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03/10/2008
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© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique D 5 300 − 1
Consommation
électrique (%)
En effet, les moteurs dont la puissance unitaire est supérieure à Figure 2 – Structure de la consommation électrique française
100 kW absorbent près de 50 % de l’énergie électrique consommée (source EDF)
par les moteurs en service dans le secteur industriel (figure 1).
Pour ce qui concerne la France, les diagrammes des figures 1, 2
et 3 établis à partir de données publiées par le CEREN (Centre d’étu-
des et de recherche sur les énergies) et EDF (Électricité de France)
fournissent quelques informations intéressantes.
2. Caractéristiques du
marché de la force motrice
électrique
Consommation électrique (%)
50
45
40 L’énergie électrique permet de positionner le moteur au plus près
35 de la machine à entraîner et autorise le réglage en temps réel de la
30 puissance nécessaire au bon déroulement du dispositif alimenté.
25
20 Jusqu’à présent, il est d’usage de distinguer deux grands domai-
15 nes d’applications de la force motrice :
10
5 ■ Dans le premier groupe sont inclues toutes les activités où la
0
≤1 1≤ 4≤ 10 30 70 13 >5 vitesse variable est indispensable pour régler le processus. Nous
kW 4k 10 ≤ ≤7 ≤1 0≤ 00
W kW 30
kW 0k 30 50
0k
kW pouvons citer par exemple les secteurs de la métallurgie, du textile,
W kW
W du papier, des plastiques, du caoutchouc, où l’on doit entraîner des
Nombre Puissance installée Consommation
laminoirs, des rouleaux, des extrudeuses, des mélangeurs, les sec-
teurs de la machine outils, de la traction électrique de la propulsion
marine. Un peu plus du tiers (37 %) de la consommation totale de la
Figure 1 – Structure du parc moteur (source EDF) force motrice du secteur industriel est absorbée par ce groupe.
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3. Intérêts économiques Selon le type des besoins et des machines, l’entraînement électri-
que à vitesse variable permet
— de contrôler l’un ou plusieurs des paramètres suivants :
• une vitesse (linéaire ou angulaire),
Les raisons qui conduisent au choix d’un entraînement électrique • un couple ou un effort de traction,
à vitesse variable différent d’un secteur industriel à un autre et, dans • une position,
un même secteur, d’une application à une autre. • une accélération ou un ralentissement,
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• un débit,
• une pression, 6. Classification pour
• une température ;
— d’optimiser une consommation d’énergie ou de matière, une
des moteurs
production donnée pourvu que l’on puisse trouver le capteur adé- à courant alternatif
quat et définir le critère et l’algorithme de commande appropriés ;
— d’associer plusieurs machines et d’asservir leur vitesse ;
— de dialoguer via un superviseur avec des systèmes différents
ou des niveaux différents d’un même système (l’entraînement et la
machine associée sont considérés comme un sous-ensemble au
La position dominante du moteur à induction à cage dans les
sein de la structure générale du process automatisé).
entraînements électriques est notoire.
Il est possible de prendre en compte les aspects de :
Cette place résulte du fait que c’est un moteur robuste, d’utilisa-
— mise en service automatique de l’équipement ;
tion facile et de prix de revient compétitif. Ses seuls challengers sont
— maintenance corrective grâce aux systèmes d’aides au dia-
d’une part le moteur à induction à rotor bobiné et muni de bague qui
gnostic qui détectent, localisent, signalent les défauts et indiquent la
peut être relié à un circuit extérieur (résistance variable ou conver-
marche à suivre pour y remédier ;
tisseur) et d’autre part le moteur synchrone à rotor bobiné dans des
— maintenance prédictive par la comptabilisation des sollicita-
applications de grandes puissances à vitesse constante.
tions, la surveillance, de l’évolution de grandeurs caractéristiques du
fonctionnement (amplitude du niveau de vibrations par exemple) ; Lorsque l’on considère le domaine des entraînements électriques
— réglage décentralisé d’un process de fabrication. à vitesse variable, les avantages du moteur asynchrone à cage ne
sont pas aussi flagrants puisqu’il faut maintenant considérer
l’ensemble variateur de fréquence-moteur et dans ce cas le moteur
synchrone sous ses nombreuses variantes devient très compétitif.
