Vous êtes sur la page 1sur 24

Cours Etude de Prix - ESP

Chapitre 2

LA METHODE

DU SOUS-DETAIL DE
PRIX

Page 1 sur 24
Cours Etude de Prix - ESP

Table des matières


1. Définition – principe de la méthode .............................................................................................. 3
2. L’expression du prix de vente......................................................................................................... 4
2.1. le déboursé sec (DS) ................................................................................................................ 5
2.2. Les frais de chantiers (FC ou FGC)........................................................................................... 5
2.3. Les frais généraux des sièges (FG ou FGE).............................................................................. 5
2.4. Les frais spéciaux conjoncturels (FSJ ou FSP) ......................................................................... 6
2.5. Les marges............................................................................................................................... 6
3. Le prix de revient (PR) .................................................................................................................... 7
3.1. le prix de revient prévisionnel................................................................................................ 7
3.2. le prix de revient réel.............................................................................................................. 7
4. Le coût de réalisation (CR) .............................................................................................................. 8
5. Les déboursés secs (DS) .................................................................................................................. 8
5.1. les déboursés secs de matériaux............................................................................................ 8
5.2. les valeurs rendues chantiers des matériaux (VRC)............................................................. 10
5.3. les déboursés secs de matériels ........................................................................................... 10
5.3.1. L’amortissement constant ................................................................................................. 11
5.3.2. L’amortissement dégressif ................................................................................................ 13
5.3.3. L’amortissent accéléré ou exceptionnel............................................................................ 13
5.4. les déboursés secs des matières consommables (DS MC) .................................................. 14
5.5. les déboursés secs de main d’œuvre (DS MO)..................................................................... 14
5.6. Déboursé Horaire.................................................................................................................. 15
6. Les frais de chantier (FC)............................................................................................................... 21
7. Frais généraux de siège (FG, FGE) ................................................................................................ 22
8. les frais spéciaux conjoncturels (FSJ, FSP) ................................................................................... 23
9. Les Marges (Bénéfice et Aléas)..................................................................................................... 23

Page 2 sur 24
Cours Etude de Prix - ESP

1. Définition – principe de la méthode

La méthode du sous-détail des prix peut être définie la détermination ou la justification d’un
prix unitaire d’unité d’ouvrage élémentaire (UOE) :
 d’abord, en décomposant de cette UOE en ses différentes ressources ou composantes de
base,
 puis, pour chaque ressource de base, en déterminant la quantité nécessaire à la
réalisation d’unité ouvrage élémentaire (OE)
 enfin, en faisant la synthèse des coûts de l’ensemble des ressources de base quantifiées
entrant dans la production de l’unité d’ouvrage élémentaire (UOE).

La méthode du sous-détail des prix peut être définie comme l'étude analytique (qualitative
et quantitative) qui conduit à la définition d'un nouveau prix unitaire pour un travail ou pour un
ouvrage, grâce à l'identification de ses composants de base.

Page 3 sur 24
Cours Etude de Prix - ESP

2. L’expression du prix de vente

Le prix de vente peut concerner l’ouvrage dans sa totalité, la partie d’ouvrage ou l’ouvrage
élémentaire. Dans le cas de l’unité d’ouvrage élémentaire, on parle de prix de vente unitaire
(PVU).
Le prix de vente s’exprime de la manière suivante :

PV= DS + FC + FGE + FSJ + Marges (Bénéfices et Aléas)

Page 4 sur 24
Cours Etude de Prix - ESP

Le prix de vente est exprimé en hors taxe (HT) c’est à dire sans la taxe sur la valeur ajoutée
(TVA). Il est important de définir les composants du prix de vente :

2.1. le déboursé sec (DS)

DS = DSMatx +DSMatlsaffect +DSMOprod +DSMCaffect


Il se définit comme étant l’ensemble des dépenses qui sont directement connues et affectables
à l’ouvrage élémentaire. Il s’agit des dépenses se rapportant aux matériaux (DSMatx), aux
matériels affectables (DSMatls affect), à la main d’œuvre productive (DSMOprod) et en fin aux
matières consommables affectables (DSMCaffect).

Exemple : pour faire de des enduits extérieurs, l’analyse des DS se rapportera sur :
Les matériaux (ciment, sable).
Le matériel (truelle, taloche, règle).
La main d’œuvre (les maçons, les tacherons).
Les matières consommables (adjuvants, colorants).

