel mais considérer à chaque fois le processus dans lequel
chaque fait considéré est apparu. C'est l'introduction de l'évolution et de l'histoire dans
la pensée.
1. Considérer à chaque fois le processus signifie que toute chose est éphémère,
mais aussi qu'il y a toujours un mauvais côté des choses provoquant son
dépassement (Tout bien a son mauvais côté).
Dans la conception positive des choses existantes, la dialectique inclut du même coup
l'intelligence de leur négation fatale, de leur destruction nécessaire, parce que,
saisissant le mouvement même dont toute forme faite n'est qu'une configuration
transitoire, rien ne saurait lui en imposer ; parce qu'elle est essentiellement critique et
révolutionnaire. Marx I, 559
2. Surtout le savoir lui-même est processus, toujours savoir d'un sujet concret. Le
"Savoir absolu" est simplement la certitude que tout savoir résulte d'un
apprentissage (intentionalité qui se règle sur l'objet) et toujours en progrès. Il
n'y a pas de vérité en soi, hors de l'histoire et du temps, mais seulement pour
nous, pour un sujet concerné concrètement.
4. Mais le processus implique aussi une force motrice, la force de l'Esprit, qui se
confond pour Hegel avec la négativité (l'esprit qui dit non) qui dissout toute
particularité (universalisation) et commence par l'opposition du sujet à l'objet
dans la perception, pour se réaliser, à la fin après de nombreuses médiations,
comme liberté consciente d'elle-même et reconnaissance mutuelle.
[En fait, il y a 5 temps ou 2 fois 3 ! En effet, ce qu'il faut comprendre c'est qu'il y a 2 négations,
2 temps dialectiques (Encyc. §241) : opposition et division. Donc on peut dire qu'il y a 4 temps
(fin de la Logique III, p383) : position, opposition, division, composition. Sauf qu'on peut
introduire une synthèse partielle entre opposition et division, ce qui donne 5 temps : 1) Etre,
immédiat, donné, position, 2) opposition extérieure, apparence, différence 3) Essence,
médiatisé, réflexion, identité 4) division intérieure, fondement, contradiction 5) Concept,
médiatisant, liberté, composition (position vérifiée, unité sujet-objet, moments). Si on en reste
aux 3 temps, il faut dire que les 3 temps vont pas 2 car il n'y a pas équivalence entre synthèse
objective et synthèse subjective ! On en verra l'illustration dans la structure de la logique]
Le premier ouvrage important de Hegel est La Phénoménologie de l'Esprit1807, qui est
son ouvrage le plus riche, illustrant la dialectique par l'histoire concrète qui commence
avec la perception et la conscience, puis, par négations successives, la conscience-de-
soi enfin la conscience-pour-un autre qui aboutit à la lutte du Maître et de l'esclave
initiant l'histoire humaine, histoire concrète de la moralité d'abord et de la politique
ensuite, jusqu'aux formes les plus hautes de l'Art et de la Religion, formes encore
séparées cependant, mais dont le "Savoir absolu" se réapproprie toute l'histoire comme
processus d'objectivation du sujet. De fameuses analyses concrètes dévoilent les
stratégies subjectives de la conscience malheureuse, de la loi du cœur et du délire de
présomption tout autant que l'orgueil de l'ascète ou la dureté hypocrite du moraliste,
mais le style est souvent un peu trop dense...
La Logique 1812-1816 (Être, Essence, Concept) reprend le même projet d'un point de vue
abstrait où l'Être est opposé au Néant puis unifiés dans le devenir.
Les cours de Hegel sont une bonne introduction à son oeuvre, surtout La raison dans
l'histoire qui est une description dialectique vivante de l'histoire politique comme
liberté devenant conscience d'elle-même, mais aussi les cours d'Esthétique,
principalement le Beau, qui est une histoire dialectique de l'Art (symbolique,
classique, romantique).
Il arrive souvent que l'esprit s'oublie, se perde ; mais à l'intérieur il est toujours en opposition
avec lui-même ; il est progrès intérieur - comme Hamlet dit de l'esprit de son père : 'Bien
travaillé, vieille taupe!" - jusqu'à ce qu'il trouve en lui-même assez de force pour soulever la
croûte terrestre qui le sépare du soleil [...] L'édifice sans âme, vermoulu, s'écroule et l'esprit se
montre sous la forme d'une nouvelle jeunesse.
Fin de l'introduction du Cours sur l'histoire de la philosophie
De même que, chez l'enfant, après une longue nutrition silencieuse, le premier souffle de la
respiration brise - par un saut qualitatif - le caractère progressif dune croissance seulement
quantitative, et voici qu'à présent l'enfant est né. Ainsi l'esprit qui se forme par une lente et
silencieuse maturation accède à sa nouvelle figure, désagrège successivement les parcelles de
l'édifice qui constituait son ancien monde. Que celui-ci soit ébranlé, voilà ce qu'indiquent
seulement des symptômes isolés ; la frivolité, l'ennui qui s'installent en tout ce qui existe, le
vague pressentiment de quelque chose d'inconnu, sont autant de signes précurseurs indiquant
qu'une réalité nouvelle commence à s'instaurer. Cet émiettement progressif, qui n'altère pas la
physionomie globale, est interrompu par un surgissement qui, tel un éclair, installe d'un coup la
figure du monde neuf.
Phénoménologie de l'Esprit, préface, p10