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REPUBLIQUE DU SENEGAL

Un Peuple – Un But – Une Foi


MINISTÈRE DE L’EDUCATION

DIRECTION DES RESSOURCES HUMAINES DIRECTION DE L’ENSEIGNEMENT


ELEMENTAIRE

COORDINATION NATIONALE DE LA FORMATION INITIALE ET CONTINUEE

*********************

PROJET DE FORMATION CONTINUEE DIPLOMANTE DES CORPS EMERGENTS

*********

FASCICULE III
ELEMENTS DE PSYCHOLOGIE
(Dratf1)

JUILLET 2007
Avec l’appui de la coopération canadienne

DRH / DEE / CNFIC


Projet de formation continuée diplômante des maîtres contractuels – AN 1
COMPÉTENCE VISÉE

Intégrer des éléments de psychologie des apprentissages, des éléments de pédagogie générale, des
informations didactiques, des connaissances en littérature, en législation, et en morale professionnelle dans des
situations de dissertation et d’étude de cas à l’école élémentaire (français ou arabe) et au préscolaire.
Apprentissages ponctuels
OBJECTIFS OBJECTIFS CONTENUS CIBLES REFERENCE
GÉNÉRAUX PARTIELS CONCERNEES SUPPORT
Maîtriser des éléments de Principales conceptions de
Maîtriser la pédagogie générale l’apprentissage, l’évaluation des
théorie des apprentissages et la remédiation, des CAP
FASCICULE I
technologies éducatives, quelques CEAP
apprentissa
techniques d’organisation de la classe,
ges l’APC et la P.I.
Maîtriser la didactique des Didactique des différents domaines et
CAP
disciplines de leurs composantes (français, math, FASCICULE II
CEAP
étude du milieu)
Maîtriser des éléments de Le développement de l’enfant, les
psychologie des déterminants
apprentissages psychologiques (l’intelligence, la CAP
motivation, l’attention, la mémoire), le FASCICULE III
CEAP
processus d’apprentissage

Maîtriser Maîtriser des œuvres au Le marabout de la sécheresse


des programme La princesse de Thiali CAP
connaissanc Les fables de Jean de la Fontaine VOIR PARTIE
es littéraires 2 DU
Maîtriser les genres L’esthétique des genres : le roman, la FASCICULE V
CAP
littéraires nouvelle, le conte, le théâtre, la fable,
la poésie …
Maîtriser Maîtriser des éléments de La loi d’orientation
des législation La loi additive
éléments de L’organisation administrative et
pédagogique de l’école
législation,
Instances constitutives de CAP
de morale l’organisation coopérative de l’école CEAP
professionn La carrière de l’enseignant
elle Les congés et absences des FASCICULE IV
enseignants
Les autorités
Maîtriser des éléments de la spécificité du métier d’enseignant,
morale professionnelle les rôles et responsabilités de
CAP
l’enseignant, la conscience
CEAP
professionnelle, la nécessité d’une
formation continue
Maîtriser les Maîtriser la technique de la La dissertation littéraire et
techniques dissertation pédagogique : les différents plans
CAP
de (analytique, critique ou mixte)
L’introduction, le corps du devoir, la
dissertation, PARTIE I DU
conclusion, le paragraphe
d’étude de Maîtriser une grille de Présentation de l’œuvre, aperçu
FASCICULE V
cas et de lecture d’une œuvre biographique, aperçu bibliographique, CAP
critique de intégrale analyse de l’œuvre, psychologie des
cahier personnages, intérêt de l’œuvre
Maîtriser la technique de A COMPLETER PAR LES CAP
l’étude de cas en
législation FORMATEURS DE L’EFI  CEAP
Maîtriser la technique la La fiche raisonnée au CEAP FASCICULE VI
CEAP
fiche raisonnée et de La critique de cahier
CAP
d’examen de cahier

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OBJECTIF PARTIEL 3 : MAÎTRISER DES ÉLÉMENTS DE PSYCHOLOGIE DES
APPRENTISSAGES

INTRODUCTION

Dans la formation de l’enseignant la psychologie occupe une place importante, en ce


sens qu’elle traverse toutes les activités de formation.
Elle permet :
 d’éclairer sa pratique de classe
 de faire des choix judicieux et motivés
 de repérer et juguler au mieux les difficultés de l’enfant au cours de
l’apprentissage
Cette partie du document comprend :
 des textes ou synthèse d’auteurs
 des textes sur les concepts fondamentaux
 des textes sur des stratégies d’accompagnement des enfants
 des exercices
Elle traite :
 du développement de l’enfant
 des déterminants psychologiques : l’intelligence, la motivation, l’attention, la
mémoire
 du processus d’apprentissage