Toutefois, avec le poids des habitudes, la prédominance numérique
5. Positionnement en des entraînements électriques à vitesse variable utilisant les
puissance de quelques moteurs asynchrones à cage est maintenue jusqu’à présent.
Pour ce qui concerne les convertisseurs électroniques de fré-
applications types quence associés aux moteurs alternatifs, on distingue deux grandes
familles :
— les convertisseurs directs de fréquence,
Il est possible de dégager parmi la multitude des applications de — les convertisseurs indirects de fréquence.
la force motrice quelques types qui recouvrent la majorité d’entre- Dans le tableau 1 sont regroupés les différents types de convertis-
elles, il s’agit de : seurs avec leurs interrupteurs, le type de moteur et l’intérêt en fonc-
— la robotique, tion de la puissance.
— la machine-outil,
— la manutention,
— les machines de process de petites et moyennes puissances,
— les grands outils,
— les turbomachines,
— les machines de grande puissance venant se substituer aux 6.1 Convertisseurs directs de fréquences
machines thermiques.
Le tableau ci-après montre le positionnement en puissance P des
applications types que nous venons d’énumérer.
(0) Les convertisseurs directs de fréquence encore appelés cyclocon-
vertisseurs peuvent être à commutation naturelle. Dans ce cas, la
fréquence de sortie f 2 est inférieure à la fréquence de la source
Puissance P d’alimentation f 1 : f 2 20 à 25 Hz dans la structure hexaphasée et
Domaine
d’application P < 10 kW 10 kW < P 50 kW < P P > 500 kW f 2 40 à 45 Hz en dodécaphasé, pour une fréquence d’alimentation
< 50 kW < 500 kW de 50 Hz. Le moteur associé à ce type de convertisseur peut être un
moteur asynchrone à induction à cage ou à rotor bobiné ou un
Robotique
moteur synchrone.
Machines-outils On peut réaliser aussi des cycloconvertisseurs à commutation
Machines forcée. Dans ce cas, la fréquence de sortie du convertisseur n’est
de process plus impérativement inférieure à la fréquence d’entrée. Notons
petites cependant que le bilan économique n’a pas été jusqu’à présent
et moyennes favorable au développement de ce type de convertisseur.
Extrudeuses, Le montage cycloconvertisseur (figure 4) est pratiquement confiné
centrifugeuses aux entraînements dont la vitesse varie de zéro à quelques dizaines
de tours par minute pour des puissances moyennes à très grandes :
Turbomachines
hors propulsion de brise glace, entraînement de laminoir dégrossisseur
grands outils entraînement de four à ciment... Ce montage est réversible et capable
de fonctionner dans les quatre quadrants du plan effort-vitesse C/N).
Manutention
Il faut noter que le cycloconvertisseur présente l’inconvénient de
Substitution polluer le réseau, en imposant la circulation de courant harmonique
aux machines et sous harmonique de la fréquence de la source, et de donner nais-
thermiques sance à une puissance fluctuante importante. (0)
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Tableau 1 – Classification des entraînements électriques à vitesse variable et moteur à courant alternatif
Convertisseur Montage Interrupteurs Type de moteur Puissance
Direct à commutation figure 4 Asynchrone à cage moyenne ou forte
naturelle Thyristor Synchrone (moteur tournant (comprise entre 100
à faible vitesse, en général et 30 000 kW)
< 100 tr/min)
Direct à commutation figure 4 Asynchrone comprise entre 200 à 300 W
forcée IGBT
GTO à cage (1) et 5 à 6 MW
GTO asymétrique
+ +
symétrique Diode Diode
ou ou
Indirect VSI Montage de base Asynchrone à cage (1) comprise entre 200 à 300 W
(figure 5) et 5 à 6 MW
ou
Diode Thyristor
Redresseur
ou
IGBT GTO
asymétrique
Circuit de freinage
ou
Indirect VSI Variante 2 Asynchrone à cage (1) comprise entre 200 à 300 W et
(figure 6) ou 5 à 6 MW
Redresseur
ou
Onduleur
Indirect CSI Montage de base Asynchrone à cage (1) comprise entre quelques kW
(figure 7) et 5 à 6 MW
Thyristor
Redresseur/Onduleur
(1) On peut aussi utiliser des moteurs synchrones, préférentiellement à aimant permanent mais théoriquement également à rotor bobiné.