2.2. Les frais de chantiers (FC ou FGC)


Ils concernent l’ensemble des dépenses effectives sur chantier ne pouvant pas être affectées
directement à l’ouvrage élémentaire. Il s’agit principalement des frais d’installation et de
repliement : (pour les frais d’installation on peut citer la clôture, les baraques, les circulations
internes, l’aménagement des aires, l’installation du matériel…., pour le repliement, on a les
frais de déguerpissement et de nettoyage), des frais de personnels de chantier non productifs :
(conducteur, chef de chantier, gardien, le Pointeur, le Contremaitre, le Magasinier…), des frais
de matériel non affectables (la grue, la moto basculante, les brouettes) et en fin les matières
consommables non affectables (l’eau, l’électricité…) .

2.3. Les frais généraux des sièges (FG ou FGE)


C’est l’ensemble des dépenses effectuées au niveau du siège de l’entreprise. On peut citer le
loyer du siège, les frais de personnel de siège, les frais de matériel de siège, les frais de
fonctionnement … Ces frais sont définis dans la liste codifiée des frais généraux d’entreprise.

Page 5 sur 24
Cours Etude de Prix - ESP

2.4. Les frais spéciaux conjoncturels (FSJ ou FSP)


Ils concernent tous les frais de tirage et de reproduction destinés au chantier, les frais d’achats
de dossier de soumission et de traitement de ces dossiers sans compter les frais de publicité et
d’éditions de brochures ou de prospectus etc.

2.5. Les marges


Après avoir défini l’ensemble des coûts directs et indirects nécessaire à la réalisation de
l’ouvrage, l’entreprise dégage une marge bénéficiaire souvent exprimée en pourcentage par
rapport au montant total des travaux HT. Ces marges sont constituées de bénéfices et d’aléas.
Les aléas sont considérés comme étant une part d’impondérables (non prévu) à ajouter sur le
bénéfice.

Page 6 sur 24
Cours Etude de Prix - ESP

3. Le prix de revient (PR)

Il concerne l ‘ensemble des dépenses directes et indirectes nécessaires pour la réalisation de


l’ouvrage, de la partie d’ouvrage ou de l’ouvrage élémentaire. Le prix de revient s’exprime par
la formule suivante :

PR = DS + FC + FG +FSJ

Il est exprimé aussi en hors taxe. Il convient de noter deux types de prix de revient : le prix de
revient prévisionnel et le prix de revient réel.

3.1. le prix de revient prévisionnel

Il est établi par l’entreprise lors de l’étude des offres c’est à dire avant la réalisation de
l’ouvrage : d’où son caractère prévisionnel.

3.2. le prix de revient réel

Il est établi par les conclusions du mémoire d’avancement des travaux. Il définit les coûts réels
de production d’ouvrage sur chantiers.
Ces différents types de prix de revient nous permettent de définir ce que l’on appelle les écarts
.L’analyse des écarts permet à l’entreprise de constater si elle a des pertes ou des bénéfices
sinon de réajuster son Bordereau de Prix Unitaires.

Page 7 sur 24
Cours Etude de Prix - ESP

4. Le coût de réalisation (CR)

Encore appelé déboursé total ou budget de chantier ; il se rapporte à l’ensemble des


dépenses directes ou indirectes sur le chantier. On a la formule suivante :

CR = DS + FC

5. Les déboursés secs (DS)

On a la formule suivante :
DS = DS(matériau) + DS(matériel) + DS(main d’œuvre) + DS(matière consommable)

Les composants du DS sont des coûts qui se rapportent à l’ouvrage élémentaire (qui sont
affectables) et qui peuvent être facilement connus.

5.1. les déboursés secs de matériaux

Ces principaux composants sont :


-les coûts d’achat
-les coûts de transport
-les coûts de manutention (chargement et déchargement)
-les coûts d’entreposage, de stockage et d’emballage.

DSMatx = Coût d’Achat + Coût Transport + Coût Manutention + Coût d’Entreposage

Exemple d’application
Pour réaliser 32m3 de Béton Armé(BA) préfabriqué à l’atelier de l’entreprise ; une entreprise
met sur pied une équipe de 3 maçons qui dans le temps ont réalisé 27m3 de BA préfabriqué
pour 17h de travail chacun .Il utilise donc le dosage suivant :