Pour s’approprier ces contenus ciblés il faut :


 lire les textes
 faire les exercices proposés

I- DEFINITION
Le mot psychologie vient du grec “psukhê” qui signifie âme et “logos” qui veut dire
science. C’est l’étude scientifique des faits psychiques qui désignent l’ensemble des manières
de penser, des sentiments, des états de conscience. Elle s’appuie sur l’observation des
comportements humains, les expériences, les statistiques et les modèles mathématiques
pour développer ses modèles théoriques. La psychologie expérimentale qui cherche à
découvrir les lois générales qui règlent les comportements humains et animaux s’est
subdivisée en plusieurs domaines :
 l’étude des comportements animaux (psychologie animale) ;
 l’étude des réactions physiologiques telles que faim, soif, sommeil, chaud/froid,…
(psychologie physiologique) ;
 l’étude du développement de l’enfant (psychologie génétique) ;
 l’étude du développeme nt du langage (psycholinguistique) ;
 l’étude des performances individuelles comparées (psycho différentielle) ;
 l’étude des comportements de groupe (psychologie sociale).

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II- LA PSYCHOLOGIE DE L’ENFANT

Elle permet de comprendre les grandes étapes de notre développement de la naissance


à l’âge adulte. Cette science étudie la croissance mentale et le développement des conduites
(c’est à dire nos comportements y compris notre conscience) pendant que nous grandissons.
La croissance mentale est indissociable de la croissance physique c’est à dire que le
développement intellectuel est directement lié au développement moteur.
Cette évolution intellectuelle dépend aussi des influences du milieu (attentions et
stimulations apportées par son entourage : famille, école, mode de vie)
En étudiant la psychologie on peut :
- Connaître et comprendre les conduites de l’enfant
- Expliquer ce qui est à la base de ses conduites
- Trouver des solutions d’ordre pédagogique, social ou environnemental,
sanitaires ou nutritionnel.
- Adapter les contenus, les objectifs ou les compétences enseignées, les rythmes
d’apprentissage, les outils (emploi du temps, planification…) aux possibilités et
aux besoins de l’enfant selon la tranche d’âge ciblée.

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LES ÉTAPES DE DÉVELOPPEMENT DE L’ENFANT

Le développement de l’enfant a fait l’objet de plusieurs recherches.


La théorie de Piaget, la plus utilisée, pour riche qu’elle soit, n est pas exempte de critique,
loin s’en faut; les âges sont approximatifs, l’influence du milieu est plus importante qu’elle ne
le laisse croire, le développement n’est pas si linéaire mais elle porte des éclairages
irremplaçables et permet des applications pédagogiques multiples. Le maître sait au moins
de façon précise que l’enfant n’apprend pas n’importe comment à n’importe quel âge.
Elle se structure ainsi :

1- Stade sensori-moteur: (0 à 2 ans)


La période qui s'étend entre la naissance et l'acquisition du langage est marquée par un
développement mental extraordinaire. Jean Piaget divise cette période en trois sous stades:

1er sous stade:

A la naissance, la vie mentale se réduit à l'exercice d'appareils réflexes, c'est à dire de


coordinations sensorielles et motrices toutes montées héréditairement et correspondant à
des tendances instinctives telles que la nutrition. Le nouveau-né assimile une partie de son
univers à la succion.

2ème sous stade:


Ente trois et six mois, le nourrisson commence à saisir ce qu'il voit et cette capacité de
préhension puis de manipulation décuple son pouvoir de former des habitudes nouvelles.

3ème sous stade:

Le 3ème sous stade est celui de l'intelligence pratique ou sensori-motrice. Cette intelligence
porte sur la manipulation des objets et n'utilise, à la place des mots et des concepts, que des
perceptions et des mots organisés en schème d'action. Saisir une baguette pour attirer un
objet éloigné est un acte d'intelligence parce qu’un moyen est coordonné à un but posé
d'avance, et qu'il a fallu au préalable la relation du bâton et de l'objectif pour découvrir ce
moyen.