(2) L’onduleur est constitué de six interrupteurs judicieusement assemblés (figure 4).
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Énergie Onduleur
HDV hacheur direct de tension Redresseur de tension
réversible réversible
Figure 5 – Convertisseur de fréquences à circuit intermédiaire à
tension imposée VSI Réseau
=
= M
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réversible Onduleur
Redresseur
Excitation
6.2.2 Convertisseur de fréquences à circuit =
intermédiaire à courant imposé (CSI) = M
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7. Applications au transfert
H (Q) po
de fluides et à la mpe à Ωm
a xi m
ale
compression de gaz
Hauteur H
Réseau sans perte de charge
(théorique)
Le domaine en objet concerne les deux tiers des applications des R é s e a u p e u r é s i s t a nt
ibles)
moteurs électriques utilisés dans l’industrie et environ les trois ( p e r t e s d e c h a r g e fa
quarts de ces applications fonctionnent en régime variable, ce qui
les prédispose à utiliser des entraînements électriques à vitesse
variable plutôt que des entraînements à vitesse fixe.
t
ta n
sis )
e)
a r
7.1 Pompes centrifuges ch
ti v
s de
( p e rt e
a
ég
gé gra le) ge
en
étr aire
r
te tio nu ha
iq u
au uc ue e c
Près de 90 % des pompes utilisées dans l’industrie sont des pom-
om vit
l
d
pes centrifuges ou axiales. Ce sont des turbomachines réceptrices rte
pe
qui transmettent au fluide qui les traverse l’énergie mécanique dis- n t ri q
n
t e é
ponible sur l’arbre et la transforme en énergie potentielle (hauteur ou o m
ut
ur
é
(h add
ou pression). Le travail des forces exercées sur le fluide entraîne une
é s e a ur g
R
ute
d'
augmentation de l’énergie cinétique et de la pression statique. La
(ha
n
très large gamme de puissance de ces pompes et la très grande io
ss
variété de leurs utilisations expliquent qu’elles se présentent sous p re Débit Q
ur
de nombreuses variantes. es
e a ud Débit gravitaire de l'adduction
L’hydraulicien exprime généralement les capacités de refoule- Ré s
ment à vitesse constante de ses pompes par des caractéristiques – Ω vitesse nominale d'entraînement de la pompe
« hauteur-débit » (ou pression-débit) dont les silhouettes varient
selon certains critères hydrauliques.
Figure 10 – Caractéristiques de réseaux types
Les réseaux hydrauliques sont constitués par des ensembles de
conduites qui provoquent des pertes d’énergie, par frottement par
exemple, appelées « pertes de charge » et qui sont caractéristiques
des conduites. On peut rencontrer ainsi un certain nombre de cas
types de réseaux :
— à pression constante ; Hauteur H
— peu résistant (faibles pertes de charge) ; Courbe
— très résistant (fortes pertes de charge) ; HP pom
pe
— de surpression ;
— à débit constant. Hn
u
ea
La figure 10 exprime sur un diagramme pression-débit H(Q) les rés
caractéristiques donnant l’allure des pertes de charge pour chacun HR
e
des réseaux type ci-dessus. C o urb
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H (Q
P ρ gQH )
η = -----u- = -----------------
Pa Pa Vit
e
Q) sse
Ω
avec ρ masse volumique du fluide, P(
g accélération de la pesanteur. H1
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η, H
La figure 14 montre des applications de la vitesse variable H au
dans deux installations : l’une présente une courbe réseau peu teur
pom
pentue avec une pompe à caractéristique tombante, l’autre au pe
contraire présente une courbe réseau pentue et utilise une
pompe ayant une caractéristique d’allure assez plate.
H a u t e u r r é s e au
L’observation montre que la variation de vitesse est d’autant plus
justifiée que l’écart de hauteur à débit nul entre la courbe réseau et
la caractéristique de la pompe est important.