Page 8 sur 24
Cours Etude de Prix - ESP

1m3 de BA préfabriqué  350kg CPA ,850L gravier ,450L sable ,80kg d’acier , 2% du
poids Acier Pr Fil de fer
La tonne de ciment coûte64000F
Les 8m3 de gravier  120000F y compris transport, chargement et déchargement
Les 8m3 de sable  28000F (IDEM), sauf il y a une hausse prévisible de 3.7%
Les 100kg d’acier  50000F
Le Fil d’Attache est vendu à raison de 12500 F le Rouleau de 5kg.
Le coût de transport dans la région est estimé à 3500F/tonne transportée.
Ciment  chargement, déchargement ,2 manœuvres 257 sacs  1h45mn ; Rémunération
manœuvre estimé à raison de 327F/H.
Le coût d’entreposage du ciment  7% du coût d’achat
Pour le fer et le Fil d’Attache, on utilise ces 2 manœuvres pour la manutention qui ont dû
effectuer antérieurement 1.07h pour 3.5T.
Son coût d’entreposage est estimé à 65% du coût de manutention.
Calculer les DS des matériaux pour la réalisation de 32m3.
Solution
DS gravier
 350kg de Nombre de camions à commander :
ciment 27.28 = 3.4 camions
1m3 de BA préfabriqué   850L de
gravier DS gravier =40000  3.4 = 136000F
 450L de sable
 80kg d’acier DS gravier =136000F

Ciment : 350  32 = 11200kg = 11.2T DS sable


Gravier : 850l/m3 32 = 27200L = 27.2m3 (14.4  8)  16000  1.037 = 29865.6F
Sable : 450l/m3 32 = 14400L = 14.4m3
Acier : 80kg 32 = 2560kg = 2.56T DS sable = 29865.6F
DS de ciment
Coût d’achat  55000  11.2 = 616000F DS acier

Coût de transport  2700 11.2 = 30240F Coût d’achat  (2560100)  30000 = 768000F
Coût de transport  2.56  2700 = 6912F

Page 9 sur 24
Cours Etude de Prix - ESP

Coût d’entreposage  616000  0.07 = Coût de manutention 


43120F (1.07h3.5)  2.56  327  2 = 511.8F
Coût de manutention  Coût d’entreposage  511.8 0.65 = 332.67F
Temps de manutention 
(1h45257)  224 = 1.75  (224  257) = DS acier = 775756,47F
1.525h
 C.M (1.525  327)  2 = 1000F
D’où DS ciment = 616000 + 30240 + 43120 +
1000 = 690360F

DS ciment = 690360F

NB : DS matériaux =  DS élémentaires.

5.2. les valeurs rendues chantiers des matériaux (VRC)


L’utilité du calcul des valeurs rendues chantiers des matériaux se résume dans son application
sur les quantités de matériaux élémentaires pour définir les DS des matériaux. Ainsi donc ces
VRC sont utilisées comme ratios par l’entreprise pour la détermination du DS de l’unité de
matériaux. Par exemple comme unité, on a le sac de ciment, le m3 de gravier, le m3 de sable, le
kg d’acier …
Si nous prenons l’exemple ci-dessus,
VRC ciment = 690360  224 = 3082F/sac
VRC gravier = 136000  27.2 = 5000F/m3
VRC sable = 29865.8  14.4 = 2074F/m3
VRC acier = 775756.47  2560 = 303,03F/kg

5.3. les déboursés secs de matériels


Il concerne l’ensemble des dépenses se rapportant à l’utilisation du matériel. Pour cela il est
impératif de connaître pour chaque type de matériel le temps unitaire d’utilisation du matériel,
le coût horaire d’utilisation du matériel, les coûts d’entretien et de consommation intermédiaire
(essence, gazoil…).
Il convient aussi de considérer la différence entre un matériel loué et un matériel appartenant à
l’entreprise.

Page 10 sur 24
Cours Etude de Prix - ESP

Pour le matériel loué, les calculs sont plus simples puisque les coûts d’utilisation horaires sont
connus d’avance; il ne restera qu’à les majorer par un indice tenant compte de l’entretien et des
consommations intermédiaires.
Pour le matériel appartenant à l’entreprise, il est impératif de procéder au calcul
d’amortissement permettant la déduction du coût horaire d’utilisation du matériel.
Les calculs d’amortissement sont exposés dans le SYSCOA .On distingue trois types
d’amortissement : l’amortissement constant, l’amortissement dégressif, l’amortissement
accéléré.