Affectivité et intelligence sont indissociables et constituent les deux aspects complémentaires


de toute conduite humaine. Au premier stade, les techniques réflexes correspondent aux
poussées instinctives élémentaires, liées à la nutrition ainsi que ces sortes de réflexes
affectifs qui sont les émotions primaires.

Au second stade ainsi qu'au troisième stade correspondent une série de sentiments
élémentaires ou affects perceptifs liés aux modalités de l'activité propre: l'agréable et le
désagréable, le plaisir, la douleur etc.

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2- Période préopératoire: (2 à 7 ans)
Avec l'apparition du langage, les conduites sont profondément modifiées sous leur aspect
affectif aussi bien qu'intellectuel. L'Enfant devient, grâce au langage, capable de reconstituer
ses actions passées sous forme de récit et d'anticiper les actions futures par la
représentation verbale. Il en résulte trois conséquences essentielles pour le développement
mental:
- un échange possible entre individus (= début de la socialisation de l'action)
- une intériorisation de la parole (= apparition de la pensée)
- une intériorisation de l'action comme telle (elle peut désormais se reconstituer sur le
plan intuitif des   images et des expériences mentales)

Du point de vue affectif:


- développement des sentiments interindividuels (sympathie, respect...)
- développement d'une affectivité interne s'organisant  d'une manière plus stable
qu'aux cours des premiers stades.

Le résultat le plus clair de l'apparition du langage est de permettre un échange et une


communication continue entre les individus. Quand le langage n'est acquis que sous une
forme définie, les rapports interindividuels se limitent donc à l'imitation de gestes corporels
et extérieurs  ainsi qu'à une relation affective globale sans communication différenciée.  Avec
la parole, au contraire, c'est la vie intérieure comme telle qui est mise en commun.

Jusque vers sept ans, les Enfants ne savent guère discuter entre eux et se bornent à
heurter leurs affirmations contraires. Lorsqu'ils cherchent à se fournir des explications les uns
aux autres, ils parviennent avec peine à se placer du point de vue de celui qui ignore ce dont
il s'agit, et parlent comme pour eux mêmes. 

Il leur arrive aussi de parler chacun pour soi tout an croyant s'écouter et se comprendre
les uns les autres. Jean Piaget définit cette manière de communiquer le "monologue
collectif"..

Les Enfants, à cet âge, restent donc encore inconsciemment centrés sur eux mêmes. Il
y a une sorte d'indifférenciation entre le MOI et la réalité extérieure. Cette confusion aboutit
alors au primat du point de vue propre.

On assiste pendant la petite enfance à une transformation de l'intelligence,  qui de


simplement sensori-motrice ou pratique qu'elle était au début, se prolonge en pensée
proprement dite, sous la double influence de la socialisation et du langage. 

Le langage permet à l'Enfant de raconter ses actions, de lui fournir le pouvoir de reconstituer
le passé et donc de l'évoquer en l'absence des objets sur lesquels ont portés les conduites
antérieures.

La pensée égocentrique pure se présente dans cette sorte de jeu que l'on appelle le jeu
symbolique. Cette forme de jeu fait intervenir la pensée individuelle.

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Les exemples sont multiples: poupées, dînette, cow-boys... Ces jeux symboliques constituent
une activité réelle de la pensée, mais essentiellement égocentrique.

Sa fonction consiste en effet à satisfaire le MOI par une transformation du réel en fonction
des désirs de l'Enfant.

Pour savoir comment le petit Enfant pense spontanément, il n'est pas de méthode plus
intrusive1 que d'inventorier et d'analyser les questions qu'il pose: les fameux "pourquoi" des
petits, auxquels l'adulte a souvent peine à répondre. Chez l'Enfant les "pourquoi"
représentent une signification indifférenciée, à mi-chemin entre le but et la cause, mais
impliquant toujours l'un et l'autre à la fois.  C'est donc la raison d'être des choses que
recherche le "pourquoi", c'est à dire une raison à la fois causale et finaliste.