Le calcul de l’amortissement de l’installation de la variation de
vitesse doit tenir compte du temps réel de fonctionnement pour
chaque valeur du débit désiré. nt
me
n de
Re
7.1.2 Modes de régulation des installations
de pompage
0 Q
Il est possible d’adapter le système de régulation aux conditions b
d’exploitation recherchées. On peut faire par exemple de la régula-
tion de débit, de niveau ou de pression. Figure 14 – Applications de la vitesse variable
■ Régulation de débit
Le cas de la figure 15 se présente lorsque l’on souhaite maintenir un
débit donné en dépit des variations de la courbe réseau provoquées Plage de variation de niveau aspiration
par des variations de niveau ou de pression. Le débit de sortie est
maintenu constant, quel que soit le niveau Z 1 ou Z 1 ′ ou Z 1 ″ dans le Z2
réservoir, en asservissant la vitesse de rotation de la pompe à un débit- Z '1
mètre. En plus de la régulation automatique du débit, on peut noter Hauteur géométrique
que l’économie d’énergie varie grossièrement comme la différence des Z1 à l'instant t
hauteurs entre les différents points de fonctionnement entre pompe et +
réseau. Par ailleurs, il est inutile d’utiliser une vanne de régulation.
■ Régulation de niveau Q constant
Z ''1
La figure 16 représente une installation dans laquelle on veut
maintenir le bac d’aspiration à un niveau Z 1 constant quel que soit Consigne
le débit. Pour y parvenir, on peut asservir la vitesse de rotation de la
pompe à un capteur de niveau. Notons que dans ce type de fonc-
tionnement l’économie d’énergie mesurée par les différences de
hauteur est appréciable. Par ailleurs, il n’est pas nécessaire d’utiliser
de capacité tampon importante. Pompe
■ Régulation de pression
Dans ce type de fonctionnement (figure 17), on veut maintenir la
pression constante en un point donné du refoulement quel que soit Figure 15 – Régulation de débit
le débit désiré. Pour cela, la vitesse de la pompe est asservie à un
capteur de pression.
Si on fait varier de manière linéaire la pression avec le débit en
■ Autres types de régulation asservissant la vitesse de rotation de la pompe aux grandeurs de
On peut souhaiter suivre la courbe réseau. sorties d’un régulateur qui traite les informations provenant d’un
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Q variable Z2
Q variable
q2
H1 Courbe réseau H = H0 +(H1 – H0)
Q 2n
H géométrique
Consigne
Ω1 = Ω n
de niveau
Ω2
H0
Ω3
Pompe
q3 q2 q1 = Q n Q
H Approximation linéaire
de la courbe réseau
En définitive, l’application de la vitesse variable à l’entraînement
des pompes centrifuges a pour effet :
Courbe du réseau — de diminuer l’énergie consommée dès l’instant où la pompe
fonctionne à régime réduit de débit ou (et) de pression ;
— de réduire les travaux de génie civil par diminution ou sup-
Ω1 = Ω n pression des capacités tampon et des vannes de régulation ;
— de diminuer les excès de pressions à très faible débit en
particulier ;
Ω2
— de favoriser l’adaptation de la taille des pompes ;
Ω3 — de faire fonctionner les pompes dans leur zone de rendement
maximal, ce qui a pour conséquence de leur assurer une plus
grande durée de vie car il y a en général diminution des poussées
radiales, des vibrations, du bruit, de l’usure ;
— de favoriser un fonctionnement souple du système par élimi-
q3 q2 q t = Qn
Q
nation des surpressions dans le circuit hydraulique du fait de la maî-
trise des vitesses de circulation au moment des démarrages, des
Figure 18 – Régulation de réseau de type linéaire accélérations et des arrêts des pompes (hors coups de bélier par dis-
jonction du réseau de l’alimentation du moteur) ;
capteur de pression et d’un débitmètre on parlera d’une « régulation — d’asservir facilement et fidèlement des paramètres tels que
de réseau de type linéaire » (figure 18). pression, débit, niveau, etc. ;
Si la régulation qui pilote la vitesse du moteur de pompe intègre — de permettre l’automatisation complète du système et son inté-
les informations de pression et de débit selon une loi parabolique gration dans les réseaux de communication inter ou intra-entreprise.