5.3.1. L’amortissement constant

Encore appelé amortissement linéaire ,c’est le type d’amortissement de droit commun autorisé
par la législation fiscale sénégalaise pour le ou les matériel(s) utilisé(s) en BTP .Pour
l’amortissement linéaire ou constant ,nous allons considérer les éléments suivants :

la durée probable de vie du matériel :


Elle peut être différente de la durée normale prévue selon l’usage de la profession.
La durée d’utilisation du matériel encore appelée durée de vie est définie dans les notices
techniques accompagnant le matériel lors de l’achat .Cette durée est donc fixée par le
fabricant et elle symbolisée par la lettre D.

la date de mise en service ou date d’acquisition :


Dans les calculs, on tiendra surtout compte de la date de mise en service ; mais dans la
pratique, elle est souvent assimilée à la date d’acquisition.

la valeur d’acquisition(Va)


Elle correspond au coût d’achat du matériel au magasin ou chez le fournisseur.

la valeur résiduelle (Vr)


Elle correspond à la valeur du matériel à la fin de la durée de vie .Cette valeur résiduelle est
parfois nulle ; sinon elle est différente de zéro, cela suppose que le matériel sera vendu à la fin
de la durée de vie pour permettre l’acquisition d’un matériel neuf.

Page 11 sur 24
Cours Etude de Prix - ESP

le mode d’étalement de la dépréciation année par année appelé annuité :


Ce mode d’étalement peut être linéaire, régulier ou constant, dégressif ou accéléré.

la valeur nette comptable (VNC) du matériel :


Elle peut être connue à n’importe quelle période.
Pour l’amortissement constant, l’annuité est égale à la formule suivante :

Annuité = (Va – Vr) T%  (m12)

Annuité = (Va – Vr) T%  (n 360)

T =(100D) %
m= nombre de mois
n = nombre de jours
Exercices d’application
Une entreprise achète une bétonnière dont le montant du coût d’achat est de 5 000 000F.
La date mise en service est le 12-08-98. La durée de vie probable est de 5 ans. Au bout de ces
5 ans, la valeur résiduelle du matériel est estimée à 1 000 000 F. On demande de calculer les
annuités ainsi que la valeur nette comptable à la fin de chaque année d’exercice.

Solution

1ere année : du 12-08-98 au 31-12-98 Calcul de la VNC au 31-12-98


A1 = (V1 – V2)  T %  (n/360) 5000000 – 308889 = 4 691 111F
AN : A1 = (5106- 106)  (100/5) %  -VNC au 31-12-99
(139/360) = 308 889F 4691111 – 800000 = 3 891 111F
2ème annuité : du 01-01-99 au 31-12-99 -VNC au 31-12-00

A2 = (5106 – 106)  (100/5) %  3891111 – 800000 = 3 091 111F

(360/360) = 800 000F -VNC au 31-12-01

3ème annuité : du 01-01-00 au 31-12-00 3091111 – 800000 = 2 291 111F

A3 = 800 000F -VNC au 31-12-02

4ème annuité : du 01-01-01 au 31-12-01 2291111 – 800000 = 1 491 111F

Page 12 sur 24
Cours Etude de Prix - ESP

A4 = 800 000F -VNC au 11-08-03


5ème annuité : du 01-01-02 au 31-12-02 1491111 – 491111 = 1 000 000F
A5 = 800 000F Vr = 1 000 000F
6ème annuité : du 01-01-03 au 11-08-03
A6 = (5106- 106)  (100/5) % 
(360 – 139)/360) = 491 111F A + Vr
= Va

5.3.2. L’amortissement dégressif


Pour l’amortissement dégressif, il est utilisé pour les biens d’équipement neufs autre que les
immeubles d’habitation, les chantiers et les locaux servant à l’exploitation de la profession
(BTP).
L’amortissement est obtenu en appliquant au taux d’amortissement constant ou linéaire un
coefficient de retenu fiscal .Ainsi donc on a le taux dégressif qui est égal au taux constant
multiplié par le coefficient fiscal.
Taux dégressif = Taux constant  coefficient fiscal

Le coefficient est égal à 2 si la durée de vie est  5 ans


Le coefficient est égal à 2.5 si la durée de vie est > 5 ans
Exemple : si D = 4, avec D = durée on a :
Taux constant = (100/4) % = 25%
Taux dégressif = 2  25% = 50%

5.3.3. L’amortissent accéléré ou exceptionnel


Le code général des impôts stipule : pourront faire l’objet d’un amortissement accéléré, les
matériels ou l’outillage neuf remplissant à la fois les conditions suivantes :
- être utilisé exclusivement pour les opérations industrielles de fabrication, de
manutention, de transport ou d’exploitation agricole.
- être utilisable 5 ans ou plus.
Le principe de l’amortissement accéléré consiste à un étalement sur une durée réduite d’une
année entière pour l’utilisation du matériel .Ainsi on a la formule suivante :

Page 13 sur 24
Cours Etude de Prix - ESP

1ère annuité = (Va – Vr) T%  [(m+12)/12]


= (Va – Vr) T%  [(n+360)/360]
Les annuités suivantes sont calculées de manière identique à celle de l’amortissement linéaire.