L'animisme enfantin est la tendance à concevoir les choses comme vivantes et douées
d'intention. Est vivant, au début, tout objet qui exerce une activité, celle-ci étant
essentiellement relative à l'utilité de l'Homme.  Puis la vie est réservée aux mobiles, et enfin
aux corps paraissant se mouvoir  d'eux mêmes comme les astres et le vent. A la vie est
rattachée, d'autre part,  la conscience identique à celle des Hommes, mais le minimum de
savoir et d'intentionnalité nécessaire aux choses pour accomplir leurs actions et surtout pour
se mouvoir  ou se diriger vers les buts qui leur sont assignés.  Plus tard, seul le mouvement
spontané est doué de conscience.
L'animisme et le finalisme expriment une confusion ou indissociation entre le monde
extérieur (ou subjectif) et l'univers physique. Au finalisme et à l'animisme, on peut
rattacher l'artificialisme ou croyance que les choses ont été construites par l'Homme ou par
une activité divine oeuvrant à la manière de la fabrication humaine. Enfin la causalité toute
entière, qui se développe durant la petite enfance, participe de ces mêmes caractères
d'indifférenciation entre le psychisme et le physique et d'égocentrisme intellectuel.  Les lois
naturelles accessibles à l'Enfant sont confondues avec les lois morales et le déterminisme
avec l'obligation.
Période  des opérations "concrètes": (7 à 12 ans)
L'Enfant, après sept ans, devient capable de coopération parce qu'il ne confond  plus son
point de vue propre et celui des autres, mais parce qu'il les dissocie pour les coordonner. Les
discussions deviennent possibles, le langage égocentrique disparaît.

L'Enfant devient susceptible d'un début de réflexion. Au lieu des conduites impulsives,
l'Enfant pense avant d'agir et commence ainsi à conquérir cette conduite difficile de la
réflexion.

L'Enfant dès sept ans commence à se libérer de son égocentrisme social et intellectuel 
et devient donc capable de coordinations nouvelles qui vont présenter la plus grande
importance à la fois pour l'intelligence et pour l'affectivité. 

1 Qui consiste à investir son intimité


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Il s'agit des débuts de la construction de la logique elle-même: la logique constitue
précisément  les systèmes de rapports permettant la coordination des points de vue
correspondant à  des individus différents aussi bien que ceux qui correspondent à des
perceptions ou intuitions successives du même individu.

Période  des opérations "formelles": (12 à 15ans)

L’enfant parvient à se dégager du concret et à situer le réel dans un ensemble de


transformations possibles. C’est l’âge de grands idéaux ou du début des théories, en plus des
simples adaptations présentes au monde réel. Le développement intellectuel se poursuit
par une transformation de la pensée qui de vient plus abstraite

Un tableau comparatif des périodes d’évolution

Age Wallon Freud J Piaget


01 à2 Stade oral : la Stade sensori – moteur : le
ans - Stade initial de l’activité bouche est le nouveau né communique
préconsciente ou impulsive principal centre de avec le monde principalement
(stade non être stimulation, le par ses sens et par les actions
psychologique selon Zazzo) sevrage en est la qu’il peut accomplir sur les
-Le mouvement résulte principale tâche objets, il ne peut pas encore
d’une activité involontaire et se représenter mentalement
inconsciente les objets ou les personnes
-symbiose affective
2 à 3 Stade projectif : expression Stade anal : l’anus Stade préopératoire : l’enfant
ans à la fois verbale et gestuelle est le centre de la peut se représenter les
stimulation, choses intérieurement mais
l’apprentissage de son attention est encore
la propreté est la centrée sur les aspects
principale tâche externes des objets ou des
gens (taille, forme,
vêtements)
3 à 4‘ Stade du personnalisme : Stade phallique :
ans -période d’opposition Les organes
-période narcisme génitaux sont le
-identification à autrui (être centre de
préféré souvent jalousé) stimulations,
l’identification au
Parent du même
sexe en la
principale tâche
5à8 Stade catégorie (6 à 11 Stade de latence (6 Stade des opérations
ans ans ) à 12 ans) concrètes (6 à 12 ans)
-marqué par un progrès L’énergie sexuelle -progrès sur le plan de

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notoire aussi bien sur le est en période l’abstraction de la pensée
plan social qu’intellectuel d’arrêt -découverte des règles au
-prise de conscience de sujet des objets (le problème
virtualités de sa qualité de de la conservation)
personne polyvalente -opérations mentales
complexes (additionner,
soustraire et classer,
simultanément un objet
12 et 13 à 18 ans Stade des opérations
plus Stade génital : les formelles :
organes génitaux -l’adolescent peut envisager
sont de nouveau le tous les résultats possibles ;
centre de la Interpréter des événements
stimulation. particuliers à partir de leurs
L’établissement relations aux événements
d’une relation hypothétiques et comprendre
sexuelle mature en des concepts abstraits comme
est la principale la conservation de la matière
tâche et les interactions chimiques