image de celle du réseau, on parlera alors de régulation du réseau Compte tenu de ces avantages, l’utilisation des entraînements
de type parabolique (figure 19). électriques à vitesse variable devrait se développer dans les réseaux
La figure 20 représente un montage type de ces régulations. On a de distribution d’eau et de nombreuses autres applications par
remarqué que les économies d’énergie sont d’autant plus importan- exemple :
tes que l’on se rapproche de la courbe réseau, ce qui oblige évidem- — les réseaux de traitement des eaux usées ;
ment à connaître de manière aussi précise que possible la courbe — les circuits de refroidissement des centrales d’énergie ;
vraie du réseau et à bien positionner les capteurs. — l’irrigation ;
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7.3.1 Compresseurs rotodynamiques La régulation par variation de vitesse est une bonne solution tant du
point de vue énergétique que technologique. Il est d’ailleurs intéres-
sant de noter que si cette solution n’a connu jusqu’à présent que peu
Par compresseurs rotodynamiques, on entend aussi bien les tur- d’applications lorsque le compresseur est entraîné par un moteur élec-
bocompresseurs que les turbosoufflantes ; ces dernières sont en trique, c’est quasiment la solution de référence quand les compres-
général des machines non refroidies à un petit nombre d’étages et seurs volumétriques sont entraînés par des moteurs thermiques de
5 type diesel ou à gaz puisque lorsque la pression augmente en sortie du
refoulant à une pression n’excédant pas 2 × 10 Pa environ.
compresseur, on ralentit le régime du moteur thermique. Lorsque le
Les turbocompresseurs peuvent être du type axial, ou du type radial compresseur est entraîné par une turbine à vapeur, c’est la variation de
que l’on désigne souvent sous le nom de compresseur centrifuge. la quantité de vapeur injectée dans la turbine qui détermine la vitesse
Le procédés utilisés pour faire varier la pression ou le débit des de rotation. Jusqu’à présent la pénétration des entraînements électri-
compresseurs rotodynamiques entraînés à vitesse constante sont ques à vitesse variable modernes n’a pas été significative dans les
les mêmes que ceux indiqués pour les ventilateurs (§ 7.2). Dans le applications mettant en jeu des compresseurs volumétriques, cela
cas le plus fréquent du refoulement où la pression à générer est pro- pour des raisons d’ordre technologique et financier qui étaient encore
portionnelle au carré du débit, le moyen de réglage idéal est la varia- admissibles dans les années 1980. Compte tenu de la baisse des coûts
tion de vitesse. C’est lui qui donne le gain d’énergie maximal et la des entraînements à vitesse variable à moteur alternatif et de la fiabilité
plus grande plage de réglage possible à pertes réduites. de ces équipements, les raisons sont maintenant devenues obsolètes.
Notons que les turbocompresseurs sont en général des machines En dehors des aspects électriques (impact sur le réseau et dimen-
de forte puissance. On peut citer à titre d’exemple les compresseurs sionnement global de l’alimentation) évoqués précédemment,
utilisés dans les installations de vapocraquage de l’industrie pétro- l’entraînement à vitesse variable présente d’après les constructeurs
chimique où l’on peut répertorier des entraînements dont les puis- de compresseurs tels que ATLAS COPCO un intérêt énergétique.
sances s’étagent de quelques mégawatts à quelques dizaines de Quand on compare la vitesse variable à la régulation modulée, la
mégawatts et les vitesses de 2 000 à 8 000 tr/mn. consommation est abaissée de 15 % en moyenne. Le gain peut
même atteindre 20 % dans le cas des compresseurs à vis lubrifiés.