NB le calcul de l’annuité ramené au nombre de jours calendaires nous permet de déterminer le


coût d’utilisation du matériel.
Exemple
Les calculs de la bétonnière nous donne la valeur de la 1ère annuité qui est égale à 308 889F
pour la période du 12-08-98 au 31- 12-98 soit 139 jours.
Effectivement le pointage révèle que la semaine de travail est de 42.7h
Les statistiques de l’entreprise nous permettent de déduire que la bétonnière est utilisée
4.75h/jour ouvrable.
Déterminer le coût d’utilisation horaire ?
Correction
Nombre de semaines effectivement travaillées
139/7 = 19.85 semaines
Nombre de jours effectivement travaillés
19.85  5 = 99.3 jours
Nombre d’heures travaillées par l’engin
99.3  4.75 = 471.6h
Coût d’utilisation horaire : 308889/471.6 = 655F

5.4. les déboursés secs des matières consommables (DS MC)


Les matières consommables se calculent de la même façon que les matériaux et ainsi son
déboursé sec tient compte du coût d’achat du coût de transport, du coût de manutention ainsi
que des coûts d’emballage et de stockage.
A partir du DS et des quantités élémentaires, on peut déterminer ainsi les valeurs rendues
chantier de l’unité de matières consommables

5.5. les déboursés secs de main d’œuvre (DS MO)


Ils sont calculés selon 2 méthodes : la méthode analytique et la méthode statistique. Ces 2
méthodes seront développées au niveau du calcul du déboursé horaire de main d’œuvre qui
est noté (DH moyen de OS).

Page 14 sur 24
Cours Etude de Prix - ESP

Cependant pour le calcul du DS de MO, il est nécessaire de connaître les temps unitaires de
MO, les quantités d’ouvrages élémentaires à réaliser ainsi que le coût horaire de rémunération
de l’ouvrier communément appelé DH moyen de OS.

Exemple d’application :
Une entreprise veut réaliser 377m2 d’enduit sur maçonnerie. Pour cela, elle utilise 2 OS1 ;
antérieurement ces 2 OS1 vont faire chacun 13.7h pour réaliser 54m2 d’enduit sur maçonnerie.
Les statistiques de l’entreprise dans les opérations antérieures nous permettent de fixer le coût
horaire moyen de rémunération à 735F/h.
Calculer le DS de MO nécessaire à la réalisation des 377m2 et déduire le DS de MO pour
réaliser 1m2 d’enduit.

Solution

Calcul du temps unitaire de l’OS1 Calcul du DS de MO


Tu OS1 = 13.7/54 = 0.25h/m2 DS MO = 191.3  735 = 140 600F
Temps d’exécution des 377m2 par Calcul du DS de MO par m2 d’enduit
l’équipe DS MO/m2 = 140 600F/377 m2 = 372.94F/m2
T = (Tu OS1  quantité)  2
AN : T = (0.25  377)  2 = 191.3h

5.6. Déboursé Horaire


Ces déboursés ne peuvent être connus même pour les employés rémunérés à l’heure, il est
nécessaire dans tous les cas de calculer le montant total des déboursés annuels et le nombre
d’heures de travail productif.

DH moyen (F/H) = montant total des déboursés annuels / Temps de Travail Productif

*Montant total des déboursés annuels


C’est la partie la plus longue du calcul car ce montant inclus en effet, les salaires, les heures
supplémentaires, les primes et gratifications, les avantages et indemnités et enfin les charges
salariales.

Page 15 sur 24
Cours Etude de Prix - ESP

 les salaires
Il existe plusieurs types de salaires : le salaire légal et le salaire conventionnel
On s’intéressera plus spécialement à la rémunération qui constitue la base des charges
salariales : cette rémunération s’appelle le salaire brut. Par opposition le salaire net est celui
qui est perçu.

 Les heures supplémentaires

La rémunération de ces heures tient compte des majorations qui sont appliquées au salaire
horaire de base à partir du dépassement de la durée légale du travail Cette durée est de l’ordre
de 8 heures par jour ; 5 jours ouvrables par semaine soient 40 heures ; 173.33 heures par
mois ; soient 22 Jours ouvrables.
En BTP on considère comme heures supplémentaires tout dépassement des 40 heures
/semaines, pour tout travail effectué entre 22 h et 5 h du matin, ou tout travail accompli le jour
d’un repos hebdomadaire ou d’un jour férié (4 avril...).