Sources
- Helein Bee et SANDRA k. Mitchell Développement humain traduit par Michel Claes
professeur à l’université de Montréal Ed. Du renouveau pédagogique 86 (3 édition)
- Robert S.Siegler, Enfant et raisonnement (le développement cognitif de l’enfant) traduction
de la 3 édition américaine par Béatrice et Clara Martinot. De Boeck (université) 2001

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L’INTELLIGENCE

On a souvent lié l’intelligence à la nécessité scolaire. Donner de l’intelligence une


définition qui en recouvre tous les aspects psychologiques est difficile
Lalande propose l’ensemble de toutes les fonctions qui ont pour objet la connaissance
Devant la difficulté, on a essayé d’expliciter l’intelligence par la considération de ses traits
essentiels.
Elle serait ainsi une faculté d’adaptation, adaptation signifiant aptitude à réagir de façon
opportune aux situations nouvelles.
Le dictionnaire de psychologie de Norbert Sillamy (1995) considère l’intelligence comme une
aptitude à comprendre les relations qui existent entre les éléments et à s’y adapter afin de
réaliser ses fins propres
Le comportement adaptatif peut porter sur du matériel verbal et symbolique
(intelligence, abstraite), sur du matériel concret (intelligence pratique), sur la compréhension
des êtres humains (intelligence sociale). Ces types d’intelligence ne s’excluent pas
forcément
La solution intelligente présente généralement les caractères suivants
- économie, simplicité : investissement du moins d’effort possible
- ingéniosité : ruse pour contourner les obstacles
- détachement affectif mise à l écart de la subjectivité
- équilibre : on retrouve un équilibre chaque fois qu on résout un problème.

Relation entre apprentissage et intelligence


Le rôle de l’enseignant est de transmettre des connaissances à l’enfant de façon à ce
qu’il les apprenne, les assimile.  
Mais que signifie apprendre ? Comment pouvons nous faciliter le processus
d’acquisition des connaissances chez l élève.
Pour Piaget dont le système nous parait plus complet, l’apprenant reconstruit “réinvente” les
notions qui lui sont enseignées, à partir de ses propres connaissances et expériences. Il
propose un modèle de construction des connaissances, qui établit d’étroites relations entre le
développement de l’intelligence et l’acquisition des connaissances. Plus l’enfant acquiert des
connaissances, plus sa représentation du monde évolue, plus son intelligence se développe
et en se développant, elle permet de découvrir, de comprendre de faire des choses qu’il ne
pouvait comprendre ou faire auparavant.
En résumé, on peut noter que pour Piaget l’intelligence n’est pas une faculté innée
mais un processus dynamique en constante évolution

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LES THEORIES DE L’APPRENTISSAGE

L’apprentissage a plusieurs définitions, chacune d’entre elles dépend de la théorie qui fonde le courant.
Depuis longtemps des penseurs en opposition avec la pédagogie classique, ont préconisé une meilleure connaissance de l’enfant
pour fonder les pratiques éducatives.
La forme primitive est l’apprentissage par transmission basée la répétition et la mémorisation. Elle consiste à exposer l’élève à des
sources d’informations qui laissent des empreintes dans son esprit.
Les recherches en psychologie ont permis d’évoluer dans la conception de l’enfant et de sa façon d’acquérir des connaissances.

Déterminants Considérations Principes Propositions fondamentales Observations Principau


Les théories théoriques fondamentaux x auteurs
Les théories -le code -axés sur la -l’individu est programmé Arnold
biologiques génétique croissance et la génétiquement Gisel
détermine nos maturation -l’apport de l’environnement est (1925)
modèles de nécessaire pour accompagner les
comportements étapes successives du développement
communs -le modèle génétique influe sur
-certains l’environnement et vice –versa
mécanismes
génétiques :
a)performances
au QI
b) modèles
typiques de
réactions
-tout est à -le -les modèles de comportement sont le Le Donald
1) les théories apprendre conditionnement résultat de l’ensemble des développement Baer
de - classique renforcements2 est indépendant
l’apprentissage l’environnement -le -les changements qui s’opèrent au fil de l’âge