Il y a également un intérêt du point de vue mécanique puisque le
7.3.2 Compresseurs volumétriques compresseur est moins sollicité (démarrage et arrêt progressif, pas
d’élévation du taux de compression, pas ou peu de variation de
Les compresseurs volumétriques se subdivisent en deux familles charge).
principales : On peut par ailleurs :
— les compresseurs alternatifs qui englobent tous les compres-
— simplifier l’installation, d’où une meilleure fiabilité de
seurs à piston ;
l’ensemble ;
— les compresseurs rotovolumétriques qui englobent les com-
presseurs à palettes, spirales, roots, à vis, à anneau liquide, à lobes... — réduire ou supprimer le volume des capacités tampons ;
Ces compresseurs sont très utilisés dans les domaines de la com- — avoir la possibilité de reprise lors d’une chute de tension brève
pression d’air, la compression des fluides frigorigènes ainsi que dans et intempestive du réseau ;
la compression mécanique de vapeur. Leur puissance s’étage généra- — limiter le couple moteur si nécessaire ;
lement de quelques kilowatts à quelques centaines de kilowatts.
— s’affranchir des fréquences de résonance indésirables.
Il peuvent fonctionner suivant plusieurs modes de régulation :
Enfin, il faut signaler que les entraînements à vitesse variable
— la régulation tout ou rien avec temporisation d’arrêt du moteur s’intègrent naturellement dans le système d’automatisme général
pour diminuer la fréquence des démarrages ; des entreprises, ce qui permet d’augmenter la productivité et la qua-
— la régulation par modification du volume de compression ; lité des produits.
— la régulation par variation de la longueur active de la chambre
de compression (tiroir de modulation) ;
— la régulation par mise à l’atmosphère (blow-off) ;
— la régulation progressive ou modulée agissant par étrangle- 7.4 Critères de choix d’un entraînement
ment de l’aspiration ; à vitesse variable dans un équipement
— la régulation par variation de la vitesse de rotation.
transfert de fluide
Chaque fois que les caractéristiques de l’installation ne coïncident
pas avec les besoins du fonctionnement, on peut dire, qu’il y a un
risque de gaspillage d’énergie et d’usure prématurée du matériel.
De ce fait, l’ajustement du débit des compresseurs volumétriques Pour savoir si l’investissement d’un entraînement à vitesse varia-
aux besoins de l’installation est une nécessité. ble est économiquement justifié (pour une application donnée), on
doit prendre en compte un certain nombre de paramètres :
On peut passer rapidement en revue les divers types de régulation.
— les coûts d’acquisition et d’installation ;
La régulation modulée se caractérise en général par un coût de
fonctionnement élevé : — le profil d’utilisation de la charge (nombre annuel d’heures) ;
— nécessité d’intégrer dans le circuit une cuve tampon ; — le fonctionnement correspondant à chaque niveau de charge ;
— contraintes importantes sur la mécanique ; — les coûts de l’énergie ;
— coûts de maintenance et d’investissements assez élevés. — les coûts de maintenance ;
La régulation tout ou rien nécessite elle aussi la présence d’un — la fiabilité ;
réservoir tampon lorsque la capacité du réseau est trop faible, et elle
— la spécificité du processus dans lequel on veut intégrer
est limitée par le nombre de cycles par minute que l’équipement
l’entraînement ;
peut supporter.
— les bénéfices annexes que l’on peut tirer de l’installation d’un
La régulation par mise à l’atmosphère est à proscrire (sauf cas
entraînement à vitesse variable :
très particulier) car elle est trop vorace en énergie et car elle charge
la mécanique puisque le compresseur travaille en permanence à sa • moindre usure de l’équipement,
capacité nominale. • abaissement du niveau de bruit de l’installation,
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• possibilité de récupérer l’énergie de freinage, — la qualité de l’énergie électrique fournie par le réseau d’ali-
• démarrage doux et contrôlé, mentation.
• commande intégrée dans le système général d’automatisation Une analyse soigneuse devra peser les avantages et les inconvé-
de l’entreprise, nients des diverses solutions proposées et actualiser sur la durée de
• protection automatique, vie de l’équipement le coût de chacune d’elles. Il ne faudra pas
oublier aussi de considérer qu’un entraînement à vitesse variable
• possibilités de télémaintenance...
s’intègre dans un projet industriel plus important et qu’un surcoût
— les facteurs de puissance, harmoniques, interférences, compa- de l’entraînement peut être plus que compensé par les économies
tibilité avec les autres équipements ; qu’il peut procurer au niveau général du projet.
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