Ainsi on a les majorations suivantes :


15% en plus du salaire horaire de base à partir de la 41ième h inclusivement jusqu’à la 48ième
heure.
40% au delà de la 48ième heure.
60% pour les heures de nuit des jours ouvrables.
Pour les heures accomplies les jours des repos hebdomadaire ou jours fériés, on a 60% de
majoration pour les heures de jour et 100% pour les heures de nuit.

 Les Primes et Gratifications


Elles ont des justifications variables : on a les primes de fin d’année, les primes de fin de
chantier, des primes de rendement, des primes d’assiduité…
Elles s’ajoutent au salaire et sont assujetties aux charges salariales.

 Les Avantages et Indemnités


Les avantages concernent le logement, la nourriture des ouvriers (le panier)… Ces
éléments s’ajoutent au salaire brut. Quant aux indemnités elles sont allouées pour des raisons
diverses : remboursement des frais de déplacement, de repas et de transports, le chômage, le

Page 16 sur 24
Cours Etude de Prix - ESP

licenciement…On devra vérifier dans la prise en compte de ces indemnités celles qui sont
soumises aux charges salariales, ainsi que les autres non soumises qui seront comptées
séparément.

 Les Charges Salariales (CS)

Elles s’ajoutent à la rémunération proprement dite et constituent des dépenses annexes. Elles
sont calculées sur la base de cette rémunération. On peut distinguer :
*Les charges à but social (CBS) : elles ont un caractère obligatoire. Ce sont des cotisations
versées par l’employeur aux différents organismes chargés de gérées ces systèmes
d’assurance et de redistribution (sécurité sociale (CSS), caisse de retraite (IPRES), institut de
prévoyance maladie (IPM)). Ces cotisations diverses s’appliquent toutes, avec des taux
variables, sur la rémunération de base du personnel ouvrier.
*Les charges proportionnelles ou complémentaires (CP) : elles ont un caractère facultatif
et concernent par exemple l’hygiène, la sécurité, la formation permanente …

 Le Nombre d’heures de travail productif (Tp Prod.)

Il tient compte des éléments suivant à déduire : les congés payés, les jours fériés, les absences
exceptionnelles et ponts rémunérés, les temps de travail improductifs et les repos
hebdomadaires. Ces éléments sont définis soit par la réglementation du travail (congés payés,
jour férié et repos hebdomadaire), soit obtenus par l’étude des statistiques de l’entreprise
exprimée en pourcentage. Pour les jours fériés, les congés payés, les repos hebdomadaires
ainsi que les absences exceptionnelles et ponts rémunérés, il ne sera pas appliqué
d’indemnités de déplacement ou de repas…
Les temps improductifs résultent de l’application des mesures légales relatives à la visite
médicale, aux activités syndicales. . . Ce sont des temps de présence effectives dans
l’entreprise qui sont rémunérés comme tels mais non employés au travail productif. On pourra
aussi y ajouter les temps rémunérés consacrés à changer de tenue à percevoir la paie, à se
rendre au siège du chantier….
Par contre les temps perdus dans l’accomplissement des travaux sur chantier font partis des
conditions de travail normales : c’est à dire entièrement intégrés dans le calcul des temps
unitaires d’exécution.
Le temps productif est la différence entre le temps de présence et les temps improductifs.

Page 17 sur 24
Cours Etude de Prix - ESP

 Calcul du DH Moyen (DHMoy.)

On a recours à deux méthodes, l’une dite statistique et l’autre analytique. On a 2 méthodes


pour calculer d’une part le montant des déboursés annuels et d’autre part le nombre d’heures
de travail productif correspondant.
Dans tous les cas, le calcul des déboursés annuel s’effectuera de la manière suivante :

 les éléments soumis aux charges salariales (CS)

Il s’agit de répertorier l’ensemble des éléments de rémunération assujettis aux charges


salariales et de déterminer leur somme sur la période considérée.

 les éléments non soumis aux CS

C’est le montant total obtenu durant cette période en faisant la somme des éléments non
assujettis aux charges salariales.

 les charges salariales (CS)

Elles sont exprimées en pourcentage par rapport aux éléments soumis aux CS.

Le déboursé total de la période est égal à la somme des trois (3) éléments ci-dessus.

** La méthode statistique

Elle est la plus simple car elle se base sur les données de l’entreprise après exécution. Dans ce
cas tous éléments suivants sont connus : le montant total des rémunérations soumises au CS, le
montant total des CS, le montant total des rémunérations non soumises au CS, le nombre
d’heures de présence, ainsi que le pourcentage du temps improductif.