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classique est responsable conditionnement du temps sont le résultat de
de tous les opérant séquences particulières de stimuli
comportements -les ressemblances d’un groupe d’âge
que nous sont le reflet propre à la nature
observons
2) la théorie de -l’apprentissage -l’apprentissage -idem que la théorie de -l’âge est pris en Bandura
l’apprentissage est le fruit de se fait par l’apprentissage classique compte
social l’observation observation ou -l’apprentissage se fait par -ne rejette pas les
-le par imitation observation ou par imitation principes des
développement -celui – ci dépend des capacités théories de
est un motrices et intellectuelles l’apprentissage
processus qui -les ressemblances observables classique
dépend de l’âge (groupe d’âge) sont le résultat de
schèmes et de modèles mais aussi de
capacités motrices et intellectuelles
communes

Concepts clefs
1) la maturation : c’est un ensemble de modèles de changements intérieurs qui s’opèrent avec l’âge et qui sont relativement
dépendants des influences externes
2) la croissance : elle fait référence à des changements graduels en quantité ou en qualité (ex : l’évolution du langage ou les
transformations du corps).

2Processus qui rend l’apparition du comportement le plus probable (récompense : on ajoute quelque chose d’agréable ou on retire quelque chose de désagréable) ;ou un
processus qui rend le comportement le moins probable (on ajoute quelque chose de désagréable ou on retire quelque chose d’agréable)
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Les théories -les processus -la personnalité a -l’individu est centré tout au -le nombre de Freud
psychanalitiques internes sont aussi des racines long de sa vie sur stades varie en -Erickson
importants que les instinctives l’assouvissement de ses fonction des
expériences externes profondes instincts profonds auteurs
dans le façonnement -centration de -l’individu passe par une
du comportement l’individu sur série de stades distincts
l’assouvissement -la satisfaction d’un stade
de ses instincts dépend de la réponse du
milieu
-un stade non entièrement
accompli peut avoir des
effets sur le stade ultérieur
Les théories du -il existe de grandes -l’organisme -à la naissance, chaque Cette théorie -J.Piaget
développement similitudes sur le plan humain doit enfant possède des accorde une (1952,
cognitif de Jean Piaget du développement de s’adapter à son stratégies qui lui grande 76,77)
la pensée chez les environnement permettent d’interagir avec importance au -Inhelder et
enfants l’environnement (point de développement Piaget (69)
-les enfants font les départ de la pensée) de la pensée -Lev –
mêmes types de -les 1ères stratégies se Vigotsky
découverte face au modifient au fil des (62)
monde expériences (assimilation) -Heinz
auxquelles il les Verner
accommode (l’interaction (1948)
permet de faire évoluer les
stratégies)
-l’enfant élabore en
fonction de son niveau de
compréhension une série
de <<théories>>
concernant le monde
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-l’acquisition d’aptitudes
spécifiques et la maturation
du corps constituent des
éléments du
développement
(exploration active de
l’environnement

Concepts clefs
1) l’assimilation : processus par lequel l’individu transforme les informations qui l’atteignent afin de les rendre intégrables au mode
de pensée dont il dispose.
N.B l’assimilation est importante tout au long de la vie et pas seulement pendant l’enfance
2) l’accommodation : processus par lequel l’individu ajuste sa pensée aux expériences nouvelles
3) l’équilibration : processus par lequel l’enfant intègre ses nombreuses connaissances du monde en un tout unifié.

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LES DETERMINANTS PSYCHOLOGIQUES

LA MOTIVATION, L’ATTENTION ET LA MEMOIRE

En situation d’apprentissage l’enfant a besoin de percevoir (enregistrer des informations)


et de poursuive ses activités perceptives, les opérations intellectuelles et les actes moteurs pour
constituer un savoir, un savoir faire, un savoir être. Il lui faut un fil conducteur qui repose
essentiellement sur des fonctions mentales : la motivation, l’attention et la mémoire.

I- LA MOTIVATION
Qu’est ce qui peut expliquer l’attitude d’un enfant dont toute l’attention est focalisée par
une activité ? Sinon qu’il éprouve un besoin, un intérêt, à poursuivre l’activité. Les efforts qu’il
fournit pour rester dans l’activité sont sous tendus par la motivation.

1.1 DEFINITION
Selon le dictionnaire hachette 1998 (PSYCHOLOGIE) la motivation serait “le processus
inconscient ou intentionnel qui est à la base d’une activité. Elle intervient dans l’orientation
d’une conduite, dans la détermination d’un but, dans une situation donnée …Elle s’actualise
généralement en présence d’une stimulation valorisée, réelle ou représentée, dans l’esprit du
sujet”

1.2 PLACE DE LA MOTIVATION DANS L’APPRENTISSAGE


Dans les théories cognitivistes, qui déterminent aujourd’hui l’apprentissage dans nos
classes, la motivation est abordée sous le vocable de “motivation à apprendre” qui intéresse au
premier chef l’enseignant dans l’élaboration de ses stratégies d’apprentissage.
Celle-ci reposerait sur la représentation que se fait le sujet de lui-même et de la situation
d’apprentissage, par ce que tout individu a besoin de maintenir une image positive de soi.

Cause interne Capacité Effort


Succès Je suis intelligent J’ai travaillé dur
Echec Je suis idiot Je n’ai pas vraiment
essayé
Cause externe Difficulté de la tâche Chance
Succès C’était facile J’ai eu de la chance
Echec C’est vraiment dur Je n’ai pas eu de chance

Le succès et l’échec seraient interprétés comme ayant une cause interne ou externe par les
élèves. Et cette interprétation peut avoir une conséquence sur l’attitude de l’élève (motivation
ou démotivation) par rapport à toutes les autres tâches qu’il est amené à réaliser.
R. VIAU définit la motivation ainsi :
Le contexte d’apprentissage est constitué des perceptions de l’élève, c’est à dire les sources de
motivation :
 de la valeur de l’activité (son sens pour l’apprenant)
 de sa compétence (son pré acquis)
 de la contrôlabilité de l’activité (l’emprise qu’il a sur la tâche)
Ces déterminants ou sources de motivation ont pour conséquences :
 un choix

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 un engagement cognitif (réflexion)
 une persévérance
 enfin une performance

1.3 COMMENT MOTIVER ?

La motivation joue un rôle important dans l’apprentissage, elle permet une élévation du niveau
d’activation générale et du niveau de vigilance”.
Pour permettre à l’élève d’avoir une image positive de soi le maître doit veiller à :
ü faire des encouragements (renforcements positifs) qui remobilisent l’attention 
ü prendre en compte les différents besoins de l’enfant :
o La curiosité et le besoin de savoir (l’attrait de l’inconnu)
o Le succès personnel (besoin d’affirmation, le succès donne confiance)
o La performance auto-évaluatrice (le besoin de se mesurer)
o Le besoin de réalisation de soi (faire un progrès, réaliser quelque chose)
ü prévoir des pauses et des changements d’activités au cours de l’exécution d’un
travail prolongé pour maintenir l’attention ;
ü opérer une alternance adéquate des activités intellectuelles et physiques, des
activités d’apprentissage et d’expression, des activités de communication et de
créativité pour ne pas démobiliser le sujet apprenant
ü diversifier aussi les supports et les formes de travail pour diminuer les
démobilisations
ü éviter les demandes excessives (beaucoup de tâches) qui découragent l’apprenant
ü organiser la pédagogie autour du sens et de la gestion des erreurs pour motiver les
moins doués.

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II - L’ATTENTION

Pour poursuivre une opération mentale, il faut certes être motivé, mais il faut aussi être
capable de se concentrer sur un objet d’apprentissage pour la durée suffisante à
l’accomplissement des tâches y afférentes. L’enfant très agité ou distrait, à la perception encore
immature, n’a pas encore cette capacité de centration, sur un objet d’étude, communément
appelé l’attention.

2.1 DEFINITION
L’attention, pour le dictionnaire hachette 1998, serait “ l’augmentation de l’activité
intellectuelle qui se concentre spontanément ou volontairement sur un objet déterminé ”
Selon Wallon cité par Tran -THONG “l’attention serait un pouvoir d’auto discipline mentale”

2.2 L’ATTENTION CHEZ L’ENFANT


Avant 6 ans l’enfant ne connaît d’autre discipline et d’autre régulation que celles des
nécessités externes. Il est souvent détourné de ses activités par un incident quelconque qui le
fait changer d’occupation sans qu’il ne garde de souvenir de l’instant qui précède.
Selon Wallon, c’est avec la maturation des centres nerveux d’inhibition, de discrimination,
qu’apparaît la capacité d’accommodation (motrice, perceptive, mentale) et de sélection des
gestes utiles ajustés à des buts.
C’est à ce stade que l’enfant acquiert la capacité de sélectionner des informations d’une ou de
plusieurs sources.