DH moyen = (éléments soumis aux CS+CS+ éléments non soumis aux CS) / (T.
présence– T. improductif)

Page 18 sur 24
Cours Etude de Prix - ESP

OU BIEN EN D’AUTRES TERMES

DHMoy  Déboursé Global de la Période


Temps de Travail Productif

Exercice

Une entreprise de 25 ouvriers a enregistré au cours du trimestre précédent les dépenses


suivantes :
-Salaires nets perçus = 382 246FF
-Retenus sur salaire = 58 860FF
-Charges complémentaires = 54 672FF
-Charges sociales = 332 410FF
-Temps de présence = 12 593 heures
-Temps improductif = 3% du temps de présence
Déterminer le DH moyen d’un OS ?

Solution
*Déboursé du trimestre
382246+58860+54672+332410 = 826 188FF
*Temps de travail productif (97% du temps de présence)
12593  0.97 = 12215.21h
*DH moyen d’un OS
826188/12215.21 = 67.63FF/h

***La méthode analytique :

Exercice
Il s’agit toujours de l’entreprise de 25 ouvriers .On demande de calculer le DH moyen d’un
OS rémunéré comme suit :

Page 19 sur 24
Cours Etude de Prix - ESP

-Salaire horaire  30,10FF/h


-Prime annuelle  3 000FF/an
-Prime mensuelle 700FF/mois
-Indemnité journalière de panier  30FF /J
-Indemnité mensuelle de transport  23FF / Mois
Le salaire mensuel est intégralement maintenu en décembre malgré l’octroi d’une cinquième
semaine de congé.
La prime mensuelle ne sera pas payée en août car période de congé mais intégralement payée
en décembre. Cependant, 2 jours seront travaillés en août.
Les charges salariales seront estimées à 90% des rémunérations.
Les éléments non soumis aux CS sont l’indemnité mensuelle ainsi que la prime de transport.
Les éléments de convention nationale sont 169heures par mois, 39heures par semaine avec 5
jours/semaine, 22jours/mois.
Durant cette période, l’ouvrabilité obtenue est de 228 jours. Calculer le DH moyen ?
Les temps improductif sont estimés à 0.25h/jours ouvrable.

Solution

Eléments non soumis aux CS Montant des CS sur l’année


Total prime mensuelle sur l’année (90/100)  66265.46 = 59638.914FF
700  11 + (2/22)  700 =7 Déboursé annuel total
763.64FF 59638,914 + 8 016,636F + 66265,46
Total des indemnités mensuelles de = 133 892FF
transport Temps productifs
23 [(228/22)] = 238,36FF Temps de présence – temps
Total des éléments non soumis aux CS improductifs
7763.64 + 238,36FF = 8 002F (228  (39/5)) – 0.25  228 =
Eléments soumis aux CS 1721.4h
-Salaire annuel DH moyen de l’OS
Nombre d’heures rémunérées dans 133906.4/1721.4 = 77.798FF/h
l’année
169  11 + (39/5)  2 = 1874.6h

Page 20 sur 24
Cours Etude de Prix - ESP

Salaire annuel = 1874.6  31.10 =


56425.46FF
-Indemnités annuelles de panier
30  228 = 6840FF
Total des éléments soumis
aux CS
6840+56425.46+3000 =
66265.46FF

6. Les frais de chantier (FC)


Les frais de chantier concernent l’ensemble des dépenses du personnel non productif, à
l’utilisation du matériel non affectable, à l’installation, l’implantation et le repliement et en fin
aux matières consommables non affectables.
6.1. les frais de personnel non productif
C’est l’ensemble des rémunérations concernant le personnel de chantier non productif comme
exemple : les conducteurs de travaux, le chef chantier, le gardien, le pointeur, les
magasiniers…
6.2. les frais de matériel non affectable
Il se rapporte aux dépenses concernant le matériel qui ne peut pas être affectable à un ouvrage
élémentaire quelconque. On a l’exemple de la grue, de la moto basculante, des bétonnières …
6.3. les frais d’installation, d’implantation et de repliement
Ils concernent l’ensemble des frais nécessaire à l’aménagement du chantier (voie de circulation
interne, clôture, baraques, panneau de chantier …), d’implantation ou tracé de l’ouvrage,
d’installation du matériel fixe comme la grue et en fin les frais de repliement
(démolition :clôture, baraques, nettoyage, travaux de finition…)
6.4. les des matières consommables non affectables
Ce sont des dépenses qui ne peuvent pas être affectées à un ouvrage élémentaire donné : on a
les d’électricité, de téléphone, fax, télex, d’eau…
Les FC sont exprimés en pourcentage soit en fonction du montant total des travaux ou du coût
d‘achat (CA), soit en fonction des DS, soit en fonction des DS de MO.

Page 21 sur 24
Cours Etude de Prix - ESP

La méthode statistique


Elle s’applique à des chantiers courants ne présentant pas de caractéristiques particulières. Elle
est basée sur l’exploitation des résultats antérieurs fournis par la comptabilité des chantiers. Le
principe consiste :
à faire la somme des dépenses non affectables aux ouvrages élémentaires dans une opération
donnée
à faire parallèlement la somme des dépenses directement affectables (les DS) ou bien la somme
des rémunérations de la main d’œuvre productive (DS de Mo)
à exprimer en pourcentage le rapport FC / DS ou FC / (DS MO)

 La méthode analytique
Elle est utilisée pour des chantiers de caractéristiques différentes de celles des chantiers déjà
réalisées. Cette méthode vise à déterminer le nombre d’heures de main d’œuvre non employée
à l’exécution des ouvrages élémentaires ; la durée d’utilisation du matériel non affectable, les
quantités des matériaux et des matières consommables destinés à des travaux généraux distincts
de ceux correspondants à l’exécution des ouvrages élémentaires.
On appliquera à chacune de ces quantités les déboursés unitaires correspondants afin de
déterminer les montants partiels. La somme de ces montants partiels donne le montant des frais
de chantier.
Cette estimation est analogue au calcul des DS et sera indispensable pour le chiffrage des frais
de chantier pouvant faire l’objet d’une facturation distincte comme l’installation de chantier et
le repliement, ainsi que l’implantation de l’ouvrage.

7. Frais généraux de siège (FG, FGE)


Pour les FG : on a les FG d’exploitation et les FG proprement dits.

-Les FG d’exploitation
Ils concernent plus directement la production de l’entreprise, les services techniques, le bureau
des méthodes, la gestion du matériel de chantier …

-Les FG proprement dits


Ils concernent les frais se rapportant à la gestion administrative et financière, les charges
relatives aux locaux du siège, les frais commerciaux, les dépenses de représentation …

Page 22 sur 24
Cours Etude de Prix - ESP

Toutes ces dépenses sont récupérées en majorant les prix unitaires de vente des ouvrages
élémentaires.
Les frais généraux sont exprimés soient en fonction du coût d’achat, soient des déboursés secs
de main d’œuvre.
Ainsi on a le pourcentage des FG qui est obtenu par :

% FG = (total FG/CA) x100

% FG = (total FG/total DS MO) x100

L’expression du pourcentage des FG est nécessaire pour la détermination des FG futurs pour
une opération nouvelle. Cependant l’entreprise, par le biais des études statistiques, doit
renouveler le calcul du pourcentage de FG tous les trois ou six mois afin de vérifier leur validité
et d’augmenter leur fiabilité.

8. les frais spéciaux conjoncturels (FSJ, FSP)


Ils concernent les dépenses nécessaires à la réponse aux appels d’offre ainsi que les tirages
destinés au chantier, les dépenses d’assurance et de bureau de contrôle ; les dépenses de
publicité…
Les FSJ sont exprimés en pourcentage en fonction du montant total des travaux et le
pourcentage.

%Fsj/MTVX = (total Fsj/MTVX) x 100

9. Les Marges (Bénéfice et Aléas)


Les marges comprennent les aléas et les bénéfices.
 Les aléas
Ils sont souvent exprimés en pourcentage par rapport aux DS ou par rapport aux DT pour tenir
compte des imprévus dus à des approximations occasionnées par des calculs rapides (réponse
urgente à un appel d’offre) ou bien pour tenir compte des incertitudes sur des coûts, sur des
imprévus sur chantier… Cependant, il ne faut pas exagérer sur ces aléas, qui peuvent conduire

Page 23 sur 24
Cours Etude de Prix - ESP

à un prix de vente non concurrentiel. Par contre, les imprécisions éventuelles dues au descriptif
peuvent être levées par le paiement des travaux supplémentaires et dans ce cas, il ne faut pas
gonfler les aléas.
 Les bénéfices
Ils sont exprimés le plus souvent en fonction du montant total des travaux ou du PR. On étudiera
précisément le pourcentage de bénéfice escompté en fonction de la concurrence, de la teneur
du carnet de commande, de la nécessité ou non d’amortir absolument du matériel de sa politique
commerciale sur le marché.
Une entreprise qui a besoin de travailler consentira des rabais c’est à dire une diminution du
bénéfice escompté.

Page 24 sur 24

Vous aimerez peut-être aussi