2.3 LES FORMES D’ATTENTION


Lorsqu’on réalise une activité notre attention est sans doute focalisée sur l’activité (lire
un livre). Mais il n’en demeure pas moins qu’une partie de notre attention reste libre pour
traiter, au cas échéant, d’autres informations (écouter de la musique)
L’attention sélective permet de filtrer les informations et de se focaliser sur celles qui
intéressent le sujet à un moment donné. Une fois orientée vers une source de stimulation,
l’attention continue de s’exercer vers cette source à l’exclusion des autres.
N.B Elle est plus facile quand les informations de la source choisie ont un sens (ex : une
histoire est beaucoup plus facile à suivre qu’une suite de mots dépourvus de sens)
L’attention partagée permet de faire attention à plusieurs sources à la fois. Cette
forme est facile à exercer quand :
ü Les informations proviennent de canaux sensoriels différents (lire et écouter)
ü Une ou des tâches sont automatisées (conduire une voiture et téléphoner)
L’attention contrôle, dans ce cas, la tâche non maîtrisée. Avec la pratique les processus
attentionnels changent, de contrôlés ils deviennent automatiques.
La vigilance est une préparation de l’organisme à détecter et à répondre à des
changements qui se produisent dans l’environnement à des intervalles irréguliers.

2.4 DEVELOPPER L’ATTENTION DE L’ENFANT

La poursuite répétition d’une opération mentale est fondamentale dans le processus


d’apprentissage. Il faut exercer l’enfant à contrôler son attention en :
ü définissant des objectifs (ex : centrer l’attention de l’enfant sur un élément, une
question, un événement, un objet…)
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ü maintenant l’objet de centration à l’attention (à la portée) de l’élève ;
ü variant les mouvements, les attitudes, les gestes, les supports…
ü évitant les gestes et attitudes parasites

III- LA MEMOIRE
La motivation et l’attention ne suffisent pas pour un apprentissage efficace. Il faut que
l’enfant puisse conserver les acquis intellectuels et moteurs qui servent de point d’ancrage aux
nouvelles acquisitions.

3-1 DEFINITION

La mémoire est la capacité de l’enfant à conserver et à utiliser ce qu’il a appris.


Elle est d’abord sensorielle, l’information captée par les récepteurs n’est disponible que très
peu de temps (un quart de seconde).
Elle est aussi à court terme, dure environ 20 secondes. Quelques 7 éléments peuvent être
retenus simultanément. Cette mémoire s’améliore entre 5 et 11ans et se stabilise jusqu’à 30
ans et peut se dégrader entre 30 et 70 ans.
Enfin elle est à long terme, avec une durée et une capacité illimitées.
La mémoire est influencée par le contexte, la motivation du sujet et l’approfondissement.
Son pendant, l’oubli qui est la perte d’informations est lié à diverses circonstances :
 L’âge : plus on est jeune ou âgé la capacité d’encodage et d’entreposage sont
faibles et le sujet conserve peu ;
 Le non usage de l’acquis, c’est à dire l’absence de répétition favorise une
déperdition ;
 Les interférences, une situation antérieure et/ou simultanée très prégnantes
empêchent l’encodage correcte d’informations.

3-2 COMMENT DEVELOPPER LA MEMOIRE

Pour accroître le potentiel cognitif et moteur il faut entraîner l’enfant.


D’abord il faut lui apprendre à diversifier les moyens d’enregistrer une information :
 en utilisant tous ses 5 sens
 en associant l’information à d’autres disponibles (ex du sablier 3)
 en classant dans une catégorie.
Il faut répéter, rappeler, mobiliser régulièrement ce qui a été enregistré.
Il faut rendre les élèves conscients de la façon dont ils s’y prennent pour mémoriser
en utilisant des techniques (fiches, coffret à outils“comment mémoriser” 4)
Il faut rendre les élèves conscients de l’importance de la mémorisation.
Il faut faire recours à la trace écrite pour conserver les acquis et ainsi libérer l’esprit
d’éléments secondaires au profit d’autres plus importants.

3Extrait de comment enseigner en CM2, Hachette Education 2005 en annexe


4Voir extrait de gérer une classe verticale, notes extraites du livre de J Caron Quand revient Septembre Edde la Chenelière,
Montréal, 1994 en annexe
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